Le GRAND journal du droit - N°2

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-Het Groot rechtenjournaal-Le Grand journal du droit-Das Große Rechtsjournal-

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Alligators & Cie N.V. - S.A. Myriam Robert-César

-Het Groot rechtenjournaal-Le Grand journal du droit-Das Große RechtsjournalDIT VRIJETIJDSMAGAZINE IS BESTEMD AAN ALLE BEROEPSACTOREN VAN HET RECHT. DE TEKSTEN ZIJN ALTIJD GESCHREVEN ZONDER DE MINSTE JURIDISCHE OF POLITIEKE CONNOTATIE EN WORDEN HOFFELIJK AANGEBODEN DOOR JURISTEN VAN OVER HET HELE LAND. DE PASSIE OM TE VERENIGEN IS HIERTOE DE ENIGE RECHTVAARDIGING.

* * *

CE MAGAZINE DE LOISIRS EST DESTINE À TOUS LES PROFESSIONNELS DU DROIT. LES TEXTES EN SONT TOUJOURS ECRITS SANS AUCUNE CONNOTATION JURIDIQUE OU POLITIQUE ET TRES ELEGAMMENT PROPOSES PAR DES JURISTES DE TOUT LE PAYS. LA PASSION D’UNIR EN EST SA SEULE JUSTIFICATION.

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DIESES FREIZEITMAGAZIN RICHTET SICH AN ALLE JURISTISCHEN BERUFSGRUPPEN. DIE TEXTE SIND STETS OHNE RECHTLICHEN ODER POLITISCHEN BEZUG VERFASST UND WERDEN FREUNDLICHERWEISE VON JURISTEN AUS DEM GANZEN LAND VORGESCHLAGEN. DIE EINZIGE RECHTFERTIGUNG IST DIE LEIDENSCHAFT, KONSENS ZU SCHAFFEN.


LAAT ONS GENIETEN VAN DE LENTE BLOEMRIJK EDITORIAAL

V

oor de eerste maal in zovele jaren schieten de woorden mij tekort …

Hoe kan ik u zeggen hoeveel ik van de dieren houd? De kleine, de grote, de tedere en de trouwe, zogenaamde huisdieren, de wonderbaarlijke wilde dieren, zij die vliegen, en zelfs deze die kruipen en mij toch wat angst inboezemen … En wat gezegd van de natuur in het algemeen en de bijzonder aanwezige bloemen in dit tweede nummer ontworpen voor alle juristen van ons Koninkrijk? De liefde die wij hebben voor de dieren en de liefde die zij ons teruggeven vormt een dubbel en onvervangbaar patrimonium. Daarom heb ik besloten om mijn editoriale ruimte vrij te laten voor beroemde citaten die borg staan voor de liefde van de aarde die ons voedt.

MRC


JOYEUX PRINTEMPS EDITORIAL FLEURI

P

our la première fois en tant d’années, les mots me manquent...

Comment vous dire à quel point j’aime les animaux ? Les petits, les grands, les tendres et fidèles, dits domestiques, les merveilleux sauvages, ceux qui volent, et même ceux qui rampent et me font un peu peur ... Et que dire de la nature en général et des fleurs particulièrement présentes dans ce deuxième numéro du nouveau magazine crée pour tous les juristes du royaume ? L’amour que nous avons pour les animaux et celui qu’ils nous donnent en retour est un double patrimoine irremplaçable. Pour cela, j’ai décidé de céder mon espace éditorial aux citations célèbres qui nous garantissent l’amour de la terre qui nous nourrit.

MRC


Sais-Tu ? "On n'a pas deux coeurs, un pour les animaux et un pour les humains. On a un coeur ou on n'en a pas." Lamartine

Artiste, écrivain, Homme politique, Poète (1790 - 1869)

"Si l'abeille disparaissait de la surface du globe, il ne resterait plus que quatre ans à l'homme. Plus d'abeilles, plus de pollinisation, plus de plantes, plus d'animaux, plus d'homme."

Albert Einstein

Mathématicien, Physicien, Scientifique (1879 - 1955)

"Je n'ai pas besoin de me marier. J'ai trois animaux à la maison qui remplissent le même rôle qu'un mari. J'ai un chien qui grogne le matin, un perroquet qui jure l'après-midi et un chat qui rentre tard dans la nuit." Marie Corelli,

nom de plume de Mary McKay (1855 - 1924)


Du cahier de l'éditeur

"Le chemin qui mène à l'amour des animaux passe forcément par l'amour des humains." Brigitte Bardot

Actrice, Artiste, Chanteuse, Musicienne, Sex symbol (1934 - )

"Le jour viendra où les personnes comme moi regarderont le meurtre des animaux comme ils regardent aujourd'hui le meurtre des êtres humains."

"Les animaux sont des amis tellement agréables - ils ne posent jamais de questions, ils ne font aucune critique." George Eliot

(de son vrai nom Mary Anne Evans) Artiste, écrivaine (1819 - 1880)

Nous aimons les animaux, parce qu'ils ne mentent pas. C'est pour cela que l'homme les a mis en esclavage : ils lui rappelaient la vérité. Henry de Montherlant

Léonard De Vinci

Architecte, Artiste, Ingénieur, Peintre, Philosophe, Scientifique, Sculpteur (1452 - 1519)

"Je me sers des animaux pour instruire les hommes." Jean De La Fontaine

"Un homme cruel avec les animaux ne peut être un homme bon."

Artiste, Conteur, Dramaturge, écrivain, Fabuliste, Moraliste, Poète (1621 - 1695)

Gandhi

Homme politique, Philosophe, Révolutionnaire (1869 - 1948)

"L'homme est le seul des animaux à croire à des dieux." Platon

Philosophe, né en 428/427 av. J.-C. mort en 348/347 av. J.-C.

"De tous les animaux qui s'élèvent dans l'air, Qui marchent sur la terre, ou nagent dans la mer, De Paris au Pérou, du Japon jusqu'à Rome, Le plus sot animal, à mon avis, c'est l'homme." Nicolas Boileau

Artiste, écrivain, Poète, Traducteur (1636 - 1711)


Ceci n’est pas un magazine... Ceci est une idée réalisée. Ceci n’est pas un vrai journal. Ceci est un journal « particulier » voulu par une femme Comme elle l’avait dans la tête et dans le cœur. Comme une idée particulière proposée aux juristes. Comme des textes uniques, absolument sur mesure. Comme des empreintes d’histoires personnelles. Carte blanche offerte aux auteurs. Couleurs, matière, forme différentes. Copies exclues, souvenirs et sentiments bienvenus. Ce peut être la nostalgie d’un souvenir d’enfance. Ce peut être une extravagance. Ce peut être une envie de différence. Chaque thème est choisi, proposé, jamais imposé. Concordance de l’idée de l’auteur et du savoir-faire. C’est tout cela à la fois : la quête de l’excellence.


Du cahier de l'éditeur

Dit is geen magazine… Dit is een gerealiseerde idee. Dit is geen echte krant. Dit is een “bijzonder” journaal , gewild door een vrouw die het in haar hoofd en hart meedroeg. Zoals een bijzonder idee voorgesteld aan de juristen. Zoals unieke teksten, absoluut op maat. Zoals de voetsporen van persoonlijke histories. Carte blanche aangeboden aan de auteurs. Verschillende kleuren, materie en vorm. Kopies uitgesloten, herinneringen en gevoelens welkom. Dit kan de nostalgie zijn van een kinderherinnering. Dit kan een extravagantie zijn. Dit kan de wens zijn van ééns iets anders. Misschien is het een verlangen naar verschil. Ieder thema is gekozen, voorgesteld, nooit opgelegd. Samenloop van het idee van de auteur en “un savoir faire” Het is dit alles samen : de queeste naar excellentie.


Une fourmi de dix-huit mètres Avec un chapeau sur la tête, Ça n’existe pas, ça n’existe pas. Une fourmi trainant un char Plein de pingouins et de canards, Ça n’existe pas, ça n’existe pas. Une fourmi parlant français, Parlant latin et javanais, Ça n’existe pas, ça n’existe pas. Eh ! Pourquoi pas ? Robert Desnos Robert Desnos est un poète français, né le 4 juillet 1900 dans le 11e arrondissement de Paris et mort du typhus le 8 juin 1945 au camp de concentration de Theresienstadt, en Tchécoslovaquie un mois après la libération par l'Armée rouge. Wikipédia


Du cahier de l'éditeur

Oui, pourquoi pas ?



SOMMAIRE - INHOUD - INHALT La Rédaction souhaite un total et rapide rétablissement aux auteurs qui, malheureusement touchés par la Covid 19, n’ont pu nous transmettre leur texte.

Du cahier de l'éditeur

Editorial Sais-tu ? Tous en récré !

Et ensuite, classés par ordre alphabétique du nom de leurs auteurs, les articles suivants : Philippe Balleux

BAL

Un merveilleux tableau… vide !

Alain Berenboom

BER

Le centre du monde

Christine Brüls

BRU

La Faune et la flore

Frédéric Close

CLO

Mes 3 nouvelles !

Jean de Codt

COD

La mort d'Arthur

Yves Demanet

DEM

Les animaux phantasmés

François Dessy

DES

Garrigue mon amour

Patrick Geelhand de Merxem

GEE

Faune et flore - Admirable et grandiose mais fragile diversité

François Glansdorff

GLA

Les animaux sauvages dans Tintin : du Congo au Tibet

Judith Orban

ORB

Mythos panther : Das tier, das es nicht gibt La panthère : L'animal qui n'existe pas

Jean-Marc Rigaux

RIG

A l'affut

Herman Van Hecke

VAN

O tempora, o metamorphoses

Hippolyte Wouters

WOU

Napoléon est revenu

Je tiens à adresser mes plus chaleureux remerciements à André Buzin, « Peintre de la vie sauvage » et illustrateur de timbres-poste qui a illustré de ses œuvres magnifiques plusieurs pages de ce numéro consacré à la flore et la faune sauvage. Coloriage anti-stress pour juristes surchargés Photos des auteurs ABC

Où retrouver tous nos auteurs


PARC NATUREL HAUTES FAGNES-EIFEL La Province de Liège peut se prévaloir, depuis 1971, de compter sur son territoire le premier Parc naturel wallon : le Parc naturel Hautes Fagnes-Eifel. Le Parc naturel Hautes FagnesEifel couvre une superficie totale de 73.850 ha et s’étend sur 12 communes, dont 7 en Communauté germanophone et 5 en Fédération WallonieBruxelles : soit, du nord au sud : Raeren, Eupen, Baelen, Jalhay, Stavelot, Malmedy, Waimes, Butgenbach, Bullange, Amblève, Saint-Vith et Burg-Reuland. Le Parc naturel Hautes Fagnes-Eifel est le seul Parc naturel de Wallonie qui revêt un caractère bilingue. Les limites du Parc naturel ayant été définies en fonction d’éléments naturels et paysagers, et non en fonction de limites administratives, il en résulte qu’aucune commune n’est entièrement comprise dans le Parc naturel et que la majorité des zones les plus urbanisées se retrouvent hors du Parc. C’est une de ses particularités par rapport aux autres Parcs naturels wallons, dont la plupart recouvrent des communes entières. Au total, près de 17.500 habitants y résident : 85 % sont issus des communes de Bullange, BurgReuland, Butgenbach, Waimes et Saint-Vith. Seulement 2 communes comptent plus de 50 % de leur population vivant dans le Parc. Comme son nom l’indique, le Parc naturel Hautes Fagnes-Eifel s’articule autour de 2 grands éléments géographiques : les Hautes Fagnes au nord et l’Eifel au sud. Le Parc naturel offre une multitude de paysages (du nord au sud) : l’avant-pays forestier des Hautes Fagnes (avec le Hertogenwald), le Plateau des Hautes Fagnes, la Haute Eifel et la vallée de l’Our. Sur le plan biologique, le Parc naturel Hautes Fagnes-Eifel renferme un grand nombre de sites

qui ont un intérêt capital pour notre faune ou notre flore. Par exemple, le plateau des Hautes Fagnes héberge les plus grandes étendues de tourbières et de landes en Belgique. Ces sites offrent un habitat à de nombreuses espèces rares comme, notamment, le coq de bruyère, le nacré de la canneberge (papillon) et l’aeschne subarctique (libellule). D’autres biotopes de grand intérêt écologique se trouvent dans la vallée de l’Our dont le bassin est ponctué par de nombreuses zones humides (prairies humides, tourbières basses, …). L’Our héberge également une des dernières populations de moules perlières de Belgique et la vallée abrite également de nombreuses espèces comme la cigogne noire, le martin- pêcheur, le nacré de la bistorte, etc. L’ASBL « Parc naturel Hautes Fagnes-Eifel » a pour but de mettre en œuvre le Plan de gestion du Parc naturel tel que défini par le décret wallon du 16 juillet 1985 relatif aux Parcs naturels et modifié par le Décret wallon du 3 juillet 2008. Outre les missions définies par le décret, l’ASBL a également pour missions de développer des concepts de tourisme doux et de sport-découverte en accord avec ses missions de protection de la nature ; de gérer la Maison du Parc-Botrange, propriété de la Province de Liège, ainsi que ses activités.


La Fédération des Parcs Naturels de Wallonie a défini 6 grands axes de travail, communs à tous les Parcs naturels, sur base des missions reprises dans le décret pour articuler son Plan de gestion : protection, gestion et valorisation du patrimoine naturel ; paysages et aménagement du territoire ; développement rural et économique ; innovation et expérimentation ; partenariat et coopération ; accueil, sensibilisation et éducation au public. Le Parc naturel Hautes Fagnes-Eifel entretient également une étroite collaboration avec le Parc Naturel allemand voisin de Rhénanie-Palatinat. Un plan d’action commun nous lie jusqu’en 2030 et assure les échanges d’expériences et de partenariat entre nos deux pays. La nature n’a pas de limite cartographique et ce n’est pas le couple de loups présents sur le plateau des HautesFagnes qui nous contredira. Espérons pouvoir apercevoir la première portée de louveteaux de Akela et Maxima, durant cet été 2021. Le personnel de la Maison du Parc-Botrange se compose de 32 agents qui œuvrent au quotidien pour atteindre les objectifs précités. L’accueil des 150.000 visiteurs se fait toute l’année à l’exception du jour de Noël et du Nouvel An afin d’informer, sensibiliser et assurer les informations indispensables et préalables à toute promenade sur le plateau fagnard. L’équipe scientifique assure, par le biais de grands projets européens (Life, Leader, …), la recherche technique et scientifique pour la protection de la biodiversité du territoire. L’équipe pédagogique s’investit dans l’éducation des classes scolaires, mais aussi des amoureux de la nature qui veulent en savoir plus sur nos beaux paysages. L'exposition permanente "Fania" : une découverte originale, interactive et ludique les Hautes Fagnes dans tous leurs états ! Une

plongée plus vraie que nature au cœur de cette nature exceptionnelle qui vous donnera envie de partir à la découverte des superbes paysages du Haut Plateau fagnard ! La Maison du Parc-Botrange accueille aussi « Expo LOUP » organisée en partenariat avec le WWF jusqu’en mars 2022. Petits et grands pourront ainsi mieux connaître cet animal particulièrement fascinant, depuis son anatomie jusqu’aux menaces qui pèsent sur lui, en passant par son utilité écologique, ou encore son récent retour dans nos régions.

Pour toutes informations complémentaires sur nos nombreuses activités à découvrir depuis la Maison du ParcBotrange, consultez notre site internet : www.botrange.be ou venez directement nous visitez : Rue de Botrange, 131, 4950 Sourbrodt – 080/440.300

GUEBEL Michaël OSSEMANN Alfred Directeur Président du conseil d’Administration


Tous en récré…

Un couple de parisiens décide de partir en week-end à la plage et de descendre au même hôtel qu'il y a 20 ans, lors de leur lune de miel. Mais, au dernier moment, à cause d'un problème au travail, la femme ne peut pas prendre son jeudi. Il est donc décidé que le mari prendrait l'avion le jeudi, et sa femme le lendemain. L'homme arrive comme prévu et après avoir loué la chambre d'hôtel, il se rend compte que dans la chambre, il y a un ordinateur avec connexion Internet. Il décide alors d'envoyer un courrier à sa femme. Mais il se trompe en écrivant l'adresse. C'est ainsi qu'à Perpignan, une veuve qui vient de rentrer des funérailles de son mari mort d'une crise cardiaque reçoit l'email. La veuve consulte sa boîte aux lettres électronique pour voir s'il n'y a pas de messages de la Famille ou des amis. C’est ainsi qu'à la lecture du premier d'entre eux, elle s'évanouit. Son fils entre dans la chambre et trouve sa mère allongée sur le sol, sans connaissance, au pied de l'ordinateur. sur l'écran, on peut lire le message suivant : A mon épouse bien-aimée, Je suis bien arrivé. Tu seras certainement surprise de recevoir de mes nouvelles maintenant et de cette manière. Ici, ils ont des ordinateurs et tu peux envoyer des messages à ceux que tu aimes. Je viens d'arriver et j'ai vérifié que tout était prêt pour ton arrivée, demain vendredi. J'ai hâte de te revoir et j'espère que ton voyage se passera aussi bien que s'est passé le mien. P.S. : Il n'est pas nécessaire que tu apportes beaucoup de vêtements : il fait une chaleur d'enfer ici.


Du cahier de l'éditeur

C'est l'histoire d'une jeune fille très belle qui voyage avec sa mère dans le compartiment d'un train avec un jeune homme et son sévère prof de latin. Soudain, le train passe dans un tunnel, et tous les passagers entendent deux bruits : le bruit d'un baiser, et celui d'une gifle. Le train ressort, et tous les passagers se mettent à penser : La jeune fille : "Oh! Pauvre garçon! Il à voulut m'embrasser, et il est tombé sur ma mère!" La mère : "Ce jeune homme à voulut embrasser ma fille! Et elle la gifflé! Bien fait pour lui !" Le prof de latin : "C'est pas juste ! C'est lui qui l'embrasse, et c'est moi qu'elle gifle!" Le jeune homme : "Chouette! Un autre tunnel ! Dès qu'on y rentre, je fais semblant d'embrasser quelqu'un et je redonne une autre baffe à mon prof !"

Un avion s'apprête à atterrir. Le pilote et son co-pilote, apercevant la piste, sont traumatisés : "Mais elle est minuscule !! On ne va jamais parvenir à atterrir sur une piste aussi courte !! On va tous mourir ! Ils sont fous d'avoir fait une piste aussi petite !!!" Le stress monte, l'avion descend, et finalement, s'arrête pile poil au bout de la piste. Le pilote, en sueur mais soulagé, s'exclame : "Elle était vraiment, vraiment courte cette piste !" Et le co-pilote, jetant un regard à droite, puis à gauche, ajoute : "Mais par contre, qu'est qu'elle est LAAARGE!"

Deux amis dînent à table, quand vient l'heure du dessert. L'un des deux coupe le gâteau en deux parts de tailles clairement différentes, et se sert en prenant le plus gros morceau. Voyant cela, l'autre s'offusque : - C'est vraiment impoli ce que tu viens de faire ! - Pourquoi? Qu'est ce que tu aurais fait toi, à ma place ? - Et bien, j'aurais pris la plus petite ! - Bah pourquoi tu te plains? Tu l'as !


Philippe BALLEUX

Un merveilleux tableau… vide !

Bouclier pour les damnés Blanc comme une arme Fol comme Goupil Et libre comme la flibuste Mais, … Mais envolé comme un baiser


le GRAND journal du droit

N

ous connaissons tous les tableaux célèbres qui donnent du sens au vide : « carré blanc sur fond blanc » de MALEVICH ou les innombrables peintures de « noirlumière » de SOULAGES… Il en est parfois de même dans l’art, plus rustique et moins calfeutré, convenons-en, mais aussi noble et difficile, de la chasse en nos forêts… L’hiver est là, froid et beau, entre la France et la Belgique, dans de jolis territoires où les nemrods sont chics sans être pédants, où existe une belle convivialité entre eux et les traqueurs qui se connaissent depuis toujours, s’apprécient et se respectent. Comme avec les fonctionnaires sérieux sans être sourcilleux, les « ramasseurs » et les « videurs », les proches et les amis. Café, omelettes au lard, tarte maison de Jeanne-Marie, tape dans le dos des vieux copains et les choses (paraît-il) sérieuses vont commencer. Nous voilà sur le sentier de la guerre ! Je suis le porteur d’eau (!) de mon ami Nicolas, grand chasseur devant l’Eternel, qui a écumé toutes les chasses d’Europe et fait passer de vie à trépas tant et tant des hôtes de nos bois. Je le suis, mission de confiance, portant le matériel du parfait posté : filet de camouflage, cannes, ravitaillements divers et variés, munitions, plans et cartes, télémètre, dague, … Coups de trompe ! C’est parti… Après un bon quart d’heure de discrètes discussions, les sourcils se froncent, les sens sont en émoi, le silence s’impose spontanément car il fait place aux aboiements, aux cris des traqueurs et aux premiers coups de feu dans le lointain si proche. Nous scrutons la forêt, nous écoutons ses moindres murmures comme un amateur de grande musique, car c’en est une. Un bruit de feuilles piétinées nous retient vers la droite et surgit, à gauche ! Une superbe biche qui nous dévisage ! Je me jette au sol pour laisser le champ libre à Nicolas qui épaule, plus surpris que la demoiselle, et tire ! Elle s’en est allée. Malgré l’expérience, l’émotion demeure et Nicolas met un temps fou, quelques secondes, à recharger. Et tire à nouveau… Trop tard… Elle est loin, on la devine encore, une dernière balle inutile (un ultime salut) comme celles de notre voisin de poste qui a voulu nous griller la politesse, le chenapan ! Deuxième battue… Nous voilà avec notre attirail au poste sur un large chemin. Poussée des chiens et des rabatteurs, à cor et à cri, nous espérons l’aide d’Artémis pour laver notre honneur, brocardé ce midi par la biche-fantôme dont se moquaient les amis en trinquant devant un joli pâté et une soupe aux pois revigorante.

