Arbrealettres

Poésie

ANGOISSES (Maurice Fombeure)

Posted by arbrealettres sur 2 novembre 2015



ANGOISSES

Si métaphysicien qu’on soit par devers soi
On sait bien que la mort est chose irrémédiable
Qu’on aille vers Yaveh, Mahomet ou le Diable,
On ne remettra plus ses pantalons de soie.

On ne boira plus l’hydromel ou l’ambroisie
Ni même le vin bleu, tonique du sommeil.
Adieu les mets précieux et les sauces choisies,
Le ventre plein, la goutte au chevet de l’orteil.

Adieu le bel amour aux lèvres de cerise
L’oeil mouillé, les seins durs sous les cheveux épars,
Ces appels mélodieux que charriait la brise
Par les longs soirs d’été penchés sur les remparts.

Il faut poser la règle et le compas du sage,
Des livres chers quitter l’enchantement serein,
Serrer entre ses dents l’obole du passage
Et marcher vers le fleuve affreux couleur d’airain.

Mais je n’ai pas encor la colline gravie
Je suis loin du dernier reflet du dernier soir
— Nous métaphysiciens, espérons la survie ! —
En attendant je mords à pleins poings dans la vie
Fi de l’orbite creuse et foin du pourrissoir ! —

(Maurice Fombeure)

Illustration: Gao Xingjian

 

Une Réponse to “ANGOISSES (Maurice Fombeure)”

  1. Quark onirique
    ———

    Je suis le cryptoquark, nul ne m’observera,
    Aucun pauvre rimeur ne me saurait décrire ;
    Depuis assez longtemps leurs efforts me font rire,
    Et la soif de savoir qui tous les dévora

    Sachez donc que ce monde est un vaste fatras,
    Car tout semble indiquer qu’il provient d’un délire ;
    Dans quelques bons auteurs j’ai d’ailleurs pu le lire,
    Et même, un héraldiste un jour le démontra.

    Je suis l’Inexistant qui rôde et se prélasse,
    Je ne suis d’aucun temps, je ne suis d’aucun lieu ;
    En vain vous explorez votre terre et vos cieux.

    Aucune théorie ne m’accorde une place,
    Et, si vous m’en croyez, je dis que c’est tant mieux ;
    Dans l’accélérateur nul ne verra ma trace.

Qu'est-ce que ça vous inspire ?