Éloge du Vigan

Le Vigan 039

Je ne voudrais pas quitter les Cévennes sans rendre un hommage vibrant à la délicieuse cité du Vigan, sous-préfecture du Gard. Il faudrait en chanter le charme, la beauté un peu cachée, mais la beauté infinie et saisissante. 

Vue du Vigan, depuis l’école Jean Carrière

Depuis la fenêtre de l’appartement de mon frère, au dernier étage de l’école communale, la vue est tout bonnement exquise. Sur la droite, une rue adorable de convexité : les maisons se touchent et s’organisent en virages variés, avec ces toits inégaux et ces volets aux couleurs marquées qui donnent du rythme aux lignes.

Hôtel particulier du Vigan

Sur la gauche, un vieil hôtel particulier imposant, cubique mais vivant, avec une terrasse à la rencontre des faîtes du toit.

Logements ouvriers du Vigan

Derrière cet hôtel, cachées depuis la rue, des maisons ouvrières branlantes dont le passage vers l’escalier se fait sur des balcons extérieurs qui courent sur toute la largeur de la façade. Des rosiers égayent ces habitations modestes.

J’écris ces mots depuis la médiathèque, par exemple, et que vois-je depuis la fenêtre de mon bureau : un assemblage hétéroclite de toits inégaux, aux tuiles creuses formant des lignes incertaines, chapeauté par le clocher carré de l’église catholique. Dans ce fief camisard, même les églises du pape sont austères et massives. Ce clocher se voit de partout et donne une côté italien au centre ville, quand on l’approche depuis la rivière.

Toits et clocher depuis la médiathèque du Vigan

Je demande pardon aux puristes de la langue, qui vont me reprocher ces qualificatifs honnis. Ces adjectifs superlatifs qui sont la marque, paraît-il, des mauvais écrivains (délicieux, superbe, charmant, exquis, adorable, ravissant), mais ce sont les mots qui me viennent quand je suis saisi par une vue, en ouvrant les volets, en levant le nez de mon ordinateur, ou au sortir d’un virage. Le mot que je voudrais trouver, c’est celui qui exprime une admiration affectueuse, soudaine et pourtant assignée à un être connu, vu mille fois, et dont la beauté se révèle après des années de fréquentation.

5 commentaires sur “Éloge du Vigan

  1. Que ferais-je au Vigan à part de m’y perdre, sauf que je voudrais bien avoir encore la vigueur de m’y rendre un jour car je ne connaît pas cette région de France et cela me manque; j’ai parcouru le nord avec une escale au Havre et une escapade à partir de Caen sans l’ïle de Noirmoutier qui sera ma prochaine destination; j’ai beaucoup parcouru le centre et la région Parisienne; j’ai un peu vu le sud avec le vieux port de Marseille et les calanques de Cassis au sud du sud où j’ai de beaux souvenirs sauf que je ne connais pas les Cévennes et cela manque à ma culture: cet hivers je cèderais bien mon home au Québec contre celui d’un habitant du sud de la France pour et avec les mêmes conditions et le même prix…

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    1. Oui Midred ? Un tel échange est possible à mon avis. Si moi j’avais un logement dans les Cévennes, j’aimerais l’échanger et connaître un hiver québécois. Quels sont tes prix et tes conditions, Mildred ? Je peux en parler autour de moi si tu veux.

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  2. Il faut faire aussi l’éloge de la médiathèque du Vigan, qui est incroyablement fournie et magnifiquement logée, dans le délicieux hôtel particulier du ravissant marquis de Machin-Chose. L’accueil y est charmant et le confort adorable. On y passe des instants merveilleux.

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