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Top 10 des insectes pollinisateurs de France !

Top 10 des insectes pollinisateurs de France !

Le sort des abeilles domestiques occupe une grande place dans les médias, au point de faire oublier qu’il existe d’autres pollinisateurs dont le rôle est tout aussi essentiel. 35 % de ce que nous mangeons dépend de la pollinisation par les insectes en général. En France, on compte près de 1 000 espèces pollinisatrices différentes. Notre top 10 vous aide à élargir le champ de vos connaissances et vous invite à découvrir d’autres insectes pollinisateurs que les abeilles domestiques.

3 hyménoptères pollinisateurs

Le Bourdon des champs (Bombus pascuorum) est souvent identifié par les novices comme des abeilles mâles alors que c’est un genre d’abeilles à part entière qui comprend donc des mâles et des femelles. Ces insectes bâtissent des colonies qui s’organisent autour d’une reine qui mesure de 15 à 18 mm, animées par des ouvrières qui mesurent entre 9 à 15 mm et des mâles qui mesurent entre 12 à 14 mm. Au début de la saison, la reine donne naissance à des ouvrières stériles qui l'aident à agrandir le nid et à nourrir d'autres larves. Puis, en juillet-août naissent des mâles et des femelles complètement développés. Une colonie compte entre 130 et 150 individus. La reine meurt en septembre-octobre et la colonie périclite. Seules quelques jeunes reines, fécondées, hivernent et survivent. Elles bâtiront de nouvelles colonies au printemps suivant. Le dessus du thorax des adultes est jaune orangé. Ils portent des poils ébouriffés et peu denses. Ils vivent dans des végétations assez basses et investissent les lisières. Une colonie niche dans des cavités du sol, sous du bois mort ou de grosses touffes d'herbe.

L'Ichneumon est souvent confondu avec la guêpe. Pourtant la présence de longues antennes segmentées permet de bien l’identifier. Chez plusieurs espèces, l’abdomen des femelles se termine par l’organe de ponte (ovipositeur). Ce groupe d’insectes compte des milliers d’espèces dont la longueur varie considérablement, entre 3 mm et 5 cm. Leur couleur est aussi très variée. Beaucoup ont une teinte uniforme, allant du jaune au noir, mais certains sont noir et brun ou noir et jaune. Plusieurs ichneumons hivernent au stade adulte, cachés sous des écorces ou sous des arbres tombés.

Les Abeilles des sables est un terme utilisé pour désigner les abeilles du genre Andrena, et sont également appelées Andrènes. Ce sont de petites abeilles solitaires qui creusent des tunnels dans les terres de nature sableuse et légère pour y pondre leurs œufs. Elles ne constituent pas de colonies : chaque femelle s’occupe de ses œufs. En France, on compte plus de 150 espèces d’Andrènes. Elles portent des poils très denses sur les pattes postérieures. Une grande partie d'entre elles est menacée en raison de la raréfaction de leurs milieux de prédilection. Elles pâtissent aussi de la focalisation des débats autour de l’abeille domestique. Pourtant sa disparition a de quoi inquiéter car le sort de nombreux végétaux est lié à l’existence des Andrènes.

Deux papillons de jour pollinisateurs

La Vanesse du chardon (Vanessa cardhui), aussi appelée Belle-dame, passe l’hiver en Afrique du Nord et arrive au printemps vers l’Europe. Pour ces migrations, le papillon se déplace par petits groupes, s'offrant quelques rares pauses pour se nourrir de nectar, appréciant particulièrement les fleurs de chardon. Il est capable de parcourir jusqu’à 500 km par jour.

Le Sphinx colibri ou Moro sphinx (Macroglossus stellatarum) est souvent confondu avec le colibri à cause de sa taille, de sa capacité à faire du vol stationnaire et de son agilité. Pourtant, il s’agit bien d’un papillon pouvant voler à 40 km/h en moyenne, atteignant des pointes de 50 km/h.

Un papillon de nuit pollinisateur

Les papillons de nuit sont les grands oubliés des insectes pollinisateurs. C’est assez étonnant compte tenu du fait qu’il existe 10 fois plus d’espèces de papillons de nuit que d’espèces de papillons de jour, et que plus de 35 % d’entre eux transportent du pollen. Ils prennent pourtant le relais lorsque les pollinisateurs diurnes cessent leur activité. Et leur intervention est loin d’être négligeable car ils pollinisent souvent les mêmes fleurs, mais transportent plus de pollen et sur de plus longues distances. En effet, le pollen colle bien au corps du papillon de nuit du fait de ses poils largement présents sur son corps. Mais leur caractéristique principale est de voyager loin. Ils contribuent à la reproduction de cultures commercialement importantes comme le pois, les haricots et le colza mais aussi de nombreuses plantes ornementales et sauvages. Comme les papillons de jour, certains ont des larves qui endommagent les cultures. Si vous le souhaitez, vous pouvez favoriser leur présence dans votre jardin en cultivant des plantes qui dégagent leur parfum la nuit, comme le tabac odorant, le datura et la belle-de-nuit, en faisant pousser des fleurs blanches ou de couleur pâle que les papillons de nuit préfèrent, en abandonnant la nuit dans un plat des fruits trop mûrs que vous ne souhaitez plus consommer comme des bananes et des grains de raisin.

