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Séminaire du Cycle ENCG
DIAGNOSTIC FINANCIER Animé par : M. Youssef BRIK
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1.1.1. INTRODUCTION
Cette loi est la première au Maroc qui régit des dispositions comptables approfondies tant sur
le plan de la forme que sur celui du fond. En effet, jusqu’à la date de mise en œuvre de cette
loi les commerçants tenaient leur comptabilité selon les dispositions du code de commerce du
12 Août 1913 et de celles du plan comptable Français datant de 1957.
Grâce à cette loi les entreprises commerciales vont disposer de règles et de codifications
comptables spécifiquement Marocaines et d’une présentation des états financiers homogène
et plus riche en informations de gestion.
La loi comptable relative aux obligations comptables des commerçants a été publiée le 30
décembre 1992. Elle prévoyaient l’entrée en vigueur de ses dispositions pour l’exercice 1994.
Les entreprises personnes physiques et morales concernées c’est à dire tous les commerçants
au sens du code de commerce ayant leur exercice comptable qui coïncide avec l’année civile
devront présenter leurs états de synthèse de l’exercice 1994 au plus tard le 31 Mars 1995
selon les disposition de forme et de fond de ladite loi.
A. CONTEXTE JURIDIQUE
A.1. SITUATION ANTERIEURE A LA LOI COMPTABLE
La loi comptable est venue combler une lacune en matière de réglementation comptable.
Jusqu’au 30 décembre 1992, aucun texte de loi ne prévoyait les modalités de tenue de la
comptabilité et de présentation des états financiers suivant le plan 1957 . La pratique
marocaine en matière comptable se basait sur le plan 1957, sans fondement juridique clair,
mais était conduite à cette situation, du fait que l’administration fiscale avait adopté les
états financiers tirés du modèle du plan 1957 français.
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Le dahir du 14/04/1960 organisant le contrôle financier de l’état sur les offices, établissements
publics et sur les sociétés et organismes publics.
Le décret du 10/11/89 rendant applicable le C.G.N.C. aux entreprises publiques désignées.
D. SOCIETES D’INVESTISSEMENT:
Le décret royal du 22/10/1966 sociétés d’investissement (art. 11 bilan et compte de pertes et
profits)
E. ENTREPRISES SOUMISES A L’I.B.P. : (n’est plus applicable)
Les arrêtés du 05/03/1965 et du 31/12/69 du Ministre des finances qui imposent aux entreprises
industrielles et commerciales soumises à l’I.B.P. suivant le B.N.R. un modèle du bilan, du
C.E.G. du compte du P&P.
F. BOURSE
Le Dahir du 25/07/1970 relatif à l’information des actionnaires (Bourse) publication du bilan.
G. ASSURANCE
Une instruction du Ministère des finances en date du 19/12/1977 a introduit un plan comptable
commun aux compagnies d’assurances à compter du 01/01/1978.
H. BANQUES
Une instruction de la Banque du Maroc du 30/12/1981 a imposé aux banques établies au Maroc
d’appliquer un plan comptable commun à compter du 01/01/1982.
I. SOCIETES SOUMISES A L’I.S.
La loi du 31/12/86 (article 31) renvoie au code de commerce mais contient le terme de compte de
pertes et profits.
Le décret du 30/12/87 impose un modèle des états financiers s’inspirant légèrement des états de
synthèse du C.G.N.C.
J. ENTREPRISES SOUMISES A L’I.G.R.
La loi du 21 novembre 1989 (article 29) renvoie au code de commerce mais contient le terme de
compte de pertes et profits.
Le décret du 30 décembre 1987 comporte les modèles des états financiers du régime du B.N.R.
et du résultat simplifié
Constats :
Le réflexe fiscal l’emporte sur le comptable ;
Alignement sur la méthode fiscale en l’absence de référentiel comptable spécifique et
admis par tous.
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APPLICATIONS DU
C.G.N.C.
CONSEQUENCES :
Double travail en fin d’année pour
Date d’entrée en Application éditer les états de synthèse et les
vigueur décidée facultative liasses fiscales
par arrêté conjoint possible avant Attitude du commissaire aux comptes
l’arrêté « ? »
Tenue de deux comptabilités (57 et
C.G.N.C.)
Application obligatoire du
C.G.N.C.
ODEP
SCE
ONEP
Etc.
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LA LOI
COMPTABLE
NON
COMMERCANTS COMMERCANTS
LES REGLES
DU C.G.N.C.
oui
Obligatoire pour
Repri
tous les
se commerçants
par la
loi ?
non
Obligatoires pour les établissements publics
commerçants (sauf disposition contraire de la loi
comptable)
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ETABLISSEMENTS
PUBLICS
LOI COMPTABLE
Relative aux obligations comptables des
commerçants
Règles oui
prévues FIN
par la
loi ?
non
Arrêté
Arrêté conjoint
publié ? non
non conjoint
publié ?
