Jean Baffier chantre de la musique berrichonne

Publié le par nous-en-boischaut-sud

Jean Baffier, le grand sculpteur, écrivain et musicien berrichon est mort en 1920. Le centenaire de sa mort est l’occasion de lui rendre hommage. Mais ce personnage possède plusieurs facettes, toutes ne sont pas dignes d’hommage, loin de là !

Ce 7 aout, Christian Roth voulait rendre hommage au promoteur de la musique traditionnelle berrichonne, mais il est difficile de parler de Jean Baffier sans parler de ses sculptures. Par contre, nous laisserons aux oubliettes de l’histoire ses écrits et son action politique. Nous nous sommes donc retrouvés dans la cour du château du Plaix pour la dernière conférence de la saison 2020 du cycle « Ecouter voir ».

Jean Baffier chantre de la musique berrichonneJean Baffier chantre de la musique berrichonne

Jean Baffier est né à Neuvy le Barrois, près de Sancoins, en 1851 d’un père ouvrier vigneron. En 1864, lors d’une visite à Nevers, il tombe en admiration devant la cathédrale, ce qui décidera de sa vocation : il sera tailleur de pierres, de tailleur de pierres il deviendra tout naturellement sculpteur. Il part travailler à Paris, mais dès 1885 il créé un deuxième atelier à la Croix Renaud, près de la carrière de la Rencontre à Sancoins. Toute sa vie, il fera des allers-retours entre Paris et le Berry. Même à sa mort, en 1920, il aura droit à des doubles obsèques : d’une part à Montrouge, d’autre part à Sancoins !

Jean Baffier chantre de la musique berrichonne
Jean Baffier chantre de la musique berrichonne
Jean Baffier chantre de la musique berrichonne

Les sculptures de Jean Baffier se caractérisent par la grande expressivité de ses personnages ; on pense à son Louis XI près de la Caisse d’Epargne de Bourges, son Marat fit scandale à Paris. Malheureusement, lors de la dernière guerre un certain nombre de bustes en bronze ont été fondus pour récupérer le métal,  certaines de ces œuvres subsistent néanmoins à travers de moulages en plâtre.

Jean Baffier chantre de la musique berrichonne
Jean Baffier chantre de la musique berrichonne

 Il se fait aussi le chantre du travail de la terre. Le rendu du corps humain exprimant l’effort et la fatigue est magnifique.

Jean Baffier chantre de la musique berrichonne
Jean Baffier chantre de la musique berrichonne

Jean Baffier s’intéresse également à l’orfèvrerie, notamment des étains où dominent la faune et la flore. Dans ce domaine Baffier est le concepteur mais il délègue la réalisation. Nous retrouverons un de ces modèles lors du petit mangement d’après-conférence.

Jean Baffier chantre de la musique berrichonne

Fervent régionaliste, il promeut la musique traditionnelle berrichonne avec vielle et cornemuse et fonde le 30 mars 1888 la « Société des Gâs du Berry et aultres lieux du Centre ».

Des groupes de musique traditionnelle avec vielle et cornemuse existaient bien avant, mais Jean Baffier a un sens aigu de la publicité ! Il organise des aubades devant les sièges des journaux, il introduit de la musique régionale lors du vernissage de ses expositions : les journaux parlent de lui (la plupart du temps en bien, mais pas toujours !).

Au cours d’une aubade à Bourges, il rencontre Edmond Augras. Les deux hommes se comprennent immédiatement, Edmond Augras fonde une société sœur des Gâs du Berry à Châteauroux.

En 1889, pour l’exposition universelle, les Gâs du Berry montent à Paris pour représenter le Berry : ils remportent un grand succès. Dans la foulée, Jean Baffier anime fêtes, mariages, organise des concours tant à Paris qu’en Berry. Il revendiquera 150 animations de fête !

Jean Baffier chantre de la musique berrichonne

En parallèle, il développe sa publicité sous forme de cartes postales, lettres. Il créé son journal « Le réveil de la Gaule » avec lequel il polémique.

Jean Baffier chantre de la musique berrichonne
Jean Baffier chantre de la musique berrichonne
Jean Baffier chantre de la musique berrichonne

La société parisienne des Gâs du Berry ne compte en fait qu’une petite dizaine de personnes qui se retrouvent pour chaque animation. Elle s’étiolera avec la disparition successive de ses membres ; par contre la société des Gâs du Berry de l’Indre continue à prospérer allégrement, elle en est maintenant à 132 ans !

Jean Baffier sera enterré à Sancoins, son cercueil tiré par un char à quatre bœufs blancs. Il aura lui-même dessiné sa dalle funéraire.

Jean Baffier chantre de la musique berrichonneJean Baffier chantre de la musique berrichonne

Après cette conférence suivie par une assistance nombreuse et de qualité, nous nous retrouvons pour le traditionnel « mangement » à la thiauline ; une occasion d’apprécier aussi le pichet à la Baffier !

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