BAL


Claude Monet – LA CHASSE - 1876


le GRAND journal du droit

Déboule un superbe brocard dans toute sa vitesse et sa liberté !!! Une fois mais pas deux ! Nico fait parler la poudre ! Notre ami sautillant nous fait un double salto que n’aurait pas renié un champion olympique et s’étend, knock-out ! Tels des boulistes venant de faire Fanny à l’adversaire, nous nous congratulons dans une vraie joie, bien à l’encontre de la distanciation. Le temps de l’étreinte, réelle mais réservée, nous portons notre regard vers la victime de notre passion… Mais, fichtre !, celle-ci n’en portait que le nom, s’est relevée et s’enfuit dans le sous-bois… Balle d’apophyse ! Grand seigneur, tel un matador au grand cœur, il faut « laisser courre » le joli petit boisé qui a triomphé de l’adversité. Il a bien mérité. Au beau gibier, les chasseurs reconnaissants ! Cela dit, la journée touche à sa fin… Et il nous faut de quoi raconter, tel un vieux barde, anecdotes et victoires de cette belle journée au pied de la cheminée en savourant un beau dîner avec le nec de la vigne… Dernière battue. Tout le beau monde est fatigué. Le son des trompes est moins furieux, les chiens ont moins de gorge, le froid a épuisé les uns et les autres. Un chevrillard déboule à moins de quinze mètres… Il s’arrête… nous dévisage… Nicolas épaule… Nous nous regardons… Il baisse le canon et « laisse passer ». Le bel animal s’enfuit vers sa liberté… Belle leçon d’un beau tableau qui reste immaculé mais a donné à celui qui l’a dessiné la sensation d’un petit chef d’œuvre. Tableau blanc sur fond blanc… Trois épisodes qui font l’honneur de la chasse dans nos bois de toujours… Heureux que la biche soit en ribaude, que les chevreuils gambadent, que les chasseurs soient toujours en appétence. Tout cela est une forme d’amour qui crée la joie et pousse à vivre. Le tableau, c’est l’émotion et la passion, même s’il est blanc sur fond blanc….

Philippe Balleux

BAL



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opleidingsinstituut goedgekeurd door het ministerie van Justitie

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Alain BERENBOOM

LE CENTRE DU MONDE

Alain Berenboom n'a plus beaucoup de cheveux, ce qui explique sans doute ses nombreuses casquettes: avocat, prof à l'ULB, chroniqueur au Soir, et romancier (il a reçu notamment le prix Rossel pour « Mr Optimiste » en 2013). Il vient de publier la nouvelle enquête de son détective privé « Michel Van Loo disparaît » (éditions Genèse). Ce roman promène le lecteur dans la Belgique de 1950 entre Bruxelles et un mystérieux château de la campagne hennuyère beaucoup moins romantique qu’il n’y paraît.


le GRAND journal du droit

C

’est une carte postale qui m’a mené au centre du monde. « Tatiana : besoin un avocat », était-il griffonné au crayon au dos d’une photo d’Errol Flynn extraite d’un vieux film de pirates. Suivait l’adresse du centre fermé où elle était détenue. Je parvins au village à neuf heures du soir, après avoir beaucoup erré sous une pluie battante. Le centre du monde ressemblait à une longue coulée obscure, aussi inquiétante que le fond d’un puits. Le Styx ? (Depuis l’enfance, je suis attiré par l’enfer). Le lendemain, sous un doux soleil d’automne, le centre du monde était redevenu une petite rivière inoffensive aux rives herbeuses serpentant entre des champs. Dans le village, personne n’a pu m’expliquer l’origine de ce surnom – sur les cartes, la rivière s’appelle le Milliou. On ne parlait pas beaucoup dans ce village. Et certainement pas aux étrangers. Une modeste église blanche surmontée d’une horloge aux aiguilles arrêtées depuis longtemps, un café-boulangerie, des maisons de pierre dispersées au petit bonheur, une cabine téléphonique juste sous le réverbère de la place. Un vrai chromo, cette bourgade. Quand, je suis descendu de ma voiture, un vieux avec une épaisse moustache blanche m’a salué d’un bref mouvement de la tête. Une grande femme à l’allure sportive m’a fait un sourire. Deux dames, assises sur un banc, regardaient des petits enfants jouer à leurs pieds. Un nid de braves gens.

quoi ? » Et comme je ne disais rien, il a ajouté : « Là-bas et ici, c’est un autre pays ». Quelques gouttes de muscadet sont tombées à côté du verre. « Je suis avocat » expliquai-je comme si cette réponse avait un sens. La traversée du centre du monde se fit en trois coups de rame et une minute trente secondes tout au plus. C’est le curé qui m’a pris en charge. Après m’avoir débarqué, il repartit aussitôt sans répondre à mes remerciements. L’église manifeste sa compassion mais elle prend garde de ne pas s’éloigner de ses ouailles. À l’entrée du 113 bis, le cerbère vérifia très longuement ma carte professionnelle. « Vous venez d’en face ? » s’étonna-t-il. De l’autre côté du monde, le village semblait encore plus mignon. « Ils ont à nouveau manifesté la semaine dernière pour exiger la fermeture du centre. Il a fallu faire

Le centre fermé 113 bis, destiné à accueillir les étrangers en séjour illégal, selon les termes élégants de la loi, a été ouvert dans une ancienne caserne de pompiers, de l’autre côté de la rivière, juste en face du café-boulangerie. Aucun pont n’assure le passage depuis le village. Le cafetier m’a lancé un regard suspicieux lorsque je lui ai demandé comment traverser. « Pour vous rendre « là-bas », a-t-il dit en me servant un verre de blanc, vous vous êtes trompé d’itinéraire. Il fallait prendre la route de P. à dix kilomètres en amont. N’avez pas vu la plaque ou

L'ancienne statue de fer de Charon transporte les âmes des morts en bateau à travers le fleuve Styx. Mythologie ancienne.

BER


venir des renforts pour les repousser tellement ils étaient déchaînés. Surtout les femmes et les vieux.» Qu’est-ce qui excitait tant ces braves gens ? La peur de côtoyer l’enfer ?

De Tatiana, on voyait d’abord les yeux. De grands yeux verts où brûlait un feu permanent. Je regardai ses papiers d’identité. Elle venait de Géorgie. Comment était-elle arrivée chez nous? Par Vladivostock, m’a-t-elle dit (elle ne m’a pas expliqué pourquoi), le Transsibérien, Moscou, Istanbul (un itinéraire byzantin). Un bateau mystérieux jusqu’en Albanie. L’Italie. Jusqu’en Belgique avec un camionneur, sans doute subjugué par ses yeux. Le trajet des grands aventuriers du siècle dernier, des écrivains voyageurs, de Blaise Cendrars, mais à l’envers. Et, au terme de cette épopée ? Une cellule dans une vieille caserne de pompiers belge cernée par une horde de braves gens. C’est à ça que rêvait Tatiana ? C’est de vivre ici, parmi eux, fit-elle simplement. J’avais beau évoquer la route de la liberté, lui rappeler que pour les poètes, c’était celle qu’elle avait empruntée mais, dans l’autre sens. « Non », s’écria-t-elle, « Liberté c’est ici. Au centre du monde ». Savait-elle que c’était justement le nom de la rivière qui coulait paisiblement au pied de sa prison? Non, elle l’ignorait. Elle ne connaissait du monde qui l’entourait que les images vues au cinéma. Hollywood, la Belgique, le village d’en face, pas de différence à ses yeux. Elle était arrivée en fourgon cellulaire une nuit et n’avait plus franchi depuis les portes de l’établissement. « Je vais voir ce que je peux faire » balbutiai-je. Mon manque de conviction se refléta dans ses yeux.

Avec l’énergie du désespoir que j’avais lu dans ses yeux, je procédai, dès mon retour, aux formalités pour obtenir une autorisation de sortie. Encouragé par une nouvelle carte postale, où elle avait écrit tout simplement « merci », toujours au crayon. La carte représentait cette fois Elizabeth Taylor souriante dans un film des années cinquante. L’autorisation arriva par miracle quelques semaines plus tard. Aussitôt, je repris le chemin du 113 bis –en prenant garde de ne pas manquer la bonne route. A mon arrivée, le bâtiment était silencieux, portes ouvertes, abandonné. « On a gagné » m’expliqua le cafetier du village. A une table, le curé fit un sourire gêné. « Ils ont fermé le centre la semaine dernière ». Sans attendre ma commande, il me servit un verre de blanc comme à un habitué. « Faut dire qu’il y a eu une évasion, un coup de feu, un blessé », ajouta le curé. - Une femme, une Russe, n’est-ce pas ? m’écriai-je. - Non, un homme. Un Afghan. De retour à Bruxelles, je tentai de me renseigner. À l’administration, personne ne trouva la moindre trace de Tatiana. Les établissements où chacun des anciens pensionnaires du centre 113 bis avait été transféré étaient soigneusement répertoriés mais le nom de Tatiana avait disparu des registres comme si, par un coup de baguette magique, elle avait été emportée dans les eaux du centre du monde. Je l’ai revue deux ans plus tard. Et je l’ai reconnue à ses yeux. Dans un péplum américain qui racontait le retour d’Ulysse. Elle jouait une des sirènes.

Alain Berenboom


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Christine BRÜLS

LA FAUNE ET LA FLORE Quelques réflexions sur l’éthique, le droit et la littérature…

Christine Bruls a été avocate au barreau de Liège durant 23 ans ainsi que Rechtsanwältin au barreau de Cologne. Le 24 décembre 2015, elle prêta serment comme magistrat. Elle a également assumé différentes charges de cours à l’UCL et enseigne toujours à la Haute Ecole de la Province de Liège. Passionnée de littérature, d’échanges entre cultures et d’enseignement, elle est intervenue dans différents domaines dont la terminologie juridique allemande. Pendant des années, elle a tenté de trouver des clés de lecture tendant à contribuer à la compréhension mutuelle et au respect des sensibilités de chacun, persuadée que cela est essentiel dans un monde interconnecté. Peut-être qu’un jour, la survie de notre planète en dépendra….


le GRAND journal du droit

L

a protection des animaux et plus largement celle des espèces, de la faune et de la flore est une préoccupation grandissante. Il est manifeste que depuis les années ’70 et les travaux de Peter Singer, notamment son ouvrage sur la libération animale1, différents écrits postulent l’existence d’obligations morales et juridiques de l’homme par rapport aux animaux, la nature et la création en général. Epinglons quelques-uns de ces écrits et tendances2. La conclusion de Mathieu Ricard dans son « Plaidoyer pour le animaux » est, à cet égard, très parlante soit le constat qu’un « (…) nombre croissant d’entre nous ne se contente plus d’une éthique restreinte au comportement de l’homme envers ses semblables et estime que la bienveillance envers tous les êtres n’est pas un ajout facultatif, mais une composante essentielle de cette éthique. »3. La philosophe Martha Nussbaum plaide depuis des décennies pour plus d’humanité4, d’amour5 et de justice6 en défendant entre autres la cause des femmes et des plus faibles. Et cet amour doit s’étendre aux « autres animaux », selon la philosophe

1. P. Singer, La libération animale, nouv. éd. Petite Bibliothèque Payot, 2012. 2. L’auteur n’entend pas défendre l’un ou l’autre avis. 3. M. Ricard, Plaidoyer pour les animaux, Allary Editions, 2014, Pocket, 2014, p. 394. 4. M. C. Nussbaum, Cultivating Humanity : A Classical Defense of Reform in Liberal Education, Harvard University Press, 1997. 5. M.C.Nussbaum, Not for Profit : Why Democracy Needs the Humanities - Updated Edition (The Public Square Book 21). 6. M.C.Nussbaum, L’art d’être juste, Climats (Flammarion) 2015 (pour la traduction française de Poetic Justice. The Literary Imagination and Public Life.) qui rappelle que la « justice des poètes » (Whitman) exige «(…) de nombreux instruments non littéraires : une maîtrise technique du droit, une connaissance de l’histoire et du précédent, une attention scrupuleuse à l’impartialité juridique.(…)Mais afin d’être pleinement rationnel, les juges doivent également être capables de fantaisie et de sympathie. Ils doivent éduquer non seulement leurs capacités techniques, mais également leur capacité à l’humanité. Sans cela, leur impartialité sera bornée et leur justice aveugle. Sans cela, les ‘voix longtemps muettes’ qui cherchent à parler à travers leur justice resteront silencieuses et le ‘soleil de l’aube’ du jugement démocratique s’en trouvera obscurci. Sans cela, les ‘interminables générations de prisonniers, d’esclaves’ continueront à souffrir autour de nous et commenceront à désespérer de la liberté » (op. cit., p. 240-241).

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Christine M. Korsgaard qui explique dans la preface de son recent ouvrage : « I defend the claim that we human beings are obligated to treat all sentient animals, that is, all animals who have subjective experience that are pleasant or painfull, as what Kant called ‘end in themselves’, at least in one sense of that notion. …I think that the way human beings now treat the other animals is a moral atrocity of enormous proportions. »7. Le droit, miroir de l’évolution des valeurs sociales, n’a pas ignoré ces tendances. Depuis les années ’90 de nombreux instruments juridiques ont progressivement vu le jour.

Dans les précurseurs, on songera notamment, sur le plan international, à la Convention sur la diversité biologique (CDB) adoptée en 1992, lors du sommet de la Terre à Rio de Janeiro8 et les mesures et traités qui ont suivi9.

Sur le plan régional, la directive 2004/3510 peut être citée qui vise à organiser la prévention et la réparation de dommages environnementaux11/12. Indépendamment d’autres législations existantes pour la protection de l’homme, de sa santé et de son environnement13, cette directive a pour objet la protection des dommages écologiques purs, cela dans les secteurs de l’eau, du sol et de la biodiversité14.

7. Christine M. Korsgaard, Tiere wie wir : Warum wir moralische Pflichten gegenüber Tieren haben, C.H. Beck, 2021. 8. https://www.cbd.int/doc/legal/cbd-fr.pdf. 9. https://www.cbd.int/.


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En droit interne, l’article 23 de notre constitution consacre des droits économiques, sociaux et culturels. Certes, la disposition n’est pas pourvue d’effet direct mais impose une obligation positive au législateur (effet « standstill ») qui semble impliquer des obligations relatives à la biodiversité15. Alors qu’en Allemagne la Constitution évoque expressément la protection des générations futures, de leurs bases de vie ainsi que celle des animaux (article 20a du Grundgesetz) : « Der Staat schützt auch in Verantwortung für die zukünftigen Generationen die natürlichen Lebensgrundlagen und die Tiere im Rahmen der verfassungsmäßigen Ordnung durch die Gesetzgebung und die Maßgabe von Gesetz und Recht durch die vollziehende Gewalt und die Rechtsprechung. »16.

10. Directive 2004/35/CE du Parlement européen et du Conseil, du 21 avril 2004, sur la responsabilité environnementale en ce qui concerne la prévention et la réparation des dommages environnementaux, disponible sous : http://europa.eu/legislation_summaries/enterprise/interaction_with_other_policies/l28120_ fr.htm, consulté le 19.05.2012. 11. Sur cette directive, voyez P. STEICHEN, La directive 2004/35 sur la responsabilité environnementale en ce qui concerne la prévention et de la réparation des dommages environnementaux : un droit de compromis pour une responsabilité nouvelle », Amén. n° spécial 2004, pp. 109-127 ; M. PRIEUR, La responsabilité environnementale en droit communautaire, REDE, 2004, pp. 129-141 ; C. JARLIER- M.-A. GAUTIER-SICARI, La directive sur la responsabilité environnementale : originalités et incohérences d’un régime juridique novateur, BDEI, n° 4, 2004, pp. 10-18 ; L. KRÄMER, Directive 2004/35 on environmental liability and environmental principles, TMA, 2005, pp. 131-134 ; M. MOREAU, La nouvelle directive européenne sur la responsabilité environnementale, Mouv. Com., 2005, pp. 418-421 ; C. PIROTTE, La directive 2004/35/CE du 21 avril 2004 sur la responsabilité environnementale : premiers commentaires in Les responsabilités environnementales dans l’espace européen, Schulthess-Bruylant-L.G.D.J., Bruxelles, 2006, pp. 655-730 ; N. de SADELEER, La directive 2004/35 sur la responsabilité environnementale : avancée ou recul pour le droit de l’environnement des Etats membres, ibidem, pp. 731-777 ; CEDRE (dir.), La responsabilité environnementale – Transposition de la directive 2004/35 et implications en droit interne, Louvain-la-Neuve, Anthemis, 2009, 323 p. 12. Pour une réflexion autour de cette directive et de l’accident de Seveso, voyez L. Centemeri, Retour à Seveso. La complexité morale et politique du dommage à l’environnement », Annales, Histoire Science sociales, 2011, pp. 213-240 ; en général M. Prieur. 13. Cf. article 8 CEDH, article 23 de la Constitution belge, la législation sur le bien-être des travailleurs… 14. En qui concerne la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance, cf. la convention signée à Genève, le 13 novembre 1979, entrée en vigueur le 16 mars 1983. 15. A. Prison, Z. Vrolix, La proie et l’ombre : le cadre règlementaire de la chasse à l’épreuve du droit à la protection d’un environnement sain et de la biodiversité, obs. sous CE, 25 octobre 2019, A.S.B.L. Ligue Royale belge pour la protection des oiseaux et autres c. Région wallonne et alii, JLMB, 2020, p. 1030. 16. Par ailleurs, la Cour constitutionnelle allemande a, depuis 1975 déjà souligné que l’homme devait prêter attention à sa place dans la création « …dass der Mensch in der Schöpfungsordnung einen eigenen selbständigen Wert besitzt, die die unbedingte Achtung vor dem Leben eines jeden einzelnen Menschen, auch des scheinbar sozial ‚wertlosen‘ unabdingbar fordert…“ ( BVerfGE 39,1 ) ce qui devait s’étendre, selon certains auteurs, aux animaux (cf. G.W. Zwanzig, Vom Naturrecht zum Schöpfungsrecht, Wertewandel in der Geschichte des Naturschutzrechts, Ber. ANL, Dez. 1994, p. 40.