Application
obligatoire
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ENTREPRISES
PRIVEES
COMMERCANTES
Schéma classique
Arrêté ministériel…
CODE GENERAL DE NORMALISATION COMPTABLE
C.G.N.C.
Dispositions légales
Dispositions réglementaires
Conventions techniques
du plan comptable
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La loi se présente sous la forme de 26 articles auxquels il a été annexé des tableaux du CGNC
comprenant:
- Le cadre comptable, Modèles Normal et simplifié;
- Les états de synthèse, Modèles Normal et simplifié.
Ces états de synthèse comprennent pour le modèle normal obligatoirement les documents
suivants:
le bilan;
le compte des produits et charges ( qui remplacent le compte d’exploitation générale
et le compte de pertes et profits);
l’état des soldes de gestion;
le tableau de financement;
et l’état des informations complémentaires.
Le modèle simplifié annexé à la présente loi ne comprend pas l’état des soldes de gestion, et
le contenu des autres états et tableaux est plus réduit.
L’étude de la loi s’appuiera sur deux documents les essentiels suivants:
le sommaire analytique de la loi comprenant toutes les références de la loi aux
principes, règles, méthodes et prescriptions du C.G.N.C., indexé aux numéros
d’articles de cette loi;
l’état récapitulant les principales divergences entre la loi et le C.G.N.C.
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Loi du 30/12/1992
Le C.G.N.C. n’a pas d’existence légale pour les entreprises privées car cette loi n’y fait
pas référence.
Conséquences :
- Pas de plan des comptes
- Pas de modalités de fonctionnement des comptes Attendre le décret
- Pas de modèle simplifié (l’article 21 doit être modifié) d’application
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Loi art (20) : possibilité de changement de méthodes pour l’établissement des états de
synthèse en cas de non continuité d’exploitation.
5) Image fidèle:
Pour le CGNC : Les états de synthèse doivent donner une image fidèle du patrimoine, de la
situation financière et des résultats.
Dans la loi (art 11) il est question des “actifs et passifs” au lieu de patrimoine, alors que dans
l’ETIC A2, A3 annexé à la loi il est question de patrimoine.
6) Ecarts de conversion:
Pour le CGNC les créances immobilisées et les dettes de financement en monnaies étrangères
sont obligatoirement converties et comptabilisées en dirhams sur la base du derniers cours de
change connu à la date de clôture. Les différences de conversion sont comptabilisées dans de
comptes d’écarts de conversion actifs ou passif.
La loi ne mentionne pas la valeur d’inventaire de ces créances ou dettes. en monnaies
étrangères. Donc, il n’est pas obligatoire de constater des écarts de conversion.
II.A.1. INTRODUCTION :
Ainsi, cette information comptable normalisée pourra devenir une source privilégiée
d’informations pour les décideurs et satisfaire au mieux leurs besoins en matière de gestion
d’entreprise.
Le nouveau plan comptable marocain est régi par le code général de normalisation comptable
(CGNC) qui se divise en deux parties distinctes:
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CODE GENERAL DE
NORMALISATION COMPTABLE
C.G.N.C.
« = »
NORME GENERALE COMPTABLE
LANGAGE COMPTABLE
COMPREHENSIBLE PAR
TOUS
Les choix directeurs
Les principes fondamentaux
Les conventions de base
COMPTABILITE NORMALISEE
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OBJECTIFS DU C.G.N.C.
Rattraper le retard en matière de normalisation comptable par rapport à l’Afrique et
surtout à l’Europe ;
Mettre au point un outil de gestion destiné au chef d’entreprise ;
Développer l’information micro et macro économique ;
Améliorer la connaissance des performances des entreprises pour tous les utilisateurs
de information comptable: administration fiscale, comptabilité nationale, banque,
bourse, etc. ;
Harmoniser avec les normes internationales I.A.S.C., et les directives de la
communauté européenne (4ème et 7ème).
INNOVATIONS DU C.G.N.C.
EXHAUSTIVITE
PRINCIPES COMPTABLES AFFIRMES ET NOTION D’IMAGE FIDELE
METHODES D’EVALUATION
CODIFICATION ORIGINALE DES COMPTES
ETATS DE SYNTHESE :
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o Tracés ;
o Informations de gestion.
Qualité de l’information
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CHOIX
DIRECTEURS
NORMES INTERNATIONALES
ISAC, 4° & 7° directive CEE
OBJECTIFS D’INFORMATION
ANALYSE FINANCIERE
ANALYSE ECONOMIQUE Comptabilité des flux (cession d’immobilisations,
Pertinence, fiabilité flux dans le G.L.)
