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Prénoms et mentions au bac, édition 2012

Billet publié le 08/07/2012

Mise à jour
Le “Projet mentions” vous permet d’avoir accès aux statistiques, à la répartition des notes des personnes portant le même prénom que vous, et à une comparaison des résultats du “groupe-prénom” avec la moyenne des candidats.
 

 

Cette année [voir ici pour 2011], plus de 25% des Madeleine, Irene, Come et Ariane qui ont passé le bac ont reçu mention “très bien”. Plus d’une Marie-Anne, d’une Anne-Claire et d’un Gaspard sur cinq ont reçu cette mention. Même mention pour 15% et plus des Violette, Apolline, Iris, Beatrice, Judith, Domitille, Hortense, Fleur, Daphne, Noe, Lara, Henri, Adele, Rose, Augustin, Astrid et Eleonore.
À ces prénoms sont associés relativement peu d’échecs au bac, repérés ici par l’indication “Passe second groupe” (ce qui signifie rattrapage à l’oral, je pense). Seules 3% des Madeleine sont dans ce cas.
À l’opposé de cette dimension de l’espace social : aucun des quelques 125 Youssef et 105 Nabil n’ont obtenu de mention “TB”. Mais plus de 30% d’entre eux sont dans la situation de passer l’oral de rattrapage. Seules une ou deux Sandy, Alison ou Sofiane décrochent la mention TB. 4 Christopher (sur 300) et 5 Mohamed (sur 400). 8 Cassandra et 8 Sabrina sur 470. Plus d’un tiers des 140 Yacine et Linda devront passer les épreuves de rattrapage.

Cliquez pour rendre plus lisible ce graphique

La différence entre la proportion de personnes ayant reçu la mention TB et la proportion de personnes devant passer en second groupe) nous renseigne indirectement sur l’uniformité de la population. Certains prénoms semblent beaucoup plus concentrés sur l’une ou l’autre option. Pour Come, Ariane et Madeleine, la différence est de 20 points ou plus. Pour d’autres prénoms, le contraire se remarque: les Aude et les Hippolyte sont 15% à recevoir la mention TB, ils sont aussi 15% à passer au rattrapage, signalant que ces “Aude” et ces “Hippolyte” ont des origines sociales variées. [Il faudrait calculer un indice de dissimilarité/concentration pour chaque prénom]
 
Note : Pour repérer ces associations entre prénom et mention, j’ai “aspiré” sur un site internet les résultats nominatifs de plus de 340 000 personnes ayant passé le bac en 2012. Cette méthode souffre de certains biais : je pense que certains candidats n’autorisent pas la diffusion de leurs résultats. [mise à jour] Il y a eu, en 2012, plus de 700 000 candidats, dont 220 000 candidats au bac pro (que je n’ai pas étudié). Ce sont donc [corrigé] 480 000 candidats au départ, et mes données portent sur un peu moins de 350 000 personnes ayant eu une moyenne de 8 ou plus ET n’ayant pas refusé que leurs résultats soient diffusés.[fin de la mise à jour]

[yarpp]

97 commentaires

Un commentaire par Chloé (08/07/2012 à 23:00)

Bonjour,

vous écrivez : “Seules une ou deux Sandy, Alison ou Sofiane décrochent la mention TB.”

Je pense que Sofiane est un prénom masculin.

Cordialement

Un commentaire par Uxlco (08/07/2012 à 23:18)

Bonjour,

J’oserais ici un raccourci audacieux. Vous notez que les prénoms ayant une origine anglo-saxonne ont une propension à l’échec scolaire (les Jennifer, Dorian, Cindy, Jordan, Kevin). Nous pourrions dire que ces prénoms sont issus d’une grande majorité des séries et sitcoms américains. Or des docteurs en neuroscience comme Michel Desmurget pointe du doigt la télévision et les médias numériques comme étant un vecteur aggravant de l’échec scolaire. (ici une vidéo du cycle ars industrialis sur l’éducation concernant les conséquences de la surexposition des enfants à la télévision http://www.youtube.com/watch?v=3vlILu2qPvM ) Ces prénoms sont peut être les signes culturels (ou plutôt des signes non culturels) des dangers des médias numériques sur l’apprentissage et la réussite scolaire.

Un commentaire par zouzou (09/07/2012 à 6:19)

Il manque une partie du graphique non ? Du coup, on ne retrouve pas les prénoms cités dans le texte.

Un commentaire par Baptiste Coulmont (09/07/2012 à 7:17)

> Chloé : vous avez tout à fait raison.
> Uxlco : très audacieux…Mais on sait par ailleurs que ces prénoms sont plutôt donnés par des parents ouvriers ou employés, disposant de beaucoup moins de diplômes que les cadres. C’est la relation diplôme des parents / diplôme des enfants que l’on repère ici à partir du prénom.
> Zouzou : oui : pour rendre le graphique un peu lisible, j’ai sélectionné une partie des données seulement.

Un commentaire par HC (09/07/2012 à 9:35)

Bonjour,

Je pense qu’il pourrait être intéressant, pour les plus prénoms les plus donnés, d’analyser l’évolution 2011-2012 de la part de mentions obtenues au bac.

Un commentaire par Cochonfucius (09/07/2012 à 9:49)

Quelques prénoms sont ambivalents, par exemple “Oriane” est à la fois une référence littéraire, et télévisuelle.

Un commentaire par Baptiste Coulmont (09/07/2012 à 10:05)

> HC : oui, je suis d’accord. Encore du travail, donc.

Un commentaire par Hiolaltios (09/07/2012 à 13:18)

Bonjour,

voici ma théorie à moi :

les Madeleine, Irene, Come et Ariane sont plutôt des jeunes gens issues de bonnes familles, avec certains moyens financiers (permettant l’accès aux cours particuliers par exemple) tandis que les Youssef sont plutôt des gens issues de familles qui n’ont pas un rond, qui vivent dans des quartiers pourris et qui doivent se débrouiller comme ils le peuvent.

bref, le prénom n’a rien à voir dans la réussite du bac. Ce n’est qu’une conséquence de l’origine social de l’individu. Il aurait été bien plus pertinent de s’interesser à cela plutôt que de faire une étude buzz bidon

Bonne journée

Un commentaire par Baptiste Coulmont (09/07/2012 à 13:21)

> Hiolaltios : ne vous inquiétez pas, vous écrivez des choses assez proches que celles que j’aurai pu écrire. Sauf que j’y vois plus l’effet du diplôme des parents que celui du revenu. J’avais fait des analyses un peu plus détaillées l’année dernière http://coulmont.com/blog/2011/07/22/le-vortex/
Et il est en effet très probable que le prénom en lui même n’a pas d’influence. Si toutes les Marguerite s’appelaient Prune, elles auraient le même résultat.

Un commentaire par Clement (09/07/2012 à 14:13)

Bonjour,

Je suis assez surpris qu’avec une filiation aussi évidente vous ne présentiez aucun lien vers freakonomics qui a fait le même type d’analyse sur les prénoms aux états unis il y a déjà quelque temps.

