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Zoom sur la forêt de Tronçais, un patrimoine d’exception

27 février 2018

La forêt domaniale de Tronçais bénéficie d’un rayonnement exceptionnel parmi les forêts françaises, qui dépasse d’ailleur largement le simple cadre national.

On attribue couramment à Colbert l’origine du renouveau de la gestion forestière à Tronçais. Il est vrai que c’est sous son impulsion que la forêt a été bornée pour la mettre à l’abri des abus des riverains, comme toutes les forêts royales de l’époque. Mais suite à cette période de réformation, la forêt a été parcourue en 50 ans par les coupes de « tire et aire » classiques de l’ancien régime. Il s’agissait de coupes rases de proche en proche avec réserve de baliveaux (semenciers) selon l’ordonnance de 1661, soit 10 arbres réservés par arpent. Ces coupes se sont achevées en 1735. On peut imaginer le paysage forestier de 1735, vingt semenciers par ha dominant un recrû où se mêlent semis et rejets de chêne âgés de 1 à 50 ans, sans compter les landes à molinie ou à bruyère !

La forêt est exsangue à l’issue de cette période, et il a fallu rester quasiment 40 ans sans exploitation car il n’y avait plus de peuplements exploitables.

Les exploitations reprennent en 1779, 6900 ha étant traités en taillis-sous-futaie à la rotation de 50 ans, puis de 40 ans en 1788. 3700 ha au cœur de la forêt, entre « Sologne et Marmande » sont épargnés par ce traitement et cultivés en haute futaie.

Le premier aménagement en futaie régulière date de 1835, et engage les premières régénérations dans ces peuplements encore bien jeunes à l’époque, par semis ou par plantation (environ 900 ha de landes en 1832 selon le rapport de Joseph Louis de Buffévent, inspecteur des forêts).

Les aménagements successifs ont programmé leur renouvellement progressif sur 175 ans, dans des peuplements de plus en plus gros dont la futaie Colbert constitue le dernier vestige. Ce sont ces peuplements qui ont marqué l’inconscient collectif et assis la réputation de la forêt de Tronçais qui a produit au cours du siècle dernier des chênes à grain fin de gros diamètres que l’on ne trouvait dans aucune autre chênaie française.

Voilà en résumé l’histoire de Tronçais qui doit plus son aspect actuel à la sylviculture de l’École Forestière de Nancy qu’à Colbert. Les peuplements qui ont assuré la réputation de la forêt ne subsistent plus qu’à l’état de lambeaux sénescents dans la réserve biologique dirigée de la futaie Colbert. Mais contrairement aux idées reçues, il n’y a jamais eu autant qu’actuellement de vieux bois et des classes d’âge aussi bien réparties suite à cette longue période de conversion en futaie régulière.

>Retrouvez ici l’article intégral<

Photo : www.allier-auvergne-tourisme.com

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