Qualité d’information des états de synthèse Eléments financiers du BL et ESG (trésorerie-
CAF et autofinancement)
Le tableau de financement
LES MOYENS
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II A 1/ PRINCIPES COMPTABLES
Ce sont des conventions, des normes qui ont été définis avec une portée générale, afin de
permettre d’enregistrer les opérations comptables selon des règles admises sur le plan
international et connues de tous
La confection des états de synthèse doit être
effectuée dans le respect des principes et méthodes
préalablement définies et acceptés par tous
afin de permettre la compréhension de la comptabilité
par les Utilisateurs des Etats de Synthèses
(Associés, Banques, Etat, Bourse, fournisseurs...)
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Présentation
L’analyse financière permet de connaître la situation d’une entreprise (activité, performances
réalisées, structure financière), de l’interpréter d’effectuer des comparaisons et donc de
prendre des décisions.
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1.1. Généralités
On distingue :
Elle est basée sur les comptes annuels à une Elle est fondée sur l’étude des flux
date donnée. financiers pour une période donnée.
L’analyse financière doit prendre également en compte des éléments d’information extra-
comptables tels que:
le cycle de vie de l’entreprise;
sa forme juridique
son secteur d’activité
son potentiel technologique et humain;
l’évolution du marché ;
son appartenance à un groupe;
L’analyse financière est une aide à la prise de décision ; elle permet d’améliorer la gestion
de l’entreprise et de répondre aux questions :
quelle est la valeur de l’entreprise ?
l’entreprise est-elle rentable?
sa structure financière est-elle équilibrée?
quels sont les points forts, les points faibles et les potentialités de l’entreprise?
quels sont les risques encourus ?
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d’activité
de profitabilité
de partage de la valeur ajoutée
de rentabilité.
Le bilan donne des informations sur la situation financière et sur la valeur de l’entreprise.
L’analyse de la structure financière s’effectue à partir d’indicateurs de gestion différents
selon les critères retenus pour apprécier l’équilibre financier (approche patrimoniale ou
approche fonctionnelle).
Bilan comptable
Bilan financier
d’activité
de profitabilité
de partage de la valeur ajoutée
de rentabilité.
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2.1. Généralités.
L’étude du CPC constitue un point obligé de l’analyse financière pour la mise en œuvre
ultérieure de la méthode des ratios et du tableau de financement.
L’apport spécifique du plan comptable marocain à l’analyse financière est extrêmement
important à travers les indicateurs de résultats par nature d’opérations (CPC), et l’analyse de
la formation du résultat (ESG).
Le compte des produits et charges est établi à partir des comptes généraux de gestion. Il fait
partie des comptes annuels.
Les comptes de gestion distinguent pour une période donnée, en principe un exercice :
Ils représentent les revenus générés par Ils représentent les coûts engagés par
l’activité de l’entreprise : l’entreprise pour exercer son activité :
Classe 7 comptes de produits Classe 6 comptes de charges.
Rt. financier
Rt. +
d’exploitation
Rt. non courant
Rt. courant +
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l’entreprise. Et la présentation du CPC telle qu’elle a été prévue par le PCM permet une
comparaison des agrégats par rapport à l’exercice comptable précédent.
Activité
Activité Produits Charges d’exploitation :
d’exploitation
courante d’exploitation : Coûts occasionnés par
Ressources produites l’activité normale de
par l’activité normale l’entreprise
de l’entreprise
Le résultat d’exploitation s’obtient par la différence entre les produits d’exploitation et les
charges d’exploitation.
Les produits d’exploitation comportent:
• les ventes de marchandises ;
• les ventes de biens et services produits ou production vendue ;
• les variations de stocks de produits ou production stockée;
• les immobilisations produites par l’entreprise pour elle-même ou production immobilisée;
• les subventions d’exploitation qui permettent de faire face à une insuffisance du prix de
vente ou à des charges d’exploitation;
• les autres produits d’exploitation :jetons de présence reçus, revenus des immeubles non
affectés à l’exploitation, profits sur opérations faites en commun, transferts de pertes sur
opérations faites en commun, autres produits d’exploitation des exercices antérieurs;
• les reprises d’exploitation; transferts de charges.
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Si le résultat financier est lié à des décisions de gestion financière concernant le cycle
d’exploitation, d’investissement et de financement de l’entreprise, il n’en demeure pas moins
que son niveau dépendra aussi des stratégies de croissance externe poursuivies par
l’entreprise, et des facteurs d’évolution de l’environnement monétaire.
