Dans la chaleur vacante, suivi de Ou le soleil

Ecrivain important de l'après-guerre, Du Bouchet livre une oeuvre qui coche tout à fait les codes de cette poésie contemporaine gravitant autour de L'éphémère d'Aimé Maeght. C'est très beau, magnifique même. Cependant, il y a toujours cette impossibilité pour moi à saisir la beauté pleine et entière de ces longs espaces entre les groupes nominaux qui retranchent systématiquement les images et le langage. De fait, le résultat est fait plus d'un amoncellement de fulgurances que d'une prose poétique strictement cohérente. Cet exercice peut-être tout à fait appréciable quand il n'est pas le seul qui compose le recueil (comme dans le corps clairvoyant de Dupin). Un goût de "ça aurait pu être plus grandiose encore" ternit donc ce recueil, qui reste malgré tout un beau moment de poésie.

André du Bouchet est un grand poète contemporain. Ce livre regroupant deux courts recueils parus dans les années 60, ses premiers, présente son oeuvre telle que l'éternité ne la changera pas : des vers courts, aérés sur la page et laissant de grandes plages de silence, des mots déposés comme peints. C'est une poésie un peu aride, bâtie de quelques éléments récurrents, et très exigeante. À découvrir.