Christine Deviers-Joncour

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Christine Deviers-Joncour
Biographie
Naissance
Surnoms
Putain de la République, Mata Hari du PérigordVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Écrivaine (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
Jean-Jacques de Peretti (de à )
Alf Emil Eik (d) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Elf Aquitaine (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Condamnations
Lieu de détention
Site web

Christine Deviers-Joncour, née Anne-Marie Christine Deviers le à La Cassagne, est connue dans le cadre de l'affaire Dumas.

Elle a reçu d'importantes commissions du groupe chimique et pétrolier public Elf Aquitaine ainsi que du groupe d'armement Thomson pour obtenir de Roland Dumas, ministre des Affaires étrangères de François Mitterrand, dont elle était la maîtresse, l'autorisation de vendre des frégates militaires à Taïwan.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fille unique de Marcel et Paulette Deviers, instituteurs socialistes, Anne-Marie Christine Deviers est élève au lycée La-Boétie de Sarlat-la-Canéda quand elle rencontre Jean-Jacques de Peretti, élève au collège jésuite Saint-Joseph de la même ville. En 1965, Anne-Marie tombe enceinte. Le couple se marie rapidement puis quitte la Dordogne pour Paris, où Anne-Marie n'utilise plus que le prénom Christine. Séparés en 1970, ils divorcent en 1972. Leur fils se prénomme Frédéric[1].

En 1976, Christine se remarie avec Claude Joncour, directeur général chez CGR Thomson dont elle a un second fils, prénommé Philippe. Par l'intermédiaire de Claude, passé chez Rhône-Poulenc, Christine rencontre Alfred Sirven.

En 2006, elle épouse Alf Emil Eik, musicien, compositeur et producteur norvégien[2].

Affaire Dumas[modifier | modifier le code]

Selon les sources, les circonstances de sa rencontre avec Roland Dumas diffèrent : en 1986 à Sarlat où Dumas se présente aux élections[3], ou, en 1988, par l'intermédiaire de la famille Dayan, proche de François Mitterrand.

Roland Dumas, alors ministre des Affaires étrangères, la fait entrer en 1989 comme « chargée de mission » à la société Elf-Aquitaine, comme en a témoigné l'ancienne directrice des cadres de Elf[1], jusqu'en 1993, avec « un salaire mensuel versé par Elf-Impex (10 000 F), un autre par Elf Aquitaine International (40 000 F), des faux frais (200 000 F par mois sur sa carte bancaire, aux meilleures époques) »[4]. Elle mène « grand train » avec Dumas[4].

En 1992, elle s’installe au 19, rue de l'Université, à Paris[5], dans un appartement de 320 m2 acquis par une SCI au prix de 17 millions de francs et pour lequel elle n’a pas déboursé un centime[6]. Cet appartement est au centre de l’affaire Dumas, dans laquelle elle est impliquée, survenue en marge de l'affaire Elf et de l'affaire des frégates de Taïwan et du scandale des quatre milliards de francs de rétrocommissions.

Christine Deviers-Joncour, alors ancienne maîtresse de Roland Dumas, est condamnée à trois ans de prison, dont 18 mois avec sursis, et 1,5 million de francs d'amende pour « recel d'abus de biens sociaux ». Dumas, lui, est relaxé. En 1997, Christine Deviers-Joncour est incarcérée provisoirement pendant cinq mois et demi à la prison de Fleury-Mérogis[7].

En 2002, Jean-Pierre Thiollet écrit dans son livre Les Dessous d'une présidence[8] : « Que cela plaise ou non, Christine Deviers-Joncour est l'une des femmes clefs de notre époque qu'elle incarne ».

Prises de positions et controverses sur l'invasion en Ukraine[modifier | modifier le code]

Depuis le , date de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, sur Telegram, elle relaie de nombreux propos erronés ou de fausses informations au sujet du conflit en cours. Elle y partage aussi des contenus de youtubeurs complotistes comme Silvano Trotta et de la propagande du mouvement QAnon, participant à la vague de désinformation présente sur Internet et les réseaux sociaux[9].

Publications[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Marie Guichoux, « Une vie à l'ombre de Roland Dumas », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. « Christine Deviers-Joncour : Qu'est devenue la "putain de la République" ? », sur www.purepeople.com (consulté le ).
  3. « Christine Deviers-Joncour - L’agent très privé de Roland Dumas », sur parismatch.com, (consulté le ).
  4. a et b Armelle Thoraval, « Quand Roland et Christine menaient grand train. L'affaire Elf-Dumas regorge d'épisodes cocasses. », sur Libération, (consulté le ).
  5. Karl Laske et Armelle Thoraval, « Christine Deviers-Joncour espère remettre les juges à zéro. L'ex-amie de Roland Dumas demande l'annulation de l'instruction », Libération,‎ (lire en ligne)
  6. Gilles Gaetner, Le Roman d’un séducteur. Les secrets de Roland Dumas, Éditions Jean-Claude Lattès, 1998.
  7. « Christine Deviers-Joncour : les liaisons dangereuses entre sexe et pouvoir », sur Le Point, (consulté le ).
  8. Jean-Pierre Thiollet, Les Dessous d'une présidence, Anagramme éditions, 2002.
  9. Pierre Plottu et Maxime Macé, « Sur Telegram, Christine Deviers-Joncour est une icône complotiste », sur Libération, (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]