C’est toujours intéressant ceci dit, et surtout en sciences sociales de venir recouper ce que d’autres ont établi par ailleurs,

cdt

Un commentaire par Yoann (09/07/2012 à 14:14)

Bonjour,

les résultats de votre étude viennent confirmer et encore approfondir la somme de travail sociologique sur les déterminants sociaux de la réussite scolaire… Il n’est pas terminé, le temps des héritiers !

J’arrive ici par hasard, en ayant cliqué (de colère) sur un lien vers le site atlantico.fr, qui reprend vos conclusions en titrant : “Le prénom de votre enfant détermine sa réussite au bac”. De tels raccourcis, en plus d’être faux, ne servent vraiment pas la science… comme je suis facilement énervé devant de tels “gros titres” qui découlent malheureusement d’une méconnaissance de la notion de corrélation et de la sociologie en général, je tenais à vous tenir au courant de la manière dont votre étude est médiatisée…

Bien cordialement !

Un commentaire par Baptiste Coulmont (09/07/2012 à 14:17)

> Clément : Freakonomics ou Freakonometrics ? Si c’est freakonometrics, ne vous inquiétez pas, Arthur Freakonometrics et moi sommes en contact régulier (à la fois pour du partage de données et du partage de code R). Ceci dit, je ne vois pas à quel billet en particulier vous faites référence. Si c’est Freakonomics, je n’ai pas vu ce billet non plus.

> Yoann : le titre donné par Atlantico est en effet à l’opposé de ce que je cherche à montrer. J’aurai du, encore une fois, préciser que le prénom n’a sans doute, en lui-même, aucun effet direct. Il n’est que le reflet indirect de l’origine sociale des parents. Cela va toujours mieux en le disant.

Un commentaire par Goldmund (09/07/2012 à 14:29)

Intéressant, quoique relevant plutôt de la petite expérience que de l’étude solide.
Ce que vous pourriez faire, c’est de recommencer l’expérience avec les résultats du concours général des lycées (qui paraissent demain) pour voir le résultat, en ne tenant compte que des matières des séries générales sauf les langues, qui fausseraient un peu la chose.
A mon avis les différences seront un peu moins marquées que pour les mentions TB.

D’autre part, est il possible que vous publiiez un tableau pour tous les prénoms avec le nombre de candidats et le pourcentage de mentions et de gens allant au rattrapage ?

Un commentaire par Baptiste Coulmont (09/07/2012 à 14:32)

> goldmund : “petite expérience” ? l’étude porte sur plus de 340 000 individus ! Pour ce qui est du tableau, je pourrai le publier pour les prénoms qui concernent plus de 50 personnes.

Un commentaire par makodo (09/07/2012 à 14:52)

Bonjour, les corrections ne sont-elles pas faites sur des copies anonymes ? Et, du coup la mention donné a partir de la moyenne des notes ?

Un commentaire par Baptiste Coulmont (09/07/2012 à 14:56)

> Makodo : oui, les corrections sont faites sur des copies anonymes, et le prénom n’apparaît pas sur les copies corrigées. Les correcteurs ne corrigent pas en fonction du prénom ! Ce que l’on voit, sur ce graphique, c’est que le prénom est un reflet d’autre chose : des parents qui n’ont pas le même niveau de diplôme ne choisiront pas les mêmes prénoms… et c’est le niveau de diplôme des parents qui a une influence indirecte, mais visible, sur la réussite scolaire des enfants.

Un commentaire par Goldmund (09/07/2012 à 14:56)

Si j’ai bien compris, vous avez récupéré les résultats proposés par le monde ou l’étudiant sur leurs sites web. Ca concerne certes beaucoup de gens, mais ce que j’imagine être une étude solide porterait sur un sujet un peu plus vaste (les rapports entre milieux sociaux et réussite scolaire), sur plusieurs années, avec plusieurs expériences, plus représentatives que celle-ci, portant sur plusieurs aspects, un peu plus poussées.

Un commentaire par Baptiste Coulmont (09/07/2012 à 15:00)

> Goldmund : tout à fait. Et j’ai d’ailleurs publié “Sociologie des prénoms” aux éditions La Découverte (un livre qui est un peu plus long qu’un petit billet de blog)

Un commentaire par Goldmund (09/07/2012 à 15:07)

J’essaierai de me le procurer.
Vous n’avez pas relevé ma proposition pour le concours général :)

Un commentaire par Fran (09/07/2012 à 15:08)

Freakonomics est un livre de Steven Levitt paru en 2006 qui est le livre d’economie le plus lu aux USA (ou en tout cas c’estbla réputation qu’il a). Vous ne connaissez pas?
En tout cas très sympa votre étude, en partant des prénoms on arrive à des conclusions intéressantes.

Un commentaire par Saïd (09/07/2012 à 15:09)

Bonjour
Plutôt intéressant après il est difficile d’en faire une analyse en quelques paragraphes c’est sur.
mais intégré dans une étude plus vaste l’idée est bonne je trouve.

Est-il possible d’obtenir les résultats brut sous forme de tableau ?

Un commentaire par Baptiste Coulmont (09/07/2012 à 15:09)

> Goldmund : en effet. Après avoir comparé les résultats au bac sur plusieurs années (2008, 2011, 2012) il apparaît qu’il faut plus de 50 porteurs du même prénom pour obtenir des données ayant une certaine solidité statistique. Il y a trop peu de lauréats du concours général pour avoir des “groupes-prénoms” de plus de 50 personnes.

> Fran : si, je connais bien le livre, mais freakonomics c’est aussi un site, un blog… et je n’ai pas suivi leurs textes.

> Saïd : revenez dans quelques jours, je posterai les tableaux.

Un commentaire par HC (09/07/2012 à 15:48)

Pour affiner, on pourrait prendre en compte également le type de baccalauréat obtenu : un bac technologique avec mention n’ a pas la même valeur qu’un bac S avec mention.

Un commentaire par kyrilluk (09/07/2012 à 16:09)

Bonjour, ca me fait plaisir de trouver un blog scientifique en France! Je lis regulierement des blogs americains (comme Gene Expression) et je me demandais si de tels blogs existaient aussi en France.
J’ai deux questions: est-ce qu’il existe des etudes francaises sur 1) la correlation entre le QI et les notes au bacs, 2) la correlation entre le QI et le nom recu a sa naissance?
Vous semblez privilegier la these du milieu culturel pour expliquer vos resultats mais j’aimerais savoir si d’autres pistes peuvent etre envisagees.

Un commentaire par Romain (09/07/2012 à 16:13)

Bonjour Baptiste,

Je compatis, à mon avis vous allez devoir réexpliquer 100 fois à tous ceux qui interprêtent mal le graphique pourquoi les prénoms sont déterminés par des facteurs culturels et de CSP… Courage !

