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Manuel du parfumeur , par

Mme Gacon-Dufour,...

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


Gacon-Dufour, Marie Armande Jeanne (1753-1835). Auteur du
texte. Manuel du parfumeur , par Mme Gacon-Dufour,.... 1825.

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MANUEL
DU
PARFUMEUR,
CONTENANT
Les moyens de confectionner les Pâtes odorantes, les
Poudres de diverses sortes, les Pommades les Sa-
vons de toilette, les Eaux de senteur, Les Vinaigres
Extraits, Élixirs, Essences, Huiles,Parfums, Lau
de Cologne, Odeurs, Aromates, Cosmétiques, Pas-
tilles odorantes, Sachets pour les bains , Rouge et
autres Objets de son Art, et ou se trouve indique un
grand nombre de compositions nouvelles ;

PAR Mme GACON-DUFOUR,


AUTEUR DU DIVERS OUVRAGES D'ÉCONOMIE, D'ARTS

ET DE SCIENCES

PARIS,
RORET, LIBRAIRE, RUE HAUTEFEUILLE,
AU COAN DE CELLE DU BATTOIR.
MANUEL
DU

PARFUMEUR.
MANUEL
DU

PARFUMEUR,
CONTENANT

Les moyens de confectionner les Pâtes odorantes, les Poudres


de diverses sortes, les Pommades, les Savons de Toilette,
les Eaux de Senteur, les Vinaigres, Extraits, Elixirs,
Essences, Huiles, Parfums, Eau de Cologne, Odems,
Aromates, Cosmétiques, Pastilles odorantes, Sachets
pour les bains. Rouge et autres Objets de son Art, et
où se trouve indiqué un grand nombre de Compositions
nouvelles ;

PAR Mme GACON-DUFOUR,


AUTEUR DE DIVERS OUVRAGES D'ÉCONOMIE, D'ARTS ET DE
SCIENCES.

PARIS,
RORET, libraire, rue hautefeuille,
AU COIN DE CELLE DU BATTOIR,
1825.
PRÉFACE.

IL est peu d'arts dans la société qui soient


plus utiles que celui du parfumeur. En ai-
dant particulièrement à la propreté, il aide
aussi à la bonne santé.
L'un des plus agréables pour la manipu-
lation, il est encore l'un des plus avantageux
pour le commerce en général. On pourrait
dire de lui qu'il lie les nations entre elles
par ce moyen ; car c'est peut-être celui qui
procure le plus de consommation des mar-
chandises apportées des pays éloignés et
d'au-delà des mers.
Il y a quelques années, il concourait, par
la poudre qu'il fabrique, à décorer toutes les
têtes ; mais la mode a changé, et la poudre,
au parfumeur les moyens de faire aussi
bien, d'employer moins de temps, de com-
bustibles, de gens de journée, et conséquem-
ment d'obtenir plus de bénéfice, et un plus
grand débit en raison de la diminution des
prix sans que cela nuise à ses intérêts.
Simplifier les compositions, et néanmoins
les rendre aussi suaves, diminuer le nombre
des manières de les confectionner, doivent
être le but du parfumeur. Ses intérêts n'en
souffrent point, et je le répète, il obtient
même plus de bénéfice.
J'ai traité tous les articles qui concernent
les travaux du parfumeur, et j'ai tâché, au-
tant qu'il m'a été possible, de les dépouil-
ler des superfluités, qui sont quelquefois
nuisibles aux résultats, par la difficulté de
les amalgamer convenablement.
J'ai indiqué aussi les lieux où croissent
les parfums que l'on importe en France, et
j'ai surtout donné les moyens de connaître
s'ils ne sont point falsifiés : la falsification
occasione trop souvent des pertes de temps,
parfum plus dangereux qu'agréable, et que
ces bains, qui doivent rafraichir, délasser,
donner de la circulation au sang, ne pro-
duisissent un effet contraire.
Il serait presque impossible qu'une per-
sonne d'une faible constitution supportât
pendant une heure les émanations fortes des
plantes avec lesquelles on parfumait les
bains il y a trente ans.
J'ai pensé, et j'ai dû le dire, que des sachets
qu'on peut ôter à volonté, et qui ne sont rem-
plis que de feuilles et de fleurs aromatiques,
entraînaient beaucoup moins d'inconvéniens.
J'ai omis d'indiquer la manière de fa-
briquer du blanc, des pommades pour tein-
dre les cheveux, les sourcils, etc., etc. ; ce-
la était d'usage dans le siècle de Louis XIV,
où la chimie et les sciences naturelles n'a-
vaient point acquis le degré de perfection
qu'elles possèdent maintenant ; mais ne l'est
plus aujourd'hui.
Tout en évitant de parler de ces recettes,
je n'ai point oublié d'en donner d'autres sa¬
nes peu fortunées la jouissance de choses
réservées seulement à l'opulence.
Je ne parle pas du style que j'ai employé
pour rendre mes idées ; on pense bien que
pour une série de procédés, on est obligé
d'user des mêmes tournures de phrases, des
mêmes énonciations ; et que c'est toujours
par les mots prendre, on prend, vous
prendrez ; employer, vous emploierez ;
composer, se compose, etc., que l'on peut
rendre de pareilles idées ; on ne s'attache
pas à la variété du style ; elle est bien rem-
placée par la diversité des choses. Une élocu-
tion simple, claire, qui fasse comprendre
facilement tous les procédés énoncés, est le
style qui convient et peut convenir pour un
ouvrage de la nature de celui-ci, et c'est
celle à laquelle je me suis principalement
appliquée.
INTRODUCTION.

EN France, toutes les classes de la société


désirent se procurer des jouissances, même
de luxe ; mais toutes, en raison de leur for-
tune, ne peuvent point satisfaire leurs dé-
sirs. C'est donc un service à rendre aux par-
fumeurs, que de leur indiquer la manière de
fabriquer à beaucoup moins de frais, tout
ce qui concerne leur état, et d'obtenir les
mêmes résultats, tant pour l'agrément que
pour la diminution du prix dans les achats,
sans que cela nuise à l'intérêt du fabricant,
qui, en raison de la diminution des prix,
aura beaucoup plus de demandes.
La femme opulente ne dédaignera pas
MANUEL
DU

PARFUMEUR.

TITRE Ier.
Des Matières essentielles pour la Com-
position des Baux odorantes des
>
Pommades Essences Huiles etc.
y > j
POUR la confection des pommades, il faut,
dans l'été, se munir des plantes dont on veut
leur communiquer l'odeur, telles que, la-
vande, jasmin, tubéreuse, fleurs d'oran-
ger, thym, marjolaine, violette, angélique,
menthe, baume, romarin, oeillet, rose,
rose musquée, etc., ainsi que toutes autres
fleurs ou plantes susceptibles d'être extraites
pour en obtenir l'essence odorante.
L'intérêt et l'économie commandent ou
parfumeur de ne fabriquer les pommades que
mades lorsque la saison des fleurs est pas-
sée ; parce qu'il est impossible d'obtenir
les mêmes résultats de celles que l'on cul-
tive dans les serres chaudes, l'expérience
ayant démontré que leur parfum est très-
inférieur à celles que le soleil échauffe et que
la rosée du matin nourrit.
En suivant ce précepte, l'on évitera l'em-
barras de fondre sa graisse avec les fleurs,
de les y tenir en infusion pendant vingt-quatre
heures au moins, d'être obligé de les remuer
souvent dans cet espace de temps, et d'être
encore forcé, après l'avoir laissé refroidir,
de la faire refondre au bain-marie pour reti-
rer les fleurs en les passant dans un canevas.
Ce n'est pas tout ; il est aussi d'usage an-
cien d'envelopper les fleurs dans un autre
canevas pour les mettre sous presse, afin d'en
exprimer toutes les qualités odorantes et le
peu de graisse qui se sera attaché aux feuilles
des fleurs ; puis, on met cette pommade dans
un vase, au fond duquel est une couche de
fleurs que l'on laisse encore vingt-quatre
heures.
Ne croyez pas que cela soit terminé, il
faut recommencer cinq à six jours de suite,
en ayant soin de mettre au fond du vase
les graisses conséquemment plus solides, le
fabricant aura au moins un tiers de bénéfice
de plus, même en les vendant un peu moins
cher, que s'il suit l'ancienne méthode.
Il est une pommade que les parfumeurs
ne doivent point négliger d'avoir, et dont
j'ai fait l'essai avec beaucoup de soin.
Cette pommade est fabriquée avec toutes
celles qu'on fait avec les fleurs d'oranger, de
jasmin, de tubéreuse, de thym, de jon-
quille, de rose, de rose musquée, etc. On
prend une dose de toutes ces pommades que
l'on fait fondre au bain-marie ; on y ajoute
une ou deux gouttes des essences que l'on a
composées pour confectionner ces diverses
pommades. Lorsque toutes les odeurs sont
bien amalgamées, on met sa pommade dans
des pots, et on la vend sous le titre de pom-
made au pot-pourri. Elle conserve son odeur
très-long-temps, supporte même des voya-
ges de long cours. Elle peut remplacer celle
que l'on nomme pompeusement pommade
d'Italie ; la confection en est beaucoup
moins coûteuse, elle emploiebeaucoup moins
de combustibles et de temps, ce qui est très-
précieux pour un fabricant.
Que l'on ne vienne pas m'objecter que les
Toutes ces considérations doivent engager
le parfumeur à profiter des avis que l'expé-
rience a confirmés.
En suivant ces préceptes il s'épargnera
la peine des longues confections, la crainte
de voir ses pommades s'altérer, malgré toutes
les précautions qu'il prendrait, l'économie
du temps et des matières, en ayant autant
de produit, et la certitude qu'il pourra en
envoyer dans les départemens, même à l'é-
tranger, cette manière de les confectionner
les conservant fraîches beaucoup plus long-
temps.
Il doit aussi faire beaucoup plus d'essences
qu'il n'aurait le projet de fabriquer de pom-
mades, parce que les essences étant conser-
vées dans un endroit sec et à l'abri de toutes
mauvaises émanations, il pourra confec-
tionner des pommades dans toutes les saisons
de l'année, ce qui est encore un avantage.
Quant aux pommades à la providence,
aux limaçons, des sultanes, pommade
noire, pommade jaune, pommade pour le
teint, l'usage en est un peu suranné : je
pense qu'un fabricant ne doit en avoir
qu'autant qu'on lui en demanderait. Il peut
cependant en confectionnerpour les lèvres : il
en faire la demande, dans la crainte de divul-
guer le secret qu'elles veulent garder.
Il est encore une autre pommade que l'on
intitule pour les lèvres, pour les gerçures
du sein, celles des mains, et pour adoucir
la peau ; je la crois plus nuisible qu'utile, at-
tendu qu'une partie des ingrédiens qui en-
trent dans sa composition doivent plutôt
donner de la rudesse à la peau que l'adoucir.
Les pommades vertes, jaunes etc.,
,
ne sont d'aucune utilité, ni pour blanchir
la peau, ni pour colorer les cheveux, et les
sourcils. Elles seraient au contraire très-mal-
faisantes ; il faut en conséquence s'abstenir
d'en donner la recette, mon intention étant
d'être aussi utile que possible.
Je vais passer aux eaux spiritueuses et
odorantes avec lesquelles le parfumeur con-
fectionnera les pommades ainsi que je l'expli-
querai.

Préliminaire relatif aux Eaux à employer pour


la Fabrication des Eaux odorantes.

Il est essentiel de connaître les eaux dont


on se sert pour la fabrication des différentes
eaux odorantes, afin de n'être pas obligé

/
la filtrer avec un papier gris, que vous aurez
auparavant imbibé dans du vinaigre et fait
sécher au grand soleil : par ce moyen, vous
ne courrez point le risque de voir vos eaux
odorantes se corrompre.
ce qu'elle ne frappe pas aussi sensiblement
le cerveau.
C'est au mois de juin qu'il faut faire sa pro-
vision de fleurs de lavande.
Toute cette plante est résolutive, anti-his-
térique ; ses fleurs et ses feuilles excitent la
salivation.
Ses fleurs rendent beaucoup d'huile es-
sentielle et d'une bonne odeur.
Pour avoir de l'esprit de lavande très-
agréable, il faut mêler de l'huile essentielle
de cette plante très-rectifiée, et nouvelle-
ment distillée avec de bon esprit de vin, et y
ajouter une petite quantité de benjoin. Il est
expressément recommandé par les chimistes
distingués de ne faire usage de l'esprit de
lavande que d'une manière très-modérée.
On retire aussi de cette plante une huile
essentielle fort inflammable, et d'une odeur
pénétrante. Elle est souveraine pour détruire,
les mittes et d'autres insectes aussi insuppor-
tables, qui ont en aversion l'odeur de cette
huile ; c'est pourquoi elle est très-bonne pour
les faire mourir. — Voyez au chapitre 13
ci-après ce que je dis de l'eau de lavande
du Languedoc, des moyens de reconnaître sa
falsification, etc.
tons de vanille, que vous cassez par mor-
ceaux : vous les mettez dans une pinte d'eau-
de-vie et les laissez infuser pendant un mois ;
puis vous les filtrez.
Les huiles par distillation les plus en usage
sont appelées du nom d'essences, telles que
celles de cannelle, de girofle, de cédrat, de
bergamotte, de citron, de lavande, de ge-
nièvre.
Toutes ces huiles peuvent servir au besoin,
pour améliorer les alimens, dans les liqueurs,
dans toutes les pommades et dans les eaux de
toilette.
CHAPITRE III.
Eau d'Epine-vinette.
Lorsque les fleurs de l'épine-vinette sont
passées, le pistil se change en un fruit mou
de quatre à cinq lignes, qui devient rouge en
mûrissant et qui est rempli d'une pulpe d'o-
deur des plus agréables, dont on peut faire
de l'eau pour mettre dans les flacons. Elle
serait d'autant plus avantageuse que l'on
cultive cette plante en France et que l'achat
en serait moins cher ; on pourrait aussi en
extraire une liqueur pour fabriquer du
rouge.
L'huile se fait en mettant la cannelle
dans l'esprit devin, la laissant infuser deux
ou trois jours , et la distillant.
Les Hollandais, qui la distillent à Ceylan
ou à Batavia, la vendent jusqu'à soixante-
dix francs l'once, et encore la falsifient-ils
quelquefois en la mêlant avec de l'huile de
girofle.
Heureusement grâce à l'industrie des né-
gocians hollandais, on ne manque point en
France de cette denrée, et le parfumeur doit
se munir de celles qui sont les plus fraîches
pour obtenir une huile qui lui donnera la
facilité de faire de bonnes eaux distillées,
qu'il pourra mêler soit avec ses pommades
soit avec ses eaux d'odeurs.
CHAPITRE VI.
Huile et Eau de Rose.
Cette fleur que Pline nomme avec raison
la reine des fleurs, doit être considérée par
les parfumeurs.
Ils ne doivent point négliger, dans la saison
où cette fleur embellit les parterres, d'en
faire de l'essence en assez grande quantité
pour satisfaire aux demandes réitérées qu'on
leur adressera.
Il est facile de s'en procurer, cette fleur
faisant dans le mois de juin un des plus
beaux ornemens des jardins.
On prépare l'huile de lis en faisant in-
fuser les fleurs pendant trois ou quatre jours
dans l'eau. Ensuite on en substitue d'autres,
parce qu'elles se pouriraient si on les y lais-
sait plus long-temps, et on la distille.
Cette huile ainsi préparée, en l'exposant au
soleil, a une odeur très-agréable, elle est
très-salutaire pour la conservation du teint.
L'eau odorante que l'on retire des fleurs du
lis à la chaleur du bain-marie est d'usage pour
relever le teint des jeunes filles et leur enlever
les taches du visage, surtout si l'on y ajoute
un peu de sel de tartre.
Les fleurs de lis conservées dans de l'eau-
de-vie, appliquées sur les plaies enflammées,
produisent aussi de très-bons effets.
CHAPITRE VIII.
Eau d'Ange.
On retire des fleurs de myrte, en les fai-
sant infuser dans l'eau et les distillant,
une eau astringente, que l'on nomme eau
d'Ange. Elle est fort recherchée pour sa
Le musc est un parfum extrêmement fort,
mais peu agréable s'il n'est tempéré par un
mélange d'autres parfums ou de poudre de
sucre et d'un peu d'ambre. Les parfumeurs,
les distillateurs s'en servaient beaucoup plus
autrefois qu'à présent. Néanmoins il faut
qu'un parfumeur en ait chez lui, quand ce
ne serait que pour le mêler, en petite quan-
tité, avec d'autres odeurs, surtout le musc
de Tonkin, qui conserve très-long-temps
son odeur.
On compose l'eau de musc avec l'esprit
de vin, l'essence de musc, le baume de Tolu
et l'eau de rose.
CHAPITRE X.
Eau de Thym.
L'usage du thym est intérieur et extérieur.
L'eau de thym se fait comme l'eau de la-
vande. On peut dans tous les temps la mêler
avec les autres essences odorantes pour com-
poser des pommades, comme on peut em-
ployer les eaux suaves et spiritueuses pour
mettre dans les flacons.
L'eau de thym est excellente contre les
maux de tête. Elle est très-salutaire aux vieil¬
dans les sachets que l'on compose de toutes
sortes de plantes odorantes.
Il est aussi très-important que les per-
sonnes employées à éplucher les fleurs d'o-
ranger aient le soin de ne pas les laisser trop
long-temps dans leursmains ni en trop grande
quantité. La chair communique de la cha-
leur à la fleur et en absorbe l'odeur.
Il est, je crois, inutile de répéter que toutes
les eaux se composent avec l'essence, qui,
ainsi que je l'ai dit, donne la facilité d'en
confectionner lorsque la saison des frimas est
venue affliger la nature.
CHAPITRE XII.
Eau d'Iris de Florence.
Elle se fait par infusion de la fleur dans
l'eau et par distillation ultérieure.
L'iris de Florence a une odeur de violette
très-agréable. Depuis long-temps elle est
naturalisée en France ; les grands jardiniers
fleuristes la cultivent même avec succès.
L'iris dite de Florence et qui, sans con-
tredit, est préférable aux autres, se recon-
naît facilement à sa racine, qui est d'un
beau blanc. On peut avec ses racines don-
ner un odeur de violette aux poudres.
odeur qui n'est pas désagréable et en petite
quantité ; au lieu que c'est tout le contraire
lorsqu'elle est falsifiée.
Pour éviter toutes ces épreuves et toutes ces
contrariétés, le parfumeur doit confectionner
lui-même ses essences et ses huiles.

CHAPITRE XIV.

Eau de Violette.

Elle s'exprime par essence, comme toutes


les autres fleurs des jardins. Il faut seulement
avoir soin de ne la point cueillir par un
temps humide, et de ne point la froisser dans
les mains en l'épluchant.
On fait aussi par infusion du vinaigre de
violette qui est tres-agréable pour jeter dans
les bains, pour le lavage des mains, et pour
mettre dans des flacons portatifs, afin de se
prémunir contre les mauvaises émanations.
CHAPITRE XV.

Eau. de Jonquille.

Il faut éplucher les fleurs de la jonquille


avec une grande précaution ; elle est aussi
Vous pouvez la confectionner en petite
quantité, ayant la possibilité d'en préparer
à l'instant avec une mesure donnée de ces
essences.
CHAPITRE XVIII,

Eau pour rendre la Bouche saine.

Si quelque chose est désagréable, c'est


surtout la mauvaise baleine, que malheu-
reusement ceux qui en sont affectés sem-
blent vouloir vous faire sentir, malgré vous,
en s'approchant de plus près pour vous
parler.
Que dirais-je de ceux qui ont l'haleine
infecte, soit qu'elle provienne du vice de
l'estomac, ou des dents gâtées, ou d'autres
causes ?
C'est donc un véritable service à rendre à
toutes ces personnes, que de leur indiquer un
moyen, sinon de corriger entièrement ce
défaut, du moins de le dissimuler, en leur
donnant la composition d'une eau capable
d'opérer ce bien.
Pour y parvenir, il faut faire dissoudre dans
une pinte et demie d'esprit de vin une de¬
nus : ce qu'ils disent là-dessus est fort in-
certain.
Les cubèbes des boutiques sont de petits
fruits secs, à peu près de la grosseur du poi-
vre, grisâtres, ridés, garnis d'une petite
queue et d'une odeur aromatique : ses grai-
nes sont fragiles.
Les Hollandais nous apportent les cubèbes
des Indes, surtout des îles de Java, où elles
croissent abondamment.
C'est un arbrisseau rampant, qui s'atta-
che aux arbres voisins comme le lierre ; ses
feuilles sont petites, ses fleurs odorantes.
Il leur succède des grappes chargées de
baies rondes ; ce sont les cubèbes : on les met
sécher au soleil pour les transporter.
Les cubèbes corrigent les mauvaises odeurs
de la bouche, les sueurs sous les bras et aux
pieds.
On extrait des cubèbes des huiles et des
eaux spiritueuses. Ces eaux se mêlent avec
du sucre et un peu de vinaigre ; cette boisson
fortifie l'estomac et rétablit l'appétit.
On prétend que les Indiens sont si jaloux
de la possession de leurs cubèbes, qu'ils les
font bouillir avant de les vendre, afin qu'on
ne puisse pas les semer. Il y a lieu de penser
dans le domaine des eaux à fabriquer par le
parfumeur ; car assurément rien n'est plus
désagréable pour ceux qui les voient et pour
ceux qui en sont affectés, que des yeux en-
flammés, et qui sont aussi bordés de filets
rouges. C'est parce que l'eau de bluet est
bonne pour éclaircir la vue, qu'on lui a
donné le nom d'eau de casse-lunette.
Je viens de dire que cette eau se retirait
des fleurs du bluet par la distillation. J'ai
indiqué dans d'autres articles quelle était la
manière de distiller.
Rien ne s'oppose à ce que, pour lui don-
ner une odeur agréable, on y ajoute, avant
de s'en servir, de l'eau de rose ou de l'eau de
jasmin, ou toute autre qui n'ait rien d'ir-
ritant.

NOTA. Je ne m'occuperai point de donner


dans ce manuel des recettes de lait de con-
combre, de lait virginal, de mouron, etc.
Il y a long-temps que les femmes sensées
et un peu instruites ont renoncé à toutes
ces recettes, qui sont plus nuisibles à la peau
que conservatrices, qui donnent beaucoup de
peine au parfumeur et point de bénéfice en
raison du peu de débit.
TITRE III.

De la Confection des Pommades.

Je me suis appliquée dans la série des pom-


mades dont je donne ici les recettes à évi-
,
ter d'enseigner la manière d'en fabriquer
pour le teint, pour la conversation des che-
veux, étant persuadée, d'après l'observation
de chimistes distingués, que ces pommades
sont plus dangereuses qu'utiles.
C'est autant dans l'intérêt du parfumeur
que dans celui des dames que j'émets ces
préceptes. Les dames raisonnables m'en sau-
ront gré en ce qu'elles ne seront point forcées
Cette opération terminée et votre pom-
made refroidie, vous remettez de nouveau
une seconde couche de fleurs que vous lais-
sez jusqu'au lendemain et en suivant les mê-
mes procédés que pour la première couche.
Après cette dernière, laissez bien reposer vo-
tre pommade, et ajoutez-y, lorsqu'elle sera
tirée à clair, un demi-gros d'essence de ber-
gamotte par livre ; vous pouvez ensuite la
mettre en pot.

CHAPITRE II.

Pommade à la Jonquille.

Il faut pour une livre de graisse mettre


au moins un quarteron de fleurs de jon-
quille, surtout des doubles, parce qu'elles
sont beaucoup plus suaves.
Si l'on y ajoute du jasmin, cela lui donnera
une odeur plus agréable, qui tempérera
celle de la jonquille, qui est très-forte, et la
rendra aussi moins susceptible de fatiguer
des nerfs délicats,
un quarteron de feuilles épluchées. Cette
fleur perdant facilement son odeur, pour y
remédier, il faut ajouter dans l'essence
quelques clous de girofle proportionnés à la
quantité d'oeillets.
Loin de faire tort à la pommade que l'on
confectionnera avec cette essence, cela lui
donnera un parfum qui, mêlé avec l'oeillet,
sera très-agréable.

CHAPITRE y.
Pommade à la Fleur d'Oranger.

La pommade à la fleur d'oranger se con-


serve beaucoup plus long-temps que les au-
tres, si l'on a le soin de ne cueillir la fleur
que par un temps sec et chaud.
Le pistil doit en être séparé. Ce pistil sert
à un autre usage que j'indiquerai plus loin.
Il faut au moins une demi-livre de feuilles
de fleurs d'oranger pour composer l'essence
qui sera employée pour la confection d'une
livre et un quart de pommade.
Il n'est pas inutile de mêler à cette pom-
made un peu d'essence de bergamotte, pour
fait bouillir les fleurs dans du saindoux bien
épuré. On la parfume de l'essence la plus en
vogue, et on la met dans des pois.
Cette pommade est un remède très-efficace
pour guérir les crevasses aux mains, aux
jambes, même au visage.
L'on peut en induire des gants que l'on
mettra la nuit.
Il y a un ancien proverbe italien qui dit
que la digitale guérit toutes les plaies.

CHAPITRE VII.

Pommade à l'Héliotrope.

L'on prend de la graisse de boeuf bien


fraîche, que l'on fait fondre au bain-marie,
Lorsqu'elle est fondue, l'on y ajoute des pom-
mades au jasmin, à la rose, à l'oeillet, à
l'héliotrope et un peu de benjoin.
,
Il faut éviter surtout d'étendre cette pom-
made sur des châssis, parce que cela fait
évaporer les odeurs, et force le parfumeur
( ainsi que je l'ai déjà fait observer) à mettre
des couches de fleurs multipliées, qui dimi-
nuent les profits et prennent un temps con-
sidérable.
Quand elle est totalement fondue, on la
tire à clair, et l'on y joint l'extrait (ou
l'eau) de sept à huit concombres ; puis on
la laisse infuser au moins l'espace de deux
jours.
Tandis qu'elle infuse, on la pétrit avec
grand soin. On la bat même pour la rendre
plus blanche, et on la laisse reposer. Ensuite
la passe à froid dans
on un linge.
Il est de toute inutilité de la faire fondre
de nouveau et d'y ajouter de l'eau-de-vie et
du vin blanc, ces liqueurs étant plus nui-
sibles qu'utiles pour le teint.
Si vous y ajoutez d'autres essences, telles
que celles de rose, de jasmin, de citron, etc.,
vous ferez une pommade composée qui ne
remplira pas votre but, et qui, au lieu de
rafraîchir le teint, lui sera contraire.

CHAPITRE IX.

Pommade à la Frangipane.

Ce nom à la frangipane (que ceux qui


ne connaissent pas l'origine de sa dénomina-
tion appellent à la franchipanne) est tiré
gipanier, comme on distingue trois espèces
de ces arbres; les fleurs du frangipanierblanc
sont blanches, mais bordées d'un filet rose
sur un des bords seulement ; celles du fran-
gipanier musqué sont ronges, et la couleur
en est plus foncée sur les bords ; enfin celle
du frangipanier ordinaire sont d'une belle
couleur de jaune orangé, qui, passant par
différentes nuances, se termine par un beau
rouge de carmin.
Ceux qui attribuent le nom au frangipa-
nier pensent que c'est le frangipanier mus-
qué, dont on aurait imité l'odeur que l'on
donne aux pommades, aux poudres, aux eaux
et aux savonnettes qui portent le nom à la
frangipane.
A qui que ce soit, de l'homme ou de l'arbre,
que l'on doive le nom, sans vouloir pousser
plus loin les recherches, voici comme se
compose la pommade à la frangipane, qu'il
serait plus naturel de nommer pommade au
pot pourri, puisque c'est avec une quantité
donnée de pommades déjà confectionnées
que l'on prépare celle dite à lafrangipane.
Je me borne, moi, à conseiller de prendre
de la bonne graisse de veau ou de boeuf, que
l'on fait fondre ; après l'avoir bien épurée,
»
Avant de mettre vos essences, vous
» donnez à votre pommade la teinte que vous
»
jugez à propos (en indiquant toutefois
» celle qui leur plaît davantage). »
Mais ils
ne disent pas un mot du frangipanier, ni
de ses fleurs, ni de ses feuilles ; ils ne
semblent même pas se douter qu'on puisse
faire entrer son odeur.
Alors ce n'est pas de l'arbre, mais de
l'homme, que la dénomination à la frangi-
pane doit être prise.
CHAPITRE X.

Pommade au Baume.

L'on distingue diverses sortes de baumes :


d'abord le baume, herbe odoriférante,
dont on peut tirer de l'essence, et qu'on peut
faire entrer dans les compositions des pom-
mades ;
Ensuite le baume, liqueur précieuse qui
distille d'un arbre qu'on nomme de ce nom,
l'arbre de baume ou baumier, qui ne se
trouvait que dans la Judée et dans l'E-
gypte.
Il est un autre baume, composition noire,
temps de pluie, et dans le mois de mars, un
suc résineux, fluide, d'un blanc jaunâtre,
inflammable, d'une odeur approchant de
celle du styrax.
Quelques naturels du pays en conservent
en cet état dans des bouteilles bien houchées.
On lui a donné le nom de baume d'in-
cision.
On retire de l'écorce et des rameaux du
baumier, en les faisant bouillir dans l'eau,
un suc résineux, tenace, d'une odeur appro-
chant celle du benjoin, comme le baume
de Tolu.
On a quelquefois contrefait le baume du
Pérou, en faisant bouillir une demi-once de
santal rouge dans une livre et demie d'huile
d'olive, puis y ajoutant une livre de cire
jaune fondue, une livre et demie de térében-
thine de Venise, et une once de baume noir
du Pérou ; mais ce mélange se reconnaît fa-
cilement.
L'on donne aussi le nom de faux baume
du Pérou au lotier odorant.
Pour faire la pommade au baume, l'on
prend, comme pour toutes les autres pom-
mades, de la graisse de boeuf ou de veau
bien préparée avec le benjoin et le styrax.
Le néroli n'est autre chose que l'huile es-
sentielle de l'orange, à laquelle les parfu-
meurs ont donné le nom de néroli.
La confection de cette pomade est la même
que les autres. L'on ajoute à sa qualité en
y mêlant un peu d'essence de rose et de ci-
tron. Il faut surtout la confectionner avec de
bonne graisse de veau, et éviter d'amal-
gamer d'autres pommades à cette graisse. Ce
mélange de pommades est plus nuisible qu'u-
tile, en ce que la graisse fraîche absorbe
l'odeur des pommades déjà confectionnées.
Il est, d'après ces réflexions, de l'intérêt du
parfumeur de n'employer que des essences,
surtout de celles qui sont le plus en vogue.
CHAPITRE XII.
Pommade à la Fleur d'Acacia, ou de Cassie
des Jardiniers.
L'acacia est originaire du Levant ; il est
maintenant acclimaté en France ; mais ses
fleurs sont beaucoup plus odorantes dans les
départemens méridionaux que dans les en-
virons de Paris, où il est cultivé avec succès.
Ces fleurs forment des petites boules très-
jolies et très-odorantes. Le parfumeur doit
cette excellente résine, qui est d'abord
blanche, mais qui devient ensuite grisâtre
et d'un rouge brun, maculé comme des
amandes cassées ou du nouga, ce qui lui a
fait donner le nom de benjoin amygda-
loïde.
Si l'on sépare cette résine dans le temps
convenable, elle est belle et brillante ; mais
si elle reste long-temps à l'arbre, elle devient
brune, et il s'y mêle des ordures ; voilà ce
qui fait la différence des deux espèces de
benjoins, en sortes et en larmes, que l'on
trouve chez les marchands qui en font le
commerce.
L'on ne retire pas plus de trois livres de
benjoin ou de résine d'un même arbre.
Comme les jeunes en donnent plus que les
vieux, les habitans ne les laissent pas croître
au-delà de six ans, à compter du temps
qu'ils commencent à donner de la résine.
Le benjoin se sublime en fleurs argentées,
lorsqu'on le tient sur le feu dans une cu-
curbite couverte d'un cornet de papier. Ces
fleurs sont employées dans les parfums ; elles
ont la réputation d'enlever les taches de
rousseur.
Cette résine, dissoute dans l'esprit de vin,
CHAPITRE XIV.
Pommade au Narcisse.

Le narcisse est, avec la jonquille, la fleur


d'oranger et la tubéreuse, une des plantes
les plus odorantes. C'est une des premières
qui embellissent nos jardins au printemps.
Son odeur, quoique forte, est très-suave ; il est
impossible qu'on n'en tire pas de l'essence,
comme de la jonquille.
On cultive le narcisse à cause de la beauté
et de la bonne odeur de sa fleur. Il y en a
des simples et des doubles. Les doubles
forment une fleur en touffe blanche comme
du lait ; quant aux simples, il s'élève de
leur racine une tige haute d'un pied, creuse,
nue, cannelée, portant à sa sommité une
seule grande fleur évasée en godet, blanche
et entourée de six feuilles d'un blanc écla-
tant, et d'une odeur parfaite. Ainsi que la
jonquille, les narcisses simples ont beau-
coup plus d'odeur que les doubles.
Ce sont conséquemment les narcisses sim-
ples qu'il faut préférer pour en obtenir une
essence parfaite,
d'essences lui donnant la possibilité d'en fa-
briquer clans loulcs les saisons. 1

Cette pommade est une de celles dont l'o-


deur suave plaît à tout le monde : elle est
même assez forte pour se répandre sans pour-
tant incommoder. Il est donc dans l'intérêt
du parfumeur d'en faire et de l'annoncer
comme une des meilleures qu'il possède.

CHAPITRE XV.

Pommade à la Graisse d'Ours.

Indépendamment des pommades à la graisse


de boeuf ou de veau, l'on en fait aussi à la
graisse d'ours pour faciliter la croissance
des cheveux.
Aujourd'hui que le défaut d'emploi de
poudre et de pommade pour la tête est cause
que les cheveux tombent de bonne heure,
il est nécessaire, pour y remédier, d'enga-
ger les parfumeurs à se munir de graisse
d'ours, afin d'en fabriquer des pommades.
Depuis long-temps cette graisse a la ré-
putation de faire croître les cheveux ou au
moins de les conserver.
Cette pommade sera plus efficace que les
Cette manière de confectionner cette pom-
made est beaucoup plus facile et moins
coûteuse que celle que quelques fabricans
emploient, qui demande beaucoup d'apprêt
et des ouvriers assez instruits pour juger les
degrés de chaleur qu'il faut à la graisse, ce
qui dure au moins six heures, puis la passer
dans un linge, et la remettre sur le feu avec
quatre nouvelles livres de fleurs.
L'on évite encore le lavage de la graisse
(qui est forcé) pour lui ôter la couleur d'un
rouge brun qui provient des fleurs de la
lavande.
L'on est obligé de laver cette pommade
dans plusieurs eaux, en l'agitant avec un
pilon de bois jusqu'à ce que la dernière eau
sorte très-claire.
Ensuite l'on est encore obligé, lors-
qu'elle est figée, de la remettre fondre jus-
qu'à deux ou trois fois, afin d'absorber toute
l'humidité.
Quel bénéfice le parfumeur peut-il espérer,
étant forcé d'employer tant de bras pendant
une huitaine de jours, tant de combustible ?
Ceux qui indiquent cette manière croient
la justifier en disant que toutes ces pré-
parations sont nécessaires pour séparer la
cela suffit pour l'odorer convenablement.
Elle conserve long-temps son arome, et peut
aller presque de pair avec la pommade à l'es-
sence pure, coûte bien moins cher, et pro-
cure un plus grand débit au parfumeur.

CHAPITRE XVIII.

Pommade aux Limaçons.

Les naturalistes ont donné l'anatomie de


cet animal. Il serait trop long de la détailler
ici, et inutile pour le parfumeur, qui n'a be-
soin que de connaître la partie qui lui est
nécessaire pour confectionner sa pommade.
Cette partie se trouve dans le bas-ventre :
elle consiste en substance grasse, visqueuse,
gluante, qui s'attache fortement aux doigts ;
elle est jaunâtre et collée aux intestins.
C'est avec cette substance grasse que l'on
compose la pommade de limaçon, et c'est la
seule qui puisse remplir l'objet auquel elle est
spécialement consacrée, la guérison des bou-
tons, et même de prévenir ceux qui vien-
nent au visage le plus communément au
printemps.
Moins cette pommade est compliquée,
ou sur de la cendre chaude. On coule ce
mélange dans un mortier de marbre et on
l'agite avec un pilon de bois jusqu'à ce qu'ils
soit froid et qu'il ne paraisse plus de gru-
meaux. Alors on mêle l'eau de rose peu à
peu et en l'agitant jusqu'à ce qu'elle soit bien
incorporée.
Cette pommade devient très-blanche par
l'agitation ; elle est légère et semblable à de
la crème, ce qui lui a fait donner le nom de
pommade en crème.
Dans ce dernier cas, on la mêle avec dix
grains de safran et quinze grains de craie de
Briançon en poudre, que l'on ajoute aux
autres substances que je viens d'énoncer.
C'est un excellent cosmétique. Elle est
bonne pour adoucir la peau, pour dissiper
les rides causées par la sécheresse; elle est
encore bonne pour cacher les marques de la
petite-vérole, si l'on a eu le malheur de n'être
pas vacciné.
CHAPITRE XX.

Pommade oa Cârat pour les Lèvres*

On prend quatre onces d'huile d'olive, ou,


CHAPITRE XXI.
Pommade au Lilas

Le lilas est un des premiers et des plus


beaux bouquets du printemps ; il flatte autant
l'odorat par son odeur suave, qu'il flatte la
vue par sa forme svelte, élégante, et par ses
couleurs vives, fraîches et brillantes.
L'on a dû faire tout pour conserver son
odeur, et l'on a dû aussi employer toutes les
substances pour les amalgamer, comme on
s'est plu à le représenter par les fleurs artifi-
cielles, la peinture, le dessin, et par tous les
moyens propres à conserver son image. Il
semble que la nature ait pris plaisir à nous
faire passer du temps sombre et triste de
l'hyver au temps brillant et joyeux du prin-
temps, en nous donnant l'aspect du lilas,
l'une des fleurs les plus aimables, les plus
odorantes et les plus enchanteresses.
Pour faire la pommade au lilas, l'on prend
de la graisse de veau on de boeuf bien épurée,
que l'on fait fondre au bain-marie, en y ajou-
tant, pour trois livres, quatre onces de sto¬
sur celle à la graisse, qui n'a ni la même
onction ni la même légèreté, et ne peut pro-
duire le même effet sur la chevelure.
Par la raison qu'elle fut en vogue, il n'y eut
bientôt plus de possibilité de satisfaire à
toutes les demandes qui en furent faites.
Dès-lors, les marchands substituèrent
d'autres graisses à la moelle de boeuf, la
vendirent à meilleur marché, et la discré-
ditèrent.
Parce qu'alors on la falsifia et que l'usage
s'introduisit de la remplacer par la pommade
à la graisse de boeuf ou de veau, comme devant
être plus légère, il n'est pas dit pour cela
qu'il ne doive pas en être fait de véritable ;
au contraire, comme elle a sur la chevelure
une action beaucoup plus sûre que celle à la
graisse, maintenant, surtout, que l'on ne
nourrit plus les cheveux, comme autrefois,
avec la pommade et la poudre, je vais en-
seigner la manière de la composer, per-
suadée que je suis que son emploi peut aussi
bien, si ce n'est mieux, conserver les che-
veux que les différentes substances aux-
quelles on a recours aujourd'hui.
Pour faire six livres de pommade à la moelle
de boeuf (dans le cas où vous voudriez en faire
y faire entrer, et qu'il n'y en a point, ou
presque point, par la manipulation.
Je conseille et conseillerai toujours aux
parfumeurs, pour qu'ils puissent faire leurs
amalgames, de confectionner des essences,
des eaux et des huiles, de toutes les fleurs et
plantes odorantes ; ils auront infiniment plus
de bénéfice. Ils auront de plus la facilité
de fabriquer des pommades de toutes les
sortes toute l'année, et de leur donner les
noms pompeux qu'ils croiront plus favorables
au débit.
Lorsque cette eau est bien clarifiée, on la
met dans des bouteilles avec un tiers d'eau,
de rivière filtrée. Il faut les bien boucher,
afin que la liqueur ne s'évapore point. Quand
elle a été conservée deux ou trois mois, l'on,
peut la distribuer dans de petites bouteilles
ou flacons, en parfumer les mouchoirs, les
schalls, etc. Elle est excellente contre les
mauvaises odeurs, et en prévient les effets.
Les personnes qui voudront avec cette
eau se procurer de la liqueur d'un goût ex-
quis, pourront, avant d'ajouter l'eau de rivière
à l'eau de-vie, y mettre du sucre bien fondu,
en quantité nécessaire pour qu'elle soit suc-
culente.
Le parfumeur peut conséquemment, sans
augmenter sa dépense, se donner cette
petite jouissance.
CHAPITRE II.
Eau d'argent

Pour la faire, vous prenez les zestes de deux


citrons bergamottes, ceux de deux belles
oranges, deux gros de cannelle fine cassée par
morceaux, du sucre cassé aussi par morceaux,
et vous faites fondre le tout dans de l'eau de
Pour y parvenir on enlève avec un canif
la surface de la peau de ces fruits, appelée
zeste. On la jette dans de l'eau - de - vie ou
même dans de l'esprit de vin, et on l'y laisse
infuser pendant un mois.
L'on peut conserver cette eau et l'em-
ployer sans la distiller. Cependant il faut
avoir recours à l'alambic, si l'on veut qu'elle
reste sans couleur.

CHAPITRE IV,

Eau de Citron et de Girofle.

Pour une pinte d'eau-de-vie, prenez un


citron bien sain et piquez-le de clous de gi-
rofle. Mettez-le ensuite dans de l'eau-de-vie,
et laissez-le infuser au moins un mois.
Cette eau a un arome très-fort et préser-
vatif contre le mauvais air.

CHAPITRE V.

Eau de Citronnelle.

Prenez des citrons mûrs, d'une couleur


vive, pointillés et dont l'écorce soit épaisse.
CHAPITRE VII.

Eau de Cologne.
Elle est, avec l'eau de mélisse, une des
plus renommées.
Pour confectionner cette eau, il faut dix
pintes d'esprit de vin à trente degrés, quatre
onces d'essence de bergamotte, une once
d'essence de cédrat, une once de fleurs de
citron, deux gros de fleurs de lavande, deux
gros d'essence de romarin, autant de celle
de menthe, un gros d'essence de girofle, un
gros d'essence de thym, et une once d'essence
de néroli ou huile essentielle d'orange.
On met toutes ces substances dans une
grosse bouteille, et on l'agite à plusieurs re-
prises.
Lorsqu'on emploie du bon esprit de vin
et des essences fines, cela procure de très-
bonne eau de Cologne.
Beaucoup de parfumeurs se contentent de
mêler les essences avec l'esprit dans une bou-
teille ; mais, lorsqu'on veut donner à cette
eau un grand degré de perfection, il faut la
distiller au bain-marie.
L'eau de Cologne est d'un usage général
CHAPITRE IX.

Eau de Gayac (I).

