Vague de mémoire. Petit tableau d’été.

Paysage tahitien - Paul Gauguin.

Paysage tahitien – Paul Gauguin.


La lourdeur du soleil se posait sur les eaux
de l’étang sillonné par les branches des saules.

L’allée du cimetière serpentait vers le val,
sortant soudain de l’ombre et plongeant dans le blé.

J’écoutais à nouveau le silence des fleurs
et la brise d’été que les branches aspergeaient.
Je ne voyais plus l’heure monter dans les guérets.

C’était l’après-midi dans le souffle qui monte,
chargeant l’air d’un amour insoutenable et dense
où le coeur soudain monte en des prairies cachées.

La douceur, ce jour-là, qui flottait dans les prés
et qui pressait sans fin sur ma poitrine ouverte,
dans la saveur étrange et la moiteur des bêtes
et l’adoucissement des sueurs asséchées,
remonterait un jour où loin de cette époque,
je revivrais ce temps en une émotion forte,
en cette intensité de douceur qui la porte
et dans l’inexplicable oraison d’un sourire:

c’est le nom d’un pays très pur qui va s’ouvrir.

Montréal, 1975


© Copyright 1975, 2009 Hamilton-Lucas Sinclair ( Loup Kibiloki, Jacques Renaud, Le Scribe), cliquer


Beaucoup de poèmes de Jacques Renaud ( Loup Kibiloki )


Loup Kibiloki ( Jacques Renaud )  :    Plusieurs suites poétiques de Loup Kibiloki ( Jacques Renaud )   –   Des poèmes à Shiva –   Des histoires, des comptines, des contes.  En prose ou en versets libres.  Parfois bizarres, parfois pas.   –   Toutes les terrasses du monde s’ouvrent sur l’infini. On va prendre un café ensemble. Poème. « Toujours, tu rencontreras Rimbaud dans les rues vermillonnes et safranées de Marrakech … »


Suites poétiques, Loup Kibiloki ( Jacques Renaud )  :   Les Enchantements de Mémoire  – Sentiers d’Étoiles  –  Rasez les Cités  –  Électrodes  –  Vénus et la Mélancolie  –  Le Cycle du Scorpion  –  Le Cycle du Bélier  –  La Nuit des temps  –  La Stupéfiante Mutation de sa Chrysalide


La Colombe et la Brisure Éternité    —    La Toupie, la Ballerine et le Miel.    —    La Licorne, poème venu d’une blancheur médiévale    —    Toutes les terrasses du monde s’ouvrent sur l’infini. On va prendre un café ensemble.    —     Monologue de l’âme-soeur


Prairie en Fleurs – Pierre Bonnard – années trentes.


 

Pierre Bonnard - Vue de Cannet.

Pierre Bonnard – Vue de Cannet.


 

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6 Responses to Vague de mémoire. Petit tableau d’été.

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  4. Et en passant, il faut aller se promener sur le site étonnant et riche en liens, intelligent et savoureux, de Cochonfucius; allez cliquer et consommez à p’tites ou longues sipées :

    http://lutecium.org/stp/cochonfucius/index.html

    Extrait :
    (sur le site de Cochonfucius, l’extrait qui suit comprend de nombreux liens internes qui ne se sont pas reproduits automatiquement ici en faisant le “copier-coller”) :

    «Cochonfucius (孔八戒) est le fruit de l’union, hélas contraire aux décrets du Ciel, entre le porc bouddhiste (猪八戒) du Voyage en Occident où il accomplit des exploits burlesques, et le sage moraliste (孔子). On le trouvait jadis vers vingt heures à la taverne de Cluny au quartier latin, ou en mille autres lieux. D’un jardin assombri lui parviennent des propos impliquant des renards et des crabes ineffables, ce sont les imprécations d’un moine solitaire.

    «Quant à sa production artistique, après des des commencements scabreux, ou même quelque chose de pire encore, notre héros, tel un diable travesti en ermite, ne s’intéresse plus qu’à des fables instructives, ou à d’autres sujets innocents, comme les langues exotiques, les bracelets magiques, les textes sobieszczanskiens ou encore les pictagores berthelinesques, ou même des histoires de hannetons calligraphes.

    «Il ne sait pas quoi penser de la chanson de la colonie, et encore moins des couplets du gyrovague. Il peut rester soixante trimestres sans trop savoir quoi faire, à part composer des sonnets mélancoliques, s’entretenir avec Yake Lakang et observer des moulins à prière.

    «Parfois il dort en plein jour, et fait d’étranges rêves de renard, parfois il revit son passé lointain ; il essaie d’argumenter avec une grenouille volante, il se perd dans une ville familière, puis joue aux échecs sur un hexagone tricolore.

    «Il apprécie une dose de non-sens joyeux ; il assiste occasionnellement aux réunions du groupe de travail STP à Paris ou à celles de la savante Odile et, quand il n’a vraiment rien d’autre à faire, il écoute les conversations entre Philémon et Anatole, ou se promène dans les jardins de Wexler le bon mentor, ou parmi les habitants de l’Ouest et leurs animaux de compagnie innombrables.

    «Les jours de pluie sont parfois pleins de tels bavardages oiseux, de ceux de Megahal et d’une figure pittoresque dont le nom est Eliza (en hommage à Bernard Shaw), sauf s’il vous plaît mieux de vagabonder en Haute-Garonne dans les villages, ou de rêver parmi les images hétéroclites.»

    Cochonfucius

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  5. Cochonfucius says:

    Beau paysage, beau poème.

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