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Home Explore Les déportés et fusillés de la Charente - 1942
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P:01

3 E édition

Les déportés

et fusillés

de la Charente

1942

“SUPPLÉMENT GRATUIT AU JOURNAL DU VENDREDI 28 AVRIL 2023 - NE PEUT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENT ”

P:02

les déportés de la charente - 1942

2

• Laurent THIERY, Le Livre des 9 000 déportés de France au camp de Mittelbau-Dora,

Cherche Midi éditeur, 2020, 2 600 p.

• Pour les actes d’état civil, les recensements et les livrets militaires :

https://archives.lacharente.fr/s/12/registres-paroissiaux-et-etat-civil/

• Pour les rescapés des camps d’internement,

ce site recense les décès à partir de 1970 : https://deces.matchid.io/search

• Concernant les fusillés, massacrés, abattus, exécutés :

https://fusilles-40-44. maitron.fr/spip.php?page=recherche_avanc&swishe_

mot%5B0%5D=dico.21&swishe_mo t%5B1%5D=genre.

http://resistancefrancaise.blogspot.com/2014/03/les-fusillades-de-la-braconne.html

• Les victimes des conflits :

https://www.google.com/search?client=firefox-b-d&q=memoire+des+hommes

• Les déportés en camps d’internement (extermination) :

https://collections.arolsen-archives.org/de/search

• Convoi des 45000 du 6 juillet 1942 :

http://www.memoirevive.org/histoire-du-convoi-du-6-juillet-1942-dit-convoides-45000/ https://genealomaniac.fr/les-photographies-dimmatriculation-des-45000-

et-biographies-a- auschwitz/

• Livre-Mémorial pour les juifs :

Serge Klarsfeld, Mémorial de la Déportation des Juifs de France, 1978.

• Livre-Mémorial pour les déportés politiques (résistants ou non-résistants) :

Livre-Mémorial FMD, Editions Tiresias, 2004

• Dossiers :

SHD-Caen 21P XXX XXX ou et SHD-Vincennes 16P XXX XXX.

Légende de la photo de Une (en bas) : Jean Lafaurie, 99 ans, résistant rescapé du camp de

Dachau, et Michèle Soult, présidente de la délégation charentaise des Amis de la Fondation pour

la Mémoire de la Déportation, en compagnie d’élèves du lycée professionnel Jean-Caillaud de

Ruelle-sur-Touvre.

1942, année charnière, année terrible 3

Un peu plus de deux ans après le début du conflit, la machine de guerre allemande,

jusque-là intraitable, connaît ses premiers déboires à El Alamein (Egypte)

et à Stalingrad (URSS). Dans le même temps, la répression contre les résistants

et les civils s’intensifie. La conférence de Wannsee entérine les persécutions

contre les juifs, jusqu’à “la solution finale”.

En Charente, les sabotages répondent aux persécutions 4-5

A l’instar de ce qui se passe à l’échelle internationale, le département est pris

entre deux feux. Celui d’une Résistance de plus en plus organisée et qui multiplie

les sabotages et actions contre l’oppresseur allemand, à l’image de l’opération

Frankton, qui révèlera, de surcroît, la solidarité charentaise ; celui des SS qui,

à la suite de la conférence de Wannsee, industrialisent la Shoah en déportant

ou assassinant juifs et “complices”.

La Résistance gagne en cohésion,

la répression devient massive 6

Tandis que Jean Moulin revient en France pour unifier la Résistance dans le Sud,

un mouvement de résistance intérieur voit le jour, les Francs-tireurs et partisans

français. Côté allemand, les exécutions sommaires laissent place aux déportations

et aux mises à mort de masse.

Le convoi des « 45 000 », le premier

de prisonniers politiques 7

Le 6 juillet 1942, 1 175 hommes, dont 50 juifs, embarquent dans des wagons

de marchandises. Seuls 119 d’entre eux survivront. Il s’agit du premier des trois

convois de prisonniers politiques (non-juifs) qui partiront en direction d’Auschwitz.

Du Vel d’Hiv’ à Angoulême, le funeste destin des juifs 8-9

Depuis le mois de juin, la SS planifie les déportations des juifs de France, de

Belgique et des Pays-Bas. La Charente n’échappera pas à la Shoah et, ce jour-là,

422 d’entre eux sont arrêtés. 35 enfants seront libérés.

Le Frontstalag 111 de Drancy :

l’enfer des juifs déportés de France 10

80 000 personnes passeront par la cité de la Muette, à Drancy, transformée

en camp d’internement. Une majorité de juifs, lesquels seront déportés et,

pour la plupart, gazés à Auschwitz ou Sobibor.

Le Frontstalag 122 de Compiègne-Royallieu,

le camp de la mort lente 11

Composé de trois ensembles dont deux réservés aux prisonniers américains

et aux juifs, le Frontstalag 122 verra passer quelque 54000 détenus durant

tout le conflit. Avant que beaucoup ne meurent déportés à Auschwitz.

Auschwitz, antichambre de la mort 12

1,1 million de morts dont plus de 900 000 juifs, Auschwitz, à la fois camp

de concentration et centre de mise à mort, est tristement célèbre pour

ses singularités.

Le KL Natzweiler-Struthof,

unique camp de concentration en France 13

Situé à 60 km au nord-est de Strasbourg, l’unique camp de concentration

sur le territoire français est construit sur une mine de granit.

47000 détenus vont servir l’industrie allemande pendant le conflit.

Les 120 déportés ou fusillés de la Charente 14-30

De Louis Augier à Marcel Zarzuela, la brève histoire et le destin

de ces hommes et femmes, sous forme de notices écrites par des écoliers,

collégiens et lycéens de Charente.

La Une de Charente Libre du 8 mai 1945 32

La guerre prend fin en Europe. Charente Libre célèbre la Libération.

Alors que la Journée nationale

du souvenir de la Déportation

sera commémorée ce dimanche

30 avril, voici donc le troisième

numéro de notre série «  Les déportés et

fusillés de la Charente », consacré à l’année

1942. Trois autres suivront, en 2024, 2025 et

2026, et relateront les trois dernières années

de la Deuxième Guerre mondiale, 1943,

1944 et 1945.

C’est le résultat d’un partenariat passé avec la

section charentaise des Amis de la Fondation

pour la Mémoire de la Déportation et un

certain nombre d’établissements scolaires

charentais, et le soutien du Conseil départemental de la Charente,

dont Charente Libre, journal fondé au lendemain de la guerre par des

résistants locaux, est particulièrement fier.

Grâce à ce travail de bénédictin, les 1672 victimes charentaises ou

déportées depuis la Charente de cette innommable barbarie ne

disparaîtront pas des mémoires.

On connaissait déja leurs noms, inscrits sur les monuments aux morts de

nos communes. On saura désormais au moins un bout de leur tragique

histoire. Pour qu’ils ne soient jamais oubliés. C’est le moins qu’on leur

doit.

Armel LE NY

Rédacteur en Chef

EDITO

SOURCES

SOMMAIRE

SUPPLÉMENT CONÇU ET RÉALISÉ À CHARENTE LIBRE PAR

Laetitia BRANCHUT, graphiste, et Yohan DOUCET, journaliste.

Président du conseil d’administration :

Christophe GALICHON

Directeur général :

Marc DUFFAU

Directeur de la publication,

Rédacteur en chef :

Armel LE NY

S.A. à conseil d’administration - Capital : 37.950€ - Durée : 99 ans

Siège social : ZI N°3 - 16340 L’Isle-d’Espagnac - Tél. 05.45.94.16.00

Tirage: 29.681 ex.

N° commission

paritaire

0525 C 86606

Principal

actionnaire:

GSO SA

Imprimé par SAPESO - 40, quai de Brazza, 33000 Bordeaux.

Ce journal a été imprimé sur du papier produit en Espagne,

certifié PEFC 70% - FCBA-PEFC-COC-17-01690. Taux de fibres recyclées: 86%.

Emissions de GES: 125g CO2 eq par exemplaire (données 2021)

Charente

Libre ■

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2021

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On ne les oubliera jamais

2 E édition

Les déportés

et fusillés

de la Charente 1941

“SUPPLÉMENT GRATUIT AU JOURNAL DU VENDREDI 22 AVRIL 2022 - NE PEUT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENT ”

1 R E édition

Les déportés

de la Charente 1940

“SUPPLÉMENT GRATUIT AU JOURNAL DU VENDREDI 23 AVRIL 2021 - NE PEUT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENT ”

P:03

les déportés de la charente - 1942

3

1942, année charnière, année terrible

La guerre est mondiale depuis

l’entrée des Etats-Unis dans

le conflit et la fin du pacte

germano-soviétique. Après une

domination allemande en Europe

et japonaise dans le Pacifique, les

Alliés reprennent l’initiative par

une série de victoires militaires

et d’avancées technologiques.

Mais 1942 est aussi l’année où

la Shoah prend une dimension

industrielle.

En 1942, c’est la conférence de

Wannsee qui entérine la solution

finale et les rafles massives de

juifs, c’est l’Opération Jubilee, le

raid canadien sur Dieppe qui fut un échec

cuisant, mais c’est aussi un tournant positif avec la bataille de Midway du 4 au

7 juin et la victoire des Etats-Unis sur la

flotte japonaise, la défaite de Rommel à El

Alamein le 23 octobre puis le débarquement des Alliés en Afrique du Nord le 8

novembre, la contre-offensive soviétique

à Stalingrad dès novembre...

Occupée en partie depuis mai 1940 et

soumise à un régime de collaboration, la

France connaît, elle, un nouveau pas dans

la violence. Ce changement intervient

dans le contexte de plusieurs événements

majeurs. Il s’agit d’abord du climat d’insécurité imposé à l’occupant avec la multiplication des attentats dirigés contre la

vie de soldats allemands par la résistance

communiste et les Francs-Tireurs et Partisans français (FTPF). « La lutte armée »,

engagée après l’invasion allemande de

l’Union soviétique en juin 1941, se poursuit et s’intensifie tandis que la résistance

non communiste est également en plein

essor. La principale conséquence de cette

situation est un changement majeur

parmi les acteurs allemands chargés de

la répression en France. En juin 1942,

Hitler désavoue les militaires et confie

les mesures de police et de maintien de

l’ordre à la SS. Celle-ci va dès lors pouvoir

imposer ses méthodes brutales et, en particulier, après la conférence de Wannsee

(20 janvier), mettre en place la Shoah,

c’est-à-dire la déportation des juifs de

France en vue de leur extermination.

Le basculement des acteurs répressifs a

pour autre conséquence l’introduction de

la déportation de masse via des convois

de wagons à bestiaux, dans lesquels sont

entassés près d’un millier de personnes

dirigées vers les camps de concentration

nazis et les centres de mise à mort situés

en Pologne. L’année 1942 marque enfin

l’extension de l’occupation allemande en

France après le débarquement allié en

Afrique du Nord. Le 11 novembre 1942,

les troupes de la Wehrmacht envahissent

la zone dite non-occupée et conquièrent

ainsi l’ensemble du territoire national.

Se référant à l’échec des mesures prises

par le commandement militaire allemand à Paris pour endiguer les attentats

en France, et notamment l’inefficacité

des fusillades massives d’otages, la SS

convainc de la nécessité de recourir à

des déportations de représailles. Ce procédé lui permet d’introduire la Shoah

en France sous la forme de convois de 1

000 hommes choisis selon les critères de

la «  politique des otages  » (âgés de plus

de 18 ans, appartenant au milieu d’où

provient l’auteur ou l’auteur présumé

de l’attentat, etc.) dirigés vers le camp

d’Auschwitz. Ennemis idéologiques du

nazisme, les juifs et les communistes sont

les principales cibles de ces mesures. Les

27 mars et 5 juin 1942, avec respectivement 1112 et 1000 hommes juifs, les deux

premiers convois de la Shoah partent du

camp de Compiègne-Royallieu en direction d’Auschwitz. La déportation des juifs

de France prend sa forme la plus terrible

à partir de juin avec l’introduction des

femmes et des enfants dans ces convois.

Sur les 79 transports partis de France,

très majoritairement du camp de rassemblement de Drancy, durant toute la période de l’Occupation, 43 sont organisés

en 1942. Au total, près de 42 000 juifs,

sur les 75 000 déportés de France, le sont

au cours de cette seule année 1942, soit

plus de la moitié. Ce terrible bilan est la

conséquence de l’organisation de nombreuses rafles et de la coopération active

des polices de Vichy. C’est le cas notamment à Angoulême, le 8 octobre 1942,

avec l’arrestation de près de 450 juifs

dont de nombreux enfants.

Avec ces politiques de représailles, les

déportations de répression et de persécution se rejoignent avec le départ, le 6 juillet 1942, d’un convoi de 1 175 hommes,

dont un millier de militants communistes

et syndicalistes, de 20 détenus de droit

commun et d’une cinquantaine de juifs.

Arrivé deux jours plus tard à Auschwitz,

le «  convoi des 45 000  » (nommé ainsi

car les déportés reçoivent des matricules

dans cette série) est rapidement décimé. Marcel Chabot, ouvrier communiste

originaire de Saint-Séverin, meurt dès

le 22 août. L’organisation de ce premier

convoi massif, composé de prisonniers

politiques, annonce les grandes déportations dirigées vers les différents camps

de concentration du Reich et qui vont se

multiplier en 1943 pour atteindre leur

apogée en 1944. En attendant, les politiques de répression appliquées depuis

le début de l’occupation par les nazis en

France se poursuivent et s’intensifient  :

déportations de petits effectifs en wagons

de voyageurs de 3e classe vers les prisons du Reich et transfert des opposants

et des résistants depuis la gare de l’Est à

Paris vers le camp spécial SS d’Hinzert

près de Trèves, pour les hommes (près de

700), et vers la prison d’Aix-la-Chapelle,

pour les femmes (une soixantaine). Les

détenteurs d’armes, membres des premières organisations de résistance, sont

envoyés en Allemagne dans «  la nuit et

le brouillard » et le plus grand secret. La

procédure Nacht und Nebel ou «  NN  »,

introduite en France en décembre 1941,

participe à accroître l’effet de terreur sur

la population restée dans l’incertitude

quant au sort de ses proches arrêtés. Malgré toutes ces mesures, l’opposition ne

cesse de se structurer en 1942 au sein des

grandes organisations de résistance. Les

premières défaites militaires du Reich

en Russie et en Afrique du Nord puis les

premières mesures de réquisition pour

le travail forcé en Allemagne (la relève

en mai 1942 et loi du 4 septembre 1942)

participent à gonfler les effectifs de la Résistance.

Laurent Thiery

Docteur en Histoire,

directeur du programme de recherche sur

les déportés du camp de Mittelbau-Dora

Fin janvier 1942, la SS va lancer la Shoah, c’est-à-dire la déportation des juifs de France en vue de leur extermination. (Repro CL)

Chargé par Göring de «trouver une solution au problème juif», le général SS Reinhard Heydrich

(à gauche) convoque le 20 janvier la conférence de Wannsee, qui entérine le projet nazi

de solution finale. (Repro CL)

 Gaël Eismann,

« Représailles et logique idéologico-répressive. Le tournant de l’été

1941 dans la politique répressive du

Commandant militaire allemand en

France », Dans Revue historique

2014/1 (n° 669), pages 109 à 141,

Représailles et logique idéologico-répressive. Le tournant de l’été

1941 dans la politique répressive du

Commandant militaire allemand en

France. Cairn.info

 Thomas Fontaine,

Chronologie : répression et persécution en France occupée 1940-1944,

France Nazi Europe, 7 Décembre,

2009, Chronologie : Répression

et persécution en France occupée

1940-1944. Sciences Po Violence de

masse et Résistance - Réseau de

recherche

BIBLIOGRAPHIE

Le 11 novembre,

la Wehrmacht

envahit la zone

non-occupée

P:04

les déportés de la charente - 1942

4

En Charente, les sabotages répondent aux persécutions

Dans un département coupé en deux par la ligne de démarcation, les

actes de résistance se multiplient mais sont sévèrement réprimés.

Pire, le 8 octobre, 422 personnes sont raflées et déportées à Auschwitz.

En Charente, en ce mois de janvier 1942, l’occupation se poursuit. Quatre juifs sont arrêtés le

6 janvier pour «  marché noir  »,

ils sont internés au camp de la route de

Limoges à Poitiers avant d’être transférés à Drancy. Le 12 janvier, la légion des

volontaires Français (LVF) ouvre un bureau à Angoulême, rue Chabrefy, mais ne

connaît pas le succès espéré. Le 17 janvier, le cinéma Le Select, dans l’actuelle

artère piétonne, place Marengo, devient

le Soldatenkino (cinéma pour les troupes

allemandes), trois soirées sont cependant

ouvertes aux civils.

Pendant ce temps, en Allemagne a lieu,

le 20 janvier, la conférence de Wannsee,

qui va déterminer les modalités de l’extermination du peuple juif. En Angleterre,

le 2e

Bureau des FFL (services secrets de

la France libre) devient le BCRA (bureau

central de renseignements et d’action).

Début février, les lois anti-juives commencent à s’intensifier sur tout le territoire occupé. Le 11, un couvre-feu spécial

est instauré pour les juifs qui ne peuvent

quitter leur domicile de 20h à 6h du matin. La répression commence également

à s’abattre sur la Résistance. En Charente, les brigades spéciales du commissaire David démantèlent les groupes du

« Front national de lutte » de Villefagnan

et Ruffec. Trois résistants sont fusillés au

Mont-Valérien, les autres sont déportés.

Malgré cette répression, la résistance se

poursuit, Keller, un ancien du 502e Régiment de chars de combat (RCC) d’Angoulême, se rend à Poitiers pour y distribuer des tracts rédigés par le colonel

Degua du 30e BCP (Bataillon de chasseurs

à pied), responsable de la Résistance dans

le secteur de Ruffec. James Lanceron commence, en mars, à passer des lettres par le

poste frontière de La Rochefoucauld, profitant de son emploi de contrôleur sur la

ligne de bus Angoulême-Saint-Mathieu.

Le 1er mai 1942, Gisèle Robert et un dénommé Rafneau mettent en place, à

Cognac, un réseau de propagande anti-allemand. Ils diffusent les tracts communistes «L’avant-garde» et «Travailleurs

et Travailleuses de Charente». Du 26 mai

au 11 juin, Les Français libres s’illustrent

à la bataille de Bir Hakeim. Pendant

près de deux semaines, les troupes du

général Kœnig vont résister aux assauts

des troupes italiennes et allemandes, à 1

contre 10. Deux Charentais participent

à cette bataille (Pierre Gabard et Philippe

Marmissole-Daguerre) et s’y illustrent.

Ils seront faits compagnons de la Libération pour leur bravoure. Le 1er RIMa

d’Angoulême, alors scindé en bataillon

du Pacifique (BP) et bataillon d’infanterie de marine (BIM), participe également

à la bataille de Bir Hakeim. Cette opération militaire va être un tournant dans la

guerre en Afrique car elle va permettre

aux Britanniques de s’organiser et de

vaincre à El Alamein. Elle aura également

un retentissement pour l’autorité du général de Gaulle et sur le moral de la Résistance en France, un maquis charentais va

du reste prendre le nom de cette bataille.

Juin voit apparaître l’ordonnance qui

impose le port de l’étoile à tous les juifs

à partir de 6 ans. On délivre deux étoiles

jaunes contre un ticket de rationnement

de textile. Le 5 juin, la «Maison du prisonnier de guerre», organisme d’entraide, est

inaugurée au 18, rue de Périgueux à Angoulême. Le 9 juin, la Voix des Charentes,

journal clandestin communiste, est diffusée dans les boîtes aux lettres. Le mois se

termine avec, le 26 juin, le recensement

des juifs à Angoulême et Cognac par le

commissaire central.

Le 1er juillet, à La Rochefoucauld, un

groupe de résistants se constitue autour

de Vandeputte et Montauban, ils rejoindront ensuite le maquis Bir Hacheim. Le

10 juillet, L’Echo des Charentes publie une

directive des autorités d’occupation relative aux sabotages et attentats dont ils

sont victimes. C’est la mise en place de la

politique des otages (à chaque attentat,

des otages pris au hasard sont fusillés).

Le 25 juillet, un wagon de paille à Angoulême et 10 tonnes de paille à Brossac

sont incendiés. Les auteurs ne sont pas

retrouvés par la police et les autorités

d’occupation.

Le 28 juillet, le SD (service de maintien

de l’ordre des SS) de Bordeaux démantèle

le groupe FTP de Cognac : Vallina, Guillon et Pataud. Le mois se termine avec le

parachutage, en France, de Lise de Baisac

(service secret britannique). Elle met en

place, à Ruffec, le réseau Marie-Odile,

chargé d’exfiltrer les aviateurs britanniques tombés en France.

En août, les sabotages se poursuivent, des

résistants provoquent un incendie à la

poudrerie nationale de Basseau (Omnium

des Produits Azotés), 25 wagons de papier

sont brûlés. Le 31 août, 4 tonnes de paille

à Ruffec et 80 quintaux de graines à Aubeterre sont incendiés. Ils étaient destinés

à l’armée allemande.

En septembre, sont diffusés, à La Couronne, un tract du Front National de

lutte intitulé «Appel au peuple français»,

ainsi que le journal clandestin France

d’abord à Angoulême et Cognac. Le 8 septembre, l’aviation britannique largue des

ballonnets incendiaires à Aignes, Barbezieux, Brossac, Baignes, Montmoreau,

La Roche-Chalais, Blanzac, Touverac et

Mainfonds, afin de détruire les récoltes

destinées aux allemands.

Le 15 septembre, la presse annonce la

première loi de réquisition pour le travail forcé en Allemagne auquel sont

soumis les hommes âgés de 18 à 50 ans

(loi du 4 septembre). Cette loi va avoir

pour conséquence de gonfler les rangs

de la Résistance avec les jeunes réfractaires qui ne veulent pas partir travailler

en Allemagne. Le 20 septembre, 14 000

tracts communistes sont saisis à la gare

d’Angoulême. L’arrestation de deux distributeurs de tracts marque le début de

la traque du groupe Saint-Michel, qui

conduira, en novembre 1942 et mars

1943, à une cinquantaine d’arrestations.

Le 30, un groupe de guérilleros espagnols

tente de faire sauter le transformateur

électrique de Venat.

En octobre, la Résistance commence à

s’organiser, le début du mois voit la création des Mouvements Unis de Résistance

(MUR) et de l’état-major de l’Armée Secrète (AS). Le 6 octobre, des FTP sabotent

les voies ferrées à Bourg-Charente.

Le 8 octobre, en Charente, 422 juifs sont

arrêtés par la police et la gendarmerie

française. Ils seront parqués à l’école philharmonique (actuel conservatoire Gabriel

Fauré) avant d’être transférés à Drancy le

15 puis déportés à Auschwitz. Seuls 35

enfants qui ont la nationalité française

seront épargnés et ne feront pas partie

du convoi, ils seront sauvés par le père Le

Bideau et des particuliers comme Lucie

Landré et Eliette Cordelier.

Le 11 octobre, 34 ouvriers spécialisés charentais partent travailler en Allemagne

comme volontaires. Les 12 et 13 octobre,

200 ouvriers de la Sofram (La Couronne)

et de la Poudrerie (Angoulême) partent

travailler en Allemagne au titre de requis.

Le 19 octobre, Lise de Baissac (Marie-Claire) rencontre le colonel Degua,

chef de l’Organisation civile et militaire

(OCM) pour la Charente, à Ruffec. Elle

s’installe ensuite à Poitiers. Le 26 octobre,

Augustin Maurellet, directeur d’école à

Vœuil-et-Giget, rencontre à Poitiers les

membres de la Confrérie Notre-Dame

(CND). Le 30 octobre, des FTP font dérailler un train de marchandises à Gensac-la-Pallue. S’ensuit l’arrestation de Roger Nepoux et son fils Marcel.

En novembre, la persécution des juifs se

poursuit. Le 7 novembre, la famille Felmann, famille belge réfugiée dans une

dépendance du château de Ligné, est arrêtée à 8h du matin, transférée à Drancy

et déportée à Auschwitz.

En Charente, le 8 novembre, Jean Barrière, responsable communiste de Charente, est arrêté alors qu’il retirait un paquet de tracts à la gare de Saint-Michel,

en compagnie de Paul Bernard, ouvrier à

la Poudrerie. Le 15 novembre, 7 résistants

se réunissent à Brigueuil (ils formeront

plus tard le maquis de Brigueuil puis le

maquis Foch). Le 20 novembre, René

Michel (dit André), responsable d’un

groupe de sabotage FTP, est arrêté après

une chasse à l’homme de trois jours. René

Gallois et Marc Nepoux, responsables

FTP, sont arrêtés à Asnières-sur-Nouère,

après un échange de coups de feu intenses

Deux Charentais

se distinguent

à El Alamein

35 enfants sauvés

de la rafle

Le 17 janvier à Angoulême, le cinéma Le Select, dans l’actuelle artère piétonne, place Marengo,

devient le Soldatenkino (cinéma pour les troupes allemandes). Trois soirées sont cependant

ouvertes aux civils. (Photo Espace mémoriel de la Résistance et de la déportation de la Charente)

La bataille de Bir-Hakeim est un tournant dans le conflit. Pendant près de deux semaines, les

troupes du général Koenig vont résister aux Italiens et aux Allemands, à un contre dix.

Deux Charentais, Pierre Gabard (à droite) et Philippe Marmissole-Daguerre vont s’y illustrer.

(Photo Espace mémoriel de la Résistance et de la déportation de la Charente)

P:05

les déportés de la charente - 1942

5

En Charente, les sabotages répondent aux persécutions

L’Opération Frankton,

symbole de la solidarité charentaise

(Nepoux et un policier sont blessés).

Le 21 novembre, la presse annonce fièrement que 844 Charentais sont partis

travailler en Allemagne dans le cadre de

la relève. Les 26 et 27 novembre, la flotte

française se saborde à Toulon. De nombreux Charentais travaillant à la fonderie

de Ruelle ont été mutés à Toulon en 1940.

Le 27 novembre, l’armée d’armistice est

dissoute. Au sein du 30e

Bataillon de

chasseurs à pied, stationné en Charente,

la plupart des soldats vont rejoindre la

Résistance (le colonel Degua est déjà responsable de l’OCM).

L’année se termine comme elle a commencé, entre résistance et collaboration.

Le colonel Degua récupère deux aviateurs

anglais, il informe Lise de Baissac (Marie-Odile), qui vient à Ruffec afin de les

cacher pendant deux mois à l’hôtel de la

Toque Blanche.

Le 7 décembre, on fête en gare d’Angoulême le départ pour l’Allemagne du

105 000e

ouvrier spécialisé. Il s’agit d’un

habitant d’Aigre qui reçoit une récompense de 5000 francs de Paris-Soir.

Le 10 décembre, un sabotage à lieu à la

Poudrerie. Le 11 décembre, une loi impose

la mention « juif » sur les cartes d’identité

et d’alimentation.

Du 7 au 11 décembre, c’est l’opération

Frankton. Un commando anglais sabote

des bateaux dans le port de Bordeaux et

est exfiltré à Ruffec. Le 15 décembre, les

autorités demandent aux militaires de

l’armée d’armistice de se présenter au

centre départemental de libération des

prisonniers de guerre à Angoulême pour

être officiellement démobilisés.

Le 21 décembre, une unité allemande

s’installe à Hiersac.

Le 31 décembre, Jean Lapeyre-Mensignac devient agent P2 du Bureau des

opérations aériennes (BOA). Il recrute ses

amis René Chabasse et Charles Franc afin

d’organiser les opérations aériennes en

Charente.

Pascal Lévêque

Espace mémoriel de la Résistance et de la

Déportation de la Charente

Dans la soirée du 7 décembre 1942, le sous-marin britannique HMS Tuna met les kayaks à l’eau, au large de Montalivet (Gironde).

(Photo Espace mémoriel de la Résistance et de la déportation de la Charente)

Dans la soirée du 7 décembre 1942, le sous-marin

britannique HMS Tuna met cinq kayaks à l’eau, au

large de Montalivet (Gironde). Le sixième kayak,

endommagé au moment de la mise à l’eau, ne peut

participer à l’opération Frankton qui vise à détruire des navires allemands dans le port de Bordeaux. Une des cinq embarcations disparaît en passant des remous, une seconde chavire également peu après.

Les deux membres de l’équipage du second canot sont remorqués près du rivage et sont abandonnés à leur sort. Les

trois autres kayaks sont portés par la marée près du môle du

Verdon et obligés de se glisser entre le môle et quatre navires

ennemis à l’ancre. Peu après, l’un des trois kayaks est séparé

du groupe, on ne le reverra plus.

Les deux kayaks restants - Catfish, avec à son bord le major Hasler (chef de l’opération) et son coéquipier le Marine

Sparks, et le Crayfish, avec à son bord le Caporal Laver et le

Marine Mills - ne peuvent naviguer que de nuit et avec une

marée favorable. Le 11 décembre 1942, tôt dans la matinée,

ils arrivent en face de Bassens. Cette nuit-là, vers 21h, les

deux kayaks se préparent à exécuter la dernière phase de leur

mission. Le Catfish se dirige vers les quais de la rive gauche

du port de Bordeaux et réussit à fixer des mines magnétiques

Limpet sur trois grands navires amarrés à cet endroit. Le

Crayfish reste sur Bassens et pose ses mines sur deux navires

amarrés dans le môle.

La mission accomplie, les quatre hommes ont seulement

quelques heures pour s’enfuir de la région. Ils détruisent les

kayaks et commencent le voyage à pied jusqu’à Ruffec, soit

un périple de 160 km en zone occupée. Ils descendent la Gironde jusqu’à Saint-Genès-de-Blaye en profitant de la marée descendante et du courant, coulent leurs embarcations

et s’enfoncent dans les terres. Pour plus de sécurité, les deux

équipes se séparent. Pendant ce temps, les mines ont explosé. Quatre navires - le Tannenfel, le Dresden, l’Alabama et le

Portland - ont été très sévèrement endommagés.

Deux survivants

Les deux groupes entreprennent donc une marche de 160 km

dans le froid, sous la pluie, de nuit afin d’éviter les Allemands.

Le 14 décembre 1942, l’un des deux groupes (Laver et Mills)

est repéré. Les deux hommes sont arrêtés et, malgré leur uniforme de l’armée britannique, ils sont considérés comme des

terroristes et sont fusillés en mars 1943 à Paris.

Du commando de départ (10 hommes), il ne reste plus que

deux survivants (Hasler et Sparks). Après 7 jours de marche,

ils parviennent à Saint-Même-les-Carrières et trouvent, à

partir de là, une solidarité de la Résistance charentaise qu’ils

n’espéraient pas. Ils sont pris en charge, hébergés et nourris

à Saint-Preuil par la famille Pasquereau. Hasler et Sparks atteignent enfin Ruffec le 18 décembre, en fin de matinée. Ils

savent seulement qu’ils doivent contacter la Résistance dans

un petit hôtel de la ville. Ils arrivent à l’hôtel-restaurant La

Toque blanche et prennent le risque de se faire connaître de

la patronne (Mme Mandinaud). Aussitôt, cette dernière les

cache dans la cuisine, leur donne à manger et les rassure, ils

sont au bon endroit. Le soir même, après minuit, René Flaud,

le boulanger de Ruffec, prend en charge Hasler et Sparks et

va les déposer dans le bois de Benest. Un passeur les conduit

jusqu’à Marvaud (commune de Saint-Coutant), dans la ferme

isolée d’Armand Dubreuille, membre du réseau Marie-Claire.

Cachés dans la ferme et ne sortant que la nuit, ils vont devoir

patienter avant que le réseau ne puisse les évacuer.

Après 42 jours d’attente en Charente, ils partent en vélo

jusqu’à Roumazières où ils prennent le train jusqu’à Limoges,

pour Lyon. A partir de Lyon, ils vont être pris en charge par

différentes cellules du réseau Comète jusqu’à Perpignan. Ils

traversent les Pyrénées et arrivent enfin au Consulat Britannique de Barcelone. Ils sont ensuite conduits à Gibraltar d’où

ils pourront repartir au pays afin de reprendre leur service

actif.

En Charente, l’opération aboutira à l’arrestation de sept

hommes dont Lucien Gody, Maurice Roussaud et René

Rousseau. Ces trois hommes ne sont pas engagés dans la Résistance mais, pour autant, ils sont de bons Français qui, à

l’occasion, aide à nuire à l’ennemi. Déclarés « dangereux terroristes », classés « NN », ils sont déportés dans le plus grand

secret vers la prison de Wittlich afin d’être jugés. Après la

prison de Wittlich, c’est celle de Breslau puis, suite à l’abrogation de la loi « NN » en septembre 1944, ils sont remis à la

Gestapo qui les transfère au camp de Gross-Rosen. Devant

l’avancée des troupes soviétiques, le KL est évacué. Ils partent

en convoi découvert, ils arrivent le 11 février à Dora. Maurice

et Lucien, probablement malades, sont envoyés à la Boelkle

Kaserne, mouroir à Nordhausen. Quant à René, il disparaît

après son arrivée à Dora. Ils ne connaîtront pas l’arrivée des

Alliés en avril 1945 et la libération des camps de Buchenwald,

Dora, Ellrich, Mauthausen, Ravensbrück.

Pascal Lévêque

Du 7 au 11 décembre se déroule l’opération Frankton ou « Coque de noix ».

Six kayaks, chacun manœuvré par deux hommes, sont transportés non loin de l’embouchure

de la Gironde par un sous-marin britannique...

P:06

les déportés de la charente - 1942

6

La Résistance gagne en cohésion

La répression devient massive

Les différents événements de l’année 1942, avec l’espoir d’une victoire alliée et les dernières illusions qui

disparaissent autour du régime de Vichy, apparaissent favorables à la cause de la Résistance. Celle-ci étend

son audience, ainsi que ses actions, et commence à se placer sous le signe de l’unité. Avec l’engagement

toujours plus compromettant de l’Etat dans la collaboration, l’idée d’un possible «double jeu» de Pétain,

qui avait pu exister au début de l’Occupation, disparaît totalement.

