Le sage précaire en quelques dates

Guillaume Thouroude, photo Neige Cao.
2014, photo Neige Cao.

Nom : Thouroude

Prénoms : Guillaume Michel Daniel

Date de naissance : 1972

Lieu de naissance : Lyon

Parents : Normands, comme l’étaient leurs parents et grands-parents (connus).

Frères et soeurs : Quatre ou cinq.

Livre préféré : La Chronique fabuleuse, d’André Dhôtel.

1976 : Se roule par terre pour ne pas aller à l’école.

1978 : Premier voyage en Algérie à l’occasion de la naissance de son cousin Mélik, à Béjaïa.

1985 : Premier texte littéraire. Pleure de rire en écrivant une copie de français ; elle obtient 0/20.

1986 : Deuxième voyage en Algérie. Redouble la classe de cinquième.

1987 : Obtient une note négative : -1/20 pour une copie d’histoire.

1988 : Parvient à échouer au Brevet des collèges.

1989 : Commence une carrière de ramoneur.

1991-1996 : Études de philosophie en parallèle du travail de ramonage.

1995 : Maîtrise de philosophie. Mémoire sur les romans d’André Dhôtel (!)

1996 : D.E.A. de philosophie, université Lyon 3 Jean Moulin.

1998 : Remercié par le Musée d’art contemporain de Lyon et par son amoureuse (la même semaine).

1998 : Décide de s’expatrier. Commence une carrière de serveur dans les restaurants dublinois.

2002 : Fête ses 30 ans dans le Sahara tunisien. Aucune des personnes invitées ne fait le déplacement. Anniversaire en compagnie des Bédouins de la région de Douz.

2000-2004 : Enseigne la philosophie au lycée français d’Irlande, le Français à University College Dublin, et la littérature à Saint Patrick’s College.

2004-2008 : Part vivre en Chine. Deux ans à Nankin et deux ans à Shanghai. Voyages en Asie.

2005 : Invente la notion de « Précarité du sage ».

2008-2012 : Doctorat ès lettres, Queen’s University Belfast, Irlande du nord.

2012-2015 : Officiellement sans domicile fixe.

2012-2013 : Un an et demi dans les Cévennes. Vie heureuse dans la montagne, en cabane, sans électricité mais avec l’eau courante d’une source.

2013 : Californie et Brésil. Tentative d’écrire ses voyages à son père pour le guérir d’un cancer. Échec total : son père meurt à Noël. Perd la foi dans les vertus thérapeutiques du récit de voyage.

2014 : Achète la parcelle de terrain sur laquelle coule la source qui l’avait hydraté et lavé lors de sa vie en montagne. Le sage précaire devient propriétaire. Soleil, terre, eau.

2012-2015 : Journaliste indépendant, écrivain dépendant, conférencier pendant.

2015 : Enseignant chercheur à l’université de Nizwa, Sultanat d’Oman.

2016 : Rencontre une femme, l’aime et l’épouse. Devient musulman, tendance ibadite pour les intimes.

2017 : Est nommé vice-doyen de la faculté des sciences et des lettres.

2019 : Son épouse participe à une action de lanceurs d’alerte contre le plagiat. Harcèlement.

2020 : Le couple perd son emploi à Nizwa mais retrouve du travail en Oman. Les plagiaires au contraire seront confirmés et promus.

2020-2022 : Est nommé Associate Professor dans une université de Mandchourie.

2020 : Attrape le COVID 19 au bord de l’océan. Décide de se rapatrier.

2021 : Achète sur photos un vieil appartement dans les Cévennes, proche de son lopin de terre.

Le sage précaire a dorénavant un centre géographique à sa vie.

2022-2023 : Professe la philosophie au lycée près de chez lui.

2023-2024 : Accompagne son épouse qui travaille en Allemagne. Homme au foyer à Munich et en Cévennes.

Déclaration de patrimoine : Un appartement en cours de rénovation, un terrain dans la montagne et un véhicule utilitaire pour faire la navette entre les deux.

En bref

Le sage précaire a écrit plusieurs livres et articles, réalisé des documentaires radiophoniques et mené de nombreux chantiers. A enseigné dans des lycées, des alliances françaises et des universités, en Europe, en Asie, en Amérique et au Proche-Orient. Tout cela dans la précarité la plus scrupuleuse.

Autres blogs :

Chines

Nankin en douce

54 commentaires sur “Le sage précaire en quelques dates

  1. « Les commentaires ne sont pas modérés, mais je me réserve le droit d’en supprimer. »
    Ils ne sont pas modérés par toi, mais ils le sont par les modérateurs du monde.fr, non ?
    Une autre chose, pourquoi tu n’écris pas ton nom dans cette notice bio?

