Shanghaï Belleville


J’ai pris l’avion il y a un peu plus d’une semaine. Je suis rentré chez moi et je suis donc à Tianjin, son air opaque, sa chaleur et sa pluie d’été. Ma chère épouse a eu l’air contente de me revoir, et moi aussi. J’avais passé la dernière journée à Paris chez mes amis Wang, qui vivent dans le 13e arrondissement, là où on voit beaucoup de Chinois.

Il y a une petite Chine en France. N’importe qui peut y aller en touriste, en sortant du métro parisien à « Porte d’Ivry » ou à « Olympiades ». Ou bien à « Belleville ». On peut dîner dans un restaurant « vraiment chinois »,  ou acheter à manger chez Tang Frères ou Paristore. Ou bien on tombe dessus par hasard. Il y a quelques années, un contrôleur qui regardait les voyageurs finir de sortir du TGV en gare de Bordeaux a vu arriver un Chinois très ému qui lui a dit « _ Je ne trouve pas la valise ! ».  « _ Votre valise ? » « _ Oui, celle qui aurait dû être à l’entrée de la troisième voiture.  » Et le Chinois a expliqué : il travaille dans un restaurant chinois. Tous les jours il vient chercher la valise que son confrère de Paris met dans la troisième voiture du TGV, remplie de plats préparés tout frais pour le service du jour, une spécialité. Ca, c’est innocent, juste un petit coin de la réalité : il y a une Chine que personne ne connaît sauf ceux qui l’habitent, une société complète avec des familles et des aventuriers, des prolétaires et des capitalistes, des entreprises, des usines, des hôtels, des magasins, qui ont une vitrine sur la rue, ou pas.

Martial Wang rue du JavelotSept heures du soir. Derrière mon ami Martial Wang, l’entrée de la rue du Javelot, qui traverse sous terre la dalle des Olympiades, le quartier de grandes tours du 13e arrondissement. La première fois que j’ai été Parisien, vers 1982, je m’étais perdu un soir à l’étage intermédiaire de la dalle. J’étais dans une grande salle vide, remplie du bruit de voix féminines, avec une petite porte éclairée à l’autre bout. Ayant passé la porte, j’ai vu une autre grande salle en pleine lumière, et des femmes devant des machines à coudre, noyées dans une mer de tissus et de vêtements, qui parlaient très fort dans le raffut. Quand elles se sont aperçues de mon arrivée, le bruit a brusquement diminué. On ne m’attendait pas. Je suis parti.

Martial Wang joue dans le premier film de cinéma qui se passe dans la petite Chine. La réalisatrice Showchun Lee est Taiwanaise, mariée à un Parisien, et depuis des années elle explore ce pays avec ses documentaires. Cette fois elle a construit une histoire imaginée avec les histoires vraies qu’on lui a racontées. La voiture de la production va passer pour nous transporter sur le tournage de cette nuit; je suis invité grâce à Ghislaine, l’épouse de Martial, que ça réjouit tous les jours depuis douze ans de s’appeler madame Wang, contrairement à l’usage chinois de conserver son nom, parce que les naïfs ne s’attendent pas à voir une madame Wang blonde et rose. Les photos de cet article ont été prises par elle, sauf les images du jour. J’ai pu lire un exemplaire ancien du scénario et je vais essayer d’expliquer ce qui arrive, sans garantie.

Métro Belleville, jourLe métro Belleville, centre du quartier et lieu principal du film. Le nom et l’endroit sont connus dans toute la Chine. Dans le film Shijie (The World en anglais, 2004), qui se passe chez les figurants d’un parc d’attractions de Pékin, avec une Tour Eiffel de 30 mètres et des Pyramides à hauteur d’homme, une des héroïnes contemple la photo de son mari parti à Paris depuis des années, posant devant une bouche du métro Belleville (de style Guimard, qui ne ressemble pas du tout à la vraie). Martial joue le rôle de « l’Homme tombé du ciel » arrivé en France, on n’explique pas comment, pour retrouver sa femme qui a disparu.