En janvier 1942, le MBF (administration militaire allemande en France)

remet en cause les exécutions massives d’otages. Il préconise en revanche

la déportation des communistes et des juifs. Hitler décide alors de confier

la politique de répression en France occupée à un représentant spécial

d’Himmler, chef des SS et de la police du Reich.

Janvier. Jean Moulin, parachuté en France comme représentant du général de Gaulle et délégué du Comité national pour

la zone non occupée, est chargé d’unifier la Résistance en zone

sud.

Avril. Voyage à Londres de Christian Pineau qui ramène le

premier message politique du général de Gaulle à la Résistance intérieure.

1er mai et 14 juillet. A l’appel de la Résistance et de la France

Libre, de nombreuses manifestations patriotiques ont lieu

dans les grandes villes.

14 juillet. La France Libre prend le nom de France Combattante pour marquer le rapprochement en cours avec la Résistance en métropole.

22 octobre. Le général Delestraint est nommé chef de l’Armée Secrète.

Novembre. Invasion de la zone sud (le 11) et dissolution de

l’armée d’armistice. Une partie des cadres crée l’Organisation

de Résistance de l’Armée (le 29). Mise en place d’un comité de

coordination des mouvements de zone sud présidé par Jean

Moulin.

Fin novembre. Dissolution de l’embryon d’armée française

toléré par Hitler . Des officiers et des sous-officiers de carrière

rejoignent la Résistance en tant qu’instructeurs. Un autre type

d’action s’intensifie : la « résistance de sauvetage » : celle des

aviateurs alliés, des jeunes fuyant réquisitions et STO, celle

des juifs. Si la première est d’emblée l’objet d’organisations

spécialisées de la part des Alliés, les deux autres formes d’aide

ont tout de suite relevé de la Résistance intérieure, des mouvements.

En France, durant toute l’Occupation,

de nombreux résistants sont jugés et

condamnés par les cours martiales et les

tribunaux militaires allemands, dont l’activité répressive est soigneusement cachée

et ne fait l’objet d’aucune publicité si ce

n’est a posteriori par l’annonce de l’exécution des condamnations. Seuls trois

grands procès font exception et sont « mis

en scène » pour être largement médiatisés

à des fins de propagande.

Du 4 au 6 mars. premier «procès-spectacle» au Palais Bourbon pour juger sept

jeunes communistes.

6 juillet. Les SS assurent la déportation

de représailles, prévue par le MBF depuis

décembre 1941, de près de 1 200 otages

communistes vers Auschwitz.

10 juillet. Les SS étendent la définition

de l’otage aux membres des familles des

résistants recherchés.

11 août. En représailles aux attentats

commis depuis plusieurs semaines, 88

otages sont fusillés au Mont Valérien.

21 septembre. 46 otages fusillés au Mont

Valérien dont Raoul Hédiart et 70 au

camp de Souge (Gironde) en représailles

dont Jean et Prosper Guillon, Lucien Vallina, Alexandre Pateau et Camille Perdriau. Cette dernière exécution d’otages

est la plus importante de toute l’Occupation.

Mi-septembre. Pour alimenter son

«  parc  » de travailleurs, Himmler et le

ministre de la Justice du Reich, Thierack,

décident de livrer aux camps, «  en vue

d’une extermination par le travail » – c’est

bien le terme qui est utilisé –, tous les

« détenus préventifs » . Sont visés par cette

mesure les juifs, les tziganes, les Russes,

les Ukrainiens et les Polonais condamnés

à plus de trois ans de prison, ainsi que les

Tchèques et les Allemands condamnés à

plus de huit ans. Des milliers de détenus

judiciaires prennent ainsi le chemin des

camps : 12.658 pour le seul hiver 1942-43

– dont près de la moitié seront morts en

avril.

Octobre. Les SS introduisent en France

une nouvelle forme de répression : la

procédure de détention de sécurité

(Schutzhaft) qui leur permet de déporter en Allemagne, sans jugement, toute

personne suspecte ou coupable d’agissements anti-allemands.

11 novembre. Avec l’entrée des troupes

allemandes dans la zone Sud, tous les

Français se trouvent à la merci de la police allemande.

17 décembre. Himmler, chef de la SS et

de la police du Reich, demande à ses services d’envoyer dans les camps de concentration « 35 000 détenus aptes au travail

». Cette opération de « recrutement » de

main d’œuvre en Europe de l’ouest constitue l’« Aktion Meerschaum » (« écume de

mer »).

Michèle Soult

Dès janvier 1942, Jean Moulin est chargé d’unifier

la Résistance en zone Sud. (Photo Marcel Bernard)

Le 21 septembre, 70 otages, parmi lesquels figuraient au moins cinq Charentais, sont fusillés au camp de Souge, en Gironde, dont on voit ici l’entrée.

(Repro CL)

P:07

les déportés de la charente - 1942

7

Le convoi des « 45 000 » ,

le premier de prisonniers politiques

Après les transports de juifs

des 27 mars et 5 juin 1942, il

s’agit du premier convoi parti de Compiègne avant que

le site ne devienne, en 1943, le centre

névralgique de la déportation de masse

des prisonniers politiques et résistants

vers les camps nazis. C’est aussi le seul

convoi massif qui part en 1942 dans une

période où les modes de déportation privilégiés par les nazis pour réprimer les

oppositions et la Résistance sont judiciaires et carcéraux. Son organisation est

la conséquence d’un basculement opéré

dans la stratégie répressive déployée par

les autorités militaires allemandes de Paris pour accentuer les représailles après

les nombreux attentats perpétrés par

la résistance communiste lancée dans

la lutte armée. Les exécutions massives

d’otages ont montré leurs limites ; la déportation d’otages doit apporter un nouveau sentiment d’effroi au sein de la population.

Décidée depuis décembre 1941, la déportation d’otages «  judéo-bolchéviques  »

démarre avec les deux convois d’otages

juifs qui préfigurent le lancement de la

Shoah en France. Le convoi du 6 juillet

est particulier car il mêle des prisonniers

politiques et des juifs  ; une situation exceptionnelle qui ne sera réitérée qu’à l’occasion de l’évacuation du territoire à l’été

1944, faute de temps. En effet, aux 1 100

militants communistes, syndicalistes de la

CGT, anciens élus…, s’ajoutent 50 otages

juifs restés à Compiègne. Si plus de la moitié étaient des habitants de la Seine, les

victimes ont été soigneusement choisies

au sein de 43 des 49 départements alors

occupés par les Allemands.

C’est enfin un des trois seuls convois de déportation de répression partis de France,

avec celui des « 31 000 » le 24 janvier 1943

et celui dit des « tatoués » du 27 avril 1944,

à être dirigé vers le camp de concentration et centre de mise à mort d’Auschwitz.

Les « 45 000 », partagés dès leur arrivée

entre le camp d’Auschwitz 1 et le camp de

Birkenau, sont rapidement décimés par

les conditions inhumaine de détention et

le travail forcé. Au bout de neuf mois, un

millier a déjà disparu et, en 1945, seuls 119

ont survécu aux derniers mois de la guerre

et aux « marches de la mort ».

Laurent Thiery

Les exécutions massives d’otages ayant montré leurs limites, la déportation d’otages doit apporter un nouveau sentiment d’effroi au sein de la population. (Photo illustration)

Le 6 juillet 1942, 1 175 hommes embarquent dans des wagons de

marchandises. Après deux jours de voyage, 1 170 sont enregistrés au KL

Auschwitz 1 et reçoivent des matricules de la série des « 45 000 ».

Ce transport est, à de nombreux égards, spécifique dans l’histoire

de la déportation depuis la France occupée.

Des prisonniers

politiques

et des juifs

 Mémoire Vive, Histoire du convoi

du 6 juillet 1942, dit convoi des

45000 (memoirevive.org)

 Livre-Mémorial de la FMD, tome 1,

p. 402-403

 Claudine Cardon-Hamet,

Triangles rouges à Auschwitz,

le convoi politique du 6 juillet 1942,

Autrement, 430 p.

BIBLIOGRAPHIE

(Photo illustration) (Photo illustration)

P:08

les déportés de la charente - 1942

8

Du Vel d’Hiv’

à Angoulême

Depuis le mois de juin 1942, la SS multiplie les rafles dans l’Hexagone.

Le 16 et 17 juillet, a lieu la plus importante : 12 884 personnes sont

parquées au Vel d’Hiv. La Charente n’échappe pas à ces mesures.

Le 8 octobre, 422 personnes sont rassemblées dans la salle philharmonique pour être déportées. Parmi elles, 35 enfants qui seront libérés.

Après le lent processus d’identification et de mise au ban

de la société imposé aux juifs

de France par les Allemands à

partir de 1940, avec la collaboration du

gouvernement de Vichy et l’organisation

des premières rafles d’hommes en 1941,

la politique antisémite atteint son point

culminant en 1942. Le 20 janvier 1942,

à Wannsee, dans la banlieue proche de

Berlin, quinze hauts dignitaires du 3e

Reich se sont réunis pour organiser techniquement le règlement de la «  solution

finale de la question juive en Europe  »,

c’est-à-dire, leur extermination physique.

Quelques mois plus tard, le 11 juin 1942,

sous la direction d’Eichmann, les représentants de la SS de Belgique, de France

et des Pays-Bas, planifient la déportation

des juifs de ces pays. Au cours de l’année

1942, 100  000 juifs devaient être dirigés vers les centres de mise à mort, dont

45 000 pour les Pays-Bas, 45 000 pour la

France et 10 000 pour le ressort du Commandement militaire allemand pour la

Belgique et le Nord de la France (départements du Nord et du Pas-de-Calais).

Dès lors, des rafles sont organisées et

visent principalement les familles de juifs

étrangers. Si la rafle du Vel d’Hiv, les 16

et 17 juillet 1942, lors de laquelle la police

française arrête 12 884 personnes, dont

4 051 enfants, avant de les transférer au

camp de Drancy, est la plus importante,

une série d’opérations similaires frappe

les communautés juives implantées dans

les régions de France. C’est le cas notamment à Lille, Limoges, Clermont-Ferrand,

Lyon, Grenoble, Toulouse, Montpellier,

Marseille et Nice.

Le département de la Charente n’est pas

épargné par ces mesures d’autant que, depuis la déclaration de guerre en 1939 et

après l’annexion de l’Alsace-Moselle par

l’Allemagne en 1940, de nombreuses familles juives sont venues se réfugier dans

la région. En outre, la présence de la ligne

de démarcation et l’activité de passeurs

incitent de nombreuses personnes à tenter de rejoindre la zone dite libre et échapper aux persécutions de la zone Nord.

Le 8 octobre 1942, est organisée la rafle

des juifs de Charente et d’une partie de la

Dordogne occupée. Selon les estimations,

422 personnes sont arrêtées et rassemblées progressivement dans la salle philharmonique d’Angoulême. Les conditions

de détention et d’hygiène y sont plus que

sommaires ; hommes, femmes et enfants

raflés par les polices françaises attendent

dans l’incertitude d’une prise en charge

par les autorités allemandes pour un

transfert vers l’inconnu. Au moins 35 enfants de nationalité française sont libérés

et échappent à la déportation mais subissent la séparation avec leurs parents.

Le 15 octobre, un convoi de 387 personnes,

Six mois après la conférence de Wannsee, la police française arrête 12 884 personnes, dont 4051 enfants, dans la région parisienne. Ils seront parqués au Vélodrome d’Hiver

avant d’être transférés au camp de Drancy. (Repro CL)

Moins d’une

dizaine de juifs

ont survécu

P:09

les déportés de la charente - 1942

9

le funeste destin

des juifs

organisé par la Sipo-SD de Poitiers (la police SS), est dirigé vers le camp de rassemblement de Drancy en région parisienne.

Au moins 360 sont déportées dans les

convois 40 et 42, les 4 et 6 novembre 1942

en direction du centre de mise à mort

d’Auschwitz. Moins d’une dizaine a survécu en 1945 ; la quasi-totalité directement

gazée à l’arrivée en Pologne. Selon la base

de données établie par Michel Stroweis

à partir des travaux du Mémorial de la

déportation des Juifs de France de Serge

Klarsfeld (1978), 198 des raflés du 8 octobre 1942, dont 30 âgés de moins de 16

ans, avaient une adresse en Charente ; 84

à Angoulême même.

Le drame ne doit pas faire oublier la

mobilisation de nombreuses personnes

pour prévenir, venir en aide, prendre en

charge ou cacher une partie des juifs menacés. C’est le cas par exemple de Lucie

Landré, professeure d’histoire au lycée

Anatole-France d’Angoulême qui, avec

la directrice de l’établissement, sauva

quelques enfants. Comme elle, 26 Charentais ont été faits Juste parmi les Nations par l’institut Yad Vashem à Jérusalem pour avoir contribué à sauver des

juifs. L’engagement de ces personnes,

souvent au péril de leur vie, rappelle que,

si plus de 75 000 juifs de France, dont 11

000 enfants, ont été arrêtés et déportés

en vue de leur extermination (moins de

5 % ont survécu), près des trois quarts

des juifs résidant dans l’Hexagone ont été

protégés grâce à l’action de milliers d’anonymes. Une proportion beaucoup plus

importante qu’en Belgique (la moitié) ou

les Pays-Bas (un quart).

Laurent Thiery

Docteur en Histoire,

directeur du programme de recherche sur

les déportés du camp de Mittelbau-Dora

Les noms connus des juifs

victimes de la rafle du 8 octobre

Eugène Adler, Alice Adler (Bloch), Simone Adler, Andre Adler, Fanny Apfeldörfer (Apfeldörfer), Hélène Apfeldörfer, Thérèse Apfeldörfer, Jeanne, Jeannette

Apfeldörfer, Élise, Alice Apfeldörfer, Szyfra Aufman, Ruchla Ayzinmann (Goldberg), Françoise, Blanche Ayzinmann, Heinrich Bazes, Wilhelmine Bazes (Kirsch), Julius, Isaak Bender, Caroline Bender (Isaac), Kalia Ber (Eisenberg | Osterlanda), Hélène Bernstein, Nesia Birman (Spisdorf), Samuel Birman, Sophie

Bloch (Ermann | Hermann), Chaja, Sura Bordine   Kawa), Maurice Bordine,

Alter, David Brzezinski, Majtla Brzezinski (Watynska), Françoise Brzezinski,

David, Bernard Brzezinski, Basza, Bajla Brzezinski (Sztajnberg), Liba, Dwojra

Buznic (Grubsztajn), Tauba Ciechanowski (Grinberg | Ginsberg), Sigismond

Dziewicki, Michel Edelman, Therese Edelman (Bellak), Sara, Jayat Eisenberg

(Osterlander | Osterland), Zilla Eisenberg, Sura, Rywka Ellert (Herszbajn),

Gabriel Erlich, Perla Erlich (Fischer), Rosa Erlich, Ruchla Erlich, Perel Erner (Eisenberg), Leiba Fainstein, Abraham Feigenbaum, Hella Feigenbaum

(Grunberg), Chol Feigenbaum, Tauba Feigenbaum, Samuel Feigenbaum, Ryfka

Francuz (Engel), Fajga, Laja Fryszman (Goldfarb), Eva Fudelman, Malka Geldzahler (Natel), Isi Glicksman, Moszek Gliksman, Jacheta Gliksman (Nys), Sara

Gliot (Oklin), Chaim Goldberg, Hendrick Goldberg, Pippa Gotkovski (Schiff),

Lydia Gourevitch, Chiel Gronner, Gitel Gronner   Waksman), Sura Gruszka

(Zimmer), Israel Gruszka, Hilda Gruszka, Fajga Gutman (Hubermann), Elfriede Hein, Joseph Hermann, Rose Hermann (Levy), Malka Herszbajn, Joseph

Hertz, Marcelle Hertz (Worms), Carola Heymann, Elfriede, Frieda Heymann,

Noach, Norbert Hochberg, Hindla, Reizla, Rose Hochberg (Bier | Weiss), Lucie

Hoffnung (Geller), Abraham Hojcher, Maurice Kahan, Hugues Kahn, Jeanne

Kahn (Hermann | Herrmann), Berthold, Roger Kahn, Mordka, Moska Kamelgarn, Julia Kapler  Woulich), Szajndla Kasriel (Leviendowicz | Seviendowiez |

Szwentowicz), Bernard Kawa, Ita, Zysla | Ida Kawa (Warchawski), Hilde Kawa,

Berthe Kawa, Katarina Kind, Simon Koller, Witka Koller (Grimberg), Laja,

Dwjora Kon (Rosenberg), Léon Kon, Rifka, Lea Koniarsky (Magram), Esthera

Koniarsky, Hella Koniarsky, Leiser Kozuch, Jankiel Lachman, Frimeta Lachman (Davidowicz), Bernard Lachman, Solange Lachman, Henri Lachman, David Laufer, Isidore Lazard, Siegmund Lazard, Berthe Lazard (Mayer), Hersz

Lejzerowicz, Chana Lejzerowicz (Grinfas), Heinmann Levy, Marie Lewkowicz

(Schinkiewicze), Léonie Lewkowicz, Frieda Lewkowicz, Sarah Lewkowicz, Michel, Machul, Alter Lewkowicz, Elfrieda Mayer, Haja Mekler (Szlange), Leibusz Minc, Ita Minc (Herszbajn), Mindla Minc, David Minz, Leopold Nathan,

Samuel Nathan, Agathe Nathan (Moyse), Juliette Nathan (Bonem), Eugène

Nathan, Fanny, Félicia Nathan (Moïse), Sylvain Nathan, Camille Nathan, Germaine Nathan, Mathilde Obst (Hoffstatter), Bluma Piaseczny, Chaja Piaseczny

(Nago), Aron Piaseczny, Ryfka Piaseczny (Goldsztein), Sonia Piaseczny, Rojza Piaseczny (Ribner), Iser Piaseczny, Madeleine Piaseczny, Sura, Ryvka Prync

(Baron), Moszek Prync, Chaja, Sarah Prync, Hélène Prync, Jeannette Prync,

Golda Przemyslavski (Francuz), Samuel Radoutzki, Jakier Rogensztein, Amélie Rogensztein (Aschkenas), Michel Rogensztein, Salomon, Sali Rogensztein,

Cécile Rogensztein, Erna, Claire Roos (Simon), Louis Roos, Marthe, Martha,

Rosa Roos, Brucha Salomon (Francuz), Johanna Samuel (Isaac), Samuel, Leib

Selinger, Sophie Selinger (Truttner), Salomée Selinger, Saby Sidelio - Veissi,

Isaac Sperling, Rose Sperling (Anic), Jura Sperling, Mirla Spritzer (Zilberberg), Georges Spritzer, Renée, Rosa Spyritus | Szymelewicz (Szymelewicz),

Salomon Spyritus | Szymelewicz, Sophie Spyritus | Szymelewicz, Itta Steinberg

(Gutman), Joseph, Maurice Steinberg, Simon Storper, Frieda Storper (Riesenberg), Major, Hersz, Max Styglitz | Sztyglic, Moise, Mojzesz Sztybel, Mirla Sztybel (Zajdenwerger), Simon Szymelewicz, Amalia Tabacznik (Carpun), Edith

Tabacznik, Mathilde Teutsch (Triefus), Alwine, Maria, Paula Teutsch, Joseph

Wajntraub, Sophie Wajntraub (Sann), Adolphe, Nathan Wajntraub, Charles

Wajntraub, Anna, Régine Wajntraub, Tauba Wegner (Zukreis), Isaak Wegner,

Mirla Weiner (Brzesinski), Schia Wielinsky, David Wiesel - Dub, Catherine

Wiesel - Dub (Auszesmann), Esther Wolff (Kawa), Sonia Zajdenwerger (Zylberberg), Szlama Zajdenwerger, Sara Zajdenwerger, Claire Zajdenwerger (Hoffnung), David Zajdenwerger, Sala, Solange Zajdenwerger, Abraham, Sechock

Zajdman, Dina Zajdman (Weber), Ella Zajdman, Serka, Tauba Zilberstein

(Friedman), Robert Zuckerbacker, Thesia Zuckerbacker (Roth ).

Entre parenthèses, les noms de jeune fille.

P:10

les déportés de la charente - 1942

1 0

Le Frontstalag 111 de Drancy :

l’enfer des juifs déportés de France

Transformée à la hâte en camp

d’internement puis de transit,

la cité de la Muette verra passer

80 000 prisonniers pendant

l’Occupation. Des juifs de France,

pour la plupart, qui seront

en majorité déportés et gazés

à Auschwitz ou Sobibor.

La cité de la Muette a été construite

dès 1932. Elle est composée d’habitations à bon marché (HBM)

et constituée de cinq tours de 14

étages qui sont associées à des bâtiments

bas en « peignes ». Elle est complétée par

une construction en « U » inachevée. Dès

l’automne 1938, l’office HBM du département de la Seine est contraint de louer la

partie achevée à une légion de gendarmes

républicains mobiles et leurs familles.

À l’été 1940 et avec l’arrivée des Allemands à Paris, ces derniers y créent un

camp  : le Frontstalag 111. Sont internés

alors des prisonniers de guerre français et

des internés civils britanniques qui sont,

pour les Allemands, des «  ressortissants

de puissance ennemie  ». Ce camp fonctionne avec le fort de Romainville aux

Lilas, distant de quelques kilomètres. Ils

partagent la même référence administrative. C’est un site vaste, bien « situé », car à

proximité de plusieurs gares. Le Frontstalag est dissout au courant de l’année 1941.

Le 20 août 1941, le camp devient un camp

d’internement pour juifs. À la suite d’attentats commis contre des soldats allemands, 4 200 juifs hommes étrangers

sont raflés à Paris. Dans le camp, rien

n’est prévu pour leur arrivée. Le préfet

de la Seine le place sous la responsabilité du préfet de police et du commandant

de la gendarmerie de région parisienne.

Ils se chargent alors de la sécurité ainsi

que de la discipline. Les Allemands, eux

se chargent du sort des internés. Les juifs

sont donc internés dans le « U », ou « fer

à cheval », isolé du reste du camp par une

double rangée de barbelés. Au milieu, on

retrouve une cour intérieure, divisée en

allées par d’autres barbelés, et des miradors sont placés dans les endroits stratégiques. Le bâtiment en briques rouges,

surnommé « le château rouge », fait office

de toilettes pour tous les internés.

Lors d’une seconde rafle en août 1941,

c’est l’improvisation la plus totale  : les

internés n’ont pas suffisamment de lits,

n’ont ni paillasse ni couverture. Les rations de nourriture sont maigres  : 250

grammes de pain par jour, trois soupes

peu consistantes et avec très peu de

viande. Les prisonniers doivent partager

la même vaisselle. Au tout début, ils n’ont

pas le droit de recevoir de colis, cela changera en novembre 1941. Les fenêtres des

chambrées sont peintes en bleu afin d’éviter toute communication avec l’extérieur.

Les conditions de vie sont déplorables, la

dysenterie et les poux se propagent à une

vitesse folle. Les juifs sont enfermés par

50 à 60 par pièce, ils n’ont rien le droit de

faire de la journée, ils ne sont autorisés à

sortir qu’une heure et subissent un à deux

appels quotidiens. Ils peuvent néanmoins

écrire une carte postale à leurs proches

tous les 15 jours. L’organisation du camp

est confiée aux détenus, avec un responsable d’ensemble, des chefs pour différentes parties du bâtiment, etc. À la fin

de l’été 1941, d’autres lits arrivent et des

douches sont installées.

Quelque 750 juifs vont être libérés exceptionnellement en novembre 1941. Entre

août 1941 et mars 1942, seule une trentaine d’internés va réussir à s’en échapper.

Drancy, camp de rassemblement, devient un camp de départ pour la déportation. Les détenus vivent dans la peur

des représailles des Allemands qui, dès

décembre 1941, exécutent des otages et

menacent de faire partir les prisonniers

dans des convois vers « l’Est ». Les 12 et 13

décembre 1941, une nouvelle grande rafle

est organisée : 743 juifs français sont arrêtés dont 300 sont internés à Drancy. Ils

seront déportés le 27 mars 1942, depuis

Compiègne.

Le premier grand convoi de 1 000

hommes part de Drancy le 22 juin 1942

mais la rafle du «  Vel-d’Hiv  » des 16-17

juillet marque un tournant avec l’ajout

des femmes et des enfants.

En juillet 1943, les Allemands prennent

l’entière direction du camp. C’est Aloïs

Brunner qui en prend la charge. Il fera

faire des travaux  : goudronnage de la

cour, plantation de pelouse, installation

d’un portail monumental, etc. Il autorise

le culte à l’intérieur du camp, ce qui va faciliter les déportations, en rendant les internés plus « dociles ». Les juifs non arrêtés jusque-là sont incités à rejoindre leur

famille internée à Drancy, permettant un

« regroupement familial ». Brunner supprime le rasage des prisonniers avant le

départ et les fouilles et les laissent partir

avec leurs bagages. Les départs se font désormais de la gare de Bobigny, plus discrète que celle du Bourget. Les déportés

juifs viennent de toute la France (zones

Nord et Sud) mais aussi de la zone italienne dès septembre 1943.

Drancy connaîtra son dernier convoi de

« la solution finale » le 31 juillet 1944, avec

1300 juifs dont 300 enfants. Brunner

quitte la France le 17 août en emportant

avec lui 51 déportés. Le camp est libéré le

lendemain, il ne reste que 1386 internés.

Drancy est un camp de transit sous l’Occupation : 80 000 personnes y ont été internées. 63 000 des 76 000 juifs déportés

de France sont partis de Drancy, ils ont été

envoyés essentiellement vers Auschwitz

et Sobibor. Plus de la moitié ont été gazés

dès leur arrivée et seulement 3,5% sont

revenus des camps.

Lors de la Libération, le «  U  » va servir

tout d’abord à l’internement des collaborateurs, puis à des gendarmes qui vont

cohabiter avec les soldats américains. En

1948, le «  U  » reprend sa fonction première  : des logements sociaux. En mai

1976, un monument commémoratif est

érigé pour « la mémoire des victimes du

nazisme, mortes en déportation après

leur internement au camp de Drancy  »,

et en 1988, un wagon témoin est installé.

C’est désormais un lieu mémoriel pour les

victimes et leurs familles.

Sabrina Ribeiro

Enseignante à la MFR de La Péruse

Ni paillasse,

ni couverture

Le culte autorisé

pour faciliter

les déportations

 Livret n°37,

Lieux d’Histoire et de Mémoire de

la Déportation en Seine-Saint-Denis

(2), Le camp de la cité de la Muette

à Drancy 1941-1944, Jean-Barthélemi Debost et Benoît Pouvreau (service du Patrimoine culturel, Conseil

général de la Seine-Saint-Denis) ;

Conception BelleVille 2004.

BIBLIOGRAPHIE

Les juifs sont internés dans le « U », ou « fer à cheval », isolé du reste du camp par une double rangée de barbelés.

(Photo Fondation pour la Mémoire de la Shoah)

Dans le camp, les conditions de vie sont déplorables, la dysenterie et les poux se propagent à

une vitesse folle. Les juifs sont enfermés par 50 à 60 par pièce, ils n’ont rien le droit de faire de

la journée, ils ne sont autorisés à sortir qu’une heure et subissent un à deux appels quotidiens.

(Photo Fondation pour la Mémoire de la Shoah)

P:11

les déportés de la charente - 1942

1 1

Le Frontstalag 122 de Compiègne-Royallieu,

le camp de la mort lente

Un ancien hôpital militaire va

devenir l’antichambre de la

déportation de répression de

masse depuis la France vers les

camps de concentration nazis.

Près de 40000 personnes y

transiteront avant, pour la

plupart, de connaître un destin

funeste.

S

ituée en banlieue de la ville de

Compiègne (Oise), la caserne de

Royallieu a été construite en 1913

et regroupe 25 bâtiments sur une

surface de 16 hectares. Hôpital militaire

pendant la Première Guerre mondiale, le

site devient, lors de l’invasion allemande

de mai-juin 1940, le Frontstalag 170 pour

l’internement de prisonniers de guerre.

Un décret du 23 mai 1941, pris par le commandement militaire allemand de Paris

chargé de l’administration de la  zone occupée, institue la création du Frontstalag

122. Avec Compiègne, deux autres camps

d’internement en France ont alors cette

dénomination  : le fort de Romainville et

celui de Saint-Denis. Le déclenchement

de l’opération Theodorich, en mai-juin

41, et l’arrestation préventive des communistes et des Russes font du Frontstalag 122 un « camp de concentration permanent pour éléments ennemis actifs  ».

L’opération conduit à l’internement à

Compiègne de près de 1 300 personnes. Le

lancement de la lutte armée en France et

l’engagement du parti communiste clandestin dans la Résistance à partir de l’été

1941 entraînent une réorganisation administrative de l’ensemble des camps d’internement. Le décret du 30 décembre 1941

fait de Royallieu le lieu de rassemblement

des prisonniers placés sous le statut de la

détention de Police (PolizeiHaftläger), y

compris les femmes. Les otages doivent

également être rassemblés à Compiègne

pour les déportations de représailles.

L’internement se fait au camp A, qui est

le principal des trois ensembles formés à

l’intérieur de la caserne. Depuis décembre

1941, le camp B accueille les ressortissants

américains désormais ennemis du Reich.

Enfin, le camp juif, ou camp C, est institué

le 10 février 1942.

Malgré la création en août 1941 du camp

de Drancy en tant que centre de rassemblement pour les juifs de France, les premiers convois de la Shoah sont organisés

depuis Compiègne dans le cadre de la

politique de déportations d’otages. En effet, les 27 mars et 5 juin 1942, les convois

numéros 1 et 2 partent de la gare de Compiègne avec chacun 1 000 hommes en

âge de travailler selon les critères établis

dans le «  code des otages  ». S’ils ne sont

pas directement exterminés à l’arrivée à

Auschwitz-Birkenau, les 2 000 hommes

sont rapidement décimés par les terribles

conditions du camp  ; seule une soixantaine reviendra en 1945.

Un décret du 6 juillet 1942 ferme le « camp

C » de Compiègne même si de nombreux

prisonniers juifs continueront à transiter par le lieu. Ainsi, 350 hommes et 240

femmes, très probablement arrêtés lors

de la rafle de Marseille, sont transférés de

Compiègne à Drancy, le 12 mars 1943, et

formeront le convoi 52 à destination de

Sobibor. Avec le départ d’un troisième

convoi de représailles, le 6 juillet 1942,

qui emmène vers Auschwitz 1 175 communistes et 50 juifs restés à Compiègne,

le Frontstalag 122 devient l’antichambre

de la déportation de répression de masse

depuis la France vers les camps de concentration nazis. Accentués par l’engagement

de l’Allemagne en 1943 dans la guerre totale et par le besoin de main d’œuvre pour

la production, les convois vont s’enchaîner

jusqu’à la libération du territoire. Au total,

39 559 déportés partent dans 28 convois,

dont 10 en 1943 et 15 en 1944. Celui du 31

janvier 1944 emporte 1 000 femmes vers le

KL Ravensbrück. Près de 15 000 hommes

sont dirigés directement vers Buchenwald

dans le cadre du programme « Dora » pour

la production des fusées V2. Le dernier

convoi de Compiègne à atteindre l’Allemagne  part le 18 août 1944 en direction

de Buchenwald avec 1 255 hommes. Celui

du 25 août, composé de 920 prisonniers,

est arrêté à Péronne dans la Somme. Au

total, près de 54 000 personnes ont été internées au camp de Compiègne qualifié de

« camp de la mort lente ».

Après la guerre, le site reprend du service

pour l’armée française jusqu’à sa démilitarisation en 1997 et sa transformation, en

2008, en Mémorial de l’Internement et de

la Déportation.

Laurent Thiery

Un camp de

concentration

permanent pour

éléments ennemis

actifs 

 Thomas Fontaine,

Déporter. Politiques de déportations

et répression en France occupée,

1940-1944, Thèse de doctorat en

ligne, Université de Paris I, 2013,

1222 p. (Consultable ici : Déporter:

politiques de déportation et répression en France occupée: 1940-1944

(archives-ouvertes.fr)

 André Poirmeur,

Chronologie : Compiègne 1939-1945,

1968, 160 p., Compiègne.

 Adam Rutkowski,

Chronologie : « La camp de Royallieu à Compiègne (1941-1944) »,

in Le Monde Juif, n°104-105,

octobre-décembre 1981 et janvier-mars 1982.

BIBLIOGRAPHIE

Le camp de Compiègne-Royallieu regroupait 25 bâtiments sur une surface de 16 hectares. (Repro CL)

Le peintre et scenariste Jacques Gotko, oroginaire de Biélorussie, a été interné

au camp de Royallieu avant d’être déporté à Auschwitz où il mourra le 2 janvier 1944.

Dans l’Oise, il a immortalisé, en dessin, le quotidien des âmes errantes. (Repro CL)

P:12

les déportés de la charente - 1942

1 2

Auschwitz, antichambre de la mort

Aux yeux du monde entier et plus particulièrement de la France,

Auschwitz est le symbole de la Shoah, du génocide, de la terreur.

En fait, il en est un cas particulier.

Le Konzentrationslager (KL)

Auschwitz est créé en avril 1940

pour interner les opposants polonais. Il se situe dans la banlieue

d’Oswiecim (Pologne), au sud-est de Katowice, dans un territoire incorporé au

IIIe Reich, en plein coeur de l’Europe occupée et d’un nœud ferroviaire très important. Plus de 1200 maisons aux alentours

sont détruites et les habitants de huit villages proches évacués pour créer le camp,

les services techniques, les bureaux, les logements du personnel, les ateliers de travail… Auschwitz I et II sont d’ailleurs entourés d’une zone d’isolement de 40 km2

.

Plus de 8000 SS encadrent et surveillent.