C'est une des meilleures eaux que l'on


puisse employer pour ajouter à celles que
l'on prend pour se rincer la bouche.
Pour la préparer, l'on met dans une bou-
teille ordinaire deux onces de gayac râpé,
et l'on remplit la bouteille avec de bonne
eau-de-vie. L'on peut, après douze ou
quinze jours d'infusion, s'en servir.
L'on peut aussi sans aucun inconvénient,
laisser le gayac dans l'eau-de-vie, et n'en
prendre que la quantité qui est nécessaire
pour huit ou dix jours. Loin que cela lui
soit nuisible, l'eau-de-vie qui reste dans la
bouteille s'améliore et l'on peut même, au
bout de deux mois, si la bouteille n'est
qu'à moitié, la remplir avec de nouvelle

(1) Le gayac est un arbre qui donne un bois très-


compacte et très-dur, qui croît naturellement à la
Jamaïque, dans presque toutes les Antilles, et
généralement dans la partie de l'Amérique qui est
située sous la zone torride.
petite sauge, d'angélique, d'absinthe, de
sariette, de fenouil, d'hysope, de mélisse,
de basilic, de rue, de thym, de verveine,
de marjolaine, de romarin, de serpolet, de
fleurs de lavande.
L'on coupe sans précaution toutes ces
plantes, et on les laisse infuser, pendant
huit jours au moins, dans six pintes d'esprit
de vin à vingt-cinq degrés.
Vous ne devez passer votre liqueur, qu'a-
près avoir découvert le vase qui la renferme,
et que les émanations ne vous ont pas per-
mis de la flairer l'espace d'une demi-mi-
nute ; ensuite vous la filtrez à travers un
linge blanc. Vous pouvez la serrer dans des
bouteilles.
Si vous désirez l'avoir parfaitement blanche,
vous la distillez à l'alambic ; mais cela n'a-
joute rien à sa qualité.
Cette eau guérit les contusions, en l'ap-
pliquant en compresse sur la partie blessée.
Lorsque les coups sont violens, l'on peut
faire de l'eau de boule avec cette eau vulné-
raire. On y délaie un peu de boule de
Nancy.
Voyez ci-après au chapitre XV.
CHAPITRE XII.

Eau ou Esprit de Corhleai ia.


L'on prend cinq livres de feuilles de co-
chléaria, une livre de racines fraîches de
raifort, l'on coupe les racines le plus mince
possible et l'on pile les feuilles dans un mor-
tier, on infuse le tout dans trois livres d'es-
prit de vin. Après quatre à cinq jours d'in-
fusion, vous distillez au bain-marie jusqu'à ce
que vous ayez obtenu trois livres de liqueur,
qui est l'esprit ardent de cochléaria.
Le cochléaria est un spécifique contre le
scorbut de terre. Il est propre à raffermir les
gencives. On en prend le suc ou l'infusion.

CHAPITRE XIII.
Eau de Jonquille.
Vous prenez pour une pinte d'eau-de-vie
un quarteron de fleurs de jonquille doubles,
comme les plus odorantes, vous les épluchez
avec les précautions que j'ai indiquées, vous
mettez infuser ces fleurs pendant une quin-
zaine de jours et vous filtrez. Toutes ces
caux d'odeurs sont recherchées par les dames.
qu'alors qu'elles sont fleuries et dans leur
plus grande vigueur. Elles se trouvent sur
les montagnes de la Suisse et de l'Auvergne.
Les paysans génevois et suisses, dès qu'ils
les ont ramassées, les coupent par petits
morceaux pour les déguiser ; puis ils les
font sécher pour s'en servir en infusion.
Ces herbes vulnéraires sont les feuilles et fleurs
de sanicle, de bugle, de pervenche, de véro-
nique, de pyrole, de pied-de-chat, de pied-
de-lion, de langue-de-cerf, de capillaire,
d'armoise, de pulmonaire, de brunelle,
de bétoine, de verveine, de scrophulaire,
d'aigremoine, de petite centaurée, de
menthe, de piloselle.
Les Suisses vendent ordinairement aux
droguistes leurs faliranchs en paquets de
deux onces.
Lorsque l'odeur, la couleur et la saveur
sont de la qualité requise, les propriétés en
sont plus efficaces,
Faltranck est un nom allemand com-
posé defallen tomber et de tranck boisson ;
ce qui signifie liqueur propre pour ceux
qui sont tombés.
L'eau vulnéraire que l'on fabrique en France
est supérieure à celle de Suisse, en ce que
vous pilez un peu, puis vous mettez in-
fuser cette composition dans vingt-cinq pin-
tes d'esprit fin et six pintes d'eau de rivière,
l'espace de six à sept jours. Ensuite vous la
distillez pour en tirer à peu près la quantité
d'essence que vous y avez mise.
Cette eau jouit avec raison d'une grande
réputation : aussi en fait-on une grande
consommation, ce qui doit engager le par-
fumeur à eu confectionner.

CHAPITRE XVII.

Eau de Menthe,

Pour la faire, mettez dans le bain-marie


de l'alambic quatre pintes d'eau-de-vie,
douze onces de menthe frisée fraîchement
cueillie, les zestes de trois ou quatre beaux
citrons les plus odorans possible. La distil-
lation vous fournira deux pintes de liqueur,
dans lesquelles vous ferez dissoudre un gros
d'essence de menthe poivrée : puis vous la
filtrerez et la mettrez dans des bouteilles bien
fermées.
cette plante entière comme propre à résister
au venin.
Il faut une demi-livre de fleurs d'oeillets
par pinte d'eau-de-vie. L'on doit les éplucher
avec précaution et les mettre à mesure dans
l'eau-de-vie , afin que l'air ne les frappe point.
L'on en met aussi en infusion dans du vi-
naigre et de l'eau. Si ce sont des oeillets
rouges, l'odeur est agréable, vous distillez
celle-là à l'eau-de-vie, au vinaigre, à l'eau, et
la mettez dans des bouteilles bien fermées.

CHAPITRE XX.

Eau d'Or.

Pour confectionner cette eau l'on prend


les zestes de deux ou trois beaux citrons et
un demi-gros de macis.
L'on distille ces substances au bain-marie
de l'alambic dans deux pintes d'eau-de-vie.
Si vous voulez la rendre plus suave, vous y
ajoutez une demi-livre de fleurs d'oranger,
vous réunissez ces deux produits et vous co-
lorez ces deux mélanges avec de la teinture
de safran ; vous les filtrez et mettez l'eau en
bouteilles. Ensuite vous faites à l'égard des
une cruche ; si le débit est plus considérable,
l'on est toujours à temps d'emplir des bou-
teilles quand la cruche est avancée.
On fait encore une autre eau des sept
graines, dans laquelle on ajoute de l'angélique,
avec toutes les plantes désignées ci-dessus ;
on les concasse et on les fait infuser pen-
dant un mois dans quatre pintes d'eau-de-vie,
on les filtre et on les met en bouteilles.
CHAPITRE XXII.
Eau et Essence de Roses.
L'on prend des roses nouvellement cueil-
lies ; on les épluche et on les pile légèrement,
seulement pour les amortir un peu ; on les
met ensuite dans un alambic, que l'on cou-
vre de son chapiteau, en ayant soin de bien
boucher le tuyau du récipient.
On laisse l'infusion s'opérer pendant qua-
tre jours, ensuite on distille, on retire les pre-
mières gouttes, et on les sépare, parce
qu'elles nuiraient à la confection de l'es-
sence.
On met le bec de l'alambic au récipient
que l'on a soin de bien luter, et ce qui
coule est alors de l'eau de roses double.
puis que l'on s'est convaincu des avantages
qu'elle procure.
L'on en fait usage à l'intérieur et à l'exté-
rieur. Le vinaigre dans lequel sa fleur a in-
fusé est excellent pour raffermir les dents.
Il guérit radicalement les ulcères qui vien-
nent quelquefois dans la bouche. L'eau avec
laquelle on l'a distillé augmente le lait des
nourrices, et modère promptement les in-
flammations des yeux.
Elle a aussi d'autres propriétés qui regar-
dent la médecine ; mais ce qui est du do-
maine du parfumeur ne doit point être né-
gligé par lui puisque les résultats de ses tra-
vaux seront utiles.
L'on peut extraire des feuilles de la ver-
veine de l'essence, laquelle essence sert à
mettre dans du thé de feuille de sauge. Cette
boisson apaise promptement les vapeurs.
La verveine odorante est regardée aujour-
d'hui comme une plante précieuse. Les an-
ciens l'appelaient hiérobotane (herbe sa-
crée). Ils s'en servaient pour les couronnes
des hérauts d'armes, lorsqu'on les en-
voyait annoncer la paix ou la guerre.
ou les essences de toutes les fleurs devraient
y entrer, si un bouquet bien composé n'exi-
geait pas que l'on n'y mît que des fleurs de
choix.
Il faut également dans cette eau ne faire
entrer que les eaux et les essences qui peu-
vent bien s'amalgamer sans être trop dis-
parates.
Ainsi, dans deux pintes d'esprit de vin
fin, l'on fait dissoudre un demi-gros d'huile
de girofle, deux gros d'esprit du même, deux
gros d'essence de bergamotte, un gros d'es-
sence de thym.
Après la dissolution de ces substances,
l'on ajoute des extraits de rose, de jonquille,
de violette, de tubéreuse, de fleurs d'oran-
ger, un poisson, des extraits de jasmin, un
demi-setier, de réséda et de cassie un de-
mi-poisson. Agitez le tout, et ajoutez-y un
demi-gros d'essence d'ambre, autant d'es-
sence de muse, et deux gros d'esprit ou tein
ture do benjoin.
L'eau de bouquet s'emploie pour la com-
position de l'eau de millefleurs, à laquelle
l'on ajoute de l'essence de néroli, et de l'es-
sence ou teinture de vanille.
Lorsque cette préparation est terminée,
mamère de la composer et la placer aussi au
nombre des eaux odorantes.
Pour la faire, vous mettez dans six pintes
d'esprit de vin rectifié une livre et demie de
roses, un demi quarteron de fleurs d'oran-
ger, les zestes d'un citron que vous pilez le
plus fortement possible, un gros d'ambre,
et un gros de musc. Vous broyez le tout en-
semble ; vous y ajoutez deux onces de co-
riandre, deux gros de girofle, deux onces
de vanille coupée par morceaux, alors vous
mettez ces fleurs et aromates, dans douze
onces de miel fin ; vous y ajoutez un demi-
litre d'eau de rose. Vous laissez infuser le
tout pendant trois jours et le distillez ensuite
au bain-marie.
Vous pourrez au lieu des substances en
nature, qui viennent d'être énoncées, em-
ployer des essences et même en ajouter,
telles que de jasmin, de rhodia et de baume
de Tolu, y infuser le miel, le dissoudre et
le filtrer à la chausse.
Vous aurez alors une composition que
vous intitulerez extrait de miel, qui pour-
rait entrer elle-même dans d'autres com-
positions.
d'essence de muse, et une demi-once d'essence
d'ambre. Vous mêlerez le tout ensemble et
vous aurez une eau parfaitement odorante.
Pour l'employer pour la figure, il ne faut
qu'en verser quelques gouttes dans un verre
d'eau ; elles la rendront blanche comme du
lait.
Pour l'eau de musc, sur deux pintes d'es-
prit de vin rectifié, vous en mettez une d'es-
prit d'ambrette, avec deux onces de baume de
Tolu, une once de teinture de vanille, une
d'essence de musc, et deux gros d'essence
d'ambre. Vous y ajoutez de l'eau de rose
en quantité suffisante pour lui donner toute
la force qu'elle doit avoir.
Si c'est de l'eau de Chypre que vous voulez
composer, dans une pinte d'eau de jasmin
vons mettez un poisson d'eau de bergamotte,
un d'eau de violette, un de tubéreuse, un
d'esprit d'ambrette, une once de baume de
Tolu, une demi-once de storax, une once
d'essence d'ambrette et une de musc. En-
suite vous y versez un demi-poisson d'eau
de rose simple, et battez le tout ensemble,
de manière que les odeurs se mêlent sans
que l'une domine l'autre, et cependant assez
bien pour former un tout délicieux.
TITRE V.

Des Vinaigres odorans pour la Toilette.

On doit toujours prendre les meilleurs


vinaigres pour la composition de ceux que
l'on destine pour la toilette ; et même on
doit donner la préférence aux vinaigres
blancs.
On parfume les vinaigres, et on les fait de
deux manières, soit par infusion, soit par
distillation. Toutefois la distillation est la
meilleure, parcequ'elle blanchit le vinaigre,
et lui donne de la force.
Cette règle posée, je vais m'occuper de
son application aux différens vinaigres.
Le nombre des vinaigres n'est
pas grand ;
il se borne à quatre ou cinq, on pourrait
Ce vinaigre est très-recherché pour la toi-
lette.
CHAPITRE II.

Vinaigre mélangé.

La confection en est très-facile : on choisit


les plantes dont l'odeur est agréable, comme
lavande, romarin, sauge, oeillets musqués,
roses, et roses musquées. On met quatre
onces de chacune de ces fleurs dans du fort
vinaigre, et on les laisse infuser pendant
quinze jours à froid.
Ce temps expiré, on le passe à travers un
linge, en exprimant toute la liqueur que les
fleurs et plantes contiennent.
Si l'on veut avoir le vinaigre plus clair, on
le passe de nouveau dans un papier gris.
Si l'on veut lui donner une couleur rouge,
l'on y met infuser un gros de racine d'or-
canète par pinte.
Pour l'avoir parfaitement limpide, il faut
le distiller au bain-marie.
On peut employer, pour composer ce vi-
naigre, les plantes fraîches ou sèches. Je pré-
fère les fraîches quoiqu'elles consomment le
double mais aussi elles ont plus d'arome.
;
CHAPITRE IV.

Vinaigre composé de Romarin, de Lavande,


de Sauge et de Thym.

Ce vinaigre est un diminutif du vinaigre


antiputride et curatif. Il est très-facile à
faire, et peut être très-utile aux voyageurs
qui passent les nuits dans les diligences.
Les haleines, les sueurs et d'autres in-
convéniens répandent dans ces voitures des
émanations qui deviennent malfaisantes, et
forcent, dans les temps froids et pluvieux, à
ouvrir les portières ; ce qui occasione des
rhumes et des douleurs.
Tout voyageur est obligé dans son intérêt
d'avoir un flacon de ce vinaigre.
Pour le confectionner, l'on prend une
forte poignée de feuilles de sauge, autant
de thym, de lavande et de romarin, que
l'on met infuser dans une pinte de vinaigre
d'Orléans pendant vingt-quatre heures. Au
bout de ce temps, on pile trois ou quatre
gousses d'ail, que l'on jette dans ce vi-
naigre, avec une forte poignée de sel gris,
et on le met au bain-marie pendant vingt-
d'absinthe, de sariette, de baume, de pimpre-
nelle, d'estragon, de chervis, de basilic (1).
Vous ajoutez des clous de girofle, de la
cannelle ; vous mettez le tout infuser dans du
bon vinaigre d'Orléans, en y ajoutant du
sel en quantité proportionnée à celle du vi-
naigre. Il faut aussi une forte tête d'ail, dont
vous n'ôterez que la sommité et laisserez la
seconde enveloppe. On doit éviter de l'ex-
poser au soleil pendant son infusion. Il faut
toujours laisser toutes les plantes dans ce
vinaigre.
Les dames surtout doivent avoir de ce
vinaigre, parce qu'il leur est d'une grande
utilité dans les indispositions qui leur sont
personnelles ; et, si elles ont le bonheur
d'être mères de famille, il leur est indispen-
sable pour les blessures, coupures, contusions,
que leurs enfans même en jouant peuvent
recevoir.
Si ce ne sont que des coups sans effusion de

(1) Bocrhaave, dans son traité des plantes du


jardin de Leyde, considère ces racines non-seule-
ment comme vulnéraires, mais comme le meilleur
remède que l'on puisse employer pour le crache-
ment de sang. J'en ai fait l'expérience, qui m'a
tenus. Je me bornerai à annoncer que
je connais des femmes qui ont passé la
soixantaine, qui n'ont pas nue ride, qui ont
conservé leurs dents, et cela, en se lavant le
visage tous les matins avec ce vinaigie, et
en frottant leurs dents en dedans et en de-
hors avec un linge imbibé de ce vinaigre.
Je pourrais citer beaucoup d'autres pro-
priétés de ce vinaigre ; mais, comme elles ne
sont pas du ressort du parfumeur, je les
passe sous silence.
CHAPITRE VI.

Moyen de conserver les Vinaigres et de les


décolorer.

Si l'on veut rendre le vinaigre extrême-


ment limpide, l'on prend un trentième du
poids du vinaigre de charbon bien pilé, on
le mélange à froid dans un vase de verre,
en ayant soin de l'agiter de temps en
temps.
On filtre ensuite son vinaigre avec un pa-
pier gris deux fois de suite et sans charbon.
Il faut tenir les vinaigres dans des vases
bien propres, bien bouchés, dans un en¬
» ventions qui seront commises à cet
» égard, en versant vingt gouttes d'une so-
» lution aqueuse de muriate de baryte dans
» environ quatre onces de vinaigre, que
» l'on aura soin préalablement de filtrer,
«
s'il n'e'tait pas clair.
»
Cette épreuve doit être faite dans un
» vase de verre bien transparent. Si le mé-
» lange ne se trouble pas, on sera disposé à
» croire qu'il ne contient point d'acide sul-
» furique ; si, au contraire, il se trouble,
» et que peu à peu il se forme un précipité
» au fond du vase, on conclura qu'il y a
» dans le vinaigre, soumis à l'expérience,
» de l'acide sulfurique.
»La quantité, plus ou moins grande, de
» précipité formé, suffira pour donner une
» idée approximative de la quantité d'acide
»
sulfurique que le vinaigre contient.
» Ce genre d'essai ne pourra être confié
» qu'à des personnes habituées à en faire de
» semblables.
» Dans le cas où le propriétaire du vi-
» naigre qui aurait été jugé, d'après l'expé-

» rience qui vient d'être proposée, contenir


» de l'acide sulfurique, déclarerait ne pas
» s'en rapporter à cette seule épreuve, il en
TITRE VI.
Des Poudres de diverses Sortes avec des
Odeurs variées.

CHAPITRE I.

De la Manipulation des Poudres.

Quand on a de l'amidon et un moulin, on


peut faire de la poudre. Il faut choisir l'a-
midon le plus blanc, le plus sec et qui n'ait
,
aucune mauvaise odeur, surtout quand on
doit l'employer pour confectionner des pou-
dres odorantes. Il faut aussi qu'il soit bien
tamisé et que la poudre en soit extrêmement
fine : le tamis conséquemment doit être de
soie et très-fine.
L'on était dans l'usage autrefois, pour
confectionner les poudres d'odeurs, d'em-
ployer des boîtes de bois dans lesquelles l'on
mettait un lit de poudre, un lit de la fleur que
sible de la vendre, même quand il l'aurait
mise dans un four d'une chaleur modérée,
l'arome des feuilles et des fleurs s'évaporant
aux chaleurs factices.
Après tout le temps perdu et tous les ris-
ques courus, il fallait encore mettre les boîtes
qui contenaient les poudres dans un endroit
très-sec, et quelquefois même les mettre sur
des fours pour les sécher entièrement, ce
qui nécessitait de les repiler, retamiser, et
occasionait nécessairement une perte ré-
elle.
Aujourd'hui que toutes les sciences sont
poussées très-loin, et que l'on a pu se con-
vaincre qu'avec moins de travaux et moins
de risques à courir l'on parvient à mieux
faire, le fabricant peut confectionner da-
vantage, vendre meilleur marché, et consé-
quemment avoir un plus grand débit.
Je vais indiquer la manière la plus usitée
parmi ceux qui étudient leur art : je dis leur
art, car un bon parfumeur qui combine et
calcule l'avantage de l'acheteur, sans nuire
à ses bénéfices personnels, rend certainement
un service au public, et mérite d'être con-
sidéré.
Malgré que cette matière se trouve en plu-
sieurs endroits, c'est cependant un aromate
rare et précieux ; il n'est nullement nuisible.
On le rend plus actif encore en le mêlant
avec une petite quantité de musc de civette.
Les parfumeurs qui ont étudié leur état ne
peuvent avoir aucune crainte que cet aro-
mate soit malfaisant ; il est au contraire tres-
utile pour fortilier le cerveau.
Les orientaux en font un grand usage ; ils
l'estiment même propre à prolonger la vie.

CHAPITRE III.

Poudre à la Fleur d'oranger.

Les fleurs d'oranger à cause de leur odeur


agréable sont préférées à celles des roses, de
l'ambre et du musc.
Elles sont fort en usage en France, pour
les parfums et même dans les liqueurs, etc.
L'on en tire une eau qui est céphalique, et
une huile essentielle à laquelle on a donné le
nom de néroli : c'est un excellent parfum.
La fleur d'oranger, lorsqu'elle a obtenu
le degré de dessication nécessaire, est facile
à pulvériser. L'on en mêle la quantité pro¬
lorsque la dessication est faite, on les pulvé-
rise, et l'on en obtient la poudre que l'on
mêle avec celle provenant de l'amidon.

CHAPITRE V.

Poudre de Chypre.

L'on fabriquait, avant que l'art eût été


pour ainsi dire perfectionné, des poudres
dont les noms en imposaient aux personnes
n'ayant aucune notion de l'histoire natu-
relle et conséquemment ignorant les pro-
duits qu'on en peut tirer, tant pour la santé
que pour satisfaire la sensualité.
De ce nombre est la poudre de Chypre que
l'on préparait avec de la mousse de chêne.
L'on était à la vérité obligé d'y ajouter
des aromates qui pouvaient au moins faire
illusion ; mais, si un acheteur eût su que
cette poudre était confectionnée avec de la
mousse, laquelle mousse ne prend nais-
sance que sur les écorces du chêne, du
peuplier, de l'orme et quelquefois aussi
sur les vieux pommiers, et qu'elle ne possède
aucun arome, il aurait préféré indubitable-
ment les poudres fabriquées avec les fleurs
et leur beauté. Du plus simple au plus dou-
ble, il n'y a qu'à louer pour la réunion de
ces divers avantages.
Les tiges des oeillets sont généralement
très-nombreuses, cylindriques, hautes d'un
pied, et même de deux, suivant les espèces,
genouillées noueuses et branches.
,
Leurs feuilles naissent de chaque noeud,
deux à deux, longues, étroites, dures et
verdâtres, et leurs fleurs naissent aux som-
mités des tiges. On connaît leur forme
ronde, légèrement dentelée, leurs diverses
couleurs, souvent mélangées, et leur odeur
approchant de celle du clou de girofle.
Les oeillets que l'on distingue communé-
ment, sont les violets, les rouges, les incar-
nats, les jaunes, les couleurs de rose, les
blancs (1), les piquetés et les oeillets à trois
couleurs.
Pour composer la poudre à l'oeillet, l'on
prend ordinairement les rouges, les violets
ou les incarnats, comme étant d'une odeur
plus forte et plus aromatique. Sur un lit de

(1) Les blancs ne conservent point leur odem.


Il faut en employer le moins possible pour mêler
avec les poudres.
On renouvelle ce remuement de temps à
autre, dans l'année, tous les deux ou trois
mois.
Si la poudre avait perdu son odeur, il
faudrait, si la saison le permettait, recom-
mencer l'opération première des lits de
poudre et des lits de fleurs.
Si l'on veut faire de la poudre d'oeillet
composée, l'on prend des poudres d'iris, de
violette, de girofle, de cannelle, de bois de
Rhodes, de fleurs d'oranger sèches, d'écorces
de bergamotte, de roses de Provins et de
grains d'ambrette, de chacune une quantité
égale, à l'exception du girofle, dont il faut
une quantité triple. L'on mêle ces poudres à
la poudre d'amidon, en ne mettant pourtant
qu'une livre des diverses poudres confondues
sur cinquante livres de poudre d'amidon.
Cet amalgame étant bien fait, l'on remue le
tout, et on le tamise dans le tamis le plus fin
possible.
CHAPITRE VII.

Poudre à la Giroflée.

Il y a peu de différence, ou plutôt il n'y


en a pas du tout dans la composition de cette
La blanche double doit être préférée par
le parfumeur, en ce qu'elle a plus d'arome
que les autres, et conserve aussi son odeur
plus long-temps.
La giroflée est la fleur avec laquelle la
julienne a le plus de rapports. Aussi est-ce
pour cela que je la classe après la giroflée.
Pour faire la poudre à la julienne, il n'y
a point d'autre procédé que celui indiqué
dans le chapitre précédent pour la poudre
à la Giroflée. J'y renvoie le lecteur.
CHAPITRE IX.
Poudre au Muguet.
Le muguet, ou le lis des vallées, est
une plante fort agréable, qui vient dans les
vallées, dans les haies, dans les buissons, à
l'ombre, et parmi les arbrisseaux aux lieux
humides.
Du milieu de ses feuilles, s'élève une tige
haute d'un demi-pied, grêle, anguleuse et
nue, d'où naissent un grand nombre de
fleurs, inclinées, flottantes, blanches, en
cloche, d'une odeur très-suave et pénétrante.
Il n'y a pas d'autre procédé pour faire
la poudre au muguet que pour faire celle à la
giroflée- Yoyez-le auchapilce YII,
est un peu revenu de l'erreur que pro-
duisaient ces annonces factices, et l'on n'i-
gnore plus que toutes ces poudres se compo-
sent comme celles à odeurs simples, et
qu'il n'y a que l'amalgame des poudres de
toutes ces plantes qui composent celles an-
noncées aussi faslueusement.
Je conseille d'après cela aux parfumeurs
d'en confectionner peu, afin de n'être pas
obligés de les vendre à perte lorsqu'elles au-
ront perdu leur arome, et surtout d'éviter
de les confectionner ainsi que l'indique l'an-
cienne manière bien surannée.
A l'égard des poudres noire, ardoise,
blonde et chamoise, il serait inutile d'en
parler ; les femmes les plus recherchées dans
leur toilette rougiraient d'en faire la de-
mande à un parfumeur.
Si l'usage de la poudre revenait générale-
ment, il n'y a pas de doute que ce serait
encore la poudre blanche qui serait pré-
férée.
Les Sachets sont toujours de mode ; aussi
vais-je m'occuper d'indiquer la manière de
composer les plus odorans et qui conservent
plus long-temps leurs odeurs.
plus. Vous les mettez dans vos armoires ou
vos cartons.
CHAPITRE II.
Sachet au Pot-pourri.
Son annonce indique que l'on doit le com-
poser d'autant de fleurs possible, surtout de
celles qui conservent le plus long-temps leurs
parfums.
Lorsque l'on aura déterminé la quantité
de fleurs dont on veut composer le sachet,
l'on aura le soin, de les cueillir à l'instant où
le soleil aura déjà pompé l'humidité du
matin, instant où les fleurs sont plus odo-
rantes.
Je ne conseillerai point, après la dessica-
tion de ces fleurs, de les réduire en poudre,
parce que j'ai éprouvé que cette poudre
devient très-volatile et qu'en vieillissant elle
rafine beaucoup ; alors il est presque impossi-
ble de la contenir dans le taffetas, ou la peau
très-mince que je préférerais au taffetas,
et le sachet finirait par n'être plus assez
rempli, l'air s'y introduirait et il perdrait
beaucoup de son parfum, chose qui constitue
son mérite.
de lavande, d'hysope, de marjolaine, de
verveine odorante, de petite sauge, de roma-
rin, de basilic.
Vous y ajouterez quelques clous de gi-
rofle, une muscade que vous ne réduirez
point en poudre, parce que cette poudre
s'attacherait aux feuilles, pomperait le peu
d'humidité qu'elles auraient conservée et fi-
nirait par donner une odeur de moisi très-
désagréable. Vous vous contenterez de les
concasser et surtout vous éviterez d'y intro-
duire le peu de poudre qui s'échappera lors-
que vous les concasserez.
Ces poudres ne seront point perdues et
pourront vous servir pour parfumer des
poudres ou essences, etc.
En suivant exactement ces procédés, vous
pourrez intituler vos sachets, sachets de
Montpellier, puisque les annonces font tout
ici.
Voyez au titre XIV, chapitre XXVI,
Sachets pour les bains.
NOTA. L'on peut faire des sachets de tou-
tes les fleurs odorantes et qui conservent leur
odeur, de la même manière que celle indi-
quée pour le sachet- de Montpellier.
Je vais passer aux Pots-pourris aromatiques.
parfait d'une seule de ses tiges, justifient le
goût qu'elle inspire.
Malgré son odeur suave, elle ne peut com-
poser à elle seule un pot-pourri, parce que
l'on entend par pot-pourri un mélange de
plusieurs fleurs que l'on réunit, et consé-
quemment on ajoute à la fleur de jacinthe
des fleurs de lavande, de violette, de baume,
de menthe, de jonquille en bien moindre
quantité.
L'on met ces fleurs dans des vases impé-
nétrables à l'air ; on y ajoute du sel blanc
proportionné à la quantité de fleurs, et seu-
lement pour qu'il pompe l'humidité des
fleurs, et les empêche de prendre une odeur
moisie.
Il y a d'aimables diversités de couleurs
dans les jacinthes ; on les diviseeu simples et
en doubles : les doubles conservent leur odeur
plus long-temps que les simples.
D'après cette expérience, il faut n'em-
ployer que les doubles pour les pots-pourris.
Il est essentiel d'ajouter à ces fleurs, afin
que le pot-pourri donné plu9 d'odeur, quel-
ques clous de girofle, de la cannelle et de la
muscade.
Il faut aussi mettre des fleurs de jacinthes
TITRE IX.
Des Parfums et des Huiles odorantes.
Les Parfums et les Huiles odorantes se font par
expression et par distillation.

CHAPITRE Ier.
Des Parfums et des Cassolettes.
On leur donne plusieurs dénominations,
comme parfums d'Arabie , de Portu-
gal, etc.
Leurs noms sont donnés à l'odeur aroma-
tique plus ou moins subtile et suave, qui
s'exhale d'une substance quelconque.
Les parfums les plus estimés sont ceux
d'Arabie, qui sont l'encens, la myrrhe, le
benjoin, le baume blanc, le storax, etc.
Viennent ensuite les parfums dits de l'Inde,
qui sont des pots-pourris composés d'écorces
de citron, de bois d'aloës, de girofle, de
macis, de muscade, de cannelle, d'ambre,
de musc. Nos parfums d'Europe sont com-
posés de lavande, de jasmin, de thym, de
que les autres, et ont assez d'arome pour
qu'on puisse les employer aux parfums.
L'essence, le parfum, ou l'extrait de Por-
tugal, se fait avec l'écorce d'orange.
Voici la meilleure manière de les confec-
tionner. L'on prend une demi-livre d'o-
range sèche, deux livres de clous de girofle ;
l'on y joint une once de storax (1), une once

(1) Le styrax ou slorax calamité est une résine


précieuse qui découle d'un arbre connu sous le nom
d'Aliboufier. Cet arbre est de la grandeur d un oli-
vier, et croît dans les forêts de la Provence. Ces
arbres, en Provence, ne donnent que très-peu de
résine : on en retire beaucoup de ceux qui croissent
dans les pays plus chauds, tels que la Syire et la
Cilicie.
La résine du storax calamité est brillante, d'un
goût un peu âcre, mais assez agréable, d'une odeur
de baume du Pérou, très-pénétrante et suave.
Lorsqu'elle est nouvellement cassée ou qu'on en
jette sur les charbons, elle se fond promptement
sur le feu, s'enflamme dès qu'on l'approche d'une
bougie allumée, et forme une lueur très-claire.
L'épithète de calamite lui a été donnée parce qu'on
l'apportait autrefois, à Marseille, de la Pamphilie,
enveloppée dans des roseaux.
Le storax en la larmes est plus pénétrant que
le benjoin. On le recommande à cause de sa douce
CHAPITRE III.

Huile de Baume de Judee.

C'est une résine liquide, d'un blanc jau-


nâtre, d'un goût aromatique et d'une odeur
approchante de celle du citron.
Comme cette liqueur est précieuse, on la
falsifie souvent avec le baume du Canada et
l'huile essentielle du citron, ou avec de la
térébenthine fine ; tromperie qui peut se re-
connaître à l'odorat et au goût.
L'épreuve pour distinguer le baume blanc
nouveau, qui est toujours le meilleur, c'est
de verser de ce baume dans de l'eau ; s'il est
nouveau et non falsifié, il surnagera, quoi-
que versé de haut, et formera une pellicule
sur la surface de l'eau, laquelle se coagu-
lera ; alors on le retirera de l'eau en entier et
très-blanc. Le baume qui est vieux tombe
sur-le-champ au fond de l'eau.
Ce baume, si précieux par son usage tant
interne qu'externe, est une résine qui dé-
coule par incision pendant la canicule.
L'arbrisseau qui le produit s'élève à la
hauteur du troène ; il porte des fleurs purpu¬
donnent des fruits en forme de poires, dans
lesquels sont des semences triangulaires.
Sa tige est garnie de feuilles longuettes,
qui, par leur bas, embrassent la tige, de
façon que les deux côtés représentent deux
appendices ou oreilles. Cette plante est plus
abondante sur les montagnes.
L'on en retire une huile essentielle qui
adoucit la peau, conserve sa blancheur et
son lustre. Elle ne porte aucune odeur avec
elle. Alors le parfumeur pourra y ajouter
une petite quantité d'huile odorante, seule-
ment pour flatter les goûts.
Cette huile, ainsi que toutes celles indi-
quées pour le même usage, ne s'emploie que
le soir. Au réveil, l'on s'essuie avec un linge.
Elle ne laisse aucune trace, ni aucune odeur
que celle qu'on lui aura communiquée avec
l'essence.
Cette huile est aussi très-utile pour les
lampes de nuit.
CHAPITRE V-
De la Muscade ou Noix muscade.

C'est le fruit d'un arbre de l'Inde orien-


tale.
l'eau pendant huit ou dix jours ; jusqu'à ce
qu'il ait perdu sa saveur acerbe et âpre ;
alors on le cuit légèrement dans un faible
sirop de sucre.
L'on répète pendant huit jours cette opéra-
tion. Ce fruit étant ainsi préparé, on le fait
sécher, non à l'air, mais dans un endroit
sec et chaud ; puis, on le met dans des pots
de terre bien fermés.
On peut aussi l'extraire soit par expression,
soit par distillation, de la muscade femelle.
Elle a des propriétés très-salutaires qui sur-
passent encore son odeur.

CHAPITRE VI.

Huile d'Acorus véritable.

Cette plante, que l'on trouve facilement


en Flandre, est préférable à celle que l'on
importe en France venant de l'Inde. Sa
racine est rampante, grosse comme le doigt,
blanchâtre intérieurement, roussâtre en
dessus, d'un goût très-aromatique et d'une
odeur fort agréable.
Les feuilles qui s'élèvent de cette plante
ressemblent à celles de l'iris.
essences, des pastilles odoriférantes ; on con-
vertit aussi toutes sortes de vins en hypocras
avec cette plante.
On retire d'une livre de cannelle, lors-
qu'elle est récente, plus de trois gros d'huile
essentielle, mais très-peu lorsqu'elle est
vieille. Aussi l'huile de cannelle que vend la
compagnie hollandaise est-elle distillée à
Ceylan ou à Batavia.
Comme cette huile est d'un grand débit,
et qu'elle vaut jusqu'à 70 francs l'once, on
la falsifie quelquefois avec de l'huile de gi-
rofle, ou même avec de l'huile de ben qui
permet moins de reconnaître la falsification.
L'excellence du parfum de la cannelle fait
qu'on l'emploie dans les mélanges d'aroma-
tes qu'on nomme pots-pourris.
Le moyen de juger si cette huile essen-
tielle de l'écorce du cannellier est falsifiée est
très-facile ; on la met dans de l'eau claire ; elle
va aussitôt au fond si elle est pure, et sur-
nage lorsqu'elle ne l'est pas.
Pour la conserver on la met dans des fla-
cons hermétiquement bouchés.
L'on a observé que la plus grande partie
s'est quelquefois transformée en un sel qui
France sous le nom de cire de cannelle ;
parce que le roi de Candie en fait faire des
bougies qui rendent une odeur très-suave et
sont réservées pour son usage et celui de sa
cour.
Les Hollandais sont parvenus à faire seuls
le commerce de la cannelle, ainsi que celui
du girolle et de la muscade.
L'on estime que ce qu'ils en apportent en
Europe va à six cent mille livres pesant par
an, et qu'ils en débitent à peu près autant
dans les Indes.
Comme ils sont les seuls qui en appor-
tent en France, je me suis appliquée à faire
connaître les falsifications afin que les fa-
,
bricans fassent leurs essais sur ces aromates
avant de consommer leurs marchés.

CHAPITRE VIII.

Huiles par Distillation.

Les huiles distillées les plus en usage sont


appelées du nom d'essences ; telles sont
celles de cannelle, de girofle, de cédrat, de
citron, de lavande, de genièvre, d'anis. Il
CHAPITRE IX.

Huile de Musc,

Le musc vieut de la gazelle (1) et est


transporté en Europe par les Chinois.
Le musc est placé dans une petite bourse
près du nombril de l'animal, et qui en con-
tient la substance.
Le meilleur musc est celui que donnent les
gazelles mâles.
Le musc le plus pur et le plus estimé par
les Chinois est celui que l'animal laisse cou-
ler, sous une forme grenelée et onctueuse,
sur les pierres ou les troncs d'arbres contre
lesquels il se frotte, lorsque cette matière
devient irritante ou trop abondante dans la
bourse où elle se forme.

(1) La gazelle ou animal du musc est un joli qua-


drupède à pied fourchu, d'une taille fine, bien
prise, et des plus légers à la course. Il se trouve
communément en Afrique et aux Indes orientales.
Il y en a de plusieurs espèces qui ont des diffé-
lences entre elles. Il y a des gazelles d'Afrique qui
approchent du chevreuil pour la taille et pour la
figure.
un mélange d'autres parfums, ou de poudre
de sucre et d'un peu d'ambre.
Les parfumeurs et les distillateurs s'en
servaient beaucoup plus autrefois qu'à pré-
sent.
CHAPITRE X.
Huiles par Expression.

Les huiles par expression les plus en usage


sont celles d'oeillette ou de pavot, d'amandes,
d'olives, de noix, de navette, de colza, de
lin, d'aveline, de noix d'acajou, d'anis.
Les huiles par distillation les plus en
usage sont celles de girofle, de nérolis, de
cédrat, de bergamotte, de citron, de la-
vande, de genièvre et d'origan.
Il y a de ces huiles qui sont souvent conge-
lées, telles que celle d'anis ; il est facile de les
rendre liquides en trempant le vase qui les
contient dans de l'eau que l'on échauffe par
gradation.
Une propriété que n'ont point nos huiles
essentielles d'Europe, et que possèdent ex-
clusivement les huiles d'Asie, d'Afrique
et d'Amérique, surtout celles de plantes aro-
matiques, c'est d'être plus pesantes que l'eau,
crin par étage ; ensuite on met des fleurs par
lits sur ces tamis, et, sur ces fleurs, du coton
cardé imbibé d’huile de ben.
Cette huile se charge de l'esprit des fleurs
en quoi consiste l'odeur : on remet ce même
coton sur de nouvelles fleurs ; on exprime
ensuite l'huile qui imbibe le coton, et elle
procure l'huile essentielle de ces plantes.
Il existe une autre noix de ben triangu-
laire venant de l'Inde, que l'on importe
aussi en France.
Il faut éviter d'acheter cette noix, qui n'a
pas les mêmes avantages que celle qui est
oblongue, couverte d'une coque blanchâtre,
assez grosse, et qui vient d'Egypte.
CHAPITRE XII.
Huile d'Amandes amères.
Les amandes amères doivent être recher-
chées par les parfumeurs, afin d'en fabriquer
de l'huile pour les dames.
Cette huile enlève les taches que le soleil
imprime sur la peau.
L'on fait aussi du lait d'amandes, mais
on doit le confectionner avec des amandes
fraîches.
Les mêmes moyens que l'on vient de lire
pour l'extraction de celle-ci, et son amal-
game avec les plantes odorantes, peuvent
être employés pour l'extraction de celle-là,
et son amalgame avec les mêmes plantes.

CHAPITRE XIV.

Huile de Thym.

Le thym est de sa nature une plante si aro-


matique que l'on peut en tirer de l'essence,
de l'extrait et de l'huile essentielle. Ce n'est
pas seulement la fleur de la plante, c'est
toute la plante qui est aromatique.
L'on distingue plusieurs sortes de thym,
celui de Crète ou de Candie (le dioscoride des
anciens), dont l'odeur est fort agréable ;
mais cette espèce est rare en France, parce
qu'elle est très-difficile à élever ; le thym à
larges feuilles, qui croît naturellement sur-
tout dans les pays chauds, et que l'on cul-
tive dans tous les jardins où il fleurit, comme
les autres espèces de thym, en mai et même
tout l'été ; le thym sauvage ordinaire, ou le
petit serpolet, et le petit thym des jardins,
ou le thym à feuilles étroites. Ce n'est abso¬
lorsqu'il est entièrement refroidi. On passe
le tout dans un linge fort, et on le presse afin
d'en faire sortir l'eau imbibée d'huile.
Si l'on a retiré dix pintes d'huile, l'on y
ajoute trois livres de fleurs de thym, que
l'on met en infusion pendant le même espace
de temps. Ensuite l'on place l'alambic sur
le feu au bain-marie, après l'avoir recouvert
de son chapiteau. On a soin que la distilla-
tion s'opère rapidement ; pour cela il faut la
mettre sur un feu assez ardent.
Si les huiles ne suivent plus les flegmes,
la distillation est faite ; alors on sépare les
huiles des flegmes, et on les met dans des
bocaux.
Outre l'usage que l'on peut faire de l'huile
de thym en parfumerie, l'on peut aussi s'en
servir en friction pour résoudre et soulager
la goutte sciatique ; elle est très-utile pour
les maux de tête ; on la regarde comme anti-
apoplectique, excitant l'appétit, résistant au
poison et facilitant les accouchemens, etc.
CHAPITRE XV.
Huile de Serpolet.
Je viens de dire, dans le chapitre précé¬
thym : elles ne diffèrent que par la couleur,
L'hysope pousse plusieurs tiges qui s'élè-
vent à peu près à un pied de hauteur. Ces ti-
ges sont garnies de feuilles longues, étroites,
mais plus grandes que celles de la sariette.
Ses fleurs sont en gueule et naissent en forme
d'épis, mais tournées toutes d'un côté. Elles
sont de couleur bleue, ou blanche, ou rose,
suivant l'espèce. Il leur succède des semen-
ces qui approchent de l'odeur du musc.
L'hysope s'emploie ordinairement pour
faire des bordures dans les jardins, où il ré-
pand, comme le thym, une odeur aromati-
que, forte et agréable, principalement avant
que d'entrer en fleur.
L'on fait l'huile d'hysope de la même ma-
nière que celle de thym et de serpolet.
L'hysope a en médecine des vertus qui
le font rechercher. Il entre dans le vin aro-
matique, et ce vin est propre à dissiper l'en-
flure des plaies, à dissoudre le sang grumelé
et extravasé.
CHAPITRE XVII.
Huile de Romarin.
Comme le thym, le serpolet, l'hysope, la
huile essentielle qui est merveilleuse pour
les affections du cerveau.
L'huile de romarin en usage dans la parfu-
merie se fait comme l'huile de thym et par les
mêmes procédés que l'on vient de lire au
chapitre XIV. Il est inutile que je me répète
à cet égard,

CHAPITRE XVIII.

Huile de Marjotaine.

L'on distingue deux espèces de marjolaine,


la vulgaire et celle à petites feuilles. Les
tiges de la vulgaire sont hautes d'un pied,
d'où sortent des feuilles opposées, petites,
lanugineuses, d'une saveur et d'une odeur
pénétrantes et très-agréables. Cette plante
vient dans les pays chauds de la France. On
la cultive dans tous les jardins.
La marjolaine à petitesfeuilles ne differe
de la vulgaire que par ses feuilles, qui sont
plus petites et plus odorantes. C'est cette es-
pèce que l'on cultive de préférence dans les
jardins, sous le nom de marjolaine gentille.
C'est celle aussi que l'on préfère pour en
extraire l'huile. On fait cet extrait de la
La poudre de marum, mêlée et prise avec
du tabac, fortifie le cerveau et rétablit l'o-
dorat.
CHAPITRE XIX.
Huile de Lavande.