BRU


Cela sans oublier que notre droit civil, à la traîne par exemple par rapport au droit français17 et plus encore par rapport au droit autrichien, modifié 18 en 1988 déjà , reconnaîtra, à partir du 1er septembre 2021, un statut particulier aux animaux. Selon l’article 3.39 du nouveau Code civil on reconnaîtra dorénavant que les « …animaux sont doués de sensibilité et ont des besoins biologiques. »19. Quant à la littérature, Didier Van Cauwelaert a récemment même évoqué une « bienveillance végétale »20 et s’est interrogé sur l’existence d’une bienveillance sans conscience21. Il faut admettre qu’Aristote enseigna déjà que l’homme est un animal raisonnable et que l’humanité n’a certainement rien à perdre à réfléchir les bases de ses relations avec les 1,8 millions d’espèces22 qui, selon certaines sources, nous entourent Les mentalités évoluent. Lors de la rédaction de ce bref mot de clôture, tombe la nouvelle d’un jugement rendu récemment par un tribunal de Lahaye ordonnant à la société pétrolière Royal Dutch Shell de réduire ses émissions de carbone de 45 % d’ici 2030, entre autres pour prévenir des menaces pour le « droit à la vie » garanti par la Convention européenne des droits de l’homme23. Une jurisprudence qui pourrait nourrir la réflexion24. Evolue-t-on vers un mieux ? Il y a indéniablement de l’espoir… Christine Brüls Kurz wird die Frage umrissen, welcher Stellenwert derzeit dem Tierschutz und allgemein dem Artenschutz in Ethik, Recht und Literatur zukommt bzw. welche Tendenzen sich abzeichnen. Anlass war unter anderem das Erscheinen eines Buches der Philosophieprofessorin Christine M. Korsgaard in deutscher Sprache, dessen Titel bereits viel besagt : „Tiere wie wir – Warum wir moralische Pflichten gegenüber Tieren haben“. Denkanstöße geben bspw. auch Mathieu Ricards „Plädoyer für die Tiere“ oder Didier Van Cauwelaerts Abhandlungen über das Wohlwollen oder die versteckten Gefühle der Pflanzen. In jedem Fall macht es Sinn, unsere Beziehungen zur Tier- und Pflanzenwelt unter ethischen Gesichtspunkten zu überdenken…. 17. Voy. E. Langenaken, L‘animal en droit civil : les amorces d’un nouveau statut, J.T., 2016, p. 694. 18. Bundesgesetz Nr. 179/1988 vom 10. März 1988 (§ 285 a AGBG) : Tiere sind keine Sachen. 19. L’article précise également ce qui suit : « Les dispositions relatives aux choses corporelles s'appliquent aux animaux, dans le respect des dispositions légales et réglementaires qui les protègent et de l'ordre public ». 20. D. Van Cauwelaert, La bienveillance est une arme absolue, Editions de l’Observatoire, 2019, p. 96. 21. En 2018, l’auteur a consacré un ouvrage entier à cette thématique (D. Van Cauwelaert, Les émotions cachées des plantes, Editions Plon. Après avoir rappelé « Les Métamophoses » d’Ovide, il souligné notamment que «(…) les plantes nous ressourcent, nous rendent plus humains dans nos efforts pour les comprendre et nous mettre à leur place. Qu’elles réactivent notre part d’immortalité, nos facultés perdues, notre intelligence du monde bridée par un ego à œillères, ou que tout simplement elles nous charment, nous épatent, nous troublent, …» ; Et il conclut comme suit : « Si l’homme est le rêve de la plante, alors, pour peu qu’on arrête de transformer ce rêve en cauchemar, la plante sera l’avenir de l’homme » (op.cit., p. 179-180). 22. https://www.bfn.de/infothek/daten-fakten/zustand-der-natur/tiere-pflanzen-und-pilze/ii-11-1artenzahlen-pflanzen-pilze-und-tiere.html. 23. Cf. https://www.forbes.fr/environnement/une-immense-victoire-la-societe-shell-condamnee-a-limiterses-emissions-apres-un-proces-historique-sur-le-climat/#:~:text=SHELL%20%7C%20C'est%20un%20 jour,d'ONG%20environnementales%20au%20g%C3%A9ant (consulté le 27 mai 2021). 24. Dans ce contexte, on se souviendra de la jurisprudence « Urgenda », voy. p.ex. https://www.dalloz-actualite. fr/flash/suite-et-fin-de-l-affaire-urgenda-une-victoire-pour-climat.


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Frédéric CLOSE

3

RÉFLEXIONS

!

Frédéric Close est Président de section émérite à la Cour de cassation Membre du comité de rédaction de la « Revue de Droit Pénal et de Criminologie » Ancien membre du Conseil Supérieur de la Politique Pénitentiaire Ancien Collaborateur scientifique de l’Université de Liège Ancien membre du Comité de rédaction de la revue de la « Jurisprudence de Liège, Mons et Bruxelles »


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La parole et l’écrit

J

’ai longtemps préféré la parole à l’écrit. C’était par facilité, mais surtout pour l’immédiateté de la communication orale et sa force de persuasion. En effet, le verbe était au commencement. Il traduit la sensation, la réaction, voire la pensée, avec une telle rapidité qu’il inspire aussitôt confiance en sa sincérité… même si celle-ci peut finalement s’avérer fallacieuse. Or, voici que l’âge m’apprend à mieux mesurer le temps, à affiner mes perceptions sensorielles qui ont pourtant tendance à s’amenuiser, à analyser plus lucidement mes sentiments et à respecter autrui, à l’écouter au point de pondérer mes jugements à son égard, à faire enfin preuve de patience, cette vertu indispensable à toute amitié et au véritable amour. C’est ainsi que j’en suis venu progressivement à préférer, au contraire, l’écrit à la parole ! Du moins lorsque le message est d’importance...

Ce qui guide mon choix n’est pas la permanence de l’opinion, mais la précision malléable que requiert sa formulation : en attendant le « bon à tirer » qui le figera à jamais, le texte peut être revu, trituré et ainsi amendé, complété ou abrégé, explicité ou synthétisé. Tant qu’il n’est pas définitif, tout écrit reste en voie de perfection. C’est dire qu’il finit par mieux exprimer, puisqu’il est le fruit d’une réflexion aboutie. A la parole du ministère public et de l’avocat, le juge, par exemple, répond par une décision écrite qui constitue le point final du litige, la vérité judiciaire qui seule fait autorité en démocratie… La délibération a été nourrie des arguments différents ou contraires que se sont opposés

les parties, d’une étude consciencieuse des éléments de fait et de droit, d’une sagesse professionnelle issue tant de l’expérience jurisprudentielle que des commentaires et audaces de la doctrine. Alors, le magistrat a pris la plume ou s’est installé devant son clavier. Il coule le cheminement de son raisonnement dans des phrases aussi claires et intelligibles que possible. Suivant l’enseignement de « L’art poétique » de Boileau, il a pensé avant d’écrire, puis il choisit le terme propre, l’expression la plus claire ; il prend son temps sans le perdre, pour se lire et se relire sans cesse, pour polir toujours davantage son œuvre et surtout en effacer plus qu’il n’y ajoute. Nombreux sont ceux qui, comme moi, décident un jour ou l’autre d’écrire plutôt que dire. Voici qui ne leur évite ni la tentation de la médisance voire du mensonge ou de la tromperie, ni le piège de la complication et de la confusion, ni la contradiction de l’adversaire, ni la critique (bonne ou mauvaise) qui trop souvent laisse sans voix. Voici, toutefois, qui leur pose les bonnes questions : qui ? que ? quoi ? où ? comment ? pourquoi ?… En d’autres mots, celui qui se propose d’écrire s’interroge nécessairement quant à la qualité en laquelle il s’exprime, quant au sujet qu’il propose au lecteur, à la forme plus ou moins technique, littéraire ou philosophique en laquelle il s’adresse à lui, et à la manière dont son texte sera diffusé.

CLO


La question fondamentale reste, toutefois la première à se poser : Pourquoi écrire ? Souvent l’envie suffira, celle d’extérioriser ce qui est perçu, ce qui émeut, préoccupe, fait réfléchir, inquiète ou terrorise ; l’auteur ainsi s’épanouit ou se soulage, espérant faire partager ce qui habite son corps, sa mémoire, son intelligence ou son esprit. De manière plus prosaïque, cette question de la causalité entraîne comme corollaire celle de son utilité. Le candidat écrivain ne peut manquer

en effet de se demander s’il sera lu, par qui et pour quelle raison… Il s’ensuit que, quelle que soit l’appréciation des éventuels lecteurs, le désir de se livrer intimement est souvent contrecarré par la crainte de l’autre, présumé indifférent ou hostile. Tout bien réfléchi, j’arrête donc ici ma prose. Je n’en ferai pas pour autant un discours ou une conférence. L’avoir pensée me suffit !

Suffit-il

toujours d’être dans son droit ? « Être dans son droit », c’est ce qui nous rassure lors d’un litige où quand celui-ci est prévisible. C’est qu’en ce cas, en effet, le droit joue en notre faveur : nous pouvons agir légitimement comme nous le faisons ou envisageons de le faire, notre acte n’est pas interdit au plan juridique et n’entraînera, de ce fait, aucune sanction ni pénale ni civile. Cela revient-il à dire que tout ce qui n’est pas socialement interdit est permis ? La réponse positive est claire pour le juriste, mais d’aucuns continuent de nos jours à penser qu’il n’en va pas de même au regard de leur propre conscience. Au nom de règles morales qu’ils font leurs, ils entendent en toutes choses distinguer le bien du mal, s’efforcer de rechercher le premier et d’éviter le second. Ils savent d’expérience que le bien conduit au bonheur et que le mal cause le malheur de l’autre et souvent leur propre remord. De ce point de vue, par exemple, même dépénalisé et ne donnant plus ouverture automatique au divorce dans notre pays, l’adultère constitue à leurs yeux une faute

particulièrement dommageable ; en dehors du mariage, il en va de même de la trahison de l’être aimé. Voici une assertion qu’au moment où il apprend sa déconvenue, aucun conjoint ou partenaire bafoué par la tromperie du compagnon ou de la compagne ne songerait à contester ! Peu ou prou, les époux et amants infidèles éprouvent d’ailleurs eux-mêmes la honte d’avoir manqué à leurs engagements. Ces premières réflexions s’appliquent clairement à l’actualité, puisque de nombreux auteurs d’homicides odieux prétendent répondre par la violence à des blasphèmes qu’ils disent considérer comme autant de provocations invincibles. De la sorte, c’est la liberté d’expression des uns qui se heurte frontalement au respect de la liberté de religion des autres ; droit et morale religieuse ne se rencontrent pas, puisque la loi d’ici tolère ce que la foi d’ailleurs prohibe. Quelle que soit la prétendue provocation au crime, tant le droit que la morale ne peuvent évidemment que condamner en l’occurrence la brutalité extrême de la riposte. Même en ressentant au plus profond de lui-même l’outrage adressé à la divinité qu’il vénère ou au culte qu’il pratique, aucun croyant ne peut légitimement soutenir qu’il est irrésistiblement contraint


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de tuer le blasphémateur ou le profanateur, ni même que cette circonstance a valeur d’excuse. La question n’est cependant pas là. Elle consiste plutôt à s’interroger s’il est bon, souhaitable, recommandable … - quand bien même la justice instituée l’autorise impunément - de blesser profondément autrui au travers de ses convictions religieuses. Nul doute que, pour les juristes, la liberté d’expression permet l’insulte, la caricature qui fait mal, l’humour noir ou méchant, le propos outrancier, mais ces comportements sont-ils pour autant en accord avec le respect dû à autrui et donc avec le bien commun ? Du point de vue éthique, il semble qu’on puisse rire de tout, mais pas à n’importe quel prix et notamment au risque de faire volontairement mal. De ce point de vue, la liberté d’autrui limite celle de l’humour et de la faculté d’expression. De la même façon, on pourrait dire, au niveau

cette fois de l’intelligence des comportements, qu’il n’est pas toujours très indiqué d’affronter inutilement l’adversaire au point de le conduire à l’erreur, à la faute ou au crime. Car la provocation paraît vaine quand elle ne peut aboutir à un mieux ; les diplomates et les politiques le savent mieux que quiconque.Que conclure de tout ceci, sinon que la liberté d’expression est absolument garantie aux yeux de la loi, mais que ses excès - parce qu’ils sont tels - ne peuvent être moralement encouragés. Le respect d’autrui ne devrait-il pas plutôt prévaloir sur la revendication égoïste de nos droits et garanties, comme sur l’affirmation (parfois prétentieuse) de nos opinions ? Même quand nous sommes certains de détenir la vérité et d’avoir raison, un moment vient sans doute où la sagesse conseille de ne plus insister. Proclamer son avis et le démontrer avec conviction est souvent un devoir, mais harceler le contradicteur pourrait parfois constituer une erreur. Dilemme !

Tolérance ou compréhension ? Respecter la liberté de conscience d’autrui, s’interdire de le juger pour ses opinions (futce avec indulgence), est une chose ; laisser professer sans réaction ce qui serait contraire à la vérité, en est une autre. La langue française reconnaît tant d’acceptions au mot « tolérance », qu’il est permis de se demander s’il ne conviendrait pas de lui préférer parfois celui de « compréhension » pour qualifier cette première attitude.

Face à la conviction ou à l’avis de l’autre, il s’agirait alors de s’efforcer de les comprendre, non au point d’y adhérer ou même de les tenir pour équivalents à notre point de vue personnel, mais à seule fin d’en débattre et, au besoin, d’aboutir, avec loyauté et rigueur, à une conciliation. Il conviendrait ainsi de raisonner en toute clarté, sans compromission ni lâcheté, en respectant tant la droiture des règles en vigueur que l’exacte formulation des conceptions du contradicteur.

CLO


Parallèlement pourrait-on dire, une sorte de devoir de correction fraternelle impose à tout homme (ou femme) d’honneur d’avoir le courage de ses opinions, non pour l’attrait du contradictoire (à distinguer de l’esprit de contradiction) ou de la « disputatio » (à ne pas confondre avec la dispute), mais en vue d’une recherche commune, dans tous les domaines, de la vérité. Cette quête relève d’un devoir moral. Elle est de ce fait aussi difficile qu’essentielle ; elle semble trop oubliée de nos jours où la règle mathématique de la majorité suffit généralement à déterminer nos règles de conduite. Or, le consensus peut être imparfait sinon inexact, faussement rassurant sinon trompeur, alors que, pour autant qu’elle se révèle, la vérité ne saurait être ni l’un ni l’autre. Si elle se laisse approcher et ne se découvre que rarement, celle-ci constitue un idéal, en soi unique et intemporel ; seules ses interprétations, ses applications peuvent, au mieux, varier en fonction des circonstances. Il est donc des erreurs et des omissions qu’il serait fautif de ne pas dénoncer, tant ce serait se rendre complice d’éventuelles récidives et de leurs conséquences. La critique, voire la condamnation, d’un raisonnement ou d’un comportement n’implique assurément pas celle de son auteur. Il nous est interdit de juger autrui, ce qui ne nous dispense pas de juger l’idée qu’il défend, la théorie qu’il soutient, l’attitude qu’il adopte ou recommande, lorsque celles-ci nous semblent menacer des valeurs essentielles auxquelles nous accordons notre totale confiance.

Il reste évidemment possible que le contradicteur se méprenne sur la pureté de l’intention de celui qui conteste ses propos ou son action ; il est même fréquent qu’il lui en tienne rigueur. En ce cas, le devoir du « chic type », du « gentilhomme », de « l’homme responsable » … bref la meilleure conduite au plan moral consiste à pardonner cette erreur de jugement et à le faire savoir dans l’espoir d’une prochaine réconciliation. Il ne conviendrait pas que, s’agissant de convictions fondamentales, la crainte de déplaire ou le souci d’une excessive gentillesse conduise à la passivité face au danger, à la tiédeur plutôt qu’à la réaction franche, à la concession malvenue, à l’altération d’un message voire au reniement. Rien de pire que la langue de bois qui génère l’équivoque et peut, de ce fait, entraîner la mésentente ! Nos contemporains l’ont bien compris, eux qui, d’une manière générale, portent aux nues les donneurs d’alerte et préconisent le devoir d’indignation. Frédéric Close


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Magistrat depuis trente-six ans, Jean de Codt a siégé dans à peu près toutes les juridictions pénales du Royaume : tribunal de police, tribunal correctionnel, conseil de guerre, chambre du conseil, chambre des mises en accusation, cour d’appel, cour d’assises et chambre criminelle de la Cour de cassation. Il a présidé celle-ci de 2014 à 2019. Il aime l’histoire, les belles lettres et l’aquarelle. Il a découvert l’existence d’affinités profondes entre la poésie, la technique de cassation et la peinture à l’eau.


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ans la cage d’escalier de ma maison d’Ixelles, j’ai accroché, sous la verrière zénithale, la hure d’un sanglier tiré par mon grand-père dans le bois du Ry de Vesse à Durnal le 19 octobre 1927. C’est un trophée comme il ne s’en voit plus guère. Retroussant les babines en un méchant rictus, la bête dévoile ses défenses courbées vers l’arrière comme des cimeterres. Le taxidermiste a bien fait son travail. Le poil dru est encore tout hérissé de la rage avec laquelle l’animal a livré son dernier combat. Le groin proéminent exprime la puissance olfactive du vieux gourmand solitaire. Dernièrement, le chien d’un ami qui était venu nous rendre visite, s’est mis en position d’arrêt devant le trophée et a grondé sourdement pendant dix secondes, avant de s’en détourner, en haussant les épaules, comme d’une chose morte depuis nonante quatre ans. L’instinct du chien ne l’avait pas trompé : Arthur – c’est ainsi que nous avons baptisé notre sanglier naturalisé – ne s’est pas laissé abattre sans découdre avec férocité la moitié de la meute qui l’avait encerclé. Il est probable que, la nuit ayant précédé son trépas, Arthur a fait bonne chère, comme d’habitude. C’est d’ailleurs pour mettre fin à ses dégâts que les villageois étaient venus réclamer au baron de P., mon grand-père, l’organisation d’une battue. D’un éclectisme alimentaire total, Arthur se servait de ses défenses et de ses grès tantôt à la manière d’une lance, tantôt comme des instruments aratoires, tantôt comme des couteaux de cuisine pour dépouiller de la meilleure manière lapins, faisandeaux, lièvres, hérissons, jeunes faons ou même animaux morts. Il fallait à ce sanglier de la quantité et de la qualité. Sa goinfrerie l’entraînait à bien des excès, au grand dam des cultivateurs, que ce soit en été dans les champs d’épeautre, d’avoine et de seigle, ou en automne dans les pièces de pommes de terre, de betteraves ou de maïs. Il se vautrait dans la luzerne, le trèfle et le sainfoin. Il ne dédaignait pas les racines ou même les vers de terre qu’il se procurait par un

labourage inharmonieux de la glèbe. Il raffolait des fruits des arbres de la forêt : les faines, les châtaignes et surtout les glands qui lui avaient donné sa pleine porchaison. Sur la terre de Durnal, le Bocq, une rivière qui regorge de truites, offre de beaux escarpements. Les crapauds et grenouilles y pullulent dans les endroits humides. J’imagine mon sanglier au débuché, dévalant le versant de la vallée pour aller boire : il s’arrête, méfiant, à la vue des nutons qui sortent en masse par les nuits de pleine lune et forment des rondes sur les prés au bord de l’eau. Le matin de sa mort, rentré de ses agapes nocturnes peu avant l’aube, Arthur avait rejoint sa bauge, au milieu d’un grand roncier, sous des cépées compactes, et il comptait bien y demeurer tout le jour, quand la battue l’a surpris. Certes, il l’avait flairée et entendue et sa fuite éperdue aurait pu le sauver : fourrés, gaulis, haies, grillages, le puissant animal traversa tout avec une égale facilité mais la meute hurlante lui collait aux fesses sans se laisser distancer. Lorsqu’il s’est jugé perdu, sa retraite étant coupée et tous ses chemins pris, Arthur s’est acculé contre une souche noueuse, qui le protégeait en arrière, et là il a attendu de pied ferme ses nombreux assaillants. Sa crinière s’est hérissée sur la hure et sur le dos. Ses petits yeux enflammés de fureur ressemblaient à des braises. Se servant de ses grès comme d’une meule pour aiguiser ses défenses, il faisait claquer ses mâchoires dégoulinantes de bave. Les chiens se sont élancés, rivalisant d’ardeur et d’aboiements. Les plus hardis se sont précipités pour saisir la bête aux oreilles. Le sanglier les a dispersés de quelques coups de boutoir. Un des chiens est retombé avec le ventre ouvert d’où s’échappaient les entrailles traînant sur les buissons. D’autres ont eu un membre cassé, une

COD


épaule disloquée ou tout au moins la peau fendue d’une boutonnière. Les grognements de rage de la brute se mêlaient aux cris de la meute. C’était, m’a-t-on raconté, un vacarme indescriptible dans l’épaisseur des halliers. Accourues au tumulte, des pies ajoutaient leur caquetage au bruit des branchages cassés dans la bagarre.

La chasse terminée, le baron et ses gardes rentrèrent au château et soupèrent gaillardement d’une bonne salade au lard, de pommes de terre cuites sous la cendre, d’une gigue de chevreuil et de jambon d’Ardenne. Ils jouèrent aux cartes jusqu’à minuit, près d’une bouteille de vieux genièvre.

Finalement, Arthur est sorti du fourré. Ivre de carnage, il s’est mis à poursuivre ses persécuteurs.

Près d’un siècle plus tard, le trophée est toujours là, réduit à l’état d’objet décoratif dans une maison bourgeoise de la grande ville, bien loin des bords méandrins où l’animal avait coutume de s’abreuver. Il me regarde d’un air furibond, figé dans sa colère, révolté contre les hommes qui l’ont arraché à sa terre, à la vie et à la douceur du vent jouant de l’archet dans les grands arbres.

Offrant le flanc, dans sa course folle et erratique, à la ligne de mire des fusils braqués sur lui, il a été atteint d’une balle derrière l’oreille droite, là où la peau est plus mince, le pelage moins abondant, la cuirasse plus vulnérable. La mort fut instantanée. Il n’aurait servi à rien de lui casser une cuisse : ces bêtes-là sont tellement robustes qu’elles peuvent galoper avec un os brisé et le reconstituer en quatre jours.

Jean de Codt


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Yves DEMANET

LES ANIMAUX PHANTASMÉS

Yves Demanet est né le 11 mars 1961. Il est carolo, avocat, juge de paix suppléant, ancien conseiller de l’Ordre du Barreau de Charleroi, commissaire près l’OBFG, officier de Réserve Air Codo® breveté para et officier de tir, membre d’honneur du Comité Saint Roch de la Ville de Thuin, passionné de philosophie et émerveillé par la physique quantique, amateur des whisky écossais d’Islay, trois enfants, deux chats, une merveilleuse compagne, aucun goût pour la mode et aucun intérêt pour les smartphones.


