Le Lac Fourchu

C’est à la dernière minute qu’on se décide à prendre le départ pour Grenoble afin de faire une randonnée de 2 jours sur le massif du Taillefer, une première pour Iron et moi sur ce massif.

Sortie du boulot, la course contre la montre commence… Préparer les affaires, faire le trajet jusqu’à Grenoble (2h00 de route), préparer l’itinéraire, … Sur la route, je communique à Pierre le peu que je sais, on se retrouvera demain matin à l’Alpe du Grand Serre en prévision de l’ascension du Grand Galbert pour le reste on improvisera en fonction des conditions (de neige).


La chambre à l’Ibis budget Grenoble Sud était bien sympa ! Les pauvres personnes chargées de faire le ménage avaient de quoi faire après notre passage car Iron est en pleine mue et perd une tonne de poils.


Jour 1


RDV à 9h30 devant la mairie de la Morte (Alpe du Grand Serre) ! Après une tentative pour se rapprocher au plus près du parking du Poursollet on abandonne vite cette idée car aucun de nous n’a encore équipé sa voiture de pneus neige.

On a pas le choix, on part de la mairie et ça pique ! Le lac Fourchu est annoncé à 8.7 km ce qui fait déjà plus de 17km aller/retour… Je prends les raquettes sur le sac car chaque fois que je les ai laissé dans la voiture j’ai regretté, je ne recommence pas une saison en faisant la même connerie.

J’ai limité l’eau, environ 500ml, il y en a sur le parcours et à cette période seules les eaux « stagnantes » peuvent déjà être gelées, pas les cours d’eau.

On commence à monter en suivant toujours les indications du Lac Fourchu.

A l’approche des premiers lacs, je suis un peu déçue, ils sont gelés … J’espérais (je me voilais la face) avoir des conditions plus « automnales » mais bon disons que c’est une autre ambiance qui n’est pas déplaisante non plus si on fait abstraction du froid polaire !

Arrivé au parking du Poursollet, on met les raquettes, il fait vraiment très froid, je commence à me demander si je me suis suffisamment équipée… Le pire comme d’habitude c’est les mains et je n’ai emporté que des gants fins que je me décide enfin à sortir du sac mais c’est trop tard, je sens que mes doigts sont engourdis par le froid…

La rando se transforme en hécatombe, je sens que je ralentis, clairement je ne suis pas bien… Je m’accroche, jusqu’au moment ou je suis obligée de stopper pour ne pas m’écrouler et perdre connaissance. Ce n’est pas la première fois, je sais quoi faire, je sais que je dois me mettre au plus ras de terre dans une position qui me permet d’économiser un maximum d’énergie pour que le malaise passe.

Mais il faut qu’on avance, il fait trop froid pour se stopper longtemps, il faut qu’on atteigne enfin la zone ensoleillée pour avoir un peu plus chaud.

Je dis à Pierre « Est-ce que tu crois qu’un jour on va faire une rando neige qui se passera bien quand est ensemble ?! » On aura la réponse au prochain épisode.

Je n’ai qu’une hâte, c’est de monter le camp pour me poser au chaud dans mon duvet même si à ce moment là je ne rêve que d’une belle flambée de bois !  J’annonce déjà à Pierre que je l’abandonnerai pour la soirée.

Arrivé sur zone, ma tente me joue des tours elle aussi, je mets une plombe à la monter, elle n’est déjà pas simple à la base mais là c’est le pompon !

Pierre part se promener, moi je me repose un peu. Les chiens jouent autour des tentes à croire qu’on a vraiment rien foutu aujourd’hui.

Je ne profite pas vraiment de l’extérieur, je sors juste ma tête de la tente pour prendre quelques photos… Le vent est glacial ! Le début de soirée est vraiment très froid, l’eau, l’intérieur de la tente, tout gèle très vite alors je mets tout dans mon sac de couchage (habits, appareils électroniques, eau)… la nuit s’annonce longue et rude.

Je me dis qu’il faudrait que j’aille faire pipi avant d’aller me coucher mais je n’ai vraiment pas le courage de baisser mon pantalon dans ces conditions.

Pour Iron je n’ai pas pris le même équipement que d’habitude. Je ne sais pas si c’est le froid ou la peur du bruit du vent mais il tremble un peu… Je soupçonne que c’est un peu des deux.

