Quand on s’interrogeait sur l’éclatement de l’Empire Austro-Hongrois.

Le Petit Comtois du 22 mars 1914

Depuis des décennies, la décomposition de l’Empire d’Autriche, du fait d’une population  constituée de multiples nationalités, était envisageable. doc ci-dessous extrait de Gallica Bnfcarte Autr_Hongrie humor

PC 22_03_1914 Aut-Hongrie 1L’Empire d’Autriche connut une sorte de partition en 1867, lors du compromis qui donna aux Hongrois un royaume de Transleithanie. Ils obtinrent une véritable autonomie avec un ministère responsable devant un parlement et une capitale, Budapest.
Vienne, avec l’empereur François-Joseph de Habsbourg maintenait cependant un lien dynastique fort avec la Transleithanie en conservant les pouvoirs des Affaires étrangères, des Finances et de la Guerre. La Cisleithanie, à l’Ouest et au Nord, restait la partie autrichienne de l’Empire.

Mais, alors devenu Empire d’Autriche-Hongrie, cet État ne conservait pas moins un problème permanent de nationalités. PC 22_03_1914 Aut-Hongrie 2Comme le note sans nuances L. Cordelier dans le Petit Comtois, il restait composé de morceaux disparates. Pour être un peu plus complet que Cordelier (mais non exhaustif), on notera avec la carte ci-dessous, que le royaume d’Autriche (Cisleithanie) rassemblait les nationalités ruthènes, polonaises, moraves, et tchèques au nord,  slovènes et italiennes au sud en plus des Autrichiens ; que le royaume de Hongrie (Tranleithanie) avait autorité sur des Slovaques, Roumains, Croates, Serbes et Bosniaques, en plus des Hongrois.

Or, en 1914, l’éclatement de cet Empire semblait une possibilité pour beaucoup, en raison des mouvements autonomistes ou indépendantistes qui le fragilisaient, mais aussi parce que la mort de François-Joseph risquait de fragiliser la dynastie régnante.
Selon certains diplomates, la paix pourrait alors être renforcée en Europe en laissant les grandes puissances se repaître des morceaux de l’Autriche-Hongrie éclatée. C’est de cette hypothèse qu’est nourri l’article de L. Cordelier.

PC 22_03_1914 Aut-Hongrie 3C’est pourquoi, si l’Allemagne et les pangermanistes en particulier, lorgnaient  sur les territoires germanisés (autrichiens), la France voyait dans la dislocation de cette Autriche-Hongrie un moyen de négociation  pour récupérer l’Alsace-Lorraine dans une sorte de tractation donnant-donnant. Ces pratiques, habituelles pour les États princiers non démocratiques, paraissent plus choquantes pour la République française ; mais l’on sait que la démocratie n’a pas empêché  la France de se livrer à des échanges de territoires colonisés avec l’Allemagne dans l’affaire du Maroc, quelques années auparavant.

PC 22_03_1914 Aut-Hongrie 4Ces supputations de dislocation de l’Autriche-Hongrie étaient incertaines, Cordelier en convient dans son article. Et ce n’est pas la mort de François-Joseph qui fera éclater cet Empire, mais bien la guerre et la défaite austro-hongroise. Toutefois, les nationalités seront parfois (bien mal) respectées puisque c’est selon le principe (inapplicable), une nation/un territoire, que les vainqueurs découperont l’Autriche-Hongrie en 1919.PC 22_03_1914 carte AH 5

 

 

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