Le boeuf (Maurice Carême)
Posted by arbrealettres sur 6 octobre 2018
Le boeuf
Que voyait-il au fond du pré,
Ce bœuf qui restait là, figé,
A regarder, halluciné,
Un buisson d’églantiers ?
Il n’y avait pas un oiseau,
Pas l’ombre d’un nuage,
Pas de vent qui, sur le coteau,
Eût fait trembler un seul branchage.
Que voyait-il, que nul ici
Ne pouvait même deviner,
Pour demeurer halluciné
Devant ce buisson d’églantiers?
(Maurice Carême)
Cochonfucius said
Noble boeuf
——–
J’aime mon pâturage au fond de la vallée,
Je donne le bonjour à de rares passants ;
Le vent me rafraîchit de son souffle puissant,
L’hirondelle me dit des blagues décalées.
Le trèfle me nourrit, saveur inégalée,
Le moineau m’avertit quand le sol est glissant ;
Rarement je rencontre un insecte agaçant,
De ceux qui sont friands de ma sueur salée.
Rien ne vient perturber cet univers serein,
Écosystème où règne un calme souverain ;
Nous n’avons donc point lieu d’accuser la nature.
Un boeuf est préservé des excès de l’amour,
Des jeux de Cupidon et de ses mauvais tours ;
Ça lui laisse du temps pour d’autres aventures.
Cochonfucius said
… cependant le taureau n’est pas jaloux de lui.
Cochonfucius said
Un riche n’est pas jaloux d’un pauvre.