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DEM


« Malin comme un singe, fort comme un ours, dangereux comme un cobra »… incontestablement, nous sommes bien des animaux à peine évolués et nos références le prouvent à profusion. Des berserks aux centaures, des sirènes au Minotaure, même les mythologies nous montrent que M. Heidegger s’est au moins trompé deux fois et je ne sais pas si le plus grave est d’avoir adhéré à une idéologie exécrable ou de professer le gouffre irrévocable entre l’humain et le « reste » du vivant… peut-être les deux sont-ils liés ? Mesdames, si l’on vous traite de dinde ou de poule, soyez des tigresses ou des panthères, vous qui êtes louves pour vos petits que vous couvez de vos yeux de biche. N’acceptez jamais d’être traitées comme des chiennes, chèvres, brebis, dindes, grues ou gazelles même si vous avez bon goût de rouler en jaguar. Ce sont des porcs qui vous trouvent vaches et vous réduisent au féminin du chat, vous qualifient de morues ou guenons comme les pâles blaireaux, caricatures d’eux-mêmes, qu’ils sont. Ceux-là ne vous cherchent que des puces ; soyez teignes et que votre réponse soit vipérine comme vous en avez parfois la langue, même s’il y a parmi vous de belles mantes qui n’ont rien de religieuses. Mais ne nous trompons pas, tous les hommes ne sont pas des cochons, pas plus que toutes les femmes ne sont des veuves noires et s’il y a chez les unes et les uns, l’un ou l’autre crotale, l’une ou l’autre tique, il reste que l’Humanité est belle de ses différences. Cette guerre des complémentaires est aussi suicidaire que celui des lemmings. L’œil de faucon du Bâtonnier sur les affaires de l’Ordre se porte trop souvent sur des affaires serpentines où parfois certains sont faits comme des rats ayant trop longtemps joué l’autruche. Pourtant d’aucuns ont travaillé comme des bœufs alors que d’autres se firent cigales, évidemment il y a aussi des limaces, mais d’autres étaient dès le départ des oiseaux pour le chat… la vie n’est pas toujours juste, elle frappe l’abeille comme le scorpion. En ces temps troublés, souhaitons que nos bâtonniers qui travaillent comme des castors aient la bienveillante sagesse du cerf et l’acuité de la chouette. Ils veillent aux finances des Ordres comme des écureuils à l’approche de l’hiver ; ils savent déjà que des hyènes profiteront de la situation et que rôdent des meutes de chiens enragés, ils devinent qu’en ces temps troublés, chaque luciole de droit sera importante pour combattre la noirceur d’Apophis et sa horde d’injustices.


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APEP (APOPHIS)

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Et ces développements des data bases ne sont-ils pas les files d’une gigantesque toile d’araignée qui n’empêchera jamais le loup solitaire d’apporter mort et désolation et les trafiquants d’utiliser des fourmis ou des mules. Voici que les peurs engendrent les tentations et que d’aucuns appellent à dératiser ! Décidément les têtes de l’hydre repoussent toujours, mais chaque fois les hirondelles reviennent ; à nous de choisir la saison. Comment raison garder ? Faut-il se souvenir de la fable du Colibri, citer Ésope, relire La Fontaine ou préférer se tourner vers l’Agneau mystique pour éduquer nos pensées, questionner Akela comme Mowgli ou écouter Hugin et Munin les envoyés d’Odin, reconnaître Athéna sous les traits de la chevêche, prier ensemble sous le signe du poisson du Christ ou se confier à Brahma et sa sagesse éléphantine, se tourner vers Quetzalcoatl et craindre sa vengeance ou se souvenir d’Alauda, espérer en Cernunnos en cette année du Bœuf où Seiryu ne nous a pas protégé d’un bête virus… Heureusement, il nous reste le sport : les Zèbres à Charleroi, les Canaris à Namur, les Loups à La Louvière, les Belgian Cats, toutes les « red » wolves, dragons, panthères et autres foxes sans oublier les blue birds… On peut encore les encourager en sifflant comme un merle, y être « geai » comme un pinson et s’évader de ses news où certains ne sont que les perroquets d’autres oiseaux de mauvais augure qui nous promettent de tomber de Caribe en Scylla et veulent jouer au Cerbère de nos pensées … sans parler des caméléons qui au gré des circonstances nous prennent pour des ânes… comme si nous avions tous la mémoire des poissons rouges et la tête des linottes. Il n’est cependant pas question de dire « après moi, les mouches » car renoncer une fois c’est renoncer chaque fois. Par contre, ce qu’un seul ne peut, la compagnie y arrive et le perdreau de l’année ne l’est plus quand il est pluriel… voilà la leçon des lionnes et celle des dauphins. Point n’est spécialement besoin d’un alpha ou d’une reine, mais il faut bien reconnaître que cela aide même si mon âme de vieux crocodile répugne à l’admettre. Je n’ai jusqu’ici cependant pas vu d’aigle se lever ou de lion se réveiller et porter l’espoir en cette Europe qui ressemble à un poulailler attaqué par un renard. Point de grandeur, bien trop de cafards qui semblent se complaire en absence de hauteur, aussi aveugles que des taupes face à la montée des révoltes, aussi sourds que des poux face aux souffrances et muets comme des carpes devant l’appel urgent de l’Histoire. Bien trop de paons qui collectionnent les images creuses de leur paraître dans l’univers des vanités. Le temps est peut-être venu de se reconnaître comme animaux pensants, tributaires fragiles de contingences extérieures, mais maîtres des futurs possibles si nous n’abdiquons pas à notre élan vital, notre liberté… cette « volonté de puissance » chère à mon ami F. NIETZSCHE. « La cruauté envers les animaux est la violation d’un devoir de l’homme envers lui-même » E. Kant, « Fondements de la métaphysique des mœurs », 1785.

Yves DEMANET. Mars 2021.


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François DESSY

GARRIGUE MON AMOUR Titre inspiré de Marguerite Duras

François Dessy est avocat aux Barreaux de Huy-Liège et de Namur. « Il n’y a pas de paradis sur terre. Mais il y a des morceaux de paradis » se plaisait à dire Jules Renard. L’estive annuelle en famille sous le ciel de Provence est un de ses fragments de paradis (non perdus). Son agitation sonore. L’agitation des cigales, du vent méridional aigre-doux, des voyelles étirées pour arrondir les hyperboles, des rires assotis de Pastis, des boules entrecognées, des cheveux , des cris et gazouillis d’émerveillement de ses enfants…ébahis devant une mante religieuse, un scorpion peu catholique,… Quelques destins désembourbés en droit pénal, familial, en roulage, un peu de coopération internationale en Afrique avec avocat sans frontière, quelques livres sortis en librairie et publications juridiques, complètent, en robe, ces bonheurs. Ce qu’il voudrait cultiver : l’art de demeurer intranquillement interrogatif devant les défis d’un monde inssaisissablement beau mais dévoyé parfois… et penser à ceux qui suivent. Parce ce que l’histoire que nous écrivons est « le flambeau de la vérité, l’âme du souvenir, l’oracle de la vie, le maître de la vie » de demain. Historia Magistra Vitae ! (Cicéron).


Bruissant feu Nuit cendreuse… Bruit sans fleur… Il bondit hors de son lit. Il huma à nouveau l’air ambiant. C’était bien une odeur de brûlé qui l’avait extirpé de son sommeil en plein cœur de la nuit. Toute la vielle bergerie en était déjà presque saturée. Elle avait rampé sous la porte… de sa chambre. Il ouvrit la fenêtre. Dehors, les flammes progressaient à une allure impitoyable et effrayante. Elles gobaient les bouquets de thym, rasaient les buissons de romarin, arrachaient la sauge fraîche. Les flammes léchaient, mordaient puis dénudaient les jeunes oliviers qui peuplaient le fond du jardin étagé, avant de les engloutir. Leur voracité n’avait aucune limite. Venait déjà le tour des quelques arpents de vigne environnant l’arrière de sa bâtisse qu’il tenait de sa grand-mère.

Se sauver ! Qu’avait-il d’autre à faire ? Pris de suffocation, il vacillait et tentait en se redressant de reprendre son souffle. Il courut en suivant les sentes empierrées qui dominent le hameau. Il atteignit le sommet d’un à-pic rocheux cerclé d’un pierrier étendu. Il y resta assis, prostré. Des gouttes tombaient sur la rocaille affleurante et se brisaient à leur contact. Qu’était-ce ? Des gouttes de transpiration, d’eau, d’aspersion d’un Canadair ? Aucun Canadair n’avait pourtant encore survolé les tout proches alentours. Non, c’était les larmes du vieux vigneron. Ces larmes venaient éteindre tout le feu qu’il avait mis dans chacun de ses gestes pour nourrir, soigner ces pieds de vignes, tailler ses rangs de lavande et d’oliviers et maintenir inviolée sa chère garrigue d’où ses butineuses parfumaient leur miel. La première lumière du matin revenait déjà, pas les couleurs. L’ocre, le fauve, le vert pâle, surmontés à cette heure de mauve ou d’oranger s’étaient évanouis sous les assauts de la tempête brulante. Les basses montagnes de la Drôme, les reliefs alentours étaient charbonnés, des guirlandes de fumées s’élevaient de flaques anthracite piquetées de rouge, s’épaississaient et s’effilaient pour se confondre avec le plafond du ciel opaque. Rien n’est plus ravageur que le feu, se dit-il. Devant l’étendue du désastre, Il se rappela les arbres qui ceignaient le ventre des montagnes qui séparent la Drôme et le Vaucluse, et annoncent le mont Chauve. Envolés les chênes blancs que l’automne feuillette d’or, les chênes rouvres et pédonculés, les châtaigniers en été aux mèches fleuries, calcinés les bouleaux à l’écorce parcheminée, les hêtraies, les pinèdes de sylvestre aux branches gantées d’oranger…


anéantis les trembles aux houppiers sonores, les tilleuls légendaires de Buis les Baronnies, les platanes citadins… et toutes les cultures fruitières… arasés les plateaux d’abricotiers qui surplombent le château d’Aulan et bordent la route vers Saint-Auban sur Ouvèze, les champs de mirabelliers la prune jaune de Provence... Les vieux figuiers aux boucles d’oreille si juteuses… La route de Saint-Ferréol les Oliviers, le chemin de Mirabelle aux Baronnies… - toute cette odonymie où la nature est reine, en deuil.

Au loin, il voyait des Canadairs « en piqué » strier l’atmosphère d’une gerbe d’eau. Leur bruit qui s ‘intensifiait à l’approche du sol ajoutait encore à sa tristesse. On dirait, se dit-il, le bruit des stukas pilonnant la ville qui l’avait vu naître trois quarts de siècle plus tôt durant la « percée de Sedan ». Ce bruit que son père imitait de sa voix éraillée quand était prononcé le mot « guerre ». Les massifs accrochés au flanc des contreforts du Ventoux n’étaient plus que cendre et fumée. Vestige d’une autre guerre. Au loin en contrebas, à les voir s’égayer, on sentait sans l’entendre l’affolement des villageois mêlés aux estivants. Les habitants cheminaient cahin-caha anarchiquement vers la seule voie encore préservée qui menait à la plaine en direction de Vaison. C’était un chemin coupe-feu extrêmement rocailleux, un sentier muletier qui plongeait abruptement au fond de la combe. Le vieil homme aperçut des familles qui descendaient peureusement et périlleusement le long de la voie. Jamais cette voie de secours

n’avait été empruntée sauf par une poignée de marcheurs téméraires. Les familles enturbannées d’on ne sait quel tissu, dans lequel elles essayaient de respirer, se donnaient la main pour ne pas trébucher et céder aux vertiges. C’était comme s’il percevait les cris de détresse, les hurlements effrayés, les bruits des glissades, le raclement des pierres sous les chutes régulières… Leur paquetage de survie, parfois se dérobait et dévalait hors de contrôle les escarpements hérissés de rocailles. Des roulements de pierraille accompagnaient chaque perte d’équilibre. Les familles au-dessus faisaient de grands gestes pour alerter celles en-dessous du passage d’un petit rocher qui prenait de la vitesse et bondissait par endroit… Ce spectacle lui rappelait un peu les troupeaux de son enfance qui transhumaient au-delà de Sisteron et qui hâtaient fiévreusement le pas au coup de bâton du chevrier qui présentait la violence d’un orage. Les hauteurs du hameau étaient mangées de feu, un mur de flammes barrait tous les accès vers Montbrun-les-bains… Des voitures s’entassaient devant ce qui ressemblait de loin à des branchages calcinés, elles se gênaient anarchiquement. Les dernières essayaient de repartir en trombe en zigzagant… Il s’assit. Et regarda encore la vallée qui n’était qu’un vaste embrasement. C’était comme s’il était las, agenouillé sur le rebord d’un âtre géant aux braises çà et là rougeoyantes où s’était consumé une vie, sa vie. Son passé était perdu et sa vie, fétu de vie, bientôt le serait aussi. Dans un dernier effort de concentration avant de relâcher tous ses membres endoloris, pour conjurer ces terribles évocations intérieures, il repensa à l’héroïsme muet de ce paysan qui, sous la plume de Giono, avait illuminé son enfance et l’avait poussé à rejoindre la Provence de son grand-père.


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Ce paysan avait reverdi de chênes un coin désolé du Lubéron toute sa vie durant. « Pour que le caractère d’un être humain dévoile des qualités vraiment exceptionnelles, il faut avoir la bonne fortune de pouvoir observer son action pendant de longues années. Si cette action est dépouillée de tout égoïsme, si l’idée qui la dirige est d’une générosité sans exemple, s’il il est absolument certain qu’elle n’a recherché nulle récompense nulle part et qu’au surplus elle ait laissé sur le monde des marques visibles, on est alors sans risque d’erreur, devant un caractère inoubliable » ainsi, l’était le berger solitaire de Giono, son héros. 75 ans de vie passée, en défilé, dissipèrent, un court instant, les nuages de cendres qui montaient du fond de la vallée. Il se revit appliquer sur ses yeux d’enfant les monnaies du pape, les monnaies de Judas, l’herbe aux écus… en guise de monocle, les champs de violet qui bordaient le Toulourenc, le jus des derniers raisins d’août, tout amollis de chaleur, qu’il recueillait à même sa langue lors des vendanges en famille et qui ourlait d’un reste de sucre collant sa bouche. Il revit les eaux bleutées du Toulourenc dont la force l’emportait contre les parois de calcaire au pied des gorges de Veaux, le nougat de Sault moelleux à se pâmer d’extase, ses expéditions troglodytiques, cavernicoles rythmées par les frottements de silex… et ses guets matinaux pour surprendre la couleuvre fer à cheval, assoiffée sinuer aux aurores entre le mur en pierre sèche et le point d’eau derrière le jardin de la bastide familiale… Il revit les capricornes géants s’approcher des lampes le soir, les champs de vignes habillés de jaune en novembre, les ruches qu’il apprêtait pour l’hivernage et les premières apparitions de la saison sur la planche d’envol des abeilles que le soleil a désengourdies… la découverte des cadres gaufrés d’or, d’où s’écoulait le miraculeux précipité de Provence… après la besogne de son armée chargée de tous les parfums en poudre….

DES


Peut-être l’ai-je été moi aussi généreux avec la terre et ses fruits ? Peut-être ne le sais-je pas ? Mes abeilles, les quelques ceps de syrah, de grenache, ma garrigue me continueront-ils ? Sur son tas de pierre l’air n’était même plus respirable. Son regard, alerté, se resserra. Les flammes avaient couru à contre vent derrière lui par-delà les hauteurs du village. Elles étaient déjà à mi-pente. Le vide à droite, un cirque de feu à gauche stoppé aux limites du pierrier… Le feu aux trousses, le vieil apiculteur fila à toutes jambes, en oubliant jusqu’à leur âge, et gagna la crête rocheuse…

Et plutôt que d’attendre impuissamment les décrets du destin, il dévala, avec une insoupçonnable ardeur, la crête rocheuse par endroit enfumée, soudain une buse nichant entre deux arrêtes de pierre, s’envola effarouchée, hagarde. « Mes butineuses, mes ouvrières, oh mes anges ailés, j’arrive… » se répétait-il en joignant ses deux mains, « J’arrive, j’arrive » A ces deux derniers mots filigranés d’amour, la peur quitta ses yeux.

François Dessy


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-60% d’oiseaux dans les milieux agricoles en 28 ans *

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LA LIGUE AGIT AU QUOTIDIEN POUR LA DÉFENSE DES OISEAUX ET DE LA FAUNE SAUVAGE. Nous manquons de moyens. Chaque jour, nous sommes interpellés par de nouvelles agressions contre les oiseaux et la faune sauvage. Et nous agissons. Chaque jour, ce sont des animaux en détresse qui nous sont amenés au Centre de Soins pour la Faune Sauvage de Bruxelles. Parfois plus de 50 entrées sur une seule journée ! Nous manquons de moyens humains et financiers. Rue de Veeweyde 43 – 1070 Anderlecht • +32 (0) 2 521 28 50 • info@protectiondesoiseaux.be

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* Etude sur l’évolution des populations d’oiseaux nicheurs en Wallionie - 28 ans de surveillance de l’avifaune commune - Programme SOCWAL - AVES

Don du GRAND journal du droit


Patrick GEELHAND de MERXEM

FAUNE ET FLORE ADMIRABLE ET GRANDIOSE MAIS FRAGILE DIVERSITÉ Patrick Geelhand de Merxem est né un vendredi 13. Il s’intéressa à la faune sauvage dès son plus jeune âge. Avocat honoraire, bâtonnier, traducteur juré, juge de Paix suppléant, orateur et conférencier, enseignant en droit et en droit de la chasse pour les candidats à l’examen de chasse. Mais il est, avant tout, passionné de chasse et de nature avec un intérêt particulier pour l’éthologie et une passion dévorante pour la bécasse. Photographe amateur depuis quelques années à peine, surtout lors de ses innombrables affuts ou promenades, il a déjà réalisé qu’il est bien plus difficile de revenir avec « le » cliché que de ramener une pièce au tableau. Sa grande conviction est que ce que la Nature a de mieux à nous offrir, c’est incontestablement son infinie diversité. « La photo la plus amusante, c’est la photo insolite ». Tout cela l’a amené à s’engager... : Président fondateur du conseil de l’environnement de Heuvelland, Président fondateur du conseil cynégétique IN FLANDERS FIELDS, ancien membre du Conseil Supérieur de la Chasse Flamand, administrateur du Royal Saint Hubert Club de Belgique et médaille d’or du brevet grand gibier. Pour lui, le prolongement du plaisir des ballades en nature, c’est d’une part les souvenirs perpétués par les photos de la faune et de la flore et d’autre part c’est de pouvoir donner des conférences sur les thèmes de la bécasse, le chevreuil, le droit de chasse, etc. N’hésitez pas à le contacter pour cela. C’est animé, documenté et amusant. patrick@merxem.be


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L

a faune et la flore, tant chez nous que partout au monde, font l’objet de lois, d’admiration, d’émerveillement même, de controverses, d’étonnement, de convoitises, d’intérêt, d’études, bref, leur omniprésence nous entoure en permanence, que nous en soyons conscients ou non.

La biodiversité, qu’elle nous enchante ou nous laisse indifférents, est tout simplement un délicat équilibre, et bien que très souvent oublié ou bafoué, il est indispensable à la survie de la planète, humains compris. La nature, terrestre et aquatique, tout comme l’air et le climat, changeant ou non, en forment le décor vital, mais la beauté et l’infinie variété, ce sont incontestablement la faune et la flore. Pour certains, dont je fais partie, il s’agit d’un curieux émerveillement permanent. Tant cette immense variété, que ces mystères me subjuguent, et pour tout dire, constituent en grande partie ma joie de vivre.

GEE


L’éthologie m’inspire, la beauté me ravit, la diversité m’étonne tout autant qu’elle me fascine. Mais bon, après cette trop longue introduction, amusons nous. Le thème « faune et flore » est bien évidemment trop vaste pour un essai, car même une encyclopédie n’y suffirait pas. Faisons donc le choix subjectif mais ô combien amusant d’aller à la recherche de ce qui sort de l’ordinaire, des records, de l’étonnant, de l’incroyable. Tout d’abord, combien ? Combien d’êtres vivants sur terre ? Tous les scientifiques sont d’accord, il est impossible de répondre à cette question, et même les estimations sont toutes fort divergentes. En émettant donc toutes les réserves, le petit tableau suivant est réellement sidérant.

Le nombre d’organismes vivants sur terre, bactéries comprises.

5.000.000.000.000.0 00.000.000.000.000. 000 C’est un cinq suivi de trente zéros, chiffre que je suis incapable de prononcer.

Chiffre obtenu par calcul hypothétique et scientifique sur base du nombre de bactéries dans un gramme, et extrapolé vers toute la planète !!! Le virus (covid-19) n’est pas un être vivant, ce qui ne l’empêche pas de se multiplier !!!

Plantes

298.000 espèces validées à présent.

L’estimation actuelle est de 386.000.

Nombre d’espèces animales sur terre

De 7,7 à plus de 8 millions.

Estimation sur base d’extrapolation et de calculs à partir des groupes taxonomiques supérieurs. Estimation donc, dont à peine un million sont déjà découvertes et décrites par les scientifiques.


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Insectes

750.000 espèces

Hors organismes, tels que les bactéries, le plus grand nombre d’espèces, mais également le plus grand nombre d’individus.

