Voici un livre hybride qui n’est ni un roman ni une biographie. Il nous plonge dans une nuit de la vie de Franz Kafka, celle du 22 au 23 septembre 1912, où il a écrit d’une traite « Le Verdict », à l’âge de 29 ans. C’est LA nuit où il devint écrivain.
Raphaël Meltz s’appuie sur son journal et les nombreuses lettres qu’il a écrites, notamment à son ami Max Brod qui a eu conscience très tôt du talent de Kafka et a sauvé de nombreux textes. Il cite donc Kafka tout au long du livre et indique ses sources à la fin. Un ouvrage très précis où il ne cherche pas à combler les trous comme les biographes. Il n’invente rien. Kafka a vécu une vie incroyable et passionnante.
L’auteur aborde également l’écriture de Kafka, étonnante, très resserrée. Il n’écrivait pas de phrases complexes. En peu de mots, il réussissait à transmettre beaucoup de puissance. On s’aperçoit qu’il manquait de confiance en lui et qu’il avait peu de recul sur son écriture. Il était très exigeant avec lui-même. Il ne voulait pas publier ses textes pensant qu’il pouvait faire mieux. Il travaillait et retravaillait ses textes constamment.
En 2024 nous fêterons le centenaire de la mort de Franz Kafka. Ce sera certainement l’occasion de nouvelles publications sur cet écrivain peu connu de son vivant. Il n’avait publié que des textes courts. Son œuvre a davantage été publiée de façon posthume.
Raphaël Meltz a demandé la traduction des textes de Kafka par une traductrice unique, Odile Demange, afin d’avoir une seule voix et une matière brute. A noter, que « Le verdict » est inclus dans cet essai. C’est une façon intéressante d’aborder l’œuvre de Franz Kafka.
Il ne vous reste plus qu’à voir le replay ou écouter le podcast pour avoir les conseils de lecture de Raphaël Meltz pour entrer dans l’œuvre de Kafka. Petit indice, ce n’est pas par « La métamorphose », son texte le plus connu, qu’il faut commencer.
Un livre pour les amoureux de la littérature, les écrivains et les curieux qui peut se picorer entre deux repas de fin d’année !