    Aimé par 1 personne

  2. Voici plus de deux heures maintenant que je voyage avec vous sur les routes d’irlande, Dublin… j’y retourne chaque année et chaque fois me revient cette même impression : je rentre chez moi !
    Et pourtant je ne connais l’Irlande que depuis 2006.
    Merci car grace à vous je découvre la capitale bien loin des images touristiques , un Dublin que j’essaie d’apprivoiser modestement au fur et à mesure de mes petits séjours .. Encore merci pour ce blog tellement vivant.

    Aimé par 1 personne

  3. Bonjour Guillaume !

    Je connais ce « jardin » charmant des Cévennes où je suis passée une ou deux fois (ou trois !) plantée ma tente pour quelques jours … il y a quelques années déjà !

    Je découvre ton blog … merci de donner des nouvelles de ce petit coin … où l’on peut se baigner juste un peu en bas du chemin !

    Juste un petit coucou donc à toi,
    A qui je pense parfois
    En regardant la peinture blanche
    Des chambres de mes enfants …
    Tu avais eu la gentillesse
    De venir aider ton frère
    Pour un petit coup de peinture
    Avant une rentrée « déménageuse »
    Dans les Hautes Pyrénées !
    Bonne continuation au « sage précaire » !
    Amitiés 🙂

    Aimé par 1 personne

  4. Bonjour Guillaume,

    Je vous écris le mois dernier concernant un projet de documentaire sur les Travellers que j' »échafaude » en ce moment… Sans réponse de votre part, je me demande si l’adresse mail que j’avais été la bonne… Avez-vous reçu mon mail ?

    Merci de votre réponse et bonne année !

    Camille

    Aimé par 1 personne

  5. Bonjour,

    Je viens de lire : Voyage au Pays des Travellers, et ne sachant où vous écrire mes impressions, je vous les donne ici.
    Ce que j’ai aimé, finalement, c’est moins le sujet ou l’intérêt littéraire de votre livre (je préfère les romans) que la personnalité qui transparaît et que votre blog révèle aussi. Votre parcours atypique, votre goût de l’aventure et de la « précarité » comme vous la nommez, font plaisir. Il y a donc encore des aventuriers au XXIème siècle et d’autres possibilités que de se résigner à une vie rangée.
    Merci pour votre témoignage et le modèle de vie que vous offrez.
    Cordialement,

    Hermione.

    Aimé par 1 personne

  6. Cher monsieur Thouroude,

    J’ai achevé la lecture de votre livre Voyage aux pays des Travellers il y a quelques jours et je l’ai lu avec un très grand plaisir. Surement parce que vous avez pris un grand plaisir vous-même à investiguer sur le sujet. Merci pour toutes ces recherches et la générosité à les partager.

    J’ai effectué mon premier voyage en Irlande en 1988, effectué plusieurs voyages ici et là dans le pays et en 2000 je me suis installée à Dublin où je suis restée un peu plus de trois ans. Depuis dix ans environ je réside à l’ouest, dans le comté de Mayo, à Westport.
    Plusieurs remarques me sont venues durant la lecture de votre ouvrage, je les ai ensuite partagées à voix haute avec mon compagnon (Westport born and bred) et il s’est trouvé d’accord. En conséquence je décide de vous en faire part également. Quelque chose me dit que vous ne m’en voudrez pas, peut-être que je ne vous apprendrais rien de nouveau ou de pertinent mais j’ai envie de le faire au cas ou le contraire se passerait. Je vous ai indiqué mon degré de relation avec l’Irlande afin que vous sachiez que je n’ai jamais vécu en Irlande rurale ailleurs que dans le comté de Mayo.

    Vous enverrai-je ce courier sur cet espace ou voulez-vous me donner une adresse mail ? Il y a environ quatre pages.

    Bien cordialement, Mary

    Aimé par 1 personne

  7. Très Cher, je voudrais bien n’être rien d’autre que rien de rien mais j’en suis incapable; chaque fois que je renonce à moi pour l’autre je me remets en question et mon envie d’être moi s’adjoint d’un esclave de mon moi. Je ne suis rien d’autre que ce que je suis:une personne à part entière qui se défendra jusqu’au plus que parfait lorsqu’elle sera attaquer par des faux frères, incapables de se servir du principe de l’intégrité pour faire valoir leurs vérités.

