Montpellier / Écusson : racolage devant les restaurants sur fond de violences mafieuses

La Ville de Montpellier a pris un arrêté pour interdire le racolage commercial devant les restaurants. Une pratique qui génère des violences au Plan Castellane, dans l'Écusson.

Importante opération de police menée mercredi au Plan Castellane.
Importante opération de police menée mercredi sur la place Castellane. (©Métropolitain)
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La Ville de Montpellier a pris un arrêté pour interdire le racolage commercial devant les restaurants. Une pratique qui génère des violences Plan Castellane, dans l’Écusson. Mercredi, une importante opération de police a été menée sur cette place mitoyenne de la rue Saint-Guilhem, dans le quartier de la préfecture.

Des hôtesses qui, cartes et menus en main, alpaguent les clients devant un restaurant ou un café. Une image devenue courante dans de nombreux sites touristiques, notamment à l’étranger, que la Ville de Montpellier n’a pas souhaité voir croître. Depuis plusieurs mois, au moins deux établissements du plan Castellane se livrent quotidiennement à cette pratique provoquant nuisances pour les riverains et tensions auprès des autres commerçants. Mercredi, le conseil municipal a donc interdit le racolage commercial, complété d’un arrêté signé par le maire, suivi donc dans l’après-midi par une importante opération de police.

Un contrôle de tous les commerces faisant suite à des signalements et des doléances des riverains. Cette opération visait  à lutter contre l’occupation non autorisée du domaine public. La mairie annonce qu’un plan de réorganisation de la place sera engagé.

« Une sale affaire »

« La police nationale et municipale ne sont pas venus par hasard au Plan Castellane, aux abords des halles éponymes, certes, les forces de l’ordre veulent montrer que l’arrêté municipal en vigueur depuis mercredi contre le racolage commercial va être appliqué à la lettre, mais, il y a eu récemment une sale affaire qui fait l’objet d’investigations au commissariat central. Deux gérants de brasseries ont employé la manière forte pour régler des comptes », révèle ce jeudi à Métropolitain une source proche de l’enquête.

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Mercredi, les forces de police ont investi le Plan Castellane.
Mercredi, les forces de police ont investi le Plan Castellane. (©PM)

Un restaurateur roué de coups 

Que s’est-il donc passé ces derniers jours ? Selon nos informations, l’exploitant d’un des établissements recevant du public du Plan Castellane, qui ne supporte plus de constater la présence de jeunes femmes devant les terrasses de deux autres brasseries voisines appartenant aux mêmes propriétaires, a fini par craquer, car ces pratiques, à l’heure du déjeuner, mais aussi le soir, à l’heure de l’apéritif et du dîner, empêchent des clients de rentrer dans son bar-restaurant. Il a donc décidé de venir réclamer des explications et de leur ordonner de cesser ces agissements qui lui font une concurrence déloyale.

En guise de réponse, il a été insulté, menacé, puis roué de coups de poing et et pied par les deux responsables de ces brasseries. Blessé, en état de choc, il a déposé plainte au commissariat central, où une enquête est diligentée. Les policiers ont déjà procédé à l’audition de témoins. Ces racolages illégaux sur fond de violences mafieuses jettent un vif émoi dans cette petite place de l’Écusson, où ce jeudi de 12h à 14h, cinq serveuses n’hésitaient pas de nouveau, à racoler des piétons qui se rapprochaient des terrasses, en dépit de l’opération de police de la veille, comme un responsable du cabinet du maire a pu le constater. Les autres gérants de restaurants ne décolèrent pas.

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Stopper l’effet de contagion

Au risque que la situation devienne incontrôlable dans l’Écusson, la municipalité a pris la décision de mettre fin à tout racolage commercial. Une pratique limitée pour l’heure à quatre établissement du Plan Castellane apparue il y a quelques mois. Placées devant les terrasses, des hôtesses invitent les passants à s’installer à une table pour consommer. Mis en place dans un premier établissement, l’effet de contagion ne s’est pas fait attendre sur la place.

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Plaintes et pétitions 

« Cela pose un problème de tranquillité pour les riverains. Le centre-ville ne doit pas devenir une aire de récréation pour les habitants de la Métropole. C’est un lieu de vie, où il y a des familles, des écoles, des gens de tous âges et particulièrement des personnes âgées. Nous devons absolument veiller à la tranquillité de l’Écusson et nous ne pouvons laisser perdurer un certain nombre de pratique » a expliqué Sébastien Cote, lors du conseil municipal. Le délégué à la Tranquillité publique s’appuie sur des pétitions et plaintes de riverains, sans compter celles d’autres commerçants se plaignant de cette concurrence jugée déloyale, voire agressive.

Droits de terrasse suspendu 

Au-delà des hôtesses, il est également question du débordement des terrasses et respect des horaires de fermeture dans ces établissements, désormais dans le radar de la municipalité. « Les terrasses c’est la vie de la cité et nous y sommes attachés » a indiqué Michaël Delafosse qui a signé un arrêté dans la foulée du conseil. Le maire a également tapé du poing sur la table et a prévenu : « Il peut y avoir des maladresses et dans ce cas nous dialoguerons, mais nous posons désormais comme principe que, quand on est commerçant et qu’il y a infraction au règlement, nous suspendrons les droits de terrasse ». Les propriétaires et les gérants de bars, restaurants, snack et autres sont ferment prévenus.

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