Jean Chalette, portraitiste officiel des Capitouls

De 1612 à 1644, cet artiste champenois a été le peintre officiel de la Ville de Toulouse, auteur de nombreux portraits de notables et de compositions historiques.

Capitouls web
L’une des premières séries de portraits collectifs de Capitouls en 1616-1617 par Jean Chalette. © Musée des Augustins
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Toulouse, le 3 décembre 1612. Au grand consistoire du Capitole, Jean Chalette est reçu maître peintre de la maison de ville de Toulouse. Une distinction honorifique qui révulse bon nombre des confrères de la corporation des peintres et verriers toulousains.

Le jeune artiste champenois transgresse la tradition qui consiste à présenter un « chef-d’œuvre » soumis à leur appréciation. Les autorités, pleinement satisfaites des deux premières séries de portraits capitulaires de leur poulain, n’en ont cure.

En utilisant l’aquarelle et la gouache pour les effigies du livre des Annales, le peintre accentue la prégnance de la figuration propre à exprimer au mieux la ressemblance exigée par ses commanditaires. Bien que figés dans leur attitude, les regards traduisent quelques lueurs d’inquiétude, d’orgueil, de suffisance ou de bonté propres à chacun d’entre eux.

Ordonnateur lors de la visite royale de Louis XIII

Dans un but de conciliation envers le pouvoir royal, les capitouls ne vont cesser de commander des œuvres glorifiant le nouveau roi Louis XIII. Outre son premier tableau Le Mariage de Louis XIII et d’Anne d’Autriche (1615) aux victoires militaires relatées dans La Victoire de Leucate (1637) ou celle La Prise d’Arras (1640), Jean Chalette fait valoir ses talents de décorateur et de sculpteur. En 1621, lors de la visite du souverain à Toulouse, il agrémente le parcours officiel de sept arcs de triomphe et de multiples tableaux allégoriques à sa gloire.

Profondément pieux, il devient à partir de 1620 marguillier de Notre-Dame-du-Taur et accède la même année à la charge de baile de maîtrise. Une fonction qui lui permet de régenter l’ensemble des livres, ornements et objets du culte et de régler les horaires des services religieux célébrés au nom de sa confrérie.

Mais le serviteur zélé peut parfois faire preuve d’indépendance d’esprit. En témoigne son Portrait de Jean de Caulet en Apollon couronné (1635). Un hommage à un ancien bienfaiteur, parlementaire rebelle, poète et libertin, proche du duc de Montmorency.

Mathieu Arnal

La blanque de 1615La blanque ou loteries itinérantes est visiblement assez répandue à l’époque. Ce système qui consiste alors à vendre des toiles de ville en ville, est consigné dans les registres municipaux.L’un d’eux, conservé aux Archives municipales de Toulouse, mentionne le procès-verbal du tirage de cette blanque organisée par le peintre Louis Finson et le marchand d’art Pierre de Brun, du 12 février au 2 avril 1615.« De cette blanque tenue à la Trésorerie royale, aujourd’hui le temple protestant de la place du Salin, on a une description très succincte des 160 toiles. Sur près de 4 000 billets tirés, seulement une vingtaine de tableaux gagnants sont attribués dont le 17 mars le lot numéro 126, un David et Goliath d’une valeur de 300 livres supposé être attribué au Caravage », explique Géraud de Lavedans, responsable des Archives anciennes aux Archives municipales de Toulouse.Malheureusement, on ne connaît pas le nom du propriétaire. Après le Judith décapitant Holopherne découvert dans un grenier de la région toulousaine, la chasse au David et Goliath est plus quejamais ouverte.

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