Poissons

34.000 espèces

Vivant dans l’élément aquatique, les poissons sont souvent moins connus du grand public, mais sont bien plus nombreux que les oiseaux et les mammifères.

Oiseaux

10.500 espèces

Il y a énormément d’ornithologues amateurs, les livres ‘guide d’oiseaux’ se vendent comme des petits pains, mais aucun livre sur terre n’offre un répertoire de toutes ces espèces.*

Mammifères

6.400 espèces

Les humains en font partie mais c’est donc un « petit » groupe d’espèces dans le grand ensemble. Les humains sont fort envahissant, déjà trop nombreux sur terre, et forment à eux seuls la plus grande menace pour la planète, pour la biodiversité, pour la pollution, le dérèglement climatique, etc. À peine 90 espèces se trouvent en Belgique à l’état sauvage.

*Arjan DWARSHUIS (30 ans, habitant Amsterdam) a en 2016, réussi la prouesse inimaginable d’observer en un an 6.833 différentes espèces d’oiseaux, sur les + 10.700 connues. Voir l’article dans « Het Parool » du 3 janvier 2017, - ou sur internet : « wereldrecord vogels spotten ». Même 6852 si l’on rajoute les oiseaux non vus, mais identifiés par enregistrement sonore vérifié et certifié. Ce concours entre ornithologues un peu fous s’appelle dans le jargon « Big year » , grande année, voir également articles fort amusants à ce propos sur internet.

GEE


Même en se limitant aux poissons, oiseaux et mammifères, il est certain que les plus grands « connaisseurs » d’entre nous ne connaissent qu’une infime partie de ces espèces. Faites un petit test : combien d’espèces de rapaces diurnes sont présents de façon régulière en Belgique ? La réponse : douze. Mais pouvez-vous les énumérer. Sans parler des hiboux, des chouettes, et des rapaces occasionnellement présents dans notre pays. Bref, au niveau de nos connaissances, soyons modestes. Plusieurs espèces d’animaux emblématiques se réinstallent en Belgique et reviennent s’y reproduire, certaines même après bien plus d’un siècle d’absence. Le loup, le castor, mais également le hibou grand-duc et le corbeau, et plus récemment, le lynx dans la vallée de la Semois. Tous dans des territoires gérés par les chasseurs. Chaque année hélas certaines espèces animales disparaissent, et ce mouvement semble s’accélérer, et la dégradation de la nature et des biotopes d’une part, la surpopulation humaine d’autre part, n’y sont pas étrangères. Mais ce qui est plus étonnant, c’est que l’on continue de découvrir des nouvelles espèces animales, presque chaque année, et non seulement des insectes, mais également des oiseaux et même des mammifères. La fauvette sauterelle en fait partie. Cela fait l’objet de publications dans des revues scientifique tel que « NATURE » mais passe souvent inaperçu du grand public.


le GRAND journal du droit

La chasse protège la nature En Belgique, seul un tout petit nombre d’animaux est classé comme gibier légalement chassable, et cette liste est différente en Flandre et en Wallonie. Beaucoup l’ignorent, mais les premiers défenseurs de la nature, c’étaient les chasseurs. Et la première réserve naturelle en Belgique fut créée par feu le Comte Léon LIPPENS, grand chasseur de bécassines, et leur plus grand défenseur tout en même temps.

Buste du Comte Léon LIPPENS, fondateur du Zwin.

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Bécassine des marais (Gallinago gallinago). Délicieuse apparition.

Tigre majestueux entre tous.


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En Afrique, c’est en grande partie l’argent généré par la chasse qui permet de gérer les réserves naturelles et de financer l’organisation anti-braconnage. **** Quelques records pour s’étonner et s’amuser.

Le séquoia

L’arbre le plus haut du monde avec ses 115,55 mètres. Diamètre approchant les huit mètres.

La baleine bleue

Le plus grand animal au monde. Les plus grandes approchent les 35 mètres pour 150 tonnes. En comparaison, l’éléphant d’Afrique, avec ses quatre mètres de hauteur pour sept tonnes fait figure de nain.

La musaraigne étrusque

Le plus petit mammifère au monde. 8,4 cm, queue comprise, pour les plus grands exemplaires, et 1,8 gr.

L’albatros hurleur

L’oiseau à la plus grande envergure allant jusqu’à 3,70 m.

L’autruche

L’oiseau le plus lourd, pouvant peser jusqu’à 155 kg pour 2,75 m de haut. Sur terre, c’est l’oiseau le plus rapide et également l’animal le plus rapide sur deux pattes.

Le faucon pèlerin

Oiseau et même l’animal le plus rapide au monde, avec une vitesse record mesurée en plongée de 389 km par heure. Il se reproduit de plus en plus en Belgique grâce aux nichoirs installés sur les parois des centrales électriques et les possibilités de nidification dans les clochers des églises et cathédrales.

Le tigre

C’est le plus grand félin sauvage. Si certains ont considéré le lion comme le « roi des animaux », c’est à tort, car le tigre lui est supérieur en beauté, en puissance et en efficacité à la chasse. Seul l’ours kodiak et l’ours polaire sont de plus gros prédateurs. Le tigre de Sibérie peut atteindre 3,3 mètres de long pour 300 kg.

GEE


Coucou, voilà le printemps ! C’est en effet le retour de migration du coucou, début avril, qui nous annonce le printemps (et non pas l’hirondelle, puisqu’une hirondelle …. ne fait pas le printemps). Le coucou (il en existe plus de cent espèces) est un oiseau prodigieux, nous venant des forêts du Congo. Ceux du nouveau monde ne parasitent pas. Le « nôtre » , ‘cuculus canorus’ , c’est le coucou gris, le mal nommé. En effet, son nom vient de l’onomatopée « coucou », mais à tort, car les Britanniques l’appellent ‘cuckoo’ , ce qui est l’onomatopée correcte. Écoutez bien en effet, et vous entendrez clairement le chant du coucou, et la seconde syllabe sonne bien différemment de la première. De plus, dans l’espèce coucous gris, il y a des exemplaires gris, d’autres bruns ! La femelle coucou gobe un œuf dans le nid parasité (par exemple de la rousserolle effarvatte) avant d’y pondre le sien. Cela lui permet de pondre au printemps une vingtaine d’œufs dans autant de nids différents, bien plus que le nombre de jeunes que la maman coucou ne pourrait nourrir seule. Plus tard, le jeune devenu adulte, parasitera de préférence l’espèce qui a assuré son élevage.

En guise de conclusions, considérons donc notre faune et flore comme les bijoux vivants, et prenons conscience que la lutte pour la préservation de la biodiversité est une nécessité urgentissime pour la survie de la planète.

Patrick GEELHAND de MERXEM


Het GROOT rechtenjournaal

Samenvatting

Bewonderenswaardige fauna en flora. De biodiversiteit op aarde is onwezenlijk groot, prachtig, gevarieerd, maar ook zo kwetsbaar. De levende juwelen binnen deze immense variëteit vormen ongetwijfeld de planten en dierenwereld, en de grootste bedreiging, de mens. Het onderwerp is evident te uitgebreid om binnen dit beperkte kader te worden behandeld, vandaar dat we enkele leuke uitsmijtertjes geselecteerd hebben om jullie te vermaken. 5.000.000.000.000.000.000.000.000.000.000 dit is een vijf gevolgd door dertig nullen, getal dat ik niet kan uitspreken. Dit is het aantal levende organismen op aarde, bactériën inbegrepen. Dit getal werd bekomen na hypothetische wetenschappelijke berekening van het aantal bacteriën dat men terugvindt in één gram. ! ! ! Kan u nog volgen ? Het aantal diersoorten op aarde wordt geraamd op ongeveer 8 miljoen, waarvan ongeveer 750.000 soorten insecten en slechts 6.400 soorten zoogdieren. Dit stemt tot bescheidenheid : hoeveel soorten kent u en ik ? Doe de test : hoeveel dagroofvogels leven er in België? Het antwoord is : twaalf. En kent u ze? Één en ander is in constante evolutie, en de terugkeer in België van wolf, bever, oehoe, raaf en recent zelfs de lynx zullen menig onder ons sterk verbazen, terwijl we steeds horen dat onze biodervisiteit en onze natuur het steeds slechter stellen. Al deze in België nu, na meer dan een eeuw afwezigheid, terugkerende soorten, hebben zich zonder uitzondering gesetteld in gebieden die door de jagers beheerd worden. Wat weinigen weten is dat de jagers instaan voor een aanzienlijk deel van de bescherming van de natuur en dus ook de biodiversiteit. Graaf Léon LIPPENS was een verwoed watersnippenjager, maar ook de stichter van ons mooiste natuurreservaat, het Zwin. Laat ons snel bewust worden van de hoogdringendheid om onze natuur, onze biodiversiteit en zo ook onze planeet te beschermen, en dit voornamelijk tegen de problemen die alleen de mens met zich meebrengt.

GEE


François GLANSDORFF

Les animaux sauvages dans Tintin :

DU CONGO AU TIBET

Avocat à Bruxelles et ancien président de l’association Janson Baugniet, François Glansdorff a été bâtonnier du barreau de Bruxelles de 1996 à 1998. Il a aussi été l’un des fondateurs de l’OBFG, et président de celui-ci de 1998 à 2001. Il a enseigné le droit privé et plus spécialement le droit des contrats à l’ULB jusqu’en 2010. La Tintinologie, et plus encore le piano, sont aujourd’hui deux de ses activités principales. Le grand journal du droit lui a donné le moyen de rajeunir encore dans le texte que voici.


le GRAND journal du droit

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réciser dans ce titre qu’il ne s’agit que des animaux sauvages, c’est une manière de dire que je ne parlerai ni de Milou – un livre entier pourrait lui être consacré -, ni des autres chiens, ni des chats, ni des chevaux qu’on trouve dans Tintin, encore que certains d’entre eux sont réellement sauvages au premier sens du terme : c’est le cas de la jument Béatrice dans Tintin en Amérique, ou du molosse Brutus, le chien des frères Loiseau, dans Le Secret de La Licorne. Mais il faut se limiter.

Tintin au Congo est non seulement le deuxième album en date (un an après Tintin au pays des Soviets) ; c’est aussi celui où les animaux de toutes sortes sont les plus nombreux, exotisme oblige1. Dans l’ordre d’apparition : crocodiles, antilopes, lion, boa, léopard, éléphants, hippopotames, girafes, rhinocéros, buffles : un vrai safari2 ! Je reviendrai sur certains d’entre eux, les éléphants en particulier, mais mon propos est d’abord de souligner comment Tintin, et Hergé à travers lui, considère cette faune prolifique. On ne parlait pas encore, dans les années 30, de la protection des espèces sauvages, et les chasseurs étaient respectés à l’époque. En 1930, la photo du roi Juan Carlos posant avec son fusil et son trophée n’aurait pas suscité la même réprobation qu’aujourd’hui. Tintin, si parfait soit-il, partage cette insensibilité à la condition et à la souffrance animales. Quand il tue dix antilopes, croyant n’en avoir tué qu’une seule, il se dit seulement : « En tout cas, nous voilà assurés de ne pas manquer de viande fraîche ! ». L’antilope est devenue une 1. L’opposé étant On a marché sur la Lune, qui ne représente aucun animal sauvage. Normal : la lune en est apparemment peu peuplée.

créature éminemment fongible, comme le sera un an plus tard, dans Tintin en Amérique, le bœuf qui entre à l’abattoir sur un tapis roulant pour en ressortir de l’autre côté sous forme de cornedbeef ou de saucisse. Toujours au Congo, Tintin ne se montre guère plus compatissant envers le léopard qui entre dans une classe, et qui se fait jeter dehors d’un coup de pied bien senti après lui avoir fait ingurgiter de l’eau avec une éponge, provoquant ainsi des lourdeurs d’estomac qui avaient rendu l’animal geignard et inoffensif. Attitude compréhensible sans doute, parce qu’un léopard est plus inquiétant qu’un gros chat, mais on ne peut pas s’empêcher de penser que, placé dans les mêmes circonstances, le Tintin de la future expédition au Tibet se serait comporté autrement. J’y reviendrai, mais la différence explique déjà mon titre : du Congo au Tibet. Avant d’en arriver là, d’autres animaux méritent notre attention. C’est le cas du perroquet, mais peut-il être qualifié d’animal sauvage ? Parfois oui, parfois non : toujours dans Tintin au Congo mais plus encore dans Le Trésor de Rackham le Rouge, il est en liberté, tandis que dans L’Oreille cassée et dans Les Bijoux de la Castafiore, il est attaché. Toujours est-il qu’il occupe une place de choix, ce qu’il doit évidemment à sa capacité d’imitation langagière. Capacité qui culmine avec sa reproduction des injures du capitaine dans Les Bijoux de la Castafiore, mais qui s’exerçait déjà, avec quelques générations d’écart, par la reproduction des mêmes injures proférées par son aïeul François de Hadoque. 2. Dans Tintin au pays des Soviets, Tintin avait déjà terrassé un ours, animal qu’on ne trouve évidemment pas au Congo.

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Pour autant, le perroquet n’éveille chez Hergé aucune sympathie particulière. Déjà dans Tintin au Congo, il fait dire à Milou : « stupide animal », ce qui provoque une bagarre entre le perroquet et le chien d’où celui-ci ressort avec la menace d’être atteint de la psittacose, maladie des animaux bien connue à l’époque. Donc animal non seulement stupide, mais dangereux ! Animal parfois utile, c’est vrai, mais surtout pour des bandits tels que Ramon et Alonzo à qui il révèle, dans L’Oreille cassée, qui est l’assassin de l’infortuné Balthazar (« Rodrigo Tortilla, tu m’as tué ! »). Enfin animal profondément exaspérant, surtout dans Les Bijoux de la Castafiore, objet du cadeau empoisonné fait au capitaine par une Castafiore qui ne doute de rien : « C’est merveilleux ! … Il vous a déjà adopté ! … Ah ! les animaux ont un instinct qui ne les trompe pas : ils s’attachent immédiatement à ceux qui les aiment ! ». Ceci avant que le capitaine ne se fasse mordre au doigt et au nez, et tancer au téléphone par une interlocutrice courroucée (« Inutile de crier comme ça, Monsieur ! Ni surtout de m’insulter »… « Mais je ne vous insulte pas espèce de catachrèse. Je parlais à un perroquet qui … allo ? allo ? »). Phénomène presque aussi exaspérant que Séraphin Lampion ou la Castafiore elle-même, dans un autre genre. En dépit des 32 ans qui séparent Tintin au Congo (1931) et Les Bijoux de la Castafiore (1963), l’évocation du perroquet par Hergé n’a en tout cas guère fait progresser la cause animale.

Milou aura le dernier mot : après avoir taxé le perroquet de « stupide animal » comme on l’a vu, il persiste en 1963 par ces mots : « Moi, je ne supporte pas les bêtes qui parlent … ». Parmi les animaux sauvages, il y a les animaux naturellement volumineux, à commencer par les éléphants, et les animaux artificiellement grossis. Ces derniers se rencontrent essentiellement dans L’Etoile mystérieuse : c’est l’épeire diadème qui crée une illusion d’optique en se promenant sur l’objectif du télescope de l’astronome Calys ; et à la fin, sur l’aérolithe enfin atteint par l'Aurore, c’est une autre araignée géante et un papillon démesuré qui effraient Tintin, mais il en a vu d’autres. Revenons aux éléphants. Avec seulement trois ans d’écart, l’évolution est remarquable entre Tintin au Congo (1931) et les Cigares du Pharaon (1934). Dans le premier, Tintin tire sur l’éléphant pour le tuer, le rate et manque de se faire piétiner par l’animal rendu furieux, puis c’est finalement par un singe qui s’était emparé du fusil que l’éléphant est tué3. Pas la moindre trace de sympathie ou de dialogue entre ce chasseur-là et la bête qu’il traque. Dans les Cigares du Pharaon, au contraire, Tintin rencontre un éléphant dans la forêt hindoue, soigne avec de la quinine la fièvre qui l’accable, se fabrique une trompette qui lui permet de « parler éléphant », se rafraîchit au moyen d’une douche bienvenue tombée de la trompe de son nouvel ami, se fait transporter sur le dos de celui-ci, etc. : le

3. Un autre exemple d’animal qui sauve Tintin est celui de la chèvre dans L’île Noire, bousculant le bandit Wronzoff qui enjoignait à Tintin de sauter du haut de la falaise. Mais la chèvre, qui était attachée à un piquet, n’est pas vraiment un animal « sauvage ». Rappelons aussi Le Temple du Soleil, où Tintin évite une chute mortelle en utilisant les pattes du condor comme un parachute, mais après avoir été attaqué … par le condor lui-même.


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dialogue est noué, même s’il reste difficile (« Que me veut-il encore, ce petit d’homme ? »). On n’en est pas encore à l’altruisme du Yéti dans Tintin au Tibet, parce que l’éléphant sympathise surtout dans son propre intérêt (« Il s’agit de rester avec nous. Tu seras notre médecin »), mais on mesure déjà le chemin parcouru. On ne peut pas en dire autant des autres animaux exotiques – hippopotames, rhinocéros, girafes, buffles – qui foisonnent dans Tintin au Congo, et qui restent à leur état « primitif », sauf peut-être le lion, que Milou commençait à apprivoiser après lui avoir sérieusement mordu la queue, et le léopard que j’ai déjà évoqué. Les animaux sous-marins, quant à eux, méritent d’être signalés surtout par l’imitation du requin que constitue le « petit submersible » conçu par Tournesol pour partir à la recherche du trésor de Rackham le Rouge. Petit submersible d’abord rejeté (« Votre appareil ne nous intéresse pas »), mais dont on apprendra plus tard que le brevet, acheté par le gouvernement, a permis l’achat du château de Moulinsart ! A part cela, quelques animaux sous-marins sont évoqués surtout pour les dangers qu’ils représentent : les (vrais) requins d’abord, toujours dans Le Trésor de Rackham le Rouge mais aussi dans les Cigares du Pharaon et dans Coke en Stock, les piranhas dans L’Oreille cassée, et dans un registre plus léger les « poissons volants » (Coke en Stock) et les « poissons électriques » ou gymnotes (Tintin et les Picaros), qui ont l’avantage d’être visibles parce qu’ils sautent hors de l’eau. Quelques créatures amphibies, plus ou moins pacifiques, apparaissent également çà et là : le cygne,

qui repêche Milou dans L’Affaire Tournesol, le crabe qui pince les Dupondt dans Le Trésor de Rackham le Rouge, le varan dans Vol 714 pour Sydney (Haddock : « espèce de diplodocus sorti tout droit de la Préhistoire »), et bien entendu les crocodiles, qui ressemblent peut-être à des troncs d’arbres mais qui sont rarement animés de bonnes intentions (Tintin au Congo, Le Temple du Soleil). Il arrive que l’animal tourne l’être humain en ridicule, sans avoir pour autant le caractère exaspérant du perroquet. Quoi qu’il en soit, c’est presque toujours le capitaine Haddock qui en fait les frais. Exemples : dans Le Temple du Soleil, le lama qui lui crache un jet d’eau à la figure (« Quand lama fâché, senor, lui toujours faire ainsi ») ; dans Tintin au Tibet, à New Delhi, la vache sacrée que veut enjamber le capitaine, et qui d’une solide ruade l’envoie finir sa course sur le siège arrière d’un taxi. Il y a aussi la pie qui, ridiculisant tout le monde cette fois (sauf les Romanichels, injustement soupçonnés, et Tintin qui s’est souvenu de la « Gazza ladra ») – a subtilisé les bijoux de la Castafiore (et le dé à coudre d’Irma) … J’ai déjà évoqué le singe qui sauve Tintin en tuant l’éléphant avec le fusil dont il s’est emparé. Dans Le Trésor de Rackham le Rouge, d’autres singes s’emparent d’un fusil et tirent, imitant les gestes des Dupondt ; la balle passe à trois centimètres du crâne du capitaine Haddock. Dans Tintin et les Picaros, les singes sont devenus des ivrognes à force de boire le whisky parachuté dans la forêt par l’infâme Tapioca.

