Arbrealettres

Poésie

LA BOUTEILLE (Charles-François Panard)

Posted by arbrealettres sur 6 août 2016



LA BOUTEILLE

Que mon
Flacon
Me semble bon :
Sans lui
L’ennui
Me nuit,
Me suit ;
Je sens
Mes sens
Mourants,
Pesants,
Quand je le tiens,
Dieux ! que je suis bien !
Que son aspect est agréable !
Que je fais cas de ses divins présents !
C’est de son sein fécond et de ses heureux flancs
Que coule ce nectar si doux, si délectable,
Qui rend dans les esprits tous les coeurs satisfaits;,
Cher objet de mes voeux, tu fais toute ma gloire,
Tant que mon coeur vivra, de tes charmants bienfaits
ll saura conserver la fidèle mémoire.
Ma muse à te louer se consacre à jamais,
Tantôt dans un caveau et tantôt sous ma treille.
Ma lyre, de ma voix accompagnant le son,
Répétera cent fois cette aimable chanson :
Règne sans fin, ma charmante bouteille ;
Règne sans fin, mon cher flacon !

(Charles-François Panard)

Illustration

 

6 Réponses to “LA BOUTEILLE (Charles-François Panard)”

  1. filamots said

    Oh ! mais que voilà des mots comme j’aime. Un peu comme une chanson à boire 😉
    Je blague bien entendu et ce doux nectar dont il est question est joliment bien raconté.

  2. arbrealettres said

    qu’importe le flacon … ! lol!! Et l’auteur: Panard!! Ca ne s’invente pas!

    • filamots said

      Non en effet 🙂 et là à l’instant je vois que son poème est sous forme de bouteille, mdr !!! cela c’est amusant ! Mais quel est donc cet auteur ? Je m’en vais chercher….

  3. A reblogué ceci sur Maître Renard.

  4. Roi sans modération
    ————-

    Du roi griffon la soif ne peut s’éteindre,
    Dans son manoir il boit sans se cacher ;
    Les courtisans qui lui sont attachés
    Boivent aussi, trop même, on peut le craindre.

    Or, qui voudra ces ivresses dépeindre ?
    Et qui voudra sur ce sujet plancher ?
    Sur de tels gens nul ne va se pencher,
    Rien ne viendra, d’ailleurs, nous y contraindre.

    Ah ! Ce griffon, toutes peurs abolies,
    Tombe toujours où son penchant l’entraîne ;
    Bientôt sera cette perte accomplie.

    Si l’existence est une chose vaine,
    N’est-il pas mieux de toujours boire ensemble ?
    C’est la sagesse, ou bien, ça y ressemble.

    • Écuyers de la dive bouteille
      ———–

      Du bienveillant Bacchus nous prenons le parti,
      Auquel nous demandons réconfort, à toute heure ;
      Autour de l’apéro, tout le monde est gentil,
      Les projets se défont et le pinard demeure.

      Un hérétique dit que la bière est meilleure,
      Il est même insistant, mais il en a menti ;
      De pareilles idées jamais ne nous effleurent,
      Qui semblent provenir d’un esprit ralenti.

      Gardons les alcools forts pour les énergumènes,
      Auxquels nous pardonnons, car l’erreur est humaine,
      Ayons pitié de ceux que Lucifer séduit.

      Rejoignons Rabelais dans sa béatitude,
      En bonne compagnie,ou dans la solitude ;
      Vivent les vignerons et leurs nobles produits !

Qu'est-ce que ça vous inspire ?