Un commentaire par Baptiste Coulmont (09/07/2012 à 16:14)

> Romain : Merci ! mais je suis prof, donc j’ai l’habitude de mille fois recommencer mon ouvrage…

Un commentaire par Goldmund (09/07/2012 à 17:16)

Il faudrait tout de même être simple d’esprit pour croire que c’est le prenom en lui-même qui détermine la réussite au bac. Le titre de l’article dont semble s’indigner un des commentateurs me paraît être juste une accroche tout le monde a compris de quoi il retourne. Mais faire le lien direct prénom-condition sociale-réussite de façon un peu hâtive, ça risque d’arriver souvent.
Un autre élément intéressant est que chez les gens de condition modeste qui réussissent bien (voire très bien), on trouve tout de même pas mal de prénoms normaux voire soutenus. Sans vouloir aller trop vite, on pourrait interpréter ça comme un intérêt des parents plus vif que la moyenne de leur classe sociale. Par exemple, pour caricaturer, on imagine bien des parents appelant leur fils Dylan comme des gens pas très concernés par la réussite scolaire de leur fils.

Un commentaire par Jean Pierre (09/07/2012 à 17:33)

Petite question :

Le fait qu’un prénom est plus utilisé qu’un autre ne favorise-t-il pas un effet de “dispersion” dans les statistiques ? Si il y a plus de Camille, il y a donc plus de chance d’avoir des bons élèves et des mauvais élèves, alors que pour Hortense, le fait que la balance penche d’un côté ou de l’autre ne dépend pas de grand chose.

C’est la tendance pyramidale du graphique qui m’a fait songer à ça.

Un commentaire par jef (09/07/2012 à 18:12)

Bonjour, moi ça ne m’étonne pas tant que ça. En tous cas beau travail même si je n’arrive pas à trouver mon prénom, certains sont illisibles.

Un commentaire par Philippe (09/07/2012 à 18:23)

Bonsoir 
Je ne vois pas pourquoi porter un nom n’aurait pas une influence sur la personne qui le porte ? 
Se faire appeler Hyppolyte tous les jours par des camarades de classe un tantinet moqueur (voire cruel) a forcément un impact psychologique sur l’enfant et donc à terme sur son développement. 
Même s’il y a probablement un lien entre la CSP de la personne et le prénom qu’elle va choisir pour son enfant et donc par déduction ses résultats scolaires. 
Mais il y a aussi des études qui ont démontré que l’origine sociale ou même la couleur de peau avait une influence sur la notation des professeurs et même sur les propositions d’orientation vers la filière professionnelle ou généraliste. 
Nos préjugés ont la vie dure ;o) 
A suivre donc mais en tout cas Chapeau ! pour le boulot… 

Un commentaire par Baptiste Coulmont (09/07/2012 à 19:00)

Difficile de répondre en détail à tous :
> Jean-Pierre : on voit en effet que — Kevin mis à part — les prénoms très répandus ont une proportion “moyenne” de mentions TB, entre 6 et 7%. Un travail plus précis sur la concentration/dispersion s’impose.

Un commentaire par Arthur (09/07/2012 à 19:32)

Bonsoir,

Je trouve ce que vous avez fait très intéressant puisque vous réussissez à rendre un constat basé uniquement sur des chiffres sans faire de raccourcis faciles reliant prénom et origine.
Je voulais savoir, avez-vous fait de même pour l’an dernier ?
Je serais curieux de voir ce que les autres “Arthur” ont obtenu lors de mon passage du baccalauréat.
Bonne soirée

Un commentaire par Baptiste Coulmont (09/07/2012 à 19:38)

> Arthur : oui, j’avais aussi fait la même chose l’année dernière http://coulmont.com/blog/2011/07/18/prenoms-et-mentions-au-bac/

Un commentaire par maps (09/07/2012 à 19:56)

Très interessante et raffraichissante votre étude. Vous n’avez rien sur “Amandine” qui est le prénom de ma fille ?

Un commentaire par Baptiste Coulmont (09/07/2012 à 20:11)

Je trouve environ 1500 Amandine en 2012. 4,5% d’entre elles ont obtenu une mention TB.

Un commentaire par Linda (09/07/2012 à 20:13)

Je m’appelle Linda et j’ai bac avec mention Bien il m’a manqué 1.25 point pour avoir TB donc hein ne faisons pas de généralité

Un commentaire par Baptiste Coulmont (09/07/2012 à 20:26)

> Linda : comme je dispose de plus de 340 000 résultats, il est possible de faire des généralités. Votre expérience personnelle — félicitations! — ne contredit en rien le fait que sur 140 Linda ayant vu leurs résultats au bac publiés, 3 ont eu mention TB, 8 mention B (vous êtes dedans) et 47 devront passer les oraux de rattrapage.

Un commentaire par Clement (09/07/2012 à 20:44)

Bonjour,

je confirme la note de Fran (09/07/2012 à 15:08), c’est bien freakonomics de Steven D. Lewitt et Stephen J. Dubner qui en 2003 quand même on publié un livre grand public dont le chapitre 6 notamment traite du cycle de vie d’un prénom et de la réussite scolaire des enfants en s’appuyant sur 10 ans et plusieurs millions d’entrées. Tout Newton a son Leibniz dirons nous… très surpris en tout cas au vu de la similarité des thèses que personne ne vous en ai jamais parlé

cdt

Un commentaire par Baptiste Coulmont (09/07/2012 à 20:53)

Je connais bien ce livre. Je donne même le chapitre à lire à mes étudiants de licence. Mais ce chapitre ne parle pas de la réussite scolaire des enfants, il reprend surtout les analyses de Lieberson (et de l’auteur, associé à Fryer) sur le lien entre prénom et origine sociale. [Je cite d’ailleurs, dans “Sociologie des prénoms“, l’article de Fryer & Levitt de 2004]

Un commentaire par Clémentine (09/07/2012 à 21:03)

Merci, c’est fascinant. Et très intéressant de voir que le prénom de ma soeur est juste au-dessus du mien en termes de nombre de candidates, et exactement le même nombre de mentions TB. Clairement nos parents ont des choix cohérents vis-à-vis de leur milieu…

Un commentaire par Côme (09/07/2012 à 21:04)

Juste une précision, Côme ça s’écrit avec un ^. Je me demande combien il y en avait à mon époque, mais je devais faire partie des 3/4 restants… Etude intéressante néanmoins :)

Un commentaire par Baptiste Coulmont (09/07/2012 à 21:06)

> Côme : vous avez raison. Simplement les résultats sont publiés sans les accents (c’est Come et Beatrice) et je n’ai pas rectifié.

Un commentaire par Mahaut (09/07/2012 à 21:35)

En somme vous ne faite que confirmer l’idée de reproduction sociale de Bourdieu.
Vous sous-entendez (a juste titre) que le choix du prénom de l’enfant est influencé par le niveau d’éducation des parents. Niveau d’éducation et salaires étant logiquement généralement liés, les enfants de familles aisées/ éduquées va bénéficier de discussions intellectuels, loisirs culturels etc. qui vont faciliter leur réussite scolaire, alors que l’enfant d’ouvrier, regardera la télé avec ses parents (c’est d’ailleurs pour cela qu’il a un prénom anglo-saxons), et vue le niveau intellectuel moyen des émissions de télé, ça ne les aide en rien.
Comme vous l’avez déjà dit plus haut, le prénom en lui même n’y est pour rien, il n’est qu’un indicateur de niveau social qui permet de confirmer l’idée de Bourdieu.