GLA


Dans Vol 714 pour Sydney, Alan se hasarde à comparer le « pif » du nasique (encore un autre singe) au nez de son patron Rastapopoulos. C’est dire que les singes n’ont pas toujours le beau rôle, mais je n’ai pas encore parlé des gorilles, Ranko et le Yéti. Dès qu’il s’agit de grands singes comme eux, on va voir que les mentalités évoluent et que les choses deviennent plus intéressantes. D’abord Ranko. C’est évidemment un monstre au départ : gorille invincible et entraîné à être super agressif, il est le gardien de l’île écossaise où les faux-monnayeurs fabriquent leurs billets. On l’appelle « la bête ». Aucun de ceux qui ont voulu s’aventurer jusqu’à l’Ile Noire n’en sont jamais revenus (« Encore un qu’on ne reverra plus… »). Mais la bête est peureuse – elle a peur d’une araignée – et fragile – elle se démet le bras en tombant dans l’escalier de la tour, et Tintin finit par soigner le gorille larmoyant et reconnaissant avant d’en faire cadeau au jardin zoologique pour l’empêcher de mourir de faim. C’est une première humanisation d’un animal (vraiment) sauvage, qui transforme l’animal lui-même (contrairement aux éléphants très différents dans Tintin au Congo et dans Les Cigares du Pharaon, et qui ne sont pas les mêmes : cf. supra). La seconde humanisation d’un gorille est évidemment celle de l’abominable homme des neiges dans Tintin au Tibet, qui devient le Yéti, où le Migou comme l’appelle, terrorisé, le moine Foudre Bénie en état de lévitation (« Ooooh ! Le

Migou ! »). On connait l’histoire : Tintin part à la recherche de son ami Tchang (voir Le Lotus Bleu) perdu dans les montagnes de l’Himalaya où son avion s’est écrasé ; il le retrouve, malade mais vivant, au fond d’une grotte, et Tchang lui raconte comment il a été transporté, soigné, dorloté… par le Yéti. Puis Tchang et Tintin s’en vont, et le Yéti reste seul dans ses montagnes ; poussant un long hurlement il regarde avec tristesse son protégé qui s’éloigne, et vient alors le dialogue final entre Tintin et Tchang : Tintin : « l’adieu du Yéti, Tchang ! … Le voilà rendu à sa solitude … jusqu’au jour où les hommes qui sont à sa recherche auront réussi à le capturer » ; réponse de Tchang : « eh bien ! moi, je souhaite qu’on ne le trouve jamais, car on le traiterait comme une bête sauvage. Et pourtant, je t’assure, Tintin, il a agi avec moi d’une telle façon que je me suis parfois demandé si ce n’était pas un être humain » … Nous sommes en 1960. On mesure le chemin parcouru depuis les aventures du chasseur insensible parti faire un safari au Congo trente ans auparavant !4

François Glansdorff

4. L’humanisation du gorille ne vole pas pour autant au monde animal son authenticité, sa « sauvagerie » intrinsèque. Témoin, entre autres, l’impitoyable combat entre le crocodile et l’anaconda dans la jungle péruvienne des Picaros (1976).


UN TITRE PROTÉGÉ, DES AVIS CONFIDENTIELS ET UNE DÉONTOLOGIE PROPRE Le juriste d’entreprise a un titre protégé et est soumis à une déontologie propre. Les avis juridiques qu’il rend au profit de son employeur sont confidentiels en vertu de la loi du 1er mars 2000.

BESCHERMDE TITEL, VERTROUWELIJKHEID VAN DE ADVIEZEN EN EIGEN DEONTOLOGIE De bedrijfsjurist heeft een beschermde titel en is onderworpen aan zijn eigen deontologische code. De juridische adviezen die hij verstrekt ten gunste van zijn werkgever zijn vertrouwelijk volgens de wet van 1 maart 2000.

AU SERVICE DE L’ENTREPRISE... ET DE L’INTÉRÊT GÉNÉRAL Par une assistance juridique qualitative et indépendante intellectuellement, le juriste d’entreprise contribue au respect des lois par les entreprises et partant, de l’Etat de droit.

TEN DIENSTE VAN HET BEDRIJF... EN HET ALGEMEEN BELANG Door middel van een kwalitatieve en intellectueel onafhankelijke juridische bijstand draagt de bedrijfsjurist bij tot de naleving van de wet en dient hij bijgevolg de rechtsstaat.

UN INSTITUT DÉDIÉ À SES MEMBRES L’Institut des juristes d’entreprise est l’ordre professionnel pour les juristes d’entreprise, regroupant 2100 membres. L’IJE accompagne les juristes d’entreprise dans leur pratique, notamment en organisant de nombreuses activités de formation et de networking ainsi qu’avec d’autres avantages pour ses membres.

EEN INSTITUUT IN DIENST VAN ZIJN LEDEN Het Instituut voor bedrijfsjuristen is de beroepsorganisatie voor bedrijfsjuristen en telt 2100 leden. Het IBJ staat de bedrijfsjuristen bij in hun praktijk, met name door het organiseren van talrijke opleidings- en networkingsactiviteiten en met andere voordelen voor de leden.


Judith ORBAN

MYTHOS PANTHER: DAS TIER, DAS ES NICHT GIBT

Judith Orban ist 35 Jahre alt, verheiratet und hat 2 Kinder. Sie ist Anwältin in der Anwaltskammer Eupen und Mitglied des Vorstandes der Anwaltskammer. Sie war sowohl als Kind als auch als Leiterin jahrelang aktives Mitglied der Patro St. Raphaël Eupen. Ihr Totem lautet „Panther“ und ihr Qualifikativ : „Weiche nicht von deiner Spur“. Ihr Lieblingstier der Wildnis ist daher nicht besonders schwer zu erraten…


Das GROßE Rechtsjournal

IM JARDIN DES PLANTES, PARIS Sein Blick ist vom Vorübergehn der Stäbe

so müd geworden, dass er nichts mehr hält. Ihm ist, als ob es tausend Stäbe gäbe

und hinter tausend Stäben keine Welt. Der weiche Gang geschmeidig starker Schritte, der sich im allerkleinsten Kreise dreht,

ist wie ein Tanz von Kraft um eine Mitte, in der betäubt ein großer Wille steht.

Nur manchmal schiebt der Vorhang der Pupille sich lautlos auf –. Dann geht ein Bild hinein, geht durch der Glieder angespannte Stille – und hört im Herzen auf zu sein.

Rainer Maria Rilke, 1902

ORB


Den mystischen Panther verbinden wir nicht nur mit diesem Gedicht des österreichischen Dichters Rainer Maria Rilke, das von einem hinter Gitterstäben gefangenen Panther handelt, sondern wir denken spontan sicher an Mowglis Freund und Begleiter Bagheera aus dem Dschungelbuch, an den rosaroten Panther, an den Film Black Panther aus dem Marvel Universum usw. Warum fasziniert uns der Panther? Im tiefschwarzen Fell des Panthers leuchten nur die Augen. Er sieht unheimlich und majestätisch zugleich aus - erst recht, wenn er das Maul öffnet und seine rote Zunge und die spitzen weißen Zähne zum Vorschein kommen. Dabei ist der Panther kein unheilbringender Dämon, sondern nur eine Laune der Natur. Den Panther als eigenständiges Tier gibt es nämlich eigentlich gar nicht. Beziehungsweise eigentlich gibt es ihn gleich mehrmals… Als Panther wird ein Leopard (Panthera pardus) bezeichnet, dessen Fell anstelle der goldgelben Grundierung mit den typischen schwarzen Rosetten eine schwarze Färbung aufweist. Man spricht daher auch von Schwärzlingen. Auch schwarze Jaguare (Panthera onca) werden Panther genannt, auch wenn es davon deutlich weniger gibt als schwarze Leoparden. Schwärzlinge wirken aufgrund ihres schwarzen Fells noch mystischer und gefährlicher als andere gefleckte Großkatzen. Es handelt sich beim Panther also nicht um eine eigene Tierart, sondern um eine Form des Melanismus – eine schwarze Pigmentierung des Fells, im Gegensatz zum Albinismus.

Es gibt verschiedene Formen des Melanismus, in gewissen Fällen hat der Panther kein durchgehend schwarzes Fell, sondern sein Fell weist ebenfalls die typischen Rosetten des Leoparden bzw. Jaguars auf. Da diese sich jedoch auf dem schwarzen Fell befinden, sind sie kaum mehr sichtbar. Je nachdem wie das Licht fällt, ist die gefleckte Fellzeichnung noch zu erkennen. Besonders häufig findet man schwarze Panther in tropischen Regenwäldern; in Steppen und Savannen kommen sie seltener vor. Es wurden auch schon schwarze Tiger nachgewiesen, allerdings sehr selten. Schwarze Löwen gibt es nach bisherigem Stand der Forschung nicht. Doch noch einmal zurück zu Rilke : Warum hat Rilke gerade einen Panther ausgewählt und keinen Löwen oder Tiger? Darüber kann man natürlich nur spekulieren. Eine Erklärung könnte sicherlich darin zu finden sein, dass die Vorstellung eines schwarzen Raubtieres, das sich in einem düsteren Käfig befindet, anstatt durch den bunten Regenwald zu schleichen, ein noch hoffnungsloseres und trostloseres Bild abgibt als eine goldgelbe bzw. gefleckte Raubkatze. Bei der Lektüre des Gedichtes sehe ich sie förmlich vor mir, die einzigen beiden sichtbaren Punkte hinter den unendlich vielen Gitterstäben : die traurigen und glanzlosen Augen des eingesperrten Panthers als Ausdruck seiner Sehnsucht nach der vielfältigen und artenreichen Vegetation des immergrünen Regenwaldes.

Judith Orban


le GRAND journal du droit

LA PANTHERE : L’ANIMAL QUI N‘EXISTE PAS

Judith Orban a 35 ans, est mariée et a deux enfants. Elle est avocate au sein du Barreau d’Eupen et membre du Conseil de l’Ordre. Pendant de longues années, elle a été un membre actif du Patro St. Raphaël d’Eupen. Son totem est « Panthère » et son qualificatif «Ne t’écarte pas de ton chemin ». Son animal sauvage préféré n’est dès lors pas difficile à deviner…

ORB


AU JARDIN DES PLANTES, PARIS Son regard est si las de traverser les barreaux qu'il ne fixe plus rien.

Pour lui, c'est comme s'il y avait un millier de barreaux, et derrière le néant.

Un pas dur de la démarche molle,

parcourant des cercles décroissants,

tel une danse de la force autour d'un centre,

où se tient étourdie une volonté plus grande. Sauf que parfois les paupières balaient silencieusement les pupilles. Alors une image entre,

traverse l'immobilité des membres, et s’éteint dans le cœur.

Rainer Maria Rilke, 1902


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Expliquons-nous : on appelle panthère un léopard (Panthera pardus) avec une robe noire et qui ne présente pas un pelage doré tacheté de rosettes noires. Les jaguars noirs (Panthera onca) sont également appelés panthères même s’ils en existent beaucoup moins que des léopards noirs. Les félins noirs apparaissent donc de par leur fourrure noire encore plus dangereux et mystiques que d’autres congénères tachetés. La panthère ne constitue donc pas une espèce animale propre; elle est due à une forme de mélanisme à savoir le développement d’une pigmentation noire de son pelage. En quelques mots, le mélanisme est le contraire de l’albinisme. Plusieurs formes de mélanisme existent : parfois la panthère n’a pas de pelage noir continu, mais son pelage peut également présenter les typiques rosettes noires du léopard ou du jaguar. Puisque ces dernières se trouvent sur la fourrure noire, elles ne sont pratiquement pas visibles. Selon la façon dont la lumière tombe, la fourrure tachetée peut ou pas rester visible. Ce poème de l’écrivain autrichien Rainer Maria Rilke parle d’une panthère emprisonnée dans une cage au sein du Jardin des Plantes à Paris. La panthère est un animal également associé à Bagheera, ami et protecteur de Mowgli du Livre de la Jungle, à la Panthère rose ou au film Black Panther de l'univers cinématographique Marvel. Pourquoi la panthère nous fascine-t-elle? Seuls les yeux brillent dans le pelage noir de la panthère. Elle est, en même temps, mystérieuse et majestueuse surtout lorsqu’elle ouvre la bouche et qu’apparaissent sa langue rouge et ses dents blanches et pointues. La panthère n’est pourtant pas un démon qui apporte le malheur : elle n’est en réalité qu’un simple caprice de la nature. En tant qu’animal indépendant, la panthère n’existe pas. Elle vit cependant sous plusieurs formes…

Des tigres noirs ont également été vus, mais très rarement. A l’heure actuelle, aucun lion noir n’a été aperçu Revenons au poème de Rilke ! Pourquoi le poète a-t-il choisi une panthère et non pas un lion ou un tigre? Je ne peux évidemment que spéculer. Une explication pourrait cependant être que l’idée d’un prédateur noir emprisonné dans une cage sombre au lieu de parcourir la forêt tropicale colorée donne une image encore plus désespérée et triste que celle d’un félin doré, seul dans sa cage. En lisant le poème, je vois ses yeux devant moi, seuls points visibles derrière les barreaux étroits. Les yeux tristes et sans éclat de la panthère emprisonnée comme l’expression de sa nostalgie de la végétation diversifiée de la foisonnante forêt tropicale.

J.O.

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Jean-Marc RIGAUX

A L’AFFÛT

Jean-Marc Rigaux est avocat au Barreau de Liège, spécialisé en droit administratif, de l’urbanisme et de l’environnement. Publications littéraires : Nouvelles : C’était demain – 2012 Nouvelles d’Est – 2013- Prix Franz De Wever de l’Académie Royale de Langue et de Littérature Françaises de Belgique - Primé FNL – L’armistice se lève à l’est – 2018 - Primé FNL Roman : Kipjiru 42…195 – 2020 - Finaliste du prix Marcel Thiry 2020 - Primé SABAM et Communauté Française - Classé parmi les 10 meilleurs romans belges 2020 par la revue Le Carnet et Les Instants. Tous publiés aux éditions Murmure des Soirs.


le GRAND journal du droit

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es larmes de poils sombres soulignent des yeux noirs fixés sur une proie. Le stress de l’affût se lit sur les majuscules de ses muscles. Dans un instant, tout se dénouera. Le Parc Royal est bien élégant. Ses allées géométriques, ses arbres centenaires, son Cercle Gaulois où le Grand Journal du Droit se réunit à l’occasion. Quoi de plus rassurant ? Que peut-il nous arriver de funeste ? Nous sommes bien conscients en le traversant que tout ce qui nous entoure ne résulte pas de la main de l’homme. Jardiniers, architectes, ont dressé ce carré vert apaisant au centre de la forêt minérale du pouvoir de notre pays. Maîtrise de l’homme sur la nature. Triomphe d’une espèce qui ne dépendrait plus de son environnement.

rigueur possible, on ne peut que se référer à la théorie darwinienne la plus pure, la plus juste. Les individus qui héritent par erreur d’un caractère génétique adapté à leur environnement prospèrent en nombre jusqu’à ce que les conditions changent et provoquent leur extinction. Les causes de celle-ci peuvent être externes (climat, nouveau prédateur, etc.) ou simplement issues de la réussite même de l’espèce qui, débordante, épuise les ressources qui la développent. Sur les 3.000 km² de Belgique, il n’en reste pas un qui réponde à ce principe sauf si l’on considère l’homme comme faisant partie lui-même de ce système.

Pourtant, dès les premières heures du week-end, les cohortes de voitures familiales sont aimantées par les quartiers de dunes de Mer du Nord ou les cathédrales aux piliers de bois des Ardennes. Nous pensons nous y ressourcer au milieu de « bêtes » « en liberté » ou de « plantes » « sauvages » bénéfiques au moral.

Ce que nous créons est « notre nature » engendrée par le succès des singes « nus » que nous sommes. Les révolutions que nous subissons aujourd’hui (climat, Covid) nous rappellent que nous ne sommes pas « hors » nature. Les virus aveugles n’ont aucun objectif sinon leur réplication comme tout être vivant. Nous luttons à coups de réduction des gaz à effet de serre ou de vaccins. Nous tentons de nous adapter comme le virus mute.

L’illusion que nous entretenons est que tout cela est naturel. Les forêts sont exploitées, contenues, remodelées au gré de nos intérêts esthétiques, touristiques, industriels. Les espèces sont préservées ou éradiquées selon leur démographie effondrée ou galopante. « Nous » décidons de « TOUT ». Si l’on doit traduire le mot « sauvage » avec le plus de

Longtemps et encore aujourd’hui les philosophies et les religions nous donnaient une place à part. Seuls au monde dotés d’une âme. Même s’ils établissent des rapports complexes avec les animaux, les plantes et les esprits, l’Orient ou les animistes du continent noir visent l’immanence, l’élévation. Les livres sacrés nous racontent une genèse où nous sommes destinés

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à dominer le monde. Ils furent prophétiques et sont voués à se tromper pour l’avenir. Nous disparaîtrons comme les autres. L’écologie contient un paradoxe. Elle nous détrône mais a pour but de « préserver ». Ne détruisons pas le monde. Conservons-le pour l’éternité des générations qui nous suivent. Elle paraît s’opposer au primat de l’homme et pourtant entend favoriser sa pérennité. Si nous détruisons tout, l’évolution joue son rôle. La figer est une illusion. La véritable nature, celle où la « liberté » de chaque espèce s’exprime au détriment et / ou en coopération avec les autres nous a toujours fichu la trouille. D’elles sont nés les mythes religieux de notre supériorité induisant notre maitrise. Relâcher la bride et nous sommes perdus. Tout contrôle mène au même résultat.

Le seul moment de ma vie où j’ai senti que les rênes de la nature étaient au point « mors » s’est déroulé sur les pentes du Mont Elgon, en Ouganda. Un volcan ancien culminant à 4321 mètres, dont seul le crâne de 20 kilomètres de jungle a été érigé en parc national et a résisté aux assauts des agriculteurs. Dormir à cette altitude par 0° dans le noir absolu, avec pour seul interlocuteur le vent et pour seul abri la toile de la tente donne ce sentiment de nudité au cœur d’une nature vraiment sauvage. Bien sûr, les singes colobes noirs et blancs, les « blue face monkeys » ou les dik-dik aperçus près du sommet sont des dons émotionnels. Mais pour le même prix, nous croisions un éléphant qui venait gratter de ses défenses le sel des parois des grottes ou un lion surgissant de la brume. L’AK47 du ranger qui m’accompagnait n’aurait pas réfléchi à l’équilibre des populations et aurait, sans question aucune, sauvé ma peau et offert une descente à celle du félidé.


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Sans doute, les endorphines se manifestaient-elles déjà. Promptes autant à bercer les douleurs tenaillantes qu’à provoquer cette aptitude à l’acuité décuplée. ». La compétition sportive reflète la compétition de la vie. Et la course, chevillée au cœur de l’Afrique de l’Est, est la plus belle métaphore de cette équation insoluble : maîtrise de soi et perte de contrôle. Foulée régulière et envolée déliée. Stress et joie. Prison de la piste et conquête de l’espace. Contrainte et liberté. Même s’il est un sprinter et moi un endurant, vous aurez reconnu en exorde le plus beau et plus fragile prédateur que le hasard et le chaos des mouvements de millions d’années d’évolution a déposé parmi nous. Soyez prudents en traversant le Parc Royal. Le guépard rôde peut-être Soyez prudents en traversant le Parc Royal. Le loup rôde peutêtre. Un petit extrait de mon roman « Kipjiru » où, sur le rebord d’une falaise, en cours d’ascension, le personnage principal a eu sous les yeux, avec une netteté diabolique, la couture qui sépare la nature et la nature. Ou plutôt, la couture où notre nature s’abandonne à la nature : « Du petit belvédère aménagé, je pris quelques photos du paysage pour jouer au touriste que je n’étais pas. Les vallées, tiédies par la lumière, marquetées par la peine des hommes qui y vivaient, recouvertes d’un encrage sympathique délimitant les champs galopant d’une colline à l’autre, s’arrêtaient au pied des falaises, se fondaient aux frontières de leurs assoupissements. Paradoxalement, rien de ce que je voyais n’était naturel sinon la coiffe rocheuse. Tout était façonné par la ténacité des volontés, par des générations de mains calleuses.

Jean-Marc Rigaux

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Herman VAN HECKE

O tempora, o metamorphoses Herman Van Hecke is: Bedrijfsjurist Hoofdadviseur juridische zaken KBC Groep Lid van de Legal Expertise Board KBC Groep Lid van de Raad van het IBJ Voorzitter van de practice group Criminal law and law enforcement van het IBJ Lid van verschillende commissies van het IBJ (Wetenschap, Deontologie, Voortgezette Opleiding) Gewezen advocaat Nederlandse Orde te Brussel Gepassioneerd door beeldende kunst Herman Van Hecke est : Avocat d'entreprise Conseiller juridique principal Membre du Conseil d'expertise juridique Groupe KBC Membre du Conseil d'administration de l'IJE Président du groupe Criminal law and law enforcement de l'IBJ Membre de divers comités de l'IBJ (Science, Déontologie, Formation Continue) Ancien avocat de l'Ordre des Avocats Néerlandais de Bruxelles Passionné d'arts visuels


Het GROOT rechtenjournaal

Wat wij geweest zijn, wat wij nu zijn, zullen wij morgen niet meer zijn, dichtte Ovidius in zijn magnum opus Metamorfosen. Alles verandert voortdurend en dat is pas een uitdaging voor juristen.Wat gebeurt er als een jurist zijn meesterschap eens anders aanwendt? De auteur neemt u mee in een verhaal over een persoonlijke metamorfose.

