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Poésie

Les joues d’Amaranthe (Pierre de Marbeuf)

Posted by arbrealettres sur 8 Mai 2019



 

Les joues d’Amaranthe

Des roses et des lys filles et soeurs jumelles,
Qui sous un lait caillé doucement tremblotez,
Joues où l’amour joue en toutes privautés,
Et bâtit aux souris des demeures nouvelles,

Lors que vous rougissez, que vos roses sont belles,
Quand l’épine d’honneur veut armer vos beautés,
Le satin de vos lys montrant vos chastetés,
Donne aux amants la peur, et l’amour aux rebelles.

Petits creux, magasins et d’amours et d’appas,
La petite rondeur que vous avez en bas,
Fait que je vous compare aux pommes d’Atalante.

S’il faut pour ce beau fruit mourir, ou bien courir,
Ma course est inégale : il me faut donc mourir,
Si vous ne me donnez vos pommes, Amaranthe.

(Pierre de Marbeuf)

Illustration: Bao-Pham Thienbao

 

Une Réponse to “Les joues d’Amaranthe (Pierre de Marbeuf)”

  1. Celle qui se laisse vivre
    ———————-

    « Elle séduit nos coeurs, la vestale indolente »,
    C’est ce qu’ont déclaré les moines assemblés ;
    Elle dont les cheveux ont la couleur du blé,
    Nous admirons l’éclat de sa démarche lente.

    Un souffle printanier sous sa robe volante,
    Par un tel horizon nos regards sont comblés ;
    Nous entendons les mots de nos esprits troublés,
    Recevant de ses yeux la lumière aveuglante.

    Cupidon, dans ce cloître au matin surgissant,
    Des lois du monastère efface la mémoire ;
    La Règle fait silence, inutile grimoire.

    Hantés par son reflet, fantôme caressant,
    Nous déclarons qu’elle est notre seule maîtresse ;
    Mais de n’y point toucher, ça nous met en détresse.

Qu'est-ce que ça vous inspire ?