La lavande est une sorte d'arbuste qui


pousse des tiges dures, ligneuses et quar-
rées, à la hauteur de deux ou trois pieds.
Toutes les parties de cette plante ont une
odeur aromatique et agréable.
L'on distingue plusieurs espèces de la-
vande, dont les unes (comme la lavande
d'Espagne) ont les feuilles blanches ; d'au-
tres les feuilles larges, telles que celles nom-
mées la lavande mâle, l'aspic ou le nard
commun, la lavande à feuilles d'olivier.
Les fleurs de lavande rendent beaucoup
d'huile essentielle, d'une excellente odeur.
Pour que l'esprit de la lavande soit très-
agréable, il faut mêler de l'huile essentiellede
cette plante, très-rectifiée, et nouvellement
distillée, avec de bon esprit de vin, et y
ajouter une petite quantité de styrax ou de
benjoin.
L'eau de lavande, ou l'eau de mélisse pri¬
que l'huile les aura quittés, la distillation
sera faite.
Quand elle surnagera sur l'eau, vous les
séparerez et remettrez l'eau dans la cucur-
bite avec de nouvelles fleurs et de nouvelles
feuilles écrasées avec le pilon comme les
précédentes, en ayant soin de mettre la
même quantité de fleurs, de feuilles et d'eau.
Toute l'opération étant terminée, vous
renfermerez votre huile dans des bocaux, et
les boucherez hermétiquement.
Quant aux flegmes qui vous resteront,
vous les conserverez comme eaux odorantes
simples, propres à la toilette. Vous pourrez
les employer aussi soit à mettre votre eau-
de-vie de lavande au degré requis, soit à
purger le savon, etc.

CHAPITRE XX.

Huile de Tubéreuse.

De toutes les fleurs la tubéreuse (ou


jacinthe des Indes) est peut-être la plus
odorante, et c'est peut-être aussi celle qui
rend le plus d'huile.
Elle a été apportée des Indes en Italie, et
canevas ; puis ; la mettez sous presse ; et
reitérez cinq à six fois la même opération ;
vous la clarifiez, et vous obtenez une huile
bien parfumée, que vous pourrez conserver
aussi long-temps que vous le désirerez.

CHAPITRE XXI.

Huile de Jonquille.

La jonquille, par la force de son odeur,


peut entrer dans toutes sortes de composi-
tions pour la parfumerie. L'on en fait de
l'eau odorante ; on l'introduit dans les pom-
mades ; on la met dans les pots-pourris,
dans les sachets ; l'on en fait aussi de l'huile.
La jonquille vient sur tige ; elle fleurit en
mars. L'on peut la regarder comme une des
premières fleurs du printemps.
L'on en distingue de diverses sortes : la
jonquille à grandes fleurs poussant des
feuilles longues et étroites, ressemblant à
celles du jonc (1), d'entre lesquelles il s'é-

(1) C'est à cause de la ressemblance des feuilles


de la jonquille avec celles du jonc qu'elle est ap-
pelée du nom de jonquille.
les pays méridionaux, dans l'Italie et la
Turquie ; mais je pense que l'on peut tout
aussi bien faire infuser la fleur dans l'huile,
et que ce procédé plus simple peut même
être meilleur, en ce que, indubitablement,
les toiles s'imprègnent de l'odeur de la fleur,
l'absorbent, et diminuent la force qu'en re-
tirerait l'huile employée toute seule.
Vous renouvelez vos fleurs chaque jour,
jusqu'à ce que votre huile soit suffisamment
odorante ; vous la transvasez, sans laisser
passer aucune fleur, vous la laissez reposer
et la clarifiez ensuite.
CHAPITRE XXII.

Haile de Jasmin.

Le jasmin, nommé ainsi du mot hébreu


samin, qui signifie parfum, est un arbris-
seau sarmenteux.
L'on distingue les jasmins jaunes, qui sont
absolument inodores, et les jasmins blancs.
La forme des premiers est tout-à-fait diffé-
rente de celle des seconds. Ceux-là s'élèvent
en forme de gerbes, et les blancs sont ser-
pentans.
agiter le mélange : l'odeur de jasmin aban-
donne entièrement l'huile grasse et passe
dans l'esprit de vin ; mais aussi celui-ci laisse
échapper cette odeur avec la plus grande
facilité.
Pour composer l'huile de jasmin, il faut
absolument employer le même procédé que
l'on vient de lire dans le chapitre précédent
sur l'huile de jonquille.
On doit n'employer que les fleurs qui ont
été cueillies. Si l'on ne faisait que ramasser
celles qui seraient tombées du rameau,
comme elles auraient perdu de leur force,
l'on n'obtiendrait pas autant de qualité que des
fleurs cueillies ; il en faudrait même bien
davantage, et l'on ne serait pas aussi cer-
tain du succès.

CHAPITRE XXIII.

Haile de Citronnelle arbuste.

L'on cultive assez généralement la citron-


nelle dans les jardins ; elle pousse des tiges
à la hauteur de deux pieds, presque lisses,
rameuses, dures, et, malgré cela, fragiles.
Ses feuilles sont oblongues, d'un vert brun,
vas ; on la met sous presse. On renouvelle
les fleurs plusieurs jours de suite, en les re-
muant de même que la première fois, en
passant de même l'huile dans un canevas,
et en la remettant sous presse ; ensuite on la
clarifie et on la met dans des bocaux, que
l'on ferme hermétiquement.

CHAPITRE XXV.

Huile d'OEillet.

Les oeillets ne sont pas aussi multipliés


et aussi diversifiés que les roses, et il s'en
faut bien ; néanmoins ils sont en très-grand
nombre. Mais peu importe, puisqu'il n'y a
guère que deux espèces qui soient employées
en parfumerie, étant les plus odorantes ;
savoir : l'oeillet rouge, appelé oeillet à rata-
fia ; et l'oeillet rouge mélangé de blanc,
nommé l’oeillet gris.
Il faut éplucher les fleurs de ces oeillets,
c'est-à-dire n'en prendre que les feuilles et
laisser les capsules.
Vous les faites infuser dans la meilleure
huile possible, ainsi que la rose, la jonquille
et autres fleurs susceptibles de la manipula¬
que ce soit à défaut absolu d'huile d'oeillet
que l'on recoure à ce moyen.
CHAPITRE XXVI.

Haille de Fleur d'Oranger.

La fleur d'oranger doit aussi s'éplucher


pour entrer dans la composition de l'huile ;
mais on y mettrait le coeur ou les pistils,
que l'odeur n'en serait que plus forte.
L'on étend les fleurs par couches sur des
toiles de coton, imbibées de la meilleure
huile possible ; on la remue plusieurs fois
en exprimant l'huile, en changeant les fleurs
jusqu'à ce que l'huile soit bien imprégnée de
l'odeur ; ou mieux, on la fait aussi par l'in-
fusion des fleurs dans l'huile, et on lui
fait subir le même renouvellement de fleurs,
la même clarification qu'à la rose. Voyez
an chapitre XXIV ci-dessus.
poignées de sel fin. Quand le savon est fondu,
on le passe dans un tamis, pour en extraire
les odeurs.
Le lendemain, s'il est tout-à-fait coulé,
on le retire de la caisse, on le coupe par
morceaux très-minces et on le fait sécher à
l'air, mais à l'abri des rayons du soleil.
Lorsqu'il est bien sec, on le fait fondre
de nouveau en y ajoutant de l'eau de rose
et de fleur d'oranger. Si l'on a eu soin de
le tenir proprement, il est inutile de le pas-
ser, on le coule de nouveau et on le fait sé-
cher. Cette seconde opération terminée, le
savon se trouve purgé et exempt de mauvaise
odeur. On le pile alors, et on le met en
poudre. On l'expose de nouveau à l'air pen-
dant trois ou quatre jours, en ayant soin de
le garantir de la poussière.
Avec ces préparations, le savon est en
état de recevoir les différentes odeurs que
l'on juge convenable de lui donner pour les
divers usages auxquels on le destine, soit
qu'on veuille l'employer en savonnettes,
soit qu'on veuille le laisser en pain. Il faut
avoir soin surtout de le serier dans un en-
droit sec et à l'abri de toute humidité et
d'odeur malfaisante. — L'on peut purger le sa¬
et la grosseur que l'on veut donner à ses
pains. Ensuite on le fait sécher , et, lorsqu'il
est à moitié sec, on le partage par pains
bruts, suivant les dimensions que l'on juge
convenables.
Les pains de savon peuvent servir à faire
des savonnettes blanches. Pour parfumer les
savons, et leur donner diverses teintes, on
emploie ; pour celui à qui l'on donne une
teinte d'un brun jaunâtre, de bois clair, ou
de feuille morte, de la poudre d'orangerons
que l'on délaye avec un peu d'eau afin qu'il
ne reste point de grumeaux. On le passe et
on le met une seconde fois sur le feu.
Lorsque l'on désire le savon plus coloré,
l'on augmente la quantité de poudre d'oran-
gerons. A défaut de poudre d'orangerons,
on met de celle de bergamotte, ou de ci-
trou.
Le savon blanc ou de couleur se parfume.
Si on le veut à la bergamotte, on met
deux onces d'essence de bergamotte par
livres de savon lorsqu'il est entièrement
battu.
Si l'on désire employer d'autres odeurs
plus ou moins foites, il faut avoir la prudence
Les savonnettes ne doivent être employées
que pour la barbe, et jamais pour le teste du
visage.
Les savonnettes se parfument avec toutes
sortes d'odeurs. C'est au parfumeur à choisir
celles qu'il croira devoir être d'un plus grand
débit.
Je lui conseille d'en faire peu au musc ou
à l'ambre ; elles ne sont plus autant de mode
que dans le siècle dernier.
Il est aussi inutile de les colorer : les tein-
tes roses, brunes ou d'orange, nuisent plus
au teint qu'elles ne lui sont utiles ; et les
hommes, ainsi que les femmes, sont bien
aises d'avoir le teint frais.

CHAPITRE IV.

Savonnettes aux fines Herbes odorantes.

Pour confectionner ces savonnettes , il faut


éplucher toutes les herbes et fleurs aroma-
tiques que l'on veut employer.
Les plus en usage sont les feuilles de thym,
de lavande, de marjolaine, de romarin, de
sauge, et les fleurs de violettes, de jonquilles,
d'oeillets, et même de roses musquées.
plus fort ; et c est sur cette maxime qu'il
doit se régler dans son commerce.
Il est inutile que je donne la manière de
faire des savonnettes à l'oeillet, au musc, à
la bergamotte, à l'ambre, etc. Elles se fa-
briquent de la même manière que les autres,
et le parfumeur peut choisir les parfums
ou essences qu'il croira propres à satisfaire
les goûts difterens. Mon dessein n'a point
été de faire un gros livre, mais seulement
de donner les instructions que je crois néces-
saires aux comme rcans de son ctat.
NOTA. Lorsque j'ai indiqué les différens
procédés pour la fabrication des eaux odo-
rantes, j'ai oublié de donner la recette de
deux qui sont très-recherchées. Je vais ré-
parer ici mon omission. Elles vont être le
sujet des deux premiers chapitres du titre
suivant.
il aura seulement à y ajouter du sucre pro-
portionnément à la quantité qu'il en fera.
Cette eau a été nommée divine à cause de
son odeur suave. On peut lui donner le même
nom pour celle que l'on fait en liqueur,
elle est très-cordiale et aide à la digestion.

CHAPITRE II
Eau-de-vie de Lavande rouge.

L'on prend trois pintes de bonne eau-de-


vie que l'on met dans un pot de grès ; l'on
épluche avec précaution, et ainsi que je l'ai
recommandé, les fleurs et feuilles de la-
vande bien verte. Pour trois pintes d'eau-
de-vie il faut cinq ou six poignées de la-
vande. On met l'eau-de-vie, les fleurs et les
feuilles en même temps dans le pot de grès,
et ou le bouche hermétiquement.
Cette eau est un remède contre les con-
tusions, qu'elle guérit en appliquant une
compresse de fleurs bien humectées dessus
la partie froissée. Lorsque les coups sont
violens, l'on fait de l'eau de boule en broyant
la boule de Nancy avec cette eau-de-vie de
lavande.
L'on pulvérise l'aloès et l'on écrase les
autres substances.
On fait infuser le tout pendant quinze
jours dans deux litres de forte eau-de-vie (à
vingt-deux degrés) ; on retire la liqueur qui
surnage le dépôt, et on la remplace par deux
litres de nouvelle eau-de-vie. On y ajoute
deux onces de sucre candi pulvérisé, et un
gros de cinnamome ; on laisse infuser cette
nouvelle dose d'eau-de-vie encore pendant
quinze jours. Ensuite on la mêle avec la
première ; on les laisse déposer et on les passe
à travers une chausse de laine ou à travers du
papier gris, que je préfère à la laine.
L'on conserve cet élixir dans des bou-
teilles bien bouchées. Il fortifie l'estomac et
purge légèrement (1).

CHAPITRE IV.

Elixir de Garus.

L'on prend deux gros de myrte, deux

(1) La tradition est que l'auteur de cet élixir a


vécu cent douze ans, en en faisant usage jour-
nullement, en en prenant seulement chaque matin
une cuillerée.
CHAPITRE V.
Elixir odontalgique de Leroy-da-la-Faudi-
gnières.
M. Leroy-de-la-Faudignières,chirurgien-
odontalgiste, à Paris, a composé cet élixir,
et l'on peut le faire en assurance d'après les
procédés qu'il a indiqués, et que voici :
L'on prend un demi-gros de girofle, quatre
gros de gaiac, un gros de pyrèthre, dix
gouttes d'essence de romarin, quatre gouttes
de bergamotte ; noix muscade, un gros, eau-
de-vie à vingt-six degrés, trois onces.
Après avoir concassé les substances qui
doivent l'être, on les met dans de l'eau-de-
vie. Au bout de huit jours d'infusion, l'on
filtre l'élixir.
Il est un des meilleurs que l'on puisse em-
ployer : l'on en verse quelques gouttes dans le
verre d'eau avec lequel ou se rince la bouche
le matin, mais seulement tous les deux ou
trois jours.
CHAPITRE VI.
Eliaiir odontalgiquc de Greetiough.
Tous les parfumeurs vendent une eau ap-
pelée de Greenough, qui est une teinture ou
que l'on concasse et que l'on met infuser dans
un demi-litre d'esprit de vin ;
Et pour la troisième, l'on prend six gros
de gomme-myrte, six gros de cocheuille,
trois gros d'alun et trois gros de crème de
tartre. On concasse ces substances, et on les
infuse dans un demi-litre d'esprit de vin. On
laisse ces trois infusions séparément pendant
trois ou quatre jours, en les remuant de
temps à autre. Après ce temps, on les réunit
toutes, on les mêle après les avoir agitées de
nouveau. On les passe dans un linge et on les
filtre au papier gris, ou mieux encore à la
chausse.
Cet élixir a la réputation de rendre les
dents claires, et d'en apaiser les douleurs.

CHAPITRE VII.

Eau de Camomille.

Il y a plusieurs espèces de camomilles, une


entre autres nommée camomille maroute,
qu'il faut bien se garder de confondre avec la
camomille romaine, qui se cultive dans tous
les jardins, dont les fleurs sont blanches et
doubles.
CHAPITRE IX.
Eau de Sarrette ou de Serrette.

La tige de cette plante croît à la hauteur


de deux ou trois pieds ; elle est cannelée et
rougeâtre ; les feuilles sont découpées comme
celles de la scabieuse, et les autres sont oblon-
gues, plus grandes que celles de la bédoine.
J'en donne la description, parce que le
parfumeur pourra la faire cueillir dans les
bois, dans les prés et dans les lieux, humides.
L'on fait sécher ses feuilles, et l'on en
obtient une eau de vulnéraire très-suave ;
l'on peut aussi en obtenir une teinture jaune
safran, qui peut colorer la pommade à la
jonquille.

CHAPITRE X.

Eau de la Chine pour teindre les Cheveux.

Comme il faut autant qu'il est possible


satisfaire tous les goûts, je vais indiquer la
manière de fabriquer l'eau de la Chine, sans
en garantir l'efficacité.
Il sera nécessaire même que les personnes
CHAPITRE XL

Eau d'Acanthe.

Cette plante est cultivée dans nos jardins,


et l'on en trouve chez tous les herboristes.
L'eau qu'on en retire est remplie d'un suc
mucilagineux et gluant, propre à guérir des
coups de soleil, qui occasionent trop souvent
des douleurs très-vives suivies d'inflamma-
tion.
Elle se confectionne ainsi :
Vous prenez la quantité de trois pintes
d'eau de rivière, ou d'eau de source, ou de
puits, bien filtrée ; vous mettez vos feuilles
d'acanthe dedans et les faites infuser au
bain-marie. Cette plante étant remplie d'un
suc mucilagineux et gluant, on est forcé de
la filtrer deux ou trois fois avant d'y ajouter
les essences odorantes que l'on mêle avec.
Depuis long-temps on l'emploie avec suc-
cès en Pologne pour les maladies de sang.
Lorsque l'eau est confectionnée, il faut
conserver les feuilles, les faire sécher à
l'ombre. On s'en sert après les avoir imbibées
dans du vulnéraire, et on en fait des cata¬
un fard dont elles se frottent le visage pour
rafraîchir et blanchir la peau.
En ajoutant à cette eau quelques gouttes
d'essence (de l'odeur qui conviendra), l'on
aura une eau fort agréable et très-utile pour
conserver la peau dans toute sa fraîcheur.

CHAPITRE XIV.

Eau d’ Absinthe.

On compose avec cette plante une eau aro-


matique qui retient plus d'odeur que toutes
les autres plantes odorantes.
La meilleure manière de la composer est
de la faire infuser à froid.
Douze gros d'absinthe suffisent pour une
pinte d'eau.
On en fait aussi par la distillation une eau
aromatique, une huile essentielle. Ces deux
espèces s'emploient en liquide et en pom-
made : en liquide, elle est bonne contre la
migraine ; en pommade, elle garantit les en-
fans d'être attaqués de vermine.
En prendre une cuillerée dans un verre
d'eau sucrée apaise les spasmes de l'estomac.
montagnes d'Auvergne, sont préférées avec
juste raison à celles de la Bohème, qui sont
Beaucoup moins suaves.
La meilleure de ces racines est celle qui a
une odeur approchant du musc.
L'angélique est considérée comme sudori-
fique et vulnéraire ; c'est un préservatif con-
tre la peste. On en fait macérer les racines
dans du vinaigre : on les approche des na-
rines ou on les mâche, ou bien l'on boit à
jeun le vinaigre dans lequel elles ont été
macérées.
On saupoudre de la racine pulvérisée les
habits, pour les préserver de la contagion.
L'eau d'angélique, outre qu'elle est consi-
dérée comme vulnéraire et sudorifique, l'est
aussi comme anti-pestilentielle.

CHAPITRE XVII.
Eau Athénienne.
Le nom d'athénienne, donné à la compo-
sition de cette eau, lui est venu du pays où
elle a été imaginée. Les femmes grecques
ont dû être en tous temps jalouses de leur
beauté, et l'on a dû chercher les moyens de la
leur conserver. Aussi le propre de l'eau athé¬
TITRE XII.
Des Extraits.

CHAPITRE Ier

De la Distillation et de la Rectification
de l'Esprit de vin.

En général, l'extrait est l'opération par


laquelle on sépare les parties pures des mix-
tes d'avec les impures, par le mélange de
quelques liqueurs convenables dans les-
quelles la partie pure s'incorpore.
Les extraits se font par la distillation.
Ces distillationsse font à feu nu ou au bain-
marie. Celles au bain-marie sont préférables,
en ce qu'elles font moins courir aux subtan-
ces le danger de se brûler.
Il est une troisième manière de les faire,
lambic, et l'on remet dans la cucurbite (1 ) la
partie distillée, que l'on remet de nouveau
sur le feu pour la mieux distiller ou la recti-
fier. On en évaporise encore les deux tiers.
Pour l'essayer, on en fait brûler une petite
Quantité dans une cuiller.
La rectification à feu nu étant dangereuse
pour la substance, que l'on risque de brûler,
et pour la personne qui la fait, et qui doit
apporter la plus grande surveillance à rafraî-
chir l'alambic, je préférerais, et je conseille
de la faire au bain-marie, ou au bain à
vapeur.
CHAPITRE II.

Des Extraits eux-mêmes.

On extrait l'odeur (qui est l'esprit volatil


des fleurs) par le moyen des corps gras, tels
que les huiles ou les pommades, et l'on tire
l'odeur de ces corps par le moyen des es-
prits.

(1)La cucurbite est un vaisseau à long cou de


verre, de terre, d'étamou de cuivre, dont on se
sert en chimie pour les distillations, infusions et
ciations.
ayant soin d'agiter l'infusion deux ou trois
fois par jour. On la distille ensuite à feu nu,
ou au bain-marie, ou au bain de vapeur.
Pour les autres extraits, voyez le titre sui-
vant , des essences et des esprits.
CHAPITRE II
Essence d'Ambre gris.

Les naturalistes ne sont point d'accord


sur la nature et l'origine de l'ambre gris.
Plusieurs pensent que c'est une sorte de
bitume qui coule du sein de la terre dans la
mer ; liquide d'abord, il s'épaissit ; autour de
lui s'aglutinent des coquilles, des pierres,
des becs d'oiseaux : c'est pourquoi au milieu
des motes d'ambres gris durcies l'on trouve
toutes les espèces de corps hétérogènes.
L'ambre gris se rencontre sur les bords de
la mer en morceaux plus ou moins gros. Il
s'en trouve quelquefois du poids de cent livres
et plus ; telle était la masse d'ambre gris que
la compagnie des Indes orientales de Hol-
lande possédait.
Les masses d'ambres gris sont ordinaire-
ment arrondies, forme qu'elles prennent en
roulant sur le rivage.
Quoique cette matière se trouve en plu-
sieurs endroits, c'est cependant un aromate
rare et précieux. On le rend plus actif à l'o-
dorat en le mêlant avec une petite quantité
de musc, de civette, etc.
ration. Réduit en poudre, il a une odeur
très-agréable.
succin ne se recueille que dans la mer
Baltique, sur les côtes de la Prusse. Les ha-
bitans vont le recueillir sur les bords de la
mer, au fort de la tempête. On le trouve en
morceaux de différentes épaisseurs et de di-
verses formes.
Tout le succin ou ambre jaune du com-
merce, même le plus beau, nous vient de
la Prusse ducale, où le droit de le retirer de
sa mine est regardé comme droit de la cou-
ronne.
Le succin que l'on ramasse sur les bords
de la mer est clair. La chimie reconnaît dans
cette substance une huile végétale, épaissie
par les acides minéraux qui lui ont donné les
qualités qui la font différer des résines.
Plusieurs montagnes de Provence, plu-
sieurs contrées de l'Allemagne, fournissent
aussi de l'ambre jaune.
Il est certain que le succin et l'ambre gris
donnent une huile essentielle qui est très-
considérée, et que les parfumeurs auront
raison de l'employer à cause de son odeur
agréable.
Les Chinois s'étonnent avec raison que les
Européens viennent chercher le thé dans leur
pays, pendant qu'ils ont chez eux une plante
aussi excellente et qui lui est préférable.
L'essence de sauge et l'eau filtrée de cette
plante sont très-bonnes pour faciliter les diges-
tions, guérir le mal de tête, sécher à l'instant
les coupures, égratignures, etc. ; elle est
cordiale, céphalique, et doit être consi-
dérée sous ses rapports odorans et conser-
vateurs.
L'on prépare avec les fleurs de sauge une
eau distillée ; avec la plante entière une huile
par infusion et par décoction. L'on fait du
vinaigre avec les feuilles et les fleurs, et son
huile est très-bonne pour les rhumatismes.
L'eau des feuilles et des fleurs de sauge
est très-utile pour fortifier les nerfs, amortir
les humeurs et dissiper les enflures.
La sauge est surnommée la réparatrice du
corps humain, sa bienfaitrice, sa sauveuse,
(salvatrix). On la prend comme le thé, après
une courte ébullition, ou même après une
infusion.
On peut, absolument parlant, regarder
la sauge comme la meilleure de toutes les
que plus lente pour fabriquer, est meilleure,
plus sûre, et a, en outre, l'avantage d'em-
pêcher les substances de brûler.
Si, au lieu d'huile, c'était de l'esprit qu'on
voulût tirer du girofle, l'on mettrait infuser,
pendant plus de deux mois, les clous de gi-
rofle dans de l'esprit de vin (quatre onces de
clous bien concassés dans une pinte d'esprit
de vin), ayant surtout l'attention de remuer
l'infusion de temps à autre.
Si c'est dans une bouteille que l'on fait
l'infusion, il ne faut pas la remplir, afin de
pouvoir l'agiter : sans cette précaution la
bouteille se casserait, et les matières seraient
perdues.
Après l'infusion, l'on fait la distillation
au bain-marie.
L'espnt peut s'employer dans différentes
compositions, même dans celles d'eaux fines,
ainsi que dans l'opiat pour les dents, en
l'adoucissant avec de l'eau très-pure, si c'est
dans l'opiat qu'on l'emploie.
CHAPITRE VIII.
Esprit de diverses Fleurs et d'autres Substances.
Pour tirer l'esprit, ou faire l'extrait ou
storax, ou deux onces de baume de Tolu, ou
deux onces de baume du Pérou, ou quatre
onces de vanille, ou quatre onces de badiane
concassée, ou huit onces de bois de sassafras
pulvérisé. Vous avez le soin de remuer ces
substances tous les deux jours ; en un mot,
vous agissez comme à l'égard de l'esprit à
l'huile des fleurs.
Ces différons esprits sont bons pour entrer
dans les diverses compositions.
soufflement qui gonfle la préparation, et la
ferait sortir du pot, si l'on n'avait pas la pré-
caution de la mettre dans un plus grand qu'il
ne le faut pour la contenir d'abord.
Quand le boursoufflement a cessé, l'on
peut se servir à l'instant de cet opiat.
En suivant cette recette, l'on a un opiat
très-beau et dont l'emploi n'offre aucun in-
convénient pour les dents ; il les tient très-
propres et raffermit les gencives.
Pour s'en servir, l'on en prend une petite
quantité avec une éponge ; on s'en frotte les
dents, puis l'on se rince la bouche avec de
l'eau fraîche.
CHAPITRE II.
Cérat pour tes Lèvres.
Voyez, au titre III, le chapitre XI,
Pommade ou Cérat pour les Lèvres.
CHAPITRE III.
Substance pour les Cataractes (1) des Yeux.
S'il est quelque incommodité qui dépare
la figure et pour la guérison de laquelle on

(1) La cataracie est une altération de l'hummeur


charbon de braise brûlée, et un gros de
nitre ou salpêtre.
L'on réduit toutes ces substances en pou-
dre ; on les mêle dans un mortier, et l'on y
ajoute de la dissolution épaisse de gomme
arabique ou adragant, suffisamment pour
former une pâle que l'on divise par petites
portions de figure conique. Pour y parvenir
parfaitement, vous prenez une certaine quan-
tité de la pâte que vous réduisez en un rouleau
de la grosseur d'un tuyau de plume, puis
vous formez une petite pointe à l'un des deux
bouts, en le roulant sur une table, et en ap-
puyant avec le bout du doigt.
Vous coupez ensuite cette portion de la
longueur d'un pouce environ, et continuez
ainsi jusqu'à ce que toute la pâte soit divisée
en petits cônes ; vous les faites sécher et vous
les conservez dans une bouteille que vous
bouchez hermétiquement.
Lorsque l'on veut se servir de ces pastilles,
l'on met le feu à l'une d'elles, on la pose sur
une table de pierre ou toute autre chose qui
ne puisse pas en être gâtée. Elle brûle en scin-
tillant, et elle exhale une fumée très-odo-
rante et des plus agréables. Elle est très-
Les Anglais, qui font beaucoup plus de
commerce que nous dans les îles, et qui
conséquemment se procurent toutes les
plantes dont on extrait-les essences, les
aromates, etc., ne négligent point de faire
de l'essence d'estragon. Ils en mettent aussi
infuser dans du vinaigre dont ils se frottent
les tempes et les sourcils.
La distillation de l'estragon est la plus es-
timée de toutes celles que l'on emploie pour
empêcher la contagion des mauvais airs en
Angleterre. Son eau distillée est aussi celle
qu'on préfère pour empêcher la contagion
de la peste.
Jamais un Anglais ne s'embarque pour un
voyage de long cours qu'il ne soit muni
d'eau ou d'essence d'estragon.
CHAPITRE VI.
Eau d'Eufraise propre à fortifier la Vue.
L'eufraise est commune, et l'on peut s'en
procurer facilement. Elle croît sur les mon-
tagnes, dans les forêts et dans les prés.
Lorsqu'elle est en fleurs, l'on en fait une
infusion pour bassiner les yeux.
Elle est si favorable, que l'on cite des
mades, etc., afin de n'être pas trompé par
les marchands qui les importent chez nous.
Cette plante est une petite racine oblongue,
tubéreuse, noueuse, de la grosseur du petit
doigt, garnie de quelques fibres pâles en
dehors et de couleur de safran en dedans,
donnant une couleur jaune (qui devient
pourpre par la suite) aux eaux ou vinaigres
dans lesquels ou l'infuse.
Elle possède aussi une odeur de gingembre
très-forte.
Il est une autre espèce de curcuma que
l'on appelle terra merita rond ; c'est le
raiz de safrao des Portugais ; il est assez
rare dans les boutiques.
Sa racine, qui a les mêmes propriétés que
la précédente, est ronde, grosse comme une
prune moyenne, aussi dure que si elle était
pétrifiée.
Lorsqu'elle est coupée transversalement,
l'on y remarque différens cercles d'un jaune
rougeâtre.
Les gantiers et les parfumeurs s'en servent
avec avantage pour consolider les couleurs
des gants, des pommades et des essences.
Ces amandes étant bien exprimées et ré-
duites en pain, on les arrondit un peu
sur les bords, et on les range en pile dans un
endroit à l'abri de toute humidité.
Lorsqu'elles seront bien sèches, pilez-les
de nouveau et les tamisez.
Cette manière de préparer la pâte d'a-
mandes douces est la plus prompte et la plus
facile.
Si l'on veut la rendre odorante, l'on y
ajoute une partie d'essence en poudre, soit
à la fleur d'oranger, millet, etc.

CHAPITRE IX.

Pâte d'Amandes amères.

La pâte d'amandes amères est plus recher-


chée à cause de son odeur. Mais, à l'odeur
près, la douce est aussi bonne pour l'usage.
Pour confectionner la pâte amère, vous
prenez dix livres de pâte douce en poudre, à
laquelle vous ajoutez quatre livres de poudre
d'amandes amères. L'on met deux ou trois
onces d'essence de l'odeur que l'on suppose
la plus recherchée.
On remet la poudre dans un mortier pour
Lorsque la composition se détache bien
du mortier et du pilon, elle a acquis sa par-
faite confection.
L'on parfume cette pâte avec des huiles
aux fleurs que l'on juge convenables, en
substituant ces huiles à l'huile d'amandes
amères.

CHAPITRE XI.

Pâte d'Amandes en Poudre.

Elle se compose des résidus des deux pâtes


précédentes. L'on a soin de mettre de côté
tous les morceaux grumeleux qui n'ont pu
être pilés ; on les fait sécher au grand soleil
ou sur un feu doux, dans un plat de métal ;
ensuite on les pile avec force, on les ta-
mise le plus fin possible, et l'on y ajoute
des essences en poudre, des odeurs les plus
en vogue et les plus recherchées.
Il faut avoir soin de les conserver dans
des boîtes de bois dont les fentes soient
fermées avec du papier collé, et les mettre
dans un endroit à l'abri de toute humidité.
est du domaine du parfumeur, parce qu'il
sert à laver le visage le soir, afin de rendre
la peau très-fraîche à l'instant du réveil.
On le compose de cette manière :
Vous pilez dans un mortier des amandes
douces pelées, dans la proportion de vingt
ou trente pour une chopine d'eau ; vous ajou-
tez un morceau de sucre pour empêcher la
séparation de l'huile.
Lorsque les amandes sont réduites en une
pâte bien fine, vous les mettez, en les dé-
layant peu à peu, dans la chopine d'eau,
vous passez le tout à travers une flanelle, et
vous aromatisez avec de l'eau de fleur d'o-
ranger. Les personnes qui veulent en faire
une boisson n'ont qu'un morceau de sucre à
y ajouter.
CHAPITRE XIV.

Eau spiritueuse de Genièvre.

L'on prend une demi-livre de genièvre


frais ; si l'on n'a que du genièvre ancien, au
lieu d'une demi-livre, l'on n'en prend que six
onces.
On les met dans un vase et l'on verse des¬
temps où on le tirait de l'Inde, terre du
Japon ; les marchands, trompés par la friabi-
lité de cette substance, ont cru que c'était
de la terre.
Le cachou au contraire est un suc de
gomme, résineux, durci par l'art.
Jusqu'à ce qu'il ait acquis sa maturité, il
est amer. Il devient ensuite doux et d'une
saveur agréable d'iris ou de violette.
Lorsque le négociant fait ses emplètes de
cachou, il faut, pour qu'il soit convaincu qu'il
n'est point frelaté, qu'il le mette tremper
dans l'eau ; s'il se fond en entier, il est pur :
il peut aussi en jeter une parcelle dans le feu ;
s'il s'enflamme à l'instant et brûle, il peut
en faire l'emplète.
Ces précautions sont indispensables, parce
que les marchands qui le vendent y mêlent
quelquefois du sable ou d'autres matières
étrangères pour en augmenter le poids.
L'on apporte le cachou en France des côtes
du Malabar, de Surate, du Pégu, et des
autres côtes des Indes.
Ce fruit a la grossseur et la forme d'un
oeuf de poule. Son écorce tire sur le jau-
nâtre.
Dans l'Inde, l'usage du cachou est très-
CHAPITRE XVI.

Extrait de Genievre.

Vous prenez six livres de genièvre bien


propre et bien épluché, une grosse racine
d'enula campana.
Vous lavez bien le tout, le mettez dans
une bassine avec un peu d'eau, et le faites
bouillir jusqu'à ce qu'il soit réduit en bouil-
lie ; puis, vous le passez dans un gros linge
en l'exprimant fortement. Vous remettez
ensuite ce jus sur le feu, et le laissez bouillir
jusqu'à ce qu'il ait pris une consistance un
peu ferme.
CHAPITRE XVII.

Blanc de Baleine.

C'est de Bayonne et de S.-Jean-de-Luz


que nous avons appris à préparer le blanc de
baleine ; et c'est
avec
le cervelle du cacha-
lot ou petite baleine qu'on le compose de
la manière que je vais prescrire.
On fait fondre celte cervelle sur un
eu, on la met ensuite dans des moules.
en usage, soit pour les coupures, soit pour
les écorchures.
Voici la manière de le fabriquer.
On étend sur un châssis un morceau de
taffetas noir clair ; l'on passe dessus avec
une brosse fine plusieurs couches de colle de
poisson, que préalablement on a fait fondre
dans de l'eau.
Lorsque vous passez la dernière couche,
afin que ce taffetas ait une odeur agréable,
vous mêlez avec la colle un peu de baume
de commandeur.
On peut, pour varier les couleurs, employer
du taffetas rose ou blanc.

CHAPITRE XIX.

Eau contre les Inflammations des Yeux, utile


surtout aux Voyageurs.

Lorsque par un temps sec le vent souffle


avec violence, la poussière qui s'élève produit
dans les yeux une vive irritation.
Les voyageurs sont très-exposés à cette
incommodité.
Il
ne suffit pas toujours de se laver avec de
l'eau fraîche, et les paupières deviennent quel¬
bon esprit de vin, qui est la base des eaux
fines odorantes.
* Voici îa meilleure manière pour rectifier
les esprits :
Quand on a tiré les deux tiers, ou à peu
près, de l'esprit, suivant sa force, l'on ôte
de l'alambic ce qui en reste, et l'on remet
dans la cucurbite la partie distillée à la-
quelle on fait subir la même opération. On
en vaporise encore les deux tiers ; puis on
l'essaie en en faisant brûler une petite quan-
tité dans une cuiller d'argent.
Le feu éteint, l'on est à même de juger
aussitôt, par l'humidité qui reste, à quel
point l'esprit de vin est rectifié : s'il l'est bien,
il n'en doit pas rester une seule goutte.
L'on peut aussi se servir du pèse-liqueur ;
mais il faut que l'esprit soit refroidi.

CHAPITRE XXI.

Parfum liquide des Indes.

Le nom de parfum est donné à un en-


semble de plantes aromatiques toutes venant
des Indes ; cependant les parfums les plus
estimés sont ceux de l'Arabie.
agréable, en observant toutefois qu'il y ait
une certaine analogie entre les odeurs.
Lorsque la composition des parfums a ac-
quis le degré de perfection possible, on les
met dans des bouteilles ou flacons bien
fermés.
Avec les résidus, le parfumeur pourra com-
poser une poudre aromatique, en faisant
brûler les fleurs et en y en ajoutant quelques-
unes qui n'auront pas subi l'infusion ; il fau-
dra qu'il y soit joint un peu de clous de gi-
rofle et de muscade pilés.
Ces poudres se brûlent dans des espèces de
petits réchauds faits exprès, et répandent une
odeur suave et agréable dans l'appartement.
Il pourra aussi, pour leur donner plus de par-
fum, employer du passe-musc, provenant
des testicules d'un petit animal nommé
ainsi.
Cette partie de l'animal, quoique long-
temps gardée et même desséchée jusqu'à
devenir noire, exhale une odeur de musc
beaucoup plus suave et qu'on préfère au
muse des boutiques.
nent des graines menues de la même cou-
leur.
C'est avec la substance que je viens de
décrire que l'on obtient une huile qui se con-
serve très-long-temps.
On la rend d'une odeur suave en y ajou-
tant quelques gouttes d'huile de rose ou de
jasmin ; et l'on peut l'amalgamer avec les
pommades, auxquelles elle procure une odeur
qui, loin d'être malfaisante, dissipe les maux
de tête.

CHAPITRE XXIII.

Huile de Pavot blanc.

C'est de la graine de cette plante que l'on


extrait une huile qui est propre à décrasser,
à polir et à adoucir la peau. Cette huile ex-
traite des graines n'a pas l'inconvénient de
celle extraite des fleurs, qu'on assure servir
à la composition de l'opium.
Des naturalistes anciens et modernes as-
surent à leur tour que les fleurs de pavot
ainsi que la graine sont très-peu ou point
somnifères, mais sont excellentes pour l'u-
sage que je viens d'indiquer.
dant vingt-quatre heures ; ensuite vous les
pressez assez pour qu'il ne reste plus d'eau,
et vous les exposez à l'air, loin des endroits
où elles pourraient s'imprégner de pous-
sière ; puis, vous prenez une espèce d'ai-
guille à tricoter bien arrondie par le bout,
afin de pénétrer dans les petits trous qui sont
remplis de mucilage, et qui nuiraient à la
peau lorsqu'on l'emploierait pour se laver le
visage.
Lorsque l'éponge est bien sèche, on la re-
met une seconde fois dans l'eau, on l'épluche
de nouveau, et on la fait encore sécher.
Lorsque les éponges ont subi ces opéra-
tions, elles sont susceptibles de recevoir
toutes les essences que l'on veut leur com-
muniquer.
Il faut avoir le soin de réserver pour la
toilette celles qui sont fines et moelleuses,
et surtout dégagées des poussières qui,
ainsi que je viens de le dire, seraient très-
nuisibles à la peau.
CHAPITRE XXV.
Fleurs Artificielles parfumées.
Lorsque la belle saison est passée, que les
allusion aux beaux jours d'été, et l'on at-
tendrait plus patiemment la saison qui per-
mettrait de faire comparaison des fleurs na-
turelles avec celles artificielles.

CHAPITRE XXVI.

Sachets pour les Bains.

Les bains sont ordonnés par les médecins


dans beaucoup de maladies, je dirais pres-
que dans toutes. Beaucoup de personnes en
prennent même par habitude, d'autres par
plaisir.
Ces dernières ne manqueront point de se
procurer des sachets qui aromatiseront leurs
bains, surtout s'ils sont préparés avec soin, et
que les fleurs soient multipliées de manière
à former un pot-pourri agréable.
Ce qu'il faut que le parfumeur observe,
c'est de ne point mêler dans les sachets de
l'ambre ni du musc. Les feuilles de roses
musquées, d'oeillets musqués, donneront une
odeur moins forte et nullement malfaisante.
Lorsque ces feuilles ont été bien séchées
à l'ombre, on les parfume avec des poudres
d'iris, de lavande, d'oeillet, de réséda ; et
sariette, que l'on introduit dans les bains
ordonnés pour les douleurs.

CHAPITRE XXVIII.
Lait du Coco pour les Pâles.
Le coco (ou coquo) est aussi nommé noix
de l'Inde, parce qu'il est très-cultivé dans les
Indes : ce sont les Hollandais qui le trans-
portent en Europe.
Lorsque le fruit a pris son accroissement,
la moelle que renferme l'écorce prend de la
consistance et un goût qui approche beau-
coup de celui d'amande douce. Il est très-
facile de retirer par trituration du lait de
ces amandes, avec lequel on peut confection-
ner de la pâte, que l'on parfume de telle
essence que l'on veut, surtout de celles qui
sont le plus en vogue.
L'on en peut aussi retirer une huile odo-
rante pour les lampes et les quinquets.
CHAPITRE XXIX.
Eau ou Vinaigre de Cresson sauvage, ou
brosie sauvage.

Cette plante est facile à trouver : elle croit


On pulvétise les graines et on les met infu-
ser avec les plantes dans du vinaigre d'Or-
léans, en y ajoutant du sel gris et de la poudre
de thériaque.
Cette eau doit être prescrite à tous ceux
qui, dans de bonnes intentions, vont visiter
les hôpitaux ; c'est un préservatif contre
toutes les émanations malfaisantes.
CHAPITRE XXXI.
Eau. de Plantin.
Les feuilles du plantin sont astringentes,
vulnéraires et fébrifuges.
L'on fait une eau distillée des feuilles du
plantin, qui est bonne pour les maladies
d'yeux.
Cette eau est aussi facile à faire que la
plante est facile à découvrir. On la trouve
dans les prés les vignes les chemins ; il y a
, ,
même des propriétaires qui en cultivent dans
leurs jardins, afin de s'éviter la peine d'en
envoyer chercher.
Il faut s'abstenir d'y mettre du sel gris, qui
est trop âcre pour la vue ; il faut y suppléer
par une médiocre quantité de sel d'oseille.
L'on imbibe un linge blanc avec cette eau,
Pour confectionner l'huile composée, l'on
pile le girofle et la vanille ; l'on exprime
ensuite le jus de quelques oranges : l'on met
ces trois choses dans de l'esprit de vin infusé
au bain-marie. Lorsque l'infusion est suffi-
samment échauffée, l'on y ajoute des feuilles
d'oeillet et de jasmin, que l'on épluche avec
précaution, et on les laisse infuser deux fois
vingt-quatre heures ; ensuite on filtre l'huile
sans la presser, et on la met dans des bou-
teilles bien bouchées.
Il ne faut pas dédaigner les résidus de
cette huile. Quand elle est bien égouttée,
vous les jetez dans de bon vinaigre d'Or-
léans, en y ajoutant une ou deux muscades
pilées ; le vinaigre a une odeur très-agréable.
J'ai omis avec intention de traiter l'article
des ganis et des peaux grasses.
Depuis long-temps les parfumeurs ne
s'occupent plus de la confection des gants ;
ils en vendent cependant, mais par une an-
cienne habitude.
S'ils veulent en parfumer pour les goûts
sensuels, il leur sera facile de les imprégner
des odeurs le plus en usage. Les sachets,
les poudres odorantes, viennent à leur se-
cours pour ces sortes de parfums.
L'on en fait aussi avec du poil de chat
angora blanc, qui sont assez belles, et à
meilleur marché, raison pour laquelle le
parfumeur doit en avoir, afin d'en vendre à
ceux qui pourraient lui en demander ; mais
elles sont loin de valoir celles de cygne.
L'on en faisait autrefois en soie, avec
lesquelles on lançait et on faisait voler la
poudre qui allait tomber sur la tête ; mais
cet usage était passé avant que celui de la
poudre eût cessé, pour la majeure partie du
monde.
Le cygne, qui est, sans contredit, le plus
beau des oiseaux aquatiques, et qui passe
pour avoir servi de modèle pour perfection-
ner la fabrication des navires (1), n'est

(1) Les premiers navigateurs, dit-on, ont formé


sur le col et la poitrine du cygne, la proue et la
quitte des navires ; sur le ventre et la queue, la
poupe et le gouvernail ; sur les ailes, les voiles ; et
sur les pieds, les rames. L'on ne saurait voir, il
est vrai, de spectacle plus brillant et plus élégant
que celui d'une troupe de cygnes au milieu des
eaux, lorsqu'ayant soulevé leurs ailes avec grâce
en forme de voiles, le vent fait voguer avec rapi-
dité cette flotte epplumée.
les rhumatismes, parce qu'elle occasionn
une douce transpiration propre à dissiper les
humeurs arrêtées dans les parties sur les-
quelles on l'applique.
Son duvet sert à remplir des coussins et
des oreillers qui peuvent le disputer à ceux
d'édredon.

