Arbrealettres

Poésie

Bouquet de flammes… (Raymond Radiguet)

Posted by arbrealettres sur 3 janvier 2016




Bouquet de flammes…

Bouquet de flammes (que délie
Des faveurs l’innocent larcin)
Où se noyer en compagnie
Des colombes de la Saint-Jean.

De l’eau qui ne peut en son lit
Obtenir la tranquillité,
Et des feux oisifs qui s’ennuient
Loin des lieux par Vénus hantés,

Roucoulent les vagues, singeant
Dans leur adorable colère
Un sein qui se gonfle de lait.
Ou de désir ? Plutôt cela.

(Raymond Radiguet)

Illustration: Jules Breton

 

5 Réponses to “Bouquet de flammes… (Raymond Radiguet)”

  1. Dans tes vers, le sens se délie,
    Raymond, rimeur intelligent !
    Nous dansons en ta compagnie
    Auprès des feux de la Saint-Jean.

    Dansons avant d’aller au lit
    Pour des amours occasionnelles,
    Comme le feu nous éblouit,
    Nos coeurs sont éblouis par elles.

    Je lis ton poème, songeant
    À ta vie fertile et trop brève ;
    Au jardin tu fus cet Adam
    Qui peu de temps vécut près d’Ève.

  2. […] Source : Bouquet de flammes… (Raymond Radiguet) […]

  3. Flamme de sinople
    ———–

    Rien n’est plus vert que cette étrange flamme
    Qui en Eden sa clarté répandait ;
    L’ombre nocturne, elle la pourfendait,
    Illuminant les ténèbres des âmes.

    Dans son contour, je vois un tétragramme,
    Je vois les mots que Moïse entendait ;
    Je vois les vers que Salomon scandait,
    J’entends Adam parlant à ses deux femmes.

    Dieu peut guider les sages et les fous,
    Il peut créer l’éclair qui brûle tout,
    Ou ce vert feu, que j’aime à la folie.

    Il renferma l’univers en un point,
    La flamme, alors n’y manquait pourtant point,
    Qui par Satan ne peut être abolie.

  4. Planète Fivandra
    ——————–

    Ici, pas le moindre sentier,
    Pas la moindre flamme qui brille ;
    Aucun insecte ne sautille
    En nul endroit, ça fait pitié.

    Ici, nul fils de charpentier,
    Ici pas de Sainte Famille ;
    Pas de bestioles qui fourmillent,
    Pas d’amour et pas d’amitié.

    Tu n’y verras aucun troupeau,
    Ni nul endroit pour boire un pot ;
    Non plus de femmes ni de filles.

    Tu n’entendras aucun corbeau ;
    Un tel endroit n’a rien de beau,
    Dès que je peux, je décanille.

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