Oui mais ça, c’était avent (9) : Philippe Druillet

D comme Druillet. La monographie du maître est le beau livre de cette fin d’année 2016. L’ouvrage possède une grâce qui procurera à ses heureux détenteurs un plaisir indicible, tant il rend hommage en même temps qu’il invite au voyage dans l’univers du créateur de Lone Sloane, d’Yragaël ou d’Xcalibur (avec Amélie Aubert et Benjamin Legrand). Le co-fondateur, avec Giraud et Jean-Pierre Dionnet, de Métal hurlant et des Humanoïdes Associés ne peut être réduit par ailleurs à sa seule activité d’illustrateur et de bédéaste de génie : l’œuvre est littéraire (Salammbô d’après Flaubert, Chaos, Nosferatu…), picturale, complète. Philippe Druillet s’est aventuré avec brio du côté de l’opéra-rock, la peinture, la sculpture, l’architecture et l’infographie. Et par la bande, au cinéma. Auteur des affiches de La guerre du feu et Le nom de la rose (Jean-Jacques Annaud), La nuit Bengali (Nicolas Klotz) ou Ville étrangère (Didier Goldschmidt), Druillet est également un story-boarder de génie.

Préfacé par Jacques Glénat, le livre édité par MEL Publisher déborde d’admiration et le portrait réalisé par Benjamin Legrand n’est pas qu’un panégyrique convenu ; le voyage est (photo)graphique, visuel et se fait incursion dans l’intime même du dessinateur : on découvre ses ateliers successifs, ses influences (des classiques – le Quattrocento, Le Gréco, Le Caravage – aux comics – Kirby, Alex Raymond, Foster– en passant par son rapport à l’école franco-belge et les Mangas), ses rencontres et les drames personnels (le décès de son épouse qui a nourri la réalisation de La Nuit).

Benjamin Legrand, Philippe Druillet, 343 p., MEL Publisher, 49 € (version brochée sous étui 150 €)