Arbrealettres

Poésie

Les conquérants (José-Maria de Heredia)

Posted by arbrealettres sur 10 octobre 2015


f_weekendblogm_63ebfdf

 

Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal,
Fatigués de porter leurs misères hautaines,
De Palos de Moguer, routiers et capitaines
Partaient, ivres d’un rêve héroïque et brutal.

Ils allaient conquérir le fabuleux métal
Que Cipango mûrit dans ses mines lointaines,
Et les vents alizés inclinaient leurs antennes
Aux bords mystérieux du monde Occidental.

Chaque soir, espérant des lendemains épiques,
L’azur phosphorescent de la mer des Tropiques
Enchantait leur sommeil d’un mirage doré;

Ou penchés à l’avant des blanches caravelles,
Ils regardaient monter en un ciel ignoré
Du fond de l’Océan des étoiles nouvelles.

(José-Maria de Heredia)

 

Une Réponse to “Les conquérants (José-Maria de Heredia)”

  1. Village qui flotte
    ——–

    Loin de leur rivage natal,
    Ils suivent leur route incertaine ;
    Aucun d’entre eux n’est capitaine,
    Ce manque n’est pas capital.

    La nef de pierre et de métal
    Vogue vers des terres lointaines ;
    Or, les sirènes, par centaines,
    Saluent ce monstre occidental.

    La vie à bord n’a rien d’épique,
    Même dans l’air chaud des tropiques ;
    Nul n’y fait de rêves dorés.

    Comme sur une caravelle,
    Des pavillons sont arborés,
    Symboles d’une ère nouvelle.

Qu'est-ce que ça vous inspire ?