Ce KL comprend en fait trois camps. Tout

d’abord, un camp de concentration principal (Auschwitz I) qui utilise une ancienne

caserne de l’armée polonaise d’avantguerre. Il est régulièrement agrandi au

fur et à mesure des besoins et compte

jusqu’à 20 000 détenus; le deuxième, le

plus grand (Auschwitz II), nommé Birkenau, est une imbrication d’un camp

de concentration et d’un centre de mise

à mort, du printemps 1942 à novembre

1944. Les Allemands y installent les plus

grandes chambres à gaz de toute l’Europe

occupée; Il compte jusqu’à 90 000 détenus. Le troisième, nommé aussi Monowitz

(Auschwitz III), est créé en 1942, non loin

de l’immense usine de produits chimiques

de l’IG-Farben. Il contient jusqu’à 11000

personnes. Il faut y ajouter plus de 50

sous-camps et kommandos extérieurs.

Les convois viennent de toute l’Europe occupée.

Les internés sont des Polonais jugés dangereux pour la sécurité du Reich, des prisonniers de guerre soviétiques, des résistants, des juifs de Silésie et de Slovaquie,

de France, de Belgique et des Pays-Bas,

des tziganes, des juifs de Grèce et des

Balkans, des survivants du ghetto de Varsovie et enfin des juifs de Hongrie. A partir de 1942, les juifs représentent le groupe

le plus nombreux.

La particularité d’Auschwitz est d’être

un camp double à partir de 1942, ce qui

implique une sélection, un tri entre les

« aptes au travail » et ceux qui sont immédiatement gazés donc non immatriculés:

malades, personnes âgées, femmes enceintes, enfants.

Les inaptes, dans un premier temps, sont

transportés en camion depuis l’Alte Judenrampe puis, lorsque la ligne ferroviaire

est prolongée jusqu’à l’intérieur du camp,

ils ne franchissent même pas le portail et

longent à pied les grillages du camp de

concentration jusqu’aux chambres à gaz.

S’ajoutent à ces juifs les «  musulmans  »,

détenus du camp de concentration, squelettes totalement anéantis et voués à la

mort par gaz eux aussi. Ce sont les Sonderkommandos qui sont chargés de vider

ces chambres à gaz, ils travaillent en enfer avec leurs camarades assassinés mais

n’échappent pas à la mort. Certains juifs,

conscients de ce qui les attend, tentent de

s’échapper mais sont rattrapés et fusillés.

Dans le camp de concentration, qui dépend d’un commandement différent du

centre de mise à mort, plus de 50  % des

détenus périssent à cause de la faim, du

travail inhumain, des exécutions et des

conditions d’existence extrêmement pénibles et dégradantes, des maladies et des

épidémies, des tortures et expériences

médicales.

L’appel est l’un des moments les plus terribles, inhumains: à partir de 3 heures

du matin, les détenus d’encadrement réveillent les détenus à coups de matraque,

tout le monde doit se mettre en rang. Pendant cet appel, les kapos et chefs de blocks

se défoulent, frappent, tuent, sous le regard des SS. Tout est permis !

Chaque jour, une équipe spéciale de détenus doit transporter les repas depuis

les cuisines. La pause repas est courte, les

premiers arrivés sont privilégiés, parfois il

ne reste plus rien pour les derniers servis.

De même, si la louche ne va pas au fond

de la marmite, cela signifie que le détenu

doit se contenter d’un liquide sans aucun

légume. Le camp d’Auschwitz a donc de

nombreuses spécificités dont l’utilisation

du gaz zyklon B dans le centre de mise à

mort et le tatouage des détenus dans le

camp de concentration.

Les assassinats s’arrêtent en novembre

1944. Les SS entreprennent de dissimuler

les preuves de leurs crimes: les documents

sont détruits, certaines constructions démontées, d’autres brûlées ou dynamitées.

L’évacuation est décidée en janvier 1945

vers l’intérieur du IIIe

Reich, à l’approche

des armées soviétiques, pour les détenus

qui sont en état de marcher et, à sa libération, le 27 janvier 1945, il y a 7500 survivants dont 500 enfants. Le nombre de

victimes est le plus meurtrier : 1,1 million

de morts dont 960 000 juifs. Parmi ceux

qui connaissent cet enfer, certains noms

résonnent dans notre mémoire  : Simone

Veil, Elie Wiesel, Hélène Berr, Charlotte

Delbo, Anne Frank, Ginette Kolinka, Primo Lévi, Henri Krasucki et Vladek Spiegelman, mais aussi 9 Charentaises déportées par le convoi dit des «31000» et 17

Charentais.

Valérie Faure

Professeure Histoire

collège Norbert Casteret

Ruelle-sur-Touvre (Charente)

Dans le camp de concentration, plus de 50 % des prisonniers périssent à cause de la faim, du travail inhumain,

des exécutions et des conditions d’existence extrêmement pénibles et dégradantes, des maladies

et des épidémies, des tortures et expériences médicales. (Repro CL)

Les déportés jugés inaptes par les Allemands ne franchissent même pas le portail

et longent à pied les grillages du camp de concentration jusqu’aux chambres à gaz.

(Repro CL)

Les convois qui arrivaient à Auschwitz s’arrêtaient au niveau de “La rampe” de sélection, située

juste avant l’entrée du camp. Là s’opérait le tri entre aptes et inaptes selon les critères de la SS.

Sur cette célèbre image issue du non moins célèbre album de Lilly Jacob, les personnes qui sont

dans la file devant le camion à l’arrière-plan seront directement conduites dans les chambres à

gaz, elles ne rentreront jamais dans le camp. (Repro CL)

Centre de

mise à mort

Les détenus

tatoués et gazés

au zyklon B  Le carnet des croquis

d’Auschwitz, Agnieszka Sieradzka,

Musée d’Etat d’Auschwitz-Birkenau,

2019

 Auschwitz-Birkenau,

histoire et présent, Musée d’Etat

d’Auschwitz-Birkenau, 2016

 Auschwitz de A à Z , une histoire illustrée du camp, Musée

d’Etat d’Auschwitz-Birkenau, 2022

 Auschwitz, camp de concentration et centre de mise à mort,

Alban Perrin, conférence au mémorial de la Shoah, Paris, 17 novembre

2022

BIBLIOGRAPHIE

P:13

les déportés de la charente - 1942

1 3

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Département de la Charente - Officiel

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VOUS AVEZ RENDEZ-VOUS AVEC L’HISTOIRE …

Le KL Natzweiler-Struthof, unique

camp de concentration en France

Ce KL (camp de concentration)

est installé en Alsace, à Natzwiller (en français), à 60 kilomètres

au nord-est de Strasbourg, à 800

mètres d’altitude sur un contrefort des

Vosges. Au début du XXe

siècle, ce site est

employé comme station de ski. Son destin va basculer au moment de l’annexion

de l’Alsace au IIIe Reich en juin 1940. Il

est le seul camp de concentration sur le

territoire français. C’est un camp pour

des détenus politiques, il est également

connu pour des pseudo expérimentations

médicales.

Ce site est intéressant pour les Allemands

car c’est une carrière de granit rose, découverte en septembre 1940. En mars

1941, Himmler décide de l’ouverture

du KL-Natzweiler et, le 21 mai 1941, les

premiers détenus arrivent du KL Sachsenhausen. Ils réalisent les premiers travaux de terrassement qui permettent la

construction du camp. Il est composé de

dix-huit baraquements disposés en deux

rangs et en paliers de par sa particularité géologique, il couvre 4,5 hectares. Une

chambre à gaz est installée en 1943 à 500

mètres en contrebas du camp, à côté d’un

hôtel.

La particularité de ce camp est d’accueillir des prisonniers sous le statut «  NN  »

(Nuit et brouillard), ceux-ci sont séparés

des prisonniers lambda. On retrouve également les prisonniers des trois départements annexés par le IIIe Reich, qui refusent l’autorité allemande, le service de

travail obligatoire, l’incorporation dans

la Wehrmacht, qui ont des sentiments

francophiles ou qui font des actes de résistance.

Le Struthof compte 25 nationalités dont

des Polonais, des Russes ou des Français.

Les prisonniers sont occupés essentiellement à la construction de routes, de nouvelles baraques et à des travaux de terrassement. Ce camp est rattaché à environ

70 kommandos extérieurs où les détenus

vont travailler. Le travail dans les mines

aux alentours ou dans la carrière de granit est harassant. Le granit est extrait pour

satisfaire les convoitises des maîtres du

grand Reich, comme la société berlinoise

Dest (la Deutsche Erde und Steinwerke),

ceci dans le but d’édifier des monuments

ou palais gigantesques à la gloire du Reich.

A partir de 1943, les Allemands ont besoin

de main d’œuvre supplémentaire pour réparer des moteurs d’avions allemands qui

s’étaient écrasés et dont certaines pièces

étaient encore utilisables. Des baraques

sont construites à cet effet. Les conditions

de travail sont plus « agréables » pour les

détenus qui travaillent à l’abri, ce qui augmente leur chance de survie.

En août 1944, des détenus arrivent des

prisons d’Epinal, de Nancy, de Belfort et

de Rennes. Le 31 août, un premier convoi

évacue les détenus vers le KL Dachau

(Allemagne). Dans la nuit du 1er au 2 septembre, des membres du réseau Alliance

(réseau de renseignement de la Résistance

Intérieure Française) sont exécutés. Le

camp est évacué jusqu’au 4 septembre.

Le 23 novembre 1944, la 6e armée américaine entre dans le camp pour le libérer,

celui-ci est vide.

On estime le nombre de victimes à environ 11 000 sur 47 000 détenus passés par

le KL-Natzweiler-Struthof et ses kommandos extérieurs. Le Struthof va poursuivre son « rôle » de camp d’internement,

puisqu’à partir de janvier 1945, il devient

un centre pénitentiaire pour les Allemands et leurs collaborateurs qui y seront

détenus jusqu’en 1948.

Sabrina Ribeiro

Enseignante à la MFR de La Péruse

Centre pénitentiaire

pour les Allemands

après la guerre

Derrière les barbelés du camp de Struthof, de nombreuses expériences médicales ont été menées

sur les détenus. (Repro CL)

Cette ancienne station de ski,

située à côté d’un gisement de

granit, accueillera pas moins de

47 000 détenus, utilisés comme

main d’œuvre pour l’industrie

allemande.

P:14

en 1942

Les 120 déportés

ou fusillés

de la Charente

P:15

les déportés de la charente - 1942

1 5

AUGIER Louis

DÉPORTÉ À LA PRISON DE RHEINBACH

Fils de Jean Augier et de Marie Léger, Louis Augier est né le 25 août 1885 à Genouillac.

Louis Augier est auxiliaire cantonnier. Marié, il a une fille, Simone, décédée entre juin

1942 et février 1948. Il réside à Saujon (Charente-Maritime). Le 28 juin 1942, vers minuit,

il est arrêté par la Gestapo pour détention d’armes et de munitions. Il est emprisonné à

la maison d’arrêt de Saintes jusqu’au 20 ou 21 juillet 1942 puis il est interné à la maison

d’arrêt de La Rochelle jusqu’à fin août. Il est jugé par le tribunal de Saintes et condamné

à 5 ans de travaux forcés pour détention d’armes et de munitions. Il est ensuite transféré

à Fresnes puis déporté le 7 septembre 1942 vers Rheinbach avant d’être incarcéré à la

prison de Siegburg puis à celle de Giessen. II est libéré par l’armée américaine en avril

1945.

Jeanne GUILLAUME, Louane VIMPERE

4e

B, collège Louis-Pasteur, Chasseneuil-sur-Bonnieure

BAILLET Marc et Jacques

MATRICULES 43779 ET 43774 À BUCHENWALD

Fils de Guillaume Baillet et Amélie Joséphine Rousse, Marc Baillet naît le 18 juillet 1922

à Bordeaux. Célibataire, employé de profession, il est réfractaire au Service du travail

obligatoire (STO). Il entre en résistance en rejoignant le réseau Buckmaster, le 30 juillet

1942. Il fait partie de l’Organisation civile et militaire (OCM) et des Forces françaises

combattantes (FFC). Il est agent de parachutage jusqu’au 30 juillet 1943, date de son

arrestation. Il transporte également des armes et des tracts. Caché dans une ferme de

Chatignac, il est dénoncé et arrêté par la Gestapo. Les époux Durand, exploitants de la

ferme, assistent à cette arrestation, impuissants.

Tout comme son frère Jacques, arrêté le 30 juin, il est interné au fort du Hâ à Bordeaux

jusqu’au 6 janvier 1944, date à laquelle les deux frères sont acheminés vers le camp de

Compiègne-Royallieu où ils sont enregistrés sous le numéro d’écrou 24980 (Jacques)

et 24981 (Marc). Les frères Baillet sont déportés le 27 janvier 1944 vers le camp de

Buchenwald dans un convoi de plus de 1500 hommes. Arrivés à Buchenwald, Jacques

reçoit le matricule 43774 et Marc le 43779.

Le 13 mars, après une brève période de quarantaine au petit camp, ils sont affectés au

kommando de Dora où sont fabriquées les fusées A4-V2. Rapidement, les deux frères

sont séparés. Marc est envoyé au kommando d’Ellrich. Mifévrier 1945, la fabrique de pain du camp est détruite. Une

famine terrifiante sévit. Marc ne résiste pas, il décède le 24

février de la même année.

Lucas FAURIE et Zeng Shan YUAN

1e

Bac Pro Melec, lycée Jean-Caillaud, Ruelle-sur-Touvre

BANLIER Henri

MATRICULE 25499 À MAUTHAUSEN

Fils de Charles Henri Banlier et de Henriette Nieul, Henri Banlier naît le 6 octobre 1883

à Lombonnière, commune de Saint-Martin-du-Clocher, près de Ruffec. Il est cultivateur

et marié à Marie Alexandrine Maisonneuve. Le couple a trois enfants : Gilbert, né le 20

décembre 1911, Robert, né le 24 janvier 1913, et Denise, née le 2 janvier 1925. Henri entre

dans la Résistance en 1941, il distribue des tracts anti-allemands et collecte des fonds.

Il appartient au groupe Normand rattaché au Front national de lutte pour la libération

et l’indépendance de la France. Il est arrêté le 24 février 1942 à son domicile de SaintMartin-du-Clocher par la police française. Des tracts communistes anti-allemands sont

découverts. Sa fille Denise est témoin de l’arrestation.

D’abord incarcéré au quai de l’Horloge à Paris, Henri Banlier est ensuite interné à la

prison du Cherche-Midi, toujours à Paris, puis transféré au camp de Romainville où il

est enregistré sous le numéro d’écrou 729. Il est déporté de

la gare de l’Est à Paris le 2 mars 1943 vers Mauthausen via

Trier. Il devient le matricule 25499. Affecté au kommando

de Gusen, il décède de maladie le 19 mai 1943.

Lucas BOUCHAUD et Maxime GUITTON

2nde Bac pro REMI, lycée Jean-Caillaud, Ruelle-sur-Touvre

BERISSET Robert Maurice

MATRICULE 14467 À MAUTHAUSEN

Robert Maurice Berisset est né le 9 juin 1898 à Angoulême. Il était machiniste de

profession, fils de François Berisset et de Françoise Chabot. Il épouse Louise et, de cette

union, naît un enfant,  Daniel François Louis, le 30 avril 1927. Domicilié à Hénin-Liétard

(Pas-de-Calais), Robert Berisset rejoint la Résistance en 1941 dans la section spéciale de

Libercourt. Il a plusieurs actes à son actif dont le sabotage des lignes de chemin de fer et

des pylônes électriques, la récupération et le transport d’armes. Les autorités allemandes

ordonnent son arrestation dans la nuit du 9 au 10 avril 1942 à Henin-Liétard. Albert

Cocu est témoin de son arrestation. Robert Berisset est interné à la maison d’arrêt de

Cuincy à Douai pendant six mois. Le 24 octobre 1942, il est interné au fort de Breendonk

(Belgique). Il y est enregistré sous le numéro d’écrou 466. Il est déporté à

Mauthausen le 16 novembre 1942 où il devient le matricule 14467. Sans

doute très affaibli ou malade, jugé « inapte au travail » par les SS, il est

gazé au château d’Hartheim le 20 juillet 1944.

Florent MBONDA - 1re TCI (Bac pro chaudronnerie),

BARD Daniel lycée Jean-Caillaud, Ruelle-sur-Touvre

MATRICULE 51066 À AUSCHWITZ

Daniel Bard naît le 12 juillet 1912 à Rosniatow (Russie) dans une famille juive. Il habite

place Chantoiseau à Saint-Michel (Charente). Il est célibataire et exerce la profession de

photographe. Il est dénoncé pour avoir hébergé des Alsaciens et des Lorrains déserteurs

et pour ne pas porter l’étoile jaune. Il est arrêté le 11 juillet 1942 à Angoulême par

la Gestapo à son domicile au 4, rue Fontaine de Chande. Il est incarcéré à la prison

d’Angoulême jusqu’au 18 puis est transféré au camp communautaire de Poitiers jusqu’au

23 juillet 1942. Là, il aurait travaillé clandestinement en tant que technicien dans

l’agriculture. Emmené à Angers le 24 juillet, il est déporté à Auschwitz le 28 juillet 1942

jusqu’à janvier 1945 sous le matricule 51066. Il fait plusieurs séjours à l’infirmerie et

part pour Mauthausen début février 1945 jusqu’à fin février 1945. Il travaille alors au

kommando Saurerwerke jusqu’à mi-avril 1945. Il est libéré le 2 mai 1945 au kommando

de Gusen par l’armée américaine. Le 16 mai 1945, il est rapatrié en France centre Paris

Lutetia à Paris mais, malade, il est transféré à l’hôpital de Dax. Il est naturalisé le 20 mai

1949. Il habite ensuite à Saint-Laurent-du-Var. Il décède le 4 octobre 1993 à Nice.

Thibauld ESCURE et Enzo DENIS

3e

F collège Norbert-Casteret à Ruelle-sur-Touvre

BARRIÈRE André Jean

FUSILLÉ À BRIE

André Jean Barrière naît le 10 janvier 1907 à Eysines (Gironde). Il est le fils de Barthélémy

et Jeanne Duviau. Il a épousé Conception Garrido. André Barrière est maçon et père de

deux filles, Janine, née le 19 janvier 1932, et Josette, née le 4 mars 1933. André et sa

famille demeurent à Mérignac, rue du Jard, chez M. Garrido, le père de Conception.

André Barrière est communiste et engagé dès juillet 1940 dans la Résistance en Gironde.

Il a également servi auprès de l’Organisation Spéciale de septembre 1940 à mai 1941 puis

dans les Francs-Tireurs Partisans, créés en avril 1942, époque à laquelle il est envoyé

en Charente comme responsable et agent de liaison. Il est arrêté le 9 novembre 1942 à

Saint-Michel, en gare, lors de la prise en charge d’un colis de matériel clandestin et en

possession de son arme individuelle dont il n’a pas fait usage. André Barrière est transféré

au Fort du Hâ à Bordeaux. Il est jugé par le tribunal militaire allemand d’Angoulême

pour des actes de sabotage et de terrorisme et condamné à mort pour intelligence avec

l’ennemi. André Barrière est fusillé au camp de Brie, le 5 mai 1943.

Maxence BILLEAU et Théo TRICARD

1re Bac Pro CGEA, MFR La Péruse

BARREAU Pierre

MATRICULE 65075 À SACHSENHAUSEN

Pierre Octave Barreau est né le 18 octobre 1907 à Saint-Avit (Charente). Il est le fils de

Jean Barreau et d’Anne Desbiens et il est célibataire. Contremaître, Pierre est militant

communiste et, c’est en tant que tel, dénoncé, qu’il est arrêté par la Gestapo à Angoulême

le 8 décembre 1942 à son travail. Paul Morin, son supérieur, assiste à son arrestation

et témoigne. Pierre Barreau est interné à la prison d’Angoulême puis au camp de

rassemblement de Compiègne-Royallieu d’où il est déporté le 28 avril 1943 vers le camp

nazi de Sachsenhausen-Oranienburg sous le matricule 65075 puis il est envoyé au camp

de Bergen-Belsen où il disparaît le 14 mars 1945 à l’âge de 38 ans.

Jade GILLARDEAU, Erwan BAUDET, Hugo MARTINS

Collège Louis Pasteur, Chasseneuil-sur-Bonnieure

BELLIÈRES Marcel

MATRICULE 137115 À DACHAU

Marcel Pierre Jean Bellières est né le 23 janvier 1898, à Toulouse, de l’alliance de Pierre

Ernest et de Claire Marie née Courragère. Il se marie à Blanche Roges le 19 juin 1922

pour divorcer 20 ans plus tard, le 11 mai 1942. Ils n’ont pas eu d’enfants.

Marcel Bellières s’installe à Barbezieux, rue Boissière. Il est comptable.

Il quitte la Charente pour le travail et se retrouve dans la ville d’Innsbruck en Autriche.

Arrêté pour un motif inconnu, il est envoyé, le 7 décembre 1943, au camp de Dachau

(matricule 137115). Il y décède le 18 février 1945 à 6h45. Sa famille

n’ayant pas de nouvelles depuis sa dernière lettre du 18 février 1945, ils

demandent de procéder à des recherches à la Croix Rouge française. Ils

reçoivent son acte de décès.

Donovan PAPIN et Louise-Anna GORRON

2nde Bac Productions, MFR la Péruse

BERNARD Paul

FUSILLÉ À LA BRACONNE

Epoux de Germaine Ida, 45 ans, secrétaire de mairie, Paul Gaston Bernard est

né le 14 juin 1898, à Bougneau (Charente-Maritime). Il est poudrier. D’après le document

des mutilés, combattants et victimes de la guerre, qui a été écrit à Angoulême, le 8 avril

1946, le couple a trois enfants : Anatole, Léo et Noémie. « Jack » (le pseudonyme de Paul

Bernard) est arrêté le 10 novembre 1942 à la Poudrerie Nationale d’Angoulême par la

police française car il héberge des résistants, a participé à plusieurs sabotages et que des

armes ont été découvertes à son domicile. De plus, la police a retrouvé des tracts antiallemands dans une caisse. Paul est interné à la prison d’Angoulême le 10 novembre

1942, jugé par le tribunal militaire allemand d’Angoulême et, le 30 avril 1943, il est

condamné à mort. Le 5 mai 1943, il est conduit au camp de la Braconne où il est fusillé.

Lilou TOUTAIN et Océane BOUTINOT,

3e

B, collège Louis Pasteur, Chasseneuil-sur-Bonnieure

P:16

les déportés de la charente - 1942

1 6

BERTHOUT Julien

MATRICULE 58 042 À ORANIENBURG

Julien est né le 27 janvier 1923 à Saint-Julien-le-Vendômois (Corrèze), il est employé à

la SNCF. Ses parents sont Paul et Juliette, née Robierre, ils sont cultivateurs. Il a un frère

Henri.

Il est arrêté le 25 novembre 1942 à Saint-Projet par la gendarmerie française pour motifs

de distributions de tracts, détention d’armes et passage de la ligne de démarcation. Il

est interné du 25 octobre 1942 au 21 janvier 1943. Le 8 novembre 1942, il part d’un

convoi d’Angoulême vers Compiègne-Royallieu, où il reste jusqu’au 22 janvier 1943. Il

est déporté le 24 janvier 1943 à Oranienburg (Allemagne) jusqu’au 15 mai 1943 et reçoit

le matricule 58 042. Après il repart au kommando Heinkel du 25 mai 1943 jusqu’au 17

octobre 1943. Ensuite il est transféré à Bad Saarow (Allemagne) du 18 octobre 1943 au

21 janvier 1944. Sa déportation se poursuit au camp de Bergen-Belsen du 23 février 1944

au 28 février 1944. Elle se termine au camp de Barthe du 28 juillet 1944 jusqu’au 30 avril

1945. Il est libéré par les Russes sur le chemin avant d’arriver à Rostock le 1er mai 1945.

Il est décédé le 18 octobre 1981 à Gond-Pontouvre.

Célia FILLEUL et Anthony RAINAUD

1re Bac Pro CGEA, MFR La Péruse

BERQUE Amédée Simon

FUSILLÉ AU CAMP DE LA BRACONNE

Fils de Dominique Berque et d’Ernestine Vivequin, Amédée naît le 2 novembre 1912

à Urquiza (Argentine). Il épouse Louise Maria Daney le 24 juin 1933 à Bordeaux. Le

couple a deux enfants : André, né le 4 juin 1936, et Lucienne, fille d’un premier mariage

de Louise, née le 19 février 1931.

En 1940, la famille réside à Saint-Médard-en-Jalles (Gironde). Amédée est ouvrier à la

fonderie et secrétaire de la cellule communiste de sa ville. Il est arrêté et incarcéré du

20 novembre 1940 au 3 février 1941 au camp de Mérignac pour activisme communiste.

Considéré par les autorités comme dangereux pour le maintien de l’ordre, il est à

nouveau arrêté et emprisonné au camp de Mérignac du 19 septembre 1941 d’où il s’évade

le 8 mai 1943. Engagé auprès des Francs-tireurs et partisans de Charente, il est nommé

responsable en juin 1943. Il organise le déraillement du 29 septembre 1943 à Vars. Suite

à l’arrestation, la veille à Bordeaux, de l’agent de liaison avec lequel il a rendez-vous place

du Champ-de-Mars à Angoulême, il est arrêté le 1er octobre. Il tente de s’enfuir, blessant

un inspecteur de police. Torturé, il est jugé et condamné à mort le 6 janvier 1944 par le

tribunal militaire d’Angoulême. Il est fusillé le 15 janvier 1944 au camp de La Braconne

à Brie.

Classe de 2nde REMI

Lycée Jean-Caillaud, Ruelle-sur-Touvre

BLANGY Louis

MATRICULE 27801 À MAUTHAUSEN

Louis Eugène Blangy est né le 30 septembre 1897 à Cognac. Il est le fils des époux Jules

Jean Baptiste et Marie Léonie née Gaillot. Il se marie le 10 juillet 1937 à Marthe Marie

Yvonne. Secrétaire au commissariat de police de la Place du Marché Saint-Honoré, il est

contacté par M. Floreal et Roland Bailly pour fournir des armes, des munitions et des

informations pour la Résistance. Louis Blangy est arrêté le 6 décembre 1942 par la police

militaire allemande en voulant rejoindre son domicile. Conduit au siège de la Gestapo

rue des Saussaies, il bénéficie de l’intervention indirecte d’une maîtresse d’un officier

allemand nommé Beck ; il aurait, selon lui, ainsi échappé à l’exécution. Interné à Fresnes

le 8 décembre 1942, puis le 12 mars 1943 à Compiègne sous le numéro d’écrou 10721,

il est déporté le 20 avril 1943 à Mauthausen sous le numéro de matricule 27 801. Le 12

juillet 1944, il est transféré au kommando d’Ebensee jusqu’au 6 mai 1945, d’où il est

libéré par l’Armée américaine. Louis Blangy est rapatrié le 27 mai 1945 vers Thionville

en train.

Léo TEXIER et Lisa HEUCHEL

1re Bac Pro CGEA, MFR La Péruse

BERNIER René

MATRICULE 25290 À MAUTHAUSEN

René Léon Bernier, né le 4 juillet 1902 à Barbezieux, est métallurgiste et habite au 2 rue

de la Seine à Issy-les-Moulineaux. Après la défaite contre l’Allemagne, il s’engage dans

la Résistance et dans les FTPF en mai 1942, groupe Valmy. René Bernier est arrêté le 28

octobre 1942 à son domicile par la police française. Sa femme, Raymonde, témoigne de

son arrestation. Interné à la prison de Fresnes près de Paris puis au Fort de Romainville

sur la commune des Lilas (Seine-Saint-denis), il est déporté le 25 mars 1943 dans un

convoi partant de Paris-Gare de l’Est. Après un passage par la ville de Trèves, il arrive

le 27 mars au camp de Mauthausen où il est enregistré

sous le matricule 25290. Affecté au kommando de Gusen,

il ne survit pas aux privations et aux coups donnés par

les SS. René Bernier meurt le 30 avril 1944 au camp de

concentration de Mauthausen.

Maxime SAVIN et Yanis DROUILLARD

3e

A, collège André-Malraux à Baignes

BORDINE Maurice et Sara

GAZÉS À AUSCHWITZ

Maurice Bordine naît le 24 mars 1941 à Soyaux. Il est le fils de Sarah Kava et de Simon

Bordine, qui se sont mariés le 2 avril 1935. Ils ont 4 enfants : Salomon, Charles, Berthe et

Maurice, le petit dernier. Maurice est arrêté avec sa mère, Sara, début octobre 1942, par

des Allemands à Soyaux, lors de la rafle angoumoisine. Il est interné au camp de Drancy

jusqu’au 2 novembre, date à laquelle sa mère écrit qu’ils vont être déportés vers un lieu

inconnu. Leur déportation s’opère le 4 novembre 1942 par le convoi 40 vers le camp de

concentration d’Auschwitz. Maurice décède à son arrivée, probablement gazé avec sa

mère le 9 novembre 1942.

Emma GAUD, Elisa PINI

Terminale Bac pro, MFR La Péruse

BOUTILLIER Fernand

MATRICULE 121363 À DACHAU

Fernand Boutillier, fils de Velie Pasturaud et Adrien Boutillier, agriculteur, est né le 14

août 1925 à Rabat (Maroc). Boulanger, il habite à Marsac, commune de Pranzac. Agé de

17 ans en 1942, il souhaite aller travailler en Allemagne mais son père refuse de signer

l’autorisation. Il travaille à la manutention d’Angoulême pour les troupes d’occupation. Il

part ensuite en Allemagne après avoir signé un contrat de travail en tant que boulanger.

Arrêté en Allemagne, il est interné au camp de Dachau le 1er novembre 1944, inscrit sous

le matricule 121363. Il est libéré le 29 avril 1945 et rapatrié.

Lilly-Rose RABOUIN et Lola C.

CM1-CM2, école de Bourg-Charente

BISSERIER Raymond Pierre

MATRICULE 59302 À SACHSENHAUSEN

Raymond Pierre Bisserier est né à Pleuville le 29 juillet 1914. Sa mère, Mathilde Soulat,

est couturière. Son père, Pierre Bisserier, est charpentier. Raymond devient aussi

charpentier.

Refusant la défaite et l’Occupation, il aide les personnes voulant rejoindre les forces

françaises à passer la ligne de démarcation. Il paie parfois l’hébergement avec ses propres

ressources. Réfractaire au travail forcé, il est repéré par la police allemande et recherché

dans la région de Charroux (Vienne). Il est arrêté par la Gestapo le 28 décembre 1942

à Paris. Raymond Bisserier est interné au fort de Romainville le 31 décembre 1942

puis transféré au camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu le 18 janvier 1943.

Déporté le 23 janvier 1943 au camp de Sachsenhausen, il reçoit le matricule 59302. Le

13 février 1945, il est affecté au kommando de Heinkel.

Devant l’avancée des troupes alliées, il part le 21 avril 1945 dans une «  marche de la

mort » vers la Mer du Nord. Libéré le 2 mai 1945, il est rapatrié le 10 juin

1945 en avion et accueilli au centre de rapatriement de Paris-Lutetia.

Raymond Bisserier décède à Ribérac (Dordogne) le 2 décembre 2005, à

l’âge de 91 ans.

Rayan DEPEUX - 1re TCI ( Bac pro chaudronnerie),

lycée Jean-Caillaud, Ruelle-sur-Touvre

BIGAUD Louis

FUSILLÉ AU MONT-VALÉRIEN

Fils de Jean Bigaud et de Héloïse Delage, tous deux cultivateurs, Louis est né le 4 avril

1899 aux Pins. Il est marié à Marie Héloïse Berger, née le 10 janvier 1898, et de cette

union sont nés trois enfants : Yves (1925), Huguette (1929) et André (1932). En 1941,

Louis est maréchal-ferrant à Claix. Il est communiste, il est d’ailleurs l’ancien secrétaire

de la cellule locale.

Arrêté et interné par les autorités allemandes en juin 1941, il est libéré par la suite. Mais,

le 3 mars 1942, à Claix, Louis est à nouveau arrêté à 8 heures du matin à son domicile

dans le cadre de l’affaire Pican-Cadras. Il appartient au Front National et a participé à

une distribution de tracts appelant à la lutte contre l’occupant. Suite à cela, il est interné

dans la prison du Cherche- Midi puis est transféré à Romainville le 24 août 1942. Il est

fusillé le 21 septembre 1942 à 9h 30 au Mont-Valérien comme otage. Il est incinéré au

cimetière du Père-Lachaise à Paris dans le XXe

arrondissement. Il est reconnu Mort

pour la France le 22 novembre 1945.

Son nom apparaît sur le monument commémoratif du

Mont-Valérien, sur le monument aux Morts de Claix ainsi

qu’à Brie sur les stèles commémoratives érigées en 2006

dans la forêt de La Braconne.

Manon PICARD et Mélody MARCIQUET

1re Bac pro MFR La Péruse

BLANCO-VALCARCEL Séraphin

MATRICULE 58662 À SACHSENHAUSEN

Séraphin Blanco-Valcarcel est né le 8 janvier 1912 à Orense (Espagne). C’est un réfugié

espagnol entré en France en janvier 1939. Ancien chauffeur routier et célibataire, il est

requis, en 1942, pour travailler sur les chantiers de l’entreprise Todt à la Pallice (un

quartier de La Rochelle). Il est arrêté le 30 décembre 1942 à La Tache pour évasion et

refus de travail. Interné à la maison d’Arrêt à Angoulême puis au camp de CompiègneRoyallieu, il est déporté le 23 janvier 1943 au camp de concentration de SachsenhausenOranienburg. Il devient le matricule 58662 et est affecté

au Kommando de Speer. Libéré début mai 1945, il est

rapatrié en France le 10 juin 1945 par le centre d’accueil

de l’hôtel Lutetia à Paris. Il se verra attribuer le titre de

déporté politique.

