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Billet de blog 24 octobre 2021

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L'insubmersible Dominique Seux.

Il sévit entre autres sur France Inter où il déverse son fiel quotidiennement, sans aucun contradicteur. Excepté le vendredi matin où il débat avec Thomas Piketty pendant 10 maigres minutes. Insuffisant pour réparer les dégâts de la semaine mais oh combien salutaire pour mesurer la nullité abbysale de ce faux économiste.

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Illustration 1

Dominique Seux adore manier des chiffres, pour faire savant. Mais il n'a pas le niveau pour les interpréter. Car Dominique Seux n'est pas un économiste, contrairement à ce qu'il s'efforce de nous faire croire. C'est un journaliste qui ne doit sa place qu'à la constance et au zèle qu'il déploie pour défendre les idées dominantes.

En partie lucide sur son rôle de laquais, il faut le voir se contorsionner piteusement pour anticiper les critiques. C'est bien simple, la moitié de ses phrases commencent par "je ne voudrais pas avoir l'air de soutenir le gouvernement mais..." avant bien sûr de lui tresser des lauriers, spécialement s'il favorise les plus riches et privatise à tour de bras.  

Pour reprendre les mêmes termes qu'il utilisât pour dénigrer le mouvement des gilets jaunes, Dominique Seux est radicalisé et crétinisé depuis toujours. Radicalisé et crétinisé dans l'éloge du marché et dans la critique de l'Etat mauvais gestionnaire. En économie sa pensée "complexe" se résume à "le privé c'est super, le public c'est caca".

En temps normal, sur les plateaux télé ou dans sa chronique matinale de France Inter, il pourrait presque faire illusion tant le niveau est bas. Au royaume des aveugles ... Et il se pavane : il "décrypte" comme on dit, se sent tout fier qu'on lui demande des explications, rougit presque quand on le qualifie d'expert. Il en profite d'autant plus qu'il sait bien qu'à la fin de la semaine, il va à nouveau se ridiculiser en débattant avec un véritable économiste, Thomas Piketty. 

Même d'une durée lilliputienne (10 mn), le débat du vendredi matin sur France Inter est l'occasion de constater deux évidences.  Premièrement, le discours lobotomisé de Domique Seux n'est pas une vérité économique intangible mais une idéologie comme une autre, parfaitement contestable. Deuxièmement, lorsqu'il est contraint d'étayer son propos, Dominique Seux est incapable de sortir le moindre argument hormis ceux du café du commerce.

Voici quelques débats que j'ai eu l'occasion d'écouter un peu par hasard,  entre deux tartines :

Débat 1

Thomas Piketty dénonce le scandale de la privatisation des autoroutes. Que lui répond notre cancre? Que les autoroutes sont beaucoup plus sûres qu'auparavant (le privé c'est super) alors même que dans un classement international annuel nous sommes passés de la première à la vingtième place. Mais Dominique Seux a la preuve de ce qu'il avance. En effet, il a constaté l'été dernier avec ses propres yeux, lors d'un trajet pour rejoindre un de ses cousins, que la qualité de l'autoroute qu'il a empruntée ce jour-là était bien meilleure que lorsqu'elle était publique. Quel pitre!

Sidéré par un argument aussi faible, Thomas Piketty le relance sur la perte d'argent public sur le long terme qui découle de cette privatisation. Dominique Seux  ne se démonte pas. C'est de la faute de l'Etat qui a mal négocié la transaction (le public c'est caca). Rien à voir donc avec la collusion entre les hautes sphères  de l'état et les intérêts privés. C'est l'Etat impersonnel qui gère mal, point barre.

Débat 2

Thomas Piketty commente un troisième rapport qui démontre comme les deux précédents qu'il n y a aucun effet macro économique des mesures fiscales "pro business"  de Macron, à part enrichir davantage les riches. Que répond notre cancre ? Il prend l'exemple d'une entreprise française qui dans les années 90 se serait délocalisée en Belgique. Thomas Piketty qui s'est spécialisé dans les études statistiques se voit obligé de lui signaler que d'une part on ne sait pas pourquoi cette entreprise s'est installée à l'étranger et que d'autre part une statistique sur un exemple ne vaut pas un clou. Un ange passe...

Débat 3

Il s'agit cette fois de commenter les dividendes indécents versés en France. Tel un automate, Dominique Seux nous déverse la litanie habituelle : on devrait tous se féliciter de la bonne santé de nos entreprises. Et il poursuit : l'Etat, qui possède une dette monstrueuse (le public c'est caca) devrait prendre exemple sur le privé (le privé c'est super). Mon dieu quel argument nullissime. Il ne sait apparemment pas que toutes les grandes entreprises possèdent des dettes importantes. Il oublie également les deux causes récentes du creusement de la dette publique : la serpillière passée par l'état pour limiter les dégâts causés par sa finance chérie en 2008 et le quoiqu'il en coûte pour maintenir à flot les entreprises ... privées. 

Même si je connais la réponse,  je pose tout de même la question : pourquoi diable devrait-on  supporter un benêt pareil sur le service public?

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