CHAPITRE XXXIV.

Éponges à Dents.

Un des objets les plus importans pour le


commerce du parfumeur, ce sont les éponges
très-fines à dents.
Communément, sur un morceau d'ivoire
ou d'os, l'on met ou l'on fixe avec un fil de
laiton d'un bout une petite brosse à dents,
et de l'autre une petite éponge fine pour la
même destination.
Il serait à souhaiter que l'on ne fit usage
que de l'éponge. Si on a le malheur d'avoir
quelques dents de moins dans la bouche, il
est constant que l'emploi de la brosse dans
ce cas est dangereux, en ce que la brosse a
bientôt ébranlé la dent voisine de la place
vacante, et l'a bientôt fait tomber ; l'on peut
cer qu'elles sont préférables pour la conser-
vation des dents.
Le parfumeur peut et doit faire des brosses
dentifrices avec la racine de guimauve ou
celle de mauve. Pour les faire, on les coupe
en bâtons, on en effile les deux extrémités,
puis on les fait bouillir dans de l'eau salée
ou dans de l'eau colorée par le bois d'Inde ;
ensuite on les fait sécher au four.
Le parfumeur peut les annoncer sous le
titre de Brosses conservatrices des dents.

CHAPITRE XXXV.

Poudre de Savon.

J'ai dit, au titre XII, chapitre IV, des


Savonettes aux fines herbes, que quand les
feuilles et les fleurs des plantes aromatiques
y énoncées étaient bien séchées, on les ré-
duisait en poudre, que l'on mêlait cette
poudre avec le savon, et qu'on le parfumait
ensuite avec les essences qui lui convenaient
le mieux.
C'est lorsque ce savon lui-même ainsi aro-
matisé, ou dans lequel on a mêlé la poudre
des herbes et des fleurs aromatiques et les
pant des plus agréables, par le coloris et la
souplesse de ses tiges qui s'entrelacent à vo-
lonté, par le vert de ses feuilles, et surtout
par la couleur de ses fleurs et leur odeur
suave.
Ses fleurs viennent au sommet des ra-
meaux en grand nombre, disposées en
rayons ; elles sont tantôt blanchâtres, tantôt
jaunâtres ou colorées de rouge, d'une seule
pièce, qui est un tuyau à son origine, évasé
par le haut, et partagé en deux lèvres, dont
la supérieure est fort découpée, et l'infé-
rieure est en forme de langue.
L'on cultive plusieurs espèces de chèvre-
feuilles, sous les noms de chèvre-feuilles
précoces , tardifs , à fleurs écarlates et semper,
ou chèvre-feuilles toujours verts (semper
virides).
Le chèvre-feuille précoce fleurit dès la
fin d'avril ; le romain au commencement du
mois de mai ; le tardif d'automne donne des
fleurs qui durent environ quinze jours, et le
semper ou chèvre-feuille toujours vert com-
mence à fleurir en juin, et donne encore
quelques bouquets en octobre.
Le chèvre-feuille de Virginie, qui est un
des plus agréables par ses fleurs jaunes en
donnent des fleurs simples, et d'autres qui
donnent des fleurs doubles.
Pour les épiniers roses, ils ne sont qu'à
fleurs simples.
Les épiniers blancs à fleurs doubles, et
les épiniers à fleurs roses, deviennent de
grands arbres ; et l'épinier blanc à fleurs
simples n'est jamais qu'un arbuste qui s'élève
souvent très-haut, mais qui reste toujours
mince.
Les fleurs des épiniers blancs répandent
une odeur forte, pénétrante, mais suave.
Je ne doute pas que, par expression, l'on
n'en puisse faire des extraits comme des au-
tres fleurs à odeur aussi forte.
Je dis que je n'en doute pas : néanmoins
c'est une opinion que je hasarde, parce que
je n'ai vu dans aucun des ouvrages que j'ai
lus sur la parfumerie, que l'on parlât d'ex-
trait, d'essence, d'huile ou même d'eau
odorante à faire avec les fleurs d'épine
blanche.
Je me borne ici à conseiller aux parfu-
meurs d'en faire l'essai ; je suis intimement
convaincue qu'il leur réussira.
les femmes, et quelquefois les hommes dans
certains pays, se servent pour embellir leur
teint, imiter les couleurs de la jeunesse, ou
les réparer par artifice.
L'antimoine est le plus ancien fard connu,
et en même temps celui qui a le plus de
faveur.
Les Françaises doivent l'usage du blanc
et du rouge (du talc et du carmin), aux
Italiens qui vinrent à la cour de Catherine
de Médicis ; mais ce n'est guère que sur la
fin du 17e siècle que l'usage du rouge, du
crêpon de Strasbourg et du naharat de Por-
tugal, est devenu général parmi les femmes
de condition.
C'est le talc (espèce de pierre réfractaire)
qui forme le fond du rouge de la toilette,
après avoir été coloré avec du carmin au-
quel on a joint quelques gouttes d'huile de
ben pour lui donner du corps.
Le carmin se fait avec le bois du Brésil et
l'alun (1). Le carmin fait avec le bois de
Brésil n'approche point de la beauté de celui

(1) C'est même celui dont on se sert pour peindre


en miniature,
dissolution du sel, qu'on laisse reposer après
cela pendant une demi-heure, et dans la-
quelle on jette un ou deux blancs d'oeuf : ce
blanc d'oeuf se coagule et se précipité avec
toute la partie colorante qui doit faire le
carmin.
Pour faire le rouge, on prend du carmin
en poudre, on le fait dissoudre dans de l'eau
chaude, on y ajoute du talc pulvérisé bien
fin, et on remue jusqu'à ce que le carmin
soit en dissolution ; l'on y verse quelques
gouttes d'huile vierge et quelques gouttes de
dissolution de gomme adragant ; on agite le
tout jusqu'à ce qu'il soit bien incorporé et
d'une consistance un peu ferme ; on le fait
ensuite sécher sur un feu doux, dans des
cassolettes qui y sont destinées. (Voyez ci-
dessus, chap. XVII, Blanc de Baleine.)
CHAPITRE XL ET DERNIER.
Objets du Commerce du Parfumeur non fabri-
qués par lui.

Il est beaucoup d'objets qui sont du com-


merce du parfumeur, et qui ne sont point
fabriqués par lui. Je ne puis que lui recom-
mander de s'en approvisionner dans les meil¬
TABLE
DES TITRÉS ET CHAPITRES.

P
PRÉFACE. 1
INTRODUCTION. 9
TITRE Ier. — Des Matières essentielles
pour la composition des Eaux odo-
rantes, des Pommades, Essences,
Huiles, etc. 11
Préliminaire relatif aux Eaux à em-
ployer pour La fabrication des Eaux
odorantes. 19,
TITRE II. —« De la Fabrication des
Eaux odorantes, telles que : Eaux de
Lavande, de Thym, de Tubéreuse,
d'OEillet, de Violette, de fleurs d'O-
ranger, de Jonquille, de Cannelle,
de Rose, de Girofle, etc. 22
CHAPITRE Ier. Eau de Lavande distillée.
— ib.
CHAPITRE II. — Eau de Girofle et de Va-
nille mêlée et Essences. 24
CHAPITRE III. — Eau d'Epine-Vinette. 25
IV. — Huile de Girofle. 26
— V. — Huile et Eau de Cannelle. ib.
— VI. — Huile et Eau de Rose. 27
Pages.
CHAP. VII, Pommade à l'Héliotrope. 49
— VIII. Pommade au Concombre. 50
— IX. Pommade à la Frangipane. 51
X. — Pommade au Baume. 55

— XI. — Pommade au Néroli. 58
— XII. — Pommade à la fleur d'A-
cacia ou de Cassie des Jardinier!. 50
CHAPITRE XIII.—Pommade au Benjoin. 60
XIV. — Pommade au Narcisse. 63
XV. — Pommade à la Craisse
d'ours. 63
CHAPITRE XVI. •— Pommade à la fleur
de Lavande. 66
CHAPITRE XVII. — Pommade à la Ci-
tronnelle. 68
CHAPITRE XVIII. — Pommade aux Li-
maçons. 69
CHAPITRE XIX. — Pommade en Crème
ou Pommade pour le teint. 70
CHAPITRE XX. — Pommade ou Cérat
pour les Lèvres. 71.
CHAPITRE XXI. — Pommade au Lilas. 73
XXII. Pommade à la Moelle

de boeuf de différentes odeurs. 74


TITRE IV. — Des Eaux odorantes et
des Aromates. 78
CHAPITRE Ier, — Eau d'Anis. ib.
Pages
CHAPITRE XXIII. — Eau de Rossolis. 98
XXIV. — Eau de Verveine
odorante. ib.
CHAPITRE XXV. — Eau Suave. 100
XXVI. — Eau de Bouquet et
Eau de Mille-Fleurs. ib.
CHAPITRE XXVII. Eau de Miel d'An-

gleterre. 102
CHAP. XXVIII. Eau des Sultanes, de

Musc, de Chypre, d'Ambre et autres. 104
TITRE V. — Des Vinaigres odorans
pour la toilette. 107
CHAPITRE Ier.
— Vinaigre rosat. 108
II. — Vinaigre mélangé. 109
III. — Vinaigre des Quatre-
Voleurs, antipestilentiel. 110
CHAPITRE IV. — Vinaigre composé de
Romarin , de lavande, de Sauge et
de Thym. 111
CHAPITRE V. — Vinaigre antiputride et
curatif. 112
CHAPITRE VI. —Moyen de conserveries
Vinaigres et de les décolorer. 115
COROLLAIRE. — Instruction sur les Vinai-
gres falsifiés. 116
1
CHAPITRE Ier. — Des Parfums et des Cas-
solettes. 141
CHAPITRE II. — Parfum ou Extrait de
Portugal. 142
CHAPITRE III. — Huile de Baume de
Judée. 145
CHAPITRE IV.
— Huile de Camclinc ou
Camelina. 146
CHAPITRE V.
— De la Muscade ou Noix
Muscade. 147
CHAP. VI— Huile d'Acorus véritable. 149
— VII. — Huile de Cannelle. 150
— VIII. — Huiles par distillation. 153
— IX. — Huile de Musc. 155
— X. Huiles par expression. 157
— XI. — Huile de Ben. 158
— XII. — Huile d'amende amère. 159
— XIII. — Huile de Noisette. 160
— XIV. — Huile de Thym. 161
— XV. — Huile de Serpolet. 163
— XVI. — Huile d'Hysope. 164
— XVII. — Huile de Romarin. 165
— XVIII Huile de Marjolaine. 167
— XIX. — Huile de lavande. 169
— XX.
XX. Huile de Tub
Huile de
— Tubércuse. 171

— XXI. — Huile de Jonquille. 173
— XXII. — Huile de Jasmin. 175
Pages.
CHAP. VIII. — Eau de Cerfeuil musqué. 198
— IX. — Eau de Sarrclte ou de Ser-
rette. 199
Chapitre X. — Eau de la Chine pour
teindre les cheveux. ib.
Chapitre XI. — Eau d'Acanthe- 201
—— XII. — Eau de Morelle. 202
XIII. — Eau de Belle-Dame. ib.
XIV. — Eau d'Absinthe. 203
— XV. — Eau d'Ache des mon-
tagnes. 204
Chapitre XVI. — Eau- et Vulnéraire
d'Angélique. ib.
Chapitre XVII. — Eau Athénienne. 205
TITRE XII. — Des Extraits. 207
CHAP. Ier.
— De la Distillation et de la
Rectification de l'Esprit de Vin. ib.
Ciur. II. — Des Extraits eux-mêmes. 209
— III. — Extrait de Rose. 210
TITRE XIII. — Des Essences et des
Esprits. 212
Chapitre Ier.—Des Essences en général. ib.
— II. — Essence d'Ambre gris. 213
.
III. —Essence d'Ambre jaune
ou Succin
CHAPITRE XIV. — Eau spiritueuse de
Genièvre. 235
CHAPITRE XV. — Pastilles de Cachou. 236
XVI.—Extrait de Genièvre.
XVII. — Blanc de Baleine. ib.
XVIII. — Taffetas d'Angle-
terre. 240
CHAPITRE XIX. — Eau contre les inflam-
mations des yeux, utile surtout aux
voyageurs. 241
CHAPITRE XX.
— Esprit de Vin. 242
XXI. — Parfum liquide des
Indes. 243
CHAPITRE XXII. — LE Calamus aroma-
matique vrai, ou Roseau aromatique. 246
CHAPITRE XXIII. — Huile de Pavot
blanc. 247
CHAPITRE XXIV. — Des Éponges. 248
— XXV. — Fleurs artificielles
parfumées. 249
CHAPITRE XXVI. — Sachets pour les
Bains. 251
CHAPITRE XXVII. — La Sarriette. 253
XXVIII. — Lait du Coco
pour les Pâtes. 253
CH. XXIX.—Eau ou Vinaigre de Cres-
son sauvage, ou Ambrosie sauvage. ib.
N. B. Comme ily a à Paris deux Libraires du nom de ROBERT
l'on est prié de bien indiquer l'adresse.

COLLECTION DE MANUELS

FORMANT UN

ENCYCLOPÉDIE
DES

SCIENCES ET ARTS,
FORMAT IN-DIX-HUIT

PAR UNE RÉUNION DE SAVANS ET DE PRATICIENS.

MM. AMOROS, directeur du

Gymnase ; ARSENNE, peintre, Bor-


TARD, natural. ; CHORON, dir. de l'inst. roy. de musiq. ; FERDI-
NAND DENIS JULIA-FONTENELLE, prof. de chim. ; HUOT, natu-
raliste, LACROIX, membre de l'Institut ; LAUNAY, fondeur de la
colonne de la place Vendôme ; SÉBASTIEN LENORMAND, profess.
de technologie ; LESSON, naturaliste ; Perrot, membre de la
Société royale académique des sciences ; PEUCHET ; RIFFAULT,
ancien directeur des poudres et salpétres ; TERQUEM, professeur
aux Ecoles royales ; TOUSSAINT, architecte ; VERNAUD, an-
cien élève de l'Ecole Polytechnique, etc., etc.

DEPUIS que les Sciences exactes l'A-


ont, par leur application à
griculture et aux Arts, contribué si puissamment au développe-
ment de l'Industrie agricole et de l'Industrie manufacturière,
leur Etude est devenue un besoin pour toutes les classes de la
Société, les Mathématiques, la Physique, la Chimie, sont des
«
DE RORET,
RUE HAUTEFEUILLE, AU COIN DE LA RUE DU BATOIR,
N. B. Comme ily a à Paris deux Libraires du nom de RORET,
l'on de bien indiquer l'adresse.
est prié

MANUEL D'ALGÉBRE, ou Exposition élémentaire des principes


de cette science, à l'usage des personnes privées des secours d'un
maître ; par M. TERQUEM, docteur ès sciences, officier de l'Uni-
versité, professeur aux Écoles royales, etc. Un gros volume.
3 fr. 50 c.
— DE L'AMIDONNIER ET DU VERMICELLIER, auquel on
a joint tout ce qui est relatif à la fabrication des produits obtenus
avec la pomme de terre, les marrons d'Inde, les châtaignes, et
toutes les autres plantes connues pour contenir quelque sub-
stance amilacée ou féculente, par M. MORIN. Un vol. orné de
figures. 3 fr.
D'ARCHITECTURE, ou Traité général de l'art de bâtir,
M. TOUSSAINT, architecte. Deux gros volumes ornés d'un grand

nombre de planches. 7 fr.



D'ARPENTAGE, ou Instruction sur cet art et sur celui de
lever les plans ; par M. LACROIX, membre de l'Institut. Nouvelle
édition. Un volume orné de planches. 2 fr. 50 c.
— D'ARITHMÉTIQUE DÉMONTHÉE , à l'usage des jeunes
gens qui se destinent au commerce, et de tous ceux qui desirent
se bien pénétrer de cette science ; par M. COLLIN, et revu par
M. R
..., ancien élève de l'Ecole polytechnique. Un volume.
8e édition. 2 fr. 50 c.
— DE L'ARTIFICIER, ou l'Art de faire toutes sortes de
feux d'artifice à peu de frais, et d'après les meilleurs procédés,
contenant les Élemens de la Pyrotechnie civile et militaire, leur
application pratique à tous les artifices connus jusqu'à ce jour, et
à de nouvelles combinaisons fulminantes ; par M. VERGNUD,
capitaine d'artillerie 2e édition. Un vol. orné planches. 3 fr.
de

— D'ASTRONOMIE, ou Traité élémentaire de cette science,


d'après l'état actuel de nos connaissances, contenant l'Exposé
complet du Système du Monde, basé sur les travaux les plus
récens et les résultats qui dérivent des recherches de M. Pouillet,
sur la température du soleil, etdede celles de M. ARAGO sur la
densité de la partie extérieure cet astre ; par M. BAILLY,
membre de plusieurs sociétés savantes. 3e édition. Un volume
orné de planches. 2 fr. 50 or
MANUEL DU CHARPENTIER,ou Traité complet et simplifié de
cet Art ; par MM HANUS et BISTON (VALENTIN). 2e edition. Un
vol. orne de 12 planches. 3 fr. 50 c.
— DU CHAMOISEUR, MAROQUINIER, PEAUSSIER ET
PARCHEMINIER, contenant les procédés les plus nouveaux,

par M. DESSABLES. Un vol. orné de planches.


— DU CHANDELIER ET DU CIRIER, suivi de l'Art
3 f.
toutes les découvertes faites jusqu'à ce jour, et toutes les con-
naissances nécessaires à ceux qui veulent pratiquer ces Arts,

du fabricant de cire à cacheter ; par M. SÉBASTIEN LENORMAND,


professeur de technologie, etc. Un gros vol. orne de planch. 3
fr.
— DU CHARCUTIER, ou l'Art de préparer et de conserver
les différentes parties du cochon, d'après les plus nouveaux pro-
cédés, précédé de l'art d'élever les porcs, de les engraisser et de
les guérir ; par une réunion de Charcutiers, et rédigé par ma-
dame CELNART. Un vol. 2 fr. 50 c.
— DU CHASSEUR, contenant un Traité sur toutes les chasses,
un vocabulaire des termes de vénerie, de fauconnerie et de
chasse ; les lois, ordonnances de police, etc., sur le port d'ar-
mes, la chasse, la pêche, la louveierie. Quatrième édition. Un
volume, avec figures et musique. 3 fr.
— DU CHAUFOURNIER, contenant l'Art de calciner la
pierre à chaux et à plâtre, de composer toutes sortes de mortiers
ordinaires et hydrauliques, cimens, pouzzolanes artificielles, bé-
ons, mastics, briques crues, pierres et stucs, ou marbres factices
propres aux constructions ; par M. BISTON. Un gros vol. 3 fr.
— DE CHIMIE, ou Précis élémentaire de cette science,
dans l'état actuel de nos connaissances ; par M. RIFFAULT. Troi-
stème édition, revue, corrigée et très-augmentée, par M. VER-
GNAUD. Un gros vol. orné de figures. 3 Fr.50 c.
— DE CHIMIE AMUSANTE, ou nouvelles Recréations
chimiques, contenant une suite d'expériences curieuses et in-
structives en chimie, d'une exécution facile, et ne présentant
aucun danger ; par FRÉDÉRIC ACCUM ; suivi de notes intéressantes
sur la Physique, la Chimie, la Minéralogie, etc., par SAMUEL
PARKES. Traduit de l'anglais, par M. RIFFAULT. Troisième édi-
tion, revue par M. VERGNALD. Un vol. orné de figures. 3 fr.
ART DE SE COIFFER SOI-MÊME, enseigné aux dames, suivi
du MANUEL DU COIFFEUR, précédé de préceptes sur l'entretien, la
beauté et la conservation de la chevelure, etc., etc., par M. VIL-
LARFT Un joli volume. 2 fr. 50 c.
MANUEL DE LA BONNE COMPAGNIE,ou Guide de la politesse
des egards, du bon ton et de la bienséance, Cinquième édition.
Un volume. 2 fr. 20 e.
— DU CONSTRUCTEUR DE MACHINES A VAPEUR
MANUEL DU DESSINATEUR, ou Traité complet de cet art
contenant le dessin linéaire à vue, le dessin linéaire géométrique,
le dessin de l'ornement, le dessin de la figure, le dessin du
paysage, le dessin et lavis de la topographie ; par M. PER-
ROT, etc. Deuxième édition. Un vol. orné de planches. 3 fr
— DU DESSINATEUR ET DE L'IMPRIMEUR LITHO-
GRAPHE, par M. BRÉGEAUT, lithographe breveté de S. A. R.
Mgr le Dauphin. Seconde édition. Un volume orné de 12 li-
thographies. 3 fr
— DU DESTRUCTEUR DES ANIMAUX NUISIBLES, ou
l'Art de prendre et de détruire tous les animaux nuisibles à
l'agriculture, au jardinage, à l'économie domestique, à la con-
servation des chasses, des étangs, etc., etc. ; par M. VÉRARDI,
propriétaire-cultivateur. Un vol. orné de planches. 3 fr.
— DU DISTILLATEUR LIQURIUSTE, ou Traité de la
Distillation en général ; suivi de l'Art de fabriquer des liqueurs
» peu de frais et d'après les meilleurs procédés ; par M. LEBEAUD.
Troisième édition Un vol 3 fr.
— D'ÉCONOMIE DOMESTIQUE, contenant toutes les re-
cettes les plus simples et les plus efficaces sur l'économie ru-
rale et domestique, à l'usage de la ville et de la campagne ; par
madame CELNART Deux. édit. Un vol. orné de figures. 2 fr. 50 c.
— D'ENTOMOLOGIE, en Histoire naturelle des Insectes ;
contenant la synonyme et la description de la plus grande partie
des espèces d'Europe et des espèces exotiques les plus remarqua-
bles ; par M. BOITARD. Deux gros vol. 7 fr.
ATLAS D'ENTOMOLOGIE, composé de 110 planches repré-
sentant les insectes decrits dans l'ouvrage ci-dessus.
Figures noires. 17 fr.
Figures coloriées. 34 fr,
MANUEL D'ÉLECTRICITÉ ATMOSPHÉRIQUE, par M. RIE-
FAULT. Un vol orné dp planches. 2 fr. 50 c.
— DU STYLE ÉPISTOLAIRE, ou Choix de Lettres pui-
sées dans nos meilleurs auteurs, precédé d'instructions sur
l'Art Epistolaire et de Notices Biographiques ; par M. BISCARRAT,
professeur. Un gros vol. 3 fr.
DU FABRICANT D'ÉTOFFES IMPRIMÉES ET DU FABRI-

CANT DE PAPIERS PEINTS, contenant les procédés les plus
nouveaux pour imprimer les étoffes de coton, de lin, de laine
et de soie, et pour colorer la surface de toutes sortes de pâ-
piers ; par M. Sébastien LENORMAND. Un vol. orné de plan-
ches- 3 fr.
— DU FABHICANT DE DRAPS, ou Traité général de la
fabrication des draps ; par M. BONNET. Un volume. 3 fr.
DU FABRICANT ET DE L'ÉPURATEUR D'HUILES,
deles des rapports et des procès-verbaux ; par M. RONDONNEAU.
Un vol. 2 fr. 50 c,
MANUEL DES GARDES-MALADES, et des personnes qui veu-
lent se soigner elles-mêmes, ou l'Ami de la santé, contenant un
expose clair et précis des soins à donner aux malades de tout
genre, la manière de gouverner les femmes pendant leurs couches,
les enfans au moment de la naissance, et généralement de ce qu'il
importe le plus de connaître à tous ceux qui veulent se livrer
au soulagement de l'humanité souffrante ; par M. MORIN, docteur
en médecine. Un volume. Troisième édition. 2 fr. 50 c.
— DES GARDES NATIONAUX DE FRANCE, contenant l'ecole
du soldat et de peloton, d'après l'ordonnance du 4 mars 1831, l'en-
tretien des armes, etc. ; précédés de la nouvelle loi de 1831 sur la
garde nationale ; l'état-major ; le modèle du drapeau, l'ordre du
jour sur l'uniforme en général, et celui pour les communes rurales ;
adopté par le général en chef ; par M R-L. ; 28e édition, ornée
d'un grand nombre de figures représentant les divers uniformes de
la garde nationale, et toutes celles nécessaires pour l'exercice et
les manoeuvres. Un gros vol. in-18. 1 fr. 25 c., et 1 fr. 75 c par
la poste. L'on ajoutera 50 c. pour recevoir le même ouvrage avec
tous les uniformes colories.
— GÉOGRAPHIQUE, ou le nouveau Géographe manuel, con-
tenant la Description statistique et historique de toutes les parties
du monde ; la Concordance des calendriers ; une Notice sur les
lettres de change, bons aux porteurs, billets à ordre, etc ; le Sys-
teme métrique, la Concordance des mesures anciennes et nouvel-
les ; les Changes et monnaies étrangères évaluées en francs et cen-
times ; par ALEXANDRE DEVILLIERS. Un gros vol. Troisième édit.
3 fr. 50 c.
— DE GÉOMÉTRIE, ou Exposition élémentaire des prin-
cipes de cette science,comprenantles deux trigonométrie, la théorie
des projectures, et les principales propriétés des ligues et surfaces
du second degré, à l'usage des personnes privées des secours d'un
maître ; par M.TERQUEM Un gros volume orné de pl. 3 fr. 50 c.
— DE GYMNASTIQUE. par M. le colonel AMOROS. Deux
gros vol. et atlas composé de 50 planches. 10 fr. 50 c.
DU GRAVEUR, ou Traité complet de l'Art de la Gra-

vure en tous genres, d'après les renseignemens fournis par plu-
sieurs artistes et rédigé par M. PERROT. Un vol. 3 fr.
DE L'HERBORISTE, DE L'ÉPICIER-DROGUISTE ET

7fr.
—GRAINIER-PÉPINIÉRISTE,
DU contenant la description des
végétaux, les lieux de leur naissance, leur analyse chimique et
jours propriétés médicales ; par MM. JULIA FONTENELLE et TOL-
LARD. Deux gros volumes.

— D'HISTOIRE NATURELLE, comprenant les trois


contenant les tarifs très-simplifiés en anciennes et nouvelles mesu-
res, relatifs à l'art de jauger ; toutes les lois, ordonnances, règle-
mens sur les boissons, etc., etc. ; par M LAUDIER, membre de
la Légion-d'Honneur, et par M. D...., avocat à la Cour royale de
Paris. Un volume orné de figures. 3 fr.
MANUEL DES JEUNES GENS, ou Sciences, arts et récréa-
tions qui leur conviennent, et dont ils peuvent s'occuper avec
agrément et utilité, tels que jeux de billes, etc ; la gymnastique,
l'escrime, la natation, etc. ; les amusemens d'arithmetique, d'op-
tique, aérostatiques, chimiques, etc. ; tours de magie, de car-
tes, etc. ; feux d'artifice, jeux de dames, d'échecs, etc.; traduit
de l'anglais par PAUL VERGNAUD Ouvrage orné d'un grand nom-
bre de vignettes gravées sur bois par GODARD. 2 vol. 6 fr.
— DES JEUX DE CALCUL ET DE HASARD, ou Nouvelle
Académie des jeux, contenant, tous les jeux prépares simples,
tels que let Jeux de l'Oie, de Loto, de Domino, les Jeux pre-
parés composés, comme Dames, Trictrac, Echecs, Billard, etc. ;
2° Tous les Jeux de Cartes, soit simples, soit composés : 1° les
jeux d'enfants, les Jeux communs, tels que la Bête, la Mouche,
la Triomphe, etc. ; 3° les Jeux de salon, comme le Boston, le
Reversis, le Whiste ; 4° les deux d'application, le Piquet, etc. ;
5° Les Jeux de du traction, comme le Commerce, le Vingt-et-
Un, etc. ; 6° enfin les Jeux spécialement dits de Hasard, tels que
le Pharaon, le Trente et Quarante, la Roulette, etc. ; par M. LE-
BRUN. Un volume. 3 fr.
— DES JEUX DE SOCIÉTÉ, renfermant tous les Jeux
qui conviennent aux jeunes gens des deux sexes ; tels que Jeux
de jardin, Rondes, Jeux-Rondes, Jeux publics, Montagnes
russes et autres, Jeux de Salon, Jeux préparés, Jeux-Gages,
Jeux d'Attrape, d'Action, Charades en action : Jeux de Mémoire,
Jeux d'Esprit, Jeux de Mots, Jeux-Proverbes, Jeux-Peni-
tences, etc. ; par madame CELNART. 2e édition. Un gros vol.
3 ir,
— DU LIMONADIER ET DU CONFISEUR, contenant les
meilleurs procédés pour préparer le café, le chocolat, le punch,
les glaces, boissons rafraîchissantes, liqueurs, fruits à l'eau-de-
vie , confitures, pâtes, esprits, essences, vins artificiels, pâtisse-
rie légère, bière, cidre, eaux, pommades et poudres cosmétiques,
vinaigres de ménage et de toilette, etc., etc. ; par M. CARDELM.
Un gros vol. Cinquième édition. 2 fr. 50 c.
LA MAITRESSE DE MAISON, ET DE LA PAR-
— DE MÉNAGÈRE,
FAITE ou Guide pratique pour la gestion d'une
maison à la ville et à la campagne, contenant les moyens
d'y maintenir le bon ordre et d'y établir l'abondance, de soigner
Les enfans, de conserver les substances alimentaires, etc., etc.,
MANUEL DE METÉOROLOGIE, ou explication théorique et
démonstrative des phénomènes connus sous le nom de mé-
6
ture des bois indigènes et exotiques, la manière de les teindre,
de les travailler, d'en faire toutes espèces d'ouvrages et de meu-
bles, de les polir et vernir, d'exécuter toutes sortes de placages
et de marqueterie ; par M NOSBAN, menuisier-ébeniste.Deuxième
édition. Deux volumes ornés de planches

téores ; 5 par M. FELLENS. Un vol orné de planches. 3 fr. 50 c.


— DE MINÉRALOGIE,
fr.

ou Traité élémentaire de cette science


d'après l'état actuel de nos connaissances; par M. BLONDEAU. 3e
édition, revue par M JULIA FONTENELLE. Un gr. vol. 3 fr. 50 c.
ATLAR DE MÉRALOGIE compose de 40 planches repré-
sentant la plupart des minéraux décrits dans l'ouvrage ci-dessus
Prix : Figures noires 6 tr.
Figures coloriées 12 fr.
— DE MINIATURE ET DE GOUACHE, par M. CONS-
VIGUIER, suivi du MANUEL DU LAVIS A LA SEPPIA ET
TANT
DE L'AQUARELLE, par M. LANGLOIS DE LONGUEVILLE. Un gros
volume orné de planches. Deuxième édition. 3 fr.
— DE L'HISTOIRE NATURELLE DES MOLLUSQUES ET
DE LEURS COQUILLES, ayant pour base de classification celle
de M. Cuvier, par M. RANT. Un gros vol orné de pl. 3 fr. 50 c.
ATLAS POUR LES MOLLUSQUES, représentant les mollusques nus

Figures coloriées.
et les coquilles, 51 planches, figures noires.
— DU MOULEUR, ou l'Art de mouler en plâtre, carton,
7 fr.
14 fr.
carton-pierre, carton-cuir, cire, plomb, argile, bois, écaille,
corae, etc., etc., contenant tout ce qui est relatif au moulage sur
nature morte et vivante, au moulage de l'argile, etc. ; par
M. LEBRUN. Un vol. orné de fig. 2 fr. 50 c.
- DU NATURALISTE PRÉPARATEUR, ou l'Art d'em-
pailler les animaux, de conserver les végétaux et les minéraux ;
par M. BOITARD. Un volume. Deuxième édition. 2 fr. 50 c.
DU NÉGOCIANT ET DU MANUFACTURIER, contenant
les Lois et Règlemens relatifs au commerce, aux fabriques et à

l'industiie ; la connaissance des marchandises ; les usages dans


les ventes at achats ; les poids, mesures, monnaies étrangères ;
les douanes et les tarifs des droits ; par M. PEUCHET Un vol.
2 fr. 50 c.
— D'ORNITHOLOGIE, ou
Description des genres et des prin-
cipales espèces d'oiseaux ; par M. LESSON. Deux gros vol. 7 fr.
ATLAS D'ORNITROLOGIE, composé de 129 planches repré-
sentant les oiseaux décrits dans l'ouvrage ci dessus.
Figures noires 20 fr.
Figures coloriées 4° fr.
DU PARFUMEUR, contenant les moyens de perfection

MANUEL DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE DE PHYSIQUE,
MINÉRALOGIE, ,
APPLIQUÉES
DE CHIMIE ET DE A LA OUL-
TURE ; par M. BOITARD. Un vol., orné de planches. 3 fr.
— DE PHYSIQUE, ou Elémens abrégés de cette science,
mis à la portée des gens du monde et des étudians ; contenant
l'exposé complet et méthodique des propriétés générales des
corps solides, liquides et aéroformes, ainsi que des phénomènes
du son ; suivi de la nouvelle Théorie de la lumière dans le système
des ondulations, et de et celles de l'électricité et du magnetisme
réunis ; par M. BAILLY, éleve de MM. Arago et Biot. Cinquième
édition. Un volume orné de planches. 2 fr. 50 c.
— DE PHYSIQUE AMUSANTE, ou nouvelles Récréations
physiques, contenant une suite d'expériences curieuses, instruc-
tives et d'une exécution facile, ainsi que diverses applications aux
arts et à l'industrie : suivi d'un Vocabulaire de physique ; par
M. JULIA-FONTENLLLE. Troisième édition. Un volume orné de
planches. 3 fr.
— DU POÊLIER-FUMISTE, ou Traité complet de cet art,
indiquant les moyens d'empêcher les cheminées de fumer, l'art
de chauffer économiquement et d'aérer les habitations, les manu-
factures, les ateliers, etc. ; par M. ARDENNI. Un volums orné de
planches. 3 fr.
— DES POIDS ET MESURES, des Monnaies et du Calcul
décimal ; par M. TARBÉ. Quatorzième édition. Un vol. 3 fr.
— DU PORCELAINIER, DU FAIENCIER ET DU POTIER
DE TERRE, suivi de l'Art de fabriquer les terres anglaises et de
pipe, ainsi que les poêles, les pipes, les carreaux, les briques et
les tuiles ; par M. BOYER, ancien fabricant et pensionnairedu Roi.
Deux volumes. 6 fr
— DU PRATICIEN, ou Traité complet de la science du
Droit mise à la portée de tout le monde, où sont présentées les
instructions sur la maniere de conduire toutes les affaires , tant
civiles que judiciaires, commerciales et criminelles qui peuvent
se rencontrer dans le cours de la vie, avec les formules de tous
les actes, et suivi d'un Dictionnaire administratif abrégé ; par
M. D***, avocat à la Cour royale de Paris. Deuxième edition. Un
gros volume. 3 fr. 50 c.
DES PROPRIÉTAIRES D'ABEILLES, contenant 1e la ruche
— :

villageoise et lombarde, et les ruches à hausses, perfectionnées au


moyen de petits grillages en bois, très-faciles à exécuter ; 2° des
procédés pour réunir ensemble plusieurs ruches faibles, afin d'être
dispensé de les nourrir, 3° une méthode très-avantageusede gou-
verner les abeilles, de quelque forme que soient leurs ruches pour
en tirer de grands profits ; par J. RADOUAN. Troisième édition,
corrigée et suivie de l'ART D'ÉLEVER LES VERS A SOIE et de cultiver
le mûrier ; par M. MORIN. Un gros vol. orné de planches. 3 fr.
MANUEL DU TOURNEUR, ou Traité complet et simplifié de
cet art, d'après les renseignemens fournis par plusieurs tour-
neurs de la capitale ; rédigé par M. DESSABLES. Deuxième édi-
tion. Deux volumes ornés de planches. 6 fr.
— DU VERRIER et du Fabricant de glaces, cristaux pierres
précieuses, factices, vers colores, yeux artificiels, etc. ; par
M. JULIA-FONTENELLE. Un gros volume orné de planches. 3 fr.
— DU VÉTÉRINAIRE, contenant la connaissance générales
des chevaux, la manière de les élever, de les dresser et de les
conduire, la description de leurs maladies et les meilleurs modes
de traitement, des preceptes sur la ferrure, suivi de l'ART DE L'É-
QUITATION ; par M. LEBEAUD. Deuxième édition. Un volume. 3 fr.
— DU VIGNERON FRANÇAIS, ou l'Art de cultiver
la vigne, de faire les vins, les eaux-de-vie et vinaigres, con-
tenant les différentes espèces et variétés de la vigne, ses
maladies et les moyens de les prevenir, les meilleurs procédés
pour gouverner, perfectionner et conserver les vins, les eaux-de-
vie et vinaigres, ainsi que la manière de faire avec ces substances
toutes les liqueurs, de gouverner une cave, mettre en bouteilles,
etc., etc. ; enfin de profiter avec avantage de tout ce qui nous vient
de la vigne ; suivi d'un coup d'oeil sur les maladies particulières
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blir, contenant la Description historique, géographique et sta-
tistique de Paris, son tableau au politique, sa description intérieure,
tout ce qui concerne à Paris les besoins, les habitudes de la vie, les
amusemens, etc., etc., orné de plans et de planches représentant
ses monumens ; par M. LEBRUN. Un gros volume. 3 fr. 50 c.
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contenant en outre les nouvelles d'horticulture, des considérations
sur l'acclimatation et la naturalisation du plantes, les principes
généraux de la greffe, la description de toutes les plantes herba-
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des attributions des Juges de paix, des Greffiers et Huissiers
attachés à leur tribunal, avec les formules et modèles de tous les
actes qui dépendent de leur ministère, auquel on a joint un re-
cueil chronologique des lois, des decrets, des ordonnances du
roi, et des circulait es et instructions officielles. depuis 1790, et
un extrait des cinq Codes, contenant les dispositions relatives à
la compétence des justices de paix ; par M. LEVASSEUR, ancien
jurisconsulte. Huitième édition, entièrement refondue par M. RON-
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Adjoints, Conseillers municipaux, Juge de paix, Commissaire de
police, et des Citoyens français, dans leurs rapports avec l'admi-
nistration, l'ordre judiciaire, les collèges électoraux, la garde na-
tionale, l'armee, l'administration forestière, l'instruction publique
et le clergé, contenant l'exposé complet du droit et des devoirs des
Officiers municipaux et de leurs Administrés, selon la législation
nouvelle, suivi d'un appendice dans lequel se trouvent les for-
mules pour tous les actes de l'administration municipale, par
M BOYARD, conseiller à la cour royale de Nancy. Deux volumes
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pagnée de notes faites sur Boileau par les commentateurs ou
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de la Supposition d'auteurs, des Supercheries qui ont rapport
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RAND Grand in-tolio 180 fr.
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ans ; la résistance des solides et des fluides ; l'équilibre et le cueil chronologique des lors, des décrets
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l'agriculture, le jardinage, la medecine, etc des figures dessinées BEAUTES (LES) DE LA NATU
d'après nature, et un GENERA complet, selon , le système de Lin- plantes, cataractes, fontaines, vole
née avec des renvois aux familles naturelles Jussieu (15 volu- plus extraordinaires et les plus ai
mes) par J B LAMARCK, membre de l'Institut, professeur au les quatre parties du monde, par
Museum, d'Histoire naturelle, et par C. F. B. MIRBEL, membre de six gravures.
de la Société des sciences, lettres, et arts de Paris, professeur de BOTANIQUE (LA) DE J.-J, 1

botanique à l'Athénée de Paris. Edition ornée de 120 planches re- qu'il a écrit sur cette science, aug
présentant plus de 1 600 sujets. 45 fr. thode de Tournefort et de Liuned
Avec figuies coloriées, 67 fr. 50 c. tanique et de notes Historiques ;
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Ces différentes parties se vendent séparément, et peuvent CALLIPÈDIE (LA) ou la Mari
,
compléter toute autre édition de Buffon. Les personnes qui trait du poeme de Quillet. Brocl
CHIENS (LES) CELEBRES. 2
prendront en même temps les 80 volumes, paieront traits, nouveaux et curieux sur l'i
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utiles ou d'agrément qui ont paru pour la première fois en 1828 ; CODE DES MAITRES DE P
contenant en outre les nouvellesd'horticulture, des considérations DE DILIGENCE ET DE ROULA
Ouvrages qui se trouvent chez RORET, libraire.

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ment de celle qui est déterminée par des causes
morales ; par M. Doussin-Dubreuil ; 1 vol. in-12,
deuxième édition, 1835. 3 fr.
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seils relatifs au traitement des maladies qui en ré-
sultent, par Doussin-Dubreuil; 1 vol. in-12, 1813
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POLITESSE,
tique et moral, par Emeric, seconde édition, 1 vol.
in-8°, 1822. 5 fr.
MANUEL DU LIMONADIER, DU CONFISEUR ET DU
DISTILLATEUR, contenant les meilleurs procédés
pour préparer le café, le chocolat, le punch, les
glaces, boissons rafiaichissantes, etc., etc. ; par
M. Cardelli ; un gros vol. in-18, troisième édition,
1823. 2 fr. 50 c.
MANUEL THÉORIQUE ET PRATIQUE DES GARDES-MA-
LADES et des personnes qui veulent se soigner elles-
mêmes, ou l'Ami de la santé ; contenant un exposé
clair et précis des soins à donner aux malades de
tous genres ; par Morin ; un gros vol. in-18, 1824.
2 fr. 5e c.
MANUEL THÉORIQUE ET PRATIQUE DU PEINTRE EN
BATIMENS, DU DOREUR ET DU VERNISSEUR ; ouvrage
utile tant à ceux qui exercent ces arts qu'aux fabri-
cans de couleurs et à toutes les personnes qui vou-
draient décorer elles-mêmes leurs habitations, leurs
appartemens, etc. ; par M. Riffault ; un vol. in-18,
1824. a fr. 50 c.