Charges
Charges Produits
Produits
d’exploitation
d’exploitation d’exploitation
d’exploitation
Charges financières Produits financiers
Charges financières Produits financiers
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Rappelons au passage que le résultat de l’exercice peut être affecté par certaines pratiques
comptables et fiscales, notamment en matière d’évaluation de stocks et de dotations aux
amortissements et aux provisions, et qu’une attention particulière doit être accordée par
l’analyste financier à l’examen de ces postes comme nous l’avons indiqué précédemment.
Il y a également lieu de signaler le cas des transferts de charges, qui peuvent affecter les
divers niveaux de résultat. Les transferts de charges sont des comptes, utilisés lorsque
l’entreprise n’est pas capable au moment de l’inscription des charges de préciser leur
caractère (exploitation, financier, non courant). En fin d’exercice, l’entreprise doit transférer
ses charges à un autre compte de charge ou à un compte de bilan par l’intermédiaire d’un
compte « transfert de charges ».
Si les transferts de charges ne sont pas correctement effectués, il s’ensuit un problème de
distorsion des résultats dégagés et donc de la qualité de l’information. C’est la raison pour
laquelle l’utilisation de ces postes doit demeurer tout à fait exceptionnelle.
Les achats revendus sont égaux aux achats diminués de la variation de stocks de mar-
chandises (stock final — stock initial). Notons au passage une distorsion dans l’évaluation de
la composante «achats», valorisée au prix d’achat, et de la composante «variation de stocks»
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qui, elle, est valorisée au coût d’achat, c’est-à-dire au prix d’achat majoré des frais
accessoires d’achat.
Pour les entreprises commerciales, le taux de marge, c’est-à-dire le rapport de la marge brute
au chiffre d’affaires hors taxe, constitue un indicateur fondamental pour l’analyse du seuil de
rentabilité, en l’absence de comptabilité analytique, et pour l’analyse de la politique
commerciale de l’entreprise dans le temps et par rapport à la concurrence.
Voyons sur la base d’un exemple le mode de calcul de la marge brute:
Ventes hors taxes: 100 000
Achats revendus de marchandises hors taxes: 60 000
Marge brute: 40 000
Cet exemple montre que le taux de marge ressort à 40 000/100 000, soit 40%.
Le taux de marge ne doit pas être confondu avec le taux de marque, qui est le rapport de la
marge brute aux achats revendus de marchandises, soit 40 000/60 000 = 66,67%.
Il convient de noter que les reprises d’exploitation et les transferts de charges ne sont pas pris
en compte, car ils sont sans impact sur la production de l’exercice. Par contre, l’exclusion du
calcul de la production des subventions d’exploitation semble injustifiée quand celles-ci
constituent des compléments de prix comme dans le secteur agroalimentaire par exemple.
L’intérêt du concept de production est tout d’abord de fonder une opinion valable sur le
niveau d’activité de l’entreprise, en particulier quand les en—cours de fabrication sont
importants et/ou que l’entreprise réalise des travaux pour elle-même. Ensuite, il permet de
rapprocher la production de l’exercice des consommations correspondantes.
On note enfin certaines limites de ce concept qui agrège des éléments calculés sur des bases
hétérogènes. Alors que la production vendue est évaluée en prix de vente, la production
stockée et la production immobilisée sont évaluées au coût de production.
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l’entreprise à l’économie, la somme des valeurs ajoutées de toutes les entreprises permettant
de dégager le PIB. (Produit intérieur brut) en comptabilité nationale. Le concept de valeur
ajoutée sera donc préféré au chiffre d’affaires pour apprécier la taille et la contribution de
l’entreprise et de son personnel à la richesse nationale.
Pour l’entreprise, la valeur ajoutée constitue un indicateur pertinent de son poids économique
et de sa taille. Ainsi, une entreprise de distribution qui achète et revend des équipements par
exemple aura une valeur ajoutée faible, alors qu’une société industrielle dont les activités
sont intégrées aura une valeur ajoutée plus forte. La valeur ajoutée est un indicateur qui
permet de mesurer le degré d’intégration des activités de l’entreprise et la richesse créée.
Contrairement à une idée répandue, la valeur ajoutée ne constitue aucunement un indicateur
de rentabilité, et l’objectif de maximisation de la valeur ajoutée est tout à fait déraisonnable.
En effet, des raisons de flexibilité stratégique et d’efficacité peuvent conduire une entreprise
à recourir à la sous-traitance plutôt qu’à intégrer certaines activités. Si sa valeur ajoutée est
plus faible que celle d’une entreprise similaire à activités intégrées, elle aura l’avantage d’être
plus flexible et sans doute plus efficace. Notons que le recours à la sous-traitance se fait au
profit de la valeur ajoutée des sous—traitants et n’affecte en aucun cas la valeur ajoutée du
pays.