Lola DELIAS et Salomé TULEAU

3e

collège André-Malraux à Baignes

P:17

les déportés de la charente - 1942

1 7

BRILLOUET Marthe Louise épouse MEYNARD

MATRICULE 31675 À AUSCHWITZ

Marthe Louise Brillouet est née le 29 mars 1912 à Angoulême, elle est la fille de Raoul

Brillouet et Marie Martin. Après le décès de sa maman en 1917, son père se remarie et

l’union donne naissance à Paulette en 1923. Après l’école qu’elle arrête à ses treize ans,

Marthe travaille à la papeterie Lacroix à Angoulême, spécialisée dans la fabrication du

papier à cigarette. Elle est coloriste. Elle rencontre Gaëtan Meynard qu’elle épouse le 3

avril 1934. Le couple s’installe au 40 rue Fonchaudière et ils ont un fils, Pierre, en 1937.

Gaëtan et Marthe sont militants communistes et refusent le joug de l’occupant. En juillet

1941, Marthe s’engage dans le mouvement Front National et fait également partie de

l’Union des femmes contre la guerre et le fascisme. Suite à une perquisition de la brigade

spéciale des renseignements généraux, des documents de la Résistance sont retrouvés à

Paris, dont certains mentionnent le nom et l’adresse de Gaëtan. Le 9 décembre 1941, des

agents de la septième brigade des renseignements de Bordeaux se présentent chez les

époux Meynard et trouvent Antoine Emorine, dit Tonin, résistant activement recherché,

cadre du Parti communiste et chargé de la propagande clandestine. Marthe, Gaëtan et

Antoine sont arrêtés. Seule Marthe est libérée au bout de trois jours car son nom n’était

pas mentionné sur les documents retrouvés à Paris. Antoine est condamné à mort et

fusillé. Quant à Gaëtan, il est condamné à sept ans de prison par un tribunal français

puis remis aux autorités allemandes. Il est déporté le 21 mars 1944 vers le camp de

Mauthausen (matricule 60296) et affecté au kommando Gusen. Il y décède le 16 avril

1945. Marthe poursuit la lutte et continue d’héberger des résistants et à assurer la liaison

entre les organisations de résistance dans la région de Ruffec. Mais après les arrestations

de Ruffec, deux dépositions prouvent son appartenance et sa liaison avec les résistants.

Elle est arrêtée avec sa sœur Paulette, elle aussi militante communiste, par la police

française « spéciale de Paris » le 2 mars 1942, en distribuant des tracts antiallemands.

Elle est internée au dépôt du quai de l’horloge à Paris du 4 mai 1942 à fin avril 1942

puis à la prison de la Santé d’avril à fin août 1942, enfin au fort de Romainville du 24

août 1942 à janvier 1943. Marthe part de Compiègne le 24 janvier 1943 dans le convoi

dit des «  31000  » pour le camp de concentration d’Auschwitz. Elle est immatriculée

31675. Affectée au kommando de couture après une période de quarantaine, elle réussit

à survivre. Elle est transférée au camp de Ravensbrück en août 1944 où elle retrouve

sa jeune sœur Paulette. Le 2 mars 1945, elle part pour Mauthausen où elle est libérée le

30 avril 1945 par la Croix Rouge suisse et rapatriée en France . Après la guerre, Marthe

retourne s’installer dans sa maison au 40 rue Fontchaudière à Angoulême. Elle y vit

jusqu’au 28 mai 1977.

Marie GENEIX et Mélina DANEDE

3e

F collège Norbert-Casteret à Ruelle-sur-Touvre

BRILLOUET Paulette Suzanne

DÉPORTÉE AU CAMP DE RAVENSBRÜCK

Paulette Brillouet, fille de Raoul Brillouet et d’Henriette Lebon, voit le jour le 15 juillet

1923 à Angoulême. Elle a une demi-sœur, Marthe, née en 1912 de la première union de

son père. En 1940, elle est ouvrière-papetière et vit 40, rue Fontchaudière à Angoulême.

Militante communiste, elle est engagée, comme son beau-frère et sa demi-sœur Marthe,

dans la lutte clandestine contre l’occupant. Elle est arrêtée, avec Marthe, le 2 mars 1942,

par la police spéciale de Paris. Internée à la prison de la Santé après être passée par les

Renseignements Généraux et le Préfecture de Paris, Quai de l’Horloge, elle est transférée

le 24 avril 1942 au fort de Romainville. Malade, elle est conduite au Val-de-Grâce et ne

sera déportée que plus tard vers le camp de Ravensbrück. Les deux sœurs se retrouvent à

Ravensbrück entre août 1944 et mars 1945. A la libération du camp, Paulette, gravement

malade, est évacuée vers la Suède. Elle décède le 19 juin 1945 à l’hôpital de Halmstad.

Elle est enterrée en Suède.

Mathis RAYMOND et Christiano RODRIGUES DE OLIVEIRA

3e F collège Norbert-Casteret à Ruelle-sur-Touvre

CADIER Hippolyte

MATRICULE 66072 À SACHSENHAUSEN

Hippolyte Cadier, né le 23 décembre 1888 à Nanteuil-en-Vallée, est le fils d’Augustin

Cadier et Marie Picard. Il se marie à Marie-Louise Macouin, couturière, le 30 janvier 1922

à Courcôme. Ils ont six enfants : Émile, Lucien, Germaine, Henri, Henriette et Marcelle.

Ce menuisier de profession récupère du matériel destiné aux sabotages et accompagne

des spécialistes du sabotage. Il est arrêté à son domicile le 20 novembre 1942 par la

Gestapo, en même temps que René Michel qui sera fusillé à la Braconne en mai 1943

et en présence du maire de la commune, témoin de leur arrestation. Il lui est reproché

d’être un des responsables régionaux du Front national et d’héberger des Francs-tireurs

et partisans. Il est interné à Angoulême du 20 novembre 1942 au 20 février 1943 puis

au camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu jusqu’au 6 mai 1943. Il est déporté

à Sachsenhausen (matricule 66072), affecté au kommando d’Oranienburg jusqu’en

août 1943. Il est alors transféré au camp de Buchenwald (matricule 28011) jusqu’à la

libération du camp par les Américains le 11 avril 1945. Très affaibli, il décède à Eisenach,

le 2 mai 1945.

Classe de CM2 de l’école de Bourg-Charente

BRUN André

MATRICULE 21416 À BUCHENWALD

André Brun est né le 27 avril 1908 à Exideuil-sur-Vienne. Il est le fils de Jean Brun et

de Marguerite Faye, âgés respectivement de 46 et 38 ans à la naissance d’André. Le père

d’André est cultivateur, sa mère est sans profession. André Brun est cultivateur, il épouse

le 4 avril 1931 Angèle Rondet, née le 16 juin 1913. Ils deviennent épiciers et résident

à Champniers. De leur union naissent deux enfants : Gilbert, né le 17 février 1932, et

Lucienne, née le 20 février 1934.

André Brun s’engage dans la Résistance auprès du Front National le 1er juin 1942. Il a

le grade de sergent. Il est rapidement inquiété car, avec son épouse, ils hébergent des

patriotes résistants et apportent de l’aide à certains résistants, comme à René Michel,

fusillé dans la forêt de la Braconne. André Brun est arrêté le 17 novembre 1942 à

Champniers par la Gestapo allemande. Plusieurs personnes peuvent témoigner de son

arrestation : Joseph Lavergne, Geneviève Verbois et Jean Varache, secrétaire de mairie

à Champniers. Il est emprisonné à la prison d’Angoulême, du jour de son arrestation

jusqu’au 15 février 1943, puis il est envoyé au camp de rassemblement de Compiègne

jusqu’au 16 septembre 1943. Il reçoit le numéro d’écrou 10216. Il est ensuite déporté au

camp de concentration de Buchenwald, il y arrive le 18 septembre et reçoit le matricule

21416. Il est transféré à Dora le 22 janvier 1944 puis à Ellrich le 28 août 1944. Il travaille

dans les tunnels du chantier B11 à Niedersachwerfen à 25 km du camp. André Brun est

envoyé au Revier (quartier des malades) du camp en janvier 1945. Il subit deux opérations

suite à un phlegmon à la jambe et un abcès au pied. Il reprend le travail, malgré sa

maigreur squelettique et un état de faiblesse. Il part du Revier du camp d’Harzungen, fin

février 1945. Puis il est évacué le 4 avril 1945 en direction d’Hambourg. Il voyage dans

des conditions inhumaines : 5 jours sans eau ni nourriture. Il arrive au camp de BergenBelsen, le 9 avril 1945. André Brun ne descend pas du train, il est incapable de marcher,

les infirmes vont suivre en camion. Aucun de ceux restés dans le wagon ce jour-là ne

serait revenu. André Brun est alors âgé de 37 ans.

Sabrina RIBEIRO

Enseignante, MFR La Péruse

BUISSON Camille

DÉPORTÉ AU CAMP D’HINZERT

Fils de Nicolas Buisson et d’Adèle Garnier, Camille Buisson est né le 10 septembre 1907

à Malaville (Charente). Divorcé d’Alice Giraud, il est marié avec Rose Théveny et père de

deux enfants. Industriel de profession, il habite Paris et s’engage dans la Résistance au

sein de l’Armée volontaire, un des premiers groupes de résistance fondé à Paris en 1940.

Camille Buisson est arrêté le 1er avril 1942 à Paris pour ses activités patriotiques. Interné

à la prison de Fresnes, il est classé comme prisonnier Nacht und Nebel («  NN  ») et

déporté secrètement, le 9 octobre 1942, depuis la gare de l’Est vers le camp SS d’Hinzert

en Allemagne, près de Trèves. En novembre de la même année, il est envoyé à la prison

de Wittlich puis enfin au camp de Nieder-Roden en septembre 1944. Il y est libéré le 19

avril 1945. Rapatrié le 27 juin 1945 par le centre d’accueil de Jeumont (Nord), Camille

Buisson décède à Paris le 7 novembre 1951.

Jeanne GUILLAUME et Noam MICHAUD

3e

B, collège Louis Pasteur, Chasseneuil-sur-Bonnieure

Itia PERRAUDIN et Valentin FRUGIER

1re Bac Pro CGEA, MFR la Péruse

Kévin VERLAINE et Valentin FAVIER-MICHEL

2nde MRC1, Lycée Jean Caillaud - Ruelle-sur-Touvre

P:18

les déportés de la charente - 1942

1 8

CLEMENT Louis Jules

DÉPORTÉ

Louis Clément est né le 10 janvier 1914 à Puttelange (Moselle). Il est fils de Jules et Cécile

Clément, née Wagner. Louis est cultivateur et menuisier, il est marié à Jeanne Smerkolj

depuis le 19 avril 1938 avec qui il a eu 4 enfants : Jean Marcel, Pierre Bernard, Louis

Jules et Claude.

Il est arrêté à Angoulême le 31 janvier 1942 par la Gestapo pour vol d’armes et recel, vol

d’essence et détention d’un fusil de chasse.

Il est jugé au tribunal allemand d’Angoulême et est condamné à une peine de 3 ans et 6

mois de réclusion. Interné le 14 février 1942 à Angoulême, il est transféré le 23 septembre

1942 au centre pénitentiaire de Villeneuve-Saint-Georges (région parisienne). Par la

suite, il est envoyé en Allemagne le 15 mai 1943 mais sa libération n’a lieu que le 13 août

1945. Il est rapatrié au centre de Strasbourg, il rentrera chez lui en Moselle où il décède

le 27 juin 1966.

Pauline PAULIAC et Charlotte HURVOAS

1re Bac Pro CGEA, MFR La Péruse

COUSSY André

MATRICULE 580 À GÜTERSLOH

André Claude Coussy, né le 14 août 1925 à Magnac-sur-Touvre,

est le fils d’Émile et Marie née Toiret. Il est employé dans une

imprimerie puis cultivateur. Ils vivent au lieu-dit La Vallade, à

Magnac-sur-Touvre.

André Coussy est interpellé, le 29 septembre 1942, chez ses

parents par les gendarmes français. Le motif de l’arrestation est

« aide pour faire passer la ligne de démarcation aux prisonniers

de guerre évadés et aux israélites ». Une personne est impliquée

dans la même affaire : Lucien Valteau. André Coussy est jugé le

1er octobre 1942 par le tribunal militaire allemand d’Angoulême

et est condamné à 3 ans de prison.

André Coussy est affecté dans plusieurs prisons. Tout d’abord du 29 septembre 1942

jusqu’en novembre 1942, il est emprisonné à Angoulême. Puis le 15 juillet 1943, il est

envoyé aux Hauts-Clos, à Troyes. Le 18 juillet 1943, il est déporté à la prison de Fribourg

en Allemagne comme « passeur de juifs ». Ensuite, du 23 juillet à fin août 1943, il est

déplacé à celle de Bochum. Durant le mois d’août, il est envoyé à Gütersloh en Allemagne,

il reçoit le matricule 580. Il est libéré le 4 avril 1945 par l’armée américaine. Il rentre en

France en train par le centre de rapatriement de Maubeuge à la fin du mois d’avril 1945.

Il s’installe à Aubervilliers (Seine), au 116 boulevard Edouard Vaillant, et s’engage dans

la marine. Le 20 mai 1967, il décide de réaliser lui-même la constitution de son dossier.

Il reçoit la « Croix de Guerre » ordre n°1995 (TOE : Théâtres d’Opérations Extérieures)

en 1967, ainsi qu’une carte de déporté politique le 7 août 1967.

Maya SUIRE

1re Bac Pro CGEA, MFR La Péruse

CHARBONNAUD Henri

FUSILLÉ À SAINT-JEAN-DE-LA-RUELLE (LOIRET)

Henri Charbonnaud est né le 29 novembre 1899 à Angoulême. Fils de Jacques

Charbonnaud, tailleur de pierre, et de Marie André, lingère, il est marié à Yvonne Andrée

Emilienne Moizard depuis le 23 mars 1931. Nous ne connaissons pas les raisons de son

arrestation, en revanche, nous savons qu’il est otage et qu’il est fusillé comme tel. En effet,

le 16 avril 1942, un attentat est commis à Moult-Argences (Calvados) : le déraillement

d’un train reliant Maastricht à Cherbourg. Cet attentat a provoqué la mort de 28 marins

allemands permissionnaires et a fait 19 blessés. Hitler demande qu’en représailles, 24

otages soient fusillés. Henri Charbonnaud est fusillé le 30 avril 1942 à Saint-Jean-de-laRuelle avec ses 23 compagnons d’infortune.

Le 27 décembre 1944 à Orléans, Henri Charbonnaud se voit attribuer la mention « Mort

pour la France » à titre civil, pour avoir été fusillé par les Allemands.

Pauline PAULIAC, Célia FILIEUL

1re Bac pro CGEA à la MFR La Péruse

CHÂTEAU Eugène

MATRICULE 39 495 À BUCHENWALD

Fils de Jean Château et de Marie Joffard, Eugène Château est né le 15 mai 1885 à

Angoulême. Le 3 octobre 1908, le mariage du jeune homme avec Marie Doche est célébré

à la mairie de Cellefrouin. De cette union, naissent deux enfants. Lorsque le maréchal

demande aux Français de cesser les combats contre l’armée allemande, Eugène, alors

retraité des Chemins de fer, décide de s’engager dans la lutte contre l’occupant. Ainsi,

dès juillet 1940, il appartient au mouvement du lieutenant-colonel Bouvron-Auger.

Sa mission est de prendre en charge de nombreux prisonniers de guerre évadés en

les hébergeant et en les aidant à franchir la ligne de démarcation. Après la guerre, le

baron de Steenhault de Waerbeck témoignera avoir eu recours aux services d’Eugène

Château et d’un de ses camarades, Pierre Simon, pour fuir Paris et rejoindre la zone

libre via Angoulême. Le 17 octobre 1942, il est arrêté par la Gestapo à Goutibert, près de

Cellefrouin. Il est aussitôt incarcéré à la prison d’Angoulême, avant d’être transféré vers

celle d’Angers, où il reste jusqu’au 2 février 1943, date à laquelle il est de nouveau envoyé

à celle d’Angoulême. Le 18 février 1943, il est interné au camp de Compiègne. Presqu’un

an après, le 17 janvier 1944, il est déporté vers le camp de Buchenwald et identifié sous le

matricule 39 495. Il survit aux terribles conditions, au manque de nourriture et d’eau et

est libéré le 11 avril 1945 par l’armée américaine.

Mathias JOSPEH, Douman SAID-OMAR, Matisse FAURE

1re Bac pro Systèmes numériques, lycée Chabanne, Chasseneuil-sur-Bonnieure

CAILLAULT André

MATRICULE 27862 À MAUTHAUSEN

André François Camille Caillault, fils d’André Caillault et de Clémentine Faurrier, a

vu le jour le 25 octobre 1924 à Paris. Il est célibataire et sans emploi. Accusé de vol,

il est arrêté le 8 décembre 1942 par les Allemands à Angoulême. Interné à la maison

d’arrêt d’Angoulême, il est dirigé, sans avoir été jugé, vers le camp de rassemblement

de Compiègne-Royallieu d’où il part, le 20 avril 1943, en

déportation vers le camp de Mauthausen où il devient le

matricule le 27862. Sans doute malade, reconnu inapte au

travail, il est gazé le 30 juin 1944 au château d’Hartheim.

William LASSIME et Gabrielle MERCIER

3e

B, collège André-Malraux à Baignes

CAILLE Robert

MATRICULE 7492 À BUCHENWALD

Robert Caille, né le 19 septembre 1920 à La Péruse, est charcutier, célibataire et sans

enfant.

Le 2 juin 1942, alors qu’il habite à Paris, 1 rue de l’Arbre sec, dans le 1er arrondissement,

il part en Allemagne comme travailleur. Il est arrêté le 26 octobre 1942 à Dortmund par

la police allemande en possession de tracts antinazis. D’abord enfermé à la prison de

Dortmund, il est envoyé le 18 décembre 1942 au camp de concentration de Buchenwald,

avec le matricule 7492. Il est libéré le 21 décembre 1943 et renvoyé au travail. Robert Caille

appartient, selon lui, à la Résistance notamment pour cette distribution de tracts. Trois

de ses camarades déportés à Buchenwald et le chef commandant le Bataillon Martial ont

attesté son appartenance à la Résistance. Robert Caille fait une demande

de déporté politique qu’il se voit refuser. Après sa libération, il habite à

Jonzac, 10 rue des Carmes. Il décède le 1er février 2012, à l’âge de 91 ans,

à Montpon-sur-L’Isle, en Dordogne.

Alix BARES,

3e

B, collège André-Malraux à Baignes

CAILBAULT née GARDELLE Alice Berthe

MATRICULE 31738 À AUSCHWITZ

Alice Berthe Gardelle est née le 1er avril 1905 ou 1906 à Javrezac. Elle est la fille de

Jules Gardelle, Charentais employé chez Renault à Boulogne-Billancourt, et de Marie

Chasseuil. Ses études terminées, Alice travaille avec sa mère et ses deux sœurs dans la

petite entreprise de tricot artisanal qu’a montée sa maman. Le 17 avril 1926 à BoulogneBillancourt, elle épouse Louis Cailbault, né le 25 mars 1903 à Richemont. Ils sont

respectivement âgés de 21 ans et 23 ans. De leur union naît, le 21 août de la même année,

une fille, Andrée.

En 1936, le couple retourne dans son département d’origine, dans la ferme familiale de

Saint-Laurent-de-Cognac. Alice reste tricoteuse, d’abord pour des magasins puis pour

une clientèle de particuliers. En 1940, Louis est fait prisonnier de guerre à Dunkerque

et est envoyé dans un Stalag en Allemagne. Sa femme, durant cette période, le remplace

sur l’exploitation.

En juillet 1942, Margot Vallina demande à Alice d’héberger ponctuellement des

résistants. Le 12 août 1942, en pleine nuit, une quarantaine d’Allemands encerclent la

ferme et, lors de leur fouille, ils ne trouvent personne d’autre que la famille Cailbault.

Néanmoins, Alice et sa fille Andrée, âgée de 16 ans, sont arrêtées et emmenées à la

Kommandantur de Cognac. Andrée sera relâchée dans la matinée. Alice est conduite le

jour même au Fort du Hâ à Bordeaux, elle est présumée coupable d’avoir des relations

avec des communistes arrêtés le 28 juillet 1942 dans la région. L’un d’eux l’a dénoncée, ce

qui explique son arrestation à son domicile de la Boujetterie à Saint-Laurent-de-Cognac.

Alice Cailbault est internée au Fort du Hâ jusqu’au16 septembre 1942. Elle est ensuite

conduite au fort de Romainville, où elle est enregistrée sous le numéro 961. Elle y reste

jusqu’au 22 ou 23 janvier 1943 puis elle part au camp de Compiègne-Royallieu pour

être déportée, le 24, vers le camp d’Auschwitz par le convoi des « 31000 ». C’est le seul

convoi de femmes non-juives à être envoyé là-bas. Ces femmes entrent dans le camp en

chantant La Marseillaise.

Alice devient le matricule 31738. Après deux semaines de quarantaine, elle est assignée

au block 26  . Atteinte vraisemblablement d’œdème aigü aux jambes, elle est admise

au Revier, hôpital du camp. Elle y décède de dysenterie aigüe le 8 mars 1943. Louis

Cailbault se remarie après la guerre et réside à Sauveterre de Guyenne en Gironde.

Sources : SHD-Caen 21P 432 499, Livre-Mémorial FMD, Ed. Thérésias 2004 ;

http://www.memoirevive.org/?s=berthe+sabourault

Sabrina RIBEIRO

Enseignante, MFR La Péruse

P:19

les déportés de la charente - 1942

1 9

CLERFEUILLE Jules

MATRICULE 134955 À MAUTHAUSEN

Jules Clerfeuille est né le 25 février 1891 à La Tache (Charente). Fils de François,

cultivateur, et de Marie, née Peyrard, cultivatrice également, Jules est exploitant agricole.

Il épouse Maria Laurent. De leur union naît, le 1er décembre 1919, une fille, Germaine.

Ils résident au lieu-dit La Brande à Chasseneuil, près de la ligne de démarcation.

Jules possède un laissez-passer car ses terres se trouvent de chaque côté. Il fait passer

plusieurs fois des juifs à travers la ligne de démarcation à Saint-Mary, en échange d’une

contribution. Le 31 décembre 1942, il est convoqué au poste allemand de Saint-Mary et

arrêté par la Gestapo.

Après La Rochefoucauld et Angoulême, Jules Clerfeuille est interné à Compiègne. Il est

déporté le 24 janvier 1943 au camp d’Oranienburg-Sachsenhausen. Le 26 février 1945, il

est transféré au camp de concentration de Mauthausen. Il y décède le 11 mars 1945. Son

épouse Maria Clerfeuille demande l’attribution du titre de déporté le 7 avril 1948. Elle

habite encore à La Brande.

Valentin FRUGIER, Itia PERRAUDIN et Maya MOREAU

1re Bac Pro CGEA, MFR La Péruse

DARCHE Ernest

MATRICULE 58618 À SACHSENHAUSEN

Né le 17 février 1900 à Cenon (Gironde), Ernest Darche exerce le métier de

commissionnaire. Il est marié à Benjamine Chacun. De nationalité française, il réside

à Gond-Pontouvre. Le 22 novembre 1942, il est arrêté à son domicile par la Gestapo

d’Angoulême pour avoir fait franchir la ligne de démarcation à des prisonniers de guerre

et des personnes recherchées. Conduit à la prison d’Angoulême, il est transféré le 15

janvier 1943 au camp de Compiègne-Royallieu. Le 23 janvier de la même année, il est

déporté au camp de Sachsenhausen-Oranienburg et immatriculé sous le numéro 58618.

Il est alors logé au Block 16 du camp.

Fin 1944 et début 1945, il est affecté dans d’autres camps et il est porté

disparu, les dernières nouvelles données à sa famille sont du 16 juillet

1944. Selon le jugement déclaratif de décès, il serait mort en 1945.

Marie TIAB

3e

collège André-Malraux à Baignes

DESFROZE Henri François

MATRICULE 58449 À SACHSENHAUSEN

Henri François Desfroze est né le 29 janvier 1900 à Angoulême. Poudrier de profession,

il est le fils de Théodore Desfroze et Marie-Louise Dufour. Il épouse Marie Marguerite

Rangier, née le 3 avril 1895 à Ruelle-sur-Touvre.

Il habite 193 route de Vars à Roffit, sur la commune de Gond-Pontouvre. Refusant le

joug de l’ennemi, il s’engage dans la Résistance. Il est arrêté par la police française le 24

septembre 1942 à son domicile suite à une distribution de tracts anti-allemands. Les

témoins de son arrestation sont Ernest Coq, habitant route de Vars à Gond-Pontouvre, et

Albert Grandjean, habitant rue Jean-Jaurès à Gond-Pontouvre. Successivement interné

à la prison d’Angoulême du 24 septembre 1942 au 28 septembre 1942 puis à celle de

Mérignac du 28 septembre 1942 au 7 décembre 1942 puis à nouveau à Angoulême

du 15 décembre 1942 au 15 janvier 1943, il est dirigé vers le camp de rassemblement

de Compiègne-Royallieu. Déporté le 23 janvier 1943 vers le camp de

Sachsenhausen, il devient le matricule 58449 et est enfermé au Block 8.

Henri Fesfroze décède le 3 mai 1945 près de Parchim lors d’une « marche

de la mort ».

Malick MBAYE- 1re TCI (Bac pro Chaudronnerie)

Lycée Jean-Caillaud, Ruelle-sur-Touvre

DOUNON Simone

MATRICULE 44086 À RAVENSBRÜCK

Fille de Jacques Dounon, charpentier, et de Jeanne Barreau,

Simone Dounon est née le 13 janvier 1898 à Colombes (Hautsde-Seine). Elle est arrêtée par les autorités allemandes, le 19

septembre 1942 à La Rochefoucauld, alors qu’elle aide un couple

de juifs à franchir la ligne de démarcation. Ils se cachaient à

Paris, elle leur a fourni de fausses cartes d’identité françaises. Au

moment de son arrestation, elle se rend chez une amie. Elle est

aussitôt incarcérée à la prison d’Angoulême. Le 10 novembre,

le tribunal de la Feldkommandantur d’Angoulême la condamne

à 18 mois de travaux forcés pour avoir aidé des Israélites à se

cacher et à passer en zone libre. Le 28 novembre 1942, elle est

transférée à la centrale de Troyes sous le numéro d’écrou 1314. A partir du 2 juillet 1943,

les autorités d’occupation la déportent en Allemagne vers les prisons de Fribourg puis de

Lübeck. Et, le 28 juin 1944, elle est envoyée au camp de concentration de Ravensbrück

et identifiée sous le matricule 44086 jusqu’au 4 mars 1945, date de son transfert vers

Mauthausen, matricule 2526. Le 22 avril 1945, elle est libérée par la Croix-Rouge

suisse et hospitalisée à Saint-Gall. Le 27 juin, elle est rapatriée par le centre d’accueil

d’Annemasse.

Brayan PIQUIONNE-JAROUSSEAU, Mathias JOSPEH,

Douman SAID-OMAR, Matisse FAURE

1re Bac pro Systèmes numériques, lycée Chabanne, Chasseneuil-sur-Bonnieure

DRAPRON née LAGARDE Justine

MATRICULE 31809 À AUSCHWITZ

Fille de Jean Lagarde et de Marie Marchive, Justine Lagarde est née le 1er janvier 1903

à Sireuil. Le 21 juillet 1928, elle épouse, à Trappes (Seine-et-Oise), Gaston Drapron (né

le 21 décembre 1893 à Thaire-d’Aunis en Charente-Maritime) et, la même année, naît

leur petite fille. Ils s’installent à Saintes (Charente-Maritime). Peu de temps après la

signature de l’armistice, Justine Drapron et son mari s’engagent dans la lutte contre

l’occupant et Justine entre dans l’organisation résistante Front National. Elle participe

à la récupération d’armes pour les combattants, réceptionne et distribue des tracts

anti-allemands. Elle héberge également des camarades pour lesquels elle organise des

collectes. Ses activités clandestines éveillent très vite les soupçons des autorités. Le 20

septembre 1942, un ami de son beau-père, cheminot de profession, se présente chez

Justine et Gaston pour leur déposer une valise contenant des tracts anti-allemands

du Front National. Le malheureux imprudent n’a pas remarqué qu’il était suivi. La

nuit suivante, à 5h, la Gestapo fait irruption chez les époux Drapron et procède à leur

arrestation. Parmi les chefs d’accusation, sont mentionnées les menées communistes et

la propagande anti allemande. Du 24 septembre au 31 octobre 1942, Justine Drapron est

incarcérée à la prison Lafond de La Rochelle, avant d’être transférée à la maison d’arrêt

d’Angoulême. Le 7 décembre 1942, elle est envoyée vers le fort de Romainville, où elle

est identifiée sous le matricule 1225. Le 23 janvier 1943, elle est conduite au camp de

Compiègne comme 229 autres camarades détenues au fort. Dès le lendemain, Justine

fait partie du tristement célèbre convoi des 31000 partis de Compiègne vers Birkenau.

Ces 230 femmes sont entassées dans les 4 derniers wagons à bestiaux à destination du

camp d’Auschwitz Birkenau. Justine est identifiée sous le matricule 31809. Le 3 août

1944, elle est transférée vers le camp de Ravensbrück, où elle reste jusqu’au 4 mars 1945,

date de son transfert vers Mauthausen.

Elle survit à près de deux ans et demi de déportation. Elle est libérée le 22 avril 1945

par la Croix Rouge. Quant à Gaston, déporté à Oranienburg-Sachsenhausen (matricule

58095), il rentre lui aussi en France et rejoint sa femme et sa fille. Justine Drapron

décède le 14 mai 1983 à Saintes.

Tiago BORREGA, Mathéo PERROT,

1re Bac pro Systèmes numériques,

lycée Chabanne, Chasseneuil-sur-Bonnieure

DUDOGNON René

DÉPORTÉ AU CAMP DE FLOSSENBÜRG

Fils de Martial Dudognon et de Marie Mignot, René Dudognon est né le 14 février 1921 à

Paris. Il est employé à la SNCF. Avant son arrestation, René Dudognon habite à Rivières

au lieu-dit Chez Lasserre. Résistant, René Dudognon fait passer la ligne de demarcation

à des prisonniers de guerre evadés ainsi qu’à du courrier clandestin. Il est d’ailleurs

condamné une première fois à deux semaines de prison par le tribunal allemand

d’Angoulême en avril 1941. Continuant ses activités, ll est arrêté le 3 juillet 1942 par

la Gestapo chez lui pour aide au passage de la ligne. Emprisonné à La Rochefoucauld

jusqu’au 10 juillet 1942 puis à Angoulême, il est envoyé à la prison du Cherche-Midi

à Paris le 28 septembre 1942. Le 9 octobre 1942, René Dudognon est déporté comme

“NN” au camp d’Hinzert : il y reste pendant à peu près quatre mois jusqu’au 2 février

1943, puis il est transféré à la prison allemande de Diez/Lahn. René Dudognon change

encore une fois de lieu et est envoyé à celle de Brieg le 29 octobre avant d’être envoyé

à Breslau en janvier 1943. Il y est condamné par le tribunal special nazi à une peine de

5 ans de travaux forces. Envoyé à la prison de Brieg, il y reste jusqu’à l’évacuation en

janvier 1945. Après un long périple, il entre au camp de concentration de Flossenbürg le

7 avril 1945 sans être immatriculé. Libéré le 23 avril 1945 dans la region de Cham après

une nouvelle “marche de la mort”, René Dudognon est rapatrié par le centre d’accueil de

Metz le 18 mai 1945.

Noéline PRECIGOUT, Hugo MARTINS et Noah PONTAC,

4e

B, collège Louis-Pasteur, Chasseneuil-sur-Bonnieure

DUFFAU Jean Lucien

FUSILLÉ AU MONT VALÉRIEN

Jean Lucien Duffau est né au Bouscat (Gironde) le 1er novembre 1906. Fils de Jean

Duffau et de Marie Gachard, il est marié en secondes noces à Marthe Françoise Andrée

Badie, résistante, qui, elle-même, a été déportée. Ils n’ont pas eu d’enfant. Jean Lucien

Duffau exerce la profession de carrossier. Il est domicilié à Angoulême, au chemin des

Remberges.

Il s’engage dans la Résistance en faisant notamment de la propagande anti-allemande.

Il est arrêté à Angoulême, place Victor-Hugo, le 11 décembre 1941, en compagnie de

son épouse. Il est condamné à mort par les Allemands. Il est fusillé le 5 octobre 1942 au

Mont-Valérien à 16h30. Il est inhumé au cimetière d’Ivry, à côté de Paris. Il est déclaré

après la guerre « Mort pour la France ».

Lucas CHÂTAIGNIER, Loryne BANQUETEL, Albane MÉHÉE

CM2, école de Torsac

DUMARGUE Adolphe

MATRICULE 957 À LA PRISON DE RHEINBACH

Adolphe Dumargue est né le 27 août 1904 à Cognac. Il est fils d’Adolphe Dumargue et de

Marie Louise Segui. Il est marié à Andrée Vezin et il exerce la profession de menuisier.

Adolphe est arrêté à son domicile, à La Tremblade (Charente-Maritime) le 2 avril 1942

par la gendarmerie française. Incarcéré à la prison Lafond de Rochefort, il est condamné

le 17 avril 1942 par le tribunal allemand à deux ans de prison pour détention d’explosifs.

Il est transféré à la prison d’Angoulême le 6 mai 1942 puis à celle de Fresnes en région

parisienne le 14 juillet 1942. Seize jours plus tard, le 30 juillet 1942, il est déporté à la

prison de Rheinbach, au Sud-Ouest de Bonn, en Allemagne, jusqu’au 20 juillet 1944. Il

reçoit le matricule 957. Il est libéré le 9 mai 1945 par les Alliés.