Un commentaire par Pass (09/07/2012 à 22:01)

Bonsoir,
Les interprétations qui peuvent directement découler du titre de cette étude ou de la promo qui en est faite (“Le prénom de votre enfant détermine sa réussite au bac”) peuvent en choquer plus d’un qui auraient mal interprétés votre “étude statistique”.
Je souhaiterais seulement faire deux commentaires :
Je rejoins Jean-Pierre (17:33), statistiquement, on augmente les chances de trouver les prénoms dans le prisme choisis en fonction de leur distribution. Il manquerait un élément de pondération qui n’enlève rien à la constatation.
Et, bravo en tout cas de prendre le temps d’expliquer même 1000 fois que ce sont des “données statistiques” donc des constatation qu’on es libre d’extrapoler, et non une interprétation légère, un raccourci prénom = tx de réussite.

Un commentaire par Axonn (09/07/2012 à 22:28)

Bonsoir,

franchement, l’idée est excellente, mais je trouve qu’il serait plus simple de nous donner aussi les résultats sous forme de tableau, et pas seulement votre graphique. Voir nous laisser un peu jouer avec vos fichiers de calculs.

À mon avis, pour donner une tendance indiscutable et confirmer les explications intuitives, il faudrait attribuer à chaque prénom des notes : consonance étrangère, consonance cultivée, etc. Puis la corrélation crèvera les yeux.

Bon, une de mes cousines n’a plus aucune excuse si elle manque la TB.

Un commentaire par maps (09/07/2012 à 22:38)

Merci pour Amandine, je ne l’avais pas repéré sur votre graphe, mais je la cherchais plus à droite.

C’est amusant mais on devine une superbe gaussienne sur votre courbe avec les Nabil/Youssef Orthense à 2,6 le sigma.

Ca serait interessant de cumuler le nombre d’éléves par tranche de % de réussite pour la tracer.

Au delà de l’hypothèse de l’avantage prodiguée par la richesse, quid de l’hypothèse que les chiens ne font pas des chats et que l’hérédité explique une partie de la distribution ?

Un commentaire par Hamid (10/07/2012 à 0:43)

Bonsoir,

Je m’appelle Hamid et je rentre parfaitement dans vos statistiques puisque titulaire d’un BAC Scientifique au rattrapage.
Seulement je suis aujourd’hui médecin spécialiste.

Pensez-vous que les résultats au BAC, que l’on passe autour de ses 18 ans, période à laquelle on est encore fort ancré dans son milieu socio-culturel d’origine (ne serait-ce que du fait d’habiter encore chez ses parents pour l’immense majorité des lycéens) reflète une tendance sur la longue durée ?

Pour faire plus court, existe-t-il dans la littérature scientifique des études comparatives sur l’éventuel processus de résilience d’un Côme et d’un Youssef, qui auraient tout deux passé les rattrapages ?

Votre graphique (cf supra) reste-t-il figé jusqu’à la retraite ?

Merci

PS : je lis actuellement “Sociologie des prénoms”, que je me suis empressé d’acheter après votre passage sur France Culture.
Passionnant.

Un commentaire par ThibaudI (10/07/2012 à 7:50)

Monsieur Coulmont,

Votre travail est très intéressant, mais je suis comme effaré pour vous quand je vois la “promotion” de votre études dans les médias se vouant à l’exacerbération des penchants narcissiques. Voir votre enquête se transformer peu à peu en exercice de numérologie sous le feu de mères en quête de gloire pour leurs futurs chérubins fait froid dans le dos et vaudrait bien une autre analyse sociologique !
Mais, avec un peu de chance, votre “Sociologie des prénoms” va devenir un best-seller, vous pourrez alors observer, privilège des privilèges, l’impact de vos travaux sur l’état-civil (“Hortense” et “Eleonore” vont cartonner l’an prochain – plus dans les mêmes milieux bien sûr, puisque vous avez vendu la mèche).

Un commentaire par Lune (10/07/2012 à 10:39)

Bonjour,

Comme dit sur twitter, j’aimerai savoir si le profil des résultats aspirés correspond au profil des lycéens qui ont passé le bac, notamment en terme de % de réussite au bac (79,3% sur l’ensemble des candidats au bac général) et de % de mentions, éventuellement ventilé par série si vous avez la donnée. Bref, je trouverais ça intéressant de savoir si ceux qui refusent de rendre leur résultat public ont un profil différent des autres candidats.

Sinon, commentaire général sur votre article, je trouve qu’il manque des éléments de méthodologie, comme vous avez pu en faire dans de précédents articles. Cela dit, j’ai trouvé la méthode d’aspiration sur l’article de 2011, c’est déjà super, mais étant débutante sur R, je suis curieuse de connaître la méthode utilisée.

Le reste est très bien, je déplore l’utilisation faite par certains journalistes, mais bon…

Un commentaire par lucas (10/07/2012 à 12:07)

Bonjour mon neveu !

Ici ” tonton ” du 84 – ex 31, ex 09, ex 27, ex 02, , ex Angleterre, ex Belgique, ex 59, la sociologie des déplacements selon la région d’origine, c’est pas mal aussi ! j’imagine que tu as tenu compte du % de chaque prénom // nombre total d’individus ? En ce qui me concerne, le prénom Lucas est très rare pour ma génération, donc à partir de quel % du total considères tu qu’un résultat est significatif ? ne devrais – tu pas étudier aussi les décennies précedentes ou les prénoms en France était stables et aussi pour les comparer à tes enquêtes actuelles ? Je n’ai pas lu ton livre car tu as oublié de me l’envoyer ! lol !
On est d’accord que corrélation n’ = pas influence, mais bravo pour avoir ” pondu ” cela qui t’as demandé un gros travail, même si l’informatique aide en ce domaine. J’imagine qu’il existe une/des études concernant laprofession et le nom, y en a t’il une concernant prénoms et professions ? ( autant c’est dans ton livre !?)
ici ,il fait cho, les draps sont au congélo !
salutations filiales,
Lucas.

Un commentaire par Denys (10/07/2012 à 18:43)

Et voilà que même l’AFP entre en jeu : http://www.france24.com/fr/20120710-prenoms-reussissent-bac
De quoi faire exploser les compteurs des affaires Olesniak et Dunezat.

Un commentaire par johanna (10/07/2012 à 19:43)

Le prénom est un indicateur parmi tant d’autre (catégorie socio pro- capital culturel- origine) pour mettre en lumière des tendances.
Uxlco: le fait de porter un prénom de sitcom n’est pas un vecteur d’échec en soit. Votre raccourci mets l’accent sur le fait de regarder la TV dans ce cas oui. Maintenant le choix du prénom pour un enfant va être déterminé en fonction de plusieurs autres indicateurs et en fonction d’eux, les parents se dirigeront vers des prénoms spécifiques.
Et enfin THibaudi voit une “promotion” de cette étude. Et bien pour une fois que des études sociologiques sont lues par un large public et permets à des chercheurs de qualités une reconnaissance pourquoi pas. Le monde de la recherche ne devrait pas être un cercle fermé.

