Marguerite de Valois, la Reine Margot

Marguerite de France ou Marguerite de Valois (1553-1615) est une princesse française devenue reine de Navarre et reine de France. Intelligente et cultivée, elle joue un rôle important dans la vie culturelle de la cour.

Négociations de mariage

Tableau représentant Marguerite de Valois enfant, en robe blanche luxueuse avec des perles au cou et autour de sa coiffure en chignon élaboré.Née le 14 mai 1553, Marguerite de France est le septième enfant d’Henri II et de Catherine de Médicis. Blessé au cours d’un tournoi, son père meurt lors qu’elle a six ans et ses relations avec sa mère, reine régente, sont distantes. Ses sœurs partent rapidement se marier à l’étranger et Marguerite grandit avec ses frères, avec qui elle entretient d’excellents rapports, à la cour.

A la fin des années 1560, une idylle nait entre Marguerite et Henri de Lorraine, duc de Guise. Catholique radical, ce dernier prône des mesures extrêmes contre le protestantisme, ce qui va à l’encontre de la politique souhaitée par les Valois. En outre, des négociations matrimoniales sont alors en cours. L’affaire est très mal reçue par la famille royale et crée un froid durable entre Marguerite et sa mère ainsi qu’entre Marguerite et son frère Henri, futur Henri III.

Catherine de Médicis engage des négociations avec Henri de Navarre (futur Henri IV), jeune chef du parti protestant, pour la main de Marguerite. Jeanne d’Albret, mère d’Henri de Navarre, exige d’abord que la princesse se convertisse au protestantisme, mais cette dernière refuse et cette exigence est abandonnée. Le 18 août 1572, Marguerite épouse, non sans réticence, Henri de Navarre.

Les noces vermeilles

Dans un contexte de guerre de religion, le mariage concrétise la paix entre catholiques et protestants, mais cette trêve est de courte durée : dans la nuit du 23 au 24 août 1572 commence le Massacre de la Saint-Barthélemy, pendant lequel des milliers de protestants sont assassinés. Les noces sont alors surnommées les « noces vermeilles » et Marguerite est tenue en suspicion à la fois par son mari et par le roi, son frère.

Portrait de Marguerite de Valois qui porte une fraise autour du cou et une coiffe ornée de perles.En 1574, le roi Charles IX est mourant et une fronde protestante, dont Henri de Navarre fait partie, met en œuvre plusieurs complots pour prendre le pouvoir. Par loyauté envers ses frères, Marguerite dénonce le complot dans un premier temps mais finit par se rallier aux Malcontents pour retrouver la confiance de son mari. Mais le complot est déjoué, un des chefs est exécuté et Henri de Navarre emprisonné. Marguerite rédige une plaidoirie pour défendre son mari et, lorsque son frère Henri III accède au pouvoir, les conjurés sont laissés en liberté surveillée à la cour. Le roi ne pardonnera cependant pas à sa sœur.

Les relations entre Henri et Marguerite se détériorent, notamment du fait que le couple n’a pas d’héritiers. L’un et l’autre entretiennent diverses liaisons. En 1576, Henri de Navarre s’enfuit – sans avertir sa femme – et Marguerite, tenue pour complice, est emprisonnée au Louvre. Elle est finalement libérée au cours des négociations de paix. En 1577, la guerre reprend et Marguerite part en mission diplomatique aux Pays-Bas pour le compte de son frère cadet avant de revenir à la cour. Elle obtient alors l’autorisation de rejoindre son mari dans son royaume de Navarre.

Assignée à résidence au château d’Ibois

Le couple s’installe à Nérac, capitale de l’Albret, où Marguerite s’emploie à créer une vie de cour raffinée, rassemblant autour d’elle poètes et écrivains dont Agrippa d’Aubigné et Montaigne. Mais sa situation se détériore : une de ses jeunes filles d’honneur tombe enceinte de son mari, alors que le couple n’a toujours pas d’enfants. En 1582, Marguerite retourne à Paris, probablement sous la pression de sa mère et de son frère le roi. Cependant, de retour à la cour, elle se moque des mœurs de son frère et mène une vie dissolue et, en 1583, Henri III chasse sa sœur de la cour. Marguerite retrouve son mari huit mois plus tard.

La guerre reprend en 1585 et, rejetée par sa famille et par son mari, Marguerite rallie le parti des catholiques intransigeants et des opposants au roi. Comtesse d’Agen, elle en renforce les murailles et lève des troupes pour attaquer les cités alentours mais ses troupes se révoltent et Marguerite doit fuir. Assiégée au château d’Ibois, en Auvergne, elle s’y retrouve assignée à résidence lorsque les troupes royales s’emparent de la forteresse. Elle parvient à adoucir sa détention en achetant son gardien, mais souffre d’isolement et entreprend d’écrire ses mémoires pour passer le temps.

La Reine Margot

En 1589, Catherine de Médicis puis Henri III meurent et Henri de Navarre hérite du trône de France. Marguerite entame alors des négociations avec son mari qui souhaite faire annuler leur mariage pour cause de stérilité et se remarier. Marguerite appuie sa demande en échange de compensations financières et du fait qu’elle puisse conserver son titre et, en 1599, le pape annule le mariage. En 1605, Marguerite revient finalement à Paris.

Face au Louvre, elle se fait construire un hôtel qui va vite devenir le nouveau rendez-vous des écrivains et des artistes. Elle y donne de nombreuses réceptions et s’y entoure de poètes et de philosophes  ; son hôtel devient un lieu important de la vie culturelle, intellectuelle et politique de la vie parisienne.

Marguerite de France meurt en 1615. Cible de pamphlets violents de son vivant, les calomnies répandues à son époque ont voilé son histoire et créé le mythe de la « Reine Margot » nymphomane et incestueuse. Les historiens l’ont réhabilitée depuis le XIXème siècle.

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