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Poésie

Les portes de l’enfer et du paradis (Hakuin Ekaku)

Posted by arbrealettres sur 29 décembre 2017



Illustration
    
Les portes de l’enfer et du paradis

Un samouraï se présenta devant le maître Zen Hakuin
et lui demanda :

– « Y a t-il réellement un paradis et un enfer ? »
– « Qui es tu ? » demanda le maître
– « Je suis samouraï… »
– « Toi, un guerrier ! » s’exclama Hakuin.
« Mais regarde-toi. Quel seigneur voudrait t’avoir à son service ?
Tu as l’air d’un mendiant. »

La colère s’empara du samouraï.
Il saisit son sabre et le dégaina. Hakuin poursuivit :

– « Ah bon, tu as même un sabre !? Mais tu es sûrement trop maladroit pour me couper la tête. »
Hors de lui, le samouraï leva son sabre, prêt a frapper le maître.

A ce moment celui-ci dit :
– « Ici s’ouvrent les portes de l’enfer. »

Surpris par la tranquille assurance du moine,
le samouraï rengaina et s’inclina.

– « Ici s’ouvrent les portes du paradis »,
lui dit alors le maître.

(Hakuin Ekaku)

 

Une Réponse to “Les portes de l’enfer et du paradis (Hakuin Ekaku)”

  1. Oiseau sans paradis
    ——-

    Au paradis ne vit nul oiseau, dit le prêtre,
    Tous vont en inframonde à l’heure de leur mort,
    Retrouvant en ce lieu le démon Belphégor
    Qui de tout volatile est le seigneur et maître.

    Le moine, qui m’a l’air d’un peu mieux s’y connaître,
    Prend alors la parole et dit son désaccord ;
    Puisque de nos oiseaux sont purs l’âme et le corps,
    Le bonheur éternel est fait pour eux, peut-être.

    L’oiseau dit « Pour les morts, il n’est point de survie,
    Un cadavre ne fait ni pitié ni envie ;
    Disparaître à la fin, c’est le sort de chacun.

    On tire le rideau quand le spectacle cesse,
    Vers le vestiaire alors les spectateurs se pressent ;
    La lumière s’éteint quand il n’en reste aucun.

Qu'est-ce que ça vous inspire ?