Aux chercheurs de vérité, la Vérité submerge l’âme et lui donne à vivre la révélation. Il nous est soudain apparu que le basculement advient lors que surgit le soubresaut. Me diras-tu ce qu’est le cognement du heurtoir ?
Sans l’intensité, la profondeur de l’élan, le cœur s’échappant, que me conteras-tu ? La folie capture mes mots et me voilà arpentant le monde, entrant ici et là, dans quelques masures insalubres. A l’aube, quand les mains s’ouvrent en corolle, me conteras-tu les semences ? J’entends la voix me répondre, et sans être fantomatique, le spectre ouvre les yeux et me pousse dans les bras d’une sombre sépulture. Ne sois pas incrédule ! Ni ne sois de mauvaise foi car cela te rattrapera ! Ainsi se met à parler le Miroir. Par les veines tentaculaires du Ciel, le corps a été pétri de mille feux et de mille lumières. Sans que l’on puisse l’avouer réellement, la matière a crié. Voici que de derrière le voile de pluie, l’aigle transperce les lieux de l’absurde illusion. Une flèche est décochée, puis une autre et le cœur s’éveille. Ne pense pas que je ne te vois pas, ajoute le Miroir ! Voici que virevoltent les prouesses d’une robe et de blanches vagues s’étiolent jusqu’au rivage. Je pressens les majestueuses Marches, celles de l’Echelle assermentée, mais ne te trompe pas, ajoute notre Ami, cette échelle est très dangereuse ! L’orgueil est le pire des compagnons, lors que celui-ci demeure huit ans et deux de plus, sache que le cœur trépasse, mais le lien indubitable avec la patrie de l’Âme peut combiner le seul mouvement possible, fait de contradictions fructueuses pour qui sait voir ! D’où es-tu venue ? Une fois de plus, le Miroir place un doigt implacable ici et là et me fixe du Regard. C’est là où je vais, lancé-je avec fougue. Oui, oui, sans intensité, sans rupture avec le quotidien, sans le chant ardent incantatoire, sans les graines juteuses de l’arbre, tu ne sauras pas comprendre.
Certes, nous n’avons pas cherché, mais Elle est venue jusqu’à nous, et son récit a fait de nous un pauvre hère. Incapable de vivre sans Elle, incapable de s’adapter à un quelconque système ! Mais ! Que faisons-nous ? Le rire fuse aux quatre coins du monde !