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n covidtijden missen we vooral werkelijk menselijk contact, het virtuele op afstand is zowat het nieuwe normaal geworden. Geeft u dat ook het gevoel van verbanning, van uitgesloten te worden? Weg zijn de kansen op ontmoeting en in de plaats is het gevoel gekomen op zichzelf aangewezen te zijn. Die gemoedsstemming moet twee millennia geleden de Romeinse dichter Publius Ovidius Naso ook overkomen zijn toen hij door keizer Augustus verbannen werd. Zijn buitengewone verbeeldingskracht, ontwikkeld en vormgegeven in zijn net beëindigd magnum opus Metamorphes, werd in zijn toevluchtsoord wellicht ook van vitaal belang voor hem. In onze coronaverbanning worden we ook op onszelf teruggeworpen. Ik denk hierbij spontaan met een zekere nostalgie terug aan de eerste ontdekking van de klassieke poëzie toen we in de vierde Latijnse de Latijnse verzen in de Metamorphosen van Ovidius leerden vertalen. We maakten er kennis met Daedalus en Icarus, Narcissus, Orpheus en Eurydice, Philemon en Baucis en met nog vele andere wondere verhalen over gedaantewisselingen in allerlei fauna en flora. Het roept opnieuw het beeld op van mijn vroegere klasgenoten die toen, al dan niet nog in korte broek, mee aan het zwoegen waren op die verzen en als de kans schoon was, maar al te graag kattenkwaad uithaalden. Ovidius dichtte het reeds : “…nec quod fuimusve sumusve, cras erimus”; “…wat wij geweest zijn, wat wij nu zijn, zullen wij morgen niet meer zijn “(Met., Liber XV, vs.215-216). Als ik de namen van deze schoolmakkers nu google, blijken ze veranderd te zijn in divisiehoofd bij het IMF, directeur Federale gerechtelijke politie, Real World Data manager, directeur Technologie, managing director Consulting, directeurgeneraal Federatie,… Wie van hen had toen kunnen bedenken wie ze vandaag zijn? Onze leraar Latijn ving elke les aan met de woorden “Staan we recht voor het kruisteken”, vandaag vragen onze CEO’s aandacht voor het voorteken van de artificiële intelligentie : “O tempora, o mores “of “O tijden, o zeden”, zou de advocaat Cicero erbij kunnen uitroepen (Cicero, In Catilinam, 1,1). Ovidius was als jonge man naar Rome getrokken om er rechten te studeren maar koos uiteindelijk voor het kunstenaarschap. Ikzelf koos wel voor rechten en niet voor het kunstenaarschap maar die keuze was enigszins ambigu. Daarom neem ik u nu mee naar de veelvuldige metamorfose waarbij ik van de gedaante van een bedrijfsjurist transformeer tot een beeldend kunstenaar. Van kindsbeen af heb ik altijd getekend maar heb ik nooit de stap gezet naar een academie. Zo heb ik pas op latere leeftijd mijn stoute schoenen aangetrokken en me ingeschreven in de Sint-Lukasacademie te Brussel, waar ik intussen tal van opleidingen heb genoten in tekenen, kleur, schilderkunst en vrije grafiek.

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In Sint-Lukas worden op didactische wijze de basistechnieken en -regels bijgebracht, ook kunstgeschiedenis komt aan bod. Zelfontwikkeling en eigen beeldvorming worden er vaak onuitgesproken gestimuleerd en worden waardevoller geacht dan het uitvoeren van obligate opdrachten zoals dat in de meeste academies gebruikelijk is. Die scheppingsdrang is gaandeweg een deel van mezelf geworden. In dat creatieve proces onderga ik een gedaantewisseling : ik leg het keurslijf van het dagelijks bestaan even af om in die andere hoedanigheid van scheppend kunstenaar te treden, die zijn bewustzijn vernauwt en in die beperking tegelijk zijn waarneming verbreedt. “In der Beschränkung zeigt sich erst der Meister” en ik wil de juristen onder ons het vervolg niet onthouden, “Und das Gesetz nur kann uns Freiheit geben.” (Sonnet zonder titel van Johann Wolfgang von Goethe).’ Het is een ‘gezond virus’ om creatief te zijn, werken te bedenken en ideeën concreet vorm te geven, vaak is dat de vrucht van focus of mindset. Bij wijze van spreken kan ik dan niet meer normaal waarnemen en functioneren, maar ga ik op in een andere wereld. Ik zie overal lijnen, kleuren, licht en donker, perspectief, compositie of zodoende probeer ik, zoals woorden de werkelijkheid of ideeën proberen te vatten, de werkelijkheid of bepaalde ideeën in een eigen beeldtaal om te zetten. Die beeldtaal is dan weer universeler dan woorden, want ze is herkenbaar voor iedereen en daarom minder gebonden door tijd en plaats. Dit is des te meer waar naarmate de vormen anders worden dan het waargenomen beeld. Welke beeldtaal ik ook gebruik, de werken zijn dus geen reproducties of natuurgetrouwe weergaves maar zijn authentieke expressies beleefd in alle vrijheid en daarom ook uniek. Het zijn ook stille beelden die de waarnemer willen bewegen of moderner gezegd emotioneren en dus geen bewegende beelden die de waarnemer immobiliseren, zoals vandaag de regel is in de gangbare beeldcultuur. Daarom zijn ze ook duurzaam en ik hoop dat plezier van esthetische beleving via mijn werken te kunnen blijven doorgeven aan wie het wil zien en ervaren. 
”A thing of beauty is a joy for ever : Its loveliness increases ; it will never pass into nothingness;”
 (Endymion, Book I, John Keats) Belangrijk in waarnemend tekenen is het standpunt van waaruit je het voorwerp of model ziet, enkel te tekenen wat je werkelijk ziet en welke beleving je hebt. Iedereen weet dat een stoel vier poten heeft, maar als je rechtstaat en kijkt naar een stoel, kan je meestal maar drie poten zien. Nochtans zullen de meesten toch vier gave poten tekenen omdat ze weten dat de stoel anders omvalt, hoewel ze die vierde poot niet zien. Als je een ander standpunt inneemt op 180 graden, zal je wellicht die vierde niet waargenomen en dus veronderstelde poot nu wel zien, en de vroegere eerste poot niet meer. Niettemin zal je dan bijvoorbeeld wel vaststellen dat die aanvankelijk niet waargenomen poot, maar in zijn bestaan als perfect aangenomen, nu een barst blijkt te vertonen waardoor de stoel op een bepaald ogenblik kan inzakken. De filosoof Seneca, een jongere tijdsgenoot van Ovidius verwoordde het treffend : “Fallaces enim sunt rerum species” of “Schijn bedriegt” (De beneficiis 4, 34, 1). Neem waar wat je werkelijk ziet en niet wat je denkt te zien.


Het GROOT rechtenjournaal

Dan volgen de kwesties van hoe alles zich verhoudt tot elkaar, wat is de essentie van het voorwerp, waar steunt het voorwerp op, wat is het materiaal, waarmee associeert het zich, in welke ruimte bevindt het zich, welke is de lichtinval?
Is het model ontspannen of energiek, in zichzelf gekeerd of bewust aanwezig, droef of blij?
Wat wil ik weergeven? Welke impressie heb ik? Welke expressie wil ik? Welk effect beoog ik? Behagen, confronteren, bevragen, stelling nemen?
Kortom, de kunstenaar wordt uitgedaagd om authentiek te zijn en geen kopiist. Die terugkerende oefeningen hebben mij altijd geholpen nooit op te geven zelfs bij de meest onwaarschijnlijke juridische situaties. Feiten checken, een ander standpunt innemen om beter te zien en te begrijpen, keuzes maken : de essentie vatten of detailleren, gevoelig of krachtig, zakelijk of empathisch, aantrekken of afstoten, doen of laten, voorzichtig of experimenteel? Herkent u meesterlijke juristen in die gedaantes? De gangbare aanspreektitel voor advocaten, notarissen en gerechtsdeurwaarders is nog steeds dezelfde als voor een kunstenaar : “Meester”. Juristen die een rechterlijke functie bekleden, worden magistraten genoemd. Master of Arts of in het Latijn Magister Artium, meester in de kunsten is een internationaal gangbare academische graad om aan te geven dat men aan een universiteit een wetenschappelijk of academisch georiënteerde masteropleiding heeft behaald in de geesteswetenschappen. Het mag duidelijk worden dat van alle juristen, in welk juridisch beroep ze ook actief zijn, meesterschap gevraagd wordt en de vrije kunstbeoefening of -beleving hierbij inspirerend kan werken. Leest u met mij terug die verrukkelijke poëzie van de Metamorphoses in een meesterlijke vertaling van de hand van mijn broer, Francis Van Hecke, klassiek filoloog? Wij waren als jonge broekjes onbevangen verwonderd maar zijn nu pas gelouterd door levenservaring in staat volop waar te nemen, te begrijpen en vooral te beleven. Hopelijk helpen mijn kunstcreaties u ook deze poëzie zintuigelijk en psychologisch te (her)beleven. Fasten your seatbelt en zweef met mij mee in de volgende wondere, verbeelde metamorfosen, in uw huidige gedaante van volwassene, welke leeftijd u ook mag hebben, maar kom niet te dicht bij de zon.

Herman Van Hecke

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Schapen, linosnede

De naam Ovidius wordt in verband gebracht met het Latijns zelfstandig naamwoord “ovis” dat “schaap” betekent en ook verklaard wordt als 'schaapsherder'. ... nomenque erit indelebile nostrum, quaque patet domitis Romana potentia terris, ore legar populi, perque omnia saecula fama, siquid habent veri vatum praesagia, vivam. … en de tijd zal mijn naam niet uitwissen; en overal waar Rome heerst over geknechte landen, zullen volkeren mij lezen; en ik zal voor eeuwig en altijd roemrijk - als in voorspellingen van dichters een grond van waarheid schuilt - voortleven. Liber XV, vs. 876-879.

Antiloop, linosnede

Diana, godin van de jacht, werd rood van schaamte toen ze besefte dat ze bij het baden naakt door Actaeon gezien was. Haar reactie was als volgt : Nunc tibi me posito visam velamine narres, si poteris narrare, licet!' nec plura minata dat sparso capiti vivacis cornua cervi, dat spatium collo summasque cacuminat aures cum pedibusque manus, cum longis bracchia mutat cruribus et velat maculoso vellere corpus; additus et pavor est : fugit Autonoeius héros et se tam celerem cursu miratur in ipso. Bazuin het nu rond dat jij mij zonder kleren hebt gezien, als je dat nog kunt, ik stem erin toe.’ Zonder nog meer te dreigen laat zij op het nat gesprenkelde hoofd het gewei van een langlevend hert prijken, laat zijn nek groeien en spitst zijn oren bovenaan, zij verandert zijn handen in hoeven, zijn armen in lange poten en bedekt zijn lichaam met een huid vol vlekken; ook een schuwe natuur voegt ze toe : de held, zoon van Autonoë, stuift weg en verbaast er zich over zo snel te rennen. Liber III, vs.191-199

De ontvoering van Europa, tekening op lithosteen klaar voor afdrukken Jupiter werd verliefd op de prinses Europa en vermomde zich in een stier met hoorns glanzender dan edelsteen en met een huid als onbetreden sneeuw… …ausa est quoque regia virgo nescia, quem premeret, tergo considere tauri, cum deus a terra siccoque a litore sensim falsa pedum primis vestigia ponit in undis; inde abit ulterius mediique per aequora ponti fert praedam : pavet haec litusque ablata relictum respicit et dextra cornum tenet, altera dorso inposita est;… Niet wetend wie haar zal dragen, durft de prinses zelfs op de rug van de stier te gaan zitten; met het land en het droge strand achter zich drukt de god stap per stap misleidende hoefsporen in de eerste golven; hij loopt verder en voert zijn buit de volle zee in : angstig kijkt het meisje achterom naar het strand waar ze ontvoerd werd, haar rechterhand omknelt een hoorn, haar andere hand steunt op zijn rug;... Liber II, vs.868-875


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Daedalus en Icarus, linosnede

Daedalus, de architect van het labyrint voor de Minotaurus, ontvlucht op zelfgemaakte vleugels met zijn zoon Icarus het eiland Kreta, maar zijn …dedit oscula nato non iterum repetenda suo pennisque levatus ante volat comitique timet, velut ales, ab alto quae teneram prolem produxit in aera nido, hortaturque sequi damnosasque erudit artes et movet ipse suas et nati respicit alas.

Hij zoent zijn zoon wat hij nimmermeer zal moeten doen; vleugelwiekend de lucht in vliegt hij voorop, bezorgd om zijn gezel, zoals een vogel die vanuit het hoge nest zijn teer jong gidst door het luchtruim; hij spoort hem aan te volgen, leert hem een verderfelijke kunst, hij slaat zijn vleugels uit en blikt waakzaam achterom naar die van zijn zoon. Liber VIII, vs. 211-216

Bomen, houtgravure

Orpheus treurde om de tweede dood van zijn geliefde Eurydice nadat hij liefdevol om zich hij had gekeken bij haar bevrijding uit het dodenrijk. Omdat hij geen aandacht meer schonk aan vrouwen, beschouwden vrouwelijke Bacchanten hem als vrouwenhater en verscheurden hem. Bacchus wreekt zich vervolgens op hen door ze te veranderen in bomen : …at illam lenta tenet radix exsultantemque coercet, dumque ubi sint digiti, dum pes ubi, quaerit, et ungues, aspicit in teretes lignum succedere suras et conata femur maerenti plangere dextra robora percussit, pectus quoque robora fiunt, robora sunt umeri; nodosaque bracchia veros esse putes ramos, et non fallare putando.

Maar een taaie wortel knelt haar vast en stuit elke beweging tot opspringen; terwijl ze wil weten waar haar tenen zijn, waar haar voet en nagels, ziet ze houtvezels haar slanke kuiten opkruipen, en als ze klagend met de hand op haar dijen tracht te slaan, bonkt ze op hout, haar borst wordt ook hout, van hout zijn haar schouders; haar knoestige armen zou je houden voor echte takken en je zou je niet vergissen. Liber XI,vs.77-84

VAN


Duif, schilderij acryl

De Cycloop die verliefd is op de zeenimf Galatea spiegelt haar mooie beloftes voor, maar afgewezen door haar,zal hij haar geliefde Acis doden waardoor die in een rivier verandert : Nec tibi deliciae faciles vulgataque tantum munera contingent, dammae leporesque caperque, parve columbarum demptusve cacumine nidus. Jou wachten niet alleen eenvoudige speeltjes en presentjes die iedereen geeft, reeën, hazen en bokken, een koppel duiven of een nest geplukt uit de kruin van een boom. Liber XIII, vs.831-833

Sterrenwaarts, linosnede

De ziel van de vermoorde Julius Caesar verandert in een ster : Vix ea fatus erat, medi cum sede senatus constitit alma Venus nulli cernenda suique Caesaris eripuit membris nec in aera solvi passa recentem animam caelestibus intulit astris dumque tulit, lumen capere atque ignescere sensit emisitque sinu … Nauwelijks had hij dit gezegd of de milddadige Venus stond aan ieders blik onttrokken midden in het senaatsgebouw; ze bevrijdde de ziel van haar geliefde Caesar zonet gestorven uit het lichaam om te voorkomen dat die vluchtig oploste in de lucht, ze draagt haar naar de sterrenhemel en merkt intussen dat de ziel opflikkert en vuur vat; haar boezem geeft haar de vrije ruimte. Liber XV, vs.843-848

Traductions des vers en latin d'Ovide par Francis Van Hecke, philologue classique et ancien professeur en latin et en néerlandais ; Vertalingen van de Latijnse verzen van Ovidius door Francis Van Hecke, klassiek filoloog, gewezen leraar Latijn, Sint-Marinuscollege te Overijse.


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Résumé En période de pandémie de Covid, nous manquons principalement de contact humain réel. Le contact distant virtuel est devenu la nouvelle norme. Cela vous donne-t-il aussi le sentiment d'être banni, d'être exclu? Les chances de se rencontrer ont disparu et le sentiment d'être seul a pris sa place. Ce sentiment devait aussi arriver au poète romain Publius Ovidius Naso il y a deux millénaires lorsqu'il fut exilé par l'empereur Auguste, alors qu'il venait de terminer son magnum opus Métamorphoses. Avec une certaine nostalgie, je repense à l'époque où nous avons appris à traduire les vers latins des Métamorphoses d'Ovide dans le quatrième latin avec ses nombreuses histoires merveilleuses de métamorphoses dans toutes sortes de faune et de flore. Ovide a écrit : «… nec quod fuimusve sumusve, cras erimus »; "... ce que nous avons été, ce que nous sommes maintenant, nous ne le serons pas demain" (Met., Liber XV, vs 215-216). Cela me rappelle mes anciens camarades de classe. Si je les google maintenant, ils s'avèrent avoir changé en chef de division au FMI, directeur de la Police judiciaire fédérale, directeur de Real World Data, directeur de la Technologie, directeur général de Consulting, directeur général de la Fédération,... lequel d'entre eux aurait pu imaginer qui ils sont aujourd'hui ? Ovide avait déménagé à Rome en tant que jeune homme pour étudier le droit, mais a finalement choisi de devenir artiste. J'ai opté pour le droit et non pour l'art, mais ce choix était quelque peu ambigu, car je vous emmène maintenant dans la métamorphose que je subis moi-même régulièrement en tant qu’artiste. Un jour, j'ai franchi le pas et je me suis inscrit à l'académie d’ art, où j'ai depuis lors suivi de nombreux cours de dessin, couleur, peinture et graphisme libre. Alors j'échange juste mon existence quotidienne normale contre celle d'un artiste créatif. C'est un « virus sain » d'être créatif, de proposer des œuvres d'art et de donner une forme concrète à des idées, souvent le résultat d'une concentration ou d'un état d'esprit. En quelque sorte, je ne peux plus percevoir et fonctionner normalement, mais je suis immergé dans un autre monde. Je vois des lignes, des couleurs, de la lumière et de l'obscurité, de la perspective, de la composition partout. Les œuvres d'art ne sont pas des imitations, mais sont des expressions authentiques. Ce sont des images fixes

qui veulent émouvoir l'observateur et donc pas des images en mouvement qui immobilisent l'observateur, comme c'est la règle de la culture visuelle actuelle. La position à partir de laquelle vous voyez l'objet ou le modèle et l'expérience que vous avez sont importantes dans le dessin d'observation. Vient ensuite la question des proportions, quelle est l'essence, où est le point d'appui, auquel s'associe-t-il, dans quel espace se trouve-t-il, quelle est l'incidence de la lumière ? Qu'est-ce que je veux montrer ? Quelle impression aije ? Quelle expression est-ce que je veux ? Quel effet je vise ? Plaire, confronter, questionner, prendre position ? Bref, l'artiste est mis au défi d'être authentique et non copiste. Ces métamorphoses en tant qu'artiste m'ont toujours aidé à ne jamais abandonner, même dans les situations juridiques les plus improbables. Vérifier les faits, adopter un point de vue différent pour mieux voir et comprendre, faire des choix : comprendre l'essentiel ou tout détailler, de manière sensible ou puissante, objective ou empathique, attirer ou repousser, faire ou pas, prudemment ou expérimentalement ? Reconnaissez-vous sous ces apparences les juristes qui sont magistraux? Dans les professions d’avocat, notaire et huissier de justice le titre d'adresse de l'artiste est encore courant en tant que « Maître ». Les juristes qui exercent des fonctions judiciaires sont appelés magistrats. Il est clair que la maîtrise est exigée de tous les juristes sous toutes leurs formes professionnelles et la libre pratique ou l'expérience de l'art peut ici avoir un effet inspirant. Voulez-vous relire avec moi cette délicieuse poésie des Métamorphoses sous votre apparence adulte actuelle, quel que soit votre âge ? J'espère que mes créations artistiques vous aideront également à (re) vivre cette poésie sensorielle et psychologique. Attachez votre ceinture de sécurité et flottez avec moi dans les métamorphoses imaginées suivantes, mais ne vous approchez pas trop du soleil.

H.V.H.

VAN


Hippolyte WOUTERS

NAPOLÉON EST REVENU

Hippolyte Wouters, avocat de son métier, s’est lancé dans le théâtre assez tardivement. Officier des Arts et des Lettres de la République française, il a reçu le grand prix de théâtre de l’Académie des Langues et de la Littérature française de Belgique en 2003. Après avoir écrit un essai sur la collaboration entre Corneille et Molière qui fit scandale en France, il a repris sa thèse iconoclaste pour en faire sa première pièce de théâtre intitulée « Le destin de Pierre ». Actualités théâtre : « Dors-tu content Voltaire ? », jouée aux châteaux de Ferney et de Cirey et dans l’appartement où Voltaire est mort à Paris. Hippolyte Wouters est l’auteur de nombreux ouvrages et d’une longue série de pièces.