    Aimé par 1 personne

  8. Très cher ,si jamais t’avais envie de vivre les quatres saisons dans la vallée du Saint-Laurent, il y a pour toi et un aminches en septembre 2014 une petite chambre et une cohabitation généreuse dans une petite maison unifamiliale dans un village un peu reculé de l’Amérique Française de notre beau pays du Québec… ;

    Aimé par 1 personne

  9. Bonjour M. Thouroude,
    Je vous contacte afin de vous parler d’une journée d’étude sur le voyage dans la « France d’ailleurs » que je co-organise avec une amie à l’université de Grenoble 3, où nous sommes toutes deux doctorantes. Nous aimerions vous inviter à y participer, si cela vous intéresse. Pourriez-vous me communiquer votre adresse mail pour que je puisse vous en dire plus ? Comme j’habite également à Lyon, nous pourrions peut-être nous rencontrer pour en parler de vive voix.
    Merci d’avance et merci pour la richesse de votre blog !
    Maéva Bovio

    Aimé par 1 personne

  10. Cher ami, Le Collège international du voyage (CIV: assemblée de médecins cultivés qui s’intéressent aux divers aspects, dont médicaux, mais surtout littéraires et sociologiques) organise en avril prochain sa journée d’études (dans le midi et à la campagne) sur le ‘Non-lieu dans le voyage’. Comme vous en êtes le pape voire l’anti-pape, nous serions très honorés de votre présence et d’un exposé. Dans le cas d’un accord, je vous mettrai en liaison avec l’organisatrice de cette journée.

    Cordialement et avec mon meilleur souvenir

    François Moureau
    PS: En septembre, je ars pour un semestre à l’université de Pékin. Cela vous rappellera quelque-chose!

    Aimé par 1 personne

    1. Merci beaucoup pour cette invitation, François. Je serais ravi de participer à cette journée d’études, et vous pouvez bien sûr me mettre en liaison avec l’organisatrice.
      Beaucoup de bonheur en Chine !

      J’aime

  11. Cher Monsieur,
    Je suis étudiant chercheur en Arts-Plastiques à l’Université de Strasbourg, actuellement à Mascate où j’ai le bonheur d’avoir été invité par le Centre Franco-Omanais à venir faire une exposition de mes dessins. Discutant avec le personnel du centre et leur exposant mes problématiques de recherche, ces dernier m’ont glissé votre nom en me recommandant chaudement de prendre connaissance de vos travaux et de vous contacter, ce que je fais aujourd’hui (moins en bon élève qu’en passionné trouvant dans le survol de votre blog des échos significatifs aux questionnements que je nourris). J’ai conscience que tout cela peu être improvisé, mais l’improvisation et la spontanéité sont mères d’événements qu’ils faut savoir rendre heureux et, ici, au vu des thématiques que vous abordez je ne doute pas une seconde que cela soit plutôt aisé! Aussi j’aimerai vous demander la possibilité de vous rencontrer dans un entretien où nous pourrions échanger autour de ces notions que nous partageons (notamment cette fameuse « Précarité du sage » qui m’interpelle), ce qui serait pour moi une chance et une occasion forte de développer mes problématiques et d’affiner mes questionnement. Je suis en Oman jusqu’au 27 décembre et serais ponctuellement sollicité par l’école française afin d’y donner des ateliers d’écriture poétique, néanmoins si ma proposition devais vous intéresser, je ne doute pas que nous puissions nous arranger pour convenir d’un rendez-vous.
    Dans l’attente de votre retour, je retourne à ma lecture minutieuse de votre blog et vous souhaite une très belle journée

    Cordialement

    Ferdinand STEPHANE-COLDEFY

    Aimé par 1 personne

  12. Je suis complètement sidéré de n’avoir trouvé qu’un seul article sur la disparition du subjonctif, sur votre site. A part ça, personne n’en parle. Pour moi ça en devient vraiment embarrassant… Qu’en pensez-vous en 2017?

    Aimé par 1 personne

  13. Bonjour, je m’appelle Lili Audin, je suis un peu vieille, mais j’ai quand même repris des études de lettres. Je suis en Master 1 depuis un an. Je n’ai pas soutenu. Le sujet tournait essentiellement sur le suicide, et juste après avoir validé mon premier semestre, un drame dans la famille, mon jeune frère qui avale un litre d’acide.
    Il vient juste de s’en sortir… presque sans séquelles…. ça été dur, je l’ai vu naître, je l’ai presque élevé. Bref, je recommence tout de zéro, question Master, toujours le 1, n’ayant pas soutenu…
    Les deux auteurs sur lesquels je travaillais étais Emmanuel Bove, et Sadeq Hedayat.
    Befr pensez-vous que le thème de la précarité se prêterait à un sujet de recherche?
    Merci.

    Aimé par 1 personne

  14. bonjour sage précaire,
    depuis qu’un de vos proches, Antoine, m’a parlé de votre site, je vous lis fidèlement et j’aime l’esprit que je trouve dans vos récits. Cette précarité, ou cette liberté devrai-je dire, me touche parce qu’elle me reconnecte aux enseignements de mes ancêtres, de mon père, libanais voyageurs et habitants du Monde, connaisseurs et docteurs Es Précarité. Des personnes qui m’ont ainsi appris à aimer l’instant présent et de rendre hommage à la Vie, si éternelle et si précaire. Merci à vous.