Huit heures, près de la loge des comédiens installée dans un centre social de la mairie de Paris. De gauche à droite: Henri (Jacques Boudet, il a joué de Gaulle), le retraité français qui rêvait de se remarier avec une Asiatique et qui  grâce à un site internet vient de rencontrer Anna, venue du Dongbei (le Nord-Est, autrefois la Mandchourie). En attendant de trouver un homme avec carte d’identité française, Anna est prostituée ; Le Croate, le beau garçon en blanc, est Chinois, né en Croatie. Il parle croate et très mal chinois. Son rêve est de se marier avec Meiline (de dos), après l’avoir aidée à rembourser les 20.000 euros de son passage en  France. Il a aussi un petit frère qu’il a conduit à la gare de Lille pour qu’il devienne Français (comment ? En le faisant arrêter par les policiers de la gare, qui trouveront sur lui une lettre en français « J’ai 13 ans; je suis orphelin; mes parents ont disparu en Chine parce qu’ils étaient dissidents; je n’ai plus personne ni en France ni en Chine. » Il ira dans un foyer, sera inscrit au lycée, et un jour naturalisé). De dos au premier plan, « l’Homme tombé du ciel », qui a rencontré le Croate devant le mur où sont les annonces pour du travail. Dans le scénario de départ, c’était un gringalet (alors que le Croate est beau garçon), et le personnage a un peu changé pour s’adapter à l’interprète.

Chantier avec ouvriers chinois

(Photo Ghislaine Wang)  Sur le chantier, les ouvriers chinois sont tous des clandestins. Ils sont plutôt moins bien lotis que les mingong en Chine. L’entrepreneur a traité avec le recruteur (comme en Chine) mais pas de dortoir sur le chantier, et pas de triporteur qui apporte le repas. C’est le début de la pause et ils tiennent des pots en carton de nouilles instantanées (le comble de la misère alimentaire en Chine). La hiérarchie des casques (jaune pour les mingong, bleu pour les ouvriers citadins, rouge pour les chefs) n’est pas respectée, on n’est pas en Chine.

Le chantier en tournage

(Photo Ghislaine Wang) Le chantier en tournage. L’équipe du film porte aussi des casques, et des gilets jaune fluo. Sur l’écran, l’Homme tombé du ciel.

L'homme tombé du ciel et la maquilleuse (Photo Ghislaine Wang) Ce que la caméra voit à ce moment-là. Celle qui porte un casque blanc est l’habilleuse.

Le fantôme de la femme de l'homme tombé du ciel(Photo Ghislaine Wang) L’Homme tombé du ciel pense à sa femme qu’il n’a toujours pas trouvée. Elle lui apparaît sur le chantier. Mauvais signe : quand on est éveillé et en bonne santé, on reste dans son corps et on ne visite pas les autres en rêve.Les Pokemons, petits génies de l'informatique(Photo Ghislaine Wang) Plus tard, l’Homme tombé du ciel montrera la photo de sa femme aux Pokemons, petits génies de l’informatique qui lanceront des recherches sur le web. Et sa femme lui apparaîtra en video sur l’écran de son téléphone portable. Sur l’image, les Pokemons se préparent à une scène dans l’usine en ruines qu’ils squattent avec leurs ordinateurs. Si je ne me trompe pas, celle qui porte des baskets roses est la fille de la réalisatrice. Je l’ai rencontrée le soir sur le tournage. Je trouve qu’elle ressemble à une des belles Asiatiques féroces qui dévorent l’Occidental naïf dans les films. En Chine, est-ce qu’on la prend pour une Chinoise ? « Pas du tout, la preuve: les gens veulent se faire photographier avec moi. »

Le Croate et l'homme tombé du ciel(Photo Ghislaine Wang) Le Croate et l’Homme tombé du ciel ne travaillent plus sur le chantier. Le premier patron de l’Homme tombé du ciel, celui qui a payé son passage en France, a envoyé des hommes de main pour le récupérer. Ca rate. Maintenant ils gagnent de l’argent ensemble, on ne sait pas trop bien comment, mais il y en a assez pour que le Croate porte de grosses enveloppes rouges à Meiline. Elle va pouvoir rembourser son passage et faire autre chose que coudre des robes. Et, peut-être, ils se marieront.

