La volige, c’est pas de la voltige

 

Un autre grand jour, où nous sommes fiers de nous. Sous mon insistance fébrile, car je trépigne à l’idée de voir un toit au mazet, nous sommes allés acheter de la volige à l’Union Forestière du Vigan. La volige, ce sont les planches de bois que l’on place sur les poutres avant de poser les tuiles.

Calées sur la vieille 404 Peugeot de mon frère, (voiture de collection, au moteur de tracteur), les planches firent le voyage dans la montagne sans coup férir.

Très vite, nous nous organisons comme suit : pendant que je monte les planches sur la terrasse du mazet, mon frère commence à les clouer sur les poutres. C’est moi qui ai insisté pour que l’on procède ainsi. Bien sûr, il est plus gratifiant de poser les planches, de les clouer, mais précisément, je suis un manard, et donc je reste dans mon rôle de manard.

Mon frère est un artiste de la charpente, il lui faut de l’espace et de temps pour réfléchir ; c’est un voltigeur de la volige, un albatros de chantier : si vous l’épuisez en le laissant porter des sacs de chaux et des planches de bois, vous lui coupez les ailes. C’est à moi, le sanglier poilu de la famille, de porter les sacs et les planches. C’est une charge qui m’arrange car elle me dispense de réfléchir, et Dieu sait que j’en ai assez de réfléchir.

Déchargé de la tâche indigne de porteur, mon frère a pu se concentrer sur la maison elle-même, et il y a vite pris goût.

En quatre heures, le toit était entièrement recouvert de volige, elle-même recouverte de longueurs de plastique. Il ne manque plus que les tuiles, et l’on pourra dire que le mazet est habitable.

3 commentaires sur “La volige, c’est pas de la voltige

  1. Beau travail. Ca avance vraiment.

    A vrai dire, quand je voyais le site, cet été, j’étais secrètement un peu sceptique sur la suite, mais là, je dois reconnaître que je vous ai sous-estimé.

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  2. Merci les gars. Oui, Ben, tu n’es pas le seul à avoir été sceptique. Quasiment tout le monde l’a été, je ne sais pas pourquoi. Je vais faire un billet là-dessus, sur le scepticisme qui nous a accompagnés depuis l’été dernier, car il est pour moi incompréhensible. Et en même temps, il doit bien être le reflet de quelque chose de réel. Cela mérite un petit billet.

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