Le temps d'une histoire: Indomptable Sœur Emmanuelle

Sœur Sarah raconte ses trente ans passés aux côtés de la religieuse dans les bidonvilles du Caire.

Sœur Emmanuelle RTBF
Diffusion le 16 avril à 22h40 sur La Une

Elle en a pleuré pendant trois jours. Lorsque Sœur Sarah rend visite à Sœur Emmanuelle chez elle, au Caire, la jeune femme n’imagine pas la puanteur - on la sent à plus de deux kilomètres à la ronde - du tas d’immondices et l’extrême misère dans laquelle vivent près de 50.000 “chiffonniers”, entassés dans cinq bidonvilles au nord du Caire. Pourtant Égyptienne, la religieuse ignorait tout de cette pauvreté, à quelques pas de chez elle.

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Le choc passé, elle accepte de se joindre à Sœur Emmanuelle: pendant trente ans, elles remueront ciel et terre pour offrir une vie décente et une éducation à ces oubliés. Leur objectif? Faire changer les choses durablement. “Aujourd’hui, on trouve des écoles, des dispensaires, des jardins là où se trouvaient autrefois des ordures”, se réjouit Sœur Sarah. Qui raconte avec émotion sa comparse, avec qui elle a vécu dans quelques mètres carrés pendant de longues années.

Sœur Emmanuelle, née Madeleine Cinquin à Bruxelles, est fille d’un père français et d’une mère belge. À 10 ans, la petite fille décide qu’elle sera religieuse, missionnaire et martyre. Et, malgré un rapport conflictuel à l’autorité - elle se disait parfois indomptable -, Madeleine a très peu dévié de son plan. Elle doit lourdement insister auprès de ses supérieurs pour réaliser son idéal: “vivre pauvre avec les pauvres”. Au Caire. Rien ne l’arrête: ni les puces, ni le rejet des chiffonniers, ni la police. Cette volonté de fer s’accompagnait de grandes colères, se souvient sœur Sarah en souriant. Elle a aussi soulevé des montagnes: de la construction d’un centre sportif à des campagnes sanitaires d’envergure, Sœur Emmanuelle a fait bouger les lignes, avant de décéder en 2008, peu avant son 100e anniversaire. Et sa personnalité exceptionnelle fait encore l’admiration de tous, qu’on partage ou non sa foi.

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