Mentionnons enfin que le concept de valeur ajoutée présente un intérêt particulier pour
l’analyse de la répartition des revenus au sein de l’entreprise entre le personnel, l’État, les
apporteurs de capitaux et l’entreprise elle—même.
Notons que cette présentation permet de calculer la valeur ajoutée de manière additive, en
faisant la somme de la rémunération des divers groupes qui sont partie prenante dans la
répartition de la valeur ajoutée.
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Notons que l’E.B.E., dernier solde avant amortissements, est encore appelé cash-flow brut
d’exploitation, parce qu’il représente un surplus monétaire ou flux de trésorerie potentiel
généré par l’exploitation. Sur un plan financier, l’intérêt de ce concept est double.
En matière de gestion de trésorerie d’abord, l’E.B.E. est un flux de fonds qui sert de base de
calcul pour toutes les prévisions de trésorerie. Ensuite, ce concept constitue pour
l’investisseur un flux financier significatif pour l’appréciation de la rentabilité économique de
l’entreprise.
Il y a lieu de relever que le calcul de l’E.B.E. peut être sous-évalué si par exemple
l’entreprise a transféré des charges d’exploitation au bilan. C’est pourquoi certains analystes
suggèrent de calculer un E.B.E. corrigé à la hausse du montant des transferts de charges
d’exploitation. Il convient de noter que l’E.B.E. est corrigé dans ce sens pour le calcul de la
capacité d’autofinancement (méthode soustractive)(’).
Le résultat courant résulte donc des opérations ordinaires ou habituelles de l’entreprise sur un
plan industriel, commercial et financier, exclusion faite des éléments non courants et de
l’incidence fiscale de l’impôt sur les résultats.
Le résultat courant doit être analysé avec prudence, notamment si des transferts de charges
importants sont effectués de l’exploitation dans le non courant. Des entreprises en situation
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de récession peuvent enregistrer des pertes importantes et les considérer comme des éléments
non courants pour afficher un résultat positif.
On peut observer que le résultat courant est très prisé par les analystes financiers, qui lui
appliquent l’imposition pour dégager un résultat net corrigé issu de l’activité normale de
l’entreprise.
Résultat net = Résultat courant + Produits non courants - Charges non courantes — impôts
sur les résultats
Le résultat net constitue la mesure comptable de l’enrichissement ou de l’appauvrissement de
l’entreprise. C’est ce résultat qui est soumis à l’assemblée générale ordinaire, qui décide de
ses règles d’affectation en fonction des politiques de dividendes et d’autofinancement
poursuivies par l’entreprise.
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+ Subventions d’exploitation
+ Redevances crédit-bail
Valeur ajoutée CDB = Valeur ajoutée PCM + Personnel extérieur
- Impôts, taxes et versements
assimilés
Les soldes de la Centrale des bilans après le « résultat courant avant impôt » sont identiques à
ceux du Plan comptable général.
4. LA CAPACITE D’AUTOFINANCEMENT
4.1. Généralités
Pour assurer son développement et taire face à ses dettes, l’entreprise a des besoins de
financement.
Afin de financer ses besoins, L’entreprise dispose de ressources de différentes origines
Les associés
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D’augmenter
le fonds de roulement
De rembourser
les dettes financières.
De mesurer
la capacité de développement
et l’indépendance financière de l’entreprise.
Ce sont des charges Ce sont des charges Ce sont des produits Ce sont des produits
qui entraînent des calculées qui qui génèrent des calculés qui ne
dépenses(achats, n’entraînent pas de recettes (chiffre génèrent pas de
charges externes, dépenses (dotations d’affaires, revenus recettes (reprises sur
charges de aux amortissements financiers, . . .). amortissements et
personnel,...)., et aux provisions et provisions quote-part
valeur comptable de subventions
des éléments d’actif d’investissement
cédés). virées aux résultat).
Capacité d’autofinancement
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Contrôle
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PRODUITS CHARGES
Charges décaissables
Produits encaissables
A NOTER
même dans le cas d’un résultat de l’exercice négatif, l’entreprise peut dégager une
capacité d’autofinancement ;
dans la méthode soustractive, le point de départ peut être une insuffisance brute
d’exploitation précédée du signe (-) ;
une capacité d’autofinancement négative reflète une situation critique.
4.3. L’autofinancement
L’autofinancement correspond à la part de la capacité d’autofinancement qui restera à la
disposition de la société pour être réinvestie.
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Les charges
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Y=b Y = ax Y=
y
y y
Charges
Charges Charges
0 Activité x 0 Activité x 0
Activité x
Seules les charges d’exploitation sont concernées.
