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Que de sagesse elle eut, la mouche solitaire !
Je la vois immobile et priant saintement
Par céleste vertu, car le Ciel justement
En a, dit-on, pourvu cette âme débonnaire.
Nul arôme gourmand ne la viendra distraire,
Sa timide oraison lui prend un long moment ;
Je ne vais pourtant pas vous en faire un roman,
Je sais d’autres sujets qui pourraient mieux vous plaire.
Je sais aussi parler de châteaux, de vaisseaux,
Du zèbre galopant, des poissons du ruisseau,
De Roncevaux où tant de preux se rassemblèrent…
Mais je veux te chanter, mouche sans cruauté
Qui du vaste Univers exaltes la beauté,
Et le pouvoir des dieux qui tes désirs comblèrent.