Arbrealettres

Poésie

LA TOUR L’HIVER (Raymond Queneau)

Posted by arbrealettres sur 14 décembre 2017




    
LA TOUR L’HIVER

La tour pâlit sous la neige
et sur les statistiques il tombe des flocons
malgré la vanité de la chose
je cherche à comprendre pourquoi

pourquoi

pourquoi tout cela n’est pas noir, bien noir

à peine un peu gris

(Raymond Queneau)

 

2 Réponses to “LA TOUR L’HIVER (Raymond Queneau)”

  1. La Tour de Lao-Tseu
    ———-

    Ici nous exposons la Voie et la Vertu,
    Nous mangeons sans excès, nous buvons sans ivresse ;
    Humbles sont nos discours, nul ne s’y intéresse,
    Nous ne les avons point d’ornements revêtus.

    De Seigneurs nous n’avons certes pas le statut,
    Pour lequel nous n’avons la force ni l’adresse ;
    Mais nous savons des jours éloigner la paresse,
    Et progresser ailleurs qu’en des sentiers battus.

    Il ne nous convient point de désirer la gloire,,
    Mais bien de cultiver du Maître la mémoire ;
    Et pour un tel labeur nous restons en ce lieu.

    Les scribes de l’Empire on des mots légitimes,
    Mais passent à côté des vérités ultimes ;
    Ils n’en ont nul besoin, d’ailleurs, et c’est tant mieux.

    • Tour des alchimistes
      ————

      Ici nous absorbons des breuvages limpides,
      Peut-être un peu corsés, nous avons ce travers ;
      Meilleure serait l’eau, mais elle est trop humide,
      Nous ne la ferons point figurer dans nos vers.

      Quelquefois nous rejoint la vestale timide,
      Alors nous savourons l’éclat de ses yeux verts ;
      Les propos qu’elle tient ne sont pas insipides,
      Son discours nous instruit sur des sujets divers.

      Nous sommes les vassaux de cette demoiselle,
      Allégeance bénie qui nous donne des ailes ;
      Ses regards sont hardis, son rire est ravissant.

      Aussi nous acceptons même son ironie,
      Nos modestes esprits n’y sont pas réticents ;
      Alchimiste et vestale, une belle harmonie.

Qu'est-ce que ça vous inspire ?