façade du rstaurantRetour à la scène du jour. Nous sommes arrivés. Sur la vitrine du restaurant, le caractère du double bonheur en rouge, il y aura un mariage à l’intérieur (en Chine on ne se marie pas à la mairie, ni au temple; la vraie cérémonie, c’est le banquet au restaurant). Lumière triste et paysage terne; ce n’est pas encore la nuit.

Meiline et le garde du corpsAlice Yin (Meiline) avec celui qui jouera l’agent de sécurité de son mariage. Derrière eux, les plots qui vont servir à baliser la rue, protéger le matériel et guider les passants. Tout le film est tourné sur les lieux mêmes. Il y a eu des scènes autour du métro Belleville, avec la caméra de l’autre côté du boulevard et des assistants qui bloquent la circulation le temps de la prise.

Restaurant, l'équipe du filmNous sommes dans le restaurant, mais pas dans le film. L’équipe finit de dîner, les techniciens qui étaient autour de la table de devant sont déjà dehors.  L’après-midi (le soir dans le film), c’est ici que Henri le retraité a rencontré Anna. La feuille de tournage indique « Accessoires: carte d’identité d’Henri ». Anna du Dongbei a voulu voir s’il est vraiment Français.  La seule Chinoise sur l’image est la réalisatrice (cheveux noirs). Le film est chinois et l’équipe de tournage parisienne.

Décor de rue avec pluieDehors, il fait nuit. Le faiseur de pluie en gilet fluo essaie ses machines.

Moniteur et limousineDe l’autre côté de la rue, la limousine des mariages attend la sortie des mariés. En Chine la mariée arrive en cortège dans une voiture au moins aussi grande. La mode la plus récente à Tianjin: un Hummer (le 4X4 de Schwarzenegger et des Américains en Irak) rallongé. Celle-ci est parisienne et sert beaucoup aussi pour les mariages maghrébins.

La réalisatrice et quelques membres de son équipe. Le meuble bizarre devant eux est la machine à images numériques qui enregistre ce que voient les caméras, avec l’écran du moniteur au-dessus. Il y a une machine du même genre pour le son des micros.

Productrice assiseJuliette la productrice s’est fait avancer une chaise, qu’il faudra évacuer quand la pluie se remettra à tomber. C’est elle qui veille sur l’argent du film. J’ai dîné à ses frais, et aussi Jacques Boudet qui est resté voir la suite après son tournage de l’après-midi, et d’autres encore. Ghislaine, qui accompagne Martial sur le tournage, se plaint de manger trop et trop bien.

Mathilde l’habilleuse est prête à sécher entre les prises ceux que la pluie mouillera.

Les deux gardesTout le monde est sur le plateau pour la scène. Il pleut. Le Croate et l’Homme tombé du ciel arrivent en courant. Ils veulent se mettre à l’abri dans l’entrée du restaurant. Mais il y a un mariage à l’intérieur et les agents de sécurité de la fête les font déguerpir.

Meiline en mariée

Meiline regarde dehors mais ne les voit pas. C’est elle qui se marie, sur le choix de sa tante, avec un homme plus âgé et plus riche que le Croate. Aussi bien, il n’a pas su lui prouver qu’il l’aime vraiment. Elle va sortir sous la pluie et embarquer dans la limousine. L’image vient d’une répétition. Dans le film, la pluie coulera sur la vitrine et on l’épongera entre les prises.

Ce que la caméra voit. Quand le tête de Meiline apparaît, elle cache l’autel du dieu de la richesse dans le vestibule du restaurant.

Scène de pluieCe que la caméra voit : les agents de sécurité vont renvoyer l’Homme tombé du ciel et le Croate sur le trottoir mouillé.