PARIS, IMPRIMERIE DE COSSON, RUE CARANCIÈRE, N° 5.


dont l'usage reviendra indubitablement,
n'est presque plus employée aujourd'hui. A
cette exception près, ses produits sont tou-
jours recherchés.
En effet, la nomenclature des différens
objets entrant dans son commerce (qui en-
serre les productions de la nature des qua-
tre parties du monde) est encore infinie ;
et, sans les poudres qui peuvent couvrir la
tête, il en est d'autres dont la vente n'a pas
faibli, et qui sont toujours consommées par
autant d'acheteurs.
S'il est exercé par moins de personnes que
tant d'autres états, ce n'est pas que ses pro-
duits soient moindres ; au contraire, ils sont
très-lucratifs ; mais c'est qu'il demande
plus de vrai talent, plus de goût, plus de
discernement et plus de science. Il est sous
tous ces rapports un véritable art.
J'ai tâché, dans ce Manuel, de rendre fa-
cile la confection des poudres, pommades,
essences, huiles et eaux odorantes, pour di-
minuer les travaux minutieux, et procurer
de matières, et cause un dommage réel au
fabricant.
Les essences, les eaux, les vinaigres sa-
nitaires, ont fixé mon attention, en ce que
cette partie intéresse toute la société et pié-
vient des accidens qui souvent entraînent
avec eux des résultats dont on se ressent
long-temps, je dirais presque toute la vie.
Je me suis abstenue conséquemment d'in-
diquer la manière de faire des eaux, des pâ-
tes, etc., etc., pour ôter les boutons, les len-
tilles les feux volages etc., étant convain-
, ,
cue que toutes ces recettes surannées sont nui-
sibles ; qu'il entre même dans les matières
qui les composent des choses plus malfai-
santes qu'utiles, et qui laissent après elles des
odeurs désagréables, telles que les jus d'oi-
guons, les aulx, etc.
J'ai conseillé de fabriquer des sachets
(dont j'ai donné la recette) pour parfumer
les bains, afin d'éviter que les plantes odo-
rantes, vertes ou sèches, que l'on y intro-
duisait il y a trente ans, ne répandissent un
lutaires, pour conserver la fraîcheur de la
peau, des dents, etc. ; j'ai indiqué des eaux
pour diminuer les odeurs désagréables de la
bouche et du nez, de celles provenant des
sueurs, soit sous les bras, soit aux pieds.
Dans beaucoup d'articles que j'ai traités,
je n'ai donné que le fruit de mes expériences
confirmées depuis bien des années, et je suis
certaine que les parfumeurs qui suivront
strictement mes préceptes n'essuieront au-
cuns reproches, soit sous le rapport des agré-
mens, soit sous celui de l'utilité.
Je me suis permis de donner la recette
d'un vinaigre anti-putride et curatif, dont je
fais usage depuis plus de vingt ans : j'ai ob-
tenu avec ce vinaigre des avantages que je
n'oserais faire connaître, dans la crainte
qu'on ne m'accusât d'exagération, mais
dont le récit serait cependant la vérité pure.
Je désire avoir rempli le but que je me
suis proposé en composant cet ouvrage, celui
d'être utile aux parfumeurs, agréable aux
consommateurs, et de donner aux person¬
même de faire ses emplettes chez lui, parce
que l'économie qu'elle y trouvera lui don-
nera la facilité de se procurer d'autres jouis-
sances dont elle est forcée quelquefois de
s'imposer la privation, ne pouvant satisfaire
tous ses goûts.
Quant à la mère de famille qui aura le
désir de procurer à son époux et à ses enfans
des jouissances, que souvent elle redoute
d'introduire chez elle, vu l'énormité du prix,
et qui est cependant forcée par état de se
trouver en société avec des personnes qui
tiennent à ces petits agrémens, elle pourra
aller de pair avec elles.
C'est d'après ces réflexions que je me suis
déterminée à offrir aux parfumeurs le ré-
sultat de mes expériences.
l'hiver, parce qu'il consommera beaucoup
moins de graisse que l'été.
Il est plus avantageux de ne se servir que
de la gaisse de boeuf, bien fraîche, bien
épurée, et non amalgamée avec de la graisse
de mouton, surtout si on la confectionne l'été,
cette dernière étant susceptible de prendre
une odeur rance, fétide, qu'elle commu-
nique facilement, et qui exigerait une bien
plus grande consommation d'essences (les-
quelles essences le parfumeur doit fabriquer
lui-même) pour lui ôter sa mauvaise odeur.
Il est aussi plus avantageux pour le par-
fumeur de ne se servir que de l'essence
extraite des fleurs et plantes odorantes pour
la manipulation de ses pommades ; il a alors
beaucoup moins de travail que s'il faisait
ses pommades et qu'il amalgamât les fleurs de
rose, de tubéreuse, de thym, de lavande, etc.,-
cela occasione nécessairement une perte
dans la graisse et donne moins d'odeur à la
pommade, en ce que l'humidité des fleurs
pétries avec la graisse altère l'odeur. Cela
n'arrive point quand on en a tiré l'essence ;
et ce qui est encore avantageux, c'est que
les essences se conservent très-long-temps
et permettent de confectionner des pom¬
qui la contient, une couche de rose ou de
tubéreuse, etc., et il faut faire le même
travail l'espace de cinq à six jours.
Quel emploi de temps ! quelle perte de
graisse, de fleurs, de combustibles ! tandis
qu'en ayant exprimé l'essence des fleurs,
l'on pourra, dans toutes les saisons, con-
fectionner des pommades qui procureront les
mêmes avantages, et qui coûteront moins
de peine au fabricant, qui, je le répète,
pourra en confectionner en tout temps et ne
jamais en manquer,
Il est donc démontré, d'après ces observa-
tions, que le fabricant aura moins de travaux
exigibles qu'en suivant l'ancienne méthode,
moins de risques à courir pour la conserva-
tion et plus de bénéfice en extrayant l'es-
, ,
sence des fleurs et plantes aromatiques dans
les saisons où elles ornent les jardins, que de
se servir des feuilles de ces mêmes fleurs et
plantes pour fondre avec les graisses, soit de
boeuf ou de mouton, et que de fabriquer les
pommades l'été, où les graisses sont moins
fraîches, et où la consommation de ces graisses
est plus considérable.
Je mets en fait que de les fabriquer en
automne, où la chaleur est tempérée, et
essencespeuvent s'altérer, et conséquemment
que les pommades seront moins suaves ; ce
seiait pour le moins un sophisme.
Lorsque les fleurs sont bien épanouies,
que deux ou trois jours d'un beau soleil leur
ont donné la vie, il faut s'en procurer et en
extraire l'essence le plus promptement pos-
sible ; avoir même la précaution, si l'année
est chaude et sèche, d'en faire une plus
grande quantité, afin de se prémunir contre
une saison on pluvieuse ou froide, qui ne
leur procurerait pas autant de parfum.
Les essences bien confectionnées se con-
servent, lorsqu'on a le soin de les mettre
dans un lieu sec et à l'abri des mauvaises
émanations, au moins deux ou trois ans ;
elles acquièrent même, comme tous les spi-
ritueux, beaucoup plus de force.
Il est à peu près inutile d'indiquer au par-
fumeur la quantité de graisse qu'il doit em-
ployer pour les pommades : cela dépend du
débit. Néanmoins, comme il est de son
avantage d'en avoir plus que moins, en les
confectionnant surtout avec des essences
qui ne comportent point autant d'humidité
que les feuilles des fleurs, il évite l'emploi au
moins double du combustible.
y a des personnes qui tiennent aux anciennes
habitudes ; mais il n'en doit avoir qu'une très-
petite quantité.
Je vais lui donner la manière la plus écono-
mique de fabriquer cette pommade. Quant
aux pommades pour le teint, je lui indiquerai
une liqueur beaucoup plus efficace, et dont
les résultats avantageux sont constatés depuis
vingt ans ; les autres pommades en usage
seront traitées séparément.
Pour faire de la pommade pour les lèvres,
on prend de la cire vierge de la meilleure
qualité, on la fait fondre au bain-marié, on
y ajoute de la pommade à la rose, de l'huile
d'amande douce, ou de l'essence.
Lorsqu'elle est bien fondue, vous y mettez
du carmin, et vous étendez votre pommade
sur une planche bien unie, ou mieux en-
core sur une pierre : il faut la broyer avec
attention, le carmin étant susceptible de se
rouler.
Quant à la pommade noire, l'usage éta-
bli, depuis long-temps, de porter des perru-
ques rendrait peut-être inutile de l'annoncer
chez un parfumeur. Les femmes qui font ces
acquisitions pour cacher les cheveux blancs
ou les cheveux rouges ne voudraient pas
de recommencer les infusions et d'ajouter
une plus grande quantité des fleurs ou feuilles
que l'on emploie.
Ce Manuel pouvant servir de guide aux
parfumeurs qui habitent les départemens,
comme à ceux de la capitale, et les premiers
n'étant pas tous voisins de rivières, j'ai
pensé qu'il était nécessaire de leur indiquer
celles qui ne sont point propres à confectionner
des eaux odorantes : de ce nombre sont les
eaux des puits construits près des puisards.
L'on reconnaît toutes les eaux, par la vue,
l'odorat, et même par le goût.
Celles de puits et de source qui n'auront
aucune odeur doivent s'employer de préfé-
rence à celle de pluie, qui est toujours rem-
plie d'émanations fortes, en ce que, tombant
de la moyenne région, elle purge l'air des
corps hétérogènes qui y étaient suspendus.
Pour éviter les inconvéniens des eaux de
puits, de source, même de pluie, avant de
les employer à la confection des eaux odo-
rantes, il faudra mettre le vase qui contiendra
l'une ou l'autre dans un chaudron sur le feu,
en ajoutant une poignée de sel gris, la
laisser assez de temps, sans la remuer, pour
qu'elle blanchisse au faîte du vase, en suite
TITRE II.
De la fabrication des Eaux odorantes,
telles que Eaux de Lavande, de
Thym, Tubéreuse, OEillet, Vio-
lette, Fleurs d'oranger, Jonquille,
de Canelle, de Rose, de Girofle, etc.

CHAPITRE Ier.
Eau de Lavande distillée.
Les eaux odorantes sont plus sensuelles
lorsqu'elles sont distillées que faites seule-
ment en infusion. Cette dernière manière, ab-
solument parlant, est agréable, mais elle
perd avec le temps son odeur, et elle finit
même par être insipide et désagréable.
L'eau-de—vie de lavande jouit d'une
grande réputation pour la toilette, pour
chasser le mauvais air. Elle répand une
odeur douce qui la fait pour ainsi dire
préférer à beaucoup d'eaux odorantes, en
Il est important pour un parfumeur de
reconnaître la falsification des huiles pour le
cas où il en manquerait, et serait forcé d'avoir
recours aux fabricans du Languedoc, dont
quelques-uns (en petit nombre, heureu-
sement) usent de cette fraude. Leur vente
détruirait la réputation du parfumeur.
Il est donc essentiel, je le répète, si son
débit a été assez considérable pour qu'il se
trouve dépourvu de ces huiles, qu'il con-
naisse la manière de les éprouver ; mais il
est encore plus prudent qu'il en fabrique
assez pour n'être pas forcé d'avoir recours
à d'autres.
Les fleurs de lavande rendent beaucoup
d'huile essentielle d'une bonne odeur ; pour
avoir de l'esprit de lavande très-agréable,
il faut mêler de l'huile essentielle de cette
plante très-rectifiée et nouvellement dis-
tillée avec de l'esprit de vin.

CHAPITRE II
Eau de Girofle et de Vanille mêlées, et Es-
sences.
Pour composer cette eau mêlée, vous
prenez vingt grains de girofle, et deux bâ¬
CHAPITRE IV.
Huile de Girofle.
Le clou de girofle donne par expression
une huile roussâtre très-odorante.
Dans la distillation, il en sort beaucoup
d'huile essentielle aromatique. Cette huile
est d'abord légère et d'un jaune clair, en-
suite roussâtre, qui va au fond de l'eau.
L'huile de girofle en usage chez les par-
fumeurs est très-agréable dans les pommades
et aussi pour parfumer les sachets appelés
Mille Fleurs.
Elle coopère à la conservation des odeurs
des fleurs avec lesquelles on l'amalgame ;
elle est excellente pour apaiser le mal de
dents : il suffit d'en imbiber un peu de coton
et de l'appliquer sur la dent pour faire cesser
la douleur.
CHAPITRE V.
Huile et Eau de Cannelle.
Lorsque la cannelle est fraîche (autant
que le trajet qu'on lui fait faire le permet ),
elle donne plus de trois gros d'huile essen-
tielle par livre, mais beaucoup moins lors-
qu'elle est vieille.
Les pommades, les eaux d'odeurs doivent,
comme je l'ai conseillé, être confectionnées
avec l'essence afin de se procurer l'avantage
de renouveler les provisions lorsqu'elles se-
ront à peu près consommées.
Je ne cesserai de leur répéter qu'avec des
essences ils fabriqueront dans toutes les sai-
sons des pommades, des odeurs, des huiles ;
ils embaumeront leurs pâtes d'amande et
pourront satisfaire tous les goûts. (Voyez au
titre IV, chap. XXII, Eau et Essence de
Rose. )
CHAPITRE VII.
Huile de Lis.
Il y a plusieurs espèces de lis, savoir ; le
lis rouge, le lis orangé, le lis asphodèle jaune,
le lis de Notre-Dame, le lis blanc à fleurs
simples et le lis blanc à fleurs doubles.
Ce dernier est inférieur, en ce que ses
fleurs ne sont qu'à demi formées ; tandis que
celles du lis simple, pompant davantage les
émanations du soleil, a une odeur suave et
parfaite.
L'huile obtenue avec les fleurs du lis simple
doit être confectionnée quelques jours après
sa floraison, alors son arome est exquis.
bonne odeur. L'expérience a démontré qu'elle
est souveraine pour maintenir la peau fraîche,
raffermir les chairs, les parfumer et resserrer.
Le myrte à feuilles panachées donne
beaucoup moins d'odeur que le myrte
simple des jardins. On est cependant forcé
quelquefois de se servir de la fleur du myrte
nommé romain, et de celle du grand myrte
à fleurs doubles. Ces deux espèces suppor-
tent le mieux la température de la France ;
néanmoins, si l'on y est contraint, il faut
préférer le grand myrte à fleurs doubles.
CHAPITRE IX.
Eau de Musc.
Le musc nous vient des Indes orientales ;
on le trouve dans le commerce ou séparé de
son enveloppe ou renfermé dedans. Il est sus-
ceptible d'être falsifié par les Indiens.
Le musc qui est sans enveloppe doit être
sec, d'une odeur très-forte, d'une couleur
tannée, d'un goût amer.
L'enveloppe qui contient le musc doit
être couverte d'un poil brun. Lorsque le poil
.
est blanc, cela indique que c'est du musc de
Bengale, qui est inférieur en qualité à celui
de Tonkin
lards ; extérieurement, elle soulage des dou-
leurs de goutte.
Son huile essentielle est bonne pour apai-
ser le mal de dents : il suffit d'en imbiber
un peu de coton qu'on introduit dans le
trou de la dent malade.
CHAPITRE XI.
Eau de Fleurs d'oranger.
Elle se fait par la distillation.
Il ne faut cueillir les fleurs d'oranger
qu'après que le soleil les a échauffées, et
surtout éviter de faire cette cueille par un
temps pluvieux, ce qui occasionerait pour
la confection de l'eau une dépense au moins
du double en raison de la perte de l'arome.
Il est essentiel d'éplucher les fleurs avec
attention, pour éviter de mettre avec ces
fleurs le coeur, qui a beaucoup moins d'o-
deur, et qui, si on les mêlait ensemble,
absorberait celle de la feuille et en exigerait
une plus forte dose.
Les coeurs, néanmoins, doivent être con-
servés, et, lorsqu'on les a fait sécher, pul-
vérisés, et passés au tamis ; la poudre qui
en résulte sert à mêler dans les poudres et
J'en parlerai à l'article Poudres et Par-
fums. On tire aussi de la fleur Bleue de l'iris
une espèce de fécule verte qu'on appelle
vert d'iris. On s'en sert pour teindre les
papiers.

CHAPITRE XIII.

Eeau de Lavande du Languedoc.

La lavande des jardins est la seule que les


parfumeurs doivent employer. Les autres
espèces appartiennent à la pharmacie.
On apporte à Paris de l'huile distillée qui
vient du Languedoc et de la Provence ; mais
elle est souvent falsifiée et mêlée avec de
l'esprit de vin ou de l'huile de térébenthine.
On découvre aisément les falsifications.
Pour y parvenir, on jette dans de l'eau celle
que l'on soupçonne d'être mêlée avec de
l'esprit de vin ; l'esprit se mêle parfaitement
avec l’eau, et l'huile surnage.
Pour connaître celle qui est mêlée avec
l'huile de térébenthine ou quelque autre
huile, il faut en brûler un peu dans une
cuiller de métal. Si elle est pure, elle
donne une flamme subtile, une fumée d'une
susceptible de se flétrir que la violette et la
fleur d'oranger. L'eau s'en fait de la même
manière que celle de ces deux fleurs. Elle ne
conserve cependant point son odeur aussi
long—temps.
Lorsqu'elle commence à se détériorer,
vous y mettez un peu d'essence de jasmin ;
et si vous voulez confectionner de la pommade
avec cette essence, vous la colorez légèrement
avec un peu de teinture de terra merita.
Voyez Huile de Jonquille, ch. 21 du tit. 9.

CHAPITRE XVI.
Eau de Jacinthe.
Il faut suivre les mêmes erremens que
pour les violettes et les jonquilles : vous au-
rez soin cependant, si vous voulez la conser-
ver jusqu'à la nouvelle récolte des fleurs,
d'y mêler un peu d'essence d'ambre ou de
musc.
CHAPITRE XVIT.
Eau de la Reine de Hongrie.
Cette eau se compose d'essences de roma-
lin, de fleur d'oranger, de jasmin, de vio-
lette, d'épine-vinette et de rose musquée.
mi-once d'encens, autant de benjoin et de
gomme arabique, un quart d'once de girofle
et de muscade, trois quarts d'once de pi-
gnon, d'amandes douces, un grain d'ambre
et un grain de musc. L'on pile tous ces ob-
jets, et on les fait infuser deux ou trois jours,
en ayant le soin de les remuer souvent, en
y ajoutant plus d'un demi-setier d'eau de
rose.
L'on procède ensuite à la distillation
pour en tirer une pinte. Si on la trouvait
trop spiritueuse, on la couperait avec de l'eau
bien pure.
Cette eau a l'avantage d'empêcher la mau-
vaise odeur de la bouche, même de blan-
chir les dents et de rafraîchir les gencives.
L'on pourrait aussi, en s'en servant plu-
sieurs jours effacer les rides du visage et
, ,
rendre la peau plus belle.

CHAPITRE XIX.

Eau de Cubèba ou Cubeba.

Plusieurs savans prétendent que les cubè-


bes sont dos fruits très-anciennement con¬
que c'est une erreur, et qu'on ne doit pas
croire à cette allégation,

CHAPITRE XX.

Eau de Bluet.

Le bluet, qui croît communément dans


les blés, est une plante très-connue. On lui
donne les noms de barbeau, d'aubisoin, de
blavéole, de casse-lunette.
Cette plante est aussi cultivée dans les jar-
dins, où elle devient double par la culture.
L'on en obtient par le semence beaucoup de
variétés ; il y en a à fleurs blanches, cou-
leur de chair, purpurines, panachées, etc.,
qui sont fort agréables à la vue par leur élé-
gance. Mais, ce qui est essentiel, c'est qu'on
retire de ces fleurs, par la distillation, une
eau qui dissipe la rougeur et l'inflammation
des yeux.
Sous ce rapport elle marche l'égale de
l'eau de plantin, si même elle n'obtient pas
la supériorité sur elle.
Par cette propriété, l'eau de bluet devient
une eau pour la parure, qui la fait entrer
Un négociant doit calculer tout pour
améliorer son commence. Je dois donc
m'abstenir de lui indiquer des recettes qui
lui seraient préjudiciables.
de faire un constant usage de ces pommades
inventées par la cupidité, et qui un instant
ont flatté des femmes avant qu'elles eussent
la conviction que ces recettes ont plus nui
qu'elles n'ont servi à la conservation de leur
fraîcheur,

CHAPITRE Ier.

Pommade à la Rose.

On met sur une livre de pommade déjà


bien confectionnée et sans odeur quelconque
une livre de feuilles de rose, que l'on pé-
trit bien avec la graisse. Le tout étant bien
mélangé, l'on fait fondre cette pommade, et
on la tient en fusion pendant deux jours, en
ayant soin de la remuer plusieurs fois dans
cet espace de temps.
Lorsqu'elle est refroidie, vous faites fondre
de nouveau votre pommade, mais au bain-
marie, afin de retirer vos fleurs en les pas-
sant dans un linge pour en exprimer la
graisse ; ensuite vous enveloppez ces fleurs
dans un canevas pour les mettre sous presse
à l'effet d'en exprimer l'odeur et la graisse,
CHAPITRE II
Pommade au Jasmin.

Elle se fait de la même manière que la


précédente ; néanmoins, si l'on veut la ren-
dre encore plus agréable, il faut y mêler un
peu d'essence de violette.
Le parfumeur qui aura eu le bon esprit
de faire des essences de toutes les fleurs, à
l'instant où elles embellissaient les jardins,
pourra fabriquer des pommades toute l'an-
née, et sans être forcé d'en faire une trop
grande quantité à la fois, la position de son
local lui commandant peut-être beaucoup
de précautions pour qu'aucune émanation
malfaisante ne les altère.

CHAPITRE IV.

Pommada à l'OEillet

L'on épluche les oeillets avec la plus


grande célérité possible, en évitant de lais-
ser les feuilles s'amasser trop dans les mains,
parce qu'elles perdent facilement leur odeur.
Une demi-livre d'essence exige au moins
satis aire a sensualité et augmenter consé-
quemment le débit.

CHAPITRE VI.

Pommade à la Digitale, ou Gants de Notre-


Dame (i).
Cette pommade sera d'autant plus facile
à confectionner que le parfumeur pourra se
procurer aisément la plante qui la compose.
Cette plante croît sans culture, dans les
lieux pierreux et sablonneux des environs de
Paris.
Sa racine est fibreuse et amère, sa tige est
haute de deux à trois pieds, ses feuilles sont
presque semblables à celles du bouillon
blanc.
Ce sont les fleurs de cette plante que l'on
prend pour confectionner la pommade à la
digitale. Elle est très-prompte à faire : l'on

(1) Gants de Notre-Dame, en latin Digitalis,


est le nom qu'on donne à l'ancolie.—L'ancohe est
une fleur bleue, blanche, panachée, ou qui tire
sur la couleur de chair. Elle fleurit en mai ; elle
est d'une saven douce,
Lorsque cette pommade est bien mélangée,
on la fait fondre de nouveau au bain-marie,
on la passe et on la laisse reposer pour la
retirera clair (à demi-froide). Ensuite on
la parfume avec les essences les plus en
vogue, en y ajoutant deux onces de baume
du Pérou et de l'huile de cannelle.

CHAPITRE VIII.

Pommade au Concombre.

Cette pommade demande beaucoup plus de


soins que toutes les autres, en ce que l'humi-
dité de la matière qui la compose s'évapore
difficilement, et qu'elle est susceptible de se
corrompre si on la laisse exposée à la moindre
odeur malfaisante.
Je préférerais pour la confection de cette
pommade l'extrait ou sucre de concombre.
Il faut bien se garder d'employer de la
panne ; cette méthode est tombée en désué-
tude, en ce que cette graisse se corrompt
facilement. Il faut prendre de la graisse de
veau la plus fraîche possible.
L'on pile la graisse très-menue, et on la
fait fondre avec quelques concombres.
de l'Italien Frangipani, qui inventa les
parfums avec lesquels on les parfume.
Cet Italien n'avait imaginé ses parfums
que pour les gants qu'on appelait alors
gants à la frangipane ; mais on crut bien-
tôt qu'on pouvait transporter ce nom aux
pommades, aux poudres, aux eaux, aux sa-
vonnettes, etc.
D'autres croient que cette dénomination
vient plutôt dufrangipanier, arbre d'Amé-
rique, qui s'élève d'environ dix à douze pieds
hors de terre, qui pousse de longues branches
d'un pouce de diamètre et à peu près d'égale
grosseur partout d'une extrémité à l'autre,
dénuées de feuilles dans toute leur longueur,
dont les feuilles ainsi que les fleurs viennent
par gros bouquets aux extrémités des bran-
ches ; en sorte que le reste de l'arbre paraît
extrêmement nu. Ses fleurs ressemblent
beaucoup à celles du jasmin, mais sont plus
grandes, et ont une odeur très-suave. Pour
peu qu'on écorche ou qu'on casse une branche,
ou qu'on arrache soit une feuille, soit une
fleur du frangipanier, il en découle aussitôt
un lait abondant, épais, dont quelques habi-
tans se servent pour guérir les vieux ulcères.
On distingue trois sortes de fleurs de fran¬
on y ajoute des essences de fleurs d'oranger,
de bergamotte, de jasmin, de girofle, de
baume du Pérou ; et, quand la pommade a
pris la consistance nécessaire à sa conserva-
tion, on l'intitule, si l'on veut, pommade à la
frangipane, ou pommade aux différentes es-
sences ; ou enfin, pour ceux qui aiment l'amal-
game des odeurs, pommade au pot-pourri.
L'on est d'autant plus fondé à croire que
c'est l'Italien Frangipani, et non frangi-
panier, qui a donné son nom aux eaux,
savonnettes, poudres et pommades faites à la
frangipane, que ceux qui ont écrit sur l'art du
parfumeur, à l'article Pommade à la frangi-
pane, y font entrer nombre d'odeurs diffé-
rentes, et ne parlent en aucune manière de
l'eau odorante tiréede la fleur du frangipanier.
« Vous prenez, disent-ils, du corps (ou de
» la graisse) préparé ; lorsqu'il est fondu,
»
vous ajoutez de la pommade à la fleur d'o-
» ranger, à la rose, à la cassie, au jasmin ;
» vous les faites fondre ensemble, puis vous
» y versez de l'essence de vanille, de l'essence
» de bergamotte, de l'essence de girofle, du
» baume du Pérou, de l'essence d'ambre et de
» musc (le tout dans des proportions déter-
» minées).
qui est une sorte de senteur qui vient ordi-
nairement du Nord, et qui se porte dans de
petites boîtes.
Il y a le baume du grand Caire, de la
Mecque, de Syrie, de Giléad, de Constan-
tinople ou baume blanc.
C'est une résine liquide d'un blanc jau-
nâtre, d'un goût âcre, aromatique, et d'une
odeur approchant de celle du citron.
Il y a le baume de Tolu, connu sous le
nom de baume de l'Amérique, baume de
Carthagène ; c'est un suc résineux tirant sur
la couleur d'or, d'une odeur qui approche
de celle du benjoin, d'un goût doux et
agréable, qui le fait différer essentiellement
des autres baumes, qui ont une saveur âcre
et amère.
Enfin, il y a le baume du Pérou, qui est
celui dont ou tire particulièrement les essen-
ces, qu'on fait entrer dans les compositions
des pommades, des savonnettes, etc.
Le baumier du Pérou est un arbre de la
hauteur du citronnier, et porte des feuilles
qui ressemblent à celles de l'amandier. Son
bois est rouge et odoriférant, comme celui du
cèdre.
Il découle de son écorce, surtout après un
L'on remet cette graisse fondre au bain-
marie ; puis on la passe et l'on y ajoute des
essences de rose et de jasmin en quantité
suffisante.
Quand la pommade est bien pétrie et amal-
gamée avec les essences que je viens d'in-
diquer, vous la remettez au bain-marie, et
y ajoutez encore six onces de baume du
Pérou, deux gros d'essences de girofle, et
autant de musc et d'ambre.
Ensuite vous remettez votre pommade au
bain-marie ; vous la remuez à mesure qu'elle
se fond, afin de bien amalgamer les essences,
en ayant soin d'en mettre une plus grande
quantité de celle que vous voulez qui do-
mine ; autrement l'on n'aurait qu'un pot-
pourri quelquefois insipide.
,
CHAPITRE XI.
Pommade au Néroti.
L'on fait de la pommade au néroli de la
même manière que celle que j'ai déjà dé-
crite ; mais j'ajouterai qu'il faut ôter de la
fleur (1) le pistil, qui pompe trop de graisse
et absorbe l'odeur de la feuille de la fleur.
(1) La fleur d'oranger,
s'en munir pour en confectionner des huiles
et des essences. Il aura beaucoup plus de
bénéfice que d'acheter aux marchands d'Ita-
lie des pommades parsemées des fleurs de
cet arbre.
L'essence que le parfumeur doit préférer
pour confectionner la pommade à la fleur de
cassie est celle de violette. Ces deux fleurs
,
confondent facilement leur arôme. Mêlées
ensemble, elles répandent un parfum très-
agréable.

CHAPITRE XIII.

Pommade au Benjoin,

Le benjoin qui nous est apporté par les


Hollandais est une résine sèche, dure, inflam-
mable, d'une odeur suave et pénétrante, sur-
tout lorsqu'on la brûle.
Cette résine découle naturellement, ou
par incision, d'un grand arbre appelé belzof,
qui croît au royaume de Siam, et dans les
îles de Java et de Sumatra.
Lorsque l'arbre qui donne le benjoin a
cinq ou six ans, on lui fait des incisions à la
couronne du tronc ; c'est de là que découle
donne une teinture dont quelques gouttes
jetées dans de l'eau la rendent trouble et lai-
teuse ; c'est pourquoi quelques personnes l'ap-
pellent lait virginal.
Les dames en font usage comme d'un cos-
métique, c'est-à-dire d'un remède propre à
embellir le teint et le tenir frais.
On doit préférer le benjoin ou la résine
en larmes, dorées en dessus, blanches en
dedans, mêlées de petites veines claires,
d'une odeur suave et aromatique, que les
ordures ne gâtent point.
Pour confectionner la pommade au ben-
join, l'on prend (suivant la quantité que l'on
en veut faire) de la graisse de boeuf ou de
veau bien lavée, que l'ont fait fondre au
bain-marie (dans laquelle on avait mis du
styrax), et l'on y mêle du benjoin en quan-
tité dominante pour l'odeur.
On la laisse infuser, puis on la passe dans
un linge, et on y verse du musc et de
l'ambre.
Cette pommade ne peut manquer d'opérer
l'effet que les dames attendent de ce cos-
métique.
L'on distingue plusieurs sortes de nar-
cisses : 1° Le narcisse de Constantinople ;
2° le grand narcisse des Indes ; 3° le nar-
cisse rouge ; 4° narcisse jaune ; 5° le nar-
cisse d'Angleterre. — Il se trouve aussi dans
les bois et dans les prairies une espèce de
narcisse jaune qu'on appelle aiau.
Ce ne sont point ces diverses espèces que
le parfumeur doit employer ; il faut qu'il
prenne, ainsi que je viens de le dire le nar-
,
cisse simple, qui est le plus odorant, et
qui conséquemment lui fournira plus d'es-
sence. Il en peut tirer aussi bien que des
jonquilles et des tubéreuses, qui ne sont, ab-
solument parlant, que des narcisses.
Pour composer l'essence de narcisse, il
faut avoir la précaution de faire cueillir les
fleurs après que le soleil a pompé l'hu-
midité de la nuit ; les éplucher avec soin,
et ne pas laisser les feuilles de ces fleurs trop
long-temps dans les mains, afin de ne pas
altérer l'arome.
Lorsque l'essence sera confectionnée,
l'on prendra la quantité de graisse de boeuf
ou de veau dans la proportion qui convien-
dra, ces graisses se trouvant toute l'année,
et la précaution du parfumeur de se munir
moyens auxquels on a recours, tels que
l'huile de Macassar et autres.
La pommade à la graisse d'ours, dont l'u-
tilité est généralement reconnue, rendrait le
service que l'on recherche avec tant de soin.
Comme la graisse d'ours est extraordinai-
rement grasse, on la mêle avec de la graisse
de veau ou de boeuf. On les fait fondre en-
semble ; on les tire à clair, et, lorsqu'elle est
reposée, on la passe dans un linge ; puis on y
ajoute telle essence que l'on veut.

CHAPITRE XVI.

Pommade à la Fleur de Lavande.

L'on peut fabriquer davantage de cette


pommade, parce qu'elle exige moins de
soin que les autres, et qu'elle se conserve plus
long-temps.
J'ai indiqué la manière de préparer les
fleurs pour confectionner l'essence de la-
vande ; d'après cela le parfumeur peut aisé-
sément faire fondre au moins une quinzaine
de livres de graisse, surtout de graisse de
beeuf, et, lorsqu'elle sera bien épurée, la par-
fumer d'une quantité d'essence suffisante.
matière extractive des fleurs ; mais ils n'en
garantissent point la conservation ; ils sont
même contraints d'avouer que toutes ces pré-
parations sont exigibles, pour éviter quelle
ne se gâte.
N'est-il pas bien plus simple de la con-
fectionner ainsi qu'il est dit ci-dessus pour
les autres pommades ?

CHAPITRE XVII.

Pommade à la Citronnelle.

Elle est très-facile à faire.


On prend plusieurs écorces de citron ; il
faut qu'ils soient bien mûrs ; vous évitez le
plus qu'il est possible qu'elle ne s'impreigne
du jus de citron en les épluchant, parce
qu'elles seraient plus long-temps à se sécher.
Vous coupez ces écorces par morceaux et les
mettez dans une corbeille dans le four de
votre poêle ; quand elles ont perdu toute leur
humidité, vous les pilez dans un mortier et
passez la poussière dans un tamis très-fin ;
ensuite, vous mettez cette poussière dans
votre graisse, et, lorsqu'elle est fondue , vous
ajoutez au plus six gouttes d'essence de citron
plus elle est salutaire. Celle faite avec la
graisse de veau est préférable à tous égards à
celle faite avec la graisse de mouton, qui est
plus nuisible qu'utile à la peau, en ce qu'elle
est sèche et trop forte.
L'on distingue aux environs de Paris plu-
sieurs sortes de limaçons ; les meilleurs sont
ceux des vignes et des jardins.
Le limaçon d'eau douce ou de marais donne
beaucoup moins de matière gluante, et ne
remplit pas le but que tout fabricant désire,
qui est d'être utile.
Cette pommade se confectionne comme
toutes les autres ; il faut seulement avoir le
soin de varier les essences odorantes, afin de
contenter tous les goûts et même les fan-
taisies.
CHAPITRE XIX.

Pommade en Crème ou Pommade pour le teint.

On prend un demi-gros de cire blanche


et de blanc de baleine, une once d'huile
d'amande douce, et une demi-once d'eau de
rose.
On fait fondre le tout, à l'exception de
l'eau de rose, dans un vase, au bain-marie
si l'on veut, d'huile d'amande douce, de même
quatre onces ; on fait fondre une once de
cire blanche ; on y mêle une once d'eau de
rose ; on met son mortier dans un vase con-
tenant de l'eau bouillante, afin qu'il puisse
s'échauffer.
Il faut préalablement couper la cire par
petits morceaux, la mettre dans un vase assez
solide pour qu'elle puisse fondre sans casser
le vase, l'huile ensuite par-dessus, et chauffer
le pot au bain-marie.
Quand votre cire est fondue, vous la coulez
dans le mortier, et vous l'agitez jusqu'à ce
qu'elle soit entièrement refroidie.
Si vous négligez cette précaution, vous
aurez un cérat grumeleux.
Lorsque la cire est bien fondue, vous y
ajoutez de l'eau de rose, en l'agitant fortement,
et vous continuez jusqu'à ce que votre cérat
ait une belle couleur.
Quand il est froid, vous le mettez dans
des pots.
Fait de cette manière, il est très-agréable,
et même très-utile pour tenir les lèvres fraî-
ches et empêcher les gerçures.
rax (1) eu pain , et deux onces de benjoin pul-
vérisé, que l'on met dans le corps de cette
pommade ; quand le tout est bien fondu, on
le retire du feu et on le laisse en infusion
pendant trois jours, en le remuant de temps
en temps ; puis on le remet fondre de nou-
veau au bain-marie, et l'on y ajoute des
essences de tubéreuse, de rose et de fleurs
d'acacia ou de cassie,
Quand le tout est bien amalgamé, on le
tire à clair en le passant dans un linge, ou
dans du papier gris, et on le met dans des pots.

CHAPITRE XXII.

Pommade à la Moelle de Boeuf, de différentes


Odeurs.

La pommade à la moelle de boeuf a eu à son


apparition uu succès prodigieux. La moelle
étant cette substance simple, onctueuse,
humide et légère contenue dans les conca-
vités des os, la pommade à la moelle de boeuf
ne pouvait manquer d'obtenir la préférence

(1) Voyez sur le storax la première note du cha-


p.tie Il du titre IX.
cette quantité), vous la faites fondre au bain.
marie, et, comme il s'en perd par l'ébullition,
vous y joignez une livre de pommade ordi-
naire, soit à la rose, soit à la jonquille, au
jasmin, etc., etc., enfin, au parfum que vous
voulez lui donner, et à la couleur dont vous
désirez la teindre ; puis vous l'arrosez avec
les essences que vous penserez être le plus
en faveur.
Pour faire de la pommade de moelle de
boeuf, nommée au bouquet, vous ajoutez une
demi-livre de pommade à la rose, autant de
celles au jasmin, à l'oeillet, à la fleur d'o-
ranger, à la fleur d'acacia ou a la cassie , et
vous la parfumez avec l'essence de thym, de
lavande, de girofle, de bergamotte, ou telle
.autre qu'il vous plaît d'y mettre.
Nota. Il est sans doute beaucoup d'autres
pommades que l'on peut composer, telles
que celles à la violette, à la giroflée, à la
jacinthe, au seringat, au muguet, au réséda,
à la vanille,
aux fleurs d'Italie, etc.; mais qui
ne
voit, d'après celles que je viens de don-
ner, qu'il ne peut guère y avoir de diffé-
rence, entre toutes, que par la dénomination,
et par l'odeur à tirer des diverses essences à
TITRE IV.
Des Maux odorantes et des Aromates.

CHAPITRE Ier.
Eau d’
Anis.
Toute la plante de l'anis est aromatique.
Ce sont ses graines qu'on emploie pour
composer l'eau d'anis.
Il faut prendre douze onces d'anis vert,
autant d'anis étoilé, deux onces de fenouil
et de coriandre.
L'on concasse toutes ces graines, et on les
fait infuser dans do l'eau-de-vie.
Pour cette quantité de graines, il faut
douze pintes d'eau-de-vie au moins ; vous
les mettez pendant vingt-quatre heures au
bain-marie. Il faut faire la plus grande atten-
tion à la distillation et l'examiner souvent,
,
afin d'arrêter au moment où il commencera
a passer une liqueur tarteuse.
rivière distillée. Vous distillez ensuite toutes
ces substances au bain-marie de l'alambic.
Après que l'eau est distillée, vous la met-
tez dans des bouteilles bien bouchées
Tous prenez un livret contenant des
feuilles d'argent battu, et en faites tomber
sur une assiette. Vous y versez un peu de
la liqueur, avec laquelle vous fouettez les
feuilles d'argent, jusqu'à ce qu'elles soient
en petites parcelles, et vous en mettez dans
les bouteilles en quantité suffisante.
On conçoit bien que cet appareil n'est que
pour la forme, et que l'argent ne commu-
nique ni saveur ni odeur.
CHAPITRE III.
Des Aromates.
Les aromates sont des substances ayant une
odeur plus ou moins forte, et que l'on em-
ploie pour donner à d'autres substances
l'odeur qui leur est propre.
Lorsque plusieurs de ces matières sont
sèches, elles peuvent être réduites en poudre,
telles que la cannelle, le girofle, le musc, la
muscade et l'iris.
Les oranges et les citrons contiennent un
arome très-suave qu'il est utile de conserver.
coupez-en l'écorce jaune, distillez-la avec
de l'eau et de l'eau-de-vie, à un feu un peu
vif. La quantité pour deux pintes et demie
de citronnelle est de deux citrons.

CHAPITRE VI.

Eau de Cornouiller.

Lorsque les fruits du cornouiller commen-


cent à prendre sur l'arbre une couleur un peu
rougeâtre, l'on cueille les plus gros et les
plus longs : on les nettoie avec un linge doux
et blanc, on les laisse se faner un peu en-
suite, et on les met dans un petit baril de
bois qu'on emplit d'eau de rivière ou de
pluie ; l'on y ajoute du sel proportionnelle-
ment à la quantité d'eau.
L'on y met aussi du fenouil et des feuilles
de laurier. On laisse le baril dans un lieu tem-
péré jusqu'à ce que les cornouilles aient pris
le goût et la couleur des olives du midi ; on
les enferme ensuite dans des vases qu'on
dépose dans un lieu sec et frais.
Cette eau est excellente pour prévenir les
gerçures de la peau : elle sert aussi à guérir
les durillons,
pour la toilette, même pour se rincer la
bouche et corriger les haleines fortes.

CHAPITRE VIII.

Eau d'Essence et de Miel composée,

L'on prend deux livres de miel bien épuré,


que l'on fait fondre au bain-marie avec un
peu d'eau. Quand il est liquéfié, on met des
fleurs d'oranger bien épluchées, des feuilles de
roses, les zestes de deux citrons que l'on broyé
entièrement ; on ajoute de la coriandre, du
girofle, de la graine d'ambrette, de la vanille
que l'on coupe par petits morceaux.
Quand tout est réuni, vous ajoutez de
l'esprit rectifié en quantité proportionnée à
celle des fleurs ; vous les broyez de nouveau
et y ajoutez encore une livre de miel, que
vous mêlez le plus possible.
Vous laissez infuser pendant une huitaine
de jours cette essence, puis vous la distillez
au bain-marie.
Cette essence prévient et guérit les maux
de tête.
eau-de-vie, sans être obligé d'ajouter du
gayac.
Il y a deux espèces de gayac, l'un à
fleurs bleues, et l'autre à fleurs blanches
dentelées. Celui à fleurs bleues croît plus
haut que celui à fleurs blanches, il est très-
cultivé à Saint-Domingue. L'on extrait de
ces fleurs une essence qui sert à confection-
ner l'eau dite eau-de-vîe de gayac.
Le bois du gayac est très-résineux, et
contient aussi une quantité d'extrait qu'on
emploie également pour fabriquer de l'eau-
de-vie.
La résine que l'on obtient de cet arbre, en
découle naturellement et par incision. On
la nomme dans le pays gomme de gayac.
Cette resine, pour être bonne, doit être
luisante et transparente, brune en dehors,
blanchâtre en dedans.
Pour se convaincre de sa bonté, on en
brûle. Si l'odeur qui s'en évapore est
agréable, on peut l'acquérir.
CHAPITRE X.

Eau vutniraine simple.


L'on prend une poignée de feuilles de
CHAPITRE XI.

Eau pour la Conservation des Dents,

Prenez quatre onces d'eau-de-vie de


gayac préparée (1) ; ajoutez-y un gros d'eau-
de-vie camphrée, six gouttes d'essence de
menthe et autant d'essence de cochléaria, dix
de romarin, puis six gouttes de bergamotte.
Cette eau est une des meilleures que l'on
puisse employer pour la conservation des
dents : l'on en met une douzaine de gouttes
dans le verre d'eau avec lequel on se rince la
bouche le matin. Elle est aussi très-bonne
contre la piqûre des cousins, pour en ôter la
douleur et la démangeaison à l'instant.
Le parfumeur doit avoir aussi la précau-
tion défaire de l'eau d'angélique.
Cette plante est ainsi nommée à cause de
ses vertus. L'on confit l'angélique dans du
vinaigre, et on l'emploie comme préser-
vatif du mauvais air.

(1) Voyez sa préparation au chapitre IX ci-


dessus.
CHAPITRE XIV.

Eau Rouge ou Eau-de-vie de Lavande.

Elle est une des plus simples à faire.


On prend trois pintes de bonne eau-de-
vie que l'on met dans un pot de grès, puis
on y ajoute quatre poignées de fleurs de la-
vande. On les laisse infuser pendant un mois.
Cette eau est un remède contre les con-
tusions ; il ne faut qu'appliquer une com-
presse imbibée sur la partie affectée.
Lorsque les coups sont violens l'on fait de
l'eau de boule avec cette eau-de-vie de la-
vande en y délayant un peu de boule de
Nancy.
CHAPITRE XV.

Eau vulnéraire nommée Faltranchs.

L'on trouve dans le commerce une autre


eau vulnéraire presque semblable à celle que
j'ai décrite au chapitre ci-dessus, et que l'on
nommefaltranchs.
On fait une récolte de toutes les princi-
pales herbes vulnéraires, que l'on ne cueille.
les fleurs séchées ont beaucoup moins d'a-
rôme que les fleurs fraîches. Je n'en ai donné
la recette que pour prémunir les parfumeurs,
contre ces achats qui leur sont plus coûteux
et moins profitables que ceux des fleurs qu'ils
acquièrent chez les jardiniers botanistes.

CHAPITRE XVI.

Eau de Mélisse, autrement dite des Carmes.

