[BAFFIER (Jean)].

Correspondance de Jean Baffier (1851-1920), sculpteur adressée à Angelo Mariani (1838-1914) et quelques lettres à son fils Jacques Mariani Ensemble de 95 lettres ou carte-lettres (LAS) et 12 cartes écrites autographes (« La Gaule Franche. Pays du Berry. La Mariette » ou « La Gaule Franche. Nivernais Berry. La soupe grasse ». Lettres datées du 8 avril 1892 au 17 décembre 1913. Jean Baffier fut sculpteur et un fervent régionaliste berrichon et nivernais. Il fonda à Paris en 1888 la « Société des Gâs du Berry et aultres lieux du Centre » sise au 6, rue Lebouis (75014) et fut connu pour ses positions anti-dreyfusardes et anti-républicaines. Il est enterré à Sancoins (Cher) où un petit musée lui est consacré. Les Archives départementales du Cher possèdent un fonds Jean Baffier (23 J). Cette correspondance offre à voir la relation entre Jean Baffier et son mécène Angelo Mariani, célèbre pharmacien, bibliophile et philanthrope d'origine corse. Angelo Mariani achète en 1873 sa pharmacie du boulevard Haussmann, s'installe 11 rue Scribe et acquiert des terrains à Neuilly-sur-Seine où il crée son usine, ses laboratoires, ses caves et ses serres. Il fait construire, en 1880, la « villa Andréa » à Saint-Raphaël. Passionné par les études de Paolo Mantegazza sur les effets de la plante de coca et celles d'Albert Niemann qui isole à partir de cette plante la forme cristalline de la cocaïne, Angelo Mariani met au point avec le docteur Pierre Fauvel (un des premiers médecins à utiliser la cocaïne pour ses propriétés anesthésiques), un « vin de coca ». Soucieux d'inventer sa propre spécialité, le jeune homme fait breveter la préparation qu'il baptise « Vin tonique Mariani à la coca du Pérou », bientôt connue sous le nom commercial de « vin Mariani ». En 1885, le pharmacien John Pemberton aux États-Unis, s'inspire du vin Mariani et y ajoute des noix de kola, créant le French Wine Coca, ancêtre du Coca-Cola qu'on connaît aujourd'hui sans alcool et sans cocaïne (depuis 1906). Jean Baffier fait de nombreuses mentions au « vin Mariani » et aux vertus de la « coca ». Il paratge aussi avec son mécène ses projets artistiques mais aussi ses soucis financiers. Mariani lui fournit commandes artistiques et aide financière et des doses de « vin Mariani ».