Bayeux. Le centre d’Honorine obtient un financement public... |
Après des mois de discussions, le centre d’éducation conductive, géré par l’association Honorine lève-toi, va obtenir un financement de l’Agence régionale de santé, dès 2018. La structure pourrait doubler sa capacité d’accueil.
L’histoire
Créé en 2012, le centre d’éducation conductive devait, jusqu’à présent, participer lui-même à son financement. Mais les choses devraient changer dès l’an prochain. « Nous avons obtenu de l’Agence régionale de santé un financement pour la quasi-totalité de notre budget », assure, avec un large sourire, Eric Pioger, le président de l’association Honorine lève-toi.
Depuis plusieurs mois, le père d’Honorine et d’autres parents d’enfants handicapés se mobilisent pour obtenir un financement de l’Agence régionale de santé. En septembre, les élus de la Ville et ceux de Bayeux intercom ont voté une motion, pour soutenir l’association. « Les parlementaires ont également rédigé des courriers. »
En 2016, la structure, qui accueille six enfants souffrant d’un handicap mental lourd, avait décroché une aide de l’ARS de 20 000 €. « Quand on sait que notre budget annuel est de 140 000 €, on comprend que cette aide ne correspondait pas à nos besoins, assure Éric Pioger. D’autant qu’un enfant accueilli en IME coûte 40 000 € par an. »
Vendredi, les responsables de la structure bayeusaine devaient faire le point sur cette aide, avec l’Agence de santé. « Christine Le Freche, directrice de l’autonomie de l’ARS Normandie, à Rouen, a montré son intérêt pour le centre, estimant que nous comblions un vide dans la prise en charge, tant au niveau national que régional, raconte Éric Pioger. La convention, signée en 2016, est reconduite pour 2017 au même niveau, c’est-à -dire 20 000 €. »
Ouverture d’une seconde classe
Mais l’engagement des services de l’État va aller plus loin. « L’ARS a promis de nous inscrire dans un programme expérimental de trois ans. Dès 2018, elle financera en totalité le fonctionnement du centre. » Une bonne nouvelle pour les parents qui devaient payer de leurs deniers le fonctionnement de cette structure, « avec l’aide de nombreux donateurs ».
Une prise en charge des frais qui suppose également une nouvelle organisation. « D’ici un an, les quatre salariés de l’association seront intégrés aux effectifs de l’IME de Saint-Vigor, tout en travaillant dans nos locaux et sans changer notre fonctionnement. »
Un projet ambitieux qui va aussi passer par une augmentation de la capacité d’accueil. « Nous avons obtenu l’autorisation d’ouvrir une seconde classe, ajoute Bérangère Pioger.  Nous pourrons accueillir les petits et doubler nos effectifs. »
Après cinq années de démarches, les parents d’Honorine se réjouissent de cette avancée et de voir que l’avenir du centre semble désormais sur la bonne voie. « C’est aussi le résultat de la mobilisation autour de notre équipe, avoue Éric Pioger. Des centaines de personnes qui nous ont aidés. »
Pour faire avancer les choses, le président d’Honorine lève-toi est aussi allé voir des chercheurs caennais, afin de lancer une étude sur la prise en charge du handicap et la méthode mise en place à Bayeux. « Un véritable projet scientifique qui a sans doute pesé dans la décision de l’Agence régionale de santé. »