Elle est ainsi nommée parce que nous


sommes redevables aux Carmes de l'inven-
tion de l'eau de mélisse , dont les propriétés
sont connues et d'usage journalier.
Voici la manière de la composer. Vous
prenez six livres de feuilles et fleurs de mé-
lisse, bien tendre, bien odorante et fraî-
chement cueillie , huit onces de citronnelle ,
quatre onces d'angélique de Bohème côtes et
feuilles, une demi-once de fleurs de la-
vande, huit onces de chardon béni, deux
onces de cannelle fine, deux onces de girofle,
quatre onces de macis, une demi-once de
badiane et autant de coriandre.
Vous concassez bien ces epices, vous y
joignez la mélisse et autres aromates, que
CHAPITRE XVIII.

Eau de Myrte.

Pour composer l'eau de myrte vous pre-


nez deux onces de feuilles de pêcher bien
fraîches, et une muscade concassée, et les
mettez infuser dans six pintes d'eau-de-
vie, que vous faites ensuite distiller au bain-
marie de l'alambic. Vous ajoutez à ce que
ivous avez obtenu par votre distillation une
demi-livre de fleurs de myrte et la laissez
nfuser pendant une huitaine de jours.
L'infusion achevée, vous filtrez votre eau
et la mettez dans des bouteilles, que vous
fermez hermétiquement.

CHAPITRE XIX.

Eau d’OEillet.

L'odeur des oeillets est subtile, péné-


trante et aromatique, etc.
Beaucoup de médecins la recommandent
dans les maladies pestilentielles
Quelques-uns valent même le suc de
feuilles d'or battu, ce que j'ai indiqué qu'il
fallait faire à l'égard des feuilles d'argent.
La feuille d'or n'a pas plus de saveur ni
d'odeur que celle d'argent.
CHAPITRE XXI.
Eau des sept Graines.
L'on prend des graines d'anis, du cassis,
du carvi, du cumin, du fenouil, de l'ache
ou du persil, de l'ammi, du panais sauvage
et de l'amome, trois onces de chaque graine ;

on les pile dans un mortier et on les met


infuser pendant six semaines ou deux mois
dans neuf pintes d'eau-de-vie, ou quatre
pintes d'eau commune et autant d'esprit de
vin.
Cette eau est très-odorante : l'on peut en
mettre quelques gouttes dans un verre d'eau
sucrée. Elle est très-stomachique.
Il est plus économique de mettre cette
eau dans une cruche bien bouchée que dans
des bouteilles, surtout lorsqu'on en débite
en moindre quantité qu'une bouteille, qui
restant en vidange, perdrait de son arome
en raison du peu de liquide qui resterait.
L'on n'éprouve point cet inconvénient dans
L'essence, qui se connaît facilement par une
espèce de graisse figée qui surnage sur l'eau t
doit être séparée de l'eau? comme cela s'o-
père pour le nésoli.
Il faut pour l'essence de roses maintenir
le vase qui la contient à un bon degré de
chaleur pour la séparer, parce qu'elle se fige
facilement.

CHAPITRE XXIII.

Eau de Rossotis.

Prenez douze onces de fleurs d'oranger


épluchées, une livre de roses muscades, six
gros de cannelle concassée, deux gros de gi-
rofle concassé ; mettez-les dans l'alambic
avec douze pintes d'eau de rivière filtrée,
distillez-les, vous en retirerez six pintes de
liqueur. Ajoutez-y six pintes d'esprit de jas-
min, colorez la liqueur en rouge cramoisi,
filtrez-la et mettez-la en bouteilles.

CHAPITRE XXIV.

Eau de Verveine odorante.

Cette plante est très-cultivée en France de¬


CHAPITRE XXV.

Eau suave.

Ce nom ou cette épithète suave donnée à


cette eau indique qu'elle doit être compo-
sée de toutes les odeurs les plus agréables.
Pour rendre bien le sens de ce mot, il
faudrait dire des odeurs les plus douces :
c'est l'idée qu'emporte le mot suave ; mais
on conçoit facilement que des odeurs très-
douces seraient sans action et sans force.
Alors ce n'est plus dans ce sens qu'il faut
l'entendre, mais dans le sens des odeurs les
plus agréables.
Pour composer cette eau l'on prend de
l'eau d'oeillet, de jasmin, de violette, en
quantités égales, de l'eau de bergamotte,
de l'eau de rose, moitié moins que des au-
tres, et l'on y ajoute deux ou trois gouttes
d'essence d'ambre, et d'essence de musc.

CHAPITRE XXVI.

Eau de Bouquet et Eau de mille fleurs.

Pour cette eau, il semblerait que les eaux


l'on agite fortement cette eau, puis on la
filtre au papier gris ; la chausse est encore
meilleure : je conseille la chausse.

CHAPITRE XXVII.

Eau de Miel d'Angleterre.

Les parfumeurs mettent au rang des eaux


odorantes une eau dans laquelle ils font
entrer du miel, et qu'ils nomment eau de miel
d'Angleterre. Seraient-ce les parfumeurs
anglais qui l'auraient composée, et aurait-
elle retenu le nom du lieu d'où elle est ve-
nue ? Serait-ce parce que du miel d'Angle-
terre y entrerait ? Cependant l'on ne voit
point qu'il soit dit que ce soit ce miel-là plu-
tôt que tout autre, puisque l'on demande
seulement qu'il soit mis du miel fin, sans
dire de quel lieu on le tirera. Il y a tout lieu
de croîre que c'est parce que cette eau a été
introduite dans le commerce par les parfu-
meurs anglais, qu'elle a conservé le nom
qu'on lui donne.
Sans vouloir plus approfondir la cause de sa
dénomination, ou rechercher son origine,
qui est assez indifférente, je vais indiquer la
CHAPITRE XXVIII.

Eaux des Sultanes, de Musc, de Chypre,


d'Ambre et autres.

Les eaux odorantes se font, suivant moi,


à volonté, et se composent généralement
d'odeurs qui sympathisent et s'amalgament
le mieux les unes avec les autres.
Celle dite des Sultanes doit être formée
particulièrement de substances qui puissent
concourir à rafraîchir le teint et lui donner
l'éclat que l'on recherche dans les sultanes.
A l'égard des autres, pourvu que les diffé-
rentes odeurs sympathisent, elles sont bien
composées.
Pour l'eau des Sultanes, vous prendrez
une pinte d'esprit de vin rectifié, vous y met-
trez deux onces de teinture de vanille, une
once d'esprit de baume du Pérou, une d'es-
prit de baume de styrax, une de baume de
Tolu, une pinte d'eau de chypre, une demi-
pinte d'eau de jonquille, autant d'eau de ja-
cinthe et autant d'eau de réséda. Vous y ajou-
terez un demi-setier d'eau de rose, autant
d'eau de fleurs d'oranger, une demi-once
L'eau d'ambre ne demande sur une pinte
d'esprit de vin, qu'une chopine d'esprit
d'ambrette, une once d'essence d'ambre et
une once de musc, que vous mêlez avec de
l'eau de fleur d'oranger dans une quantité
proportionnée.
Quant à l'eau de Flore, ce sont les eaux
de jasmin, de rose et de fleur d'oranger qui
en font la base. A une pinte d'esprit de jas-
min, vous joignez une chopine d'esprit de
rose, autant d'esprit de fleurs d'oranger ; vous
y ajoutez une chopine d'esprit de violette,
un demi-setier d'esprit de jonquille, un
demi-gros d'essence de musc, deux gouttes
d'huile essentielle de girofle, une goutte de
baume de benjoin et autant de teinture de
baume de Tolu. Il faut élever cette composi-
tion jusqu'à vingt-huit degrés avec de l'eau
de fleur d'oranger et de l'eau de rose en égale
quantité.
Toutes les eaux dont il vient d'être ques-
tion pourraient aussi entrer dans d'autres
compositions,
l'augmenter, en variant les essences qu'on
voudrait employer.
CHAPITRE I.
Vinaigre Rosat.
L'on prend du vinaigre blanc, la quantité
que l'on veut en confectionner, et l'on y
ajoute la quantité de roses nécessaire pour
le rendre odorant.
Il faut que les roses soient effeuillées, et
sur chaque livre de roses, y ajouter un quar-
teron de roses musquées. Vous les laisserez
infuser pendant quinze jours au moins, et
surtout vous éviterez que le vinaigre soit
exposé au soleil.
C'est une grande erreur de croîre que
l'action du soleil sur des infusions quelcon-
ques facilite l'essor de l'arome, tandis
qu'il est démontré qu'elle l'absorbe.
Le temps nécessaire à l'infusion étant
expiré, vous exprimez le marc et mettez le
vinaigre en bouteilles.
Si la saison se trouvait froide et pluvieuse,
et que les roses eussent moins d'odeur, vous
ajouteriez quelques gouttes d'essence de
roses.
CHAPITRE III.
Vinaigre des quatre Voleurs, anti pestilentiel.

Vous prenez quatre pintes de vinaigre


blanc ; vous mettez ce vinaigre dans un assez
grand vase pour qu'il puisse contenir les
plantesdont on le compose, et qu'elles puis-
sent y nager.
Ces plantes sont de la grande et petite ab-
sinthe, du romarin, de la sauge grande et
petite, de la menthe et de la rue ; de chacune
de ces plantes un peu plus d'une demi-
once.
Vous ajoutez trois onces de fleurs de la-
vande sèche, deux gros d'ail, et autant d'a-
corus, de cannelle, de girofle et de muscade.
L'on coupe les plantes et l'on concasse les
drogues sèches. On fait ensuite infuser tous
ces ingrédiens pendant deux mois dans des
vases bien bouchés.
On décante après cela cette liqueur, on
en exprime le marc, on la filtre, et on y
ajoute une demi-once de camphre dissous
dans un peu d'esprit-de-vin.
La réputation de ce vinaigre est établie
depuis bien des années.
quatre heures. Ensuite on le passe dans un
linge et on le met dans des bouteilles.
L'on peut impregner des éponges de ce
vinaigre : elles en conservent l'odeur pendant
quelques jours. On les imbibe de nouveau
lorsque l'odeur ou la force du vinaigre est
passée,
CHAPITRE V.
Vinaigre Antiputride et Curatif.

Ce vinaigre doit fixer l'attention de toutes


les personnes qui désirent être utiles a leurs
semblables.
Les mères de famille doivent surtout en
avoir toujours chez elles.
Il est indispensable pour tes personnes
qui passent une partie de la belle saison à la
campagne.
La description de ses propriétés curatives
et antipestilentielles les en convaincra.
Voici la manière dont on le compose :
Vous prenez des feuilles de lavande, de
thym, de romarin, d'aurone ou citronnelle,
d'angélique, de jombarde, de serpolet,
de menthe, de marjolaine, de sauge, de ver-
veine odorante, de marube blanc, d'hysope,
sang, il faut seulement mettre une com-
presse de ce vinaigre, la douleur cesse aussi-
tôt. Si la chute ou le coup a été assez fort
pour qu'il y ait ébullition de sang, vous
mettez des feuilles de ce vinaigre sur la plaie,
et vous humectez le linge qui la couvre, avec
le vinaigre.
Toutes les contusions, les cassures ex-
ceptées, sont guéries avec ce vinaigre dans
l'espace de vingt-quatre heures au plus. Il
est excellent pour chasser le mauvais air, et
remplit parfaitement son titre d'antiputride.
A l'article Pommade, je me suis abstenue
de donner la manière de composer celles
pour le teint, le maintien de sa fraîcheur,
pour la conservation des dents, etc. ; et
j'ai annoncé que j'indiquerais une liqueur
beaucoup plus efficace et dont les résultats
sont constatés depuis plus de vingt ans.
Cette liqueur est le vinaigre que je viens
de décrire. Je m'abstiendrai de rendre
compte des résultats avantageux qu'il a ob-

réussi. Il suffit de mettre une cuiller à bouche de


Ce vinaigre dans un verre d'eau un peu sucrée. Cela
apaise à l'instant le crachement de sang. Deux
verres suffisent pour en être débarrassé.
droit frais, et ne jamais laisser les vases en
vidange. Le vinaigre d'après ce procédé
peut se conserver plusieurs années.
COROLLAIRE.
Instruction sur les Vinaigres falsifiés.
Les vinaigres se mêlent à une grande
partie de nos alimens ; l'on en confectionne
aussi d'odorans ; d'après cela leur mauvaise
qualité peut devenir très-dangereuse. Cepen-
dant plusieurs fabricans se sont permis de
lui faire subir des falsifications pernicieuses;
il en est même qui y ont ajouté de l'acide
sulfurique.
Cette fraude, qui pouvait avoir les résultats
les plus funestes, a donné naissance à l'in-
struction suivante de la faculté de Médecine
de Paris, rédigée sur l'invitation de M. le
ministre de l'intérieur.
Un décret du 22 décembre 1821, rendu
en conseil d'état, porte : « Qu'il est défendu
» aux fabricans et marchands de vinaigre
» d'ajouter,
sous quelque prétexte que ce
»
soit, des acides minéraux, et spécialement
« de l'acide sulfurique à leur vinaigre, ou
»
d'y introduire des mêches souffrées.
» On reconnaîtra facilement les contra-
»
serait référé à des chimistes, qui, après
» avoir procédé par les voies d'analyse,
» établiront, dans un rapport, leur opinion
» sur la qualité de ce vinaigre.
» Tout vinaigre reconnu pour contenir de
» l'acide sulfurique sera saisi, et ne devra
» plus être
remis dans le commerce qu'après
» avoir été injecté avec de l'essence de té-
» rébenthine, afin que par ce moyen, il ne
» puisse plus être employé dans aucune
» préparation, surtout pour les alimens. »
J'ai cru devoir donner cette instruction
aux fabricans de vinaigre odorant odontal-
gique, etc., pour leur épargner les incon-
véniens qui en pourraient résulter.
l'on choisissait, ou plusieurs fleurs amalga-
mées, et cela successivement.
Qu'arrivait-il ? il arrivait que les fleurs
donnaient beaucoup d'humidité à la poudre,
que la confection en était beaucoup plus
longue en raison de l'obligation de visiter les
poudres, pour se convaincre si elles ne pre-
naient pas de l'humidité ; puis l'on était en-
core obligé, si les fleurs n'avaient pas déposé
tout leur arome, d'en ajouter de nouvelles.
L'on faisait cette opération quatre ou cinq
jours de suite, et souvent l'on était forcé
d'augmenter les couches de fleurs, ce qui ne
donnait pas de sécheresse à l'amidon ; puis il
fallait tamiser les poudres et les mettre dans
un endroit très-sec, pendant quelques jours
encore.
Ce n'était pas tout : quand on avait été les
fleurs, l'on retamisait la poudre de nouveau,
dans un tamis très-fin, et cela pour éviter
qu'il ne restât quelques parcelles des fleurs,
qui auraient causé une humidité, et
n'auraient pas permis de conserver ces
poudres.
Donc, perte de temps pour le parfumeur,
dommage dans ses intérêts, puisque, si sa
poudre s'était moisie, il lui eût été impos¬
CHAPITRE II.

Poudre à l’Ambre gris (1).

Vous commencez par vous en approvi-


sionner. Cette substance est légère et très-
odoriférante ; mais son odeur se développe
bien plus encore lorsqu'elle est mêlée avec
une petite quantité d'autres aromates.
Le bon ambre gris se reconnaît lorsqu'en
le piquant avec une aiguille chaude, il rend
un suc gras et odoriférant. Il est dissoluble
en partie dans de l'esprit de vin , et il peut
conséquemment être propre aussi pour la
confection des poudres.
Quoique l'ambre, lorsqu'on le met sur le
feu, se fonde et se réduise en une résine li-
quide il est facile, par une plus forte des-
,
sication, de le rendre très-dur, et ensuite
de le réduire en poudre.
C'est avec cette poudre que l'on confec-
tionne celle que l'on vend sous le nom
de poudre à l'ambre gris.

(1) L'ambre gris se rencontre sur les bords de la


mer en morceaux plus ou moins gros. Il s'en trouve
quelquefois du poids de cent livres et plus.
portionnée à l'amidon avec lequel l'on fa-
brique la poudre dite à la fleur d'oranger.

CHAPITRE IV.

Poudre à la Jonquille.

Les jonquilles fleurissent au mois de mars,


dans les pays méridionaux, et en mai et juin,
dans les environs de Paris.
L'on peut en avoir cependant plus tôt chez
les jardiniers fleuristes, mais elles sont
moins odorantes que celles qui viennent
en pleine terre, et que le soleil a vivifiées.
La jonquille double a la réputation d'a-
voir une odeur plus suave : c'est une erreur ;
la simple au contraire est beaucoup plus
odorante et conserve son parfum plus long-
temps.
C'est cette dernière qu'il faut faire sécher,
pour en obtenir la poudre, que l'on tamisera
avec précaution.
Il ne faut pas faire sécher ces fleurs au
soleil, mais dans des vases de fer-blanc,
parce que cette matière pompe moins, et di-
minue conséquemment moins l'arome.
On met les vases dans un four tiède, et
connues des jardins et dont les odeurs frap-
pent l'odorat lorsqu'on les approche.
Au contraire les mousses sont sans fa-
veur. Il y en a qui croissent sur différens
arbres, qui ne servent à rien, pas même à
brûler, puisqu'étant mises au feu elles rou-
gissent et se réduisent en cendre sans pren-
dre ni communiquer aucune flamme ; il est
donc impossible d'en extraire aucune es-
sence.
CHAPITRE VI.
Poudre à l'OEillet.
Sûrement, de toutes les poudres dont se
couvrent la tête les personnes qui en met-
tent encore, la poudre à l'oeillet n'est pas
la moins agréable par son odeur. Serait-il
possible en effet qu'elle ne plût pas infini-
ment, ayant une odeur aussi suave que
celle de l'oeillet ?
Après les fleurs à odeur forte et péné-
trante, l'oeillet est peut-être la fleur dont
l'odeur soir la plus douce, la plus subtile et
la plus aromatique.
A ne parler que des oeillets eux-mêmes,
combien n'aurait-on point à s'étendre sur
leurs formes, leurs couleurs, leur élégance
poudre bien tamisée et faite avec de bon
amidon blanc et sec, l'on met un lit de fleurs
d'oeillet ; sur un second lit de poudre, un
second lit de fleurs, en ayant soin que la
poudre soit bien couverte, et ainsi successi-
vement, le lit de fleurs couvrant toujours la
poudre.
Il faut laisser la poudre s'imprégner de
l'odeur pendant vingt-quatre heures. Au
bout de ce temps, ou remue la poudre et les
fleurs, que l'on laisse ensemble encore vingt-
quatre heures. L'on passe ensuite la poudre
pour en retirer les fleurs. L'on en remet des
fraîches, également par lit de poudre et de
fleurs, et l'on renouvelle la même opération
trois ou quatre jours de suite : l'odeur de la
fleur est suffisamment amalgamée avec la
poudre.
On retire alors les fleurs en tamisant la
poudre dans le tamis le plus fin.
Il faut avoir soin de la déposer à l'abri de
toute humidité, dans des boîtes bien sèches,
bien fermées ; et, comme il est impossible
qu'il n'y ait pas toujours à la poudre un fond
d'humidité produite par les fleurs il faut la
,
remuer tous les jours, jusqu'à ce que l'on
soit convaincu qu'il n'en reste plus.
poudre et dans celle à l'oeillet. Comme dans
celle-ci, l'on met un lit de fleurs sur un lit
de poudre, et successivement on laisse la
poudre s'imprégner de l'odeur de la giroflée
pendant vingt-quatre heures. On la remue
avec les fleurs, on la laisse encore s'impré-
gner de l'odeur pendant le même temps ; on
la remue de nouveau, on la tamise, on remet
de nouvelles fleurs, trois ou quatre jours de
suite ; puis, l'on passe la poudre au tamis le
plus fin, on l'enferme dans des boîtes bien
sèches, et l'on a le même soin de la remuer
de temps à autre dans l'année.

CHAPITRE VIII.
Poudre à la Julienne.

La julienne, ou juliane, est une plante


qui croît dans les haies, et que l'on cultive
avec soin dans les jardins. Ses fleurs sont
de couleur ou blanche, ou purpurine, ou
même diversifiée. Son odeur est suave et
très-agréable. Elle se fait sentir davantage
après le soleil couché que pendant le jour.
L'on donne aussi à la julienne le nom de
violette giroflée des dames, ou giroflée
musquée.
CHAPITRE X.

Poudre au Reséda.

le réséda, que l'on appelle aussi herbe d'a-


mour, est une plante annuelle. Ses tiges
sont cannelées, découpées, crêpées et d'une
saveur amère. Les rameaux soutiennent des
épis de fleurs hermaphrodites, en forme de
thyrses. Il est peu de plantes d'une odeur
plus pénetrante et plus agréable.
L'on confectionne la poudre au réséda
comme celle dont il vient d'être question
dans les chapitres précédens. L'on corrige
néanmoins cette poudre par celle à la rose ;
il ne faut mettre qu'un tiers de celle-ci, sur
deux tiers de poudre au réséda.
CHAPITRE XI,

Des Poudres diverses.

Quant aux poudres à l'héliotrope, aux


mille fleurs, au bouquet, à la bergamotte,
poudre de Flore, poudre à la vanille, à la
frangipane, à l'oeillet double, à la vanille
blanche, poudre aux mille fleurs, etc., l'on
TITRE VII.
Des Sachets odorans.

CHAPITRE Ier.
Sachets pour parfumer le Linge dans les
armoires, les Parures dans les cartons, etc.

Vous prenez des feuilles de roses, d'oeil-


lets musqués, de jacinthe simple, de la fleur
de lavande, des feuilles de baume et un peu
de feuilles de marube blanc.
Vous les faites sécher à l'ombre ; quand
elles sont bien sèches, vous les saupoudrez
avec des poudres de girofle, de muscade,
de macis ou musc du mâle des gazelles,
parce qu'il est plus pur ; cependant il est ex-
trêmement fort, et plus il est pur, plus il
absorbe les autres odeurs.
Pour le tempérer il faut y ajouter un peu
de poudre de sucre et un peu d'ambre.
Vous enfermez le tout dans des sachets
de taffetas, de la couleur qui vous plaît le
CHAPITRE III.
Sachet aux Barbes do Montpellier.

Ce sachet ne se compose point d'autant


de fleurs que le précédent.
On lui a donné le nom de sachet aux her-
bes de Montpellier, pour lui faire une répu-
tation analogue aux herbes que l'on re-
cueille dans les départemens méridionaux.
Il faut lui conserver son titre, et se con-
tenter des fleurs qui se cultivent aux envi-
rons de Paris, et qui ne perdront point de leur
arome, par un grand trajet et quelquefois
par ce voisinage d'odeurs, qui corrompent
même les essences dans des flacons, à bien
plus forte raison des fleurs fraîches, sensi-
ble aux moindres émanations.
Ce sachet, me dira-t-on, ne se compose
point de fleurs, mais d'herbages, qui consé-
quemment sont moins susceptibles de s'al-
térer.
Je répondrai que plus les feuilles sont
fraîches, plus l'odeur devient forte lorsqu'on
les met à une dessication modérée, surtout
devant éviter de les réduire en poudre.
Vous prendrez donc des feuilles de thym,
TITRE VIII
Des Pots-pourris.

CHAPITRE Ier.

Pot-pourri à la Jaclathe (1).

La jacinthe est une fleur chérie des ama-


teurs de la belle nature, et elle le mérite à
bien des titres.
Sa diligence à fleurir aux premiers jours
du printemps, son odeur suave et variée,
l'avantage qu'elle a de former un bouquet

(1) La jacinthe est une fleur bleue, rouge, vio-


lette, verte ou blanche, avec le godet incarnat II
y a différentes sortes de jacinthes ; il y en a d'o-
rientales, d'étoffées, de brumales et de panachées.
La jacinthe orientale-fleurit blanc ; elle a un grand
godet et sent bon. La jacinthe étoffée est d'Alle-
magne ; elle fleurit en avril et en mai ; et la jacinthe
panachée ou à panache fleurit en mai, et est fort
belle.
en plus grande quantité que les autres, afin
qu'elle domine, celles qu'on lui ajoute ne
servant pour ainsi dire qu'à sa conservation.
CHAPITRE II.

Pots-pourris divers.

Il est d'autres pots-pourris qui se com-


posent de toutes les fleurs et plantes odo-
rantes ; on les met de même dans des pots
de faïence ou de porcelaine, et, lorsqu'ils
ont acquis l'odeur que l'on désire, on a soin
de les mettre dans des endroits secs. L'on
peut cependant en prendre quelques parcelles
que l'on met dans des pots de faience nom-
més eux-mêmes pots-pourris, d'après leur
destination. On les place sur les consoles
dans les appartemens ; ils y répandent une
odeur suave, qui bien souvent tempère les
émanations désagréables que les ruisseaux
produisent dans Paris.
Il est des pots-pourris confectionnés ainsi
que je viens de le décrire, qui conservent un
arome agréable, et flattent encore l'odorat
après de longues années.
romarin, de rose, auxquels on ajoute un
citron piqué de clous de girofle et du bois de
Rhodes ; on aromatise ensuite ce mélange
avec de l'huile essentielle de bergamotte.
Telle est communément la base de nos
pots-pourris et de nos cassolettes.
Ce dernier nom a été donné à une compo-
sition odoriférante, formée de la réunion de
tout ce qui rend une odeur agréable.
L'on renferme ces aromates dans des vases
de faïence ou de porcelaine, dont le cou-
vercle est percé en divers endroits, afin que
les odeurs s'exhalent et se répandent dans
l'appartement.
L'on fait aussi des cassolettes portatives
de tel métal que l'on veut.
L'usage des parfums est très-ancien, et il
n'est pas négligé de nos jours.
L'on sait que les Indiens ont de tout temps
brûlé des parfums dans des espèces de ré-
chauds, pour recevoir plus magnifiquement
leurs convives.

CHAPITRE II.
Parfum ou Extrait de Portugal.

Les oranges de Portugal ont plus d'odeur


de benjoin, deux gros de graines d'am-
brette (1), un gros de musc et d'ambre ; on
les pulvérise, on les exprimes ou on les
distille.
Si l'on n'en fait qu'un parfum, on laisse
ces matières en poudre, en ayant soin de les
remuer souvent ; ensuite on les met dans
des boîtes bien fermées.
Si on en fait des extraits ou des essences,
on les met dans des bouteilles hermétique-
ment fermées.
Les matières réduites en poudre s'em-
ploient en sachets couverts de taffetas gom-
mé, ou bien l'on en fait des cassolettes pour
parfumer les appartemens.

odeur, propre à fortifier le cerveau ; on l'emploie


aussi en fumigation.
Les chimistes retirent du storax une teinture et
des fleurs, comme ils font avec le benjoin.
(1) L'ambrette est appelée Graine de musc, parce
qu'elle en a effectivement l'odeur. Cette plante croît
en abondance dans le pays de Galam, dans les An-
tilles, et surtout en Arabie et en Egypte. Elle nous
est importée en France par les Hollandais. Les par-
fumeurs font usage de cette graine à cause de son
odeur suave.
rines odorantes, blanches et en étoiles. Ses
semences sont renfermées dans des follicules
rougeâtres, dont on exprime une liqueur
semblable à du miel.
La véritable patrie de cet arbre précieux
est l'Arabie heureuse. Il a été aussi cultivé
dans la Judée, d'où, lui est venu le nom de
baume de Judée. Les femmes turques en
font un grand usage pour conserver la blan-
cheur et la fraîcheur de leur peau. L'on
retire du baume de Judée une huile lim-
pide et fluide, d'une odeur suave, que l'on
emploie pour cicatriser les coupures.

CHAPITRE IV.

Huile de Cameline, ou Camelina.

La cameline est une plante annuelle qui


ne s'élève pas plus haut que le lis, et que
l'on sème de même que lui en Flandre, pour
exprimer l'huile de sa graine.
Cette plante est très-commune aux envi-
rons de Paris, ce qui est un avantage pour le
parfumeur, qui pourra s'en procurer facile-
ment. Elle croît dans les orges, les avoines ;
elle porte des fleurs jaunâtres, eu croix, qui
Il y a deux sortes de noix muscades : l'une
est de la figure d'une olive, on la nomme
muscade femelle : elle est fort en usage ;
l'autre est appelée mâle : elle est plus alon-
gée que la femelle et beaucoup moins aro-
matique.
La muscade mâle, nommée manèque par
les Hollandais, est oblongue, et n'a presque
point d'odeur.
Il est nécessaire qu'un fabricant con-
naisse les formes et les différentes qualités
des objets qu'il tire de l'étranger, afin de ne
point être exposé à des pertes, et plus encore
à discréditer ses compositions.
C'est donc un service à lui rendre que de
lui indiquer celles qui sont nuisibles. La noix
muscade mâle est de ce nombre.
Elle est facile à reconnaître : outre qu'elle
est oblongue et presque sans odeur, elle est
intérieurement panachée de veines noirâtres :
les vers la rongent assez facilement ; et, ce
qu'il y a de plus défavorable par un fabri-
cant, c'est que s'il mêle la muscade mâle
avec la femelle, elle se corrompt.
Voici les moyens usités pour obtenir le
parfum de ce fruit. On le perce avec une forte
aiguille ensuite on le fait tremper dans
:
Cette plante contient beaucoup de sel aro-
matique huileux et cordial. Elle entre aussi
dans la thériaque, ainsi qu'on peut s'en
convaincre dans l'exposition publique que
les pharmaciens de Paris en font dans la salle
de leur jardin.
L'on obtient de l'acorus une huile d'une
odeur agréable, en y ajoutant les zestes d'un
citron piqué, des clous de girofle.
Outre son odeur suave, elle est très-sto-
machique ; en en mettant plein une cuiller
à café dans un verre d'eau, elle apaise les
douleurs de l'estomac ; en s'en frottant les
tempes, et en aspirant l'odeur, elle dissipe
le mal de tête.

CHAPITRE VII.
Huile de Cannelle.

Toutes les parties du cannelliersont utiles :


son écorce, sa racine, son tronc, ses tiges,
ses feuilles, ses fleurs et son fruit ; son odeur
est très-suave et très-pénétrante.
L'on en tire des eaux distillées, des sels
volatils, du camphre, de la cire, des huiles
précieuses ; l'on en compose des sirops, des
a les vertus de la cannelle et qui se dissout
dans l'eau.
On retire aussi, par la distillation de l'é-
corce et de la racine, une huile et un sel
volatil ou du camphre.
Le camphre de la cannelle est très-blanc
et a une odeur beaucoup plus douce que le
camphre ordinaire ; il est très-volatil, s'en-
flamme aussi beaucoup plus promptement,
et ne laisse point de résidu après avoir été
brûlé.
On obtient, par la distillation des feuilles
du cannellier une huile à odeur de girofle.
L'eau distillée des fleurs de cannelle a une
odeur très-agréable. On l'emploie pour ra-
nimer les esprits et pour adoucir les haleines
fortes.
Les fruits donnent deux sortes de substan-
ces. On en tire par la distillation une huile
essentielle dont l'odeur tient du girofle, du
genièvre et de la cannelle : par la décoction,
on en tire une espèce de graisse d'une odeur
pénétrante, de la couleur et de la consistance
du suif, que l'on met en pain comme le sa-
von et qui serait très-propre à employer
pour faire la barbe.
La compagnie hollandaise l'apporte en
y en a qui sont souvent congelées, celle
d'anis surtout.
Voyez au chapitre X ci-après, page 157,
ce que je dis sur la propriété que possèdent
les huiles d'Asie, d'Afrique et d'Amérique,
et par laquelle elles diffèrent de nos huiles
essentielles d'Europe.
Les Hollandais, qui s'emparent de tous ces
produits, apportent ces huiles distillées,
mais quelquefois elles sont altérées.
Voici la manière de s'en convaincre.
Les marchands, surtout pour les huiles qui
sont rares et chères, y mettent de l'huile de
ben ou de l'esprit de vin, ou quelques autres
huiles essentielles de peu de valeur.
Ils jettent une goutte de ces huiles sur du
papier : si elle est pure, elle s'évapore à une
douce chaleur, sans laisser de tache au pa-
pier, ni graisse, ni transparence. Elle doit
aussi se dissoudre entièrement dans l'esprit
de vin ; mais elle ne doit pas rendre l'eau
laiteuse, ni donner au linge qui en serait
imbibé une odeur térébenthinée.
Le musc qui se trouve dans la poche de
l'animal n'est pas aussi bon, parce qu'il
n'est pas encore mûr. Ce n'est même que
dans la saison du rut qu'il acquiert toute sa
force et toute son odeur. Dans cette même
saison du rut, l'animal cherche à se débar-
rasser de cette matière trop exaltée, qui lui
cause des picotemens et des démangeaisons.
Le musc nous vient des Indes orientales
et principalement du Tonkin,
On le trouve dans le commerce, ou séparé
de son enveloppe ou renfermé dedans.
Les Indiens sont sujets à falsifier cette
substance.
Celle qui est sans enveloppe doit être
sèche, d'une odeur très-forte, d'une couleur
tannée, et d'un goût amer.
Étant mise sur le feu, elle doit se consom-
mer entièrement, si elle n'est point falsifiée
avec de la terre.
L'enveloppe qui contient le musc doit être
couverte d'un poil brun ; c'est la peau de l'a-
nimal même. Lorsque le poil est blanc, il in-
dique que c'est du musc du Bengale, qui est
inférieur à celui du Tonkin.
Le musc est un parfum extrêmement fort,
mais peu agréable s'il n'est tempéré par
et de se précipiter au fond sang rien perdre
de leurs vertus. L'huile de girofle, celle de
cannelle, en fournissent des exemples.
Les huiles aromatiques se composent avec
toutes les plantes odorantes et huileuses que
l'on cultive en France. Le parfumeur peut
les confectionner de même ; elles seront
aussi odorantes que celles qu'on apporte
d'Amérique, lui coûteront beaucoup moins
cher, et il en obtiendra les mêmes résultats.

CHAPITRE XI.

Huile de Ben.

On retire par expression de l'amande de la


noix de ben une huile épaisse et une huile
essentielle.
Les parfumeurs la recherchent beaucoup
à cause de sa propriété pour tirer l'odeur des
fleurs.
L'amande de la noix de ben ne se rancit
presque jamais, et, étant sans odeur, elle
n'altère jamais celle des fleurs.
Pour obtenir cette huile, on prend un
vaisseau de terre large par le haut, étroit par
le bas ; l'on y arrange de petits tamis de
Lorsqu'elles sont sèches, elles rendent
beaucoup moins d'huile. Elles ne sont pas
susceptibles non plus de se conserver aussi
long-temps que les fraîches.
L'amande, en vieillissant, perd sa partie
aqueuse, s'évapore et devient rance.
A quelque usage qu'on veuille l'employer,
il faut ôter la pellicule jaune contenant une
poussière qui devient trop souvent nuisible.
Les meilleurs amandes viennent du Lan-
guedoc, de la Touraine. Cependant celles
d'Avignon leur sont encore préférables.

CHAPITRE XIII.
Huile de Noisette.
De toutes les huiles, celle de noisette est
et doit être une des plus douces, des plus
suaves et des plus abondantes. Elle est si
susceptible d'amalgame avec les essences,
que, comme l'huile de ben est chère et rare,
on y supplée souvent par celle de noisette.
C'est celle qui se conserve le mieux, ainsi
que celle d'olive que l'on nomme huile
vierge.
On la retire par expression comme celle
de ben.
lument que celui-ci que l'on cultive géné-
ralement en France. Il croît abondamment
en Italie, en Provence et même en Espagne ;
enfin, on le cultive maintenant dans tous
les jardins, qu'il parfume par son odeur aro-
matique et des plus agréables.
Les différentes sortes de thym dont je
viens de parler ont une odeur suave, un
goût pénétrant, chaud, aromatique, et elles
contiennent toutes beaucoup d'huile et de
sel essentiel. L'on peut conséquemment faire
de l'huile de thym, avec l'une ou l'autre de
ces diverses espèces.
Pour obtenir d'excellente huile, il faut
que le thym soit bien fleuri, qu'on le cueille
par un temps sec et chaud. L'on emploie la
fleur et non le corps de la plante.
On prend quatre pintes d'eau pour deux
livres de fleurs ; lorsque l'alambic est
plein, on le ferme hermétiquement, et on le
tient sur un petit feu pendant six heures au
moins. Il faut faire en sorte que la chaleur
ne soit pas trop forte, et même il faut qu'on
puisse tenir la main sur l'alambic sans être
incommodé.
Après cet intervalle de temps, on retire
l'alambic du feu, et on ne le débouche que
dent ; que le thym sauvage était le petit
serpolet. Cette plante-ci a sur la première
l'avantage de n'avoir pas besoin d'être cul-
tivée ; on la trouve en abondance dans tous
les lieux incultes, montagneux et sablonneux,
même dans les champs, dans les pâturages,
en un mot presque partout. Elle est, ainsi que
le thym, d'une odeur fort agréable. Ses fleurs
se conservent tout l'été ; elle l'emporte à cet
égard sur le thym des jardins, dont les fleurs
ne paraissent qu’au printemps.
Pour faire l'huile de serpolet, l'on suit ab-
solument les mêmes procédés que pour l'huile
de thym ; on la sépare de même d'avec les
flegmes.
Les infusions de serpolet sont bonnes pour
les pâles couleurs.
Si on prenait de la poudre de serpolet
comme on prend le tabac, elle produirait le
même effet que lui.

CHAPITRE XVI.

Huile d’Hysope.

L'on distingue plusieurs sortes d'hysope,


comme l'on distingue plusieurs sortes de
marjolaine et la lavande ( dont il sera bientôt
question), le romarin est une plante tres-aro-
matique et dont on peut faire de l'huile essen-
tielle, ainsi que des plantes précédentes.
Le romarin, autrement nommé encensier,
est un arbrisseau qui naît abondamment et
sans culture dans les pays chauds et secs,
comme en Espagne, en Italie, en Langue-
doc et en Provence. On le cultive aussi dans
les jardins. Ses feuilles sont étroites, d'un
vert brun en dessus et blanches en dessous.
Elles sont peu succulentes, mais elles sont
d'une odeur forte, aromatique et agréable.
Il est d'autres romarins, dont les uns ont
les feuilles semblables au fenouil, dont les
autres ont la graine noire. Il en est qui nais-
sent sur les rochers. Ceux-ci sont presque
toujours stériles.
Tout le romarin sent un peu le camphre
ou l'encens ; c'est pour cela qu'on le nomme
aussi encensier.
L'eau dite de la reine de Hongrie est tirée
par la distillation des fleurs et des calices du
romarin mis en digestion dans de l'esprit de
vin : l'on y ajoute quelquefois les jeunes
feuilles pour la rendre plus forte.
Le romarin produit par la distillation une
même manière et par les mêmes procédés
que ceux employés pour extraire l'huile de
thym. (Voyez à cet égard le chapitre XIV
ci-dessus.)
Cette plante n'est point sujette à se pou-
rir, ni même à se faner, parce qu'elle est
naturellement sèche. On peut conséquem-
ment en extraire l'huile en tout temps.
Il est encore une autre marjolaine dont on
peut aussi extraire de l'huile : c'est le vrai
marum ou la marjolaine de Crète, qui est
une plante aromatique de la famille des
chamadris. On la trouve en abondance dans
la Provence, aux îles d'Hières, autour de
Toulon, et dans les environs de la ville de
Grasse. Elle est de la hauteur d'un pied ; ses
tiges sont ligneuses, blanches, et velues
comme celles de thym. Ses feuilles sont sem-
blables à un fer de lance et ressemblent un
peu à celles du serpolet. Elles sont d'une sa-
veur très-âcre, et d'une odeur très-aromatique.
Le marum, qui croît dans les pays méri-
dionaux, ne nous parvient qu'entièrement
desséché.
Cette plante distillée avec de l'eau (ainsi
que je l'ai expliqué aux chapitres précédens)
fournit beaucoup d'huile essentielle.
ses intérieurement sont spécifiques pour la
perte de la parole causée par des indiges-
tions ou des surchargemens d'estomac.
J'ai indiqué, au chapitre XIII du titre II,
le moyen de reconnaître la falsification des
huiles distillées de lavande, de thym, etc.,
que l'on apporte de la Provence et du Lan-
guedoc ; j'engage les parfumeurs à ne pas
négliger ces essais, s'ils veulent conserver
leurs pommades, odeurs, etc.
On peut aussi, pour faire de l'huile de la-
vande, se servir du procédé suivant : vous
prenez deux livres de fleurs et de feuilles de
lavande que vous écrasez un peu avec le pi-
lon et les mettez dans quatre pintes d'eau.
Vous versez le tout dans une cucurbite que
vous couvrez bien. Vous mettez ensuite ces
fleurs en digestion sur un feu doux et cou-
vert, l'espace de vingt-quatre heures, afin
de donner à l'huile le temps de se séparer de
la fleur.
Au bout des vingt-quatre heures, vous
adaptez le chapiteau, et vous bouchez avec
soin toutes les jointures ; puis, vous distillez
au bain-marie.
Les flegmes couleront d'abord seuls, en-
suite ils seront accompagnés d'huile. Lors¬
l'Italie l'a fait passer jusqu'à nous. Elle est
admirable par sa forme, son odeur et sa
durée. Elle ressemble aux jacinthes par sa
figure et la découpure de ses tuyaux ; mais
elle en diffère par l'étendue de ces mêmes
tuyaux, qui sont une fois plus grands que
ceux de la jacinthe.
La tige de la tubéreuse s'élève de trois à
quatre pieds, tandis que celle de la jacinthe
reste basse. La jacinthe fleurit au prin-
temps, et la tubéreuse ne fleurit qu'en
e'té et en automne, à moins qu'on ne l'avance
à l'aide de la chaleur des couches ou autre.
Il y a des tubéreuses simples et d'autres
doubles, elles sont blanches les unes et les
autres ; mais il serait difficile de dire si les
simples ont plus d'odeur que les doubles ;
l'on aperçoit même que leur arome est égal.
Alors on peut les prendre indifféremment
pour la fabrication de l'huile odorante.
Pour extraire l'odeur de la tubéreuse,
vous l'infusez dans la meilleure huile, en
ayant l'attention d'ôter le vert de la queue
de la fleur ; vous la laissez infuser pendant
vingt-quatre heures, en ayant aussi soin
de la remuer trois ou quatre fois dans cet
intervalle. Ensuite vous la passez dans un
lève une tige ; qui, au printemps, porte à
son sommet des fleurs semblables à celles
du narcisse ordinaire, mais plus petites,
jaunes, et très-odorantes ;
La jonquille à petites fleurs, qui ne dif-
fère de la précédente qu'en ce qu'elle est
moins grande en toutes ses parties, et qu'elle
rapporte moins de fleurs ;
Et la jonquille àfleurs doubles, différant
des autres en ce qu'elle jette beaucoup de
fleurs doubles qui ont de la ressemblance
avec celles de l’anémone.
Etant toutes fortement odorantes (quoi-
que les simples le soient plus que les doubles),
elles peuvent toutes recevoir les mêmes des-
tinations.
Pour faire l'huile de jonquille, ou à la
jonquille, on cueille la fleur de grand ma-
tin, parce qu'elle a plus d'odeur et plus de
fraîcheur : on la met infuser dans la meil-
leure huile que l'on puisse avoir, soit l'huile
de ben, soit toute autre aussi fine.
On pourrait aussi l'étendre sur des toiles
imbibées d'huile que l'on serait obligé de
presser après pour en exprimer toute l'huile,
lorsqu'elle serait suffisamment imprégnée
de l'odeur, ainsi que cela se pratique dans
La fleur du jasmin, jaune ne peut pas s'em-
ployer pour la composition des huiles ; l'on
n'en retirerait qu'une odeur insipide.
La fleur du jasmin blanc est au contraire
d'une odeur très-suave. Cette odeur est si
délicieuse qu'on a tâché de la transporter
dans différens fluides.
Les fleurs de jasmin ne produisent point
d'eau odorante par la distillation : ainsi ce
que l'on appelle essence de jasmin, qu'on
nous apporte d'Italie, n'est qu'une huile de
ben aromatisée par les fleurs de jasmin. Pour
y parvenir ; l'on imbibe du coton d'huile de
ben, et l'on dispose ce coton lits par lits,
en les entremêlant d'autant de lits de fleurs
de jasmin : le coton s'imbibe de l'odeur. On
exprime ensuite l'huile, qui est alors fort
aromatique et conserve assez cette odeur, si
les flacons sont bien bouchés.
On pourrait, en s'y prenant à peu près de
même, faire contracter au sucre une odeur
de jasmin.
Pour faire acquérir à l'esprit de vin l'odeur
de jasmin, qu'il n'acquerrait pas même par
la distillation, il ne s'agit que de verser de
l'esprit de vin sur l'huile de ben suffisam-
ment aromatisée avec le jasmin, ensuite
velues, dentelées à leurs bords, d'une odeur
de citron-poncire fort agréable, mais d'un
goût âcre. «
L'huile de citronnelle peut se faire comme
celle du romarin, ou comme celle de la
lavande.
CHAPITRE XXIV.
Huile de Rose.
La famille des roses est peut-être la plus
nombreuse que l'on connaisse. Elle est aussi
et conséquemment la plus variée. Néan-
moins toutes les roses, à l'exception d'un
petit nombre, peuvent être employées pour
la composition de l'huile de rose.
Ainsi, quelle que soit la feuille de rose
(excepté toutefois la jaune qui est inodore),
on peut s'en servir. Il faut seulement qu'elle
soit fraîchement cueillie et sans humidité.
On compose l'huile de rose en faisant infu-
ser les fleurs dans la meilleure huile possible.
On met une demi-livre de fleurs par livre
d'huile ; on les laisse infuser pendant vingt-
quatre heures, en ayant le soin de les remuer
pendant ce temps au moins trois ou quatre
fois. Ensuite on passe l'huile dans un cane¬
tion. Vous les remuez trois ou quatre fois
dans le jour. Vous passez l'huile dans un
canevas, l'exprimez fortement, renouvelez
les fleurs jusqu'à ce que votre huile soit bien
odorante ; vous la repassez de nouveau et la
clarifiez.
L'on pourrait aussi mettre les fleurs par
couches sur des toiles imbibées d'huile ;
mais je ferai la même observation que pour
l'huile de jonquille, et conseillerai l'infusion
de préférence à ce procédé.
L'odeur de l'oeillet, approchant beaucoup
de l'odeur du girofle, si l'on voulait renfor-
cer l'odeur de l'huile d'oeillet, l'on pourrait
y mettre par livre d'huile un gros d'huile
essentielle de girofle. Il faudrait les mê-
ler de manière que les odeurs fussent amal-
gamées et assez confondues pour ne pouvoir
pas être distinguées.
L'on indique, comme un moyen de rem-
placer l'huile d'oeillet, une composition
d'huile de jasmin, d'huile de fleurs d'oranger,
et d'huile essentielle de girofle. Il n'y a pas
de doute que si l'odeur de l'huile de girofle
y est assez forte pour que les autres ne fas-
sent guère que la nuancer un peu, l'on ne
puisse faire prendre le change. Mais il faut
TITRE X.
«
De la Fabrication des Savons pour la
Toilette, et des Savonnettes.