Interprêtes mouillésCe n’est pas dans le film. Martial Wang (l’Homme tombé du ciel) et Anthony Pho (le Croate) après cinq ou six prises sous la pluie. Les vrais clients du restaurant attendent pour sortir que la pluie du faiseur de pluie s’arrête.

Meiline en robe mouillée

Meiline se mouille aussi, mais on sèche ses cheveux et sa robe de mariée pour la prise suivante. Les agents de sécurité ne sont pas mouillés.

Regard de la réalisatrice sur le moniteur La réalisatrice et son équipe regardent ce qui vient d’être tourné. C’est bon, on ne fait pas une prise de plus. Fin de la journée.

Métro Belleville nuitMétro Belleville, nuit. Les acteurs et celles qui s’occupent d’eux retournent à la loge, Boulevard de Belleville.

MassageUne heure du matin, dans la loge. Martial fait un massage à Alice qui a mal partout après sa soirée de tournage. Martial est spécialiste du massage chinois dans le monde réel. Note: le massage chinois n’a rien à voir avec le massage thaïlandais. Le masseur manipule à travers les vêtements et ce n’est pas de la plus grande douceur. Derrière, l’équipe d’habilleuses et de maquilleuses recompte tout ce qu’il faudra pour la journée de demain. Les acteurs tournent, elles sont là tous les jours.

Les trois grands rôles posentMartial, Anthony et Alice posent pour le photographe. Puis Alice redevient Meiline pour dire au Croate qu’elle regrette encore la scène qu’ils n’ont pas tournée. Ils étaient ensemble dans la chambre d’Anna, là où elle reçoit ses clients. Anna a dit qu’elle allait faire un tour, qu’elle leur laissait la chambre. « J’étais d’accord, j’avais envie. Pourquoi tu n’as pas voulu ? » Mais sur le scénario du destin il était écrit : « Tu peux pas passer la nuit avec moi dans une chambre de pute ! » Et la tante de Meiline a triomphé.

Anthony Pho et de l'argent croateLe billet de cent couronnes croates d’Anthony Pho ne joue pas dans le film. Je l’avais retrouvé au fond d’un sac, deux ans après le voyage à Dubrovnik. Derrière lui, les déplianrs du centre social. Anthony n’est jamais allé en Croatie, ni en Chine. Il est né à Paris et son père est Cambodgien (ou Chinois du Cambodge). Ce film met en scène des clandestins chinois qui vivent entre eux, et tous ceux qui font le film ont un pied en France, un pied en Chine, depuis la réalisatrice (mariée en France) jusqu’à la photographe de plateau (Aurélie Chen, mariée à un Chinois comme son nom l’indique) en passant par l’Homme tombé du ciel (Martial Wang, marié à une Picarde), et pour la journée moi (marié en Chine).

Retour au film. Le Croate n’a plus rien à faire en France. Son petit frère est devenu Français et Meiline est mariée à un autre. Il veut aller en Chine. Comment faire ? Il n’est pas Chinois (et il n’y a aucun moyen de devenir Chinois; mieux, si on devient Français, on n’est plus Chinois). Alors il achète un passeport chinois.

Arrestation du CroateCa y est, il a réussi. Les CRS l’ont arrêté. On voit encore la bombe de peinture rouge qui lui a servi pour graffer leur car. Demain il sera présenté au consulat de Chine qui lui délivrera un visa d’entrée au vu de son passeport. Au début du film, l’Homme tombé du ciel avait été refusé par le même consulat (pas de passeport, il ne se rappelle pas son nom) et était resté en France, clandestin non expulsable et non régularisable. Dans la dernière scène du film le Croate sort dans la rue, à Shanghaï. Anna, mariée à son retraité, refuse de faire venir son fils. Tout va mieux en Chine qu’en France pour un jeune.

Retour en Chine, justement. Je suis à Roissy 1, l’aérogare basse de plafond.

aérogare Roissy 1Embarquement sur le vol Air China CA934 vers Beijing et Shanghaï Pudong.

Les passagers s’accumulent dans le tuyau qui mène à l’avion. Il y a un obstacle sur le chemin.