Le Sphinx à corne de bœuf est un excellent pollinisateur : sa très longue trompe mesure entre 8 et 13 cm, dépassant parfois son envergure comprise entre 10 et 12 cm. Il peut ainsi atteindre le fond de fleurs profondes comme celles du Chèvrefeuille. Ce papillon est connu pour faire du vol stationnaire au-dessus des fleurs, comme son cousin diurne le Moro-sphinx. Sa chenille est imposante avec sa longueur qui peut atteindre les 10 cm. Il est difficile à observer car la chenille comme le papillon se fondent dans le décor avec leurs couleurs marron-gris. Le papillon peut se reposer le jour sur les troncs d’arbres sans être importuné.

2 coléoptères pollinisateurs

La Cétoine dorée (Cetonia aurata) est parfois surnommée le "Hanneton des roses" car l’insecte apprécie particulièrement ces fleurs. Ce coléoptère possède une belle carapace vert métallisé, ornée de macules blanches et horizontales sur ses élytres. Au printemps, dès le lever du soleil, vous pouvez l’observer immobile, en train de se réchauffer. On la trouve dans les prunelliers, les églantiers, les sureaux, les lilas, les pyracanthes, les aubépines ou encore les arbousiers. Sa larve mesure entre 3 et 4 cm et met 3 ans à se développer, se nourrissant de morceaux de bois en décomposition. Elle peut être confondue avec celle du hanneton, mais elle s’en distingue par une allure plus dodue, une petite tête et un gros derrière.

L'Oedémère noble (Oedemera nobilis) mesure entre 8 et 10 mm de longueur. Ses élytres sont vert métallique, avec des reflets bleutés, dorés, voire cuivrés. Il est facilement observable dans les prairies fleuries d'avril à août. Les adultes se nourrissent de fleurs et de pollen mais les larves sont xylophages.

2 diptères pollinisateurs

Les Éristales font partie d’une large famille de mouches, appelées Syrphes, qui présentent des motifs imitant ceux des guêpes ou des abeilles. Mais contrairement à elles, ils sont capables de voler sur place. Ils se distinguent également par une paire de gros yeux à facettes. On compte une quinzaine d’espèces d’éristales en France. Le Syrphe ceinturé mesure de 7 à 12 mm et peut s’observer tout au long de l’année. Son abdomen est marqué par une alternance de bandes orange et noir. Certains individus migrent vers le Sud de l’Europe lorsque les températures refroidissent, avant de revenir aux beaux jours. Ses larves sont aussi appréciées des jardiniers car elles sont carnivores et se nourrissent de pucerons.

Le Grand Bombyle (Bombylius major) peut être confondu avec un bourdon si l’on ne prend pas le temps de l’observer. Toutefois, il possède une trompe rigide aussi longue que son corps qui permet de bien le distinguer. Il mesure entre 8 et 12 mm. C’est en réalité une mouche. Il se pose souvent sur une pierre. C’est alors l’occasion de détailler ses ailes noires sur leur bord antérieur. Le corps est roux. L’insecte est assez courant dans les parcs, les jardins, ainsi que les lisières de forêt. C’est entre les mois d’avril et de juin qu’on peut l’observer. Les adultes se nourrissent de nectar.

Rappel sur la pollinisation et son importance

La pollinisation désigne le transport des grains de pollen depuis les organes de reproduction mâles des fleurs (étamines) vers les organes de reproduction femelles (pistils). C’est un mécanisme clé pour la survie d’un grand nombre de végétaux.

Ce transport peut se faire de différentes façons. Le vent et l’eau y contribuent. Parmi les animaux, les insectes ne sont pas les seuls contributeurs : d'autres animaux ailés évoluant de fleurs en fleurs, se nourrissent de nectar ou de pollen y contribuent aussi, comme certains petits oiseaux exotiques tels que le colibri, et quelques espèces de chauve-souris. La pollinisation par les insectes porte le nom d’entomogamie. Cela concerne 90 % des espèces de plantes à fleurs dans le monde. En Europe, ce sont 84 % des espèces végétales cultivées qui dépendent directement des insectes pollinisateurs.

Pour favoriser la présence des insectes pollinisateurs, on peut construire des hôtels à insectes mais ces dispositifs favorisent également la présence d’espèces exotiques envahissantes comme Megachile sculpturalis. D’autres gestes sont recommandés et peut-être y en a-t-il que vous pouvez adopter ? Laisser pousser les fleurs sauvages et favoriser les espèces locales, faucher plutôt que tondre, et laisser des îlots en libre évolution, créer des haies diversifiées et composées à partir d’espèces locales, conserver le bois mort, créer une mare naturelle sans poissons, aménager des pierriers, conserver des espaces de terre nue, favoriser le plus possible l’obscurité en éteignant les lumières.

Par La Rédaction - Publié le 22/06/2022

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