Arbrealettres

Poésie

Le petit lapin (Jeanne Marvig)

Posted by arbrealettres sur 12 janvier 2017



Dans le pré qui vers l’eau dévale,
Un lapin sauvage détale.
Un saut bref, un rapide élan,
Et montrant son panache blanc,
Il fuit vers la forêt prochaine.
Une touffe de marjolaine
L’arrête un peu. Faisant le guet,
Il entr’ouvre un Å“il inquiet,
Et, seule, son oreille bouge
Un bond brusque dans le foin rouge.
Et, n’entendant plus aucun bruit,
Le nez au vent, humant la nuit
Où déjà la lune se lève,
Assis sur son derrière, il rêve.

(Jeanne Marvig)

14 Réponses to “Le petit lapin (Jeanne Marvig)”

  1. Henri Cedas said

    Qui est Jeanne Marvig, qu’elle est sa bibliographie, où est-elle née ? Que faisait-elle ?

  2. J.François Laffont said

    Jeanne Marvig avait dédicacé à mon grand-père, le compositeur de musique albigeois Noël Laffont, plusieurs de ses recueils de poême. Il semble que tous deux aient étés très liés et que la poétesse ait longtemps vécu à Albi.
    Titres des recueils en ma possession:
    – Au cÅ“ur des Pyrénées (Albin Michel 1910)
    – Des riens … tout l’infini (1913 ed. E. Sansot et Cie Paris)
    – La Dryade (1932 Editions du « TRAVAIL » 5 R.des Renforts Toulouse)
    ce dernier contient le fac simile d’une lettre de Paul Valéry, lettre de félicitations pour la poésie « Je suis l’Arbre ».

    (« Je suis l’Arbre » n’est qu’une strophe de »Voici ma chair d’Aurore au flanc du chêne enclose)

    Je suis l’Arbre : un tronc droit substantiel et dur,
    La lente ascension d’un assemblage pur
    De fibres,de rayons,de silence et de sève,
    Je suis l’Arbre,une force invincible qui rêve,
    La colonne du temple où sans faste et sans bruit
    Le firmament s’unit aux mousses dans la nuit.
    Je suis l’Arbre porteur de vie et de lumière,
    L’eau puisée au cÅ“ur sombre et poreux de la terre
    Qui rejoint dans l’orgueil du feuillage nombreux
    Cette eau vive échappée aux prunelles des dieux.

    ( PS: Quelque part dans mon fouillis doit se trouver « Ã” LYRE D’APOLLON », je n’arrive pas à remettre la main dessus !)

    • arbrealettres said

      Merci! Si vous voulez et si c’est possible je veux bien d’autres extraits Je vais déjà mettre celui-ci, j’aime bien ces mots de Jeanne. (((-: Bonne soirée en P-Oasis!

      Ch 🙂 Blog de Poésie:https://arbrealettres.wordpress.com Index: http://pagesperso-orange.fr/coolcookie/poesie/index.html

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    • arbrealettres said

      https://arbrealettres.wordpress.com/2010/11/01/je-suis-larbre-jeanne-marvig/

      Merci! ((-:

      Ch 🙂 Blog de Poésie:https://arbrealettres.wordpress.com Index: http://pagesperso-orange.fr/coolcookie/poesie/index.html

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      • J.François Laffont said

        Deux Extraits du recueil . « Des riens … tout l’infini »

        LA VOITURE ROULAIT

        La voiture roulait doucement sous les arbres,
        Platanes de novembre aux blondissants rameaux,
        Aux fûts du blanc poli de l’ivoire ou des marbres,
        Comme un cloître roman unissant leurs arceaux.

        Nous nous sentions glisser sous la lente caresse
        De la feuille, au matin, toute emperlée encor
        Du vent, sur notre front agitant son ivresse
        De l’automne accourant vers nous ruisselant d’or ! …

        De l’or, de l’or, de l’or ! Or rougeoyant du cuivre,
        Or des buires gardant de mystiques encens,
        Or des fils de la vierge étincelants de givre,
        Acajous mordorés ou chromes flavescents,

        Tous les ors en suspens dans le jour et la flamme
        Tourbillonnant au rythme lent des feuilles d’or,
        Je les ai, frissonnants, recueillis dans mon âme,
        Aux vestales du Temps ravissant leur trésor,

        Pour qu’un jour très prochain où les corolles mortes
        Auront livré leur corps fragile au vent brutal,
        Je puisse, en vers dorés, rappeler leurs cohortes,
        Et que mon cœur, pareil aux sources de cristal

        Où, dans l’arbre penché, se mire tout l’automne,
        Où la feuille, en glissant, dit tout le bois vermeil,
        Te rende, aux jours éteints de l’hiver monotone,
        Avec ses souvenirs émus, tout le soleil !