Un coût variable est constitué uniquement par les charges qui varient avec le volume d’acti-
vité. Ces frais s’intitulent frais variables ou frais opérationnels; ils sont répartis entre les
produits ou entre les activités afin de calculer le coût variable de chaque produit ou de chaque
activité.
La différence entre le total des charges et les charges variables représente les charges fixes
qui sont supportées par l’entreprise quel que soit le volume des ventes réalisées dans une
structure donnée.
Les charges fixes ne sont pas réparties par produit, elles sont traitées globalement pour la
détermination du résultat
À NOTER • Le coût variable s’intitule également « Direct costing » qui ne doit pas être
confondu avec le coût direct • Pour la variation de stocks des produits finis
— SF> SI ~ augmentation de produit (+);
— SF < SI =~ diminution de produit (—).
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La marge sur coût variable s’exprime en pourcentage du chiffre d’affaires. On obtient alors le
taux de marge sur coût variable
Taux de marge sur coût variable = Marge sur coût variable / Chiffre
d’affaires X 100
La somme des marges sur coût variable par produit déduction faite des coûts fixes globaux
permet de déterminer le résultat de l’entreprise
La marge sur coût variable est un indicateur de gestion qui mesure la performance d’un
produit
ou d’une activité.
Elle permet de répondre aux questions suivantes
— quelle est la contribution du produit ou de l’activité à absorber les charges fixes?
— ce produit ou cette activité est-il rentable?
— l’entreprise a-t-elle intérêt :
à développer sa production ou sa commercialisation?
à supprimer sa production ou sa commercialisation?
Avant de décider de la suppression d’un produit ou d’une activité, il faut s’assurer que cette
suppression n’entraînera pas une diminution du résultat global.
La méthode des coût variables permet d’effectuer aisément des prévisions :
de calculs de coûts
de calculs de résultats
de calculs du seuil de rentabilité
Elle facilite la prise de décision.
6. Le seuil de rentabilité
6.1. Définition
La notion de seuil de rentabilité repose sur l’analyse des charges :
en charges variables;
et en charges fixes.
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Le seuil de rentabilité est le chiffre d’affaires ou le niveau d’activité que l’entreprise doit
atteindre pour couvrir l’intégralité de ses charges (variables et fixes) et pour lequel elle ne
dégage ni bénéfice, ni perte.
Ou encore le seuil de rentabilité est le niveau de chiffre d’affaires pour lequel la marge sur
coût variable finance exactement le montant des charges fixes.
La comparaison du chiffre d’affaires réalisé avec le seuil de rentabilité permet de déterminer
la nature du résultat
Le seuil de rentabilité peut être exprimé en quantité à partir des formules suivantes :
Coûts fixes
MCV unitaire
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Marge de sécurité
Indice de sécurité = X
100
Chiffre d’affaires
y1=MCV
y2=CF
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y=Résultat
y1=CA
y2=Ch.V+Ch.F
y2=Taux CV X CA + b
7. Le bilan fonctionnel
7.1. Généralités
L’analyse fonctionnelle de la structure financière est basée sur l’étude de la couverture des
emplois par les ressources en prenant en considération les trois grandes fonctions
(investissement, financement, exploitation) dans les différents cycles économiques de
l’entreprise.
Le bilan comptable est l’outil de base pour analyser la structure financière de l’entreprise.
Cependant il est nécessaire de retraiter les éléments constitutifs du bilan comptable pour
permettre
Bilan fonctionnel
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A — Les masses
L’entreprise dispose de ressources :
ressources stables => cycle long de financement;
passif circulant => dettes liées au cycle d’exploitation.
Les emplois stables et l’actif circulant du bilan fonctionnel sont évalués en valeur brute.
Le bilan fonctionnel peut être présenté sous la forme d’un graphique; les masses sont alors
exprimées en pourcentages.
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B — Les retraitements
Corriger les créances et les dettes pour annuler l’effet des écarts de
conversion actif et passif et prendre en compte leur valeur
initiale.
7.3.1. Le Passif:
Regroupe la totalité des fonds utilisés par l’entreprise, il est constitué de l’ensemble des
sources de financement qui permettent à l’entreprise de financer son patrimoine et son
activité.
Le P.C.M distingue trois grandes classes dans le passif d’un bilan.
Financement Permanent :
Il comprend les principales rubriques suivantes :
• Les capitaux propres.
• Les dettes de financement.
• Les provisions durables pour risques et charges.
La trésorerie passif
7.3.1.2. L’Actif:
Est la partie du bilan où sont comptabilisées les valeurs de tous les éléments qui constituent le
patrimoine de l’entreprise.
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Le Plan Comptable Marocain distingue trois grandes classes dans l’actif d’un bilan :.