Niamh MITCHELL et Camille BRIDIER

3e

C, collège Louis Pasteur, Chasseneuil-sur-Bonnieure

P:20

les déportés de la charente - 1942

2 0

FREDUREUX Maurice

DÉPORTÉ À LA PRISON DE BERNAU

Maurice Fredureux est né le 4 décembre 1897 à Ruffec. Fils

de Pierre Fredureux et de Clémentine Saunier, il est marié à

Anna Chambaud le 5 juin 1937 à Cellefouin. Il réside au GrandMadieu près de Saint-Claud. Il est arrêté à Cellefrouin le

7 août 1942 car il favorise le passage de la ligne de démarcation

en Charente, notamment pour des familles juives. Maurice

Mérigaud en témoigne. À la suite de son arrestation, il est jugé

et doit purger une peine d’un an et six mois de travaux forcés

en Allemagne. Déporté le 23 mai 1943 à la prison de Bernau,

il est libéré à la fin de sa peine le 7 février 1944 et rapatrié par

Strasbourg le 9.

Louna LEVIONNOIS, Armand VERGEAU

2nde Bac pro Productions, MFR La Péruse

FORT Raymonde

MATRICULE 16172 À RAVENSBRÜCK

Fille d’Edmond Fort et de Jeanne David,

Raymonde est née le 16 février 1921 à

Cognac. Le 4 septembre 1937, la jeune

employée d’hôtel épouse Théodore Paul

Maurice Alnet, à Brie-sous-Barbezieux.

De cette union naît une fille, Annie

Marie Antoinette (1940). Après le

décès de son mari, le 18 novembre

1941, Raymonde loue un appartement à

Bordeaux chez les parents d’une amie.

On lui promet un travail en tant que

femme de chambre chez un médecin en Allemagne. Le 7 octobre 1942, elle adresse une

demande de passeport français pour aller travailler dans ce pays. Elle arrive en gare

de Cassel le 14 octobre et découvre qu’elle a été trompée. Elle est en fait conduite vers

le village de Walberg (Bavière) où se trouve une usine d’armement souterraine. Le 16

novembre 1942, avec l’aide d’un prisonnier, elle décide alors de s’enfuir. Mais, quatre

jours plus tard, elle est arrêtée par la Gestapo en gare de Wuppertal et incarcérée à la

prison de la ville pendant trois semaines. Condamnée aux travaux forcés par le tribunal

de Berlin, elle est déportée au camp de Ravensbrück, le 16 janvier 1943. Elle est libérée le

16 avril 1945 par la Suède. Elle rentre en France le 20 juillet et s’installe dans la commune

de Saint-Romain au lieu-dit Le Mondoux. Très affaiblie par ces 28 mois de déportation,

elle ne reprend une activité professionnelle qu’en 1964 à l’âge de 43 ans. Elle décède à

Périgueux le 12 mai 2010, à l’âge de 89 ans.

Timothée BONNAMY, Nolane MESRINE, Tiago BORREGA

1re Bac pro Systèmes numériques

Lycée Chabanne, Chasseneuil-sur-Bonnieure

GALLOIS Jean-René

FUSILLÉ DANS LA FORÊT DE LA BRACONNE

Jean-René Gallois est né le 6 mars 1910 à Asnières-sur-Nouère. Il est le fils de Jean Gallois

et de Marie Georgette Priollaud. Il est marié mais nous n’avons pas plus d’informations

sur sa famille. Jean-René participe activement à la Résistance, il fait partie des Francstireurs et partisans. Il héberge des patriotes. Sa maison sert de dépôt d’armes à Asnières,

il distribue des tracts et participe au sabotage de la voie ferrée de Gensac-la-Pallue. La

Gestapo procède à son arrestation le 8 (ou 28) novembre 1942 à son domicile. JeanRené Gallois est transféré à la prison d’Angoulême et, suite à son procès, il est condamné

à mort. Il est fusillé en même temps que Jean Barrière, Marc et Marcel Nepoux, Paul

Bernard et René Michel le 5 mai 1943 (NDLR : article CL du 4 mai 2013 dans lequel

est cité un certain Robert Geoffroy) dans une clairière de la forêt de La Braconne sur la

commune de Brie pour « appartenance à une organisation

illégale, complicité avec l’ennemi, actions de franc-tireurs

et voies de fait envers la puissance occupante »

Romane Cartier, Emma Josensi

1re Bac pro, MFR la Péruse

EMERY Suzanne

INCARCÉRÉE À LA PRISON DE LA ROQUETTE À PARIS

Fille d’un charpentier, Suzanne Emery naît le 10 avril 1909 à Montboyer (Charente) .

Domiciliée à Paris, femme de chambre, elle adhère au Parti Communiste en 1934.

En 1937, elle devient secrétaire de la chambre syndicale des employés de maison.

En septembre 1939, suite à la dissolution du parti communiste, son domicile est

perquisitionné. Engagée dans la lutte clandestine contre l’occupant auprès du Front

National sous les pseudonymes de «  Huguette  » ou encore «  Marguerite  », agent de

liaison, elle assure le lien entre son responsable, André Pican, et ceux des départements

de la Nièvre, du Cher, de l’Indre-et-Loire et du Loiret. Elle est arrêtée le 16 février 1942

par la brigade spéciale ; elle est porteuse d’un rapport de renseignements sur l’activité

résistante dans les départements dont elle a la responsabilité. Internée à la prison de la

Roquette à Paris, transférée successivement au fort de Romainville aux Lilas puis au Val

de Grâce car souffrante et, enfin, à l’hôpital psychiatrique Saint-Anne à Paris, elle s’en

évade le 14 juin 1944.

À la Libération, elle est membre du comité régional de Paris-ville. Elle décède le 12

décembre 2006 à Grasse (Alpes-Maritimes). Elle est inhumée dans le cimetière de

Montboyer, sa commune de naissance.

Thomas PARTONNEAU et Antoine BILLAUD

3e

, collège Louis-Pasteur, Chasseneuil-sur-Bonnieure

DUPONT Pierre

FUSILLÉ AU MONT-VALÉRIEN

Pierre Dupont est né le 8 mai 1920 à Saint-Martin-du-Clocher

(Charente). Ses parents sont  Pierre, menuisier, et Marie

Éléonore née Merle, sans profession. Il a une sœur qui est

Danielle Claude Dupont. Il est marié à Suzanne Marie Thérèse

née Jean, cultivatrice. De leur union naissent Danielle, née en

novembre 1941, et Jean-Pierre, né en octobre 1942.

Pierre Dupont s’engage dans la résistance en décembre 1940 au

sein de l’Organisation spéciale (OS) avant de rejoindre le Front

National en 1941. Il fait du transport d’armes. D’après d’autres

informations, il est militant communiste mais, d’après sa mère,

il ne fait partie d’aucun mouvement résistant ou politique.

Pierre Dupont est arrêté par les brigades spéciales de Paris et de Bordeaux le 26 février

1942 et interné à la mairie et à la gendarmerie de Ruffec jusqu’au 28 février 1942.

Les circonstances de son arrestation sont les suivantes  : des inspecteurs de police

français sont allés au domicile des Dupont et ont effectué une perquisition. Ils n’ont rien

trouvé de suspect sauf un livre sur lequel Pierre avait écrit plus jeune « Nous vengerons

Salengro ; Blum à l’action ! ». La police a demandé à Pierre de se rendre à la gendarmerie

de Ruffec, le lendemain, pour signer le procès-verbal de perquisition, il s’y rend mais ne

rentre pas chez lui.

Pierre Dupont est interné avec ses compagnons d’infortune le 28 février 1942 au Quai

de l’horloge (Paris) jusqu’au 13 avril 1942 puis à la prison du Cherche midi à Paris. Il est

transféré le 24 août 1942 sous le n°750 au Fort de Romainville. Pierre Dupont est fusillé

comme otage le 2 octobre 1943 au Mont-Valérien, en représailles à l’attentat commis sur

le SS Julius Ritter.

Alice CHARRIER et Méline MACHADO

1re Bac Pro CGEA, MFR La Péruse

FLAMARY Louis

DÉPORTÉ À SACHSENHAUSEN

Fils de Jean Flamary et Maria Chastaing, demeurant tous deux à la Rougerie de Bivezac

(Corrèze), Louis Laurent Flamary est né le 4 mars 1888 à la Rougerie de Brivezac. Il

est cordonnier. Il se marie à Louise Germaine Bouscarel. Le couple a 3 enfants : JeanFrançois, né le 26 décembre 1913 à Brivezac, Jacqueline, née le 2 juin 1917 à Angoulême,

et Collette, née le 13 septembre 1926 et morte le 29 décembre 1928 à Angoulême. Louis,

refusant la défaite de son pays, s’engage dans la Résistance et rejoint le Front National.

Il héberge également des résistants tels René Michel et Jean Barrière, arrêtés et fusillés

au camp de La Braconne. Il cache des camarades qui sabotent les convois ennemis. Il est

arrêté le 17 novembre 1942 à La Croix-Blanche dans la commune de Champniers par la

Gestapo pour détention d’armes et de tracts. ; plusieurs résistants du réseau BordeauxSaintes-Angoulême-Ruffec sont capturés avec lui. Vivien Jaugin, compagnon de cellule

de Louis Flamary à la prison d’Angoulême de décembre 1942 jusqu’au 15 janvier 1943,

témoigne  : «  Nous partîmes ensemble pour la déportation et arrivâmes au camp de

Sachsenhausen le 25 janvier 1943 ». Interné à la prison d’Angoulême jusqu’au 15 janvier

1943, Louis rejoint le camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu avant d’être

déporté vers Sachsenhausen-Oranienburg. Probablement malade, il est envoyé le 1er

février 1945 au camp de Bergen-Belsen. Il est présumé décédé dans ce camp le 31 mars

1945.

Alex HEMERY et Nathan JALLADEAU

3e

, collège Louis-Pasteur, Chasseneuil-sur-Bonnieure

DUMAS Élie René

MATRICULE 66070 À SACHSENHAUSEN

Élie Dumas, fils de Adely Dumas et d’Adrienne Touzinaud, voit le jour le 24 septembre

1895 à Cognac (Charente). Marié le 4 septembre 1916 à Cognac avec Gabrielle Joguet, née

le 28 août 1895 à Cognac, père d’un enfant, il exerce la profession de menuisier ébéniste.

La famille réside rue Pascal à Cognac. Communiste, engagé auprès de la Confédération

Générale des Travailleurs (CGT), Élie est également secrétaire de la Bourse du travail.

Tout naturellement, il rejoint le Front National en 1941. Il est chargé du transport de

tracts.

Le 25 septembre 1942, la gendarmerie Française l’arrête pour un transfert d’une valise

de tracts entre Cognac et Angoulême. Interné au camp de Mérignac, près de Bordeaux,

il est acheminé vers le camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu pour être

déporté le 8 mai 1943 vers le camp d’extermination par le travail de Sachsenhausen où

il est enregistré sous le matricule 66070. Début février 1945, il est affecté au camp de

Buchenwald puis rapidement envoyé au Kommando de Langenstein dans la province

du Harz. Il devient le numéro 32174 et travaille dans l’usine souterraine d’aviation

Hermann Goering.

Le 5 avril 1945, il part avec un groupe d’environ 1000 hommes sur les routes : ils font

partie des « marches de la mort ». Élie Dumas disparaît, probablement le 8 avril 1945,

près de Prettin. D’après son camarade d’infortune Charles Brunet, affamé, très faible, il

se serait approché du bord de la route, attendant le coup

de grâce d’un SS, mettant fin à ses souffrances. Son corps

est identifié dans une fosse la 30 avril 1945. Elie Dumas

est reconnu « Mort pour la France ».

Quentin GUILARME et Charlie MINNEBOO

P:21

les déportés de la charente - 1942

2 1

GODY Lucien Thimothée Elie

MATRICULE 117696 À MITTELBAU-DORA

Lucien est né le 19 août 1899 à Brétignolles (Deux-Sèvres). Les parents de Lucien Gody

s’appellent Marie Marlleau et Lucien Thimotée Gody. Ils sont domestiques. Lucien

se marie avec Alice Rachel Renaudet, le 18 avril 1922 à Ebréon (Charente). Lucien

est conseiller municipal dans la commune dans laquelle il s’est marié. Sa femme est

cultivatrice. Ils ont deux filles : Lucienne, née le 23 août 1924, et Odile, née le 28 août

1931.

Suite à l’opération Frankton menée par un commando anglais à Bordeaux, Lucien

est arrêté le 24 décembre 1942 au village de Beaunac sur la commune d’Ebréon. La

gendarmerie allemande et des homologues français ont procédé à son arrestation car il a

favorisé la fuite des anglais Harler et Sparks, lors de l’opération Frankton.

Soumis à la procédure « NN », il est transféré à la prison d’Angoulême puis à celle de

Fresnes le 15 février. Il est ensuite déporté dans le plus strict secret, de Paris, gare de

l’Est, à une date inconnue, vers le camp spécial SS d’Hinjert (Allemagne) . Afin d’être

jugé par un tribunal spécial comme le prévoit le décret « NN », il est envoyé à la prison de

Wittlich jusqu’au 2 août 1944. Il passe ensuite à celle de Breslau puis, après l’abrogation

de la procédure «  NN  » en septembre 1944, il est remis à la Gestapo et dirigé sur le

camp de Gross Rosen le 11 janvier 1945 (matricule 90975). Face à l’avancée des troupes

soviétiques, le KL doit être intégralement évacué par les SS. Parti en convoi découvert,

Lucien Gody est dirigé vers Mittelbau-Dora où il arrive le 11 février 1945 sous le matricule

117696. Probablement malade ou très affaibli, il est jugé « inapte au travail » par les SS et

envoyé au mouroir de la Boelcke Kaserne à Nordhausen. Il y décède le 4 avril 1945 lors

des bombardements par les Alliés.

Ethan GRANET et Romain NEXON

1re Bac Pro CGEA, MFR de la Péruse

GENTIL Aristide Jean

FUSILLÉ AU MONT-VALÉRIEN

Aristide Jean Gentil naît le 30 avril 1910 à La Chèvrerie. Fils de Charles Gentil et

Françoise Massiot, il épouse Thérèse Michaud et le couple a deux enfants : Joël, né en

1934, et Norbert, né en 1936. Aristide Gentil est militant communiste de la Charente.

La police française se présente à son domicile le 26 février 1942 pour l’arrêter. Aristide

Gentil est absent, alors les policiers arrêtent son épouse. À son retour, il décide de se

rendre aux autorités allemandes à Ruffec. Il est interné à Ruffec du 26 février jusqu’au

11 mars 1942 puis transféré à la prison du Cherche-Midi à Paris. Le 24 août 1942, il

est enregistré au Fort de Romainville. Désigné comme otage, Aristide

Gentil est fusillé le 2 octobre 1943 au Mont-Valérien avec 49 autres

otages en représailles de l’attentat perpétré par les FTP-MOI du groupe

Manouchian contre le général SS Julius Ritter.

Marius LARENAUDIE-DANTON - 1re TCI (Bac pro chaudronnerie)

Lycée Jean-Caillaud, Ruelle-sur-Touvre

GOUGUET René

DÉPORTÉ AU CAMP DE SACHSENHAUSEN

René Fernand Gouguet est né le 8 mai 1905 à Angoulême. Son père se prénomme

Alphonse et sa mère Denise, née Briault. Il est marié à Isabelle Blanchon avec laquelle

il a deux enfants : Claude, né le 23 novembre 1934, et Jeanine, le 1er août 1937. René

Gouguet est mécanicien et sa famille réside au 22 rue Monlogis à Angoulême. René

Gouguet est dénoncé pour transport de juifs et de résistants à la ligne de démarcation. Il

est arrêté le 25 août 1942, au 150 rue Saint-Roch à Angoulême par la Feldgengarmerie.

René Gouguet est jugé le 3 septembre 1942 par le tribunal allemand et est condamné à

2 ans de prison.

Il est interné à la prison d’Angoulême puis au Fort Villeneuve Saint-Georges de fin

septembre 1942 jusqu’au 17 avril 1943. A cette date, il est déporté à la prison de Karlsruhe

puis à celle de Saint-Georges de Bayreuth en Allemagne. Il est ensuite transféré au

bagne de Siegburg avant d’être envoyé au camp de concentration de SachsenhausenOranienburg. Il est enfin dirigé vers le camp de concentration de Neuengamme, près de

Hambourg, et affecté au Kommando de Watenstedt.

Il y décède le 21 novembre 1944 à 8h de la tuberculose, il est inhumé au cimetière des

étrangers à Brunswick le 29 novembre 1944.

Alice CHARRIER et Méline MACHADO

1re Bac Pro CGEA, MFR La Péruse

GRANGER Jean-Pierre

MATRICULE 58101 À SACHSENHAUSEN

Jean-Pierre Granger, né le 15 septembre 1899 à Angoulême, fils d’Eugène et de

Catherine Monmousseau, épouse, le 3 août 1921, Aimée Chaussat, née le 22 septembre

1900. Une fille naît de cette union: Jacqueline, le 17 juillet 1925.Jean-Pierre est souschef à la gare de Vierzon (Cher). Il appartient au mouvement de Résistance-FER. Il

aide des compatriotes à franchir la ligne de démarcation. Il est arrêté, par des douaniers

allemands, le 1er novembre 1942 à 1 heure du matin, sur son lieu de travail.

Il est emprisonné à Orléans jusqu’au 20 décembre 1942 puis il rejoint le camp de

rassemblement de Compiègne-Royallieu le 20 décembre 1942. Il est déporté le 24

janvier 1943 au camp de Sachsenhausen où il est enregistré sous le matricule 58101.

Jean-Pierre Granger est affecté le 12 octobre 1943 à l’usine

Heinkel qui produit des pièces d’avion. Il est transféré le

26 février 1945 à Mauthausen sous son nouveau matricule

134262. Il est affecté le 30 mars 1945 au kommando de

Gusen. Il y meurt le 22 avril 1945.

Lola MARCADIER et Kassy HEUGAS

3e

A collège André-Malraux à Baignes

GOURDY Henri Marc Jean

MATRICULE 58619 À SACHSENHAUSEN

Henri Marc Jean Gourdy, fils d’Henri Gourdy et de Jeanne Estrada, naît le 2 mai 1921 à

Hiersac. Il est menuisier. Refusant la défaite, il s’engage dans la Résistance. Il participe

à des sabotages et distribue des tracts anti-allemands. Il est arrêté au domicile de M.

Métivier, entrepreneur en menuiserie à Jarnac, pour faits de résistance.

Henri Gourdy est interné à Angoulême puis est dirigé vers le camp de rassemblement de

Compiègne-Royallieu le 27 ou 28 octobre 1942 jusqu’au 23 janvier 1943, date à laquelle

il est déporté au camp de Sachsenhausen où il est enregistré sous le matricule 58619.

Il est affecté au kommando Heinkel. Il est ensuite transféré au camp d’hommes de

Ravensbrück du 19 juillet 1944 au mois de février 1945 puis il revient

au camp de Sachsenhausen jusqu’au 3 mai 1945 où il est enfin libéré par

l’armée russe. Il est rapatrié le 21 mai 1945 par le centre d’accueil de Lille.

Henri Gourdy décède à La Rochelle le 17 novembre 1983, âgé de 62 ans.

Achille TARDIEU - 1re TCI (Bac pro chaudronnerie)

Lycée Jean-Caillaud, Ruelle-sur-Touvre

GOURRY Louis

DÉPORTÉ AU CAMP DE SACHSENHAUSEN

Louis Gourry est né le 26 juin 1895 à Cognac. De nationalité française, il est le fils

de Jules Gourry et de Jeanne Marguerite Louise Puissant. Il est marié à une femme

d’origine allemande et père d’un enfant né le 23 mai 1925. Louis Gourry est mécanicien

de manœuvres à la SNCF, au dépôt de Saint-Pierre-des-Corps (Indre-et-Loire) depuis le

8 janvier 1919. Militant communiste dès septembre 1940, il rejoint le Front National le 3

juin 1941. Le 5 mars 1942, une perquisition est effectuée à son domicile à « La Motte » sur

la commune de Saint-Pierre-des-Corps. Des emblèmes du Parti communiste sont trouvés

ainsi qu’un fusil de chasse mais il n’est pas inquiété. Le 7 mars, il est arrêté sur son lieu

de travail par la Gestapo pour sabotage et actes de résistance. Louis Garry appartient au

mouvement de résistance des chemins de fer. Incarcéré à la prison de Tours, il est envoyé

au camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu. Il est déporté le 22 janvier 1943

vers Sachsenhausen où il devient le matricule 58011. Le 4 février 1945, il est transféré

vers Buchenwald mais disparaît. Il a reçu la mention « Mort pour la France ».

Classe de 3e

du collège de Baignes

GUILLON Jean Christin

FUSILLÉ AU CAMP DE SOUGE

Jean Christin Guillon est né le 28 avril 1908 à Sainte-Sévère, à la ferme des Violettes.

Il devient cultivateur avec sa femme Marcelle Yvette Sardet. Les parents de Jean

Christin, Prosper Adrien Guillon et Marie Aminthe Guillon né Auger, sont également

cultivateurs. Marcelle et Jean Christin n’ont pas d’enfant. La famille Guillon a hébergé

un chef de la Résistance (Dupeyron) et sa femme. Les Guillon sont des résistants Francstireurs-partisans français depuis la création de ce mouvement en avril 1942. En tant que

résistants actifs, ils dispersent également des armes volées aux Allemands à la carrière de

Jonzac. Jean Christin est dénoncé par un ancien résistant devenu collaborateur pour la

police spéciale de Bordeaux. Il est arrêté le 28 juillet 1942 à 3h du matin à son domicile

par la Feldgendarmerie de Cognac. Jean Christin est emprisonné au Fort du Hâ du 28

juillet au 21 septembre 1942. Il est fusillé le 21 septembre 1942 au camp de Souge, près

de Bordeaux, en représailles à un attentat.

Léo TEXIER et Lisa HEUCHEL

1re Bac Pro CGEA, MFR de La Péruse

GUILLON Marie-Antoinette Aminthe née AUGER

MATRICULE 31729 À AUSCHWITZ

Née à Courbillac le 17 juin 1884, Marie-Antoinette est la fille de Christin Auger et de

Marie-Léontine Pitadon. Elle est mariée à Prosper Adrien Guillon. Marie-Antoinette

et son mari sont cultivateurs à Sainte-Sévère. Ils ont trois enfants : Jean Christin, né le

28 avril 1908, Pierre Rémond, né le 28 mars 1912, et Pierrette Paule Léontine, née le 21

septembre 1914. Marie-Antoinette s’engage dans la Résistance en octobre 1941 et sera

ensuite affiliée aux FTP (Francs-tireurs-partisans). Le 21 juillet 1942, elle est arrêtée,

par dénonciation, avec sa belle-fille Marcelle. Déportée le 24 janvier 1943 à Auschwitz,

Marie-Antoinette, immatriculée 31729, décède le 26 février 1943 à la suite d’une crise

cardiaque. Elle est déclarée « morte pour la France » et se voit décerner la médaille de la

Résistance française ainsi que la médaille militaire comme combattante volontaire de la

Résistance à titre posthume.

Luna GONZALEZ CRUZ, Warren STOCKMAN

1re Bac pro CGEA, MFR La Péruse

GUILLON Prosper Adrien

FUSILLÉ AU CAMP DE SOUGE

Prosper Adrien Guillon naît le 4 mars 1880 à Cherbonnières (Charente-Maritime). Il

est marié à Marie-Antoinette Aminthe Auger depuis le 31 octobre 1905. Ils sont tous les

deux cultivateurs à Sainte-Sévère. De cette union, naissent trois enfants. Jean Christin,

Pierre Rémond et Pierrette. Ils sont tous communistes et s’engagent auprès des Francstireurs-partisans (FTP). Ils cachent des armes dérobées à l’arsenal de Jarnac. Dénoncé

ainsi que sa famille, Prosper est arrêté le 28 juillet 1942 à son domicile. Il est emprisonné

au fort du Hâ à Bordeaux. En représailles à l’attentat perpétré au cinéma Le Grand Rex à

Paris, réservé aux troupes d’occupation, le 17 septembre à 21h55, attentat qui fait 2 morts

et 19 blessés, il est fusillé comme otage, ainsi que son fils, sans jugement, le 21 septembre

1942 au camp de Souge.

Itia PERRAUDIN, Valentin FRUGIER

1re Bac pro CGEA, MFR de La Péruse

P:22

les déportés de la charente - 1942

2 2

HÉRON Roger

MATRICULE 65818 À SACHSENHAUSEN

Roger Héron naît le 18 mai 1910 à Saint-Laurent-de-Belzagot (Charente). Célibataire, il

est manœuvre. Son père, Ernest, est cultivateur et sa mère, Marie, née Beaulieu, est sans

profession. Il réside Grand’rue à Saint-Laurent-de-Belzagot mais travaille à Bayonne,

réquisitionné pour le STO sur la ligne Atlantique, sur les fortifications de la ville. Roger

Héron part en permission chez ses parents à Montmoreau le 13 mars 1943 lorsque

survient son arrestation sur la route, à Bordeaux, dans une ferme, le 13 mars 1943, par

la Feldgendarmerie. Roger Héron est interné au Fort du Hâ jusqu’au 22 avril 1943 puis

est envoyé au camp de rassemblement de Compiègne. Il est déporté le 7 mai 1943 au

camp de Sachsenhausen sous le matricule 65818. Roger Héron disparaît en juillet 1944

à Sachsenhausen. Il est gravement atteint d’œdème. Après sa mort, il est incinéré au four

crématoire de Sachsenhausen-Oranienburg.

Mathys HERBRETEAU et Simon BRISSAUD - 1re Bac Pro CGEA, MFR La Péruse

Nadia SAID et Nazim MEBARKI - 2nde MRC1, Lycée Jean-Caillaud à Ruelle-sur-Touvre

GUILLON Jean René

MATRICULE 65900 AU CAMP DE GROSS-ROSEN

Jean René Guillon est né le 8 février 1902 à Cognac, de l’union de Pierre Guillon et

Angèle Bonnefons. Forain de profession, il se marie à Marine Joséphine Thovin. Jean

René Guillon est connu des forces de police dès 1940. En effet, il fait l’objet de plusieurs

informations judiciaires, dès le 7 juin. Domicilié à La Rochelle, il y est arrêté le 10

mars 1942 par la Gestapo pour possession d’un revolver ainsi que diffusion de tracts

et propagande communiste. Il est dénoncé par ses deux maîtresses. Classé comme

prisonnier « Nuit et Brouillard », il est interné à la prison Lafond à La Rochelle jusqu’au

10 août 1942. Ensuite, il est emprisonné à Fresnes. Il est déporté le 12 novembre 1942 au

camp SS d’Hinzert près de Trèves. Il est ensuite envoyé à la prison de Breslau (Pologne)

pour être jugé. Selon trois procès-verbaux rédigés par le tribunal, il est condamné à 5 ans

de travaux forcés. Transféré à la prison de Diez-Lahn le 31 janvier 1943 puis à Bayreuth,

il entre au camp de concentration de Gross-Rosen fin 1944 avec le matricule 65900. Il

est libéré le 6 mai 1945 puis rapatrié le 10 février 1948. Il est décédé le 27 décembre 1981

à l’âge de 79 ans.

Alice CHARRIER, Méline MACHADO

1re Bac pro CGEA, MFR La Péruse

JAUGIN Vivien

MATRICULE 58448 À SACHSENHAUSEN

Vivien René Jaugin est né le 18 septembre 1896 à Cognac, fils

de Jules et Clémentine née Gailiox. Peintre en bâtiment, il est

marié à Emilie Marie-Madeleine Clergeaud avec qui il a deux

enfants.

Vivien Jaugin fait partie du Front National depuis le 22 juin

1942. Il distribue des tracts anti-allemands, participe à plusieurs

sabotages contre l’armée d’Occupation et héberge des patriotes,

notamment les chefs de son groupe. Dans la nuit du 19 au 20

septembre 1942, il effectue une distribution de tracts pour

commémorer la bataille de Valmy, dans les baraques et manèges

de la foire installée sur le champ de Mars d’Angoulême.

Il est arrêté le 24 septembre 1942 à Angoulême par la police française à la sortie de son

travail en rentrant à son domicile. Il est interné à la prison d’Angoulême puis au camp de

Mérignac (Gironde) le 28 septembre 1942 puis de nouveau à la prison d’Angoulême. Le

15 janvier 1943, il est transféré au camp de rassemblement de Compiègne. Vivien Jaugin

est déporté le 24 janvier 1943 vers le camp d’Oranienburg-Sachsenhausen jusqu’au 21

avril 1945, matricule 58448. Le camp est évacué ce jour-là par une colonne SS et 500

autres déportés avec Vivien Jaugin, ils se dirigent vers le nord de l’Allemagne. Il s’évade

de cette colonne et est libéré le 4 mai 1945 par l’armée russe. Il rentre ensuite le 22 mai

1945 via le centre de rapatriement d’Arras. À son retour, en 1945, il devient aide cuisinier.

Vivien Jaugin décède le 21 janvier 1962 à Angoulême.

Pauline PAULIAC et Charlotte HURVOAS

1re Bac Pro CGEA MFR de la Péruse

JAVELAUD Jules

DÉPORTÉ À LA PRISON DE KARLSRUHE

Jules Javelaud, fils de Joseph et Marie Chabeau, naît le 8 mars 1894 à Saint-Junien

(Haute-Vienne). Il se marie à Louise Reix le 20 septembre 1903 à Saint-Léonard (HauteVienne). Le couple a deux enfants. Refusant le joug de l’ennemi, Jules s’engage dans la

Résistance dès 1940. Il est arrêté le 10 septembre 1942 par la Gestapo à L’Isle-d’Espagnac

aux Marigots sur dénonciation car il fait passer des personnes, mais aussi du courrier, des

armes et des munitions dans les tenders de sa machine en zone libre. Cheminot, Jules

Javelaud est jugé par le tribunal allemand d’Angoulême le 23 octobre 1942. La sentence

est de 5 ans et 3 mois de travaux forcés puis la peine est ramenée à 3 ans et 1 mois. Son

numéro d’écrou est le 3461 à la prison d’Angoulême où il reste jusqu’au 10 octobre 1942.

Il est ensuite envoyé au fort de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne). Jules Javelaud

est déporté le 19 avril 1943 vers la prison de Karlsruhe puis envoyé à celle de Bayreuth

jusqu’au 9 mars 1944. Le 25 mars 1944, il est transféré à celle de Siegburg où il est libéré

le 6 avril 1945. Il est rapatrié le 13 mai 1945 par le centre d’accueil d’Arras. Il décède à

L’Isle-d’Espagnac le 24 janvier 1954.

Maxime DOURDOIGNE, Paolo MORICHON-TRUFFANDIER, Maelline MEZILLE,

4e

B, collège Louis-Pasteur, Chasseneuil-sur-Bonnieure

LAVAL Léonce

FUSILLÉ AU MONT-VALÉRIEN

Léonce Adrien Lucien Laval naît le 15 février 1905 à Cognac. Il est le fils de Léonard

Laval et d’Amélie Marguerite. Il épouse Josette Crastes avec laquelle il a un fils, Jacques,

né le 2 octobre 1938. Professeur de lettres au collège de Royan, il est arrêté le 5 mars

1942 à Royan par la police française pour participation à un acte de résistance. D’abord

interné à Royan jusqu’au 21 septembre 1942, il part ensuite à la prison du ChercheMidi puis est envoyé vers le fort de Romainville en vue d’une déportation. Pris comme

otage après l’attentat du cinéma Rex à Paris, il est fusillé le 21 septembre 1942 au MontValérien, à Suresnes. Il est inhumé au cimetière de Thiais.

Gabriel NAMBLARD LAURENDEAU, Zahyon DANNER,

CM1-CM2, école de Bourg-Charente

LABROUSSE Charles

MATRICULE 67032 À BUCHENWALD

Charles Victor Labrousse est né le 17 décembre 1892 à Ruelle,

il est le fils d’Alphonse Jean Adolphe et d’Amélie Marie née

Bourguin. Il épouse Marie Clémentine Bonnety à Hourtin en

Gironde. Charles Labrousse est mécanicien, il travaille à la

CIMT à Saint-Pierre-des-Corps (Indre-et-Loire), il habite au

moment de son arrestation à Saint-Symphorien (Indre-etLoire), au 3 rue Villeret.

Résistant communiste, il est arrêté le 14 juillet 1942 à son

domicile à 4 heures du matin par la gendarmerie française

parce qu’il a une activité contre les occupants. En effet, il

s’occupe du ravitaillement des maquis, des sabotages du matériel roulant et fait partie

du groupe Résistance Réseau Touraine groupe Desormaux. Il est ensuite interné dans

deux lieux différents : la prison de Tours jusqu’au 4 novembre 1942 puis au camp de

rassemblement de Compiègne où il devient le numéro 6690. Il est déporté, le 24 janvier

1943, à Sachsenhausen-Oranienburg (matricule 57999) puis affecté au kommando

Heinkel le 30 avril 1943. Le 12 juillet 1944, il est transféré à Buchenwald et dans un

dernier camp de déportation à Thekla (kommando de Buchenwald) avec le numéro de

matricule 67032. Il est forcé de travailler dans l’usine Messerschmitt sous les coups.

Il est évacué le13 avril 1945 par la route et libéré par l’armée russe à Vortsdorf le 9 mai

1945 avant d’être rapatrié au Lutetia à Paris. Charles Labrousse est décédé le 31 mai 1959

à l’âge de 67 ans.