    Aimé par 1 personne

  15. En train de lire « Voyage au pays des Travellers ». Très beau travail qui navigue entre récit de voyage et quête des autres. Très beau CV aussi, seule anicroche, le poste à Oman, j’espère que vous n’y êtes plus dans la précarité.

    Aimé par 1 personne

    1. « Travellers », un modeste hommage :
      —————

      Guillaume a rencontré les Irlandais nomades ;
      Son petit livre rouge en donne le récit.
      J’écris ces quelques vers pour lui dire merci
      De m’avoir entraîné dans cette promenade.

      Que de choses j’apprends sur la rude peuplade
      Que forment ces humains tendres et endurcis !
      Si leur pain quotidien de misère est noirci,
      Nul mieux qu’eux n’apprécie un temps de rigolade.

      Eux pour qui le séjour n’est jamais marchandise,
      Eux qui goûtent la vie comme une friandise,
      Ils fondent leur sagesse en leur précarité ;

      Négligeant du progrès les vertus dérisoires,
      Sur la terre d’Irlande ils vivent leur histoire,
      Merci encore à toi de nous la raconter.

      Aimé par 1 personne

  16. Cher Guillaume,

    Le prix Goncourt 2018, roman intitulé « LEURS ENFANTS APRÈS EUX », m’a fait penser à ton blog après environ 3 mois sans y retourner. À tort ou à raison, j’ai tendance à établir un certain rapprochement entre le contenu de ce dernier et les idées de tes récits, certes, variées, mais orientées vers des gens et milieux qu’on côtoie simplement. Leurs conditions au quotidien. Cordialement

    Aimé par 1 personne

  17. Bonjour Guillaume,
    J’ai découvert votre blog avec beaucoup de plaisir. Nos prémisses scolaires sont à peu près identiques ; vous vous êtes néanmoins bien rattrapé. Pour ma part, je suis resté fidèle à la devise des cancres : cancre un jour, cancre toujours. Je suis donc devenu publicitaire.
    Je réside partiellement en Oman, à Jebel Sifah, tout près de Muscat. Je connais aussi l’Algérie, où je me rend souvent dans l’Aurès. Si vous êtes à Muscat, je serais heureux de vous rencontrer.
    Avec mes cordiales salutations,

    Pascal Charles Desboeufs

    Aimé par 1 personne

  18. C’est parce que j’écoute Birmane de Christophe Ono-dit-Biot que je me retrouve sur ce blog et que j’y poste un commentaire. Car, si vous avez démystifié le livre (cela me convainc de continuer à l’ouïr avec davantage d’intérêt encore), vous avez laissé en commentaire d’un des posts de vos lecteurs, la phrase suivante, « Ce que nous aimons fait l’objet de nos détestations ultérieures ». Ces mots m’ont interpellée et j’ai fini par les recopier sur une feuille ainsi que le nom de celui qui les a commis, vous, donc. J’en ai aimé le phrasé, le rythme, la lucidité ? J’ai fini par vouloir faire connaissance avec leur auteur pour découvrir, ici, qu’il est un véritable aventurier, qui ne vit pas sa vie, caché derrière les livres ou les copies, mais en (se) cherchant, en expérimentant, en découvrant. Ainsi, cela est possible, en dehors de la chaise sur laquelle je travaille, de la voiture que j’emprunte quotidiennement, de la classe au sein de laquelle je me réfugie, de la matérialité qui m’assure une relative tranquillité d’esprit. Un jour peut-être ou dans une autre vie, j’aurai la force de vivre vraiment sans me contenter de beaux voyages que j’expérimente tous les deux-trois ans, au prétexte que je vais toucher du doigt ce que j’enseigne en classe. Je vais donc voyager à travers vous, via les articles de ce blog, et vous remercie de me le permettre sans trop forcer ma nature romanesque, qui ne s’exprime jamais mieux, que derrière des lignes, des livres à lire. Ko

    Aimé par 1 personne

      1. J’utilise un smartphone et je ne vois pas de bouton « rechercher » en haut à droite. J’ai bien cherché hier !
        J’ai aussi utilisé le nuage avec les mots clés Cévennes, livre… Pas moyen de trouver cet article pourtant l’un des plus lus en 2022.
        Peut-être le bouton est visible avec un ordinateur….

        J’aime

  19. Cher Guillaume,

    Ce soir, j’ai parcouru ta bio
    et je pleure
    Tout me fait pleurer quand je viens dans l’Inframonde
    Ici aussi les humains s’en vont pour mourir
    Alors je pleure
    Pour ta précarité
    Pour celle du génie
    qui nous a quitté en mars 2023
    Ce soir ta bio a réussi à me faire pleurer
    Je dois fuir à nouveau . .

    J’aime

Laisser un commentaire