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Poésie

LE RENARD ET LES RAISINS (Jean de la Fontaine)

Posted by arbrealettres sur 9 août 2017



 

LE RENARD ET LES RAISINS

Certain Renard Gascon, d’autres disent Normand,
Mourant presque de faim, vit au haut d’une treille
Des Raisins mûrs apparemment,
Et couverts d’une peau vermeille.
Le galand en eût fait volontiers un repas ;
Mais comme il n’y pouvait atteindre :
« Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats. »

Fit-il pas mieux que de se plaindre ?

(Jean de la Fontaine)

Illustration: Marc Chagall

 

6 Réponses to “LE RENARD ET LES RAISINS (Jean de la Fontaine)”

  1. A reblogué ceci sur Maître Renard.

  2. Le renard finit par atteindre les raisins
    ————————–

    Le renard, s’éloignant du bocage normand,
    Conclut : «Ces paysans font trop hautes leurs treilles.»
    Il voit dans une vigne, au bord du lac Léman,
    Des grappes qu’il admire, et dont il s’émerveille.

    «Vous serez vin, dit-il, arrosant mon repas,
    C’est le plus bel état que vous puissiez atteindre ;
    Le don de Dionysos, je ne le mange pas,

    • Perplexité du goupil de pourpre
      ————————

      Les mots ont-ils un sens caché ?
      Comme on est loin d’une évidence !
      Le récit du monde est trop dense
      Et sur lui, pourquoi se pencher ?

      Au savoir, pourquoi s’attacher ?
      Tout est vain, sauf l’impermanence ;
      Nous cultiverons le silence
      Et nous cesserons de chercher.

      Achète un livre, achève un litre,
      Écris des poèmes sans titre,
      Repeins les murs de ta maison.

      Ce goupil qui rien ne maîtrise,
      Nullement je ne le méprise ;
      Même je lui fis un blason.

  3. Bouc oenologue
    ————

    J’observe le raisin, méticuleusement,
    Je suis fort satisfait de ses nuances mauves ;
    On en tire le sang de celui qui nous sauve
    Par le Verbe qui fut, dès le commencement.

    La vigne a profité d’un temps qui fut clément,
    Le vent n’a point agi comme une bête fauve ;
    Ce lieu fut protégé comme par une alcôve,
    Le vigneron sourit dans son contentement.

    L’hiver, pas trop de vent et pas trop de flocons,
    Sans qu’on parle pourtant d’un Noël au balcon ;
    Très indulgente fut l’humeur de la nature.

    Si de goûter mon vin vous êtes désireux,
    Faites-le-moi savoir par un mot d’écriture,
    Car j’aime partager ce nectar savoureux.

  4. Fruits imprenables
    —————-

    Je dis qu’ils sont trop verts,
    Leur teint me le révèle ;
    Ils m’évoquent l’hiver,
    Non la saison nouvelle.

    Qui mange choses telles
    N’est autre qu’un pervers ;
    « Abruti » je l’appelle,
    Et d »autres noms divers.

    Fruits de mauvais augure
    À la triste figure ;
    C’est un mauvais repas.

    Qu’ils aillent aux ténèbres
    Au fond des cieux funèbres ;
    Je n’y toucherai pas.

  5. * * *
    —–

    Tout ce qui est vert
    Peut quand même être goûté…

Qu'est-ce que ça vous inspire ?