Léo TEXIER et Lisa HEUCHEL

1re Bac Pro CGEA La Péruse

HÉDIART Raoul

FUSILLÉ LE 21 SEPTEMBRE 1942 AU MONT-VALÉRIEN

Raoul Hédiart est né le 6 avril 1917 à Ruffec. Il est le fils d’Auguste Hédiart qui est

employé à l’usine de gaz et de Berthe Eugénie Louise Thabarin. Il se marie à Matha le 4

juillet 1946 (Charente-Maritime) avec Renée Réjane Yolande Dampuré, née le 24 avril

1919 à Bordeaux. Ils ont une petite fille nommée Jocelyne, née le 2 juin 1940.

Militant communiste, Raoul Hédiart s’engage dans la Résistance dès 1941, il fait partie

de la même organisation que René Moulignier et les époux Sabourault. Raoul Hédiart

a pour mission de distribuer des tracts anti-allemands dans la région ruffécoise. Il est

arrêté le 22 février 1942 sur son lieu de travail par la police française, certainement sur

dénonciation. Sur lui, sont trouvés des papiers concernant le réseau.

Il est inculpé pour infraction à la loi du 26 septembre 1939 ainsi que la loi du 31 décembre

1941.

Il est alors interné au Quai de l’horloge (Paris). Il est ensuite transféré à la prison du

Cherche-Midi, à celle de Fresnes et enfin, envoyé au fort de Romainville le 24 aout 1942.

Il est fusillé au Mont-Valérien, à Suresnes, le 21 septembre 1942 comme otage, en

représailles des attentats commis contre l’armée allemande à Paris. Il est inhumé au

cimetière de Bagneux à Paris.

Pauline PAULIAC et Charlotte HURVOAS

1re Bac Pro CGEA, MFR La Péruse

Noé BRACCALI, Alexis CHERFALLOT

et Esteban MAZARD

2de MRC1, Lycée Jean Caillaud

à Ruelle-sur-Touvre

GUILLON Marcelle Yvette née SARDET

MATRICULE N°31330 À AUSCHWITZ

Marcelle Yvette  Guillon est née le 11 mai 1911 à Saint-Médard-de-Rouillac. Elle se

marie avec Jean Christin Guillon le 22 juin 1935 à Jarnac. Ils n’ont pas d’enfant et sont

cultivateurs. Elle s’engage dans la Résistance en octobre 1941 et sera ensuite affiliée aux

FTP (Francs-tireurs-partisans). Elle est arrêtée le 21 juillet 1942 avec sa belle-mère,

Marie-Antoinette Aminthe, à 3h à Sainte-Sévère. Elles sont accusées de cacher et de

gérer un dépôt d’armes dérobées à l’arsenal de Jonzac et d’héberger des résistants. Trois

personnes témoignent de leur arrestation  : l’ancien maire William Auboth, Marcel

Deruette, un voisin, et Marcel Clément. Les deux femmes sont d’abord emprisonnées

à Cognac puis au fort du Hâ à Bordeaux jusqu’au 20 janvier 1943. Elles sont ensuite

envoyées au fort de Romainville. Le 21 janvier 1943, elles sont transférées au camp de

rassemblement de Compiègne. Elles sont déportées avec le convoi des 31000. Marcelle

Guillon reçoit le matricule 31330. Elle y décède le 16 mars 1943 à la suite d’une maladie

du sang (septicémie phlegmoneuse).

Luna GONZALEZ CRUZ, Warren STOCKMAN

1re Bac pro CGEA, MFR La Péruse

P:23

les déportés de la charente - 1942

2 3

LAPLAGNE Abel

MATRICULE 66229 À SACHSENHAUSEN

Abel Roger Laplagne naît le 2 mai 1888 à Voeuil-et-Giget. Fils de Jean Laplagne et

d’Aure Monerat, il travaille à la poudrerie nationale d’Angoulême. Il épouse le 12 août

1919 Rachel Veilly, née le 31 octobre 1883, papetière de profession. Le couple a un fils,

Roger, né le 7 janvier 1920.

Refusant la défaite, Abel Laplagne s’engage dans la Résistance. Il aide et héberge des

patriotes recherchés et collecte des fonds pour aider ses camarades. Pour cette raison,

sans doute suite à une dénonciation, il est arrêté le 30 décembre 1942 à son domicile, 11

rue Raoul Verlet à Angoulême, par la Gestapo. Abel Laplagne est incarcéré à la prison

d’Angoulême puis il est envoyé au camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu. Il

est déporté, le 24 janvier 1943, vers le camp de Sachsenhausen sous le matricule 66229.

Le 4 février 1945, il est transféré au camp de Buchenwald (matricule 29577) où, épuisé,

il décède le 10 avril 1945, selon les archives du camp, soit la veille de la Libération par les

Américains. Son acte de décès, établi après la guerre, fixe toutefois sa mort au 12 avril.

Léa DAUTRECQUE et Lia BATARD

2nde MRC1, Lycée Jean-Caillaudà Ruelle-sur-Touvre

LESPORT Lucien

DÉPORTÉ À LA PRISON DE BERNAU PUIS À ROTHAU

Lucien Lesport est né le 10 octobre 1894 à Ruelle-sur-Touvre. Il est le fils de Martin Lesport

et Marie Dervaud. Pendant la Première Guerre mondiale, il est matelot mécanicien dans

la marine de guerre. Le 3 mars 1919 , il entre à la SNCF comme chauffeur. Il est marié et

vit avec ses trois enfants et son beau-fils. En 1942, en tant que mécanicien de machine

sur la ligne Angoulême-Limoges, il passe quotidiennement la ligne de démarcation. Il en

profite pour la faire franchir à de nombreuses personnes, notamment des prisonniers de

guerre évadés, pour transmettre des lettres, des armes et des munitions dans le caisson

du tender de la locomotive. Il est secondé par son assistant Mr Javelaud.

Lucien Lesport est arrêté au 14, rue du général Leclerc à Gond-Pontouvre le 21 septembre

1942 par la Gestapo. Il est condamné par le tribunal militaire allemand à trois ans de

travaux forcés le 23 octobre 1942. Il reste à Angoulême jusqu’au 10 novembre 1942 puis

est transféré au fort de Villeneuve-Saint-Georges près de Paris jusqu’au 18 mai 1943.

A cette date, il est déporté à la prison de Bernau puis, huit jours plus tard, à 6 km de

là, au kommando de Rothau en Bavière. Il travaille aux tourbières, subit des mauvais

traitements. Il est libéré le 18 mai 1945 par les troupes américaines et rentre le 20 mai. Il

décède à Gond-Pontouvre le 14 octobre 1977.

Lylou VIOLLET - 3e

à Ruelle-sur-Touvre

LEFAURE Jacques Armand

MATRICULE 58073 À SACHSENHAUSEN

Jacques Armand Lefaure est né le 12 août 1920 à Cognac. Avant d’être déporté, il était

électricien. Le 7 août 1942 à Royan, il est arrêté à 6h du matin à son domicile par la

Gestapo pour résistance. Interné à la prison de La Rochelle, il est transféré au camp

de rassemblement de Compiègne-Royallieu pour être déporté le 23 janvier 1943 vers

le camp de concentration de Sachsenhausen. Il reçoit le matricule 58073. À une date

inconnue, il est affecté au kommando de Heinkel puis, au cours du mois de juillet 1944,

il est enregistré au camp de Buchenwald sous le numéro 75242. Il est orienté sur le

kommando de Schönebeck, certainement à la fabrication de pièces pour les avions

Junkers, puis vers celui de Langenstein, un autre kommando de Buchenwald, créé en

avril 1944 pour la construction d’une usine souterraine abritant la société Junkers.

Le 9 avril 1945, devant l’avancée des troupes américaines qui gagnent l’Elbe, le camp

est évacué. Jacques Lefaure en profite pour s’évader. Il est libéré le 23 avril 1945 à

Wittemberg-sur-Elbe et rapatrié le 26 juin 1945.

Il décède le 17 février 2020 à Royan, âgé de 99 ans.

Alexis BOBILLIER, Jordann BEAU

3e

B collège de Baignes-Sainte-Radegonde

LEFÈVRE Raymond André

MATRICULE 102528 À SACHSENHAUSEN

Fils de Marcel Fernand Lefèvre et de Marguerite Yvonne Coulon, Raymond André

Lefèvre est né le 7 août 1920 à Paris (12e). Il est ajusteur de la fonderie nationale à Ruelle

lorsqu’il épouse Marie Marcelle Meillassoux. Raymond Lefèvre et sa femme décident

de s’installer à Magnac-sur-Touvre. Ils n’auront pas d’enfants. Il fait passer la ligne de

démarcation à des prisonniers de guerre, il héberge gracieusement ces mêmes personnes.

Il est arrêté sur dénonciation le 11 août 1942 à minuit, sur son lieu de résidence, par la

Feldgendarmerie et par des douaniers allemands. Raymond Lefèvre est jugé en octobre

1942 par le tribunal utilitaire allemand d’Angoulême. Sa sentence s’élève à deux ans de

travaux forcés. Emprisonné à Angoulême jusqu’à la fin octobre 1942, il est transféré au

fort de Villeneuve-Saint-Georges et déporté le 19 avril 1943 de Metz et arrive à Halle.

Il est ensuite transféré le 7 mai 1943 au camp de Creussen puis à la prison de Siegburg

le 10 décembre 1943. Le 15 septembre 1944, il est envoyé au camp de concentration de

Sachsenhausen (matricule 102528) puis affecté en octobre au kommando de Kochendorf

(matricule 33832) dans une mine de sel. Il est évacué en mars 1945 vers le camp de

Dachau où il est enregistré début avril 1945 sous le matricule 149857. Raymond Lefèvre

est libéré le 29 avril 1945 par la 457e armée américaine. Il est rapatrié le 14 mai 1945. Il

décède le 2 septembre 1993 à l’âge de 73 ans à Ruelle.

Melina AUBEAU et Niamh MITCHELL.

4e

collège Louis-Pasteur, Chasseneuil-sur-Bonnieure

LAURENÇON Robert

DÉPORTÉ À LA PRISON DE KARLSRUHE

Robert Laurençon, fils de François et de Berthe Arnaud, est né le 4 mai 1920 à Magnacsur-Touvre. Célibataire, il exerce la profession de tourneur de métaux. Sans être engagé

dans un mouvement de résistance, Robert n’en refuse pas moins la défaite de la France

et la présence de l’ennemi sur le sol de son pays. Il aide, à titre gracieux, des civils, des

prisonniers de guerre et des militaires évadés à franchir la ligne de démarcation. Robert

est arrêté le 11 août 1942 à Magnac-sur-Touvre par la gendarmerie allemande. Il est

également réfractaire à la Relève. Il est condamné par le tribunal militaire allemand

d’ Angoulême à deux ans de travaux forcés. Interné à la prison d’Angoulême jusqu’au 8

octobre 1942 puis au Fort de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), il est déporté

depuis Paris-Gare de l’est le 19 avril 1943 vers Karlsruhe puis la prison de Bayreuth

(Allemagne) du 16 avril 1943 au 13 avril 1945, date à laquelle il est libéré. Il est rapatrié

le 21 mai 1945. À son retour en France, il épouse Romana Garbouniska le 30 octobre

1945 à Magnac-sur-Touvre.

Antoine BILLAUD et Thomas PARTHONNEAU

3e

B, collège Louis Pasteur, Chasseneuil-sur-Bonnieure

MACHET DE LA MARTINIERE Joseph

MATRICULE 4603 À HINZERT

Fils de Jules Machet de la Martinière, directeur des Archives

de Charente, et Elizabeth Alix Marie de Beaucorps, Joseph est

né le 14 décembre 1908 à Angoulême. Il est célibataire et il est

ordonné prêtre en 1932. Nommé à Gien (Loiret), il rejoint les

Forces Françaises Combattantes au sein du réseau « Hector ».

Son activité résistante principale consiste à la surveillance des

troupes allemandes dans trois départements (Loiret, Loiret-Cher et Cher) et à l’obtention de renseignements sur les

terrains d’aviation. Mais, dénoncé, il est arrêté le 12 mai 1942.

La Feldgendarmerie procède à son arrestation après une longue

perquisition dans sa chambre. Incarcéré à Orléans puis à

Fresnes, Joseph Machet est déporté le 10 juillet 1942 depuis Paris-Gare de l’Est sous la

procédure « NN » vers le camp spécial SS d’Hinzert où il est enregistré sous le numéro

4603. Il est transféré à la prison de Wittlich le 23 septembre 1942 puis il est déplacé à

la prison de Breslau le 30 septembre 1943 et à celle de Schweidnitz du 22 avril 1944 au

9 juillet 1944. Il est libéré le 29 avril 1945 par les Américains au camp de Dachau où il

est immatriculé 9118.

À son retour, il reprend son ministère dans le Loiret puis dans le Var et, enfin, dans le

diocèse de Tours (Indre-et-Loire). Ses travaux de recherche sur la procédure Nacht und

Nebel ont été pionniers et ont donné lieu à de nombreuses publications. Joseph Machet

de la Martinière est décédé le 2 Novembre 2003 à Saint-Benoît-La-Forêt (Indre-etLoire).

Noémie LEGENDRE, Théo LARGILLIERE

3e

C collège Louis Pasteur, Chasseneuil-sur-Bonnieure

MAILLE-VERGNE André

DÉPORTÉ À LA PRISON DE BERNAU

André Robert Maille-Vergne est né le 11 décembre 1919 à

Saint-Symphorien (Ille-et-Vilaine). Ses parents sont Charles

Roger Vergne, qui est employé de chemin de fer à Orléans, et

Geneviève, née Morceau, brodeuse.

André Maille-Vergne est chauffeur. Il a des relations avec

une résistante arrêtée le 21 décembre 1941 par la Gestapo

d’Angoulême. Il est arrêté le 18 novembre 1942 à Versailles pour

désertion de la « Légion des Volontaires français » dans laquelle

il s’est engagé depuis le 29 août 1941. N’étant pas rentré de sa

permission le 18 juin 1942, il est resté à Angoulême où il dérobe

un vélo. Pour ce délit, il est condamné à quatre mois de prison. Il rentre à Versailles le 18

novembre 1942. Sa compagnie l’arrête alors et le transfère à la prison de Fresnes, où il

est condamné par le tribunal allemand de Paris, le 30 novembre, à deux ans de réclusion.

Il est interné à la prison du Cherche-Midi puis à Villeneuve-Saint-Georges d’où il est

déporté le 18 mai 1943 à la prison de Bernau en Allemagne. Il est libéré le 25 avril 1944

à la fin de sa peine pour travailler en Allemagne, à Rosenheim.

Il est rapatrié le 29 mai 1945 par Saint-Avold et se marie le 24 février 1947 à Yvette

Germaine Louise née Montause. Ils ont deux enfants, Jacqueline, née le 22 décembre

1947, et Rose Marie, née le 30 décembre 1949. Enfin, il est reconnu invalide après la

guerre.

Alice CHARRIER et Méline MACHADO

1re Bac Pro CGEA, MFR La Péruse

P:24

les déportés de la charente - 1942

2 4

MARTIN Alphonse

MATRICULE 117053 À SACHSENHAUSEN

Fils d’Émile Martin et de Lina Schwerstezer, Alphonse Martin est né le 12 novembre 1902

aux Adjots. Monteur en fer, il est marié mais n’a pas d’enfant et vit avec sa femme, à Chauny

(Aisne). Le 3 août 1942, il est arrêté à Charleville (Ardennes) par la Feldgendarmerie.

Son épouse reste alors seule. Il est interné à Charleville. Puis il est transféré à la prison du

Cherche-Midi. Il est arrêté suite à une dénonciation pour détention d’armes et d’explosifs

mais également suite à une enquête pour vol d’avoine. Alphonse Martin est déporté le

3 décembre 1942 avec le statut de « NN » depuis la gare de l’Est à Paris vers le camp SS

d’Hinzert. Il est ensuite envoyé à la prison de Wolfenbüttel puis à celle de Breslau en

décembre 1942 (numéro de matricule 21, cellule 23) pour être jugé. Il est condamné

à mort par le tribunal spécial mais sa peine est finalement commuée trois mois plus

tard en 17 ans de travaux forcés. Il est alors dirigé vers la prison de Sonnenburg en mai

1944. Il est transféré au camp de Sachsenhausen le 14 novembre 1944 et enregistré sous

le matricule 117053. Il est libéré le 3 mai 1945 par l’armée américaine à Schwerin et

rapatrié le 21 mai 1945 par le centre d’accueil de Valenciennes (Nord). Alphonse Martin

décède le 15 août 1982 à Landricourt (Aisne).

Lila DAFFY, Noelline FERRON

4e

B, collège Louis-Pasteur, Chasseneuil Chasseneuil-sur-Bonnieure

MARQUAIS Clovis

MATRICULE 58446 À SACHSENHAUSEN

Clovis Marquais naît le 22 août 1912 à Bourg-Charente, au domicile de ses parents,

Pierre Marquais et Léontine Migot, mariés depuis le 17 septembre 1906. Son père, né à

Châteauneuf le 20 mars 1878, a combattu lors de la Première Guerre mondiale au cours

de laquelle il est tué le 5 novembre 1914. Clovis Marquais est adopté par la Nation le 19

novembre 1919.

Serrurier, il habite au 35 cité des Blanchettes à Angoulême au moment où la Seconde

Guerre mondiale éclate. Il se marie à Angoulême le 19 août 1936 à Mademoiselle Lhoume

dont il divorce le 24 novembre 1947. Caché et recherché, Clovis Marquais est résistant et

participe à la création du Front National dans lequel il s’engage à partir de 1941, diffuse

des tracts et des journaux appelant à la lutte contre l’occupant en Charente, participe à

des sabotages et à des collectes de fonds, attaque des militaires ennemis. Il est arrêté le

10 décembre 1942 sur son lieu de travail, à Morenx (Landes) par la Gestapo. Le directeur

de la distillerie et le chef de bureau du personnel sont témoins de son arrestation. Il

est interné à Angoulême jusqu’au 17 janvier 1943 puis à Compiègne jusqu’au 23 janvier

1943. Il part en déportation dans un double convoi rassemblant des femmes non juives

qui iront à Auschwitz et des hommes communistes envoyés à Sachsenhausen. Du

25 janvier 1943 au 21 avril 1945, il est détenu sous le matricule 58 446 et employé au

kommando Heinkel. Il est libéré par les Russes le 4 mai 1945. Clovis Marquais décède le

1er septembre 1991 à Boscamant (Charente-Maritime).

Mathilde BILLAULT et Helena VALL-VILLELAS-MARCHAND

CM, école de Bourg-Charente

MALAVOY Marie-Louise née MODENEL

MATRICULE 19249 À RAVENSBRÜCK

Marie-Louise Odette Malavoy née Modenel naît le 1er octobre 1892 à Fouqueure

(Charente), elle est la fille de Louis et de Marie Laroche. Elle est veuve de la Première

Guerre mondiale. Retraitée de la préfecture de la Seine, elle est mère de deux fils : André,

né le 7 novembre 1913 à Paris, et Marie-Georges, né le 31 mars 1915. Patriote, elle refuse

la défaite et s’engage aux côtés de son fils André, étudiant, dans le réseau « Johnny »

le 15 novembre 1941. André est chef du réseau. Quant à son frère, il combat au sein

des chasseurs d’Afrique dans le Haut-Sénégal et au Niger. Marie-Louise est très active

comme le stipule l’attestation rédigée par Marcel Hullin, directeur de la Préfecture

de Paris, ancien membre du réseau « Johnny ». Elle est agente de liaison et chiffre les

messages à transmettre par radio à Londres. Elle est arrêtée le 28 février 1942 avec

André à leur domicile au 31 rue du Sommerard à Paris dans le 5e arrondissement par la

Gestapo pour activités hostiles à l’armée allemande, détention de radios et espionnage.

Marie-Louise est internée à la prison de La Santé à Paris le 28 février puis à celle de

Fresnes le 20 septembre 1942. Transférée au fort de Romainville le 25 janvier 1943, elle

y est enregistrée sous le numéro d’écrou 1451. Le 27 avril, elle est déportée depuis la

gare de Compiègne-Royallieu vers le camp de Ravensbrück où elle devient le matricule

19249. Elle est libérée par la Croix Rouge le 9 avril 1945 à la frontière germano-suisse.

Rapatriée le 11 avril 1945 par le centre d’accueil d’Annemasse, elle décède à Champniers

le 6 décembre 1984. Quant à André, déporté au camp de Mauthausen, matricule 35162,

il décède le 13 octobre 1991 à Bobigny (Seine-Saint-Denis). Enfin, Marie-Georges, son

dernier fils, finit sa vie au Québec. Il décède à Montréal le 23 novembre 2005.

3e

collège André-Malraux à Baignes

MANDOUL Raoul

FUSILLÉ À ANGERS

Raoul Raymond Albert Mandoul est né le 4 juillet 1921 à Angoulême, fils de Roger

Mandoul et de Jeanne Étienne. Charpentier, il est marié à Marie-Cécile Lamonerie, et ils

habitent à Fléac. Ils ont une fille, Aline Mireille Rose, née le 14 Avril 1941. Marie-Cécile

est aide-cuisinière pour les Allemands.

Le 2 janvier 1942, suite à une dénonciation, Raoul Mandoul est arrêté pour détention

d’arme et conduit à la prison d’Angoulême. Transféré dans le quartier allemand dans la

prison du Pré-Pigeon d’Angers (Maine-et-Loire) le 18 février 1942 pour y être jugé, il est

condamné à mort par le tribunal allemand le 20 février 1942 à 15 heures. Raoul Mandoul

est fusillé, le 21 février 1942, derrière le stand de tir militaire de Belle-Beille à Angers.

Aujourd’hui, son corps repose dans le carré militaire des

«  Morts pour la France 1939-1945  », N°48 dans le rang

N° 8, tombe N° 15. Sa croix porte la mention « fusillé ».

Raoul Mandoul est le premier homme à être fusillé dans

la clairière de Belle-Beille.

Naomy CRUCHIER et Gwenaëlle CHILLA

2nde MRC1 Lycée Jean-Caillaud à Ruelle-sur-Touvre

MARX Jean-François

MATRICULE 58620 À SACHSENHAUSEN

Jean-François Marx est le fils de Joseph Médard et de Marthe Madeleine Vignier. Il est

né le 5 novembre 1921 à Paris. Il est étudiant dans la clinique médicale Cefon à Paris

et célibataire. Il s’ engage dans le réseau de résistance « Manipule » du 1er mai 1942

jusqu’au 29 octobre 1942, jour de son arrestation à Angoulême par la Feldgendarmerie

(police militaire allemande) suite à une dénonciation. Il est accusé d’avoir franchi la

ligne de démarcation sur mission commandée ce qui lui vaut d’être reconnu comme

membre d’une organisation de résistants. Il est interné à la prison d’Angoulême jusqu’en

janvier 1943 puis il rejoint le camp de transit de Compiègne-Royallieu. Le 24 janvier

1943, il est déporté avec 1400 compagnons vers le camp de Sachsenhausen où il devient

le matricule 58620. Affecté au kommando de Heinkel puis à celui de Schwarzheide, il

revient à Sachsenhausen avant l’évacuation du camp en avril 1945. Il est libéré le 8 mai

1945. Rapatrié en France le 5 juin 1945, il s’ installe après la guerre à l’île de La Réunion

et épouse Augusta Gérardine Von Der May. Il décède le 16 janvier 2002 au Maroc à l’âge

de 80 ans.

Paul BOUILLOUX et Benjamin CHAUMETTE

3e

B, collège Louis Pasteur, Chasseneuil-sur-Bonnieure

MÉAUD Louis

MATRICULE 58451 À SACHSENHAUSEN

Louis Germain Méaud est le fils de Pierre Méaud et de Marguerite Brondeau. Il est

né le 15 juin 1907 à Limoges (Haute-Vienne). Il se marie deux fois, une première fois,

à Segonzac, avec Lydie Fernande Sauge qui décède le 3 mai 1930. Il se remarie avec

Lucienne Marie-Thérèse Hays à Soyaux le 20 juillet 1940, avec qui il a deux enfants,

Michel et Henri. Il est carrossier et appartient au mouvement Front National depuis

le 20 juin 1942. Il est arrêté le 20 septembre 1942, route de Périgueux à Soyaux, par

la police de Vichy, qui le piste après la manifestation de l’anniversaire de la bataille de

Valmy, pour les raisons suivantes : il héberge des « patriotes » recherchés par les nazis, il

est responsable du matériel du Front National pour la région d’Angoulême et il distribue

des tracts clandestins. Il est interné à la prison d’Angoulême jusqu’au 15 janvier 1943

puis est transféré au camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu. De là, il est

déporté le 24 du même mois vers le camp d’Oranienburg-Sachsenhausen où il devient

le matricule 58451. Louis Méaud est affecté, le 30 novembre 1944, au kommando de

la SS Baubrigade 8 qui dépend du camp de Mittelbau-Dora. Il y est enregistré sous le

matricule 100776. André Fermet dit qu’il a été détenu avec Louis et rapporte que, le

16 février 1945, son camarade a été victime du bombardement qui a frappé la prison

d’Offenburg. Il affirme ensuite que son corps a été inhumé au cimetière de la ville. Louis

Méaud reçoit la mention « Mort pour la France ».

Anton BOSTOEN-ABGRAL et Jules CERTIN

3e

C, collège Louis Pasteur, Chasseneuil-sur-Bonnieure

Christina COUDERC et Haykaz ASLANYAN

2nde MRC1, Lycée Jean Caillaud, Ruelle-sur-Touvre

MAURIN Gilbert

FUSILLÉ AU CAMP DES TROIS-CHÊNES

Gilbert Maurin est né le 15 août 1922 à Lupsault (Charente ). Il est le fils d’Émile Maurin

et de Marguerite Sautraud. Il est domicilié à Bouchot, commune de Lupsault. Suite à

un vol de bicyclette et à une perquisition, deux mousquetons, un fusil de chasse et deux

pistolets sont découverts à son domicile. En conséquence, il est arrêté le 1er avril 1942 à

Lupsault par la gendarmerie d’Aigre pour détention illégale d’armes. Condamné à mort le

22 avril 1942 par le tribunal allemand de La Rochelle (Charente-Maritime), Il est fusillé

le 24 à Angoulême au camp des Trois-Chênes dans le quartier de Bassau. Son corps,

d’abord inhumé au cimetière de Bardine à Angoulême, est

transféré ensuite à celui de Lupsault. Considéré comme

un détenu de droit commun, la mention «  Mort pour la

France » lui a été refusée.

MIGOT Yves

DÉPORTÉ À RHEINBACH

Yves Migot voit le jour le 10 mai 1906 à Mérignac (Charente). Il est le fils de Georges

Migot et d’Angélique Malon. En 1942, cantonnier, il habite à Sablonceau (CharenteMaritime). Il est marié et père de quatre enfants. Refusant la défaite de la France et la

présence de l’ennemi, il entre au Front national le 1er octobre 1941. Il est arrêté le 27 juin

1942 à Saujon par la gendarmerie allemande pour détention d’armes et sabotage. Jugé

par le tribunal militaire allemand de La Rochelle le 23 juillet 1942, il est condamné à

trois ans de travaux forcés. Interné à la prison de Saintes jusqu’au 13 juillet 1942 puis,

après un bref passage par la prison Lafond de La Rochelle les 23 et 24 juillet, il est

transféré à celle de Fresnes jusqu’au 31 août suivant. Il est déporté de Paris-gare de l’Est

vers la prison de Karlsruhe puis vers celle de Rheinbach d’où il est libéré le 26 août 1944,

probablement après une remise de peine. Contraint de rester en Allemagne au travail

forcé, il est libéré par les Américains le 4 mai 1945 et rapatrié. Il décède le 3 novembre

1983 à Royan, âgé de 77 ans.

Eva GLEMET-BRIGAUD

3e

B collège Baignes-Sainte-Radegonde

P:25

les déportés de la charente - 1942

2 5

MICHEL René

FUSILLÉ DANS LA FORÊT DE LA BRACONNE

Fils de Marcel Michel, mécanicien, et de Toinette Antonnet, journalière, René Michel

naît le 6 décembre 1911 à Bordeaux. Il exerce le métier de traceur sur fer. Il épouse

Julienne Le Priol et, le 2 décembre 1936, naît leur fils Serge.

René Michel est recherché comme un dangereux terroriste communiste. En effet , sous

son nom de résistant « Henri », il est très actif, dévoué contre l’envahisseur, ne reculant

devant aucun danger. Réfractaire au travail obligatoire, il est responsable interrégional

de cinq départements (Charente, Charente-Maritime, Gironde, Landes et BassesPyrénées), ce qui signifie qu’à partir de novembre 1940, il participe à l’organisation de

toute la résistance dans le sud-ouest à des postes de responsabilité des plus élevés. A son

actif, il faut compter le transport d’armes, le sabotage de voies ferrées ayant entraîné le

déraillement de plusieurs trains de munitions allemands en Charente et en CharenteMaritime. Il est répertorié comme FFI de janvier 1941 au 23 novembre 1942 et FTPF

de la Gironde.

René Michel est hébergé chez la famille Brun à Champniers du 5 au 17 novembre 1942.

Ce jour-là, la Gestapo cerne la maison avec l’aide de policiers français. René s’enfuit.

Grièvement blessé de 5 balles dans les jambes, à l’aine et à la cuisse droite, par un

Allemand ( le chauffeur du chef de la Gestapo) au moment de sa fuite, il développe le

soir une forte fièvre supérieure à 40 degrés qui le contraint de se retirer chez Monsieur

Cadier à Courcôme. Il est signalé dans la presse avec une prime de 10 000 francs pour son

arrestation mais il est demandé de l’abattre par tous les moyens. René est dénoncé par le

chef de gare. Ne pouvant bouger, il est arrêté le 20 ou 23 novembre 1942 chez Monsieur

Cadier par la Gestapo et la police française, conduit à l’hôpital enchaîné et gardé par deux

gendarmes. Il est soigné pendant 13 jours et est interné à la prison centrale d’Angoulême

jusqu’au 5 mai 1943. Il subit les pires tortures et des interrogatoires sans arrêt mais tient

tête à ses bourreaux. Il est jugé par le tribunal allemand le 30 avril 1943 et condamné à

la peine de mort pour terrorisme envers l’armée occupante.

Il décède le 5 mai 1943, fusillé avec cinq de ses camarades dans la forêt de La Braconne.

Il est reconnu « mort pour la France » et une rue de Cenon porte son nom.

Eléa DINTRAT, Léonie JUIN

3e

B, collège Norbert-Casteret, Ruelle-sur-Touvre

MICHEL Françoise

DÉPORTÉE À LA PRISON D’ANRATH

Fille de Victor Aimable Michel, négociant originaire du Puy-de-Dôme, et de Marie

Henriette Jaurant, originaire de Clermont-Ferrand, Françoise Eugénie Irma Michel naît

le 26 août 1920 à Angoulême. Elle est employée chez ses parents dans leur commerce

de café à Dijon (Côte d’Or). Ils habitent 10 rue Jacques Cellerier à Dijon. Françoise est

célibataire .

Dès le 18 juin 1940, Françoise Michel seconde son père et organise avec lui un énorme

réseau. Elle se rend tous les jours au camp de prisonniers de Longvic près de Dijon

pour les ravitailler et leur procurer des vêtements civils et des pièces d’identité et les

faire évader. Après la disparition du camp de prisonniers de Longvic en avril 1942, elle

intègre deux chaînes d’évasion, l’une venant de Belgique, l’autre venant de Nancy. A

son domicile, elle nourrit les prisonniers, les habille, ravitaille, loge, pourvoit en cartes

d’identité de nombreux évadés, à raison de 10 à 12 par jour. Il est estimé qu’elle a permis

l’évasion de 800 prisonniers de guerre. Elle appartient aux FFI et aux FFC réseau Gloria

S.M.H., chargée de mission de 3e classe avec le grade posthume de sous-lieutenant.

Françoise Michel est arrêtée le 20 juillet 1942 à Dijon par la Gestapo sur dénonciation

et devant ses parents. Elle est jugée le 6 août 1942 par le tribunal feld Kommandantur

669 et condamnée à 12 ans de travaux forcés car elle «  a agi sans aucune rétribution, par

pur patriotisme ».

Françoise Michel est internée à la prison de Dijon du 20 juillet 1942 au 29 août 1942

puis à la Santé à Paris. Le 30 août 1942 elle est transférée à la prison d’Anrath, en

Rhénanie. C’est l’un des plus grands établissements d’Allemagne où sont exécutées

les peines d’emprisonnement prononcées contre des résistantes par des tribunaux

militaires allemands en France, en Belgique et aux Pays-Bas. Le 17 juin 1944, Françoise

est transférée à la forteresse de réclusion de femmes de Jauer, en Pologne, où elle meurt

le 20 janvier 1945 à 10h30 à l’âge de 25 ans. Elle est enterrée le mercredi 24 janvier au

cimetière de Jauer.

Gabin MATHET et Louanne DEVAUTOUR

3e

B, collège Norbert Casteret à Ruelle-sur-Touvre

MIRANDE Roger Jean

MATRICULE 35167 À MAUTHAUSEN

Roger Jean Mirande naît le 4 mars 1897 à Ruelle-sur-Touvre. Il est le fils de Michel Émile

Mirande, monteur de 24 ans, et de Jeanne Louise Denis, lingère de 17 ans. Il épouse le

10 mars 1928 Georgina Marie Billerault, née à Poitiers le 2 décembre 1892. Chevalier

de la Légion d’Honneur, refusant la défaite et la présence de l’occupant, Roger rejoint le

réseau Johnny. Il est arrêté par la Gestapo pour fait de résistance dans la rue, 17, rue de

Penthièvre à Sceaux le 12 mai 1942. Il est incarcéré à la prison de Fresnes près de Paris le

10 juin 1942 puis au fort de Romainville le 11 janvier 1943 sous le numéro d’écrou 1432. Il

part le 13 septembre 1943 vers Sarrebruck sous la procédure « NN » puis à Neue-Bremm

du 13 au septembre 1943 avant d’être affecté au camp de Mauthausen sous le matricule

35167. Selon les documents, il est victime de brimades de la part des Allemands : ceuxci se rendent compte à Romainville qu’il est atteint d’une myopie très importante et lui

détruisent ses lunettes. Il est alors incapable de se diriger. A Mauthausen, ses nouvelles

lunettes sont détruites à nouveau. Il apparaît comme « un pauvre type inutile au travail ».