L’actif immobilisé qui est divisé en quatre principales rubriques
- Les immobilisations en non valeurs (Frais Préliminaires ;charges à répartir sur
exercices et les Primes de Remboursement des Obligations)
- Les immobilisations incorporelles (fonds commercial, brevets, marques,
licences,...).
- Les immobilisations corporelles (terrains, constructions, Installations Techniques
Mat. et Outillage,...)
- Les immobilisations financières (participations et titres détenus par l’entreprise,
prêts accordés par l’entreprise.
L actif circulant (HT) on v trouve principalement :
Les stocks de matières premières, d’en-cours, de produits et de marchandises.
-
La trésorerie — actif
un bilan est dit fonctionnel lorsque les éléments actifs et passifs sont classés d’après
leurs fonctions (financement, Investissement, exploitation)
La présentation fonctionnelle retenue par les auteurs du P C M permet de dégager les
grandes masses du bilan en répondant aux deux questions suivantes :
- D’où vient l’argent? (de ressources stables?, de la trésorerie-passif?).
- Où va l’argent? (pour financer des emplois stables9 Pour financer des actifs
d’exploitation?
Bilan fonctionnel
Cette présentation fonctionnelle du bilan est calquée sur le découpage retenu par le PCM qui
permet de calculer le fonds de roulement fonctionnel (FRF). le besoin de financement global
(BFG) et la trésorerie nette (voir plus loin)
Remarque
Le BFG peut être découpé en BFG d’exploitation et hors exploitation à partir d’une
distinction des éléments actifs et passifs circulants en éléments d’exploitation et éléments
hors exploitation.
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certains auteurs, il convient de retraiter certains engagements hors bilan tel que le crédit bail
des immobilisations d’exploitation, alors que pour d’autres, ce retraitement ne se justifie que
si le diagnostic est conduit sous une hypothèse de continuité de l’exploitation. car dans le cas
de cessation d’activité, il n’est pas opportun d’effectuer ce retraitement puisque entreprise ne
peut pas céder les biens en crédit bail qui ne lui appartiennent pas.
A notre sens, et pour ce qui suit, il faut remarquer que les retraitements ne constituent pas une
fin en soi leur nombre et leur nature dépendent essentiellement de l’objectif du diagnostic. en
effet, il convient de garder présent à l’esprit l’objectif vise et d’éviter de procéder a des
retraitements pour le plaisir d’en faire De plus lorsqu’ils sont nécessaires. les retraitements
doivent préférer la simplicité à la sophistication. Les retraitements proposés dans ce chapitre
ne doivent pas être considères comme impératifs et obligatoires dans toutes les situations ;
selon les cas. tel élément peut ne pas être retraité ou l’être d’une façon différente de celle qui
sera indiquée dans ce chapitre au terme duquel nous ne dresserons pas une liste exhaustive
des retraitements effectués par les analystes financiers, car chaque organisme d’analyse
financière et chaque analyste, à la limite, dressent les listes de leurs retraitements.
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PASSIF
* Financement permanent
Les capitaux propres
+ Amortissement et provisions sur immobilisations
les dettes de financement :
+ Partie non amortie des immobilisations en crédit bail
* Correction par écarts de conversion actif (éléments durables)
* Correction par écart de conversion Passif (éléments durables
— Primes de remboursement des obligations
* Passif circulant (hors trésorerie)
passif circulant d’exploitation
Passif circulant hors exploitation Correction par écart de conversion Passif
(éléments circulants).
Correction par écart de conversion actif (éléments circulants)
* Trésorerie- Passif
N. B: Correction par écart de conversion (Actif ou Passif) signifie rattacher l’écart au poste
qui le concerne (c’est à dire revenir à h situation initiale en contre-passant les écritures qui
ont donné naissance aux écarts de conversion - pour les annuler -).
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Lors de son analyse selon l’approche fonctionnelle l’analyste financier doit prendre en
considération les engagements hors bilan tel que le crédit bail. En effet, le crédit bail ou
leasing mobilier est un mode d’acquisition des immobilisations. L’opération est assez proche
d’une acquisition à crédit Sans retraitement on aurait une fausse vision de l’importance des
actifs d’exploitation de l’entreprise car le biens en crédit bail ne figurent pas au bilan. Il
existe plusieurs méthodes de retraitements du crédit bail. Toutes les méthode conduisent plus
ou moins à inscrire à l’actif du bilan la valeur des immobilisations et à constater au passif un
endettement équivalent.