        ——————–

        L’EMPREINTE

        Albi, ce matin-là, semblait s’épanouir
        Comme une grande fleur dans le matin éclose
        Et sur ses toits chaque rayon faisait fleurir
        Des pétales de rose

        La cathédrale était, dans le jour grandissant,
        Un vaisseau de rubis aux hublots de lumière
        et le vieux pont roulait des flots d’or et de sang
        sous ses arches de pierre

         » Viens, m’as-tu dit, courons pour surprendre l’éveil
        Aux pleins-cintres des arcs, aux flammes des ogives,
        Des légendes d’antan, dans les bras du sommeil
        et de l’ombre captive

        L’aurore accrochera des feux aux modillons,
        Zigzaguera dans les panneaux de colombages,
        Rira sur les rinceaux et, dans les médaillons,
        Fleurira les visages !

        A la clarté candide et jeune du matin,
        Nous interrogerons tout bas les vieilles pierres
        Et nous écarterons d’une pieuse main
        Saxifrages et lierres.

        Car la pierre où les doigts diligents des humain
        Ont immobilisé l’élan de la pensée,
        Dans la pérennité des lointains lendemains,
        En reste caressée. »

        Alors, dans Saint-Salvy, sous le cloître roman,
        Sur les pavés disjoints de « l’escalier de verre »,
        Nous avons écouté, comme un balbutiement,
        Du passé la prière

        Son immuable cœur semblait ressusciter
        Dans le battement sourd d’une plainte éternelle,
        Et renaître dans le matin et s’éployer
        Plus palpitant qu’une aile.
        ……

  3. sylvain said

    Pour votre information, je propose à la vente sur le site Priceminister un ouvrage de jeanne Marvig  » la chanson de Toulouse » tirage limité à 206 exemplaires , il s’agit du tirage numéro 87, je pense qu’il est de 1937 ou 1938
    Livre comportant une dédicace au ministre de l’intérieur de l’époque le toulousain Albert Sarrault

  4. Doctorat du lapin
    ——–

    J’eus pour ma soutenance un élégant costume,
    Ceux du jury s’étaient contentés d’oripeaux ;
    Un copain de promo fit passer le chapeau,
    Ce qui des musiciens est aussi la coutume.

    Le premier rapporteur eut un cerveau d’enclume,
    Le deuxième s’était pinté dans un tripot ;
    Mais je fus applaudi par trois nobles crapauds
    Qui surent savourer la verve de ma plume.

    Ce jury m’adressa des reproches mineurs
    Auxquels je répondis en sauvant mon honneur,
    Défendant le succès qui mes efforts couronne.

    Le savoir, dirent-ils, est en de bonnes mains ;
    Ne ratons surtout pas l’heure du pot, qui sonne ;
    On va se régaler, autant qu’il est humain.

  5. Ambiconnil
    ————-

    J’habite un souterrain dans un bois de sapins,
    Dans la friche voisine est une herbe ténue ;
    Je suis l’Ambiconnil, et non l’Ambilapin,
    Une telle nuance est, certes, méconnue.

    Je fus pris pour sujet d’une fable en latin,
    Une pièce de vers que nul n’a retenue ;
    Des textes les plus beaux, le sort est incertain,
    C’est ce que dit le druide à la barbe chenue.

    Des barbares l’ont-ils fait passer par le feu ?
    Je sais qu’ils sont très forts à de tels petits jeux
    Et qu’ils le font avec une grâce ineffable.

    Je ne parlerai plus de ces mal élevés,
    J’attends qu’un autre auteur nous fasse un autre fable ;
    C’est un fort beau sujet, pour des gens cultivés.

Qu'est-ce que ça vous inspire ?