Transféré au Kommando d’Ebense, il y décède le 27 juin 1944 suite à de féroces brimades.

Mila REICH et Emilie LALLEMAND

3e F collège Norbert-Casteretà Ruelle-sur-Touvre

MOUCHON Denise née JOURDES

INTERNÉE À LA PRISON DE LA ROQUETTE

Denise Jourdes, épouse Mouchon, est née à Vilhonneur le 16 mai 1893.

Au moment de la Seconde Guerre mondiale, elle est employée dans le Métro parisien.

Elle est également responsable syndicale. À ce titre, elle est révoquée par le décret de

1939 qui interdit le parti communiste.

Refusant la défaite et la présence de l’occupant tout autant que le régime de Vichy, elle

s’engage, dès septembre 1940, dans la lutte clandestine (Organisation Spéciale OS, plus

tard Francs-Tireurs partisans français). Elle participe à de nombreuses actions contre

l’ennemi notamment en tant qu’agent de liaison de Marcel Paul. Elle transporte des

armes, des explosifs, des plis secrets et du matériel de propagande.

Arrêtée le 30 mars 1942 pour résistance au sein du comité populaire des services publics,

elle est successivement internée à la prison de La Roquette à Paris, à celle des Fresnes

et enfin à celle des Tourelles dans le 20e arrondissement de Paris. Elle s’évade le 17 juin

1943 et reprend immédiatement son combat comme membre de l’état-major FFI du

métro avec le commandant Bouchet puis le commandant Pajon alias « Danton ». Elle

participe à la libération de Paris le 25 août 1944, notamment aux combats de la gare de

Lyon. Elle est nommée en 1944 chef du comité de Paris avec le grade de sous-lieutenant

par le colonel Vigne. Denise Mouchon décède le 7 juin 1976 à Vilhonneur à l’âge de

83 ans.

Classe de 3e du collège André-Malraux à Baignes

MOULIGNIER René Charles

MATRICULE 25643 À MAUTHAUSEN

René Charles Moulignier est né le 8 janvier 1897 à Ruffec.

Il est le fils de Charles Moulignier et Berthe Patrice. Il a une

femme et 4 enfants âgés de 3, 9, 14 et 17 ans. Il est sabotier et

vit avec sa famille au 11 route d’Aigre à Ruffec. Il s’engage dans

la Résistance en 1941 et est membre du Parti communiste. Il

est chargé de fournir tous les renseignements d’ordre politique,

ainsi que les noms et les adresses susceptibles d’être ralliés à

la cause de la 3e internationale. Il transporte également des

armes. Dans son organisation, dont il est responsable jusqu’à

son arrestation, il est chargé de la propagande, du recrutement

et de la trésorerie. Il fait partie du même groupe de résistance

que Raoul Sabourault et Raoul Hédiart. Afin d’élargir les contacts avec la population,

René Charles Moulignier remet une liste de noms à Raoul Hédiart. Ce dernier est arrêté

le 22 févier 1942 et l’on retrouve sur lui la liste.

René est arrêté à son domicile, le 25 février 1942, par la police de l’État français et livré

à la Gestapo. Il est emprisonné la première fois au quai de l’Horloge à Paris pendant un

mois puis un autre mois à la prison de Fresnes. Ensuite, il est interné à la prison de la

Santé durant quatre mois puis au fort de Romainville, de fin juillet 1942 à mars 1943, où

il reçoit le numéro d’écrou 721. Il est par la suite déporté au camp de concentration de

Mauthausen du 1er avril 1943 au 5 mai 1945, sous le matricule 25643. Enfin, il est interné

au kommando d’Ebensee. Il est libéré le 6 mai 1945 par l’armée américaine. Il est porté

disparu après la guerre.

Simon BRISSAUD, Maya MOREAU

1re Bac pro CGEA, MFR La Péruse

NEPOUX Marc

FUSILLÉ AU CAMP DE LA BRACONNE

Fils de Roger Henri et Ernestine Pierre, Marc Népoux est né le 25 avril 1921 à SaintSimon (Charente). Célibataire, il réside à Hiersac et exerce la profession de forgeron. Il

s’engage en 1942 au Front national de lutte pour la liberté et l’indépendance de la France,

mouvement de résistance fondé et dirigé par le Parti communiste français. Il a le grade

de lieutenant (homologué le 26 septembre 1950). Marc appartient aux Francs-tireurs et

partisans français ( FTP, organisation armée du Front national ) à compter du 11 juillet

1942. Il participe, aux côtés de son frère Marcel et de son père Roger, aux actions de

sabotage de la voie ferrée, Angoulême-Saintes-Cognac, aux opérations de recrutement,

récupération et transport d’armes et à la propagande antinazie. Marc est aussi agent de

liaison entre les FTP de la Haute-Vienne et de la Gironde. Arrêté le 30 novembre 1942

à Brénat (Charente), il est condamné à mort, tout comme son frère Marcel, le 30 avril

1943, par le tribunal militaire de la Feldkommandantur 887 d’Angoulême pour les chefs

d’accusation suivants: appartenance à association interdite; complicité avec l’ennemi;

détention d’armes prohibées. Les deux frères sont exécutés le 5 mai 1953 au camp de La

Braconne.

3e

C, collège Louis-Pasteur, Chasseneuil-sur-Bonnieure

NÉPOUX Marcel

FUSILLÉ À LA BRACONNE

Marcel Jean Népoux, fils de Roger Henri et d’Ernestine Gabrielle Pierre, est né le 6 mars

1923 à Cognac. Il a un frère aîné, Marc, né le 25 avril 1921. Menuisier, il réside à Hiersac

et est célibataire.

Refusant la défaite, il entre en résistance avec son frère Marc et son père. Membre du

Front national et des Francs-tireurs et partisans français (FTPF) à partir de juillet 1942,

Marcel participe à deux sabotages ayant entraîné des déraillements. Il est également

chargé des liaisons entre les Francs-tireurs et partisans français (FTPF) de la HauteVienne et le groupe de la Gironde. Suite au sabotage effectué sur la ligne AngoulêmeCognac-Saintes, il est arrêté le 29 octobre 1942 à Jarnac par la police française, la Police

de sécurité et le service de sécurité (Sipo-SD) pour « activité communiste, attentats et

sabotages de voies ferrées ». Il est emprisonné à Angoulême. Le 30 avril 1943, le tribunal

militaire allemand d’Angoulême (FK 887) le condamne à mort. Marcel Népoux est

fusillé le 5 mai 1943 au camp de La Braconne, commune de Brie.

Maxime DOURDOIGNE et Manoha JAZON

3e

C, collège Louis Pasteur, Chasseneuil-sur-Bonnieure

P:26

les déportés de la charente - 1942

2 6

NOGUÉ Pierre Paul

MATRICULE 58723 À SACHSENHAUSEN

Pierre Nogué, fils de Lucien Nogué et de Marie Furioux , est né le 2 octobre 1912 à Paris.

Célibataire, agent de la fonction coloniale à Shanghai (Chine), il embarque le 22

septembre 1940 sur le navire « le vice-roi des Indes » pour rejoindre les Forces Françaises

Libres à Londres. Il débarque à Glasgow le 15 novembre suivant et rejoint Londres le

lendemain. Il est alors affecté au camp de Camberley au service de contrôle de la police

puis au Bureau Central de Renseignement et d’Action (BCRA) à Londres. Il se porte alors

volontaire pour une mission en France occupée. Il est détaché afin de suivre les stages

d’instruction et d’entraînement pour la réalisation de son objectif. Parachuté en France

occupée le 26 septembre 1942 aux environs de Vilnoy (Seine-et-Marne), en qualité de

chargé de mission, il doit créer, en région parisienne, un centre de contre-espionnage

et constituer une petite équipe de représailles. C’est la mission « Ner ». Il prend alors le

pseudonyme de « Philippe de Macédoine ».

Arrêté par la Feldgendarmerie à La Rochefoucauld au passage de la ligne de démarcation

le 26 octobre 1942. Il est interné à la prison d’Angoulême puis rapidement transféré

au camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu d’où il est déporté le 23 janvier

1943 vers le camp de concentration de Sachsenhausen. Il devient le matricule 58723. Il

est affecté au kommando de Heinkel, à la fabrication de pièces pour les

bombardiers allemands. Il est libéré le 1er mai 1945 lors de la jonction

des armées américaines et russes à Schwerin. Il est rapatrié le 23 mai par

le centre d’accueil de Valenciennes. Il est hospitalisé à l’hôpital militaire

Percy à Clamart (Seine) du 1er juillet 1945 au 15 janvier 1946.

Julian TRUFFERT - 3e

collège André-Malraux à Baignes

NORMAND Gustave

FUSILLÉ AU MONT-VALÉRIEN

Fils de Almand Normand et de Julie Jouinot, Gustave Maxime Normand naît le 21

janvier 1893 à Bernac. Il est cultivateur, mesure 1,62m, est brun et épouse MarieMadeleine Plantevigne, née le 11 avril 1897. Il détient la Croix de guerre pour ses mérites

au 107e régiment d’infanterie en 1916 et 1917. Le couple, qui n’a pas d’enfant, s’engage

dans la Résistance à partir de janvier 1942, adhère au Parti communiste, héberge des

dirigeants du Front national et des Francs-tireurs et partisans. Le couple part habiter

chez Jean Poilane à Saintes mais, à la suite d’une dénonciation, ils sont arrêtés par la

police française le 27 mars 1942. Une fausse carte d’identité avec sa photographie vient

d’être trouvée sur un résistant précédemment arrêté. Lors de l’arrestation, Gustave est

frappé durement et la police vole au couple un poste TSF et 40 000 francs. Les deux

époux sont remis immédiatement à la Gestapo de Bordeaux. Gustave passe par le fort

du Hâ à Bordeaux, la prison du Cherche-Midi à Paris puis est transféré comme otage

au fort de Romainville du 24 août 1942 au 22 janvier 1943. Marie-Madeleine, qui y est

otage elle aussi, réussit à lui faire parvenir des colis à sa casemate 22 et à glisser des mots

d’encouragement dans le linge qu’elle nettoie. Il n’est pas déporté vers Mathausen car

« moins compromis » que d’autres otages mais il est fusillé par les Allemands au MontValérien le 2 octobre 1943 « en représailles à l’attentat contre Hitler ». Il est mentionné

au cimetière de Pantin. Un monument est inauguré à Oradour d’Aigre à la mémoire du

couple.

Louna BENITO, Margaux BOSSIS

3e

B, collège Norbert-Casteret, Ruelle-sur-Touvre

NORMAND Marie-Madeleine née PLANTEVIGNE

MATRICULE 31678 À AUSCHWITZ

Fille de Pierre René Plantevigne, né le 31 décembre 1870 à Villognon, et de Berthe

Ploquin, Marie-Madeleine Plantevigne naît le 11 avril 1897 à Aigre. Elle est cultivatrice

et épouse Gustave Maxime Normand, né le 21 janvier 1893 à Bernac. Arrêtée à Saintes

avec son mari par la police française le 27 mars 1942, elle passe par le fort du Hâ à

Bordeaux, la prison de la Santé puis est transférée comme otage au fort de Romainville

du 24 août 1942 au 22 janvier 1943. Marie-Madeleine, qui est classée « NN », collecte des

victuailles parmi ses compagnes pour les faire parvenir aux hommes qui sont dans des

casemates, notamment la 22 où se situe Gustave, son mari. Elle lave aussi leur linge en y

plaçant des mots d’encouragement. Le 15 février 1943 , Marie-Madeleine part en convoi

avec 230 autres femmes vers le centre de mise à mort d’ Auschwitz-Birkenau où « elle est

passée au crématoire dès son arrivée », le 23 février 1943. Un monument est inauguré à

Oradour d’Aigre à la mémoire du couple.

Clément Massonnet, Cléa Marquais

3e

B, collège Norbert-Casteret, Ruelle-sur-Touvre

PATEAU Alexandre Delphin Louis

FUSILLÉ AU CAMP DE SOUGE

Alexandre Pateau est né le 18 août 1885 à Marans (Charente-Maritime). Il est agriculteur

au lieu-dit Chez Bajot à Saint-André-de-Cognac avec sa femme Yvonne. Ils sont mariés

depuis 1919. Ils ont un fils, Stéphane, né le 3 février 1938. En 1942, Alexandre est engagé

politiquement : il est communiste et fait partie des Francs-Tireurs Partisans (FTP). Il est

actif dans la Résistance : il commet divers sabotages. De plus, sa ferme sert également

aux FTP pour y cacher les armes volées aux Allemands et des explosifs. Il a également

aidé des Français recherchés par les Allemands à se cacher. Dénoncé par un homme

qui a appartenu à son réseau, Alexandre est arrêté, avec son épouse, le 28 juillet 1942

à Saint-André-de-Cognac, par les autorités allemandes pour sabotage de voie ferrée.

Sans jugement préalable, alors qu’il est incarcéré au fort du Hâ, Alexandre Pateau est

pris comme otage par les autorités allemandes le 21 septembre 1942 et fusillé au camp

de Souge à Martignas-sur-Jalle (Gironde), en représailles à l’attentat du cinéma Rex, à

Paris, commis quelques jours plus tôt.

Maya MOREAU, Simon BRISSAUD

1re Bac pro CGEA, MFR La Péruse

PATEAU Yvonne Augustine Gabrielle

MATRICULE 31728 À AUSCHWITZ

Yvonne Augustine Gabrielle Pateau naît le 14 novembre 1901 aux Angles (Vendée).

Les parents d’Yvonne sont Célestin Pateau et Clémence Valentine Michaud, paysans.

L’époux d’Yvonne est Alexandre Delfin Louis Pateau, son cousin germain, né le 8 août

1899 à Marans.

Yvonne, comme son époux, est communiste et engagée dans la Résistance dès 1940. En

1942, elle rejoint les Francs-tireurs et Partisans (FTP).

Yvonne et son époux sont dénoncés. Outre avoir participé à des sabotages, ils ont hébergé

le résistant Camille Perdriau. Le 28 juillet 1942, elle est arrêtée, avec son mari, à SaintAndré-de-Cognac, au village de Chez Bajot , par la Feldgendarmerie.

Elle est internée à Bordeaux, au fort du Hâ, du 28 juillet à octobre 1942, puis elle est

envoyée au camp de rassemblement de Romainville, d’octobre 1942 jusqu’en janvier

1943, où elle est enregistrée sous le numéro 950. Envoyée au camp de CompiègneRoyallieu, elle est déportée le 24 janvier 1943 avec 229 femmes communistes, dont sept

Charentaises, en direction d’Auschwitz. À l’arrivée, le 26, on lui attribue le matricule

31728. Yvonne décède le 9 mars 1943 de maladie.

Ethan GRANET, Romain NEXON

1re Bac Pro CGEA, MFR La Péruse

PERDRIAU Camille

FUSILLÉ AU FORT DU HÂ

Camille Jean Perdriau naît le 30 septembre 1922 aux Ponts-de-Cé (Maine-et-Loire). Il

est le fils de Léonie Berthe Suzanne Lefèvre, veuve de Jean-Marie Perdriau. Camille est

célibataire, sans enfants, et vit avec sa maman, dont il est le soutien. Il est fendeur dans

les carrières de Trélazé (Maine-et-Loire). Résistant aux jeunesses communistes, il est

arrêté par la Gestapo le 28 juillet 1942 à Saint-André-de-Cognac et interné à Bordeaux

pour avoir tenté d’entrer en zone libre accompagné d’Emile Contant, Francis Inizan, Elie

Pochard et Joseph Lebreton. Camille porte un revolver sur lui. Il est ensuite interné au

Fort du Hâ (Gironde) sans procès, du 28 juillet 1942 au 21 septembre 1942, avant d’être

fusillé, avec 70 autres otages, par les Allemands en représailles à la suite à de nombreux

attentats commis sur le territoire. Il est enterré au cimetière de la Chartreuse à Bordeaux,

dans le caveau des fusillés. Il est déclaré «Mort pour la France » le 30 juillet 1948.

Maxence BILLEAU et Théo TRICARD

1re Bac Pro CGEA, MFR La Péruse

NÉPOUX Roger

MATRICULE 14606 À BUCHENWALD

Roger Népoux est né le 24 août 1889 à Guizengeard. Il est le fils de François Népoux

et de Marie Marquet. Roger est marié à Ernestine Gabrielle Pierre et le couple a trois

enfants : Marc, né le 25 avril 1921, Marcel né le 6 mars 1923 et une fille qui est tuée à l’âge

de 16 ans par les Allemands en 1941. Il exerce le métier de forgeron. Roger, avec ses deux

fils, patriotes, est engagé dans la lutte clandestine dès 1941 et appartient au mouvement

Front National à partir du 1er Janvier 1942. Roger est arrêté le 30 octobre 1942, à Hiersac,

par la police spéciale puis transféré à Angoulême aux autorités allemandes. Il est arrêté

pour distribution de tracts antinazis, hébergement de responsables de la Résistance,

sabotage sur la ligne Saintes-Angoulême-Cognac et agent de liaison. Il est interné à la

prison d’Angoulême, transféré le 30 avril 1943 vers celle de la Pierre Levée à Poitiers

puis, le 5 mai 1943, au camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu. De là, il est

déporté le 25 juin 1943 vers le camp de Buchenwald sous le matricule 14606 au block 40.

André Barrière, René Michel, René Gallois, Bertrand Marquais, Marcel et Marc Népoux,

impliqués dans la même affaire que Roger, sont fusillés le 5 mai 1943 au camp de La

Braconne. Roger Népoux est libéré le 11 avril 1945 et rapatrié le 8 mai suivant par le

centre de Saint-Avold (Moselle).

Camille WOOTTON et Luna PUTIER-GONCALVES

3e

C, collège Louis Pasteur, Chasseneuil-sur-Bonnieure

PÉRICO Eugène

MATRICULE 51799 À BUCHENWALD

Né le 15 février 1899 à Angoulême, Eugène Gérard Périco

est le fils d’Isidore Périco et d’Ida Bouillion. Il exerce la

profession d’ébéniste et demeure à la villa « Ker Jeannic », rue

Pierre Longue à Batz-sur-Mer (Morbihan). Il épouse Louise

Marie Françoise Even le 25 juin 1929 à Saint-Nazaire (LoireAtlantique) et ils n’ont pas d’enfant. Eugène, refusant la défaite,

entre en Résistance, adhérant au mouvement Front National

dès le mois de juin 1941. Il est d’abord arrêté à Saint-Nazaire, 44

Rue Waldeck-Rousseau. Puis relâché. Il est arrêté une seconde

fois à Riaillé par le service de police anti-communiste, alors qu’il

est alité, en arrêt maladie. Il est interné le 5 août 1942 à Nantes

puis est incarcéré à la Maison d’Ouest de Vitré le 24 février 1943. Il est condamné le 25

février 1943 par la Cour d’appel de Rennes à 4 ans de prison et 1 200 francs d’amende

pour activité communiste. Il est ensuite interné successivement à Poissy du 15 juin 1943

au 20 septembre 1943, à Melun du 20 septembre 1943 au 15 décembre 1943, à Châlonssur-Marne du 25 décembre 1943 au 24 avril 1944 et, enfin, à Compiègne le 24 avril 1944

où il est enregistré sous le numéro 33748. Il est déporté à Buchenwald le 12 mai 1944 où

il est immatriculé deux jours plus tard sous le numéro 51799. Libéré le 11 avril 1945 par

l’avancée alliée, il est rapatrié le 8 mai 1945 et, le 29 octobre 1953, il obtient une carte

de déporté politique délivrée par le ministère des Anciens Combattants et Victimes de

la Guerre. Il décède à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) le 20 juin 1971 âgé de 72 ans.

Camille BLICQ et Noéline PRECIGOUT

3e

, collège Louis-Pasteur, Chasseneuil-sur-Bonnieure

P:27

les déportés de la charente - 1942

2 7

PLOQUIN Pierre

MATRICULE 14609 À BUCHENWALD

Pierre Ploquin est né le 25 janvier 1921 à La Chaise. Il est le fils de Clémentin Eugène

Ploquin et de Marie-Madeleine Meslier. Pierre est étudiant et préparateur en pharmacie.

Il est célibataire et communiste. Il entre dans la Résistance le 1er juin 1941 et assure

la fonction de responsable des jeunes du Front national de la Charente jusqu’à son

arrestation. Ses actes de résistance sont le transport et la distribution de tracts (lutte

contre l’occupant) mais aussi l’hébergement et l’aide aux patriotes anglais. Le 27

novembre 1942, il est arrêté par la Gestapo et la police française à Angoulême, suite

au déraillement d’un train à Gensac-la-Pallue. Un sabotage de la ligne « AngoulêmeSaintes » a lieu le même jour, ce déraillement est organisé par des membres du même

groupe que Pierre. Il est donc arrêté en représailles. Il est incarcéré dans les prisons

d’Angoulême et de Poitiers jusqu’au 7 mai 1943. Il est ensuite interné au camp de

rassemblement de Compiègne. Il est déporté le 25 juin 1943 au camp de concentration

de Buchenwald avant d’être transféré le 14 novembre 1944 au camp de Dora jusqu’en

janvier 1945. Il est ensuite transféré au camp de Nordhausen, où il travaille jusqu’au 28

mars 1945. Renvoyé à Dora, il termine son « périple » au camp de Bergen-Belsen avant

la libération du camp, le 15 avril 1945 par les Alliés anglais. Pierre Ploquin est rapatrié

en France le 29 avril 1945. Il vit de nouveau à Angoulême et décède le 25 février 1974, à

l’âge de 53 ans.

Léo TEXIER et Lisa HEUCHEL

1re Bac pro CGEA MFR La Péruse

POUVREAU André

DISPARU À LA PRISON DE SONNENBURG

Fils de Georges et Georgina Pouvreau, André Pierre Pouvreau est né le 26 février 1920

à Angoulins (Charente-Maritime). André Pouvreau a trois frères et deux sœurs. La

profession de son père est métayer et lui-même est cultivateur. C’est le 2 janvier 1942

qu’André Pouvreau se fait arrêter, à Matha (Charente-Maritime), par l’armée allemande.

Il s’est battu avec un militaire allemand. André Pouvreau est jugé par le tribunal

militaire allemand de La Rochelle et condamné à 3 ans de travaux forcés pour « propos

germanophobes avec blessures corporelles et outrage  ». Interné à  Matha jusqu’au 4

janvier 1942 puis à  La Rochelle et Angoulême, il est transféré au fort de VilleneuveSaint-Georges en avril 1942. André Pouvreau est déporté le 13 juillet 1942 depuis la

gare de l’Est à Paris et arrive à la prison de Karlsruhe avant de rejoindre la forteresse

de Rheinbach le 20 juillet 1942. Il est ensuite envoyé, le 1er octobre 1942 à la prison de

Sonnenburg. Il disparaît ensuite.

Après la guerre, André Pouvreau est déclaré décédé le 20 août 1942 à « Reisstach » en

Allemagne, ville qui n’existe pas.

Luna PUTIER-GONCALVES, Peyo COSSAIS, Samuel CONTAMINE

4e

B, collège Louis-Pasteur, Chasseneuil-sur-Bonnieure

POUZOL Henri

MATRICULE 58731 À SACHSENHAUSEN

Henri Pouzol naît le 29 mai 1914 à Jarnac. Fils d’Émile Pouzol et de Marie Tuillère,

cet instituteur se marie à Saint-Fort-sur-Gironde (Charente-Maritime) avec Marie

Schimidlin le 4 avril 1939. Comme les membres de son groupe « Gibaud », de la région

de Jonzac, il est arrêté le 27 septembre 1942 à 11h à son domicile, le logement de l’école,

par la Feldgendarmerie. On lui reproche des menées communistes, des activités antiallemandes, une aide matérielle aux membres du groupe, la distribution de presse

clandestine et l’hébergement d’un agent de liaison. D’abord interné à la prison Lafond

à La Rochelle, du 27 septembre au 3 novembre 1942, il est ensuite envoyé au camp

de rassemblement de Compiègne-Royallieu jusqu’au 22 janvier 1943. Il est déporté à

Sachsenhausen-Oranienburg (matricule 58731) puis affecté au kommando Heinkel

du 24 janvier 1943 au 14 juillet 1944. Il change souvent de camp, passant de Dachau

kommando Lager jusqu’au 15 août 1944 (sous le matricule 80 598) à Dachau kommando

Lauingen jusqu’au 10 mars 1945 pour retourner à Dachau kommando Lager jusqu’au 24

avril 1945. Libéré le 29 avril 1945 par la 7e armée américaine, Henri Pouzol est rapatrié

à Strasbourg le 16 mai 1945.

Eline FORT-ROCHET, Amaury DENIS,

CM1-CM2, école de Bourg-Charente

PETIT Jean Albert

MATRICULE 146102 À DACHAU

Jean Albert Petit naît le 16 juin 1888 à Marthon (Charente), fils d’Emile Petit et Catherine

Rocheboeuf. Il épouse Léonie Robin et exerce la profession de commissaire divisionnaire

de police. Refusant la défaite et la présence de l’occupant, il entre en résistance et devient

agent de renseignements dans le réseau Louis Renard du 1er avril 1941 au 9 octobre 1942.

Mais le réseau est découvert, une liste ayant été dérobée au chef du réseau, il s’ensuit les

arrestations des membres connus de ce réseau. Jean Petit est arrêté le 9 octobre 1942 à

Poitiers par la Gestapo, emprisonné à Poitiers puis à la prison de Fresnes près de Paris. Il

est déporté le 16 février 1943 de Paris Gare de l’est sous la procédure « NN » vers Inzert.

Il y reste du 18 février 1943 au 18 avril 1943 puis est affecté à la prison de Wolfenbütten

du 18 avril 1943 au 16 octobre 1943. Il connaît ensuite le camp de Gross-Rosen du 16

octobre 1943 au 16 février 1945 et enfin le camp de concentration de Dachau du 16 février

1945 au 31 mai 1945 où il est immatriculé 146102. Il est libéré le 31 mai 1945 par l’armée

américaine. Il reçoit la Légion d’Honneur le 26 avril 1947 et la Médaille d’Honneur du

Mérite britannique le 26 avril 1947.

Messon LEMOINE et Mathias NAUDON

3e

F collège Norbert-Casteret à Ruelle-sur-Touvre

PINAUD Pierre

MATRICULE 58658 À SACHSENHAUSEN

Pierre Marcel Pinaud est né le 1er juillet 1894 à Bonneville (Charente). Il est le fils de

Celina Rodeau et de Hypolite. Ouvrier agricole, plus précisément journalier, il est

domicilié à Montigné à coté de Rouillac. Il est marié à Yvonne Céline Benachaud depuis

le 5 juin 1916 et le couple a un enfant. Refusant la défaite, il s’engage dans la Résistance

en hébergeant, chez lui, des partisans recherchés. Il est arrêté, sur dénonciation, le 15

septembre 1942 par la Gestapo pour acte de résistance, hébergement de terroristes et

distribution de tracts patriotiques. Il est emprisonné le 25 janvier 1943 au Fort du Hâ

à Bordeaux puis transféré au camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu. Il est

déporté vers le camp nazi de Sachsenhausen le 24 janvier 1943. Il y devient le numéro

58658 avant d’être affecté au kommando de Heinkel. Transféré successivement au camp

de Dachau (matricule 80578), à Auschwitz le 1er décembre 1944 (matricule 200731) et

enfin à Buchenwald le 26 janvier 1945 sous

le matricule 122343, Pierre disparaît.

Yanis ECOTIERE, Lilian TETAUD

et Ahmadou MINTE

2nde MRC1, lycée Jean Caillaud

Ruelle-sur-Touvre

RABATÉ Octave

MATRICULE 25652 À MAUTHAUSEN

Octave Clément Servais Rabaté est né le 13 mai 1899 à Nogentle-Rotrou (Eure-et-Loire). Ses parents se prénomment Jean

Clément et Octavie Berthe née Gasnot. Son père a fait de

nombreux métiers avant d’être fossoyeur à Pantin (Seine), il est

syndiqué à la CGT. Sa mère appartient à une famille pauvre de

tisserands berrichons. Son père décède de la tuberculose en 1915

et sa mère entre alors dans la métallurgie.

En 1914, Octave est garçon boulanger puis boucher et, enfin,

ouvrier mécanicien. Il est très intéressé par le syndicalisme, il

est désigné comme secrétaire de la propagande de la Fédération

des Métaux et membre des Jeunesses communistes françaises

en juillet 1923. Le 28 août de la même année, il épouse, à Paris, Georgette Roudninsky,

ouvrière maroquinière. En 1925, il est élu membre titulaire du Comité central du Parti

communiste lors du congrès de Clichy. Il se sépare de son épouse en 1927. Il rencontre

Marie Bernuchon, avec qui il a une liaison. Il la retrouve à Moscou en juillet 1930, après

avoir fait des séjours en Espagne, en Amérique latine… En novembre 1931, il s’installe à

Barcelone avec sa compagne, dont il a deux enfants : Claude et Jean, nés en 1928 et 1931.

Il aide à la fondation du journal MundoObrero. Ils rentrent en France à la fin de l’année

1932. Il est alors journaliste de profession.

En 1939, il approuve la signature du Pacte germano-soviétique et est mobilisé dans

la défense passive dès septembre 1939 mais est démobilisé un an plus tard. Il devient

alors responsable politique de la région des Charentes et de Loire-Inférieure du Parti

communiste clandestin. Il est organisateur dès juillet 1940 de la Résistance dans

le département de la Vienne jusqu’en septembre 1941. Il est également dirigeant

interrégional Charente et Charente-Maritime de septembre 1941 jusqu’à son arrestation.

Il réside alors au 118 route de Limoges à Angoulême.

Le 28 mars 1942, il est arrêté par la police française à Saintes, au domicile d’Emile

Lemasson (responsable du Front National), sous un faux nom. Les faux-papiers vont le

trahir, il donne sa véritable identité et ses responsabilités.

Il est emprisonné au commissariat de Saintes jusqu’au 1er avril 1942. Il est incarcéré à la

prison du Cherche-Midi à Fresnes, dès le 10 avril, jusqu’au 26 août 1942. Ce jour-là, il

est transféré au fort de Romainville jusqu’au 1er avril 1943 (matricule 769). Il est torturé,

échappe à l’exécution et est déporté vers le camp de Mauthausen le 3 avril 1943. Il

reçoit le matricule 25652. Il est nommé à la tête du triangle de direction de la résistance

communiste française à l’intérieur du camp et est coopté à la direction de l’organisation

de résistance internationale du camp. Il reste interné à Mauthausen jusqu’au 23 avril

1945, date de sa libération en échange de prisonniers civils. Il est rapatrié le 29 avril.

A la fin de la guerre, il est médaillé de la Résistance (26 juillet 1946) et décoré de la

Croix de guerre tchécoslovaque. Le 23 novembre 1953, il épouse Marie Bernuchon,

sa compagne de longue date. Il est chargé de la rubrique «  Vie sociale  » du journal

L’Humanité, et en devient directeur de publication jusqu’à sa mort. Il décède le 8 juillet

1964 à l’hôpital Foch de Suresnes (Seine).

Luna GONZALEZ, Warren STOCKMAN et Maxence BILLEAU

1re Bac Pro CGEA, MFR La Péruse

RHUME Pierre

DÉPORTÉ À LA PRISON DE RHEINBACH

Pierre Anatole Rhume est né le 28 novembre 1906 à Cognac. Il est le fils de Georges

et de Nathalie Rhume. Pierre Rhume est tourneur, après avoir été marin de 2e

classe à

sa dernière affectation militaire en France. Il est âgé de 39 ans lors de son arrestation,

le 7 avril 1942, au 21 rue Camille Desmoulin, à Rochefort-sur-Mer. Il est arrêté par la

Feldgendarmerie suite à un vol à l’arsenal avec complicité et détérioration de matériel

de défense. Jugé par le tribunal allemand de La Rochelle, il est condamné à 5 ans

de réclusion le 15 septembre 1942. Interné à la maison d’arrêt de La Rochelle puis à

Rochefort, il est déporté le 7 janvier 1944 à la prison de Rheinbach en Allemagne. Il est

ensuite transféré le 7 février 1944 à la prison de Siegburg. Libéré en mai 1945, Pierre

Rhume est rapatrié le 11 juillet 1947.

Léo TEXIER et Lisa HEUCHEL

1re Bac Pro CGEA, MFR La Péruse

P:28

les déportés de la charente - 1942

2 8

ROBERT Marc

MATRICULE 58133 À SACHSENHAUSEN

Marc Robert est né le 12 juillet 1895 à Barbezieux. Fils d’André Robert, charron, et

d’Émilie Bourgouin, lingère, il épouse, le 14 septembre 1919, Noëlly Marthe Hélène

Gauraud. Ils ont une fille, Ginette, née le 21 mai 1922. Ancien combattant de la guerre

de 1914-1918, il a reçu la Croix de Guerre. Il est carrossier et réside, avec sa famille,

depuis 1924, 11 rue de l’Hôtel de ville à Royan (Charente-Maritime). Marc est engagé

auprès du Parti communiste dès le 1er juillet 1940 puis il rejoint le Front national en

1942. Le 18 septembre 1942, il est arrêté à Royan par la Gestapo, accusé d’avoir stocké

des armes et d’avoir protégé des responsables communistes recherchés. Il est interné à

la prison Lafond à La Rochelle jusqu’à mi-novembre 1942. Il est ensuite envoyé au camp

de rassemblement de Compiègne-Royallieu d’où il part, le 23 janvier 1943, vers le camp

de concentration de Sachsenhausen où il est enregistré sous le matricule 58133. Il est

affecté au kommando d’Oranienburg où il décède le 22 septembre 1943.