Certains auteurs suggèrent de retenir à l’actif et au passif. La valeur actuelle des loyers
restant a courir, y compris la valeur résiduelle ou encore la valeur de remplacement mais ces
solution sont difficiles à mettre en pratique (détermination de la valeur de remplacement,
choix d’un taux d’actualisation...). La méthode la plus simple et la plus courante consiste à
retenir le bilan comme suit :
Bilan fonctionnel
ACTIF MONTANTS PASSIF MONTANTS
IMMOBILISATIONS CAPITAUX PROPRES
Le bilan fonctionnel (comptable) est différent du bilan financier dans la mesure où :
Le bilan fonctionnel est établi dans une optique de continuité d’exploitation ;
le bilan financier est établi dans une optique de liquidation de l’entreprise (de
cessation d’activité).
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L’analyse financière à partir des documents comptables est rendue parfois difficile du fait de
la divergence entre la logique comptable et/ou fiscale et la logique financière pour le passage
du bilan comptable résolument fonctionnel (bilan du P.C.M) à un bilan financier ou bilan
liquidité, il convient pour l’analyste financier de procéder à certains retraitements et ou
classements de créances et de dettes pour améliorer la qualité de I ‘information biIantielle et
l’adapter aux impératifs de l’analyse et du diagnostic financiers.
Signalons que les retraitements et reclassements examinés ci—après découlent plus de
l’application de principes de bon sens que du respect de normes bien établies ou d’une
doctrine.
ACTIF:
1- Actif immobilisé
Total de l’actif’ immobilisé (en valeurs nettes)
3- Trésorerie / Actif
(+) Titres de valeurs de placement facilement cessibles
PASSIF:
I - Capitaux propres
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Remarques :
Signalons que l’écart de conversion-passif représente un gain latent que la loi fiscale
oblige les entreprise à l’intégrer dans le bénéfice imposable ( ce qui explique le
retraitement effectué), cependant d’un point de vue financier et par application du
principe de prudence, l’analyste financier doit éliminer « l’écart de conversion passif »
(éléments durables ou éléments circulants) en l’annulant par la contre-passation des
écritures comptables qui ont donné sa naissance (revenir à la situation initiale).
Dans le cadre de l’analyse du bilan selon l’approche financière (patrimoniale). certains
analystes financiers recommandent de prendre en considération la fiscalité différée des
subventions d’investissement et des provisions réglementées et la fiscalité latente des
provisions pour risques et charges.
D’un point de vue financier l’imposition différée des subventions et des provisions
réglementées doit être prise en compte. La dette fiscale correspondante sera assimilée. en
fonction de son échéance à plus ou moins d’un an soit aux dettes de financement, soit au
passif circulant hors trésorerie. la fraction nette d’impôt sera incorporée aux fonds
propres.
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Concernant la fiscalité latente sur les provisions pour risques et charges sans objet réel ou
avec un objet tout à fait aléatoire, il est recommandé d’un point de vue financier de
rapporter aux capitaux propres la partie nette d’impôt et de classer l’impôt latent en dettes
de financement ou au passif circulant hors trésorerie en fonction de l’échéance.
Signalons que le bilan financier est établi après répartition des résultats et en valeurs
nettes.
Le FR doit en principe être positif. lorsqu’il est négatif cela veut dire que l’entreprise ne
finance pas la totalité de ses emplois stables avec des ressources stabIes ; ce qui constitue un
déséquilibre.
Quant au BFG, il n’a véritablement de sens que dans une optique fonctionnelle, il
représente le besoin de financement généré par le cycle d’exploitation de l’entreprise, il se
calcule ainsi qu’il suit selon l’approche retenue :
BFG = actif circulant H.T – passif circulant H.T
Ce BFR global peut être scinde en deux composantes un BER d’exploitation limité aux
seuls éléments strictement lies à l’activité économique de l’entreprise et un BER hors
exploitation regroupant les éléments hors exploitation.
Cette relation constitue d’abord une identité comptable qui se déduit de l’égalité entre le
passif et l’actif du bilan, toute fois elle a une signification financière importante.
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L’entreprise finance son BFG avec des ressources stables (sous l’hypothèse que le FR>0)
c’est plutôt une bonne situation, mais il faut veiller a ce que le niveau de la trésorerie ne soit
pas très élevé
Lorsque le FR < BFG, la trésorerie est négative. L’intégralité du BFG n’est pas
financée par des ressources stables. L’entreprise fait recours à des crédits bancaires à court
terme pour financer une partie de son BFG, cela ne constitue pas une mauvaise situation en
soi, à condition que la rotation des créances et dettes d’exploitation permette de faire face aux
remboursements des concours bancaires courants.
En fin on pourrait dire que l’optimum est une situation où la trésorerie est nulle
(FR=BFG) Le financement du BFG est juste couvert par des ressources stables.
Après retraitement, le bilan financier se présente de la façon suivante :
Bilan financier
Actif Passif
Immobilisations Capitaux propres
Stocks Dette à L.M.T.
Créances Dette à CT.
Trésorerie/Actif Trésorerie/Passif
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