Dessin de Picasso
J’ai parfois l’impression d’être un double élément :
Humain et animal comme le Minotaure
Qui reste au labyrinthe en son égarement,
Ou comme en promenade un perplexe centaure
Ne sait s’il aime Ariane ou alors sa jument.
Je sais que le désir jamais ne doit enclore
Le coeur pensant d’un homme en un vouloir qui ment ;
Mais mon coeur au désir se laisse prendre encore,
Puisqu’une voix lointaine a sur moi tel pouvoir…
Comment en ce vieux monde ai-je pu me mouvoir
Jusqu’au déclin de l’âge en restant immature ?
Agir avec raison, même au temps de l’amour,
Mais rêver follement tout au long du parcours :
Telle est la double loi de l’humaine nature.