Un commentaire par Lune (10/07/2012 à 21:04)

Mea culpa, j’avais lu trop vite, on ne peut pas connaître les profils car il manque ceux qui n’ont pas eu 8 de moyenne.

Vincent Glad a parlé de votre étude dans Le grand journal sur Canal +, le succès continue…

Un commentaire par DM (10/07/2012 à 21:29)

@Hiolaltios: Je crains que vous n’enfonciez des portes ouvertes.

Les données sur les prénoms sont immédiatement disponibles, tandis qu’il n’est absolument pas évident que des données comme les CSP, le revenus des parents ou leur niveau d’étude soient collectées, soient disponibles et encore moins le soient aussi rapidement.

Baptiste : il me semble que les universités collectent la « profession du chef de famille » (même si cette notion juridique de chef de famille a disparu dans les années 60..), sais-tu où l’on peut se procurer les statistiques ?

Un commentaire par coco (10/07/2012 à 22:29)

M. Coulmont bonsoir ,
un petit passage , juste pour mettre en avant un “Youssef” bachelier de cette année avec mention TB , dont nous sommes tous fiers dans la famille.
Pour être plus précise, celui ci rentre tout à fait dans le moule de la pseudo “non réussite ” prescripte dans les règles sociales , ce dernier n est pas né en France , vit en banlieue mod este, est en zep , à une grande fratrie et des parents ouvriers !

J avais grand besoin de vous L écrire car de nombreux articles aujourd’hui , qui en masse on eu tendance à rabaisser ces jeunes qui redonnent l espoir et pourraient servir d exemple!

Un commentaire par Thomas (11/07/2012 à 3:01)

Et sexuellement parlant ça donne quoi ? (oups je lis trop éconoclaste moi..) Je voulais dire “observe-t-on des corrélations entre le genre (“gender”) du prénom et le résultat au bac ” ?
A vu de nez, les très bons résultats semblent féminin.

Un commentaire par Baptiste Coulmont (11/07/2012 à 8:34)

> DM : je ne sais pas où trouver les stats par profession des parents pour les étudiants à l’université. Mais ça existe, quelque part, sur le site du ministère (à un niveau agrégé, pas au niveau des individus)

> Coco : merci beaucoup de votre commentaire !

> Thomas : Grosse variations entre garçons et filles. On le sait bien depuis “Allez les filles !” de Baudelot et Establet : les filles réussissent mieux scolairement que les garçons. Et prendre comme indicateur la mention TB ne fait que renforcer les différences.

> aux différentes personnes qui n’ont pas vu leur commentaire publié : je modère très fortement ce qui est publié sur mon blog.

Un commentaire par Delahaye (11/07/2012 à 10:22)

Je ne sais pas si la crypto-toponymie vous intéresse, mais en 1991, dans une promotion de 71 élèves ingénieurs des Mines à St Etienne, nous étions 9 Laurent. Cela a du chuter depuis, je pense…
Et 6 filles !

Un commentaire par CR (11/07/2012 à 10:31)

Bonjour,
Comment avez-vous fait en pratique pour télécharger les résultats du bac (notamment, quelle source)?
Cordialement

Un commentaire par Priscillia... (11/07/2012 à 12:10)

Bonjour, je remarque sur votre graphique que les Priscillia sont vraiment en bas de l’échelle cette année j aurais aimé savoir le pourcentage de mention de ce prénom l’année dernière, puisque je m’appelle Priscillia et j’ai eu mention Bien au bac l’an dernier. Sinon, c’est une étude intéressante. Merci, cordialement.

Un commentaire par L.A. (11/07/2012 à 12:28)

Bonjour,
Monsieur Coulmont, vous ajoutez sans cesse que le prénom n’a -en lui-même- que peu d’importance au final, dans cette étude, et que c’est l’origine sociale de l’enfant qui serait plutôt déterminante.
Je me dois d’apporter un peu d’eau à votre vin.
(J’espère de tout coeur que ce que je vais dire n’aura pas été dit dans les commentaires précédents, je suis un peu flemmard de nature, et je n’ai donc lu qu’une vingtaine d’entre eux).

Il est évident que les choix de prénoms se font sur des critères sociaux. Cependant, les critères sociaux sont à décortiquer ici. On peut parler de réussite sociale d’une part (travail, études, cercle social), mais également d’origines ethniques. Trop souvent, les gens font l’amalgame et tendent à définir une origine ethnique comme socialement fixe.
Il n’est pas improbable de trouver des Youssef dans une bourgeoisie d’origine maghrebine par exemple. C’est en ce sens que cette étude trouve un second souffle.

Je reste persuadé que le prénom d’un enfant a un impact incroyable sur sa personnalité, et donc implicitement sur ses choix, son cercle social, et son évolution. Voyez-vous, le prénom est le premier mot que l’on vous apprend à écrire à l’école. Il sert aux autres afin de vous identifier, communiquer avec vous. Il est donc normal qu’il soit prédominant pendant nos premières années. Le prénom en lui-même n’est pas la cause d’évolutions différentes, mais bien la perception que les autres en ont. Perception souvent nimbée de stéréotypes et d’idées préconçues.
Je m’explique. Lorsque je vous prononce le prénom “Jean-Charles” et le prénom “Kevin”, vous ne visualisez instinctivement pas le même type de personne. Le même raisonnement s’applique lorsque vous croisez réellement cet individu. Même si vous en observez la partie physique, votre perception de sa personnalité sera guidée par ces stéréotypes.

De cette façon, tous les échanges, les rencontres, sont conditionnées dans une certaine mesure par le prénom. Bien entendu cela dépend du milieu, encore une fois, et non de l’origine sociale. Un “Jean-Charles” aura tout autant de mal à s’intégrer dans un milieu qui n’est pas le sien, tout comme “Kevin”.
Les échanges étant à mon sens une base indissociable de l’apprentissage, on peut comprendre que l’apprentissage soit donc conditionné dans une certaine mesure également.

Je tiens à vous rappeler que tout ceci est bien entendu un avis personnel, je pense sincèrement que l’impact est réel, même si faible. La personnalité de l’individu est en partie forgée par son prénom (de même que son nom de famille bien entendu). Il est impossible d’en faire abstraction, car même le fait d’en faire abstraction est en soi une réaction particulière provoquant une évolution particulière.

Votre étude trouve donc à mon sens, un intérêt particulier si on s’attache avec plus de rigueur aux backgrounds sociaux, mais constitue déjà en l’état une pièce intéressante et révélatrice. N’en déplaise à ceux qui contestent et critiquent sans prendre le temps d’y réfléchir.

L.A.

Un commentaire par Jean-Paul LS (11/07/2012 à 14:07)

Cher collègue,

Votre étude est fort instructive et permet sans avoir l’air d’y toucher de passionnantes extrapolations, non seulement sociologiques, mais aussi en matière d’histoire et de géographie humaine. Espérons que le «Ministère» n’en prenne pas trop ombrage ou, pire encore, n’essaie d’accentuer une pression, déjà très forte, pour abaisser «au cas par cas» le niveau des mentions à celui des Cindy et des Youssef…

A ce titre, deux réflexions à propos desquelles je souhaiterais connaître votre opinion :
1) Par expérience, je constate que ce sont paradoxalement les meilleurs élèves qui n’autorisent pas la publication de leurs résultats ; un sondage à partir d’un panel d’affichages réels à des fins de pondération vous semble-t-il possible malgré la multitude des prénoms reportés ?
2) Est-ce que, par déduction, vous n’envisageriez pas de conforter votre analyse en restreignant les occurrences à, par ex., une trentaine de prénoms, quinze dans le haut du graphique et quinze autres dans le bas ?

