Un ermitage onirique

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Photographie de Hossein Zare

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image de Pierrette

J’ai rêvé que j’étais dans un exil lunaire
Sous la forme d’un chat, posé sur le croissant,
Voyant au loin la Terre et son jour finissant,
Et les mers reflétant les derniers feux solaires.

Mon coeur était rempli de joie crépusculaire.
Le ciel autour de moi, tout en s’assombrissant,
Se peuplait de lueurs tour à tour surgissant
Et se rangeant autour de l’étoile polaire.

Dans ce monde où régnait un éternel silence,
Je pus épanouir ma native indolence,
Sans regretter de trop l’absence de rongeurs.

Réveillé ce matin, je suis loin de la lune,
Mais j’y retournerai, si par bonne fortune
Le même rêve advient en mon esprit songeur.

Cochonfucius

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Une machine

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Toile de Giorgio de Chirico

En rêve, j’ai construit une étrange machine
Qui ne reposait pas sur la numération.
Mes chefs m’ont demandé par quelle aberration
Elle fait, malgré tout, des trucs qui se terminent.

J’ai dit : « Les composants sont fabriqués en Chine,
Ils peuvent supporter des approximations ;
Ce qui fait l’essentiel de leur animation,
C’est de la sémantique assez subtile, et fine. »

Ils ont dit : « Mais pourtant, ton truc ne sert à rien,
Il crache des sonnets qui ne riment pas bien,
Et même quelquefois, horreur, des villanelles ».

J’ai répondu : « Messieurs, laissons du temps au temps,
Ces mots que la machine ainsi va tricotant,
Un jour, surpasseront nos chansons les plus belles. »

Cochonfucius

Langage du serpent

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image de l’auteur

En rêve, j’entendis l’animal mensonger
Qui n’avait point quitté son vieil arbre immuable.
Le serpent est parfois aux anges comparable,
Bien plus, certainement, qu’aux humains passagers.

Le trompeur discourait sous l’ombrage léger,
Grandement conforté par sa posture stable,
Et sa parole était à l’ombrage semblable,
À l’ombre qui s’étend sous l’arbre du verger.

— Serpent, d’où tires-tu cette langue assurée ?
Et du séjour d’Eden, qui t’a permis l’entrée ?
— Humain, tu es pourvu d’esprit, soudainement ?

Le fruit qui t’a nourri de sa vertu secrète
N’était pas inutile, et la preuve en est faite ;
Mais il te manque encore un peu d’entraînement.

Cochonfucius

Rêve de comptoir

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image de Pierrette

J’ai rêvé qu’au comptoir je mangeais du potage
(La belle tavernière ayant choisi ce gage)
Et qu’afin que j’en fusse un peu plus tourmenté,
La vaurienne l’avait lourdement pimenté.

J’ai rêvé que j’étais un éphèbe élastique
Qui dansait sur le zinc un ballet fantastique ;
La tavernière alors m’inondait de parfum,
Chose que j’acceptai, mais sans plaisir aucun.

J’ai rêvé que, par jeu, la dame déchaînée
Emprisonnait mon corps d’une étreinte effrénée.
Je me disais : pour qui ces jeux incandescents ?
Ça conviendrait bien mieux à un adolescent.

J’ai rêvé qu’à l’auberge arrivait ma maîtresse
Qui  se bornait à rire en voyant ma détresse,
Disant : je connaissais nombre de tes talents,
Mais certes pas celui de dresseur de juments !

Cochonfucius

Cochonfucius et le rêve, le recueil

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« Éteignons cette lumière afin que la nuit retrouve ses couleurs »

Pierrette

Dame de Brume
Consolation précaire
Deux bureaux même pas voisins
Sonnet du trou noir
Une révélation matinale
Un apprentissage
Et si…
Quatre pas sur le sable
La fin du parcours
Une machine
Un grand poisson rouge
Un rêve de voyage
Une formation
Quatre océans de solitude
Encore un rêve
En songe
Heredia voit un barde
Si les bouteilles buvaient
Minuscule et discret

Un ermitage onirique

Dame de Brume

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image de Pierrette

J’ai rêvé que j’errais sur une mer d’azur
Qui s’étendait auprès d’un lumineux rivage.
La douceur du feuillage et la blancheur des murs
Donnaient un charme immense aux paisibles villages.

