« Quand on dit ''nos ancêtres les Gaulois'', il y a là une unité romantique imaginaire qui n'a jamais véritablement existé », précise le doctorant en histoire ancienne Pierre-Luc Brisson. Grâce à la lecture « passionnante » de l'ouvrage Vercingétorix, de Jean-Louis Brunaux, il déboulonne ce mythe persistant qui instrumentalise ce héros de la révolte gauloise.
Vercingétorix, Jean-Louis Brunaux, Gallimard, 26 mars 2018 (Nouvelle fenêtre)
Résumé de l'éditeur :
De Vercingétorix, on connaît surtout le nom, sa lutte héroïque contre Rome, sa défaite à Alésia et le récit biaisé qu’en donnera Jules César. Mais d’autres écrits et les trésors exhumés par l’archéologie invitent à le redécouvrir et, au miroir de ce destin hors du commun, à explorer des pans enfouis de l’histoire de l’ancienne Gaule. Cet adolescent arverne, fils de roi, tôt formé à la chose militaire, s’est hissé tout jeune au commandement suprême de la résistance gauloise au conquérant romain. Revers militaire qui recouvre une victoire politique – l’unification des peuples gaulois – dont il deviendra le symbole.
Un extrait du livre :
« Vercingétorix se trouve en effet enfermé dans une histoire qui n'est pas la sienne. Son destin ne vaut pas pour lui-même, il sert seulement d'illustration à deux idéologies, ancienne et moderne. La première célèbre la grandeur de la culture gréco-romaine dans l'empreinte qu'elle a laissée sur la Gaule. [...] L'autre idéologie se trouve aux antipodes de la précédente : elle exalte le nationalisme et blâme toute ingérence étrangère, passée et présente. [...] Dans ces appropriations idéologiques, le chef de la révolte gauloise n'est que le porte-parole de conceptions qui lui sont étrangères et ne sont pas même de son temps […]. »
Le blogue Facebook de Pierre-Luc Brisson (Nouvelle fenêtre)
Deux profs d’histoire détricotent les propos de Nicolas Sarkozy sur les « Gaulois », Violaine Morin, Le Monde, 2016 (Nouvelle fenêtre)