Habituellement pour le bivouac neige il a :

  • polaire ruffwear + manteau softshell Kn’1
  • matelas de sol en mousse + couverture polaire

Alors qu’aujourd’hui il a seulement une doudoune ruffwear qui ne couvre pas le ventre et une serviette microfibre en guise de dodo (couchage été). En plus son dodo est trempé/gelé car il n’a pas arrêté de rentrer et sortir de la tente …

Tu peux consulter la liste de matériel d’Iron, ici : « liste de matériel pour chien« 

Je me dis que l’ouverture sur le coté n’est peut-être pas si top que ça en hiver, la prochaine fois il faut que je prenne une serviette pour lui essuyer les pattes.

Je lui prête ma doudoune et rajoute une couverture de survie tout en essayant de me coller le plus possible à lui. Je me réveille chaque fois qu’il bouge pour le recouvrir.

Je rêve qu’on prend le télésiège avec les chiens et là, l’envie redoutable, celle du pipi ! Punaise, pourquoi je ne suis pas un mec ? J’aurais pissé dans une bouteille ! Je me demande même si je ne vais pas faire pipi dans mon abside mais ça fait vraiment la crado alors je sors faire pipi. Heureusement il fait moins froid, la tente à même décongelé à l’intérieur.

Une chose positive : c’est le 1er bivouac neige ou j’ai les pieds au sec, un pure bonheur ! Si les chaussures décathlon pour la neige vieillissent bien et restent imperméables, c’est vraiment une bonne affaire à 55€ la paire.


Jour 2


7h00 du matin, je sais que Pierre doit tourner en rond alors je décide malgré tout de me lever, j’entrouvre la tente, il neige TRES légèrement à tout petit flocon. Ça ne donne pas envie de sortir du duvet, je mets un maximum de couches sur moi y compris le k-way qui permet de couper le vent.

Pour le petit déj. je commence à partir vers le ruisseau pour prendre de l’eau alors qu’il y a de l’eau partout… il suffit de faire fondre la neige, c’est dingue comme on peut vite perdre les habitudes !

Les chiens font des vocalises, pressés de reprendre la marche.

Au démontage, la tente me joue à nouveau des tours, un embout de arceau reste coincé, je mets un temps fou à le récupérer pour pouvoir enfin plier la tente, heureusement que le matériel coute cher car ma patience à des limites (même en rando).

On est seuls, pas une âme qui vive à l’horizon, qu’est ce que j’aime cette ambiance d’hiver, les sentiments sont indescriptibles.

On fait quelques photos du lac Fourchu puis on continue notre route.

Le ciel se dégage petit à petit, le soleil et le bleu du ciel apparaissent pour notre plus grand plaisir. Au loin, on voit ce qui aurait dû être notre objectif : le Grand Galbert… C’est sans regret, ça n’est que partie remise.

Au lac Canard, on coupe un peu pour rejoindre le balisage en direction des chalets de la barrière.

Pour rejoindre le village, on passe un peu plus par la route qui est enneigée et fermée à la circulation donc pas désagréable.


Le conditions n’étaient pas faciles, 2 jours après je n’ai encore pas retrouvé les sensations normales au bout des doigts. Avoir du matériel adapté est une priorité en hiver !


En bref

Après analyse, partir de la Morte n’est pas la meilleure option car c’est complètement à l’opposé du Grand Galbert et ça nécessite de traverser tout le plateau des lacs, en été ça va car on peut se garer au Poursollet mais en hiver c’est trop long surtout quand il faut ouvrir (qu’il n’y eu aucun passage) et que les journées sont bien plus courtes.

Depuis la Morte ça fait tout de même pas mal de km pour pas énormément d’intérêt. C’est très beau certes mais toute la montée jusqu’au premier lac, on pourrait largement s’en passer.

A vérifier mais peut être que la meilleure solution est de partir depuis les Clots, au dessus de Roupiéroux.

Depuis Ornon il y a plus de risques d’avalanches.


2 jours


– Assez facile techniquement
– Sans trop de risque (attention tout de même aux abords des lacs)
– Peu fréquenté à cette période
– Différents itinéraires possibles


– Certaines parties hors balisages
– La longueur depuis la commune de la Morte


– Autres : Voir notre cartographie


Itinéraire

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