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Poésie

J’AI TREMPÉ MON DOIGT DANS LA CONFITURE (René de Obaldia)

Posted by arbrealettres sur 12 juillet 2020



J’AI TREMPÉ MON DOIGT DANS LA CONFITURE

J’ai trempé mon doigt dans la confiture
Turelure.
Ça sentait les abeilles
Ça sentait les groseilles
Ça sentait le soleil.
J’ai trempé mon doigt dans la confiture
Puis je l’ai sucé,
Comme on suce les joues de bonne grand-maman
Qui n’a plus mal aux dents
Et qui parle de fées…
Puis je l’ai sucé
Sucé
Mais tellement sucé
Que je l’ai avalé !

(René de Obaldia)


Illustration

3 Réponses to “J’AI TREMPÉ MON DOIGT DANS LA CONFITURE (René de Obaldia)”

  1. filamots said

    Je ris poète, mais si tu savais aussi à quoi je pense lol…..rhoo !!! J’aime aussi la confiture, la vraie celle que je puis faire moi-même 🙂

  2. Visitation mystérieuse
    ———-

    L’ange, sans dire un mot, montre du doigt la femme,
    Dans l’étroite cellule ils sont seuls, tous les deux ;
    En ce lieu retiré, nul ne se soucie d’eux,
    La nonne dans son corps sent une étrange flamme.

    Elle n’a point l’idée de prier Notre Dame,
    Elle se croit plutôt abandonnée de Dieu ;
    Cet ange est effrayant, mais il a de beaux yeux,
    On peut l’imaginer en collectionneur d’âmes.

    Alors, faut-il, ou non, lui offrir de s’asseoir ?
    Pourquoi ne dit-il rien, ce visiteur du soir ?
    Et pourquoi le voit-on retirer son armure ?

    Or, lui, c’est surprenant, se croît dans un roman
    Et que de cette vierge il deviendra l’amant ;
    Celle-ci pense entendre un démon qui murmure.

  3. * * *
    ——

    De la bonne confiture
    Pour les pourceaux d’Épicure…

Qu'est-ce que ça vous inspire ?