Yanis GILBERT

3e

B, collège de Baignes-Sainte-Radegonde

RONDET Angèle

INTERNÉE À LA PRISON D’ANGOULÊME

Fille d’Angel Rondet et de Marguerite Borderon, cultivateurs, Angèle Rondet est née

le 16 juin 1913 à Rivières. Elle est épicière. Elle est l’épouse d’André Brun, né en 1908 à

Exideuil, qui, lui, est charcutier. Les deux époux n’ont pas d’enfant. Le 16 ou 18 novembre

1942, Angèle est arrêtée à son domicile à Champniers par la Gestapo, soupçonnée

d’hébergement et d’aides gratuites aux patriotes. Il y a de nombreux témoins comme

Joseph Lavergne, Geneviève Verbois et Jean Varache, secrétaire de la mairie. Angèle

Rondet s’est engagée dans la Résistance le premier mai 1942 ou le 12 juin 1942. Le lieu

d’internement d’Angèle Rondet est la prison d’Angoulême : elle y est emprisonnée du 16

novembre 1942 et libérée le 23 juin 1943. Angèle Brun-Rondet est décédée le 15 janvier

2005 à Angoulême à l’âge de 91 ans.

Camille WOOTTON, Thomas PARTHONNEAU

4e

B, collège Louis-Pasteur, Chasseneuil-sur-Bonnieure

ROUSIER Marcel

FUSILLÉ AU MONT-VALÉRIEN

Marcel Louis Fernand Rousier est né le 24 mai 1900, ses parents sont Eugène Auguste

Rousier, employé de commerce, et Juliette Reine Nicoud, sans profession. Marcel s’est

marié le 3 août 1925 à Simone Augustine Emilie Ruez. Ils ont deux enfants  : Michel

Paul Maurice Fernand, né le 16 septembre 1926, et Jean-François, né le 15 février 1930.

Marcel Rousier est arrêté car il espionne l’ennemi et aide la Résistance. Il appartient

au réseau de la confrérie « Notre Dame de Castille » fondé avant la fin de l’année 1940.

Il est arrêté le 26 mars 1942 à son domicile par la police allemande sous les yeux de sa

femme et de ses enfants pour cause d’espionnage et de divulgation d’informations. Il est

interné du 26 mars 1943 au 13 mai 1943 à la prison du Cherche-Midi à Paris. Il est jugé

par le tribunal militaire de la FK887 d’Angoulême, ou celui du Grand Paris, et condamné

à mort le 9 avril 1943. Il est amené au Mont-Valérien le 13 mai 1943 pour être fusillé.

Itia PERRAUDIN, Valentin FRUGIER

1re BAC pro CGEA, MFR La Péruse

ROUSSAUD Maurice

MATRICULE 112642 À MITTELBAU-DORA

Maurice Roussaud est né le 5 novembre 1913 à Ébréon. Il est le fils de Frédéric et Marie

Roussaud qui sont cultivateurs. Comme ses parents, il est cultivateur, mais il n’a point

d’épouse ou d’enfant. Du 7 au 11 décembre, au niveau de l’estuaire de la Gironde, il a aidé

Herbert Harler et William Sparks, deux soldats anglais rescapés de l’opération Frankton,

à regagner Ruffec avec René Rousseau et Pierre Ploquin.

À la suite de cette opération, il est dénoncé et arrêté le 24 décembre 1942 au village de

Beaunac par la gendarmerie allemande. Interné à Angoulême puis à Fresnes, Maurice

Roussaud est déporté « Nuit et Brouillard » en 1943 au camp SS de Hinzert puis à la

prison de Wittlich le 15 octobre 1943. Envoyé à Breslau puis au camp de concentration

de Gross-Rosen, il entre à celui de Mittelbau-Dora en février 1945 avec le numéro de

matricule 112642. Transféré au camp de la Boelcke-Kaserne à Nordhausen, il y décède

le 30 mars 1945.

Ethan GRANET et Romain NEXON

1re Bac pro, MFR La Péruse

ROUSSEAU René

MATRICULE 110536 À MITTELBAU-DORA

René Hubert Jules Rousseau est né le 10 octobre 1926 à Neuvicq-le-Château (CharenteMaritime). Fils de Louis François Rousseau et de Isabelle Rousseau Blais Denéchère,

tous deux cultivateurs, René est domestique agricole. Il mesure 1 m. 68, cheveux châtains,

yeux marron, nez droit et bouche moyenne. Il est célibataire. Le 17 décembre 1942, il

participe à l’opération Frankton. Au moment de son arrestation, le 24 décembre, il réside

au hameau de Beaunac à Ébréon. Il est arrêté chez lui, en même temps que d’autres

voisins, par la Feldgendarmerie, sûrement informée par des homologues français. Pour

son acte, il est interné à la maison d’arrêt d’Angoulême jusqu’en février 1943 puis à

Fresnes. Désigné comme détenu NN, il est ensuite déporté au camp spécial SS de Hinzert.

Puis il est transféré à la prison de Wittlich du 15 octobre 1943 au 2 août 1944. Il porte le

numéro 368/43. Il est conduit à la prison de Breslau du 2 août jusqu’en septembre 1944.

Par la suite, il est remis à la Gestapo et est envoyé au camp de Gross-Rosen jusqu’au

8 février 1945. Enfin, il est envoyé au camp de concentration de Mittelbau-Dora le 11

février 1945, où il reçoit le numéro de matricule 110536. A compter de cette date, il est

porté disparu. Le 23 juin 1954, le tribunal de Ruffec rend son jugement et fixe la mort de

René au 2 août 1944 au camp de Breslau (Allemagne).

Charlotte HURVOAS, Pauline PAULIAC

1re Bac pro CGEA, MFR La Péruse

SABOURAULT née FAYS Berthe Célina

MATRICULE 31683 À AUSCHWITZ

Berthe Sabourault est la fille de Louis Fays et de Marie-Constance Bonneaud, tous deux

cultivateurs à Villiers-Le-Roux. De leur union, naissent trois enfants, dont Berthe Célina,

dernière de la fratrie, le 8 juin 1904. Elle se marie avec Raoul Léandre Sabourault, né

le 24 novembre 1900 à Bernac. De leur union naît, en 1932, un garçon nommé Jacques

Michel.

Berthe Sabourault est coiffeuse à Villiers-Le-Roux, son mari est maçon et assureur avant

la guerre.

Le 10 octobre 1941, Berthe s’engage dans la Résistance, elle devient alors agent de

liaison et de renseignements pour le groupe Front national puis pour les Francs-tireurs

et partisans.

Berthe et son mari sont arrêtés après dénonciation le 22 janvier 1942 à Villiers-Le-Roux.

On leur reproche des actes de résistance. Berthe est écrouée à la prison de la Santé dans

le 14e arrondissement de Paris, du 3 mars au 24 août 1942. Puis elle est transférée vers le

fort de Romainville, près de Paris, jusqu’au 22 janvier 1943. Ensuite, Berthe est envoyée

au camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu pour une durée de deux jours,

avant d’être déportée au camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz le 24

janvier 1943. Elle y arrive le 26 janvier 1943 par le convoi des « 31000 ». Le 17 avril 1943,

Berthe décède du typhus.

Alexis HOUZE, Anthony RAYNAUD

1re Bac pro CGEA, MFR La Péruse

SABOURAULT Raoul Léandre

MATRICULE 25661 À MAUTHAUSEN

Raoul Léandre Sabourault naît le 24 novembre 1900 à Bernac. Il est maçon et agent

d’assurance. Fils de Marie-Joséphine Binaud, née le 15 avril 1861 à Saint-Macoux

(Vienne), et de Joseph Sabourault, né le 12 octobre 1870 dans la même commune, Raoul

se marie, le 18 août 1925 à Villiers-Le-Roux, à Berthe Celina Fays, coiffeuse, née le 8 juin

1904.

Raoul Sabourault, plus connu sous le nom de « Hoche » dans la Résistance, s’engage en

1940. Il est responsable de l’organisation, pour la Charente, des groupes de résistance

armée, adhérant, en 1942, aux Francs-tireurs et partisans. Il est communiste, lieutenant

et organisateur de la résistance à Ruffec à partir de 1941. Il fait aussi partie du Front

national depuis octobre 1941. Il est arrêté le 22 février 1942 à Villiers-Le-Roux par la

Brigade spéciale de Paris car il est dénoncé. Il est incarcéré à la prison du Cherche-Midi

à Paris le 17 août 1942. Il est ensuite transféré au fort de Romainville le 24 août 1942

puis au camp de concentration de Mauthausen, le 1er avril 1943. Raoul reçoit le matricule

25661. Le 28 avril, il est transféré à Gusen, camp voisin, et reçoit un nouveau matricule

(47800). Au début du mois de juin 1944, Raoul, exténué par les privations et atteint de

dysenterie, est transféré à l’hôpital de Gusen. Il y décède le 3 août 1944.

Maya SUIRE, Amandine THOMAZEAU

1re Bac pro CGEA, MFR La Péruse

SARDAIN René Henri

DÉPORTÉ À LA PRISON DE WITTLICH

René Sardain est né le 10 mai 1910 à Brie (Charente), fils de Louis Sardain et d’Anne

Marie Louise Rigondaud. Il est ajusteur. Il est arrêté le 10 juin 1942 (ou 14 ou 18) à

Châtellerault (Vienne) par la Gestapo et condamné par un tribunal pour avoir écouté

l’appel de la radio de Londres, qui demandait de faire grève un quart d’heure pour le 1er

mai, et pour acte de sabotage au travail. Il est emprisonné à la prison de La Pierre Levée

à Poitiers jusqu’au 24 juillet 1942 puis à celle de Fresnes près de Paris du 25 juillet 1942

au 9 octobre 1942. Les dernières nouvelles données datent du 10 octobre 1942 à Fresnes.

Il est déporté sous la procédure « NN » vers la prison d’Hinzert puis celle de Wittlich où

il décède le 22 mai 1943 à Wittlich. Il est enterré le 26 mai 1943 au cimetière communal

de Wittlich.

Morgan GUILLOT et Saïd LAHMER

3e F collège Norbert-Casteret à Ruelle-sur-Touvre

SARDIN Madeleine née ODENT

MATRICULE 27975 À RAVENSBRÜCK

Madeleine Sardin est née le 28 août 1900 à Mussey (Meuse). Mère de sept enfants,

couturière, elle est domiciliée à Rouillac (Charente). Militante au Parti communiste (PCF)

depuis juin 1940, elle s’engage auprès du Front National dès le 1er août 1942. Chargée de

l’organisation de la résistance du Front National sur le canton de sa résidence, elle assure

la trésorerie des groupements, réceptionne les tracts. Elle mène des appels à la résistance

auprès de jeunes, aux Francs-Tireurs partisans, et elle assure la réception d’armes. Le

23 novembre 1942, Madeleine Sardin est arrêtée à son domicile par la gendarmerie

française pour avoir distribué des tracts et être trésorière du groupement de résistance

du canton. Elle est ensuite remise à la Gestapo.

Elle est internée à la prison d’Angoulême jusqu’au 13 juillet 1943 puis à celle de La Pierre

Levée à Poitiers (Vienne). Elle est ensuite dirigée vers le camp de rassemblement de

Compiègne-Royallieu d’où elle part en déportation le 3 janvier 1944 vers le camp nazi de

Ravensbrück. Arrivée le 3 février, elle devient le matricule 27925 puis elle est affectée, du

11 août 1944 jusqu’au 10 avril 1945, au kommando de Beendorf. Elle est enfin transférée

vers Hambourg où elle est libérée le 1er mai 1945 par la Croix Rouge suédoise. Madeleine

Sardin est rapatriée le 16 juin 1945 par le centre d’accueil du Lutetia à Paris.

Pamelé LOPES et Gara CONDE

2nde MRC1, Lycée Jean- Caillaud à Ruelle-sur-Touvre

P:29

les déportés de la charente - 1942

2 9

SELLAS Marcel

DÉPORTÉ À LA PRISON DE KARLSRUHE

Marcel Sellas est le fils de François Sellas et de Marie Bourdeau. Né le 21 février 1923

à Vitrac, il est cultivateur au service de ses parents au lieu-dit Bellevue, commune de

Garat. Marcel Sellas est arrêté à Angoulême le 16 septembre 1942 et condamné à 3 ans

de prison pour « franchissement de la ligne de démarcation et livraison de tracts », par

le tribunal allemand de la Feldkommandantur 887, le 25 septembre 1942. Incarcéré à

la prison d’Angoulême jusqu’au 15 octobre 1942, il est transféré au fort de VilleneuveSaint-Georges, près de Paris, jusqu’au 31 du même mois puis à la prison de Fresnes

avant d’être déporté depuis la gare de l’Est à Paris, le 9 novembre 1942, vers les prisons

allemandes de Karlsruhe puis de Rheinbach et, enfin, celle de Ziegenhain. Marcel Sellas

disparaît à Wittenberg. Nous ignorons les circonstances de son décès.

Louane VIMPERE et Maelyne MEZILLE

3e

C, collège Louis Pasteur, Chasseneuil-sur-Bonnieure

THUEZ Gabriel

MATRICULE 58725 À SACHSENHAUSEN

Gabriel Thuez est né le 17 juillet 1918 à Boissy-Fresnoy (Oise), fils de Jules Louis et

Antoinette Henriette Ruelle. Il est charron menuisier, domicilié à Boissy-Fresnoy.

Travailleur requis en France par l’ennemi, il tente de passer la ligne de démarcation afin

de se soustraire à cette obligation. Il est arrêté le 19 novembre 1942 à La Rochefoucauld

par la gendarmerie allemande. Il est interné à la prison de La Rochefoucauld du 19 au

20 novembre 1942 puis à celle d’Angoulême jusqu’au 16 janvier 1943. Il est jugé par

un tribunal allemand et condamné, mi-décembre 1942, à un mois de prison. Il est

envoyé au camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu du 17 au 23 janvier 1943

sous le numéro d’écrou 7272. Il est déporté, avec 1400 camarades, vers le camp nazi

de Sachsenhausen le 24 janvier 1943, en même temps que le convoi dit des « 31000 ».

Gabriel Thuez devient le numéro 58725. Début avril 1945, commence pour lui l’exode

sur les routes, les terribles « marches de la mort ». Il survit et est libéré début mai 1945

par les Russes. Il est rapatrié le 22 mai 1945 par le centre d’accueil d’Hazebrouck. Il

décède le 27 mai 1992 à 73 ans dans le XIIème arrondissement de Paris.

Lola HERVE, Lucie LALANNE et Sabine POUREAU

2nde MRC1, lycée Jean-Caillaud à Ruelle-Sur-Touvre

THEL Léopold

MATRICULE 58675 À SACHSENHAUSEN

Léopold Thel est né le 23 mai 1895 à Champmillon (Charente). Il est le fils d’Émile

Thel, carrier, et de Marie, Hélène Lizot, cultivatrice. En 1919, il contracte mariage avec

Adrienne Garcin, née le 12 juillet 1900 à Saint-Yrieix et le couple réside à Nersac. En

1942, le couple a six enfants (Maurice 1920, Léopoldie 1930, René, Emilien 1931, Andrée

1935, Simone 1939, Suzanne 1941) et attend son septième. Léopold a participé à la

Grande Guerre et a reçu la Croix de Guerre.

Il travaille comme manœuvre à la poudrerie d’Angoulême. Refusant la défaite et

l’occupation de la France, il s’engage dès 1941 dans la lutte clandestine contre l’occupant.

Rejoignant le Front National, il héberge des patriotes, transporte et distribue des tracts

et des journaux antiallemands.

Le 14 décembre 1942, à la sortie de son travail, sur la route de Saint-Michel à Nersac, il

est arrêté par les polices allemande et française.

Incarcéré jusqu’au 15 janvier 1943 à la prison d’Angoulême, il est envoyé au camp de

rassemblement de Compiègne-Royallieu avant d’être déporté, le 23 janvier 1943, vers le

camp de concentration de Sachsenhausen dans un convoi de plus de mille hommes. Il

est enregistré sous le matricule 58675 et employé au kommando Bad Sarrow. Le 6 février

1945, il est transféré au camp de Buchenwald (matricule 32085) et affecté, le 17 février,

au kommando de Langenstein, à l’usine d’aviation souterraine Hermann Goering. Le

9 avril 1945, devant l’avancée des troupes alliées, le camp est évacué.

Les prisonniers sont jetés sur les routes dans les terribles marches de la

mort. Léopold réussit à s’évader. Il est libéré par l’armée russe le 23 avril

suivant près de Wittemberg. Il est rapatrié le 24 mai 1945 via Sarrebourg

(Moselle).

Laurine SZYMANSKI.

3e

collège André-Malraux à Baignes

TILLIETTE Étienne

MATRICULE 66243 À SACHSENHAUSEN

Étienne Tilliette, fils de Jules Hilaire et de Blanche Adelaïde Legry, est né le 8 avril 1899

à Calais. Il travaille en tant qu’employé mécanicien. Il est marié à Alexia Gaube et le

couple a un enfant. Étienne et sa famille résident à Gond-Pontouvre. Sur dénonciation,

il est arrêté à son domicile le 12 septembre 1942 par la Gestapo : il est accusé d’activités

résistantes et d’aide à l’évasion. Incarcéré à la prison d’Angoulême, Etienne est ensuite

interné au camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu puis déporté, le 8 mai 1943,

au camp d’Oranienburg-Sachsenhausen. Il devient le matricule 66243. Il y décède le 13

mars 1944.

Chloé BERNARD, Gadir HASSAN,

Kassandra CHAMPALOUX et Zara ABDOULAYE

3e

B, collège Louis Pasteur, Chasseneuil-sur-Bonnieure

VALETTE Alfred Pierre

DÉPORTÉ À LA PRISON DE RHEINBACH

Alfred Pierre Valette est né le 15 septembre 1899 à La Péruse. Il est le fils de Jean Valette

et de Joséphine Lavergne. Il est l’époux de Suzanne Thierry avec qui il s’est marié le 16

avril 1923 à Tours (Indre-et-Loire). Alfred Valette est représentant de commerce et sa

femme est employée de banque. Ils sont les parents de Jean, né en août 1925. Alfred

Valette est entré dans la Résistance le 15 février 1942 et s’occupe du passage de courriers

en zone libre. Il est arrêté et jugé le 15 juillet 1942 par le tribunal militaire allemand de la

FK 588 de Tours. La sentence prononcée est de quatre ans de travaux forcés pour trafic

des lettres visant à nuire à l’ennemi. Arrêté depuis le 15 mai, Alfred Valette est interné à

Tours jusqu’au 27 juillet 1942. Il prend alors un train pour Paris et rejoint la prison de

Fresnes. Le 3 août, il est déporté de la gare de l’Est vers la prison de Karlsruhe puis vers

la forteresse de Rheinbach. Après Rheinbach, il est transféré à Kassel le 5 août 1943 et y

reste jusqu’au 16 septembre, date à laquelle il rejoint la prison de Brandenbourg. Alfred

Valette décède à Brandenbourg le 13 avril 1945 à 11h30.

Ilann BREGEON, Camille BLICQ

4e

B, collège Louis-Pasteur, Chasseneuil-sur-Bonnieure

VALLINA Jean

MATRICULE 65317 À SACHSENHAUSEN

Jean Vallina est né le 10 juillet 1926 à Cognac. Il est le fils de  Marguerite Ernestine

Maurin et Lucio Vallina y Gonzales. Il réside rue de Boutiers, à Cognac. Il est mécanicien

avant d’être déporté. Jean s’engage dans la Résistance avec sa famille. Ils distribuent

des tracts contre l’occupant et transmettent des armes aux Francs-tireurs et partisans.

Jean est arrêté avec ses parents le 28 juillet 1942 à 3 h de matin ; il a 16 ans. Ils ont été

dénoncés par un traître pour crime de résistance (tracts contre l’occupant et transmission

d’armes). À la suite de cette arrestation, Jean n’est pas jugé mais emprisonné. Du 30

juillet au 20 septembre 1942, il est envoyé à Bordeaux, à la caserne Boudet, du 20

septembre 1942 au 15 mars 1943, il est détenu au Fort du Hâ et, enfin, du 15 mars au

28 avril 1943 à Compiègne, dans l’Oise. Il est ensuite déporté le 30 avril 1943 au camp

de concentration de Sachsenhausen où il devient le matricule 65317. Après presque

deux ans d’internement, il est libéré par les Américains le 3 mai 1945 sur les routes

d’Allemagne après l’évacuation du camp. Il est rapatrié le 21 mai 1945 au centre d’accueil

d’Arras en train et il retourne vivre rue du Boutiers à Cognac. Le 14 septembre 1949, il est

homologué soldat 2e classe (grade militaire). Il finit sa vie à Vaux-Sur-Mer (CharenteMaritime) et décède à l’âge de 63 ans le 30 septembre 1993.

Pauline PAULIAC et Charlotte HURVOAS

1re BAC pro CGEA, MFR La Péruse

TOURNADRE Henri

MATRICULE 58447 À SACHSENHAUSEN

Fils de Louis Tournadre et de Françoise Vital, Henri Tournadre est né le 5 octobre 1894

à Sauzé-Vaussais (Deux-Sèvres). Il est bourrelier. Le 10 octobre 1922  à Chef-Boutonne

(Deux-Sèvres), il épouse Marguerite Lachaud, couturière. De cette union naissent trois

enfants. En 1942, il vit avec sa famille au 125 rue de Limoges à Angoulême. Communiste,

il fait de la propagande anti-allemande. Il est engagé dans le comité régional du Parti

communiste. Le 20 septembre 1942, il est arrêté à Angoulême puis remis à la Gestapo

pour détention de tracts anti-allemands. Il est incarcéré à la prison d’Angoulême

jusqu’au 13 janvier 1943 puis est dirigé vers le camp de rassemblement de CompiègneRoyallieu. Le 23 janvier 1943, Henri Tournadre est déporté au camp de SachsenhausenOranienbourg où il est enregistré sous le matricule 58447. Logé au Block 16, il décède le

25 septembre 1943, suite à une infection.

Andréas MARTIAL, Nolann VALLOT

4e

B, collège Louis-Pasteur, Chasseneuil-sur-Bonnieure

TILLARD Paul Henri

MATRICULE 25672 À MAUTHAUSEN

Fils d’Oscar Louis Tillard et de Marie Clémentine Tramier, Paul Henri Tillard est né le

30 septembre 1914 à Soyaux. Il est écrivain et journaliste lorsqu’il se marie. Il habite au

35 rue de Sommerard à Paris 5e. Sous le nom de« Toinon », il s’engage dans la Résistance

le 1er mars 1942. Il est impliqué dans les offensives contre l’ennemi et il est responsable

du matériel des Francs-tireurs et partisans. Le 27 août 1942, il est arrêté par la police

française (brigade spéciale) au square Louvois à Paris. Il est dénoncé par un camarade

arrêté avant lui. Max Lejeune, secrétaire d’État aux Forces Armées, témoigne de son

attitude héroïque face aux interrogatoires : « Sous la torture, a gardé le silence, sauvant ses

camarades ». Paul Tillard est incarcéré sans jugement à la prison de la Santé à partir du 6

septembre 1942. Il est transféré au camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu le

21 octobre 1942 et est déporté le 6 novembre 1942 avec un statut de « NN » vers le camp

de Mauthausen. Le 3 avril 1943, il est enregistré sous le matricule 25672. Il est ensuite

transféré au kommando d’Ebensee le 9 mars 1943 et fait un séjour à l’infirmerie entre

le 13 janvier et le 9 avril 1944. Il est libéré le 6 mai 1945 et rapatrié le 24 mai 1945 par le

centre d’accueil de Sarreguemines en mauvais état de santé.

Noam MICHAUD, Anton BOSTON-ABGRAL

4e

B, collège Louis-Pasteur, Chasseneuil-sur-Bonnieure

P:30

les déportés de la charente - 1942

3 0

ZARZUELA Michel

FUSILLÉ AU CAMP DE SOUGE

Michel Joseph Zarzuela naît le 21 novembre 1917 à Cognac. Il est ouvrier dans

l’aéronautique. Ses parents sont José Zarzuela et Mercédès Rosado Garcia. Michel

Zarzuela est le conjoint d’Yvette Marie Rose Pes. Elle donne naissance à Marguerite le

30 août 1937 et à Michel, le 25 juin 1942.

Michel Zarzuela est militant communiste et résistant comme membre des Francs-tireurs

et partisans. Il a pour rôle la diffusion de tracts anti-allemands et le transport d’explosifs.

Il est arrêté le 23 mai 1942 aux Terres-de-Bordes à Bordeaux par la police française

(brigade Poinsot), suite à une dénonciation car il est membre de la Résistance. Il est

interné au Fort du Hâ le jour même durant quatre mois environ. Il est ensuite incarcéré

à la maison d’arrêt de Bordeaux durant deux jours. Il est transféré au camp de Souge où

il est fusillé comme otage le 21 septembre 1942.

Itia PERRAUDIN, Valentin FRUGIER

1re BAC pro CGEA, MFR La Péruse

VASSEUR Jules

MATRICULE 2577 À LA PRISON DE BERNAU

Jules Vasseur est né le 14 mai 1909 à Houdin (Pas-de -Calais). Fils de Jean-Baptiste et de

Louise Joly, il épouse, le 23 mai 1936 à Choisy-le-Roi (Seine), Félicie Duval. Il est agent

de la Régie Autonome des Transports Parisien RATP et le couple réside à Choisy-le Roi.

Mobilisé à la déclaration de la guerre pour le transport des troupes en autobus RATP, il

est fait prisonnier et il est libéré peu après. En janvier 1941, il est placé en congé spécial

et s’installe à Taponnat (Charente) avec sa famille. En septembre 1941, il rejoint le réseau

Vengeance.

Il est arrêté à La Rochefoucauld le 1er août 1942 par la Feldgendarmerie. Incarcéré à

la prison d’Angoulême, il est jugé par le tribunal militaire allemand et condamné à 3

ans de travaux forcés au motif d’intelligence avec l’ennemi, de trafic d’armes et d’aide

au franchissement de la ligne de démarcation. Transféré au Fort de Villeneuve-SaintGeorges près de Paris en septembre 1942, il est déporté le 22 mai 1943 vers la prison de

Bernau où il est enregistré sous le numéro 2577. Puis il est transféré , le 9 mars 1944, à la

forteresse de Wafingen d’où il est libéré le 25 avril 1945.

Il décède le 15 novembre 1973 à La Nouvelle (Aude).

Léa LABARTHE-PIOL et Clara JOLLY

2nde MRC1, lycée Jean Caillaud à Ruelle-sur-Touvre VALLINA née MAURIN Marguerite Ernestine

MATRICULE 31732 À AUSCHWITZ

Marguerite Vallina, née Maurin, voit le jour le 14 janvier 1906 à Moings (CharenteMaritime). Elle est issue d’une famille de boulangers. Ses parents se nomment Benjamin

Maurin et Lucie Maxillien. Marguerite se marie le 1er septembre 1928 avec Lucien

Vallina, chauffeur poids lourds. De leur union naissent trois enfants, Jean, Lucette et

Serge. Elle s’engage en tant que communiste dès 1940. Durant cette période, elle a créé

de multiples liaisons ; elle a hébergé des clandestins, distribué des armes et des ordres de

missions. Elle est membre des Front national de libération en 1941 et des Francs-tireurs

et partisans en 1942. Suite à ses actes de résistance, elle est arrêtée par la Gestapo de

Bordeaux le 28 juillet 1942 dans la rue de Boutiers à Cognac. Dans un premier temps, la

jeune femme est internée sous le matricule 954 au Fort de Romainville, le 16 octobre 1942.

Dans un second temps, elle est transportée et internée au camp Royallieu à Compiègne

du 23 janvier 1943 au 24 janvier 1943. Puis elle est déportée le 24 janvier 1943 au camp

de concentration et d’extermination d’Auschwitz par le convoi dit des « 31000 » . À son

arrivée, elle reçoit le matricule 31732. Fin février 1943, elle a un problème de gorge, qui

l’empêche de manger et de respirer et qui provoque son décès.

Maxence BILLEAU, Théo TRICARD

1re BAC pro CGEA, MFR La Péruse

VALLINA y GONZALES Lucien

FUSILLÉ AU CAMP DE SOUGE

Lucien Vallina y Gonzales naît le 28 mars 1903 ou le 4 ou 6 mars 1906 à Bolivar (Espagne).

Il est chauffeur de poids lourds et mécanicien. Il est marié à Marguerite Maurin, femme

de ménage. De l’union de Lucien et Marguerite, naissent trois enfants : Jean, né le 10

juillet 1926, Lucette, née le 30 septembre 1928 ou 1929, et Serge, né le 11 décembre

1934 ou 1935. Militant communiste en 1940, ayant participé à la guerre d’Espagne aux

côtés des Républicains, Lucien s’engage dans la Résistance en 1941 au sein du Front

national de libération puis dans les Francs-tireurs et partisans en 1942. Il transporte

des armes, des ordres de missions, participent à de nombreux sabotages, effectue de

multiples liaisons et héberge également des patriotes clandestins. Lucien est arrêté le 28

juillet 1942 sur dénonciation, rue de Boutiers à Cognac. Considéré comme un terroriste

par les occupants, il est interné au Fort de Hâ le 30 juillet 1942 et fusillé comme otage le

21 septembre 1942 au camp de Souge.

Alice CHARRIER, Méline MACHADO

1re BAC pro CGEA, MFR La Péruse

REMERCIEMENTS

• Laurent Thiery, docteur en histoire, membre du conseil scientifique de la Fondation

de la Résistance, qui valide les notices.

• Les enseignants et la direction de la MFR de La Péruse, du lycée Jean-Caillaud et

du collège Norbert-Casteret de Ruelle-sur-Touvre,  du collège Louis-Pasteur et du

lycée P-A Chabanne de Chasseneuil-sur-Bonnieure, du collège André-Malraux de

Baignes-Sainte-Radegonde, du collège Le Petit Mairat de Montembœuf, des écoles

de Torsac et de Bourg-Charente pour leur investissement dans ce projet et dans

bien d’autres concernant la Mémoire et la citoyenneté.

• Philippe Bouty, président du Conseil départemental de la Charente, Isabelle Roy,

directrice du patrimoine historique au conseil départemental de la  Charente,

l’ONAC, la Région Nouvelle-Aquitaine, Xavier Bonnefont pour GrandAngoulême

et Angoulême, Jérôme Sourisseau pour GrandCognac, Benoît Savy pour la CDC

Charente limousine, les municipalités de Terres-de-Haute-Charente, Montrollet,

Chasseneuil-sur-Bonnieure, Bourg-Charente pour leurs soutiens financiers.

• La Charente Libre, le service Patrimoine du Conseil Départemental, les AD 16, les

SHD de Caen et de Vincennes, la Fondation de la Résistance (musée de la résistance

en ligne) pour la diffusion du travail des jeunes.

Merci aux  « Petits chercheurs en Histoire », élèves de CM de l’école de Bourg-Charente

encadrés par leur professeur Sandrine Couprie, de 3ème des collèges de BaignesSainte-Radegonde, de Ruelle-sur-Touvre, de Chasseneuil-sur-Bonnieure guidés par

leurs professeurs Youcef Semane, Valérie Faure, Grégoire Berche, lycéens de 2nde,

1ère et Terminale des lycées Jean Caillaud à Ruelle-sur-Touvre, P-A Chabanne à

Chasseneuil-sur-Bonnieure et de la Maison Familiale Rurale de La Péruse encadrés

par leurs enseignants Christine Jubeau, Sylviane Battais, Annick Tropeau, Karen

Dubois, Hélène Thermidor, Sabrina Ribeiro et Dominique Antoine pour ce travail de

recherche méthodique et les relectures scrupuleuses.

Merci également à Pascal Lévèque, responsable de l’Espace Mémoriel Résistance et

Déportation pour sa disponibilité et nos échanges, à Laurent Marien, IPR d’Histoire

pour avoir soutenu, dès le début ce projet et à Monsieur Claverie, Directeur des

Services Départementaux de l’Education Nationale pour son écoute et son soutien.

Merci à Laurent Thiery, docteur-ès-Histoire spécialiste de la déportation de

répression, membre du Conseil scientifique de la Fondation de la Résistance d’avoir

rejoint la DT 16 pour d’assurer le rôle de conseiller scientifique et d’avoir relu et validé

toutes les notices et les articles de l’année 1942.

Merci à Elisabeth Gressier, secrétaire de la DT 16, à Valérie Faure, Vice-présidente de

la DT 16, à Sabrina Ribeiro, adhérente très active pour leur aide dans la lourde tâche

d’écriture des articles, de relecture des notices.

Merci au Conseil Départemental de la Charente, et notamment à Philippe Bouty,

président, Patrick Mardikian et Isabelle Roy pour l’aide logistique et la mise en ligne

des notices sous l’onglet « Patrimoine » du site du Conseil Départemental.

Merci à l’Office National des anciens Combattants, à la ville d’Angoulême, à

GrandAngoulême, GrandCognac, la Communauté de Communes de Charente

Limousine, à la commune de Terres-de-Haute-Charente pour leur soutien financier

et à celle de Chasseneuil-sur-Bonnieure pour la mise à disposition de salles et de

matériel.

P:31

les déportés de la charente - 1942

3 1

Cette édition évoquera la création du Conseil national de la Résistance,

organisme qui dirigera et coordonnera les différents mouvements de Résistance.

Seront également développés les multiples répressions et les conséquences du Service

du Travail Obligatoire (STO). Le camp de Mittelbau-Dora sera présenté en détails.

Enfin, vous y trouverez la liste exhaustive

des Charentais déportés ou fusillés en 1943.

Fin avril 2024,

retrouvez la quatrième édition

des « Déportés et fusillés de la Charente »

4 E édition

Les déportés

de la Charente

1943

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