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Napoléon revient ! Vous me direz : encore ? Ainsi ressuscité deux siècles après sa mort ? Chacun reste ébloui par son itinéraire, Les plus grands historiens sont ses thuriféraires Et on a fait de lui un génie absolu Qu’il ait été vainqueur ou ait été vaincu. Cette célébration va donc me donner l’heur De lui dire en deux (?) mots ce que j’ai sur le cœur. « Je crois sincèrement que votre immense gloire A été construite, au haut d’un promontoire, Celui de Sainte Hélène, où vous prîtes le soin D’écrire votre histoire et la faire besoin. » En disant aux français ce qu’ils ont aimé croire Vous avez converti la légende en histoire ; L’histoire était cruelle et la légende belle Et les siècles futurs n’ont eu d’yeux que pour elle! Jusque-là l’on vous vit en être despotique, Votre exil fit de vous un héros romantique ; Vous fûtes ramené en triomphe à Paris, Et votre cœur (?) y fut enchâssé et serti… Gloire sans précédent, les asiles de fous Sont remplis de patients qui se prennent pour vous! Quant à tous ces grognards qui sont morts au combat, Vous ne les comptiez plus, nous ne les comptons pas. Ah ! Quel art aviez-vous de donner sans relâche À vos moindres erreurs une aura de panache ! Il y eut Bonaparte et puis Napoléon, L’un porteur d’espérance et l’autre d’illusions, D’abord un général, beau, jeune et frémissant, Et puis un empereur lourd et omniprésent. Vous fûtes aussi grand qu’il est permis de l’être Sans vertu! L’ambition fut votre unique maître! Déjà le général avait en Italie

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Napoléon Ier sur le trône impérial (Jean-Auguste-Dominique Ingres, 1806).


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Donné un avant-goût de son vaste génie, Asservissant le peuple au nom des libertés, Spoliant au nom du droit à la propriété ! Puis vous êtes parti pour conquérir l’Afrique, Emmenant avec vous une armée pléthorique Pourquoi tuer des gens et leur prendre leurs terres ? Nul d’entre eux n’a jamais menacé vos frontières ! Pourquoi donc amener ces milliers de soldats, La fleur de la jeunesse en ces douteux combats ? Après avoir subi des défaites cuisantes, Vous avez fui l’Orient toutes affaires cessantes ! On vous a vu partir sans tambours ni trompettes, Vous fûtes à vrai dire un « foudre d’escampette » Jamais on avait vu en fait de désertion Un chef abandonnant ses propres bataillons ! De retour à Paris vous êtes arrivé A prendre le pouvoir et à le conserver ! 18 Brumaire aidant, vous scellez votre sort Quand vous vous proclamez l’unique maître à bord. Toutes nos libertés nous furent arrachées, La moindre opposition promptement réprimée Terrorisant le peuple autant que l’ennemi, Hormis vous obéir, plus rien n’était permis. La presse était soumise aux pires restrictions, Sauf à dire envers vous sa folle admiration ; Et pendant ce temps-là le jeune duc d’Enghien Fut enlevé d’abord, puis tué par vos soins Au plus total mépris de la moralité, De la loi des nations et de l’humanité. Vous avez sans vergogne appliqué à merveille Les règles du pouvoir selon Pierre Corneille : « Le droit des rois consiste à ne rien épargner, La timide équité détruit l’art de régner, Quand on craint d’être injuste on a toujours à craindre, Et qui veut tout pouvoir doit pouvoir tout enfreindre, Fuir comme un déshonneur la vertu qui le perd, Et voler sans scrupule au crime qui le sert »

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1807, FRIEDLAND, by Ernest Meissonier, 1861-75, French painting, oil on canvas. The Charge of the French Cuirassiers at Friedland on June 14, 1807, is depicted in intricate realist detail in a paintin - ©Shutterstock - Everett Collection

Quant au Code dont on vous fait toujours crédit La Convention, ma foi, l’avait déjà écrit ! Vos juristes, en fait, ont actualisé Ce que la Convention avait réalisé ! Mais le Code Civil dont chacun fait grand cas Ne vous empêcha point d’instaurer d’autres lois ! A peine l’esclavage était-il aboli Qu’il fut par vos bons soins prestement rétabli, Et ce pour assurer le commerce du sucre De féroces marchands tout assoiffés de lucre. C’était à Saint-Domingue! Il faut bien l’avouer Vous avez réussi l’exploit inespéré D’effacer pour de bon de nos livres d’histoire Et vos atrocités, et vos combats sans gloire. Pour donner quelque aura à ces jeux de massacre Vous avez exigé que le pape vous sacre ! Le saint homme est venu, tétanisé de peur Tout droit du Vatican pour vous oindre empereur ! Dominant un parterre hilare et incrédule, Vous vous vouliez sublime et fûtes ridicule. Quant à vos anoblis dont les titres ronflants Par votre bon vouloir leur bleuissait le sang, Ces nobles parvenus en entendant leur nom Et titres aboyés à l’entrée des salons Ne réalisaient pas qu’ils étaient annoncés Et se rangeaient, ma foi, pour se laisser passer !


Vous avez certes bien organisé la France Pour la commodité de votre gouvernance, Car il est essentiel pour une dictature De pouvoir disposer de solides structures. Certes de bien des rois il y eut à médire Mais vous avez changé la monarchie « empire » Vous avez supprimé la fête de l’Assomption Et vous l’avez changée en « Saint Napoléon » !!! Saint descendu du ciel sans qu’il y fut monté Et qu’on était prié de désormais prier ! Certes vous aviez l’art de vous faire adorer Par tous ceux qui pour vous se faisaient trucider Et il faut admirer ce charisme éclatant Grâce auquel vos soldats mouraient plutôt contents. Mais vaincre des pays qui n’étaient point les vôtres N’était-ce vainement rendre exsangue le nôtre ? Car les batailles dont vous fûtes le gagnant N’ont été chaque fois que fuites en avant! Dix mille hommes par mois telle était votre rente Pour couvrir les besoins d’une gloire exigeante! Prodigue de leur vie, généreux de leur sang Vous dépensiez à l’aise et régliez comptant Et en pensant à eux je me dis chaque fois Tous ces millions de morts finalement pourquoi ? Je conclus en poussant ce double cri du cœur : « Vous fûtes de la France un de(s) astre(s) majeur(s) »

Hippolyte Wouters Citoyen belge qui aime la France et adore les français.


Faune sauvage ?


Coloriage anti-stress pour juristes surchargés


Retrouvez nos auteurs du -Het Groot rechtenjournaal-Le Grand journal du droit-Das Große Rechtsjournal-

N°1

Christine BRÜLS

Jean-Pierre BUYLE

Jean-Gérard CLOSSET

Raoul Maria de PUYDT

Francis DESTERBECK

Carine DOUTRELEPONT

Patrick GEELHAND de MERXEM

Luc JANSEN

Karl-Heinz LAMBERTZ

Pieter ROPPE

Ghislain ROYEN

Marco SCHOUPS

&

©Miléna Lefèvre

&

Pierre de DONCKER

Yves DEMANET

Stefaan DECLERCK

Julie DUTORDOIR

Paul MARTENS

Myriam REMION

Geert DE BUYZER


Ils ont prêté leur plume et leurs imagesle GRAND ! journal du droit Ze hebben ons hun pen en hun beelden geschonken… Sie haben uns ihre Texte und Bilder geschenkt...

N°2 Alain BERENBOOM

Christine BRÜLS

Frédéric CLOSE

Jean de CODT

Yves DEMANET

François DESSY

Patrick GEELHAND de MERXEM

François GLANSDORFF

Judith ORBAN

Jean-Marc RIGAUX

Herman VAN HECKE

Hippolyte WOUTERS

©Jimmy Kets

Philippe BALLEUX


AVIS Pour la toute dernière fois, vous trouverez dans -le grand journal du droit- la liste de tous nos précédents auteurs, ceci en remerciement de leurs participations durant les dix années de la publication du Journal des Avocats. Nous tenons ainsi à les remercier de tout cœur pour leur précieuse (et si sympathique) collaboration. Qu’ils sachent que, bien évidemment, les pages de notre Grand Journal du droit leur resteront toujours ouvertes. Les auteurs du numéro HORS-SERIE du 1er septembre 2016, pour AVOCATS.BE, sont répertoriés par Dans vos numéros 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019 du -journal des avocats- vous retrouverez, classés par ordre alphabétique, les avocats, magistrats, juristes, auteurs et artistes suivants : Voici aussi en direct le lien pour ISSUU, https://issuu.com/jdaVous pourrez directement ouvrir tous les numéros du premier magazine -le journal des avocatsPour vous et vos amis. Ne vous en privez pas.

A

Michel Amas Anne Ariën Roman Aydogdu

15 25 4 - 18

B

Jean-Pierre Babut du Marès Philippe Balleux Jochen Bauerreis (DE) Robrecht Bauwens Alain Berenboom Michel Benichou Pascal Bertrand Carl Bevernage Marina Blitz Dominique Blommaert Julie Bockourt Pierre Bogaerts Olivier Bonfond Thierry Bontinck Stéphane Boonen Jacques Borlée (Coach) Xavier Born Pierre Bouchat (expert) Dietrich Bourguignon Martine Bourmanne Jean-Pierre Bours Thierry Braibant Jean-Paul Brilmacker Christine Brüls Jean-Pierre Buyle

1 - 12 9 - 16 - 17 - 20 - 23 14 11 - 17 - 23 12 28 6 28 15

19

4 - 8 - 12 - 20 16 6 11 8 11

29 19

12 - 15 - 17 7 - 25 10 - 30 1-2-3-4-5-6-7 11 - 14 - 16 - 20 - - 23 - 27

C

Peter Callens Sylvie Callewaert François Canonica Sandrine Carneroli Jean-Marc Carnicé Christian Cauwe Benoît Cerexhe Roger Chaidron Françoise Chauvaux Mariapaola Cherchi Thérèse Chotteaux (sculptrice) Michel Claise Jérôme Cochart Daniela Coco Philippe Coenraets Marteen Colette (OVB) François Collon Olivier Collon Bruno Colson Marie Coquil Jean-Philippe Cordier Pierre Emmanuel Cornil Sébastien Courtoy Katrien Crauwels Guillaume Croissant

28 10 15 4 15 27 11 8 - 11 - 12 - 18 - 19 4 28 11 9 13 - 27 8 - 9 - 10 3 - 19 4 7 1 - 20 30 30 - 31 17 29 15 26 9


Historique du journal des avocats

D

Georges-Albert Dal Marc Dal Christian Dalne David Dandoy Jérôme Dayez Bruno Dayez Robert De Baerdemaecker Jean-Pierre de Bandt Jérôme de Brouwer Stefaan De Clerck Beatrijs Deconinck Jean de Codt Herman De Croo Jean-Pierre De Cuyper Jacques De Dobbeleer Vincent Defraiteur Isabelle De Jaegere Thierry Delaey Caroline Delaude (FR) Romain Delcoigne Caroline Delesie (FR) Stéphane de Lobkowicz Anna Dejonckheere Geoffrey Deliège Martine Delierneux Francis Delpérée Pascale Delvaux de Fenffe François Dembour Willy Demeyer Nicole Deprez An de Puydt Raoul Maria de Puydt Didier Dequévy Guy De Reytere Yves Derwahl Aimery de Schoutheete Charline Desmecht François Dessy D Francis Desterbeck Patrick Dewael Xavier Dewaide Bernard Dewit Denis Dobelstein Véronique Drehsen Caroline Dubois Nicolas Dubois Marie-Fraçoise Dubuffet Roland Dumas (Fr) Axel Dumont Marie Dupont

3 1 - 23 7 23 1 1-2-9 4 - 19 - - 28 28 4 12 31 18 - 26 - 28 - 30 12 - 17 - 30 12 4 1-3 17 - 23 14 11 11 14 8 29 6 - 20 - 22 - 26 2 - 25 - 30 28 - 29 7 12 29 28 - 30 25 4 2 - 5 - 19 - 23 4 10 5 - 6 - 7 - 9 - 12 - 14 15 - 16 - 17 - 20 - 21 23 - 29 - 30 27 11 11 15 2 1 - 2 - 10 - 31 4 6 11 3 - 21 7

E

F

G

Isabelle Ekierman Elie Elkaim (CH) Marie-Céline Elleboudt Vincent Engel (écrivain) Alexis Ewbank Pascal Eydoux Murielle Eyletters

4 14 8 11 18

Marine Fabbricotti Maxime Fabry Julien Feltz Christiane Féral-Schuhl Benoît Feron Jérôme Flahaut Nathalie Fonsny Roland Forestini Michel Forges Jean-Jacques Forrer

10 13 - 20 13 9 2 - 11 13 18 5 - 19 15 - 20 - 21 - 28

Alezio Fulmini

24

Patrick Geelhand de Merxem n Koen Geens Ruthven Gemmell WS Vincent Ghislain Alexandre Gillain François Glansdorff Didier Goeminne Jean-Marc Gollier Michel Graindorge Vincent Grévy Simon Gronowsky Anne Gruwez Emmanuel Gueulette

18 - 19 - 20 - 22 23 - 26 - 31 27 24

31

4 - - 27 11 - 18 - 26 1 - 2 - 5 - 21 - 26 16 11 2 20 2

ABC


K H

Andrea Haas Olivier Hamal Bernard Hanotiau

16 11 9

Paul Hautecler (architecte) Klaus Heinemann Marie-Paule Helpens Astrid & Alexandra Henkes Julie Henry Patrick Henry Pierre Henry Delphine Heritier Elvira Heyen Jean-Paul Hordies Guy Horsmans Frédéric Huart Jean-Damien Huberty

11 12 5 - 18 26 30 5 - 12 - - 30 20 26 24 3 - 4 - 25 22 3

I

Guido Imfeld Marc Isgour

20 30 - 31

J

Valentin Jadot Alain Jacobs-von Arnauld Laila Jalajel Edward Janssens Christian Jassogne Ingrid Jodocy Dominique Jossart Frank Judo

9 4 - 9 - 12 - 18 - 21 - 24 - 22 26 20 8 4 28

Olivier Haenecour

L

Axel Kittel Charles Kaisin Michel Kaiser Charles Kaufhold Philippe Kenel Fernand Keuleneer Andreas Keutgen Louis Krack Maurice Krings

Vinciane Labeye Audrey Lackner Marie-Jo Lafontaine (artiste) Karl-Heinz Lambertz France Lambinet Hugo Lamon Frédéric Laurent Véronique Laurent Mathieu Lavens Marc Lazarus Daniel Leclercq Juan Le Clercq Cédric Lefèbvre Pierre Legros Eric Lemmens Rolf Lennertz Serge Léonard Antoine Leroy Gérard Leroy Luc Lethé Matthew Levitt Jean-François Libert Laurent Liégeois Vincent Lurquin Aurelia Luypaerts

3 - 29 11 4 14 17 - 23

28 19

22 - 23 30

5 - 29 30 11 1-9 13 - 27 19 - 21 - 26 - 31 16 3 - 10 13 - 17 - 27 1 - 26 22 4 3 - 25 3 4 - 8 - 23 - 26 8 2 - 11 3 1-2-3-5-6-7 8 - 9 - 15 - 17 - 20 23 - 26 - 27 - 30 2 - 5 - 22 24 22 14 5 12


le journal des avocats

M

O

Robert MacLean Xavier Magnée Michel Mahieu Bernard Mailleux Bernard Mairiaux Jacques Malherbe Dominique Matthys Christophe Marchand Luc-Pierre Maréchal Bee Marique Paul Martens Amandine Martin Christine Matray Cécile Meert Jan Meerts Hugh Mercer Jean-Pol Meynaert Wilfried Meynet Yola Minatchy Xavier Miny Luc Misson Stéphanie Moor Pierre Moreau François Motulsky Céline Mouthuy Walter Muls

Judith Orban Martin Orban Yves Oschinsky Marco Ossena Cantara

24 4 - 16 - 30 4 29 8 9 18 - - 26 9 13 1 13 2 - 10 6 25 24 1 - 29 14 5-6 7 - 13 - 15 - 17 - 27 1 3 - 7 - 24 18 9 - 26 - 29 16 28

R

Mathieu Parret Alice Pastor (MC) Pierre Paulus de Châtelet Jef Peeters Jean-Baptiste Petitat Alix Philippe Marie-Françoise Plissart Marie-Andrée Pieters Alexandre Pirson Claude Pirson Charles Price Damien Poncelet Corinne Poncin Andrée Puttemans

Carole Raabe David Ramet Frédéric Reard Myriam Rémion Bernard Renson Pierre-Jean Richard Juliette Richir Jean-Marc Rigaux Yohann Rimokh Jean-Philippe Rivière Jacqueline Rousseaux Ghislain Royen

7 27 11 - 19 20 - 21 - 22 - 25 - 31 11 1 - 2 - 5 - 15 - 22 - 31 27 16 - 18 - 22 6 - 11 - 19 - 21

Myriam Royen (son épouse) Anne-Sophie Rutsaert

2 3 - 4 - 6 - 8 - 9 -11 - 12 17 - 19 - 21 - 24 - 27 - 31 11 11

Jean Saint-Ghislain Arianne Salve Nicolas Saspi (photographe) Vincent Sauvage Frank Samson André-Marie Servais Pierre-Dominique Schupp (CH) Pierre Sculier Alain Smetryns (Magistrat) Marc Snoeck Luc Simonet Jehanne Sosson Pierre-Marie Sproockeels Marcel Siraut Frank Spruyt Cécile Staudt Benoît Stévart Jo Stevens (OVB)

4 13 - 15 - 22 11 8 - 23 17 4 14 16 11 31 3-6 1 - 10 - 20 - 21 - 22 - 28 9 - 21 - 23 1 8 29 4 - 20 4

13 - 26 4 - 30 4 - - 30 8 - 9 - 15 - 30

S P

ABC

13 14 2-4 31 19 5 5 16 13 10 28 13 1-2 10


T

V

Fabienne Tainmont Alex Tallon Marc Taylor Patrick Thevissen Eric Therer Nicolas Thieltgen (GDL) Pierre-Yves Thoumsin Miguel Troncoso Ferrer

23 14 - 28 24 1 22 14 13 - 24 7

Gauthier Vael Louis Van Bunnen Tamar Van Colenberghe Dirk Van Gerven Catherine Van Gheluwe Xavier Van Gils Jean Van Rossum Jozef Van Waeyenberge Séverine Vandekerkove Jean-Jacques Vandenbroucke Claude Vanwelde Benjamin Venet Michela Velardo Kathleen Vercraeye Benjamin Verheye Guy Verhofstadt Liliane Versluys Kati Verstrepen Samuel Vieslet François Vincke François Viseur Michel Vlies Olivier Vrins

19 2-3-6 13 11 - 16 - 22 4 - 17 - 25 4 24 11 3 27 7 - 21 3 28 16 19 - 22 11 9 - 10 - 19 - 24 - 29 19 13 17 25 8 5 - 6 - 7 - 8 - 9 - 15

W

Jean-Paul Wahl Jennifer Waldron Alexandre Wattiez-Raemaekers Vincent Wauthoz Anne Welsch Christophe Wilner Pierre Winand Anne Witmeur Hippolyte Wouters Paul Wouters

5 - 18 2 - 28 15 6 28 25 4 23 - 28 1 - 22 - 31

Y

Victor Yangandi Cavit Yurt Onur Yurt

22 3 - 5 - 6 - 11 - 14 - 16 17 - 18 - 20 - 21 - 22 23 - 24 - 25 - 26 - 27 - 30 4-11 - 17 - 18 - 20

Marie Zagheden Suzanne Zuehlke

6 - 21 - 29 28

Z

De auteurs zijn verantwoordelijk voor de door hun geuite standpunten, die niet noodzakelijk de standpunten van de uitgevers weerspiegelen. De auteurs stellen steeds zelf een tekstje op waarin ze zichzelf voorstellen. Les opinions exprimées par les auteurs n’engagent qu’eux-mêmes et ne reflètent pas nécessairement celles des éditeurs. La présentation de nos auteurs est toujours rédigée par chacun d’eux.


Editeur responsable : Myriam Robert-César Conception Coordination générale Direction artistique : Myriam Robert-César +32 475 907 901 Ont collaboré à ce numéro : Philippe Balleux Alain Berenboom Christine Brüls Frédéric Close Jean de Codt Yves Demanet François Dessy Patrick Geelhand de Merxem François Glansdorff Judith Orban Jean-Marc Rigaux Herman Van Hecke Hippolyte Wouters Pour proposer votre collaboration rédactionnelle En cas de changement d’adresse Pour commander des exemplaires supplémentaires Pour vous abonner Pour toute insertion publicitaire Envoyez simplement un e-mail à info@legrandjournaldudroit.com ou téléphonez au +32 (0)475 907 901 Mise au net Anthony Lackner - Commeco +32 (0)495 340 590 Imprimé en Belgique Imprimé sur papier FSC et ECF Papier Multi Art Silk – Intérieur en 150 gr. - Couverture en 300 gr. Finition : Pelliculage brillant Dépôt légal : Année 2021 - 2ème trimestre Edité par : Alligators & Cie n.v. / s.a. Boulevard du Souverain, 47/2 1160 Bruxelles


AVIS DE RECHERCHE À qui de droit

20

juristes participeront au

N°3

(nl-fr-de)

AUTOMNE 2021 Faites-vous connaître ! -Het Groot Rechtenjournaal- -Le Grand Journal du droit- -Das Große RechtsjournalSans connotation juridique ou politique, valorisera votre plume, votre pinceau ou votre crayon. Pour le plus grand plaisir de tous. Je vous attends !


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N°3 ARCHITECTUUR ARCHITECTURE ARCHITEKTUR

« Nous voulons garder les deux pieds bien sur terre mais avoir la tête dans les étoiles » Ludwig Mies van der Rohe, 1886-1969


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