Arbrealettres

Poésie

En forêt (Germain Nouveau)

Posted by arbrealettres sur 30 août 2016



Dans la forêt étrange, c’est la nuit;
C’est comme un noir silence qui bruit;

Dans la forêt, ici blanche et là brune,
En pleurs de lait filtre le clair de lune.

Un vent d’été, qui souffle on ne sait d’où,
Erre en rêvant comme une âme de fou;

Et, sous des yeux d’étoile épanouie,
La forêt chante avec un bruit de pluie.

Parfois il vient des gémissements doux
Des lointains bleus pleins d’oiseaux et de loups;

Il vient aussi des senteurs de repaires;
C’est l’heure froide où dorment les vipères,

L’heure où l’amour s’épeure au fond du nid,
Où s’élabore en secret l’aconit;

Où l’être qui garde une chère offense,
Se sentant seul et loin des hommes, pense.

– Pourtant la lune est bonne dans le ciel,
Qui verse, avec un sourire de miel,

Son âme calme et ses pâleurs amies
Au troupeau roux des roches endormies.

(Germain Nouveau)

3 Réponses to “En forêt (Germain Nouveau)”

  1. Lara said

    ah comme j’aime les arbres ..:-))
    et les beaux verbes dis ! filtre, s’épeure…l’aconit ..
     » C’est comme un noir silence qui bruit; »

    !

  2. Bouffons d’argent, buveurs de nuit,
    Que vous faites de bruit !
    Allez donc voir la nonne brune
    Qui rêve sous la lune.

    Bouffons d’argent d’on ne sait d’où,
    Vos propos sont de fous ;
    Pas plus aimable votre vie
    Qu’une journée de pluie.

    Mais quand, dans l’aube au goût de sel,
    Vous buvez l’hydromel,
    À vos pieds, cent muses amies
    Se posent endormies.

Qu'est-ce que ça vous inspire ?