Une dernière remarque qui sort stricto sensu de l’objet de votre étude, mais qui pourrait l’éclairer de façon liminaire. A savoir, tous les jurys de bac. connaissent l’attention qu’ils doivent prêter au parcours personnel du candidat, à son origine sociale ou diverse (sic) dans le cadre de l’égalité des chances qui devient peu à peu celui de la discrimination positive, ce qui a pour effet de tronquer les résultats : à niveau égal, il sera beaucoup plus difficile objectivement d’obtenir une mention TB, par ex., pour un lycéen de Henri IV (Académie de Paris) que pour un élève de lycée ZEP en Seine Saint-Denis. Mais nous nous frottons avec ce constat à une orientation politique, au sens large, qui modifie en profondeur la réalité culturelle de notre pays. Votre étude passionne, car, c’est en creux (et en biais), ce qu’elle révèle…

Merci pour votre réponse, cordialement
Jean-Paul LS

Un commentaire par Didier (11/07/2012 à 14:40)

Existe-t-il des prénoms bipolaires, avec beaucoup de mentions TB et de repêchés ?

Un commentaire par Marino (11/07/2012 à 16:20)

L,’observatoire Régional des Études Supérieures (ORES) du PRES Université Lille Nord de France a publié en mai 2007 une étude analysant l,orientation et le parcours en n+1 des bacheliers 2004 selon qu’ils portent un prenom arabe ou musulman ou non. Le rôle du prénom est comparé à celui d’autres variables comme la sèrie de bac, l,origine sociale, le sexe et la filière d’orientation dans l’enseignement sup du Nord – Pas de Calais. L’étude a été réalisée à partir du fichier exhaustif des bacheliers de l’académie inscrits dans les établissements d’ens sup de la région, avec l’accord de la CNIL. Elle permet de dénouer, dans le jeu des discriminations, ce qui relève du social et ce qui relève de l’ethnique. La principale conclusion est que, si le prénom joue bien un rôle, son effet est cumulatif à celui des autres variables, en particulier la serie de bac. En gros, plus on est défavorisé scolairement et socialement et plus le fait de porter un prénom arabe ou musulman est discriminant pour la poursuite d’etudes dans l’ens sup.

A télécharger sur le site du PRES-ULNF , rubrique ORES, Publications (archives)

Un commentaire par Jean-Frank (11/07/2012 à 16:39)

Un commentaire par Régis C (11/07/2012 à 16:44)

Bonjour Baptiste,

C’est une belle illustration de ce que peut représenter, en statistique, un facteur de confusion.
Justement, ne pourrait-on faire la même étude en la limitant aux jeunes nés en France? Cela pourrait éviter un biais lié à la pratique et la compréhension de la langue française.

Un commentaire par JONAS (11/07/2012 à 16:57)

Bonjour,

Peut-être faudrait-il, à partir de ces données, estimer la probabilité de réussite au bac en fonction du prénom. Cela influencera peut-être les statistiques et créerait des effets de mode, mais malheureusement pas pas l’avenir des bambins…
J’appellerai mon fils Albert, pour qu’il soit un brillant physicien…La voilà la solution!!!

Un commentaire par TOFOU (11/07/2012 à 19:37)

un détail du début : pourquoi 700 000 – 220 000 = 580 000 ?

Un commentaire par LS (11/07/2012 à 20:13)

je pense qu’il serait plus judicieux de faire une analyse sur les résultats du brevet plutôt que ceux du bac… en effet, les résultats seraient surement plus marquants dans le sens où beaucoup de jeunes issus des quartiers quitte l’école après le brevet, font un cap ou font des formations courtes excluant l’étape du Bac, d’autant plus que votre analyse se porte sur le bac général qui exclue donc les filières professionnelles dans lesquelles il y a une minorité d’enfant de cadre. Le bac est tout simplement déjà une sélection en soi. Alors l’année prochaine, le brevet?

Un commentaire par Fabien (11/07/2012 à 23:10)

Bonjour Mr Coulmont,
Merci pour votre étude !
Le fait que très peu de nom à consonnance arabe ne décroche de mention très bien renforce les sonnettes d’alarmes que le corps enseignant et les sociologues ne cessent de tirer !
Avez-vous fait le même type d’analyse de correspondance sur les noms de famille? Je serais curieux de voir ce que cela donne… Les données devrait être plus agrégées mais il devrait y avoir des choses intéressantes dans les extrêmes…
Bien à vous,

Un commentaire par Antoine (11/07/2012 à 23:21)

Bonsoir,

700 000 – 220 000 = 480 000, pas 580 000 :-)

Un commentaire par Benjamin (12/07/2012 à 0:21)

Cher Baptiste,
Ce qui m’intéresserait beaucoup, ce serait de savoir si la valeur prédictive des prénoms, autrement dit la corrélation entre prénom et réussite, est ou n’est pas entièrement réductible à deux autres corrélations, à savoir la corrélation entre prénom et origine sociale, et celle entre origine sociale et réussite scolaire. Le modèle le plus simple, celui que tu sembles envisager, dit la chose suivante : il y a d’une part une influence de l’origine sociale sur le choix du prénom, d’autre part une influence de l’orgine sociale sur la réussite scolaire. Et donc la corrélation entre prénom et réussite scolaire tient simplement au fait que ces deux facteurs dépendent (pour partie) *causalement* de l’origine sociale, bien qu’aucun n’agisse directement sur l’autre. Une autre hypothèse, bien sûr, serait que le fait de s’appeler Kevin *cause* l’échec scolaire, ce qui semble absurde. Mais à y réfléchir, il n’est pas totalement absurde d’imaginer que s’appeler Kevin ou Youssef puisse avoir un rôle en soi, c’est-à-dire s’ajoutant au facteur de l’origine sociale, par exemple parce que les personnes portant ces noms sont perçues d’une certaine manière par les professeurs, ce qui pourrait produire une sorte d’effet de destin, ou d’autres choses du même genre. Pour le savoir, je suppose que l’on pourrait faire une analyse par régression statistique où l’on inclurait *à la fois* le facteur “origine sociale” et le facteur “prénom”, de manière à voir si la présence du facteur “prénom” améliore la valeur prédictive du modèle. Par ailleurs, on peut aussi imaginer que le choix du prénom soit un indice de propriétés sociales et culturelles très fines qui ne sont pas saisies par la simple CSP, avec pour résultat que, même à CSP égale, les Linda réussissent moins bien que les Madeleine. Là encore, le prénom aurait par lui-même une valeur prédictive en partie indépendante de la CSP. Pour simplifier : imaginons qu’on puisse parler du “vrai” facteur social explicatif de la réussite scolaire. Ce facteur n’est ni équivalent à la CSP ni au prénom, mais est reflété par chacun d’entre eux, et de manière un peu différente par chacun d’entre eux. En ce cas, la corrélation prénom-réussite scolaire ne devrait pas être réductible à la corrélation CSP-réussite scolaire. Je pense qu’il y a des techniques statistiques pour répondre précisément à ce genre de question.
En tout cas, comme tu le vois, tout cela me donne à penser !