CHAPITRE Ier.

Fabrication des Savons pour la Toilette.

L'essentiel, pour bien opérer, est d'avoir


d'excellent savon, de le purger et de le fa-
briquer dans la belle saison.
Pour obtenir un savon très-supérieur, il
faut le confectionner de la manière suivante :
On prend du savon qu'on coupe par mor-
ceaux, et qu'on fait fondre au bain-marie ou
à un feu doux, avec de l'eau de rose, de l'eau
de fleur d'oranger et du sel fin.
Pour vingt-quatre livres de savon, on
prend quatre pintes d'eau de rose, quatre
pintes d'eau de fleurs d'oranger et deux bonnes
von pour les savonnettes nommées auxfines
herbes, avec des eaux distillées de thym,
de marjolaine, de lavande, de romarin, de
sauge, d'hysope, etc., etc. Le parfum des
fines herbes s'y adaptera mieux.

CHAPITRE II.

Autre Manière de fabriquer le Savon pour la


Toilette.

On fait fondre, dans trois chopines d'eau,


six livres d'excellent savon blanc : quand il
est bien fondu, on le passe dans un linge,
on le remet de suite dans la chaudière, sur
un grand feu, pour le faire monter ; on y
ajoute une chopine d'eau, une cuillerée de
sel, on le tourne et on le fouette jusqu'à ce
qu'il gonfle ; alors on le retire un peu du
feu en le fouettant toujours, jusqu'à ce qu'il
soit assez enflé.
On le remet de nouveau sur le feu en
tournant toujours, jusqu'à ce qu'il soit
monté. Alors on le retire et on le coule dans
une caisse préparée.
Lorsqu'il est pris, on le retire de la caisse
et on le coupe par briques, selon la forme
de ne les mettre que dans une juste propor-
tion.
Assez communément, on emploie, pour
donner une odeur suave au savon, de l'es-
sence de bergamotte, de citron de Portugal,
de l'huile essentielle d'anis ou de fenouil. Cela
lui procure une odeur aussi agréable que
celui nommé savon de Windsor.
CHAPITRE III.
Des Savonnettes.

L'on prend six livres de savon que l'on


coupe le plus mince possible. On le fait
fondre dans une chopine d'eau (une pinte si
l'on double le savon) dans laquelle on aura
préalablement fait bouillir une demi-dou-
zaine de citrons coupés par morceaux et en
plus grande quantité si l'on veut. On passe
ensuite le tout dans un linge avec expression.
Le savon étant fondu, on le retire du feu,
on ajoute trois livres d'amidon en poudre,
un filet (ou plus selon la quantité ) d'essence
de citron ; on mêle le tout dans le savon et
on le pétrit bien.
Lorsque la pate est faite, on roule les sa-
vonnettes de la grosseur que l'on veut.
Quand elles sont bien épluchées, on les
fait sécher, afin de parvenir à les réduire en
poudre très-fine.
On mêle cette poudre dans le savon et on
le parfume ensuite avec les essences qui lui
conviennent le mieux.
Les savonnettes teintes avec du bleu d'in-
digo, du bois d'Inde, etc., sont aujourd'hui
avec raison très-peu recherchées. Elles doi-
vent même laisser à la peau une teinte qui
n'est pas naturelle, et qui force de passer à
se laver le visage un temps qui pourrait être
mieux employé.
Le parfumeur doit calculer son intérêt,
et conserver sa réputation de bon fabricant.
Il doit éviter de multiplier les dépenses en
ajoutant des herbages inutiles qui ne boni-
fient pas ses savons, et qui quelquefois
font tort au débit, par la crainte que peut
concevoir l'acheteur en lisant une si longue
nomenclature de plantes, de fleurs, d'essen-
ces, etc., de ne pouvoir pas se les procurer
à cause de la cherté du prix.
Il est plus avantageux pour un négociant
de vendre beaucoup avec un bénéfice mo-
déré, que de vendre peu avec un bénéfice
TITRE XI
Eaux diverses et Elixirs.

CHAPITRE Ier.

Eau divine.

Pour confectionner cette eau, l'on prend


deux gros d'essence de bergamotte, un gros
et demi d'essence de citron, huit onces de
fleurs d'oranger, quatre pintes d'esprit de
vin à trente degrés et sept pintes d'eau, on
laisse cette eau cinq ou six jours dans un
vase bien bouché, et si elle est un peu trouble
on la passe à travers un papier gris. Cela
n'est indispensable qu'autant que cette eau
ne serait pas très-limpide.
Le parfumeur qui la composera peut se
donner le plaisir d'en faire avec une demi-
bouteille une grande bouteille de liqueur :
On peut faire de l'eau-de-vie de lavande
rouge aromatique, en joignant à l'eau-de-
vie et à la lavande, de la sauge, de l'hysope,
de la véronique, de la rose de Provins, de
la mélisse, de l'armoise, de l'aigremoine,
de l'absinthe, du fenouil, du baume ; comme
on en peut faire de l'ambrée, en joignant
à la lavande et à l'eau-de-vie différentes
sortes de mucs ou d'ambres ; à la berga-
motte, en y joignant de l'essence de berga-
motte ; à la rose et à d'autres odeurs, en y
joignant des fleurs de rose en quantité do-
minant la lavande, ou des essences des fleurs
dont on veut faire dominer les odeurs.

CHAPITRE III.
Elixir dit de longue Vie.
Pour faire cet élixir, il faut se procurer
neuf gros de bon aloès socotrin (1), un gros
de racine de gentiane, un gros de safran du
Gatinais, un gros de rhubarbe, un gros
d'agaric blanc, et deux gros de thériaque.

(1) Cet aloès est le plus fort amer que l'on con-
naisse : c'est pour cela que le peuple dit amer
comme chicotin, au lieu d'amer comme socotrin.
gros d'aloès, deux gros de girofle, trois
gros de muscade, une demi-once de safran,
un gros de macis, une once de cannelle.
L'on concasse toutes ces substances, et on
les met infuser pendant huit jours dans cinq
pintes d'esprit de vin à trente degrés. En-
suite l'on passe la liqueur dans un linge et
l'on exprime fortement le marc.
L'on mêle à cette liqueur seize livres de
sirop de capillaire, et une livre d'eau de
fleurs d'oranger, puis l'on fouette ce liquide
afin de bien mêler toutes les substances,
ensuite on le met en bouteilles bien bou-
chées.
Lorsqu'il est éclairci, on le tire par incli-
naison et on le filtre au papier.
Cet élixir est très-recherché et le mérite.
L'on peut obtenir par cet élixir uu goût plus
exquis, en le distillant avant d'y ajouter le
sirop de capillaire et l'eau de fleur d'oran-
ger. Le parfumeur pourra s'il le veut, lors-
qu'il aura rempli les bouteilles qu'il croira
nécessaires à sa vente, conserver un peu de
cet élixir et en faire de la liqueur, en ajou-
tant la quantité de sucre qui lui conviendra.
élixir odontalgique. D'où lui vient ce nom de
Greenough ? Il y a tout lieu de penser que
c'est le nom de l'auteur qui a composé cette
eau, ou teinture, ou élixir odontalgique ; car
il n'y a ni dans les plantes ni dans les sub-
stances aucun individu du nom de Gree-
nough (1).
Cette eau ou cet élixir aura été trouvé bon,
et l'on se sera appliqué à sa composition,
sans s'occuper de connaître l'origine de la
dénomination, qui se sera perdue, comme
tant d'autres, dans l'obscurité des temps.
Suivant les gens de l'art, cette eau ou cet
élixir se fait par trois infusions simultanées.
Pour la première infusion, l'on prend trois
pintes de vin blanc dans lesquelles on fait
infuser trois onces de racine de patience
(que l'on épluche et que l'on coupe par tran-
ches) avec deux onces de cochléaria et deux
onces de bois de gaiac râpé ;
Pour la seconde, l'on prend six gros de
clous de girolle et six gros de cannelle fine,

(1) Il en doit être de même de l'Eau balsamique


de Botot, dont je connais le nom, et dont je n'ai
trouvé la composition dans aucun des ouvrages que
j'ai consultés.
L'on en tire de l'huile d'un bleu de saphir
d'une odeur douce et agréable.
Des naturalistes assurent qu'elle apaise le
mal de tête et guérit das coliques.

CHAPITRE VIII.

Eau de Cerfeuil musqué.

Cette plante n'est pas la même que le cer-


feuil que l'on met dans les salades, les her-
bes, etc.
Ses fleurs ressemblent à la fougère, ce qui
fait que quelques personnes ont cru devoir le
nommer fougère musquée.
L'on extrait de cette plante une essence de
musc qui conserve son odeur aussi long-
temps que celle qu'on obtient du musc ; elle
est cependant moins forte et conséquemment
moins susceptible d'attaquer les nerfs.
Je ne dois pas omettre de dire ici que le
cerfeuil, plante potagère,étant de sa nature
apéritif, rafraîchissant et convenant dans les
maladies chroniques, ainsi que dans celles
de la peau, et conséquemment convenant
pour la parure, on trouve toujours chez les
apothicaires une eau de cerfeuil distillée.
qui l'emploieront en aient toujours en re-
serve, afin d'en imbiber les cheveux à me-
sure qu'ils pousseront ; sans cela il y aurait
une trop grande disparate entre les cheveux
et les racines.
Un autre inconvénient qui est encore plus
désagréable, c'est que cette eau peut noircir
la peau, et que l'on aurait beaucoup de
peine à ôter la teinte dont elle s'imprégnerait.
Les perruques, si fort en usage aujourd'hui,
préviennent ces inconvéniens.
L'on peut à toute force s'en servir pour
les sourcils et les paupières, en prenant sur-
tout pour ces dernières les plus grandes pré-
cautions.
Je vais indiquer la manière de confection-
ner cette eau. L'on prend deux onces d'argent
vierge que l'on met dans une terrine. L'on
y verse trois onces d'acide nitrique de la
meilleure qualité. On place ensuite sa ter-
rine à une chaleur forte, afin de parvenir à
la dissolution de l'argent.
Lorsqu'il est dissous, et qu'il prend la
forme des cristaux, on décante l'acide nitri-
que, et on ajoute à la dissolution une pinte
d'eau distillée de lavande.
plasmes propres à apaiser les douleurs vives
et les inflammations.

CHAPITRE XII.

Eau de Morelle.

La morelle des jardins est excellente con-


tre les dartres. Son suc mêlé avec de l'esprit
de vin guérit les boutons et toutes les dé-
mangeaisons de la peau.
Il faut bien se garder de prendre intérieu-
rement de ces fruits, ils sont très-dangereux ;
mais l'usage extérieur de toute la plante est
très-favorable.
On fait infuser ses feuilles dans de l'eau-
de-vie, que l'on distille après, et que l'on
peut rendre agréable en y ajoutant un peu
d'essence de citronnelle.

CHAPITRE XIII.

Eau de Belle-Dame.

Les Italiens ont donné à cette plante le


nom de bella dona qui signifie belle dame,
et cela, parce que les dames d'Italie font
avec le suc ou l'eau distillée de cette plante
CHAPITRE XV.

Eau d'Ache des Montagnes.

Les feuilles de l'ache des montagnes sont


faites comme celles de l'ache des marais,
mais plus larges.
Cette plante répand une odeur très-aro-
matique. Sa racine confite dans le vinaigre est
un préservatif contre le mauvais air.
On en fait aussi un excellent vulnéraire.
Lorsqu'il vient des boutons dans la bou-
che, l'on mâche de cette racine infusée dans
le vinaigre, et cette incommodité cesse en
moins d'une heure.

CHAPITRE XVI.

Eau et Vinaigre d'Angélique (1).

Les racines d'angélique que l'on emploie


pour ces deux compositions doivent être
choisies avec soin par les parfumeurs.
Celles des Alpes, des Pyrénées et des

(1) Cette plante est ainsi surnommée à cause de


sa grande vertu.
nienne est d'ôter les rides du visage, de
rendre la peau très-belle (en s'en servant
pendant quelque temps soir et matin), de
blanchir les dents, de raffermir les gencives
et d'empêcher la mauvaise odeur de la
bouche.
On la compose, en faisant dissoudre du
benjoin, de l'encens et de la gomme arabi-
que, une once de chaque, dans trois pintes
d'esprit de vin ; en y ajoutant du girofle, de
la muscade, une demi-once de chaque, du
pignon (1) et des amandes douces, une once
et demie de chaque, de l'ambre et du musc,
deux grains de chacun. On pile le tout et on
le fait infuser, deux ou trois jours, en le re-
muant chaque jour une ou deux fois. On y
ajoute ensuite trois demi-setiers d'eau de
rose, et on le distille pour en obtenir deux
pintes et demie.
Dans le cas où l'eau serait trop spiritueuse,
on la couperait avec un peu d'eau très-pure.

(1) Le pignon est le noyau de la pomme de pin,


qui est doux, agréable, et d'une substance grasse
et huileuse.
c'est au bain de vapeur, qui serait encore
préférable à celle au bain-marie. L'action
du feu sur le vaisseau ou l'alambic dont
on se sert faisant bouillir l'eau, la chaleur
qui le frappe fait élever les parties les plus
volatiles et les sépare des parties gros-
sières.
Il faut éviter avec soin que l'ébullition soit
trop forte, dans la crainte que la distillation
ne perce les jointures du vase ou de l'alam-
bic, et qu'elle ne s'évapore, lorsqu'il faut
que tout soit exactement concentré.
Par la distillation l'on tire de l'eau-de-vie
l'esprit de vin, qui est la base des extraits,
des essences et des esprits.
L'esprit de vin est la partie de l'eau-de-
vie distillée dont on a tiré la partie flegma-
tique qui lui était restée après la première
distillation.
L'esprit de vin rectifié est celui que l'on
a repassé une fois ou deux à l'alambic, pour
le débarrasser totalement de ses flegmes et lui
donner plus de degrés.
Pour bien faire cette rectification ou ce
repassage de l'esprit de vin à l'alambic, lors-
que l'on en a retiré à peu près les deux tiers,
selon sa force, l'on ôte ce qui reste de l'a¬
Pour cette opération, on prend deux pin-
tes d'esprit de vin rectifié, dans lesquelles
on met deux livres d'huile ou deux livres de
pommade double, soit à la rose, soit au jas-
min, ou aux autres odeurs que l'on a en
huile ou en pommade ; on laisse ces objets
infuser environ quinze jours en été et hors la
présence du soleil, en ayant surtout le soin
de les remuer tous les deux jours. Au bout
de ce temps, on retire l'esprit de dessus
l'huile ou la pommade.
On remet sur l'huile ou sur la pommade,
en deuxième infusion, une pinte et demie
d'esprit de via rectifié. On fait infuser de la
même manière et pendant le même temps.
Cette dernière infusion fait alors d'excel-
lent esprit de fleurs, si l'huile ou la pommade
était de bonne qualité.

CHAPITRE III.
Extrait de Rose.

Dans trois pintes de bon esprit de vin, l'on


fait infuser deux gros d'huile essentielle de
rose, pendant quinze jours au moins, en
TITRE XIII.
Des Essences et des Esprits.

CHAPITRE Ier.

Des Essences en général.

L'essence est une sorte d'huile remplie


d'une senteur fort agréable. On la tire du
jasmin, de la fleur d'oranger, et des diffé-
rentes plantes fortes et odorantes.
En général, on entend par essence ce qu'il
y a de plus pur et de plus subtil dans les
corps dont on fait les extraits par le moyen
du feu. Avec deux ou trois gouttes d'essence
on peut faire une bouteille d'hypocras (1).

(1) L'hipocras est un breuvage fait avec du vin,


du sucre et de la cannelle. Il est chaud et bon à
l'estomac.
Les parfumeurs faisaient autrefois un très-
grand usage de l'ambre gris ; il est même
encore aujourd'hui préféré au musc.
L'ambre abonde en parties huileuses,
ténues et volatiles. L'on en fait des essences
qui conservent leur aromate très-long-temps ;
il est de plus très-utile pour fortifier le cer-
veau, l'estomac, et il donne plus de vivacité
au sang.
La vertu la plus essentiellede l'ambre gris
est d'être antispasmodique et calmant ; il
procure du soulagement dans les affections
vaporeuses, convulsives, et autres maladies
du genre nerveux. On peut le faire prendre
intérieurement en petite quantité.

CHAPITRE III.

Essence d'Ambre jaune ou Succin.

Le succin se dissout dans l'esprit de vin,


dans l'huile de lavande, et même dans l'huile
lin, mais difficilement lorsqu'il n'a pas
de

été torréfié.
Le succin ou ambre jaune, exposé à l'air
libre ou dans l'eau, n'éprouve aucune alté¬
CHAPITRE IV.

Essence de Myrte.

Le moyeu de composer cette essence est


très-simple.
On prend deux onces de feuilles de pê-
cher, la moitié d'une muscade concassée,
que l'on distille au bain-marie de l'alambic.
On met ensuite dans ce que l'on a obtenu
par la distillation une demi-livre de fleurs de
myrte que l'on laisse infuser pendant quatre
jours dans de bonne eau-de-vie.
On peut mêler cette essence aux savon-
nettes,
CHAPITRE V.

Essence de Sauge.

Cette plante doit être estimée et recher-


chée par les parfumeurs, en ce que l'essence
qu'ils en peuvent retirer leur sera très-utile
pour mêler avec les autres aromates qu'ils
emploient pour les eaux, les pots-pourris,
les pommades, etc.
Cette plante a aussi beaucoup d'autres
qualités essentielles : elle est très-cordiale.
plantes que donne la nature. On pourrait
citer des prodiges qu'elle a faits.
CHAPITRE VI.
Essence de Cédrat,

Cette essence se prépare sans feu. Elle est


cordiale, stomacale, céphalique. La dose
est depuis une goutte jusqu'à six.
Voyez au titre suivant, chap. V, l'Es-
sence d'Estragon.
CHAPITRE VII.

Esprit de Girofle.

Je me suis déjà expliquée sur la nature des


clous de girofle (ou gérofle), sur leur ori-
gine, leur forme, leur qualité, leur cou-
leur , sur l'huile qu'ils fournissent par l'ex-
pression ou la distillation, sur l'emploi qu'on
peut en faire : je ne me répéterai pas à cet
égard.
L'on peut faire la distillation des clous de
girofle à feu nu ou au bain-marie. Celle à
feu nu est plus prompte, mais elle demande
plus d'attention ; celle au bain-marie, quoi¬
l'essence de diverses fleurs, l'on emploie
l'expression ou la distillation soit au bain-
marie, soit à feu nu. Le bain-marie est in-
dubitablement préférable, comme étant plus
sûr, et évitant le danger de brûler les sub-
stances.
En prenant de l'esprit de vin rectifié et
en y mettant de l'huile, soit à l'oeillet, au
jasmin, ou à la rose, etc., la quantité
d'huile égale à celle de l'esprit de vin et en
,
la laissant infuser pendant quinze jours à
l'abri du soleil, si c'est l'été, et en remuant
les substances tous les deux jours, en sépa-
rant l'esprit de l'huile quand elle est bien
reposée, vous avez un bon esprit de l'odeur
que vous avez voulu avoir.
Pour lui donner plus de force, vous y
ajoutez trois ou quatre gouttes d'essence de
musc et autant d'essence d'ambre.
Voulez-vous faire de l'esprit de safran, ou
de cannelle, ou de rhodia de storax, de
,
baume de Tolu, de baume du Pérou, de va-
nille, de badiane, ou de sassafras ? Dans une
pinte d'esprit de vin fin vous faites infuser,
pendant deux mois, deux onces de safran,
ou quatre onces de cannelle, ou une demi-
livre de bois de Rhodes, ou quatre onces de
TITRE XIV.
Matières diverses (1).

CHAPITRE Ier.

Opiat pour la Conservation des Dents.

L'on prend pour faire cet opiat deux onces


de crème de tartre, deux onces de pierre
ponce, une demi-once d'alun calciné, une
demi-once de cochenille, de l'huile de ber-
gamotte et de girofle, de chacune trente
grains, et du sirop de sucre ou du miel, en
quantité proportionnée.
Après avoir réduit toutes ces substances en
poudre très-fine, vous y ajoutez les essences
et le sirop de sucre ou le miel, afin d'obtenir
une bouillie un peu épaisse que vous mettez
dans un grand pot ; je dis grand, parce qu'il
s'établit au bout de quelques jours un bour-

(1) Voyez leur nomenclature à la table.


puisse désirer, un moyen ou remède, c'est
la cataracte des yeux .
Tant que la cataracte n'est pas noire, elle
elle est susceptible de guerison ; si elle est
noire, elle ne peut plus se guérir.
Le moyen ou le remède indiqué pour sa
guerison est le fiel de la grenouille de mer
appelée aussi le pêcheur. Il n'y a pas de
doute que le parfumeur qui saurait préparer
ce fiel, et qui parviendrait à guérir les cata-
ractes avec ce moyen, rendrait de grands
services et obtiendrait un grand débit.
La grenouille des bois a la réputation de
tempérer l'ardeur de la fièvre, comme la
grenouille de mer passe pour être propre à
guérir les cataractes.

CHAPITRE IV.

Pastilles odorantes pour brûler.

L'on prend une demi-once de benjoin, un


gros de sautalon cascarille, deux onces de

cristaline de l'oeil, qui a entièrement perdu sa trans-


parence, et qui est devenue opaque, si non dans
toute sa masse, au moins dans une paitie de son
épaisseur.
utile pour chasser le mauvais air et parfu-
mer les appartemens.
L'on compose encore d'autres pastilles qui
sont chargées de beaucoup plus d'ingrédiens,
mais dont les résultats sont les mêmes.
Pour celles-ci l'on prend une demi-once
de benjoin, quatre ou cinq grains de storax
calamite, deux gros de baume sec du Pérou,
autant de cascarille que de storax calamite,
un demi-gros de girofle, une once et demie
de braise de charbon, un gros de nitre,
un demi-gros d'huile essentielle de fleur
d'oranger, et un demi-gros de teinture
d'ambre gris.
CHAPITRE V.
Essence d'Estragon.

Toutes les eaux ou essences qui peuvent


donner de la salubrité à l'air doivent être
recherchées par les parfumeurs.
Parmi les plantes dont on tire soit de
l'huile, soit de l'essence, l'estragon est du
nombre de celles qui ont des qualités essen-
tielles. Je n'entends point parler de l'usage
que l'on en fait dans les cuisines, mais de
celui que doit en faire le parfumeur.
hommes même septuagénaires qui, s'étant
fatigué la vue par de longs travaux, l'ont re-
couvrée en faisant usage du suc exprimé
de cette plante, et en l'introduisant dans le
coin de l'oeil.
Elle est facile à connaître : elle pousse une
ou plusieurs tiges ; ses feuilles sont petites,
veinées, luisantes, d'un vert foncé et d'un
goût amer,

CHAPITRE VII.

Curcuma, ou Safran des Indes, ou Terra


merita.

Cette plante est si familière aux Indiens,


que l'on trouve à peine un jardin où elle ne
soit cultivée.
Ils l'emploient avec des fleurs odorantes
dans les pommades avec lesquelles ils se
frottent tout le corps.
Les Anglais et les Portugais en font un
assez fort commerce.
Il est essentiel qu'un fabricant connaisse
la forme et les propriétés des plantes qu'il
emploie dans ses parfums, essences, pom¬
CHAPITRE VIII.

Pâtes d'Amandes pour la Toilette.

L'on doit choisir des amandes douces,


sans taches, et n'ayant aucun goût aigre ni
échauffé.
Il faut commencer par les cribler afin de
leur enlever la poussière et les ordures pro-
venant de la peau qui les couvre, celle qui
se détache étant susceptible de produire une
poussière qui serait nuisible à la pâte.
Cette opération bien faite, vous les passez
au moulin, et lorsqu'elles sont réduites en
poudre, vous les mettez dans des toiles
propres à cet usage, que vous placez sous
presse, afin d'en obtenir l'huile qu'elles con-
tiennent.
Cette opération se fait par gradation ;
vous serrez votre presse petit à petit pour
laisser couler l'huile sans effort en commen-
çant. Au bout de quelques jours vous la
serrez de nouveau, et réitérez ce travail
jusqu'à ce qu'il ne reste plus d'huile ; alors
vous ôtez les amandes, les pilez ensuite, ou
les passez dans un tamis clair.
écraser les grumeaux qui pourraient s'y
trouver. L'on y ajoute encore trois onces
d'essence, plus ou moins, selon la force des
essences.
L'on distingue deux espèces de pâte d'a-
mandes : la grasse, qui s'emploie sans eau ;
et celle en poudre, qui s'emploie avec de
l'eau.
CHAPITRE X.
Pâte d'Amandes au Miel.

L'on délaie dans un mortier un peu d'huile


d'amandes amères, avec douze onces de
bonne pâte d'amandes douces, en évitant ce-
pendant de la rendre trop claire ; on y ajoute
vingt onces de bon miel, et on tourne ce
mélange sans y mettre de l'huile ; ensuite,
on prend une douzaine de jaunes d'oeufs frais
que l'on délaie avec six cuillerées d'huile
d'amandes ambres.
Après avoir bien tourné et lié la pâte, on
ajoute encore huit onces d'huile d'amandes
amères, et on tourne de nouveau la pâte
pour lui faire boire l'huile, en continuant
toujours d'y verser de l'huile à la même
dose et à la même distance de temps.
CHAPITRE XII.

Pâte de Cachondé.

C'est une pâte fort agréable au goût et qui


donne une bonne haleine : elle est composée de
cachou, de graines de bangue, de calamus,
et d'une terre argileuse farinacée, appelée
masquiqui.
L'on fait un très-grand éloge de cette
composition ; on lui attribue même les
avantages de prolonger la vie : enfin c'est,
selon les plus fameux naturalistes, un remède
vraiment royal.
Les Chinois, et surtout les Japonais, en
mâchent continuellement et en offrent à ceux
qui leur rendent visite, de même que les
Indiens font à l'égard du cachou et du bétel.
Ce sont les Hollandais qui importent cette
pâle en France.

CHAPITRE XIII.

Lait d’Amandes simple.


Le lait d'amandes est aussi du domaine
du parfumeur. Je dis que le lait d'amandes
sus deux pintes d'eau bouillante. On laisse
infuser le mélange pendant vingt-quatre
heures, ensuite on y ajoute une pinte d'es-
prit de vin à trente degrés ; on le laisse encore
infuser vingt-quatre heures en l'exprimant
légèrement.
Cette eau est très-recherchée à cause de
ses qualités essentielles.
Les Allemands en font un grand usage ;
ils l'ont surnommée la thériaque des gens
de la campagne.
L'on peut faire avec le genièvre une bois-
son très-salutaire et propre à soulager les
asthmatiques.
Il faut conserver les grains de genièvre,
les faire sécher, et s'en servir pour les brûler
lorsque l'on est atteint d'exhalaisons mal-
faisantes.

CHAPITRE XV.

Pastilles de Cachou.

L'usage du cachou a été long-temps très-


répandu en France, puis néglige, et enfin il
a repris sa première réputation.
Le cachou était nommé dans les premiers
répandu. Les grands du pays ne sortent point
sans en avoir des pastilles dans la bouche.
Ils y mêlent du bois d'aloès, du musc, de
l'ambre et quelques autres aromates.
Ce sont les Hollandais qui l'apportent de
l'Inde en Europe ; ils en font des pastilles de
différentes figures, qu'ils confectionnent dans
la ville de Goa.
En France, on est parvenu à perfectionner
ces pastilles, en les amalgamant avec du
sucre, de l'ambre et un peu de cannelle. On
en fait aussi à la fleur d'oranger, à la rose,
à la violette et à la vanille.
Celles d'ambre ne sont presque plus en
usage, parce qu'elles sèchent trop la bouche.
Lorsque le parfumeur veut confectionner
des pastilles de cachou, il faut qu'il ait la
précaution de faire fondre le sucre ; puis,
après avoir pulvérisé le cachou, le bien
battre, et y ajouter les essences qui sont le
plus en vogue.
Les pastilles de cachou bien préparées
doivent avoir la préférence sur toutes les
autres ; elles sont pectorales et ne sont
nullement malfaisantes.
Après qu'elle est refroidie et que son huile
est égouttée, on la retire et on la refond, jus-
qu'à ce qu'elle soit bien purifiée et très-blan-
che. On la coupe ensuite en écailles, telle
qu'on la trouve dans le commerce.
Le plus beau blanc de baleine est en écail-
les blanches, claires, transparentes, d'une
odeur sauvagine.
On reconnaît facilement s'il est falsifié avec
de la cire, à son odeur, à son blanc mat et à
son peu d'épaisseur.
L'on conserve ce blanc dans des vaisseaux
bien fermés, parce que le contact de l'air le
rend jaune et lui donne une odeur rance.
On l'emploie comme cosmétique dans le
fard (le rouge) et dans les pommades pour
adoucir la peau et embellir le teint.
Le blanc de baleine est aussi un des meil-
leurs remèdes pour la poitrine, il en adoucit
les acrêtés et consolide les ulcères ; appliqué
extérieurement, il est adoucissant, émollient
et consolidant.
CHAPITRE XVIII.
Taffetas d’ Angleterre.

Cette espèce d'emplâtre est devenue très


quefois si rouges qu'il s'ensuit une doulou-
reuse inflammation.
Pour y remédier l'on a soin de se munir
d'une eau que le parfumeur doit faire et an-
noncer comme souveraine.
Elle se compose ainsi : eau de rose, qua-
tre onces ; sulfate de zinc ou vitriol blanc,
douze grains ; essence de myrrhe quatre
,
onces. On laisse infuser ces odeurs pendant
quatre jours ; ensuite on filtre au papier gris
cette eau, et on la met dans des flacons bien
bouchés. C'est un des meilleurs remèdes con-
tre les inflammations produites par la pous-
sière.

CHAPITRE XX.

Esprit de Vin.

Il est essentiel pour la confection des eaux


fines odorantes d'avoir d'excellent esprit de
vin. On l'appelle esprit rectifié, quand il a été
passé une ou deux fois à l'alambic pour le
débarrasser totalement de l'eau, et lui don-
ner plus de degrés.
Il est essentiel de n'employer que de
très-bonne eau-de-vie pour en obtenir un
Ce sont l'encens, la myrrhe, le benjoin,
le storax, le laudanum, le baume blanc, le
storax liquide.
Si le parfumeur peut se procurer de ces
parfums à bon compte, il pourra en avoir
pour ceux qui tiennent beaucoup aux par-
fums étrangers ; cependant ceux qui compo-
sent des parfums d'Europe obtiennent bien
plus souvent un succès au moins égal à
celui des Indes.
Nos parfums d'Europe se fabriquent avec
des fleurs de lavande, de jasmin, de thym,
de romarin, de rose, de menthe, de baume,
de marjolaine, des citrons piqués de clous de
girofle, de la noix muscade coupée par mor-
ceaux ; on aromatise ce mélange d'un peu
d'huile essentielle de bergamotte.
L'on éprouve souvent en France, et sur-
tout dans les département méridionaux,
que les fleurs qui ornent les parterres des
jardins communiquent à l'atmosphère une
vapeur aussi douce, aussi délicieuse que les
odeurs qu'un veut chaud fait exhaler des
plaines aromatiques de l'Arabie.
L'on sait que le nom de parfum a été don-
né à une composition odoriférante formée de
la réunion de tout ce qui rend une odeur
CHAPITRE XXII.

Le Calamus aromatique vrai, ou Roseau


aromatique.

Beaucoup de gens confondent le véritable


calamus avec l'acorus de la première es-
pèce : cependant ces substances diffèrent
beaucoup l'une de l'autre. Il suffit de les
examiner et de les comparer pour s'en con-
vaincre.
L'acorus est une racine, le calamus est
un roseau aromatique ; loin d'être une ra-
cine, il est au contraire une plante creuse
comme un chalumeau et grosse comme une
plume, d'un jaune pâle en dehors, blanche
en dedans, contenant une substance d'une
odeur très-agréable.
Les Hollandais nous l'apportent des Indes
et d'Egypte, toujours sec, en petites bottes,
hautes de deux ou trois pieds, faciles à cas-
ser. Ses fleurs sont aux sommités de la tige
et des rameaux, disposés en bouquets jau-
nes, auxquels succèdent de petites capsules
oblongues pointues et noires, qui contien¬
CHAPITRE XXIV.

Des Éponges (I).

La couleur de l'éponge de rivière, quand


on la tire de l'eau, est d'un vert tirant sur le
jaune.
D'après les observations des naturalistes,
que les éponges tirées de l'eau en juillet
n'ont pas encore acquis leur maturité, il faut
attendre la fin d'août pour qu'elles soient
susceptibles de se conserver.
Pour avoir ce que l'on nomme dans le
commerce des éponges fines, il faut pren-
dre le soin de les tremper dans de l'eau pen-

(1) L'éponge, qui ne paraît pas avoir de racine,


a pour base une espèce de plaque très-large dont
elle tapisse les corps sur lesquels elle croit, à peu
près de même que certaines espèces de mousse.
Cette plaque tient fortement à ces corps ; elle y est
collée par le moyen d'un mucilage dont toute cette
plante est remplie. Il s'élève de cette plaque des
branches disposées à peu près de même que celles
du corail. Ces branches ont la longueur de deux
,
mois ou quatre pouces, et deux ou trois lignes de
diamètre ; elles sont comme inégales et raboteuses.
parterres sont dégarnis des fleurs qui les
embellissaient, l'on cherche à se faire illu-
sion en remplaçant les fleurs vivaces par des
fleurs artificielles.
Les fabricans de fleurs ont poussé leur
art presque à la perfection par l'imitation
exacte de la nature. Il ne manque, pour ren-
dre les fleurs parfaites, que de leur com-
muniquer les parfums qui les font recher-
cher.
C'est au parfumeur qu'il appartient de
procurer ce complément.
Pour y parvenir, il faut que, dans la belle
saison, il confectionne des essences de rose
,
de jonquille, de tubéreuse, d'oeillet, d'oeil-
let-muscade, de jacinthe, de violette, de gi-
roflée jaune, blanche et rouge, etc., afin de
pouvoir aromatiser les représentations de la
belle nature.
Je ne fais aucun doute que cette opéra-
tion du fabricant lui serait très-profitable,
en ce que les personnes condamnées par
état, ou par un goût dominant que leur for-
tune peut satisfaire, se procureraient de ces
bouquets bien confectionnés qui flatteraient
tout à la fois la vue et l'odorat.
Les soirées d'hiver par ce moyen feraient
on enveloppe le tout dans des sachets de
toile un peu serrée.
Ces sachets se mettent dans l'eau quand le
bain est chaud, et la personne qui se baigne
peut les y laisser tout le temps qu'elle y
reste elle-même.
Ces sachets donnent une fraîcheur à la
peau : cela suffit pour les mettre en vogue.

CHAPITRE XXVII.

La Sariette.

Cette plante vient aisément dans toutes


sortes de terre ; elle forme une touffe arrondie
d'un pied de hauteur ; elle est recherchée en
médecine et peut donner une eau odorante.
L'on en tire aussi une huile essentielle : sa
décoction, injectée dans les oreilles, est
bonne pour les affectious soporeuses.
Son eau distillée est utile pour les garga-
rismes, le relâchement de la luette, et pour
les inflammations des amygdales.
Ses feuilles séchées conservent celles que
l'on emploie pour la confection des sachets
odorans ; on peut même faire des sachets
seulement avec les fleurs et les feuilles de la
le long des chemins et dans les endroits
humides.
Elle est en vigueur pendant tout l'été,
conséquennnent on peut s'en procurer faci-
lement. On l'infuse dans du vinaigre avec
une poignée de feuilles de rose et une poignée
de sel gris. Ce vinaigre est excellent pour se
laver après avoir fait sa barbe ; il cicatrise
même les coupures que peut faire le rasoir.
L'on s'en flotte les mains, et l'on ap-
plique un cataplasme des feuilles infusées sur
les poireaux qui viennent aux mains ; elle les
fait passer promptement. Elle est aussi très-
salutaire pour les écorchures et pour guérir
les envies qui poussent lorsque l'on a mal
coupé ses ongles, ou par quelque autre cause.

CHAPITRE XXX.

Eau anti-scorbutique.

Cette eau se compose de cochléaria, de cres-


son, de capucine, de beccabunga, de berle,
de nummulaire, de fumeterre, de pimpre-
nelle, de passerage, de grains de moutarde
pilés, de citron, de grenade, et de la se-
mence d'encolie.
et on le met sur le front en l'inclinant sur
l'orbite de l'oeil, mais de manière qu'il ne
passe pas la paupière.

CHAPITRE XXXII.
Huile composée de Girofle, de Vanille,
d'Orange, d'OEillet et de Jasmin.

Ce sont les Hollandais qui apportent en


France le girofle et la vanille ; ces deux
plantes sont utiles sous beaucoup de rapports,
mais particulièrement au parfumeur, qui en
tire des essences et des huiles très-recher-
chées.
Il faul qu'il évite d'employer la vanille que
l'on récolte à Saint-Domingue, qui est beau-
coup moins odorante.
Par le moyen de l'esprit de vin, l'on ex-
trait toute la partie résineuse et odorante de
ces plantes. Quelques cuillerées de ces es-
sences donnent une odeur et une saveur des
plus agréables.
On sait que l'usage du girofle est très-
commun en France. Les Hollandais assurent
que les rois et les grands des îles Moluques
l'estiment jusqu'à la superstition.
Ils peuvent aussi répandre sur des éponges
des essences de rose, d'oeillet, de tubé-
reuse , etc., et lorsqu'elles sont bien sèches,
les enfermer dans des boîtes avec les gants ;
ils sont en état, par ce moyen, de contenter
les goûts de ceux qui désirent en porter, et
ne point augmenter leurs dépenses.
Quant aux peaux grasses, je ne conseille-
rai jamais à un parfumeur d'en confection-
ner, soit pour des bandeaux ou autres usages.
Cette dépense serait en pure perte, la cou-
tume de s'en servir étant surannée.

CHAPITRE XXXIII.

Houpes de Cygne,

J'ai dit dans la préface que l'usage de la


poudre pour décorer la tête reviendra indu-
bitablement. N'y eût-il que quelques per-
sonnes qui continuassent de l'employer,
comme il en est toujours, il faut au parfu-
meur des houpes qu'il puisse leur vendre
pour se poudrer.
C'est avec le duvet du cygne que se com-
posent communément ces houpes.
d'auctine utilité potfr la table ; il est même
d'une digestion difficile ; il semble n'être
destiné par la nature qu'à la satisfaction de
la vue ; cependant sa graisse , mêlée avec du
vin, dissipe les taches de rousseur : sous ce
rapport, il rentre encore dans les objets de
commerce du parfumeur.
Peut-être le cygne n'est-il de difficile di-
gestion que parce qu'on le tue vieux, que ce
n'est qu'à regret qu'on le détruit, et qu'alors
sa chair devient dure. J'aime mieux que l'on
conserve cette idée que si l'on en prenait une
autre, et que l'on mangeât souvent ces oi-
seaux dont l'aspect est si agréable.
Le cygne, qui est blanc au point que sa
blancheur a passé en proverbe, ne l'est pas
en naissant ; son plumage est d'abord cen-
dré, avec quelques nuances de jaune dans la
première année, et ce n'est qu'au bout d'un
an qu'il acquiert sa blancheur. Ainsi l'on se
tromperait si l'on croyait que l'on prend ces
oiseaux de très-bonne heure pour avoir le
duvet blanc avec lequel on fait des houpes :
ils ne peuvent pas avoir moins d'un an lors-
qu'ils ont acquis leur blancheur éclatante.
La peau du cygne, étant recouverte d'une
grande quantité de duvet, est d'usage contre
enun court espace de temps finir par n'avoir
plus de dents dans la bouche ; précaution
qui est aussi désagréable qu'elle est péril-
leuse, puisque le défaut de dents empêche
la bonne mastication, conséquemment la
bonne digestion des alimens, et qu'elle peut
entraîner toutes les conséquences d'une mau-
vaise digestion.
L'on n'a pas le même danger à courir
avec le seul usage de l'éponge, et, par son
emploi fréquent, l'on peut obtenir le même
secours que l'on veut avoir de la brosse.
Si quelques personnes n'étaient pas dans
le cas de se fâcher du conseil qu'on leur
donnerait, parce qu'elles croiraient que l'on
s'aperçoit qu'il leur manque des dents, je
dirais au parfumeur qu'il est de son devoir
de leur en donner l'avertissement ; mais,
comme il n'est pas obligé de rien faire qui
préjudicie à son commerce, il peut se con-
tenter de vendre les brosses et éponges aux
personnes qui les lui demandent. C'est à ceux
qui ont besoin du conseil à le chercher dans
cet ouvrage.
Le parfumeur doit en avoir seulement
avec des éponges, et, en les offrant, annon¬
essences, avant de le manipuler, est parfai-
tement sec, et qu'il peut être mis en poudre
la plus fine, qu'il y est converti.
Si, au lieu de l'aromatiser de la sorte,
l'on y eût mis seulement des essences mélan-
gées (ce qui aurait produit le même effet),
quand il serait devenu parfaitement sec et
réductible en poudre très-fine, on le conver-
tirait de même.
Cette poudre est particulièrement desti-
née pour la barbe ; l'on n'en met qu'une
petite dose dans un verre d'eau. Les dames
peuvent l'employer pour le lavage des mains ;
elle ne saurait manquer de les adoucir et de
les parfumer d'une senteur très-agréable.
Cette poudre semble gagner de la force au
lieu d'en perdre par le temps.
Celle à laquelle a été mêlé l'ambre ou le
musc est peut-être trop forte, et, flairée
de près elle pourrait causer un violent éter-
,
nuement.

