Les obsèques de M. Paul DESGREES DU LOU - L'ami que nous avions... [Ouest-France - date estimée]

Publié le par Ouest-France

[publié le 17/12/2019]

[article non daté - date estimée - voir aussi cet article]

[retranscription]

 

Les obsèques de M. Paul DESGREES DU LOÛ

 

Une foule très nombreuse a assisté, hier, à Rennes, aux obsèques de M. Paul Desgrées du Loû, dans une atmosphère d’intense tristesse et de profond recueillement.

La levée du corps fut présidée au domicile mortuaire, boulevard de la Duchesse Anne, par Mgr Bonnelière, vicaire général, directeur de l’Enseignement libre.

Pour porter témoignage d’un esprit de traditions, de courage militaire et de foi chrétienne, le cercueil était porté à épaules d’hommes par les fils mêmes et les gendres du défunt, tous officiers ou futurs officiers.

La messe fut célébrée par M. le chanoine Gernigon, curé de Notre-Dame, en présence de son Exc. Mgr Riopel, évêque auxiliaire de Rennes, qui donna l’absoute. Parmi les nombreux membres du clergé, qui avaient pris place dans le choeur, on notait la présence de MM. le chanoine Lamoureux, le chanoine Brillet, le chanoine Trivily, le chanoine de Moustier, le chanoine Paty, vicaire général, supérieur du grand séminaire, le chanoine Falc’hun, professeur à la Faculté de Lettres, le chanoine Michel, supérieur de l’école St-Vincent, le R.P. Denis, supérieur de l’Institution St-Martin, les RR. PP. Chéron, Le Mauff, Legeay, également de St-Martin, M. l’abbé Gouellen, recteur de St-Léry et plusieurs autres prêtres dont nous nous excusons de ne pouvoir citer les noms.

Dans l’assistance, on remarquait, entre autres personnalités, M. Henri Fréville, député-maire de Rennes, MM. les députés Alexis Méhaignerie et François Le Douarec; le général Rives, commandant la Subdivision d’Ille-et-Vilaine; le premier président honoraire Bouriel; les conseillers généraux Tardif et Georges Brandt; le colonel de Marcellus, président du conseil départemental de la Croix-Rouge Française; le colonel de Lambilly; M. Allain, aincien conseiller général du Morbihan; le baron Fabre; le professeur Denis Leroy, doyen de la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Rennes; M. Charles Jacquart; MM. Emile Prost, président du Secours Catholique; Gautier, directeur régional de l’Agence Havas; les chefs de service, les membres du personnel et de nombreux retraités d’Ouest-France; des délégations des conférences de St-Vincent de Paul, du conseil municipal de St-Léry, des groupes importants d’élèves, etc.

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Aux innombrables témoignages de sympathie apportés à Mme Paul Desgrées du Loû, son épouse, à ses enfants et petits-enfants, à ses frère, sœur, beaux-frères et belles-sœurs, M. et Mme François Desgrées du Loû, M. et Mme Paul Hutin, le colonel et Mme Adam, Me Macqueron, l’Amiral et Mme Marcel Adam et à toutes les personnes éprouvées par ce deuil, nous joignons l’expression de nos très sincères condoléances.

 

L’AMI QUE NOUS AVIONS…

 

PAUL DESGREES DU LOU. Le fils d’Emmanuel Desgrées du Loû, le fils du patron! À ce titre, assurément, il jouissait au sein de la rédaction de l’Ouest-Éclair d’un ascendant qui aurait pu nous imposer à son égard une certaine réserve, une déférente contrainte. Eh bien non! Sa personnalité était trop attirante, trop attachante, pour comporter de notre part une telle attitude. Pour nous, les rédacteurs, il était simplement “Paul” l’ami, le camarade et quel ami, quel camarade!

La solitude silencieuse d’un bureau lui était pesante. Il affectionnait l’effervescence des salles de rédaction, animées, parfois bruyantes et il allait de l’une à l’autre en quête de nouvelles. Il aimait passionnément la vie trépidante, mouvementée du journal qui correspondait si bien à l’ardeur de son tempérament. Enjoué, primesautier, il saluait chacun d’un mot à l’emporte-pièce. L’un de nous était-il rebuté par un travail pénible: d’un trait de sa vive intelligence, il le guidait. Aux esprits moroses, il communiquait irrésistiblement sa malicieuse gaieté. Quelle joyeuse défaite nous procurait la présence de Paul aux quelques moments de répit qu’il agrémentait de ses boutades!

D’une extrême sensibilité, il avait le don de traiter les sujets les plus délicats avec un incomparable tact et dans les cas difficiles on savait pouvoir compter sur la finesse de son jugement pour trouver la solution appropriée.

Que dire de sa droiture, de la noblesse de ses sentiments, de la qualité de son cœur? Lorsqu’il se retira, il était naturellement enclin à s’occuper d’œuvres de charité auxquelles il s’est consacré jusqu’à la fin de sa vie.

Cher Paul, l’ombre de la mort n’a pu estomper sur votre visage tout ce qui s’y reflétait: une joie pétillante, un esprit étincelant, la débordante générosité, la charitable familiarité et avec cette transparence, survivent vos vertus dont l’éclat s’avive à la lumière des demeures éternelles.

Henry JAN.

 

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