La force du RN, c’est de n’avoir aucun mauvais bilan à défendre au niveau national. Sa faiblesse, c’est de ne pas disposer des cohortes de hauts-fonctionnaires, d’experts et d’anciens proches conseillers du pouvoir comme la majorité des autres partis politique. La situation pourrait cependant bien changer avec l’arrivée de Fabrice Leggeri, haut-fonctionnaire et ex-patron de Frontex, qui prouve l’existence d’une force d’attraction – encore faible, certes, mais réelle – du Rassemblement National vers des profils expérimentés. Une nécessité absolue quand on vise l’accession à l’Élysée.
Intellectuels et monde de la culture : préférence anti-nationale
La gauche, depuis un bon demi-siècle, a sans ambiguïté gagné la bataille universitaire et culturelle en France. Qu’elle soit sociale-démocrate, trotskiste ou intersectionnelle, la gauche a une réserve, des centaines, des milliers d’intellectuels, de sociologues, de penseurs, de politologues et de personnalités publiques pour la soutenir, et ce dans tous les domaines. Économie, écologie, politique, histoire, relations internationales : rien n’y échappe et la crédibilité de ce camp est validée par les universités qu’elle contrôle largement.
Au centre, on retrouve également pléthore de personnalités en tout genre : souvent économistes et politologues, ces humanistes progressistes républicains jusqu’au bout des ongles ont en plus la faveur de l’expérience. Un centriste peut se recycler à droite à gauche, personne n’ira lui en faire le reproche.
La droite, si elle ne s’est jamais tout à fait remise de mai 68, a tout de même réussi à perdurer et à prospérer sur les excès de son adversaire de toujours. Empruntant quelques centristes en économie, quelques philosophes pour défendre son conservatisme (l’un d’eux est même tête de liste aux européennes), il lui reste encore aussi d’anciens secrétaires d’État, ministres sous Chirac ou Sarkozy, des présidents de régions et des légions d’élus et anciens élus de tous les niveaux. Dans le fond, c’est justement cette expérience qui légitime l’idée de « droite de gouvernement » que les patrons de LR martèlent à longueur de journée.
A contrario, l
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