CHAPITRE XXXVI.

Extrait et Eau de Chèvre-feuille.

Le chèvre-feuille est un arbrisseau grim¬


dedans, et d'une couleur écarlate en dehors,
commence à fleurir au mois de mai, et a
encore des fleurs en automne ; mais ses fleurs
sont sans odeur ; il eu est de même du chè-
vre-feuille de Candie.
On fait l'extrait de l'odeur du chèvre-
feuille par expression, et on fait de l'eau de
chèvre-feuille par distillation.
Le suc exprimé des feuilles de chèvre-
feuille est vulnéraire et détersif : on le recom-
mande pour les vices de la peau ; et l'eau
distillée de ses fleurs est utile pour l'inflam-
mation des yeux.
On voit que, sous ces deux rapports, le
chèvre-feuille appartient à la parfumerie.

CHAPITRE XXXVII.

Extrait des Fleurs de l'Epine blanche.

Les épiniers sont de plusieurs sortes ; le


noir, qui fleurit à la fin de mars ; le blanc qui
fleurit à la fin d'avril et au commencement
de mai ; et le rose, qui fleurit aux mêmes
époques que le blanc.
Parmi les épiniers blancs, il en est qui
CHAPITRE XXXVIII.
Extrait de Pois de senteur.
Les pois de senteur, qui prennent leur
dénomination de leur propre qualité, ont
une odeur forte, pénétrante et suave.
Il en est de roses, de blancs, de rouges et
de violets ; ils ont tous une odeur égale.
Ils commencent à fleurir en mai, et, en
les semant à des intervalles successifs, on
peut en avoir une grande partie de l'année ;
l'on est, en conséquence, à même de faire
de l'extrait des pois de senteur pendant assez
long-temps.
Cet extrait se fait, comme les autres, par
expression.
Il est peu d'odeurs qui soient plus agréa-
bles que celle de ces pois.
Le parfumeur ne doit pas négliger de s'en
approvisionner, parce qu'il ne peut manquer
d'en obtenir un débit facile.
CHAPITRE XXXIX.
Fard et Rouge.
Le nom de fard se donne à toute compo-
sition, soit de blanc, soit de rouge, dont
que l'on tire de la cochenille, insecte vivi-
pare qui s'attache aux feuilles de diverses
plantes, que les Indiens ramassent avec beau-
coup de soin (I).
Dans le commerce, on vend, sous le nom
de bezetta, du crêpon ou du linon très-fin
teint avec de la cochenille. Les meilleurs
viennent de Constantinople et sont d'un
rouge très-vif : on les contrefait à Stras-
bourg. Les dames s'en servent quelquefois
pour se farder après l'avoir un peu trempé
dans l'eau.
Le rouge s'applique légèrement sur la
figure avec du coton ou un petit tapon de
mousseline, et s'étend avec le doigt.
Le carmin se fait aussi en mettant de la
cochenille moulue dans de l'eau en ébullition,
qu'on laisse bouillir une demi-heure, et à
laquelle on ajoute uue légère lessive alcaline
faite avec de la cendre de soude pulvérisée,
que l'on fait bouillir, et du sulfate d'alun
bien pulvérisé et passé au tamis, que l'on
remue avec un pinceau pour faciliter la

(1) La cochenille peut conserver pendant plus de


cent trente ans sa partie colorante , sans aucune
altération.
leures fabriqués, dont il a et doit avoir la
connaissance particulière.
Du nombre de ces objets sont les brosses
à peignes, les brosses pour les ongles, les
brosses à tête, les peignes pour les mous-
taches, les favoris et les sourcils, les peignes
pour décrasser la tête ; ceux à accommoder
les cheveux, les jarretières de toutes façons,
les bretelles assorties, les bracelets élasti-
ques, les cure-dents, les calottes de papier
brouillard, etc.
Quoique je vienne de dire que beaucoup
d'objets ne sont pas faits par lui, ce n'est
pas qu'il lui soit défendu de les fabriquer
lui-même, car, sans doute, dans la nomen-
clature que je viens de donner, il en est
plusieurs qu'il peut faire comme les feraient
les fabricans ; mais ; en lui recommandant de
les prendre dans les meilleures fabriques, je
le dis par respect pour les divers états, afin
que chacun tire du sien tout le produit qu'il
en doit avoir, et aussi parce qu'il a assez
d'occupation de toutes ses manipulations,
et qu'il ne faut pas qu'il cri soit distrait faci-
lement.
FIN,
Pa ages.
CHAPITRE VII.— Huile de lis. 28
VIII. — Eau d'Ange. 29

—IX IX — — Eau de Musc


Eau de Musc.
X. — Eau de Thym.
30
31
XI. Eau de fleur d'Oranger.
— 32
XII.—Eau d'Iris de Florence. 33
XIII. — Eau de Lavande du
Languedoc. 34
CHAPITRE. XIV.
— Eau de Violette. 35
XV. — Eau de Jonquille. ib.
XVI. — Eau de Jacinthe. 36
XVII. — Eau de la reine de
Hongrie. ib.
CHAPITRE XVIII.
— Eau pour rendre la
bouche saine. 37
CHAPITRE XIX.
— Eau de Cubèhes. 38
CHAPITRE XX.
— Eau de Bluet. 40
TITRE III. — De la Confection des
Pommades. 43
CHAPITRE IER.
— Pommade à la Rose. 44
II. — Pommade à la Jonquille. 45
III.—Pommade au Jasmin. 46
IV. — Pommade à l'OEillet. ib.
V.— Pouimade à la fleur d'O-
ranger. 47
CHAPITRE VI.
— Pommade à la Digitale
ou Gants de Notre-Dame. 48
Paages.
II. — Eau d'Argent,
CHAP. 79
— III. — Des Aromates. 80
IV. —Eau de Citron et de Girofle.. 81

— V. — Eau de Citronnelle. ib.
— VI. — Eau de Cornouiller. 82
— VII. — Eau de Cologne. 83
— VIII. — Eau d'Essence et de
Miel composée. 84
CHAPITRE IX. — Eau de Gayac. 85
X. — Eau Vulnéraire simple. 86
XI. — Eau pour la conserva-
tion des dents. 88
CHAPITRE XII. —Eau ou Esprit do Co-
chléaria. 89
CHAPITRE XIII, — Eau de Jonquille. ib.
— XIV. — Eau rouge ou Eau-
de-Vie de Lavande. 90
CHAPITRE XV. — Eau Vulnéraire nom-
mée Faltranchs. ib.
CHAPITRE XVI. — Eau de Mélisse^ au-
trement dite des Carmes. 92
CHAP. XVII. — Eau de Menthe. 93
XVIII — Eau de Myrte. 94

XIX. Eau d'OEillet. ib.
— —
XX. — Eau d'Or. 95

— XXI — Eau des Sept Graines. 96

— XXII.—Eau et Essence de Roses. 97


Pages.
TITRE VI. — Des Poudres de diverses
sortes avec des odeurs variées. 119
CHAPITRE Ier. — De la manipulation des
Poudres. ib.
CHAP. II. Poudre à l'Ambre gris. 122
— III. Poudre à lafleur d'Oranger. 123
— IV. — Poudre à la Jonquille. 124
— V. — Poudre de Chypre. 125
— VI. — Poudre à l'OEillet. 126
VII. Poudre à la Giroflée. 129
— —
— VIII. — Poudre à la Julienne. 130
— IX. — Poudre au Muguet. 131
— X. — Poudre au Réséda. 132
— XI. — Des Poudres diverses. ib.

TITRE VII. — Des Sachets odorans. 134


CHAPITRE Ier.
— Sachets pour parfumer
le Linge dans les armoires, les Pa-
rures dans les cartons, etc. ib.
CHAPITRE II. — Sachet au Pot-pourri. 135
III. — Sachet aux Herbes de
Montpellier. 136

TITRE VIII. — Des Pots-pouris. 128


CHAPITRE Ier. — Pot-pourri à la Jacinthe. ib.
II. — Pots-pourris divers. 140

TITRE IX. — Des Parfums et des


Huiles odorantes. 141
Pages.
CHAP. XXIII. — Huile de Citronnelle
arbuste. 177
XXIV. Huile de Beu, 178
— —
— XXV. — Huile d'OEillet. 179
— XXVI. — Huile de fleur d'Orang. 181
TITRE X. — De la Fabrication des Sa-
vons pour la Toilette et des Savon-
nettes. 182
CHAPITRE Ier. — Fabrication des Savons
pour la Toilette. ib.
CHAPITRE II. Autre manière de fa-

briquer le Savon pour la Toilette, 184
CHAPITRE III. Des Savonnettes. 186

IV. — Savonnettes aux fines
Herbes odorantes. 187
TITRE XI. — Eaux diverses et Elixirs. 190
ib.

rouge.
II.
CHAPITRE Ier. — Eau Divine.

— Eau-de-Vie de Lavaude
191
CHAPITRE III. Élixir dit de Longue-

vie. 192
CHAPITRE IV. — Élixir de Garus. 193
V. — Élixir odontalgique de
Leroy-de-la-Faudignières. 195
CHAPITRE VI. Élixir odontalgique de

Greenough. ib.
Cuir. VII. — Eau de Camomille. 197
Pages.
CHAPITRE IV. — Essence de Myrte. 216
V. — Essence de Sauge. ib.
VI. — Essence de Cédrat. 218
VII. — Esprit de Girofle. ib.
VIII. — Esprit de diverses
fleurs et d'autres substances. 219
TITRE XIV. — Matières diverses. 322
CHAPITRE Ier. — Opiat pour la conser-
vation des Dents. ib.
CHAPITRE II. — Cérat pour les lèvres. 223

— III. — Substance pour les ca-


taractes des yeux. ib
CHAPITRE IV. — Pastilles odorantes
pour brûler. 225
CHAPITRE V, Essence d'Estragon. 226

VI. — Eau d'Eufraise propre à
fortifier la vue. 227
CHAPITRE VII.
— Curcuma, ou Safran
des Indes, ou Terra mérita. 228
CHAPITRE VIII.—Pâtes d'Amandes pour
la Toilette. 230
CHAP. XI.
— Pâte d'Amandes amères. 231
— X. — Pâte d'Amandes au Miel. 232
— XI.—Pâte d'Amandes en Poudre. 233
— XII. — Pâte de Cachondé. 234
— XIII. — lait d'Amandes simple. ib.
Pages
ages.
Chapitre XXX.—Eau Antiscorbutique. 254
XXXI. — Eau de Plantin. 255
XXXII. — Huile composée
de Girofle, de Vanille, d'Orange,
d'QEillet et de Jasmin. 256
Chapitre XXXIII-—Houpes de Cygne. 258
XXXIV. — Éponges à dents. 261
XXXV. — Poudre de Savon. 263
XXXVI. — Extrait et Eau de
Chèvre-feuille. 204
CHAPITRE XXXVII.
— Extrait des fleurs
de l'Épine blanche, 266
Chapitre XXXVIII. — Extrait de Pois
de senteur. 268
Chapitre XXXIX. — Fard et Rouge. ib.
—— XL. — Objets du commerce
du Parfumeur non fabriqué» par lut. 371

FIN DE TA TABLE.

ERRATA. — Page 90, ligne 19, après


Chapitre, lisez X.
selences qu'il n'est plus permis d'ignorer ; aussi les Traités de ce
genre sont-ils aujourd'hui dans les mains des Artisans et dans
celles des Gens du Monde. Mais on a généralement reconnu que
la cherté de ces sortes de livres est un grand empêchement à leur
propagation, et que la rédaction n'a pas toujours la clarté et la
simplicité nécessaires pour faire pénétrer promptement dans l'es-
prit les principes qu'ils exposent. C'est pour remédier à ces deux
inconvoniens que nous avons entrepris de publier, sous le titre de
Manuels, des Traités vraiment élémentaires, dont la réunion
formera une Encyclopédie portative des Sciences et des Arts,
dans laquelle les Agriculteurs, les Fabricans, les Manufacturiers
et les Ouvriers en tout gerne, trouveront tout ce qui les concerne,
et par là seront à même d'acquérir à peu de frais toutes les con-
naissances qu'ils doivent avoir pour exercer avec fruit leur pro-
fession.
Les Professeurs, les Elèves, les Amateurs et les Gros du
Monde pourront y puiser des connaissances aussi solides qu'in-
structives.
Plusieurs de nos Manuels sont arrivés en peu de temps à plu-
sieurs éditions ; un si grand nombre est une preuve évidente de leur
utilité : aussi sommes-nous décidés à en continuer la publication
avec toute la célérité possible, la rédaction des volumes à faire
paraître est fort avancée, et nous croyons pouvoir promettre que
cette intéressante Collection sera terminée avant peu.
la meilleur preuve que nous puissions donner de l'utilité et de
la bonté de cette Encyclopédie poputane, c'est le succès prodi-
gieux des divers traités parus et les éloges qu'en ont faits les
journaux.
Cette entreprise étant toute philanthropique, les personnes qui
aviaient quelque chose à faire parvenir dans l'intérêt des Sciences
et des Arts, sont priées de l'envoyerfranco à M. le Directeur de
l'Encyclopédie in-18, chez RORET, Libraire, rue Hautefeuille,
au coin de celle du Battoir, à Paris.
Tous les Traites se vendent séparément. Un grand nombre est
en vente ; les autresparaîtront successivement. Pour les recevoir
flanc de port on ajoutera 50 centimes par volume in-18.
* MANUEL DU BANQUIER, DE L'AGENT DE CHANGE ET DU
COURTIER, contenant les lots et règlemens qui s'y rapportent,
les diverses opérations de change, courtage et négociations des
effets à la Bourse ; par M. PEUCHET. Un vol. 2 fr. 50 c.
— DU BONNETIER ET DU FABRICANT DE BAS, ou
Traité complet et simplifie de ces arts, par MM. V. Leblanc et
Préaux-Callot Un vol. orné de planches. 3 fr.
— DE BOTANIQUE, contenant les principes elémentaires
de cette science, la Glosslogie, l'Organographie et la Physio-
logie végétale la Phytothérosie, l'Analyse de tous les systèmes,
,
tant naturels qu'artificiels, faits sur la distribution des plantes,
depuis Aristote jusqu'à ce jour ; et le développement du sys-
tème des familles naturelles ; par M. BoITARD. Deuxième édit.
Un vol. orné de phneh. i fr, 5o c.
— DEBOTANIQUE, deuxième partie, FLORE FRANÇAISE,
ou Description synoptique de toutes les plantes phanérogames
et cryptogames qui croissent naturellement sur le sol français,
avec les caractères des genres des agames et l'indication des prin-
cipales espèces ; par M. BOISDUVAL. Trois gros vol. 10 fr. 50 c.
ATLAS DE BOTANIQUE, composé de 120 planches, repré-
sentant la plupart des plantes décrites dans l'ouvrage ci-dessus.
Prix, figures noires, 18 fr. Figures coloriées. 36 fr.
MANUEL DU BOTTIER ET DU CORDONNIER, ou Traité
complet de ces arts ; par M. MORIN Un vol orné de pl. 3 fr.
— BIOGRAPHIQUE, ou Dictionnaire historique abrége des
Grands Hommes ; par M. JACQUELIN, et revu par M. NOEL, ins-
pecteur général des études. Deux vol. 6 fr.
— DU BOULANGER, DU NÉGOCIANT EN GRAINS,
DU MEUNIER ET DU CONSTRUCTEUR DE MOULINS.
Deuxième édition, entièrement refondue par MM. JULIA DE FON-
TENELLE et BENOIST. Un gros volume orné de planches. 3 fr. 50 c.
— DU BRASSEUR, ou l'Art de faire toutes sortes de bières,
contenant tous les procédés de cet art ; traduit de l'anglais de
ACCUM, par M. RIFFAUT. Deuxième edition, revue, corrigée et
augmentée- Un volume 3 fr. 5o c.
— DE CALLIGRAPHIE, Méthode complète de CVRSTAIRS,
dite Américaine, ou l'ART D'ÉCRIRE EN PEU DE LEÇONS par des
moyens prompis et faciles, trad. de l'anglais par M. TREMERY,
accompagné d'un Atlas renfermant un grand nombre de modèles
mis en français. Nouvelle édition. 3 fr.
— DU CARTONNIER, DU CARTIER ET DU FABRICANT
DE CARTONNAGE, ou l'Art de faire toutes sortes de cartons, de
cartonnages et de cartes à jouer, contenant les meilleurs procédés
pour gaufrer, colorier, vernir, dorer, couvrir en paille, en soie,
etc., les ouvrages en carton ; par M. LEBRUN, de plusieurs sociétés
savantes. Un vol. orné d'un grand nombre de figures. 3 fr.
par M. JANVIER, officier au corps royal de la marine. Un volume
oiné de planches. 2 fr. 50 c.
MANUEL POUR LA CONSTRUCTION ET LE DESSIN DES
CARTES GÉOGRAPHIQUES, contenant des considérationsgéné-
rales sur l'étude de la géographie, l'usage des cartes et les prin-
cipes de leur rédaction, le tracélinéaire des projections, les instru-
mens qui servent aux différentes opérations, et la manière de des-
siner toutes espèces de cartes , par A. M. PERROT, ouvrage orné
A un grand nombre de planches. Un vol. 3 fr.
— DES CONTRIBUTIONS DIRECTES, à l'usage des contri-
buables, des receveurs, des employés des contributions et du ca-
dastre, suivi du mode des réclamations, et la marche à suivre
pour obtenir une juste et prompte décision, etc., par M DE-
LONCLE, ex-contrôleur. Un volume. 2 fr. 50 c,
— DE L'HISTOIRE NATURELLE DES CRUSTACÉS , con-
tenant leur description et leurs moeurs, avec figures dessinées
d'après nature par feu M. BOIC, de l'Institut : édition mise au
niveau des connaissances actuelles, par M. DISMARCOT, corres-
pondant de l'Académie royale des Sciences. Deux vol. 6 fr.
— DU CUISINIER ET DE LA CUISINIERE, à l'usage
de la ville et de la campagne, contenant toutes les recettes les
plus simples pour faire bonne chère avec économie, ainsi que les
meilleurs procédés pour la pâtisserie et l'offre, précédé d'un
Traité sur la dissection des viandes, suivi de la manière de con-
server les substances alimentaires, et d'un Traité sur les vins ;
pat M. CARDELLI, ancien chef d'office. Nouvelle edition. Un
gros vol. orné de figures. 2 fr. 50 c.
— DU CULTIVATEUR FRANÇAIS, ou l'Art de bien cul-
tiver les terres, de soigner les bestiaux et de retirer des unes
et des autres le plus de bénéfices possible ; par M. THIÉ-
BAUT DE BERNEAUD. Deux vol. 5fr
DES DAMES, ou l'Art de la Toilette, suivi de l'Art du
Modiste et du Mercier - Passementier, par mad. CELNART. Un
vol. orné de 6gurs. 3 fr.
— DE LA DANSE, comprenant la théorie, la pratique et l'his-
toire de cet art, depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos
jours ; à l'usage des amateurs et des professeurs, par M. BLASIS ;
trad. de l'anglais par M. P. VERGNAUD, et revu par M. GARDEL.
Un gr. vol oiné de planches et musique. 3f. 50c.
— DES DEMOISELLES, ou Arts et Métiers qui leur con-
viennent, tels que la couture, la broderie, le tricot, la dentelle,
la tapisserie, les hourses, les ouvrages filets, en chenille,
en en
gause, en peale, en cheveux, etc., etc. ; enfin tous les arts dont
les demoiselles peuveut s'occuper avec agrément, par madame
ELISABETH CELNART. Troisième editium. Un volume orné de
planches. 3 fr.
suivi d'un Aperçu sur l'éclairage par le gaz ; par M. JULIA
FONTENELLE, Un volume orné de planches. 3 fr.
MANUEL DES FABRICANS DE CHAPEAUX EN TOUS
GENRES, tels que feutres divers, schakos, chapeaux de soie, de
coton, et autres étoffes filamenteuses; chapeaux de plumes, de
cuir, de pailles de bois, d'osier, etc. , et enrichi de tous les bre-
vets d'invention, par MM. CLUZ et F., fabricans et JULIA
FONTENELLE, professeur de chimie. Un vol., orné de planches.
fr. 3
— DU FABRICANT DE PRODUITS CHIMIQUES, on For-
mules et Procédés usuels relatifs aux matières que la chimie
fournit aux arts industriels, à la médecine et à la pharmacie,
renfermant la description des opérations et des principaux na-
tensiles en usage dans les laboratoires ; par M. TRILLAYE, pro-
fesseur de chimie, chef des travaux chimiques de l'ancienne
fabrique de M. Vauquelin. Deux volumes ornés de planches.
7 fr
— DU FABRICANT DE SUCRE ET DU RAFFINEUR, ou
Essai sur les différens moyens d'extraire le Sucre et de le raffiner ;
par MM. BLANCHETTE et ZORGA. Un vol. 3 fr.
— DU FERBLANTIER ET DU LAMPISTE, ou l'art de con-
fectionner en ferblanc tous les ustensiles possibles, l'étamage, le
travail du sing, l'art de fabriquer les lampes d'après tous les sys-
tèmes anciens et nouveaux ; orne d'un grand nombre de figure
et de modèles pris dans les meilleurs ateliers, par M. LEBRUN.
Un vol. in.18. 3fr.
— DU FLEURISTE ARTIFICIEL, ou l'Art d'imiter d'après
ruture toute espèce de fleurs, en papier, batiste, mousseline et au-
tres étoffés de coton : en gaze, taffetas, satin, velours ; de faire de
fleurs en or, argent, chenille, plumes, paille, baleine, cire, co-
quillages, les autres fleuri de fantaisie; le* fruits artificiels; cl con-
tenant tout ce qui est relatif au commerce de fleurs ; suivi de l'ART
du PLUMASSIER, par Madame CELNART. Un vol. orné de figu-
es. 2 fr. 50 e.
— DU FONDEUR SUR TOUS MÉTAUX, ou Traité de
toutes les opérations de la fonderie, contenant tout ce qui a
port à la fonte et au moulage du cuivre, à la fabrication des
pompes à incendie et des machines hydrauliques, etc., etc. ; par
M. LAUNAY, fondeur de la colonne de la place Vendôme, etc.
Deux vol. ornés d'un grand nombre de planches, 7 fr.
— THÉORIQUE ET PRATIQUE DU MAITRE DE FORGES,
ou l'Art de travailler le fer ; par M. LANDRIN, ingénieur civil.
Deux vol. ornes de planches 6 fr.
— DES GARDES-CHAMPÊTRES, FORESTIERS , GARDES-
PECHES, contenant l'exposé méthodique des lois, etc. ; sur leurs
attributions, fonctions, droits et devoirs. avec les formules et mo¬
Règnes de la Nature, ou Genera complet des animaux, des vé-
gétaux et des minéraux ; par M. BOITARD. Deux gros volumes. 7 fr.
Altas des différentes parties de l'Histoire naturelle, et qui se
vendent séparément.
ATLAS POUR LA BOTANIQUE, composé de 120 planches
figures noires 18 fr.,
Figures coloriées. 36 fr.
— POUR LES MOLLUSQUES, représentant les mollusques
Figures
POUR
coloriées.
nus et les coquilles, 51 planches, figures noires.
LES CRUSTACES, 18 planc., fig, noires 3 fr.
7 fr.
14 fr.

24

Figures coloriées. 6 fr.
— POUR LES INSECTES , 110 plane., fig noires. 17 fr.
Figures coloriées. 34 fr.
— POUR LES MAMMIFERES, 80 plane., fig. noires. 12 fr.
Figures coloriées., fr.
POUR LES MINERAUX, 4° planches, figures noires. 6 fr.

Figures coloriées. 12 fr.
— POUR LES OISEAUX, 129 planches, figures noires. 20 fr,
Figures coloriées. 40 fr.
— POUR LES POISSONS, 155 plane., fig. noires, 24 fr.
Figures coloriées. 48 h.
— POUR LES REPTILES, 54 planches, figures noires. 9 fr.
Figures coloriées. 18 fr.
— POUR LES ZOOPHYTES, représentant la plupart des
Figurescoloriées.
vers et des animaux-plantes, 25 planches, figures noires.
MANUEL DE L'HORLOGER, ou Guide des ouvriers qui s'occu-
6 fr.
12 fr.

pent de la construction des machines propres à mesurer le temps ;


par M. SEB LENORMAND. Un gros vol. orné de planches 3 fr. 50 c.
— D'HYGIÈNE, ou l'Art de conserver sa santé, par
M. MORIN, docteur-médecin, 3 fr.
— DE L'IMPRIMEUR, ou Traité simplifié de la typographie ;
par M. AUDOUIN DE GÉRONYAL, et revu par M. CRAPELET, im-
pumeur. Un volume orne de planches. 3 fr.
— DU JARDINIER, ou l'Art de cultiver et de composer toutes
sortes de jardins ; ouvrage divisé en deux parties ; la première con-
tient la culture des jardins potagers et fruitiers ; la seconde, la
culture des fleurs, et tout ce qui a rapport aux jardins d'agré-
ment ; dédié à M. THOUIN, ex-professeur de culture au Muséum
d'histoire naturelle, membre de l'Institut, etc ; par M. BAILLY,
son élève. Cinquième édition, revue, corrigée et considérablement
augmentée. Deux gros volumes ornés de planches. 5 fr.
DU JAUGEAGE ET DES DÉBITANS

DE BOISSONS,
par madame GACON-DUFOUR. Deuxième édit., revue par madame
CFLNART. Un vol. 2 fr. 5t c.
MANUEL DU MAMMALOGIE, ou l'HistoireNaturelle des
Mammifères ; par M. LESSON, membre de plusieurs Sociétés sa
Vantes, Un gros vol. 3 fr 50 c.
ATLAS DE MAMMALOGIE, composé de 80 planches repre-
sentant la plupart des animaux décrits dans l'ouvrage ci-dessus,
Figures noms. 12 fr.
Figures coloriées. 24 fr.
— COMPLET DES MARCHANDS DE BOIS ET DE CHAR
BONS, ou Traité de ce commerce en général ; contenant
tout ce qu'il est utile de savon depuis l'ouverture des adjudica-
tions des coupes jusques et y compris l'arrivée et le débit des
bois et charbons, ainsi que le précis des lois, ordonnances, règle-
mens, etc., sur cette matière ; suivi de Nouveaux Tarifs pour
le cubage et mesurage des bois de toute espèce, en anciennes
et nouvelles mesures ; par M. MARIÉ DE L'ISLE, ancien agent du
Bottage des bois. Un vol 3 fr.
— DU MÉCANICIEN-FONTAINES, POMPIER, PLOM-
BIER, contenant la théorie des pompes ordinaires, des ma-
chines hydrauliques les plus usitées, et celle des pompes rotatives,
leurs applications à la navigation sous-marine, à un mode de nou-
veau rétrigérant ; l'Art du plombier, et la description des appareils
les plus nouveaux, relatifs à cette branche d'industries par
MM. JANVIER et BISTON. Un vol. orné de planches. 3 fr.
— D'APPLICATIONS MATHÉMATIQUES USUELLES ET
AMUSANTES, contenant des problèmes de Statique, de Dy-
namique, d'Hydrostatique et d'Hydrodynamique, de pneuma-
tique, d'Acoustique, d'Optique, etc., avec leurs solutions ; des
notions de Chronologie, de Gnomonique, de Levée des Plans,
de Nivellement, de Géométrie pratique, etc., avec les formu-
les y relatives ; plus un grand nombre de tables usuelles, et ter-
miné par un Vocabulaire renfermant la substance d'un Cours de
Mathématiques Elémentaires ; par M. RICHARD Un gros vol. 3 fr.
— DE MÉCANIQUE, ou Exposition élémentaire des lois
de l'équilibre et du mouvement des corps solides, à l'usage des
personnes privées des secours d'un maître ; par M. TERQUEM. Un
gros vol. orné de planches. 3 fr. 50 c.
— DE MÉDECINE ET CHIRURGIE DOMESTIQUES, con-
tenant un choix des remèdes les plus simples et les plus efficaces
pour la guérison de toutes les maladies internes et externes qui
affligent le corps humain. Seconde édition entièrement refondus
et considérablement augmentée ; par M. MORIN, doct.-médec.
Un vol. 3 fr. 50 c.
— DU MENUISIER EN MEUBLES ET EN BATIMENS,
de l'Art de l'ébéniste, contenant tous les details utiles sur la na¬
ner les pâtes odorantes, les poudres de diverses sortes, les pom-

lume.
mades, les savons de toilette, les eaux de senteur, les vinaigres,
élixirs, etc., etc., et où se trouvent indiquées un grand nombre
de compositions nouvelles, par madame GACON-DUFOUR. Un vo-
2 fr, 50 e.
MANUEL DU MARCHAND PAPETIER ET DU REGLEUR,
contenant la connaissance des papiers divers, la fabrication des
crayons naturels et factices gris, noirs et colorés ; la préparation
des plumes, des pains et de la cire à cacheter, de la colle à bou-
che, des sables, etc. ; par M. JULIA FONTENELLE et M. POISSON.
Un gros volume orne de planches 3 fr.
— DU PATISSIER ET DE LA PaTISSIÈRE, à l'usage de
la ville et de la campagne, contenant les moyens de composer
toutes sortes de pâtisseries, par madame GACON-DUFOUR. Un vol.
3 fr. 50 c.
DE PHARMACIE POPULAIRE, simplifiée et mise à la portée
de toutes les classes de la société, contenant les formules et les

pratiques nouvelles publiées dans les meilleurs dispensaires, les


cosmétiques et les médicamens par brevet d'invention, les secours
à donner aux malades dans les cas urgens, avant l'arrivée du mé-
decin, etc., par M. JULIA DE FONTENELLE. Deux vol. 6 fr.
— DU PÊCHEUR FRANÇAIS, ou Traité général de toutes
sortes de Pêches ; l'Art de fabriquer les filets ; un Traité sur
les Etangs ; un Précis des Lois, Ordonnances et Réglemens sur
la pèche, etc., etc., par M. PeSSON-MAISONNEUVE. Un volume
orné de figures. 3 fi.
— DU PEINTRE EN BATMENS, DU DOREUR ET DU
VERNISSEUR, ouvrage utile tant à ceux qui exercent ces arts
qu'aux fabricans de couleurs, et à toutes les personnes qui vou-
draient décorer elles-mêmes leurs habitations, leurs apparte-
mens, etc. ; par M, VERGNAUD Cinquième édition, revue et aug-
mentée. Un volume. 2 fr. 50 e.
— DE PERSPECTIVE, DU DESSINATEUR ET DU PEIN-
TRE, contenant les Elemens de géométrie indispensables au
tracé de la perspective, la perspective linéaire et aérienne, et
l'étude du dessin et de la peinture, spécialement appliquée au
paysage ; par M. VERGNAUD, ancien élève de l'Ecole Polytech
planches.
nique. Troisième édition. Un volume orné d'un grand nombre de

— DE PHILOSOPHIE EXPÉRIMENTALE, ou Recueil de


3 fr.
dissertations sur les questions fondamentales de la métaphysi-
que, extraites de LOCKE, CONDILLAC, DESTUTT-TRACY, DECERANDO,
LA HOMIGUIÈRE,JOUFFROY, REID, DUGALD KA NT, COU-
RIER, etc. Ouvrage conçu sur le plan des -STEWART, Noël, par
M. AMICE, régent de rhetorique dans l'leçons de M Paris. Un
gros vol. Académie de 3 fr. 50 c.
MANUEL DU PROPRIÉTAIRE ET DU LOCATAIRE, ou
SOUS-LOCATAIRE, tont de biens de ville que de biens ruraux ;
par M. SERGENT. Troisième edition. Un volume. 2 fr. 50 c.
— DU RELIEUR DANS TOUTES SES PARTIES, pré-
cédé des Arts de l'assembleur, du brocheur, du marbreur, du do-
reur et du satineur ; par M. SÉBASTIEN LENORMAND. Un gros vo-
lume orné de planches 34.
— DU SAPEUR-POMPIER, contenant la description des ma-
chines en usage contre les incendies, l'ordre du service, les exer-
cices pour la manoeuvre des pompes, etc. ; par M. JOLY, capitaine ;
suivi de la description du tonneau hydraulique et de la pompe as-
pirante et foulante ; par M LAUNAY. Un gr. vol. avec pl. 1 fr. 25 c.
— DU SAVONNIER, ou l'Art de faire toutes sortes de savons, par

une réunion de fabricans, et redigé par madame GACON-DUFOUR


et un professeur de chimie. Un volume. 3 fr.
— DU SERRURIER, ou Traité complet et simplifié de cet art,
d'après les notes fournies par plusieurs Serruriers distingués de la
capital», et rédige par M le comte DE GRANDPRÉ. Seconde édition.
Un volume orne de planches. 3 fr.
— COMPLET DES PORCIERS, ou la Magie blanche dévoilée
par les découvertes de la chimie, de la physique et de la mécani-
que ; les scènes de ventidoquie, etc., exécutées et communiquées
par M. COMTE, physicien du Roi, et par M. JULIA-FONTEMELLE.
Deuxième édition. Un gros vol. orné de planches. 3 fr.
— DU TANNEUR, DU CORROYEUR ET DE L'HONGROYEUR,
contenant les procèdes les plus nouveaux, toutes les découvertes
faites jusqu'à ce jour, relativement a la préparation et a l'amélio-
ration des cuirs, et généralement toutes les connaissances néces-
saires à ceux qui veulent pratiquer ces arts Un vol. orné de plan-
ches. 3fr.
— DU TAPISSIER, DECORATEUR ET MARCHAND DE
MEUBLES, contenant les principes de l'Art du tapissier, les
instructions nécessaires pour choisir et employer les matières pre-
mières, décorer et meubler les appartemens, etc. ; par M. GAR-
NIER-AUDIGER. Un vol orne de figures. 2 fr. 50 e.
— COMPLET DU TENEUR DE LIVRES , ou l'Art de tenir
les livres en peu de leçons, par des moyens prompte et faciles ;
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nombres rouges, de calculer les époques communes, les intérêts,
les escomptes, etc., etc. ; ouvrage à l'aide duquel on peut ap-
prendre sans maître: par M. TREMERY, profes. Un gr. vol. 3 fr.
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coton, la soie, le fil, etc., ainsi que tout ce qui concerne L'ART DU
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leur des poudres et salpêtres, etc., etc. Deuxième édition. Un gros
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FACTEUR D'ORGUES.
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grenages ; la théorie des lignes, surfaces et corps élastiques et
Vibrans ; la résistance des solides et des fluides ; l'équilibre et le
muovement des fluides pondérables et impondérables.
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Le même ouvrage, fig coloriées. 8 f.
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membre de l'Institut. Ouvrage orné de 40 planches, repré-
sentant un grand nombre de sujets dessinés d'après nature.
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— NATURELLE DES POISSONS, avec des figures dessinées
d'après nature ; par BLOCH Ouvrage classé par ordres, genres
et espèces, d'après le système de Linnée, avec les caractères
génériques ; par René-Richard CASTEL. Edition ornés de
160 planches, repréaeniant environ 600 espèces de poissons.
20 vol., et 32 livraisons de planches, fig. noires. 26 fr. 20 c.
Le même ouvrage, fig coloriées. 47 fr.
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d'après nature ; par SONNINI, homme de lettres et natura-
liste, et LATREILLE, membre de l'Institut. Edition ornée de
54 planches, représentant environ 150 espèces différentes de
serpens, vipères, couleuvres, lézards, grenouilles, tortues, etc.
8 vol., et 11 livraisons de planches, fig. noires. 9 fr. 85 c.
Le même ouvrage, fig. coloriées. 17 fr.
Pris de chaque volume, pour les ouvrages ci-dessus. 75 c.
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Tous les ouvrages ci-dessus sont en vente.
Pour compléter les trois règnes de la nature, il faut ajouter :
OEUVRES DE BUFFON, comprenant : Theorie de la Terre.—
Discours sur l'Histoire naturelle — Histoire naturelle de l'homme.

Histoire naturelle des quadripèdes.— Histoire naturelle des oi-
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colorées
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néenne ; par RLNE RICHARD CASTEL. 26 vol. Nouvelle edition.
ornée de 205 planches représentant environ 600 sujets. 65 fr.
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traits nouveaux et curieux sur l'instinct, les services, le courage,
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Un gros volume in-12, orné de planches. 3 fr.
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DERNES, tirées des meilleurs auteurs, contenant les faits
les plus interessans de l'histoire en général, les exploits des
héros, traits d'esprit, sailies ingénieuses, sous mots, etc., etc. ;
suivi d'un précis sur la Révolution française ; par M. BAILIY.
Cinquième édition, revue, corrigée et augmentée ; par madame
CELNART. 4 vol. in-18, ornés de jolies vignettes. 7 fr.
CODE DES MAITRES DE POSTE DES ENTREPRENEURS
DE DILIGENCE ET DE ROULAGE, ET DES VOITURIERS EN
GÉNÉRAL PAR TERRE ET PAR EAU, ou Recueil général des
Arrêts du Conseil, Arrêts de règlement, Lois, Decrets, Arrêtes,
Ordonnances du Roi, et autres Actes de l'autorité publique, con-
cernant les Maîtres de Poste, les Entrepreneurs de Diligences
et Voitures publiques en général, les Entrepreneurs et Commis-
sionnaires de Roulage, les Maîtres de Coches et de Bateaux, etc. ;
par M. LANOE, avocat à la Cour royale de Paris 2 vol. in-8. 12 fr.
COURS D'ENTOMOLOGIE, ou de l'Histoire naturelle de
crustacés, des arachnides, des myriapodes et des insectes, à
l'usage des éleves de l'Ecole du Muséum d'Histoire naturelle, par
M. LATIFILLE, professeur, membre de l'Institut, etc., etc. Un
gros vol. in-8 et atlas 1831. 15 fr.
DESCRIPTION DES MOEURS, USAGES ET COUTUMES de
tons les peuples du monde, contenant une foule d'Anecdotes sur
les sauvages d'Afrique, d'Amerique, les Anthropophages, Hot
tentots, Caraibes, Patagons, etc., etc. Seconde édition, très-
augmentée, 2 vol. in-18. ornés de douze gravures. 5 fr.
DICTIONNAIRE HISTORIQUE, ou Histoire abrégée et impar-
tiale des hommes de toutes les nations qui se sont rendus célèbres,
par une société de Savans français et étrangers. 20 vol. in 8.120 fr.
ÉFSLEPSIE (DE L' ) EN GÉNÉRAL, et particulièrement de
celle qui est déterminée par des causes morales, par M. DOUSSIN-
DUBREUIL. Un vol in-12. Deuxieme édition. 3 fr.
ESPAGNE (DE L') et de ses relations commerciales, par
F.-A. DE CH, in-8. 2 fr. 50 c.
ÉTUDES ANALYTIQUES SUR LES DIVERSES ACCEPTIONS
DES MOTS FRANÇAIS, par Mlle FAURE. Un vol. in-12. 2 f. 50 c.
ÉVÉNEMENS DE BRUXELLES ET AUTRES VILLES DU
ROYAUME DES PAYS-BAS, depuis le 25 août 1830, précédés
du catéchisme du citoyen belge, et de chants patriotiques. Un
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EXAMEN DU SALON DU 1827, avec cette épigraphe
n'est beau que le vrai. Deux broch. in-8. 3 fr.
prosateurs et des poëtes les plus célèbres, et des préceptes sur
l'art de lire à haute voix ; par M. VIGÉE Deuxièmeédition, revue
par madame d'HAUTPOLL. Un vol in 12 2 fr. 50 c,
MANUEL DES POIDS ET MESURES, des Monnaies et du Calcul
décimal ; par M. TARHÉ DES SABIONS. Édition, avec un
supplément contenant les additions faites à l'édition in-18. Un
gros vol, in-8. 3 fr. 50 e.
— RAISONNÉ DES OFFICIERS DE L'ÉTAT CIVIL, ou
Recueil des lois, décréts, avis, décisions ministérielles, etc., etc.
Deuxième édition ; par DE LA FONTENELLE DE VAUDORÉ. Un gros
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RIS, ou Tableau actuel des environs de cette capitale. Un
gros vol. in-18, orné d'un grand nombre de vues et d'une carte
très-détaillée des environs de Paris ; par M. DE PATY. 3 fr.
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cartes. 3 fr. 50 e.
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avec les opérations particulières des corps d'Italie, de Pologne, de
pare, de Naples et de Walcheren ; par le général PELET, d'a-
rrêt son journal fort détaillé de la campagne d'Allemagne, ses
Secennaissances et ses divers travaux, la correspondance de Na-
poléon avec le major-général, les maréchaux, les commandans
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prompts et faciles, traduit de l'anglais sur la dernière édition, par
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grand nombre de modèles uns en français. 3 fr.
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quatrième, troisième et deuxième classes, à l'usage des collèges ;
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Bourbon, et M. CARPENTIER ; ouvrage recommandé pour les
collèges par le Conseil royal de l'Université. Seconde édition, en-
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3e Id. id. des ONAGRAIRES, avec 3 pl.
4e Id. id. des PARONYCHIÉES, avec 6 pl.
5e Id. id. des OMBELLIFÈRES, avec 19 pl. 15f.
MÉMOIRES ET CORRESPONDANCE DE DUPLESSIS-MOR-
NAY. Douze vol. in-8. 84 fr.
Pour recevoir les ouvrages franc de port, il faut ajouter 50 c.
par vol. in-18, 1 f. par vol in-12, 1 f. 50 c. par vol. in-8.

On est prié d'affranchir les lettres.

PARIS. — IMPRIMERIE DU COSSON.


Ouvrages qui se trouvent chez Roret, libraire
Géographe manuel (le nouveau), contenant la descrip-
tion statistique et historique de toutes les parties du
monde, leurs climats, leurs productions, leurs gou-
vernemens, le caractère de leurs habitans ; la des-
cription des principales villes, et leurs distances de
Paris ; les routes et distances de ces villes entre
elles ; la concordance des calendriers ; le système
métrique ; la concordance des mesures anciennes
et nouvelles ; les changes et monnaies étrangères
évaluées en francs et centimes, etc. etc.; par Alex.
Devilhers. 1 gros vol. in-18, de plus de 400
pages, orné de 7 jolies cartes. 1825. 3 fr. 50 c.
Manuel complet, théorique et pratique du Jardinier,
ou l'Art de cultiver et de composer toutes sortes
de Jardins, ouvrage divisé en deux parties ; la pre-
mière contient la culture des Jardins potagers et
fruitiers, et la seconde la culture des fleurs, et
tout ce qui a rapport aux Jardins d'agrément ; dedus
à M Thoum, ex-professeur de culture au Museum
d'Histoire naturelle, membre de l'Institut, etc.,
par M. Bailly, son élève, membre de la Société
Linneenne, et de plusieurs autres sociétés savantes ;
seconde édition, revue, corrigée et considérable-
ment augmentée ; précédée de l'Annuaire des Tra-
vaux du Jardinierpour l'année 1825 2 gr vol. in 18
de près de 900 pages, ornés de planches. 5 fr.
Manuel du Chasseur si des Garde-Chasses, contenant
un Traite sur toutes les chasses, un Vocabulaire
des termes de vénerie, de fauconnerie et de chasse ;
les lois, ordonnances de police, etc , sur le port
d'armes, la chasse, la peche, la louveterie, les
formules des proces-verbaux qui doivent être dres-
ses par les garde-chasses, forestiers et champêtres,
suivi d'un Traité sur la pêche ; par M. de Mersan ;
et musique. 1825.
nouvelle édition ; un gros vol. in-18, avec figures
3 fr.

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