Cavalcade (Louis Guillaume)
Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2022
Cavalcade
Un cheval de lune
Courait sur le sable
Un poulain d’écume
Trottait sur la grève,
Au trot, au trot, au galop.
Un cheval d’ivoire
Courait dans le soir,
Un cavalier rouge
Traversait l’automne,
Au trot, au trot, au galop.
Un cheval de pluie
Courait dans la nuit
Un coursier de verre
Labourait la mer,
Au trot, au trot, au galop.
Et tous les enfants
Poursuivaient en rêve
Toutes ces crinières
Libres dans le vent,
Au trot, au trot, au galop.
(Louis Guillaume)
Cochonfucius said
Coursier du roi
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Je voudrais déserter les sentiers de la gloire,
Et, si je le pouvais, je deviendrais un porc ;
Mais je fais de mon mieux pour accepter ce corps,
Ainsi que ce destin, fugace et transitoire.
Le Roi me dit vaillant, je voudrais bien le croire,
Mais comme destrier je ne suis pas bien fort ;
Quand j’entends un guerrier qui sonne de son cor,
Je m’attends aussitôt à de sanglants déboires.
Sire, je ne dis pas ça pour vous offenser,
Mais l’argent d’une guerre est en vain dépensé,
Même dans un espoir de victoire éclatante.
Je vois mille blessés qui baignent dans leur sang ;
Mais, si c’est à ce prix qu’un monarque est puissant,
Je dois lui préférer un errant sous sa tente.
Cochonfucius said
Fringante monture
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Ce cheval acquis à prix d’or
Vient des écuries de la reine ;
Il eut une fée pour marraine
Et répond au nom de Castor.
Il est élégant dans l’effort,
Au grand jamais il ne se traîne ;
Il est brillant dans les arènes,
Ses juments le trouvent très fort.
Nous lui versons du vin de palme ;
Il le déguste avec grand calme,
On voit que ce n’est pas un bleu.
Il vaut pour moi plus qu’un empire,
Plus même qu’un oiseau de feu ;
Je le contemple, et ça m’inspire.