Un commentaire par hoka (12/07/2012 à 1:55)

Selon les etudes PISA il y a de nombreux pays ou le déterminisme social est “corrigé” plus ou moins fortement par le systeme scolaire (la France etant plutot mauvaise en la matiere..). Il serait interressant de pouvoir comparer le meme type d’étude sur les prénoms avec ces pays (danemark, coree, japon..)

Un commentaire par Claire (12/07/2012 à 8:56)

Mon Guillaume de mari a eu très bien, moi non….

Un commentaire par Baptiste Coulmont (12/07/2012 à 9:32)

> Tant de commentaire et si peu de temps pour répondre. J’ai répondu à une partie des commentateurs par mail.

Un commentaire par Yoann D (12/07/2012 à 21:58)

Bonjour,

Merci beaucoup pour ces recherches qui feront de beaux supports pédagogiques pour mes étudiants à Sciences Po dont les prénoms ont une curieuse tendance à être situés d’un côté précis du graphique.

Apprenti chercheur à mes heures, j’aimerais aussi connaître, si vous le voulez bien, les méthodes pour “aspirer” de telles données. Je vois déjà de très jolis projets à entreprendre…

Yoann

Un commentaire par François (12/07/2012 à 23:24)

Ne peut-on craindre que le fait de refuser la publication des résultats soit plus répandu parmi les étudiants en échec ou en difficulté scolaire issu des classes aisées et ayant plus à craindre socialement une telle publication?

Un commentaire par Prénoms et réussite au bac | Cyrille Rossant (12/07/2012 à 23:27)

[…] corrélations entre le prénom des candidats au baccalauréat 2012 et leur réussite à cet examen (voir ici pour l’étude originale sur le blog de l’auteur). Ce travail a été largement relayé par les médias, car les résultats sont particulièrement […]

Un commentaire par Baptiste Coulmont (13/07/2012 à 15:46)

A toutes les personnes ayant laissé un commentaire. Merci.
Je n’ai pas pu tout publier. Un peu plus de la moitié des commentaires ont été “censurés”. Cela concernait principalement deux types de commentaires :
— les commentaires pour lesquels je n’ai pu contacter les auteurs (parce que leurs mails étaient de faux mails)
— les commentaires qui ouvraient des discussions que j’ai trouvé plus ou moins éloignées du sujet du billet (débat inné/acquis; statistiques ethniques; enquêtes internationales sur la réussite scolaire…)
— les commentaires que j’ai jugé désagréables ou non constructifs
D’autres commentaires, enfin, ont été directement effacés par mon filtre à spam. Je ne les ai même pas lu. N’hésitez pas à me contacter si vous le souhaitez, mais ne pensez pas que mon blog soit un espace de libre expression.

Un commentaire par CR (15/07/2012 à 13:00)

J’apprécie l’outil interactif que vous avez mis en place pour voir les résultats de chaque prénom! Deux suggestions/questions:
– j’imagine que vous pourriez sans trop de travail ajouter un graphique avec le profil de résultats du prénom et le profil moyen (tous prénoms confondus), à l’aide d’un outil comme https://developers.google.com/chart/ – seules quelques lignes de javascript semblent nécessaires
– comment calculez-vous les prénoms similaires?

Un commentaire par Thorsten (16/07/2012 à 16:56)

Je vois tout de même une faille dans cette étude. Ce n’était probablement pas le but premier, mais quid des élèves qui n’arrivent pas jusqu’au bac et abandonnent la scolarité avant cette échéance ? Je ne pense pas que cela changerait grand chose, sinon les proportions de certains prénoms à gauche du graphique, mais ce serait intéressant.

Un commentaire par Véronique (18/07/2012 à 2:59)

La réussite scolaire dépend surtout de la détermination des parents s’agissant du devenir de leurs enfants.S’il est vrai que la réussite scolaire des élèves se constate davantage dans les milieux socio-culturels ‘élevés’, elle n’est cependant pas directement & uniquement liée (de mon point de vue) aux diplômes des parents…Les élèves qui réussissent sont des élèves dont les parents ont un projet pédagogique pour leur enfant, peu importe leur propre niveau scolaire, leur propre degré d’étude…
De plus en plus de parents peu ou non diplomés, vivant dans un contexte social difficile, élèvent leurs enfants avec des exigences quant aux résultats scolaires & la volonté que ces derniers puissent accéder à un savoir dont ils ont été privés. La majorité des enfants en échec scolaire sont des enfants dont on ne s’occupe pas, des enfants dont les parents n’attendent rien & n’exigent rien & ce quel que soit le milieu socio-culturel & par là-même quel que soit le prénom !

Un commentaire par christine (19/07/2012 à 0:54)

c’est amusant car les prénoms de nos 4 enfants se trouvent très proches (plus ou moins l’un en dessous de l’autre) Notre fils aîné vient de décrocher une mention TB, il va être content d’apprendre que c’est, pour partie, grâce au choix judicieux que nous avons fait 18 ans plus tôt !!!! Votre étude est intéressante même si elle ne représente qu’une photographie 2012. De multiples explications peuvent être évoquées mais les projections sont très hasardeuses (nombreux ont cherché avec plus ou moins de succès à déterminer le comportement d’achat des christine ou des brigittes…

Un commentaire par christine (19/07/2012 à 1:02)

merci Véronique pour votre commentaire très pertinent, c’est tout du moins un avis que je partage pleinement

Un commentaire par Louis-Alexandre (20/07/2012 à 11:43)

Une remarque au commentaire de Véronique, 18/07: l’échec est avant tout le reflet de l’implication et de l’ambition des parents, tempéré par le milieu social plus on monte plus repêche les enfants.

Je suis bien entendu d’accord avec cette analyse, qui est celle défendue ici par notre hôte. Mais le prénom, pas un révélateur?
Je voudrais interroger notre hôte sur ce point: le choix d’un prénom traditionnel par des parents de couches populaires n’est-il pas le reflet de leur implication? Toutes les Elsa ne sont pas issues de CSP+, et on peut supposer que dans les classes populaires le choix du prénom est un bon prédictif des résultats à venir, alors que ce n’est pas le cas dans les milieux aisés.

Bonne journée

L-A.

Un commentaire par Malhard (20/07/2012 à 19:50)

Bonjour,
Votre analyse ne va-t-elle pas à l’encontre des travaux de l’équipe de Bernard Charlot qui n’a eu de cesse de montrer que les enfants d’immigrés (puisque vous citez les prénoms “Samir” et Sofiane”) réussissent bien mieux à l’école que ce que l’on pourrait croire.
N’est-il pas non plus gênant d’associer un peu trop rapidement l’origine “géographique” (si je puis dire) et le milieu social ? Certains seraient tentés de l’interpréter comme un déterminisme (et une condamnation) ?