Je ne me lassais pas de ce vagabondage,
Car mon esprit, autant que le ciel, était pur ;
Le monde me semblait une charmante image
Où ne se montrait rien de sombre, ni de dur.

Mais je n’eus pas le temps de flotter à loisir
Dans la douceur du bleu, du bienveillant zéphyr :
Au bout de peu d’instants, mon rêve se termine.

Il est là cependant, grâce à ces quelques vers.
Dame de Brume, ayant terni mon univers,
Tu n’as pas obscurci ce dont il s’illumine.

Cochonfucius 

_____

 D’azur à l’ombre d’église  d’argent sur une terrasse de sinople soutenue d’une mer ondée d’azur

Consolation précaire

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image de Pierrette

Je rêve chaque nuit de traverser le ciel
Pour aller fréquenter les confins maritimes
Où je vois ta maison. Mais je n’ai que ces rimes
A t’offrir ce matin, qui n’ont point goût de miel.

Ce qu’on nomme destin n’est pas providentiel,
Nulle joie transcendante en nos moments ultimes.
Mais j’aime cette vie, pourtant, et je l’estime,
Ce qu’elle a de mauvais, je le dirai véniel.

Puisque nos rêves sont des rêves de lumière,
Puisque nous savons jouir de diverses manières,
Notre vie quelquefois prend un sens, ici-bas.

Et si tu me réponds que ce sens est tristesse,
J’embrasse tes deux yeux, partageant ta détresse,
Le malheur peut briser, mais il n’efface pas.

Cochonfucius

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D’argent aux yeux de tanné surmontés de deux sourcils  de sable

Deux bureaux même pas voisins

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image de Pierrette

J’ai rêvé que ma muse entrait dans mon bureau,
Où je n’avais, ce jour, compagnon ni compagne.
Par la grande fenêtre on voyait la campagne
Traversée d’écureuils, de biches, de blaireaux.

Ayant illuminé ma prison sans barreaux,
Elle a su triompher de l’ennui qui me gagne
Quand les tas de papier, comme autant de montagnes,
Semblent intercepter les rayons vespéraux.

Sans le bureau, ferais-je autant d’alexandrins
Et trouverais-je autant de modestes refrains
Pour transmettre aux amis mes rimes quotidiennes ?

J’ai écrit ce sonnet sans savoir où j’allais,
Comme je fais souvent. Qui a dit qu’il fallait,
Pour composer des vers, que des idées nous viennent ?

Cochonfucius

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D’or à la table de sable surmontée d’une fenêtre d’argent chargée d’un blaireau contourné au naturel, d’une biche et d’un écureuil tenant une pomme de pin  sur une branche de tanné, le tout  de gueules.

Sonnet du trou noir

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image de Pierrette

Un érudit rêva qu’il était un trou noir.
Ce jour-là, on fêtait la sainte Madeleine,
Et le trou noir était plus gros qu’une baleine,
Aspirant le réel ainsi qu’un entonnoir.

Le lendemain matin, notre homme de savoir
Alla se promener sur les quais de la Seine,
Espérant vaguement y croiser un mécène
Ou bien, à la rigueur, un valet du pouvoir.

Sur les quais de la Seine abondent les touristes,
Mais les mécènes, non. Bien sûr, c’est un peu triste
Qu’un rêve aussi joli ne soit pas financé.

Pourtant les érudits, qui sont infatigables,
Poursuivent nuit et jour leurs travaux formidables,
Se changeant en trous noirs, à force de penser.

Cochonfucius

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Trou de sable

Héraldie, seconde fondation: 13 mars 2017. (Héraldique et Poésie)

Héraldie est né le 30 avril 2012, ceux qui l'ont fondé sont maintenant partis. Mais moi, Le Fringant Papillon, je reste dans ses jardins pour butiner ses fleurs. C'est là aussi que l'Enchanteur aux mille poèmes a un atelier.

Hortus Closus

Pour vivre heureux, vivons cachés

Parhal, poète....

Poésie musicale, rythmée, parlée ou chantée de sa voix vibrante sur la note de l'Univers.

Comme un cheveu sur la soupe

"On a le droit de le faire" Marguerite Duras, Écrire.

pour une seule note

écoutons à l'infini...

Le monde est dans tes yeux ...

... le premier matin du monde est aujourd'hui ...

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