Dans cette affaire, en plus de vouloir faire preuve d’humanité face au calvaire infini que vivent les Palestiniens, l’intellectuel juif Edgar Morin songe aussi à sauver l’honneur des Juifs.
Il sait, comme nous le savons, comme tous les humains savent autour de la terre, qu’Israël se rend coupable de crimes tellement graves qu’il est en train d’incarner le mal absolu dans l’esprit des hommes. Une rengaine simpliste est en train de devenir réalité : ceux qui furent persécutés par les nazis font aux autres ce que les Nazis leur ont fait. La comparaison avec Hitler et les SS devient irrésistible : mépris, racisme, animalisation de l’autre, victimisation de soi, déportation à des fins d’épuration, jusqu’au boutisme.
Ce n’est pas être gauchiste que de dire cela. Le monde entier regarde désolé ce qui se passe à Gaza et songe à cette analogie trop facile pour être vraie : Israël = Troisième Reich. Trop facile mais trop puissante pour être réfrénée par les arguties justificatrices de nos intellectuels organiques de plateaux télé.
C’est pourquoi de nombreux intellectuels juifs sortent en plein jour et dénoncent les crimes d’Israël. Il est urgent de briser le lien entre Juifs et Israël. Il faut sans arrêt clamer l’amour des Juifs et « témoigner » contre Israël. C’est ce que fait Edgar Morin dans cette vidéo bouleversante.
Malheureusement, l’analogie ne s’arrête pas là. Elle se poursuit dans l’avenir. Israël n’a pas plus d’avenir que l’Allemagne nazie. Dès 1942, on savait que l’Allemagne allait perdre la guerre mais il a fallu bien des batailles et de sang versé avant qu’elle capitule. Dès 2024, les hommes ont compris qu’Israël ne pourra pas durer, que son existence est menacée à court terme par sa propre ignominie, sa propre violence autodestructrice, mais combien de sang versé encore ? Et pour combien de temps ?
La Précarité du sage 
« l’intellectuel juif Edgar Morin songe aussi à … »
Je ne pense pas qu’Edgar Morin puisse être défini comme un « intellectuel juif ». Le sage précaire fait ici preuve de partialité. De la même manière que l’art n’est pas genré, malgré ce que disent certaines féministes, l’intellectuel sort des catégories raciales ou religieuses. C’est la fonction de l’intellectuel de s’extraire et la trajectoire d’Edgar Morin en est le bel exemple.
Pourquoi ne pas dire à ce compte-là « le juif Morin » comme on a pu dire en une période sombre « le juif Suss »? Et là on serait clairement dans un processus de désignation.
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Morin parle aussi en tant que juif et il l’affirme lui-même dans plusieurs interventions.
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Ici, je critique l’usage de cette information par le locuteur qui m’apparaît comme de la désignation. Que Morin l’ait affirmé par ailleurs est possible. Je l’ai entendu dire qu’il se considérait comme « marrane ».
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J’aurais pu dire en effet l’intellectuel français de confession juive, ou issu d’une famille juive, etc. La vérité est qu’il n’y aurait jamais eu d’ « affaire Morin » dans les années 2000 s’il n’avait pas été juif. Depuis cette affaire, qui lui a valu le harcèlement et l’intimidation du Crif et autres fanatiques pro-Israël, le public le connaît comme appartenant au peuple juif et se donnant comme devoir de critiquer Israël, afin de sauver l’honneur des Juifs.
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« pire que tel ou tel puissance militaire. »
ô quel bel co(q)uille que cet accord de l’épithète. Un achoppement sur le genre de la puissance, certainement dû à la martialitude de la formule.
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Une bel co(q)uille en vérité.
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« les hommes, je crois autour du monde, voit en Israël… »
les hommes voient ou l’homme voit. Ces fautes d’accord seraient aussi le miroir du désaccord du monde.
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« En train d’incarner le mal absolu » ? Mais ce que fait l’armee de ce gouvernement, est-ce vraiment pire que ce que fait la Russie de Poutine ? son tapis de bombe sur la Tchetchenie, ses meurtres d’opposants politiques, ses elections jouees d’avance, ce qu’il a fait en Syrie et ce qu’il fait en Ukraine… A mon avis, si Tsahal cesse le feu dans une semaine ou deux, et que Netaniahu passe devant le justice de son pays, et que de nouvelles elections propulsent un nouveau gouvernement, il sera impossible de voir en Israel l’incarnation du mal.
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Bien vu Fred.
Je ne voulais pas dire qu’Israël était pire que telle ou telle puissance militaire. En termes de nombre de morts, on trouvera toujours pire. Ici ce qui choque c’est d’abord l’acharnement sur une population enfermée, attrapée dans un territoire d’où il est impossible de fuir. C’est du sadisme pur. Ensuite et surtout, c’est ce système en miroir que l’histoire nous montre pendant un siècle. 1930-2030. Allemagne nazie qui fonde un reich de 1000 ans/ Israël qui offre aux juifs la terre promise.
Un système fondé sur l’antisémitisme conduit à un système fondé sur le racisme et l’islamophobie.
Dans les deux cas, en miroir, des politiques concentrationnaires et génocidaires.
C’est plutôt dans ce cadre-là que les hommes, je crois autour du monde, voient en Israël une nouvelle incarnation du mal, parce qu’il est indissociable de la tragédie nazie.
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Un mois après la mise en lignce de ce billet, le président américain se permet de dire que le dirigeant israélien fait plus de mal à Israël que de bien. Si on tire cet argument au bout de ses conclusions, on arrive à l’idée tragique qu’Israël est en train de s’autodétruire. Quand la chute d’Israël aura lieu, il faudra s’en souvenir. Les ennemis de ce pays qui ont fini par avoir sa peau sont bien à trouver en son sein même.
https://www.lemonde.fr/israel-palestine/article/2024/03/09/guerre-israel-hamas-jour-155-un-navire-d-aide-pret-a-embarquer-pour-gaza-quinze-drones-houthistes-abattus-au-large-du-yemen-ce-qu-il-faut-savoir_6221086_1667123.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default
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