Un commentaire par Baptiste Coulmont (23/07/2012 à 20:18)

>Malhard : bonne question, mais non, ce n’est pas du tout contradictoire. Les travaux de Charlot et d’autres montrent que, à caractéristiques similaires (origine sociale notamment) les enfants d’immigrés réussissent mieux que les enfants de non-immigrés. Concernant les résultats que je présente ici : 1/ je n’ai aucune information sur les parents (je ne sais pas s’ils ont migré ou pas) et 2/ je présente les données “toutes choses inégales réunies” et pas “toutes choses égales par ailleurs”.

Un commentaire par Franck Ramus (06/08/2012 à 18:40)

Je pense que vous devriez protester officiellement auprès du site Atlantico pour avoir totalement déformé la conclusion de votre étude avec leur titre idiot. Quand les journalistes sont incompétents, il ne faut pas hausser les épaules, il faut leur apprendre leur métier.

Un commentaire par Oups, on a fait un infolab | données ouvertes (10/09/2012 à 12:44)

[…] et auteur de “Sociologie des prénoms“ aux éditions La Découverte) d’une étude sur les prénoms des candidats au bac ayant reçu la mention très bien. Elle révele des succès très différents pour les […]

Un commentaire par Kafall (03/11/2012 à 12:33)

Bonjour,

Je suis tombée par hasard sur ce blog… que je trouve super intéressant (je suis arrivée ici en cherchant un prénom pour mon futur bébé). Je suis enseignante de primaire. Finalement les résultats de votre étude ne m’éronnent guère… Ils sont la continuité de ce que je vis tous les jours (prénoms américains notamment). Je suis aussi d’avis que le prénom donné à l’enfant ne détermine pas s’il aura le bac ou pas ! Mais un prénom américain, dans la plupart des cas que je côtois dans mon métier, sont donnés par des parents qui ne sont pas fortement intéressés dans l’avenir de leur enfant. Si l’enfant ne réussit pas,la responsabilité en incombe à l’enseignant, à l’école, à la société (avec laquelle ils sont en conflit !). La plupart des gens pensent que, si les parents ne sont pas diplômés, l’enfant ne pourra pas réussir à l’école… Pour ma part, j’encourage mes élèves à être travailleurs quelque soit leur prénom et leur origine sociale ou même raciale. Je leur dit aussi qu’on peut réussir dans la vie sans le bac. Mais, pour en finir, le problème, de nos jours – et tout le monde y est confronté – est que le prénom des personnes est autant regardé dans les cv que les diplômes. Alors je réfléchis fortement au prénom que mon mari et moi allons donné au bébé et votre étude me donne de bonnes pistes !

Un commentaire par Tinyclues : donnez du sens social à vos données | AbriCoCotier.fr (14/12/2012 à 9:27)

[…] à la faveur d’une news sur les prénoms et leur potentielle réussite au bac, sortie par Baptiste Coulmont, que je me suis dis qu’il serait fort-à-propos de publier mon billet. Car son étude a fait […]

Un commentaire par José (06/01/2013 à 13:59)

Le prénom peut même être considéré comme la figure de proue des marqueurs sociaux, puisque souvent dans les relations formelles on le connaît avant même d’avoir rencontré la personne. C’est le cas en particulier des CV. Le choix du prénom est donc lourd de sens.
Mais j’ai une question: celle des prénoms homographiques, et son corollaire, les prénoms “asexués” comme Dominique. Ces derniers ne subissent-ils pas un biais statistique dû à l’impossibilité de les différencier, ou avez-vous pu les distinguer? Et dans le premier cas, je fais allusion par exemple au prénom de mon fils, qui s’appelle Joan (Jean en catalan, prononcé “djoann”), bien sûr souvent confondu avec les Joan filles (“djônn”), souvent clônes des séries TV. Comme quoi il faut penser à tout au moment du choix.

Un commentaire par Baptiste Coulmont » Séries de prénoms (30/03/2013 à 18:56)

[…] récupéré les résultats nominatifs au bac de 2012 (bac général et bac techno). Il est facile de repérer, à partir de ces résultats, qu’à […]

Un commentaire par Kristine (02/04/2013 à 2:37)

Ce que j’ai constaté pour ma part, lors de statistiques dans un IUT, je ne cherchais pas du tout cela en fait, l’enquete était destinée à connaitre les élèves qui avaient vraiment trouvé du travail après obtention du diplome et cela 5 ans apres avoir terminé leurs études…
..
Cependant en entrant les nombreuses données, j’ai pu constater que cette filière scientifique correspondait a des enfants nés les memes mois de l’année ! souvent decembre janvier février… certains mois n’étaient pas du tout représentés.
Cela m’avait interpelée. Il faudrait peut être approfondir avec les prénoms, pourquoi pas…
Merci pour l’info.

Un commentaire par gilles (11/04/2013 à 9:08)

Bonjour,

On découvre ce qu’on s’attendait à découvrir : Kevin est à la traîne ;) Mais si on le prouve, et si on le chiffre, c’est mieux, bien entendu. Mais ce n’est pas la révolution copernicienne.
Deux questions proches si vous le souhaitez :
a- découvre-t-on des choses qu’on ne s’attendait pas à découvrir ?
b- votre étude n’enfonce-t-elle pas une porte ouverte ? Je veux dire que les prénoms sont probablement fortement corrélés à un mélange entre le niveau culturel et le niveau social ; de fait, par transitivité (non ?), produire des statistiques utilisant les prénoms revient à produire des statistiques d’après le mix proposé au-dessus. Y a-t-il un gain à travailler avec le prénom (hors celui de faire apparaître le sexe et, éventuellement, le groupe ethnique) ?

Addenda : « Charlot et d’autres montrent que, à caractéristiques similaires (origine sociale notamment) les enfants d’immigrés (…) », dites-vous. Mais de quels immigrés parle-t-on, et à quelle époque ? Pour un sociologue, une notion telle que « immigrés » devrait être peu parlante. La réussite respective des Allemands, des Vietnamiens et des Algériens en France est sans bien doute différente.

Merci.

Un commentaire par kinette81 (01/07/2013 à 11:37)

Pour info c’est bien de faire des graphiques qui nous dirons si nos enfants sont intelligents, mais ce qui serait encore mieux c’est de ce renseigner sur l’étymologie des prénoms cités:
Cindy:Le prénom Cindy peut provenir de Kunthia en grec ou du diminutif d’Adalsind, dérivant du germain Sind, qui signifie “chemin”.
Jordan: Le prénom Jordan vient de l’hébreu yarden, « qui descend »
Dorian:Le prénom Dorian vient du grec theodoros, « don de Dieu ».
Je ne vois aucune origine anglo-saxonne….????

Quelle plaisanterie ce graphique…

Un commentaire par Bac 2013 et prénoms : 20% des Adèle et des Diane ont eu une mention Très Bien | JolisPrénoms.fr (12/07/2013 à 14:42)

[…] résultats des années précédentes sont consultables sur le blog de Baptiste Coulmont : 2012 et […]