Ecrivains voyageurs écolo : l’exemple de Sylvain Tesson

Il y a de nombreux types d’écrivains voyageurs. L’image promue par le mouvement Pour une littérature voyageuse ne relève que d’un type, sans doute majoritaire mais très circonstancié dans l’histoire. Masculin, solitaire, soixante-huitard et post soixante-huitard, fier de ses choix de pseudo-nomade, méprisant vis-à-vis de ceux qui sont restés chez eux, méprisant vis-à-vis des « petit moi » et des recherches formelles.

Heureusement, il y a d’autres voyageurs, et d’autres écrivains.

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La carte de ce récit de voyage, par exemple, vient d’un livre de jeunes voyageurs qui suivent un projet poétique et environnemental : le trajet du pétrole, depuis son extraction jusqu’à la mer méditerranée. Un photographe et un écrivain qui a l’habitude des steppes d’Asie centrale, pour les avoir déjà beaucoup pratiquées, à pied, à bicyclette et à cheval.

La carte, déjà, me plaît pour ce qu’elle montre de tentative personnelle. Ils y ont mis de la couleur, des dessins, de l’écriture manuelle. Il y a un effort.

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C’est un livre un peu cher, mais dont les photos sont remarquables, et le texte peut-être remarquable aussi (je n’ai pas encore eu le temps de lire.)

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L’Asie centrale est là, fascinante, avec ses populations mêlées, ces filles russes qui côtoient des filles chinoises ou turco-mongoles, dans des langues variées dont aucune ne peut véritablement s’imposer.

Asie centrale d’où éclatera peut-être le prochain conflit majeur, puisque toutes les grandes puissances sont là, armées à l’appui, à s’assurer de leur approvisionnement de pétrole.

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6 commentaires sur “Ecrivains voyageurs écolo : l’exemple de Sylvain Tesson

  1. L’avez-vous lu à présent ? Si non, vous pourriez être intéressé par le fait qu’il cite Hérodote une fois, page 36. Il ne le cite pas à proprement parler, mais il l’évoque à propos du portrait des Sarmates, au Livre IV de L’Enquête.
    Il évoque le grand voyageur arabe Ibn Battuta quelques pages plus tôt, page 32, dans une belle page sur la « Géopolitique des tubes ». Il montre que les pipe lines suivent les mêmes tracés et obéissent aux même lignes géographiques que les caravaniers de la route de la soie. Pas mal.

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  2. Laurence, rassurez-moi : quand vous dites que vous ne répondrez plus à mes commentaires, c’est dans la conversation sur « Infamie de la charité », pas pour toujours ?

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  3. Chez Arthaud à Grenoble, on sort de beaux livres. Cependant, j’ai du mal à comprendre ce qu’est une jeune fille turco-mongole, malgré les photos. Et je ne comprends pas non plus l’argument selon lequel le pipe-line et la route de la soie suivent le même chemin… why ?

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  4. Je dis turco-mongole parce que ça me fait rêver, mais je ne sais pas si cela décrit une population pour de vrai. On parle de langues turco-mongoles, autant que je sache.
    Les pipe lines suivent les mêmes chemins que les voyageurs des siècles passés car il faut trouver les passages les moins montagneux, les plus faciles à traverser. Sur ce points, les caravanes des marchands antiques et les entreprises modernes suivent la géographie d’un même terrain avec les mêmes réflexes.

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