Nous sommes figurants dans un film produit par le Ministère de l’Intérieur. Le monsieur en gilet jaune fluo est de la police de l’air et des frontières. Il scrute les passeports dans l’espoir qu’un des passagers qui quittent la France est en situation irrégulière. Ainsi on pourra l’empêcher de partir et l’expulser plus tard: plus un dans le comptage des reconduites décrétées et exécutées, on en manque pour atteindre l’objectif que le ministre s’est fixé.

Un des héros secondaires du film chinois est un passeur, qui a pu offrir à sa vieille mère une belle propriété en région parisienne, et qui a fait jeter dans la Manche la femme de l’Homme tombé du ciel parce qu’elle n’avait pas payé tout le prix du passage en Grande-Bretagne. Dans la réalité, j’ai un jour transporté une grosse enveloppe de billets de 50 euros, pour payer le passage vers la France du fils d’un Chinois clandestin depuis des années. Le fils est maintenant en France. C’est à se demander si les consulats de France ne feraient pas mieux de vendre les visas au même prix. Ce serait plus simple pour tout le monde.
A voir et à lire sur le film Shanghaï-Belleville: l’article du Monde (cliquer sur la petite image), l’interview de Lee Show-chun sur France3 (Youtube), et un autre reportage sur le film (pas vu, Youtube n’est pas visible en Chine). Sur le site du festival de Cannes, quand c’était un projet. En mars 2011, la recherche des acteurs. Sur Facebook tous les jours.

Si tout va bien, « Shanghaï-Belleville » sortira en France à l’automne 2012, et aussi en Asie, peut-être en Chine continentale si l’image qu’il donne de la nation chinoise est suffisamment positive.

10 commentaires sur “Shanghaï Belleville

  1. Magnifique billet. Cette chronique d’un film de la réalité autour de lui est très intéressante.

    Je suis frappé par la beauté et le charisme doux de l’acteur principal, Martial Wang.

    Pour « l’obstacle dans le tuyau », c’est absolument révulsant, et ne fait que confirmer mon opinion d’il y a déjà presque 10 ans que la politique des quotas n’est qu’une immonde merde putride, aux effets pervers hallucinants.

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  2. Mariée à un marocain (c’est plus proche) je vois quasiment à chaque voyage cet « obstacle dans le tuyau ». Et au retour, un « obstacle à la descente », avec les policiers qui montent souvent dans l’avion pour faire une première revue de passeports…

    Un économiste avait très sérieusement suggéré votre idée de monnayer les visas : il basait son argumentation sur le fait que le plus souvent les immigrés sont des personnes volontaires qui cherchent à faire de leur mieux pour réussir, et qui sont bénéfiques à la communauté à long terme. Monnayer les visas, voire les mettre aux enchères, permettait à la fois de sélectionner les candidats les plus débrouillards économiquement, et de constituer un fonds permettant d’absorber les éventuels problèmes « sécurité sociale etc… »
    J’ai trouvé ce point de vue intéressant.

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  3. Je n’ai pas la compétence pour faire un raisonnement économique sur la vente des visas. Ce que je vois, c’est qu’avec la politique de la France (entrer légalement est horriblement compliqué, rester illégalement est très simple, des lois désordonnées créent des gens qui n’ont pas le droit de rester et qu’il est impossible de renvoyer chez eux), on a en France le pire de tout : beaucoup d’immigrés, qui ne peuvent pas devenir des résidents paisibles parce qu’ils sont clandestins, et des trafiquants qui s’enrichissent et enseignent à tout le monde le mépris de la loi. J’ai l’impression que dans le monde entier, et en Chine aussi, tout le monde sait cela et essaie d’en profiter.

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    1. Je ne suis pas certaine que rester illégalement en France soit si simple que cela. Ce n’est sans doute pas le lieu d’en discuter, après tout on s’éloigne beaucoup du sujet de votre blog, mais en tout cas de ma fenêtre, je ne vois pas la France dans les destinations de choix pour l’immigration illégale, ni pour l’immigration légale, d’ailleurs.

