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Poésie

FÉERIE (Paul Valéry)

Posted by arbrealettres sur 7 février 2018



 

Red_roses

FÉERIE

La lune mince verse une lueur sacrée,
Toute une jupe d’un tissu d’argent léger,
Sur les bases de marbre où vient l’Ombre songer
Que suit d’un char de perle une gaze nacrée.

Pour les cygnes soyeux qui frôlent les roseaux
De carènes de plume à demi lumineuse,
Elle effeuille infinie une rose neigeuse
Dont les pétales font des cercles sur les eaux…

Est-ce vivre?… O désert de volupté pâmée
Où meurt le battement faible de l’eau lamée,
Usant le seuil secret des échos de cristal…

La chair confuse des molles roses commence
A frémir, si d’un cri le diamant fatal
Fêle d’un fil de jour toute la fable immense.

(Paul Valéry)

 

 

2 Réponses to “FÉERIE (Paul Valéry)”

  1. Enfant de vouivre et de pluvian
    ————

    Je naquis de la vouivre en la grotte sacrée,
    Je ne fus que le fruit d’un amour passager ;
    Mon père, ce pluvian, n’aimait point s’engager,
    N’ayant nulle confiance aux liens que l’on se crée.

    En l’humour gotlibien ma sagesse est ancrée,
    Qui tant a diverti Newton en son verger ;
    J’ai bien souvent rêvé de sa pomme sucrée
    Qui sait tomber tout droit, sans jamais diverger.

    Par des chants de jadis mon âme est enflammée,
    Que ma mère parfois chantait sous la ramée ;
    Rien ne put égaler cette vox de cristal.

    Or, que ferai-je donc de ma vie qui commence ?
    Serai-je vagabond, loin de mon sol natal ?
    Tant de chemins tracés sur cette terre immense !

    ——————————————–

    Pluvian-vouivre

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    • Breuvage
      ————

      La vestale, au milieu des amphores sacrées,
      Respire le parfum d’un petit vin léger ;
      Les druides auprès d’elle aiment boire et songer,
      Les yeux dans les reflets de leur coupe nacrée.

      Ils évoquent le Nil entouré de roseaux
      Barrant du Sud au Nord l’Egypte lumineuse,
      Venu, probablement, d’une pente neigeuse
      Si l’on en juge par la froideur de ses eaux.

      Ils parlent de la Lionne, éternelle affamée,
      Du Babouin dont la science est partout acclamée,
      De l’Ibis à l’esprit clair comme du cristal

      Du Scarabée par qui le jour meurt et commence
      À nouveau, franchissant l’inframonde fatal ;
      La vestale est ravie de leur savoir immense.

Qu'est-ce que ça vous inspire ?