Fermer un théâtre, quel crève-cœur ! C’était ce qui était arrivé à Toulouse en juin 2011 quand le rideau est tombé sur le Théâtre de la Digue, repérable par sa façade noire étonnante dans le quartier Croix de Pierre, et ancienne maison du Grenier de Toulouse chère à Maurice Sarrazin.
Faute de ressources suffisantes, les élus de la ville et de la région avaient prononcés la dissolution de l’ATMP (association théâtre Midi-Pyrénées), qui gérait ce théâtre au sein d’un bâtiment appartenant alors à l’État. Depuis, la mairie de Toulouse est devenue propriétaire des lieux en 2012 et après plusieurs années de tergiversations, le Théâtre de la Digue va renaître.
Lundi 19 octobre, Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et son adjoint à la culture, Francis Grass, ont annoncé l’installation de la Compagnie 111 du metteur en scène Aurélien Bory au sein du théâtre.
Un nouveau mode de production artistique
Une convention temporaire a été signée le 30 septembre 2015 entre la mairie et la Compagnie 111. Elle engage pour 18 mois la compagnie d’Aurélien Bory dans un travail préparatoire, préfigurateur du nouveau projet de la Digue que viendra renforcer une étude de faisabilité.
La nouvelle Digue en tant que lieu de création, conjuguera une double volonté, d’une part, l’ancrage dans la cité de la Compagnie 111, et d’autre part, l’accueil d’équipes artistiques émergentes pour favoriser une nouvelle dynamique des arts et de la scène à Toulouse, avec cet espace dédié aux nouvelles formes contemporaines et au renouvellement de l’écriture scénique, a annoncé le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc.
« Outre mes propres créations, le lieu aurait comme vocation d’accompagner des artistes émergents. Leurs projets auraient comme point commun la question du renouvellement de la forme des arts scéniques. L’innovation, l’invention, le croisement, l’hybridation seraient alors autant de processus propres à l’émergence d’univers artistiques singuliers », abonde Aurélien Bory.
Vers une remise aux normes et un agrandissement du théâtre
A l’issu de la définition précise du projet, la mairie de Toulouse souhaite engager d’importants travaux dans ce théâtre en désuétude depuis 2011 et qui avait été fermé au public dès 2004 puisqu’il ne répondait plus aux normes d’accueil.
« Tout en s’appuyant sur le bâtiment existant, notamment sa façade qui porte l’histoire de ce lieu, le projet architectural aurait pour but premier de construire un espace de création performant en termes de dimensions et d’équipement. J’imagine également en plus un espace dédié à la rencontre et à l’ouverture au public. Le lieu doit être ouvert, propice à la rencontre, à la collaboration et à l’échange», lance Aurélien Bory.
La compagnie 111 d’Aurélien BoryAurélien Bory, 43 ans, a fondé la Compagnie 111 en 2000 à Toulouse. Il y développe un « théâtre physique », singulier et hybride, à la croisée de nombreuses disciplines (théâtre, cirque, danse, arts visuels, musique…). Ses spectacles sont présentés dans le monde entier et cette reconnaissance internationale débute avec Plan B (2003) et Plus ou moins l’infini (2005). Ce mois d’octobre 2015, le Théâtre du Capitole à Toulouse lui a confié, en ouverture de saison, la mise en scène et la scénographie de deux opéras : Le Château de Barbe-Bleue de Béla Bartók et Le Prisonnier (Il Prigioniero) de Luigi Dallapiccola. Il prépare son onzième spectacle, Espèce d’espace, inspiré de l’œuvre de Georges Perec, pour 2016. Depuis 2014, il est en résidence au TNT en qualité d’artiste invité.
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.