      Ce dernier point me fait rebondir sur une autre question, sur les consulats de France en Chine. Sont ils débordés ? Comment gèrent ils l’administratif ? Avez vous un consulat dans votre ville ?

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      1. Mais non, on ne s’éloigne pas du sujet de cet article. Rester en France illégalement ne peut être fait qu’à l’intérieur d’une communauté (c’est un des sujets du film) ou avec la complicité d’un employeur. Ca complique la vie en tous cas. En Chine c’est à peu près impossible.

        En Chine il y a des consulats de France à Pékin, Shanghai, Canton, Chengdu, Wuhan, et tout récemment à Shenyang. Tianjin dépend de Pékin (1h30 de train+ métro depuis la gare de Tianjin).
        La gestion des dossiers de demande de visa a été confiée à des entreprises privées (réception, rendez-vous etc.) et les consulats affirment que c’est quand même un fonctionnaire français qui prend les décisions.
        Les conjoints de Français et quelques autres ont le privilège d’être reçus directement au consulat.
        A Shanghai les entreprises peuvent se faire agréer par le consulat pour représenter leur personnel.
        Je simplifie, consulter http://www.consulfrance-pekin.org/Demander-un-visa-pour-la-France,15776.html et suivre les liens.

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  4. Donc vous avez six consulats… au Maroc nous en avons autant ! Même si le nombre de résidents français au Maroc est surement beaucoup plus élevé, cela fait quand même étrange eu égard à la taille du pays, et à son importance économique.
    J’ai moins de chance que vous, ici je suis à environ 4 heures de mon consulat, et quand j’habitais en Allemagne, 2 h 30 !

    Je reste très dubitative sur la privatisation du processus de demande de visa. Enfin.. merci pour l’information !

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  5. Bonjour, je me permet de rebondir sur le thème des visas. Les Dossiers de visa sont récupérés par des entreprises privées extérieures au consulat ou à l’ambassade . Leur rôle est de collecter les dossiers et de vérifier s’il ne manque pas de pièce « elementaire ». Vu la demande ( je parle personnellement du consulat de Canton), une équipe consulaire de 12 personnes ne pourrait pas supporter le nombre de demandes faites quotidiennement.

    Ces entreprises sont la pour dégrossir le travail. Ensuite, une équipe « d’agents d’immigrations », ils ont pour rôle d’étudier les dossiers présentés par les demandeurs. Si quelque chose n’est pas clair dans le dossier, l’agent prendra rendez-vous avec le demandeur. L’agent n’émet qu’un avis, la décision n’appartient qu’au vice-consul, voire au consul en personne.

    Ces mêmes agents d’immigration ont aussi parfois la charge d’aller vérifier si des personnes parties en France sont bien rentrées à l’aeroport.

    J’espère que mon petit message aura pu vous aider.

    Je suis français et vis en Chine depuis trois ans. Je viens de déménager il y a 6 mois à hong Kong mais reste quand même la plupart de mon temps en Chine continentale dans la région de Qingdao. Je travaille dans une usine comme manager de production. Cela fait deux ans que je fais ce métier, mon ancien travail était à Canton. Lorsque je l’ai quitté, j’ai postulé pour devenir agent d’immigration. Je n’ai pas été retenu. C’est pour ça que je connais un peu le système des demandes de visa.

    Pour ce qui est du film, je suis qu’il sera très intéressant à regarder. Les chinois immigrés clandestinement ou pas en France, ça a été le milieu dans lequel j’ai évolué pendant une bonne partie de mon adolescence. Le film m’intéresse donc beaucoup. De plus, mon ami Anthony joue dedans.

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  6. Je fais surtout de la cuisine vietnamienne et je cherche de ZAO KAÏ (chou chinois très fin), pouvez-vous m’envoyer une photo svp?

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  7. J’habite dans le Nord, où les légumes sont différents (en ce moment les rivières sont gelées). Et j’ai peur aussi que Zao Kai soit le nom cantonais d’un légume qui en porte un autre dans d’autres régions. Je vais quand même chercher.

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